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  • Maroc – Arrestation d’une délégation internationale de juristes en soutien aux prisonniers de Gdeim Izik

    Action des chrétiens pour l’abolition de la torture
    Communiqué de presse
    Maroc – Arrestation d’une délégation internationale de juristes en soutien aux prisonniers de Gdeim Izik
    Une délégation envoyée par le collectif international de juristes en soutien aux prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik a été arrêtée mercredi 6 avril à Rabat.
    A 18 heures (heure locale), Me Ingrid Metton, avocate française, Eric David, professeur de droit international belge, Jesus Maria Martin Morillo, magistrat espagnol ainsi que Me Maria Nieves Cubas Armas, Me Juan Carlos Gomez Justo et Me Altamira Guelbenzu Gonzalo, tous trois avocats espagnols, ont été arrêtés par la police marocaine à leur hôtel. Ils effectuaient une mission au Maroc afin d’apporter leur soutien aux prisonniers de Gdeim Izik qui ont observé une grève de la faim pendant 36 jours pour protester contre leur torture et leur détention arbitraire.
    Cette arrestation intervient la veille de la conférence de presse organisée par la délégation pour dénoncer l’injustice subie par les détenus sahraouis.
  • Accord agricole UE-Maroc: le Front Polisario dénonce les tentatives marocaines de semer la confusion

    BIR LAHLOU (territoires sahraouis libérés) – Le Front Polisario a dénoncé les tentatives de la presse et des officiels marocains de semer la « confusion » et l’ »amalgame », au sujet de la décision de la Cour européenne annulant l’accord de coopération d’agriculutre UE-Maroc, dans une déclaration du Coordinateur sahraoui avec la MINURSO, Mhamed Khadad.
    « La presse et les officiels marocains versant dans l’amalgame et la confusion tentent ces jours-ci, de faire passer le résumé du mémoire de recours contre l’arrêt rendu le 10 décembre (2015) annulant l’accord de coopération UE-Maroc, qui vient d’être publié dans le Journal officiel de l’UE, comme une décision de la Cour ou qu’il s’agit d’une nouvelle position du Conseil de l’Union
    européenne (UE) », a écrit M. Khadad dans une déclaration parvenue dont une copie est parvenue à l’APS. La Cour européenne avait décidé le 10 décembre dernier d’annuler l’accord de coopération UE-Maroc, en matière de produits agricoles, de produits agricoles transformés, de poissons et de produits de la pêche au motif qu’il inclut le territoire sahraoui.
    M. Khadad, a expliqué que dans le journal officiel, le Conseil de l’UE n’a fait que reprendre l’ensemble des arguments qu’il avait développé devant le Tribunal, et qu’il « n’y avait pas de nouveau », comme le prétend Rabat.
    Pour le responsable sahraoui, le Front Polisario tient à souligner deux points qui seront déterminants. « D’abord, le Conseil de l’UE avait annoncé qu’il formerait une demande de sursis à exécution de l’arrêt du 10 décembre.
    Or, il y a renoncé, persuadé que s’il faisait ce recors il était sûr de perdre. C’est une nouvelle victoire pour le peuple sahraoui ».
    Ensuite, a-t-il précisé, « le Conseil ne reprend en aucun cas la thèse du Maroc selon laquelle le royaume serait souverain au Sahara Occidental ».
    « Dans le cadre de la procédure (juridique), le Conseil de l’UE et la Commission européenne, ont reconnu que le Maroc n’avait pas de souveraineté sur le territoire du Sahara occidental, ni aucun mandat international pour administrer ce territoire, et que le Front Polisario était le seul représentant du peuple sahraoui », a rappelé M. Khadad.
    Pour le responsable sahraoui, ce sont là des « acquis définitifs », qui ne peuvent pas être remis en cause par la procédure d’appel.
    « Aussi, le Front Polisario a demandé solennellement au Conseil et à la Commission de l’UE d’assumer les conséquences de leur prise de position: dès lors qu’ils reconnaissent que le Maroc n’est pas souverain au Sahara Occidental, comment peuvent-ils justifier d’y appliquer l’accord conclu avec le Maroc? et que répond le Maroc au Conseil et à la Commission qui dénient sa souvrainetésur le Sahara occidental? », s’est interrogé M. Khadad, concluant que « dans ces conditions, le Front Polisario attend avec sérénité l’avancement de la procédure ».
    APS

  • Scandale « Panama Papers » : les bonnes affaires du roi Mohamed VI

    En matière de montages financiers, le roi du Maroc a choisi une certaine direction pour effectuer des transactions privées, comme l’achat d’un bateau ou l’investissement dans une société cotée à la Bourse de Casablanca. Mais les documents consultés « permettent d’affirmer que le roi était bel et bien le bénéficiaire des montages », affirme le journal français.
    Créée en 2005, SMCD Ltd donne fin janvier 2006 pouvoir à Mohamed Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi Mohamed VI qui s’occupe également de la gestion de ses affaires privées, précise Le Monde. L’intéressé n’a pas souhaité répondre aux questions du journal. « SMCD Ltd sera finalement liquidée en août 2013. Ses comptes sont alors transférés au bénéfice d’une autre société offshore des îles Vierges britanniques, Langston Group SA, qui a elle-même servi de véhicule à une convention de prêt pour une société de droit luxembourgeois, Logimed Investments SARL », détaille Le Monde.
    Autre révélation : Immobilière Orion, dont le secrétaire particulier de Mohammed VI est administrateur, a acquis un bel hôtel particulier près des Invalides, dans le 7e arrondissement de Paris, et a obtenu, en 2013, un permis de construire qui donne une description précise des travaux, ajoute Le Monde qui évoque également l’existence de plusieurs autres sociétés appartenant au roi à travers le monde.
  • Monde : LE PARLEMENT EUROPÉEN (PE) OUVRE À BRUXELLES LA BATAILLE DU SAHARA OCCIDENTAL Actes de propriété

    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    Tensions et dissensions à Bruxelles sur le dossier sahraoui. Minutes.
    Hier à 16h dans l’une des salles appropriées du Parlement européen (PE) se tenait une réunion exceptionnelle de l’inter-groupes «Paix pour le peuple sahraoui». Juste à côté dans une autre place forte de la Chambre de l’UE, Louis Michel, eurodéputé «mais pas que» — ex-ministre des AE, ex-chef du Parti libéral francophone, père de l’actuel chef de gouvernement du royaume de Philippe et de l’altière Mathilde — animait autour d’un documentaire «Sahara occidental, sources et ressources» des débats autour de la question. Les eurodéputés regroupés pour la défense de l’autodétermination du peuple sahraoui, nombreux et représentant l’essentiel des groupes parlementaires se méfient de la démarche Michel.
    Ils le soupçonnent de rouler pour le Maroc et de vouloir phagocyter par des tours de passe-passe l’actuel élan de solidarité européen en faveur d’une solution juste, définitive, durable et, surtout conforme en droit international au problème de l’ex-colonie espagnole.
    Louis Michel, il est vrai, n’a jamais apporté un soutien quelconque au plan de paix onusien et n’est pas identifié sur le dossier, comme pouvant être d’un arbitrage sincère.
    Les gorges profondes bruxelloises et les salles des pas perdus de la prestigieuse représentation européenne le donnent même comme un lobbyiste roulant pour le palais royal… marocain. Selon des indiscrétions recueillies sur place, l’ex-chef de la diplomatie belge ne serait pas, ne serait plus, dans cet état d’esprit. Il veut se positionner comme interlocuteur des deux parties Maroc et Polisario, en vue d’une probable reprise des négociations.
    Ce n’est pas l’avis de l’intergroupes. Mohamed Sidati, ministre sahraoui, délégué auprès des institutions européennes est plus intéressé par la réunion du groupe parlementaire que du spectacle Louis Michel… Cette activité débordante sur le Sahara occidental indique, toutefois, des pistes d’analyse que l’actualité accrédite.
    A la veille de ce remue-ménage parlementaire, une délégation de «Western-ressources-Sahara» était dans la capitale européenne où elle avait rencontré les principaux responsables tant du Conseil, du Parlement que de la Commission, gouvernement de l’Europe.
    Cette puissante ONG, dont les actes font autorité ne cesse de rappeler l’Europe à ses obligations envers le peuple sahraoui et de souligner le caractère «urgent» et «impératif» de protéger les richesses naturelles sahraouies du colonialisme et de la prédation marocaine en attendant l’organisation du processus référendaire.
    Le rappel de «Western-R.-Sahara» s’inscrit en droite ligne de l’annulation par la Cour européenne de justice de l’Accord agricole UE-Maroc qui englobait le territoire du Sahara occidental, non autonome et relevant de la doctrine des Nations-Unies en matière de décolonisation.
    Dans la même veine, l’eurodéputée Paloma Lopez Bermejo apporte l’information — vérifiée — selon laquelle un juge britannique a introduit un recours contre les «arrangements halieutiques» entre Bruxelles et Rabat, en définitive contre les actes de brigandage sur la façade atlantique sahraouie auxquels se livrent l’UE et le Maroc.
    Là aussi, la justice britannique ne fera pas de cadeaux aux pirates, l’Accord de pêche sera invalidé et tout indique que les Européens le savent, d’où leur recherche d’une solution négociée à laquelle consentirait le Front Polisario. D’où, sans doute, les mouvements «Michel».
    Paloma Lopez ajoutant aussi «l’Europe fait preuve de lâcheté vis-à-vis du Maroc». Comme Mme Lopez est membre actif du groupe interparlementaires, l’orientation générale de l’UE sur la question est vite assimilée. D’autres sources affirmant même qu’au niveau de la Commission européenne, des dissensions apparaissent sur le traitement de l’arrêt de justice européen et son suivi.
    Le président Jean-Claude Juncker et sa numéro 2, Fédérica Mogherini, n’étaient pas favorables à l’introduction de l’appel contre la décision des magistrats de Luxembourg et que seules des pressions franco-espagnoles ont permis cela. Juncker et Mogherini ayant, néanmoins, averti que nul ne doit s’attendre que le recours invalidera profondément le premier jugement et que chacun devra, alors, prendre ses responsabilités. Ambiance !
    Bruxelles ne pourra plus assister le cambrioleur et se lamenter avec sa victime (tesrak maâ essarek ou tebki maâ moul eddar).
    Luxembourg-City a rendu publics les actes de propriété.
    A. M.
  • Appel à la démolition du mur de séparation et la destruction des mines de l’occupant marocain

    De nombreux responsables sahraouis ont appelé hier à faire pression sur l’occupant marocain pour démolir le mur de la honte mur de séparation érigé par le Maroc et détruire plus de 10 millions de mines posées le long de ce mur, afin d’éviter une catastrophe humanitaire dans les territoires sahraouis occupés. 
    Lors d’une rencontre de sensibilisation aux dangers des mines antipersonnel organisée par l’association algérienne Machaal Echahid dans les camps des réfugiés sahraouis, le président de la commission des Affaires étrangères et de l’information au ministère sahraoui des Affaires étrangères, Salek Mohamed Madi, a indiqué que les mines antipersonnel posées le long du mur de séparation continueront de menacer la vie de millions d’innocents tant que ce dernier n’est pas démoli . 
    Selon M. Madi, le bilan des victimes de ces bombes à retardement ne cesse d’augmenter car ces engins de la mort ont été posés de manière aléatoire par l’occupant marocain. Quant à la prise en charge des victimes de ces mines, M. Madi a précisé que les autorités sahraouies œuvraient d’arrache-pied en coordination avec les différentes organisations internationales pour assurer une prise en charge sociale, matérielle et psychologique des victimes. 
    Par ailleurs, le directeur central du secrétariat du commissariat politique et membre du secrétariat national du Front Polisario, Youcef Ahmed, a salué la solidarité indéfectible entre les révolutions algérienne et sahraouie rappelant que, depuis les années 70, les Algériens n’ont ménagé aucun effort pour aider leurs frères sahraouis . 
    Pour M. Youcef, le centre Chahid Chérif des victimes de la guerre contre le peuple sahraoui où se sont déroulés les travaux de cette rencontre de sensibilisation sur les mines est un édifice historique qui accueille des blessés et des invalides de la guerre de libération nationale depuis les années 70 . C’est un modèle pour les milliers de victimes de la guerre de libération nationale, a-t-il précisé. Mohamed Ahmed Ambriki, commissaire politique au niveau du centre, a, quant à lui, expliqué que ce dernier accueillait 151 victimes de guerre et de mines dont des femmes, des enfants et des personnes âgées tout en leur assurant une prise en charge totale. 
    Le président de la campagne sahraouie pour les victimes des mines et la sensibilisation à leurs dangers, Bibat Cheikh Abdelhay a souligné, de son côté, le rôle de sensibilisation dans la limitation du nombre de victimes des mines indiquant que cinq groupes supervisent l’opération dans les camps des réfugiés ou dans les territoires libérés. Les opérations de sensibilisation ont porté leurs fruits, a indiqué M. Bibat précisant que le nombre de victimes a sensiblement diminué grâce à ces campagnes de sensibilisation qui visent les élèves dans les écoles, les bergers et les familles, a-t-il précisé rappelant que 2.500 personnes ont été victimes de mines depuis l’invasion du Sahara occidental par le Maroc. Nous sommes venus aujourd’hui pour nous solidariser avec nos frères dans les camps de réfugiés sahraouis pour la sensibilisation aux dangers des mines dont ont souffert les Algériens durant la guerre de libération et qui font encore des victimes parmi les innocents, a dit, pour sa part, la parlementaire algérienne, Saïda Bounab. 
    A cette occasion, une mine antipersonnel a été détruite dans la ville de Rabouni pour montrer l’ampleur des dégâts que peuvent provoquer ces engins de la mort qu’il ne faut pas prendre à la légère.
  • Amnesty appelle les autorités marocaines à libérer les détenus politiques sahraouis

    L’organisation Amnesty International a lancé samedi un appel urgent aux autorités marocaines à libérer les treize Sahraouis militants des droits de l’homme, détenus dans la prison de Salé au Maroc, et qui observent une grève de la faim depuis le début mars, inscrivant cette question sur la liste de ses actions urgentes.
    L’ ONG a dénoncé encore une fois le jugement des 13 militants sahraouis des droits de l’homme en grève, après un procès «inique» par un tribunal militaire en 2013, exhortant les autorités marocaines à les libérer après cinq ans de détention «arbitraire». Les 13 détenus sahraouis, Sidahmed Lemjayed, Ahmed Sbai, Mohamed Bachir Boutanguiza, Naâma Asfari, Hassan Dah, Cheikh Banga, Mohamed Bani, Sidi Abdallah Abhah, Mohamed Bourial, Mohamed Embarek Lefkir, Bachir Khadda, Abdallah Toubali et Brahim Ismaili, ont été condamnés à 20 ans de prison pour leur militantisme pacifique, lors des manifestations de Gdeim Izik, en novembre 2010. 
    Au total, 25 manifestants et militants sahraouis avaient été arbitrairement arrêtés et jugés. Le 1er mars dernier, 13 parmi eux ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur détention arbitraire, ainsi que celle de huit autres, après un procès inéquitable. Amnesty International tire la sonnette d’alarme quant à leur état de santé, soulignant qu’outre l’importante perte de poids ils souffrent, à ce stade de leur grève, de «fatigue extrême, maux de tête intenses, douleurs abdominales et perte de conscience». L’ONG réaffirme que le procès avait été «entaché d’irrégularités», d’«injustice» et d’«aveux sous la torture», rappelant qu’aucune enquête n’avait été faite par le tribunal militaire avant le procès. 
    Amnesty International interpelle la communauté internationale à faire pression sur les autorités marocaines pour qu’ils libè- rent les détenus sahraouis, ou qu’ils les rejugent dans le cadre d’un procès équitable, avec respect du principe de présomption de libération dans l’attente du procès, comme défini par le droit international relatif aux droits humains. Il est également demandé de réclamer aux autorités marocaines, de veiller à ce que les 13 grévistes de la faim bénéficient de tous les soins médicaux dont ils pourraient avoir besoin, et qu’ils diligentent une enquête «indépendante» et «impartiale» sur leurs allégations de torture et d’autres mauvais traitements. 
    Détenus politiques sahraouis : le congrès des syndicats britanniques interpellé 
    Le congrès des syndicats britanniques (TUC : Trades Union Congress) a été interpellé par le Front Polisario afin qu’il exhorte le gouvernement britannique d’intervenir auprès des autorités marocaines au sujet des détenus politiques sahraouis dans la prison de Salé (Maroc), a-t-on appris samedi auprès de la représentation du Front à Londres. L’officier international au TUC, Bandula Kothalawala, a été sollicité par la représentation du Polisario à Londres, afin de soutenir et d’interpeller, à son tour, le gouvernement britannique sur le cas des 13 détenus politiques sahraouis au Maroc, ayant entamé une grève de la faim le 1er mars 2016. Le TUC est une confédération des syndicats des travailleurs. Elle est la plus grande et la plus importante organisation des travailleurs au Royaume-Uni, rassemblant quelque 7 millions d’adhérents. 
    Le Polisario a attiré l’attention sur l’urgence des derniers développements de la question du Sahara occidental depuis la visite du Secrétaire général de l’ONU aux territoires sahraouis libérés, à Bir Lahlou, et aux camps des réfugiés, sahraouis ainsi que la situation «alarmante» des activistes civils sahraouis, connus sous le nom du groupe de Gdeim Izik, détenus par l’occupant marocain. Il est demandé au TUC de soutenir les détenus politiques sahraouis, de «condamner fermement les peines cruelles et sévères» prononcées contre les 24 activistes sahraouis civils et d’exhorter le gouvernement britannique à «intervenir immédiatement pour demander l’annulation des décisions arbitraires du tribunal militaire marocain, et la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis dans les prisons du Maroc», a précisé la même source. 
    Le représentant du Polisario à Londres, Mohamed Ali Mohamed Limam, a soutenu que les autorités marocaines «doivent recevoir un message clair et fort sur leurs transgressions constantes des droits fondamentaux des Sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental qui ne peuvent plus être tolérées et qui doivent cesser». Il a relevé avoir rappelé, dans un message adressé au TUC, les promesses faites par M. Ban Ki Moon aux Sahraouis, afin d’accélérer le processus politique sur le Sahara occidental, et qu’il était maintenant «essentiel» que ces promesses se concrétisent. M. Limam a relevé que la condamnation des détenus du groupe Gdeim Izik était «la plus cruelle des sentences prononcées par le tribunal militaire marocain». «Le procès en question avait été reporté à trois reprises, les accusés étaient en détention provisoire, sans inculpation pendant plus de deux ans, ce qui est illégal en vertu du code criminel marocain», a-t-il expliqué. 
    Les prisonniers politiques sahraouis avaient observé quatre grèves de la faim afin d’alerter l’opinion publique et réclamer des améliorations dans leurs conditions de détention et leur libération inconditionnelle, rappelle M. Limam. Ils avaient également contesté la légitimité du tribunal militaire, et exprimé leur attachement au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, tout en condamnant les crimes perpétrés par le Maroc contre les citoyens sahraouis. En 2013, le tribunal militaire marocain avait prononcé 9 peines d’emprisonnement à vie et condamné 14 autres accusés entre 20-30 ans de prison chacun. Deux autres accusés ont été libérés après avoir purgé leur peine de deux ans en détention provisoire. Ils avaient été arbitrairement accusés notamment, de «porter atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, la formation ‘’d’un groupe criminel’’ et d’attaquer les agents publics dans l’exercice de leurs fonctions régulières». 
    Les prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik, incarcérés dans la prison de Salé au Maroc, ont commencé le 1er mars une grève de la faim ouverte pour protester contre leur détention arbitraire qui dure depuis plus de 5 ans. Ils exigent, en premier lieu, la reconnaissance de leur statut de prisonniers politiques, leur transfert à la prison d’El Aâyoun pour se rapprocher de leurs familles, qui se trouvent actuellement à plus de 1 200 km. Ils exigent, en outre, un nouveau procès plus équitable, leur libération immédiate et l’annulation du procès de 2013. M. Limam a affirmé que la détermination des 13 détenus est «grande» et que le Polisario «craint que leur grève de la faim va conduire à une dégradation irrémédiable de leur santé»
  • Pour moins d’injustice

    La question du Sahara occidental a été sortie ces dernières semaines de l’oubli volontaire, ne manque-t-on pas de constater, dans lequel elle a été plongée.
    C’est le sens même du propos du secrétaire général de l’ONU lors de sa tournée en Algérie et dans les camps de réfugiés sahraouis. Une belle leçon de réalisme lors de laquelle Ban Ki-moon a refusé d’apparaître comme le faiseur de miracles, en lieu et place du Conseil de sécurité. Lui, il est vrai, a fait des propositions et il est attendu qu’il s’en tienne aux idées avancées en 2014, quand il avait alors envisagé de mettre fin au statu quo. Depuis cette date, il y a une attente des Sahraouis notamment, mais aussi une appréhension de la puissance occupante.
    A l’approche de l’examen annuel de cette question par l’instance onusienne, d’aucuns souhaitent que cela soit justement le moment pour envisager d’autres voies pour mettre fin à ce conflit conformément aux résolutions des Nations unies. En d’autres termes, mettre fin à ce qui n’est plus en fin de compte qu’une formalité, sans jamais aller au fond de la question.
    C’est justement ce que suggèrent certaines voix qui se déclarent pour le renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), ce qui est considéré depuis longtemps déjà comme la reconduction du statu quo. Donc l’inaction.
    Ou encore l’ONU piégée par ses contradictions. C’est là tout le propos de son secrétaire général, alors que les annales des Nations unies ne manquent pas de cas de ce genre. Certaines missions de paix ont pratiquement l’âge de l’ONU. Ou presque. Comme celle pour le Cachemire et, avant elle, celle pour le Proche-Orient. Il ne s’agit pas de croire en cette forme d’explication, car ce n’en est pas une. C’est ce piège que Ban Ki-moon entend éviter en suggérant d’autres voies, et cela est attendu dans les trois prochaine semaines. Le Maroc, puissance occupante, appréhende et même fortement cette perspective, malgré certains soutiens susceptibles encore une fois de bloquer la machine onusienne.
    Ce qui donne déjà lieu à d’âpres batailles où les vérités liées à ce conflit sont rappelées avec force. «Il est temps que la communauté internationale passe à l’action et montre qu’elle est unie en exprimant son refus à l’intimidation tactique du Maroc et en exigeant l’organisation immédiate du référendum prévu par le droit international», relève t-on ces derniers jours comme un leitmotiv. Un fait marquant auquel le Maroc, quoi que l’on pense, a grandement contribué en s’en prenant au secrétaire général de l’ONU, pour avoir asséné des vérités incontestables, et à la Minurso, dont il a voulu revoir le mandat et l’effectif. Ce qui relève des seules attributions du Conseil de sécurité, littéralement mis dans l’impossibilité de défendre ses propres résolutions. Il était temps que de telles contradictions soient dévoilées et peut-être qu’elles constitueront un nouveau point de départ dans la gestion des relations internationales. Fini le cas par cas, ou le traitement à la carte. Pour moins d’injustice.
    Mohammed Larbi
  • Entre Alger et Paris, c’est la raison économique et le partenariat raisonné

    Le ministre des Affaires étrangères et du développement international français, Jean-Marc Ayrault, est aujourd’hui à Alger pour une visite officielle. S’il s’agit de son premier déplacement en Algérie en sa qualité de chef de la diplomatie, le séjour de l’ancien Premier ministre de François Hollande n’est pas exceptionnel. Il s’inscrit dans la continuité d’un mouvement régulier de voyages officiels de responsables de l’Exécutif socialiste, avec comme point d’orgue, la visite du chef de l’Etat français lui-même, en juin 2015. 
    La présence dans la capitale algérienne de M. Ayrault précède et prépare celle du Premier ministre Manuel Valls. Il sera question cette fois-ci encore d’approfondir davantage des relations bilatérales de plus en plus marquées par la raison économique, fil rouge d’un partenariat raisonné. «Les relations entre la France et l’Algérie peuvent être bonnes ou mauvaises, en aucun cas elles ne peuvent être banales». Ce constat vaut axiome. Il a été établi en 1974 par Abdelaziz Bouteflika, alors jeune ministre des Affaires étrangères d’une Algérie guide révolutionnaire du tiers-mondisme non aligné. 
    Si le temps a beaucoup passé, la relation entre l’Algérie et la France reste compliquée et est toujours singulière. Malgré l’intention récurrente d’Alger et de Paris de la «refonder». De lui donner un nouveau souffle en lui redonnant à chaque fois un nouveau départ. Assez souvent, les deux capitales se rapprochent puis s’éloignent à nouveau. Mouvement de pendule, flux et reflux. Avec, ces dernières années, la volonté de les «normaliser» encore plus grâce à la raison des affaires. On ne parle plus donc que de partenariat qui serait «d’exception» et de «grande dimension». 
    En effet, les coups de froid et les coups de sang ont eu en réalité assez peu d’effet sur la coopération multiforme entre les deux pays. À ce jour, la France, devancée de peu par la Chine depuis 2013, entend rester le premier partenaire économique de l’Algérie. Elle est déjà son quatrième partenaire commercial et le premier investisseur étranger hors hydrocarbures. Les fluctuations de la météo diplomatique, notamment le positionnement partial et systématiquement favorable aux thèses du Maroc dans le dossier du conflit du Sahara occidental, n’ont pas empêché pour autant le renforcement de rapports déjà étroits entre les peuples. Notamment à travers la présence en France d’une importante communauté algérienne. Attaches culturelles étroites, mais surtout liens de sang versé et mêlé. 
    Côté français, il y avait au départ la volonté du général de Gaulle de faire de la relation franco-algérienne «le symbole d’une nouvelle forme de coopération postcoloniale exemplaire». En fait, l’ex-colonisateur et l’ancien colonisé peuvent-ils avoir désormais des rapports normaux alors qu’ils ont des liens si particuliers ? Les deux pays ont souvent entretenu des rapports cyclothymiques. Avec des troubles de l’humeur des uns et des autres. Et des crises mémorielles parfois mémorables, de part et d’autre, favorisant une alternance de périodes d’euphorie et des temps de dépression. 
    Dans les phases d’optimisme raisonnable et de satisfaction modérée, la raison des affaires reprenait le dessus. Et dans les étapes de pessimisme excessif et d’irritabilité partagée, les gros contentieux et le poids mémoriel lestaient lourdement la relation bilatérale. Et freinaient pour un temps les élans de la coopération. Mais depuis une douzaine d’années, on fait, ici et là-bas, assaut de pragmatisme. On parle donc de normalisation en mettant en avant la logique froide des intérêts.
    N. K.
  • NPA : défendre la solidarité

    Samy Raouf, 31/3/2016 
    Les propos de Ban Ki Moon, lors d’une visite en Algérie début mars dans un camp de refugiéEs sahraouis, ont provoqué une crise diplomatique entre le Maroc et l’ONU…
    Affirmant que les acteurs du conflit n’ont fait «  aucun progrès réel dans les négociations devant aboutir à une solution juste et acceptable par tous, fondé sur l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », il aurait appuyé la thèse de l’occupation. 
    En réaction, le pouvoir marocain a demandé le retrait du contingent civil et administratif de la Minurso, créée en 1991 pour assurer le respect du cessez-le-feu et organiser le processus référendaire, sans cesse repoussé. Il annule, par ailleurs, la contribution accordée à son financement et menace de retirer les contingents marocains engagés dans les opérations de maintien de la paix (environ 2 300 casques bleus principalement engagés au Congo). Cette décision présentée comme irrévocable remet de fait en cause les missions de la Minurso.
    Un des porte-parole de Ban Ki Moon a rappelé que « le statut du territoire du Sahara Occidental reste à définir. C’est un territoire non autonome ». Signe de la gravité de la crise, le Conseil de sécurité s’est réuni pour appeler au maintien des missions de la Minurso, sans condamner explicitement la décision des autorités marocaines. Outre le soutien de la France au pouvoir marocain, Mohamed VI, en visite à Moscou, signait en pleine crise, une déclaration avec Poutine, « sur un partenariat stratégique approfondi » où il est aussi stipulé que « la Russie et le Maroc ne soutiennent aucune tentative d’accélérer la poursuite du processus politique ».
    Le Maroc qui revendique pour le Sahara occidental une autonomie formelle dans le cadre de la souveraineté nationale, a été confronté à divers revers. La Cour de justice de l’Union européenne a invalidé nombre d’accords agricoles avec l’UE, en raison de leur application dans un territoire non autonome. Depuis plusieurs années, un conflit est ouvert sur la proposition d’étendre les missions de la Minurso à l’observation de la situation des droits de l’homme. Une telle prérogative impliquerait une remise en cause de l’impunité de la répression qui s’exerce contre les populations sahraouis et leurs défenseurs dans la partie administrée par le Maroc.
    Tortures et expulsions
    Ainsi, à titre d’exemple, nombre de prisonniers politiques sahraouis sont en grève de la faim depuis plus de trois semaines après avoir été condamnés à de lourdes peines (de 20 ans jusqu’à la perpétuité…) par un tribunal miliaire sur la base d’aveux extorqués sous la torture. Et les expulsions répétées d’ONG comme Amnesty et Human Rights Watch démentent l’ouverture du pouvoir.
    Par ailleurs, l’envoyé spécial de l’ONU, Christopher Ross, a évoqué les bases d’une solution politique, avec le soutien d’une partie de l’administration américaine, qui serait plus que l’autonomie et moins que l’indépendance… Cette option fédéraliste heurte la légitimation nationale-chauvine de la monarchie qui a scellé son sort avec la défense de l’intégrité territoriale, et où le pillage des ressources est un des ressorts clefs du soutien de l’armée au pouvoir. D’où le refus « d’accélérer le processus politique ».
    La crise est loin d’être finie. C’est l’ONU qui a la responsabilité sur l’autorisation, la conception et la structure des missions de maintien de la paix et non une des parties du conflit. Le rapport du secrétaire général qui doit faire l’objet d’un vote fin avril peut s’avérer problématique pour le pouvoir, même si ce dernier compte sur le soutien indéfectible de l’État français.
    En tout état de cause, la crise a eu pour effet de remettre un projecteur international sur une lutte de décolonisation peu visible. Et contrairement au passé, cette question ne joue plus le rôle sur le plan interne de neutralisation des conflits sociaux. Il a fallu la mobilisation de tout l’appareil sécuritaire pour organiser une contre-manifestation aux propos de Ban Ki Moon, et cela sans que ce climat ait un quelconque impact sur l’agenda de différentes mobilisations sociales et syndicales.
    C’est dans ce contexte qu’il faut redonner du souffle à la solidarité internationale avec le peuple sahraoui. La campagne actuelle de soutien aux grévistes de la faim pourrait en être un point d’appui.
    Samy Raouf
  • France-Maroc : du protectorat à la protection des intérêts de la monarchie

    ANALYSE
    Les considérations historiques et stratégiques ne suffisent pas à expliquer la relation entre Paris et Rabat.
    Lina KENNOUCHE | OLJ
    01/04/2016
    Il y a 104 ans, le 30 mars 1912, le traité conclu entre Paris et la dynastie alaouite régnant sur l’empire chérifien consacrait la tutelle française sur le Maroc, à l’exception des territoires du Nord, accordés à l’Espagne. La phase de conquête s’achève en 1934 ; le protectorat aura ainsi mis 30 ans à vaincre la résistance armée des tribus et à unifier le pays.
    De 1912 à 1956, la puissance tutélaire impose donc sa domination à la société colonisée, à travers une relation qui entretient la fiction d’un État indépendant, en dépit du fait que le makhzen (appellation traditionnelle des autorités de la monarchie) est inféodé aux autorités du protectorat. Une relation qui allait subvertir les liens sociaux antérieurs. En creux, s’est opérée la référence négative du précédent algérien : le contre-modèle, celui d’une colonisation à moindre coût. Cette histoire de la période du protectorat français sur le Maroc a façonné durablement les relations entre les deux pays à tous les niveaux. La forme que prend la pénétration française, la fin « négociée » d’un protectorat qui évite les affres d’une guerre sanglante de libération, le maintien des relations avec l’ex-puissance coloniale et l’héritage français dans la structure du système politique et administratif du Maroc moderne sont autant de facteurs structurels qui éclairent la spécificité et l’étroitesse des relations franco-marocaines. Mais la dimension la plus prégnante de cette histoire reste, selon le journaliste marocain Ali Amar, auteur notamment de Paris-Marrakech : luxe, pouvoir et réseaux, celle de la relation de dépendance profonde du Maroc au travers de la reproduction des élites politiques et économiques calquées sur le modèle français.
    « Il faut tirer les fils de l’histoire de la collusion des élites françaises et marocaines à l’époque de Hubert Lyautey, qui avait, en monarchiste refoulé, tenu à façonner et à inculquer une certaine idée de la notabilité à la française aux grandes familles marocaines. De cette fusion originelle est née une sorte de consanguinité des élites entre les deux rives. La forte présence de la culture française à travers les écoles, lycées et instituts a perpétué cette reproduction des élites francophiles qui, généralement, parachèvent leurs études supérieures en France et se retrouvent propulsées dans la haute administration, les entreprises publiques ou privées, etc. », explique Ali Amar.
    Un lien historique
    À l’indépendance, les transformations accélérées au sein de l’organisation sociale, l’organisation du pouvoir économique et politique, et la gestion de l’administration dans le sillage de la tradition française, maintiennent un puissant lien historique dont le pays ne s’arrachera pas totalement, pour structurer sa propre personnalité. Le Maroc a maintenu l’arrimage à la France par une galaxie de réseaux franco-marocains qui, selon Ali Amar, a tissé sa toile dans tous les secteurs de la vie publique française. « En recenser tous les acteurs est une tâche impossible, tant la liste est longue, changeante et semée de zones d’ombre. Des cercles d’influence économique où l’on retrouve les grands patrons des entreprises du CAC40, toutes représentées au Maroc, des stars du show-biz en passant par les politiques, qu’ils soient de gauche ou de droite, ou au cœur de l’intelligentsia intellectuelle et médiatique, la tribu des « amis du Maroc » constitue, à n’en pas douter, un des plus puissants lobbys œuvrant pour un État étranger », explique l’auteur.
    Cette connivence des réseaux franco-marocains s’est développée notamment grâce à un soutien financier du régime et un financement généreux des campagnes de partis politiques de la gauche comme de la droite françaises.
    Mais ces transactions ne sont pas circonscrites au domaine de la coopération économique. La communion d’intérêts se répercute avec force au niveau des relations politiques, dont le terrain le plus frappant reste la gestion du conflit au Sahara occidental, annexé par le Maroc depuis 1975, et la constance avec laquelle la France a apporté un soutien inconditionnel à Rabat et à ses prétentions hégémoniques. Une attitude qui ne peut s’expliquer uniquement par des considérations stratégiques et pragmatiques.
    Comme Israël pour les USA
    Pour Ali Lmrabet, journaliste marocain, « la France se comporte avec le Maroc exactement de la même manière que les États-Unis avec Israël. Le veto français nous appartient. Le régime marocain est assuré qu’aucune résolution du Conseil de sécurité, qui pourrait mettre en péril sa présence dans ce territoire en conflit, ne passera. C’est un nouveau protectorat, sauf que, cette fois-ci, le protecteur sert les intérêts d’une monarchie moyenâgeuse et non pas ceux de l’Hexagone, ni même du peuple marocain ».
    Les soubresauts de la diplomatie franco-marocaine et les conflits intermittents qui refroidissent les relations soulignent cependant les limites de la collusion entre les deux États. Mais pour Ali Amar, l’évolution du contexte sécuritaire régional et les défis liés à l’amplification de la menace jihadiste ont renforcé la coopération sécuritaire entre la France et le Maroc. Dans cette nouvelle configuration, le renseignement marocain collaborerait en première ligne sur ces phénomènes, ce qui inverse le rapport de force en faveur de Rabat, au moment où la sécurité est considérée comme une question d’une urgence brûlante par les pays européens, frappés de plein fouet par le terrorisme international.
    Ali Lmrabet juge au contraire que Rabat met à profit ce rôle dans la lutte antiterroriste pour s’assurer d’un soutien politique et neutraliser toute attitude d’hostilité envers le régime : « Chaque fois qu’une décision politique ou de justice chatouille le régime chérifien ou la sensibilité de l’autocrate alaouite, les autorités marocaines lâchent la bride aux milliers de migrants subsahariens bloqués à la frontière et qui cherchent à passer de l’autre côté.
    Ces derniers temps, la menace la plus efficace a été la cessation de la coopération en matière de lutte antiterroriste. C’est franchement, et je pèse mes mots, au moment où le terrorisme islamiste a le vent en poupe, un chantage mafieux et une malversation immorale », conclut Ali Lmrabet.