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  • Sahara occidental : Un sujet inscrit dans l’agenda de l’Algérie et de la France

    Le dossier du Sahara occidental est parti pour demeurer un point très discuté entre l’Algérie et la France. Il fera désormais partie des questions que les deux pays vont certainement aborder à chaque rendez-vous bilatéral. Après que cette question ait été abordée lors de la visite fin mars en Algérie du chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, elle s’est de nouveau invitée hier lors du tête à tête entre les deux Premiers ministres algérien, Abdelmalek Sellal, et français, Manuel Valls.
     
    S’exprimant lors des travaux de la 3e session du Comité intergouvernemental de haut niveau algéro-français (CIHN), le Premier ministre algérien n’a pas manqué l’occasion d’évoquer cette question, bien que la rencontre soit dédiée à la signature de contrats de partenariat.
    A cet effet, Abdelmalek Sellal a réitéré le soutien de l’Algérie à « un règlement juste et durable » du conflit du Sahara occidental, basé sur une « solution politique mutuellement acceptable » pour permettre « l’autodétermination du peuple sahraoui ». « L’Algérie, à l’instar de la majorité de la communauté internationale, soutient un règlement juste et durable du conflit du Sahara occidental, basé sur une solution politique mutuellement acceptable devant permettre à ce peuple d’exercer son droit à l’autodétermination conformément aux résolutions de l’Union africaine ainsi qu’aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations unies », a souligné M. Sellal. Ce dernier a insisté dans son propos sur « le drame que vit le peuple sahraoui empêché depuis plus de quarante années de décider librement de son destin ». De son côté, le Premier ministre français, Manuel Valls, a déclaré que son pays était en faveur d’une solution au conflit au Sahara occidental dans le cadre des résolutions des Nations unies, ajoutant que la France, membre permanent du Conseil de sécurité, a toujours la même position » sur cette question. C’est à quelques mots près ce qu’a déclaré en mars dernier son chef de la diplomatie, Jean-Marc Ayrault, en expliquant que son pays œuvre à promouvoir « un effort de dialogue pour que les relations entre le Maroc et l’ONU s’apaisent ». Tout en mettant l’accent sur l’impératif que la mission des Nations unies au Sahara occidental puisse se poursuivre, le MAE français a également réaffirmé la volonté de la France d’un « renouvellement du mandat » de cette mission onusienne. Une position française qui ne semble pas trop convaincre la partie algérienne. 
    Et c’est Ramtane Lamamra, MAE algérien, qui a eu à le rappeler lors de la visite de son homologue français M. Ayrault, dont le pays, pour rappel, soutient le plan d’autonomie de Rabat. M. Lamamra a, en effet, appelé Paris à infléchir sa position (sur le Sahara occidental) et à soutenir le processus conduisant à l’autodétermination. « Nous avons toujours bon espoir que l’administration du président François Hollande va aider la région à régler cette question (du Sahara occidental, NDLR) dans le cadre de la légalité internationale », a déclaré M. Lamamra rappelant en des termes crus que pendant 40 ans, ce sujet a constitué un point de désaccord entre la politique extérieure de l’Algérie et celle de la France. 
  • Alger-Paris : Discorde passagère et 26 accords pour l’avenir

    Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a qualifié les relations algéro-françaises d’« exceptionnelles » sur le plan politique.
    Intervenant hier lors d’une conférence de presse conjointement animée avec son homologue français Manuel Valls, au terme des travaux de la 3e session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) algéro-français, M. Sellal a expliqué que cette excellence des relations est perceptible dans une multitude de domaines, à l’instar de la sécurité. « Le terrorisme est un fléau qui affecte aujourd’hui les civilisations, nos civilisations », a indiqué M. Sellal, selon lequel « l’Algérie a toujours lutté contre le terrorisme, sans toutefois faire d’amalgame entre le terrorisme et l’Islam ». « Il n’y a pas de relation ou de lien entre l’Islam et le terrorisme. Nous devons tous coopérer pour lutter contre ce fléau, nous devons encourager les pays à adopter des plans et des projets pour restaurer la sécurité et lutter contre la haine, car c’est la haine qui nourrit le terrorisme et les terroristes »,a-t-il précisé. 
    Sur la sécurité régionale, M. Sellal a expliqué que « nous avons constaté que nous avions la même vision ainsi que la même analyse des choses en ce qui concerne la situation sécuritaire dans les pays voisins », tout en soutenant que « la France a enregistré avec satisfaction le rôle que joue l’Algérie pour la restauration de la sécurité dans les pays du Sahel ». Qualifiant les discussions avec son homologue français de « claires et extrêmement franches » tant dans le domaine politique, sécuritaire que des relations bilatérales, M. Sellal n’a pas manqué d’évoquer la question du Sahara occidental : « Nous avons également abordé le sujet du Sahara occidental et nous avons réaffirmé la position algérienne à cet égard, à savoir la légalité internationale, où l’Algérie, à l’instar de la majorité de la communauté internationale, soutient un règlement juste et durable du conflit du Sahara occidental, basé sur une solution politique mutuellement acceptable devant permettre à ce peuple d’exercer son droit à l’autodétermination, conformément aux résolutions de l’Union africaine ainsi qu’aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations unies. » M. Sellal, qui insistera sur « le drame que vit le peuple sahraoui, empêché depuis plus de quarante années de décider librement de son destin », n’a pas manqué de soutenir que « nous avons également constaté une certaine compréhension de la part de la France de la position algérienne à ce sujet ».
    Certains essayent de troubler le climat entre les deux pays
    Abordant les relations bilatérales entre les deux pays, M. Sellal a estimé qu’elles ont enregistré depuis la fin 2012 « un saut qualitatif extrêmement important », avant de préciser qu’il y a « une très grande compréhension entre les deux pays et une détermination à travailler ensemble ». Manuel Valls a salué la vision commune du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, et de son homologue français, François Hollande, qui ont « donné un ton exceptionnel » à la relation entre les deux pays. « Rien ne doit entraver cette relation », a-t-il martelé, avant d’adresser une mise en garde : « Il y a des forces qui veulent nuire à la relation, sachez-le », sans toutefois donner plus de précisions à ce propos. Abdelmalek Sellal, de son côté, a lancé sur le ton de la plaisanterie qu’« entre l’Algérie et la France, c’est toujours un grand ciel bleu », avant d’enchaîner que « le peuple et le gouvernement algériens, sous la direction du président de la République, sont engagés dans cette relation bilatérale dans l’intérêt des deux pays. Nous voulons continuer pour améliorer les choses ». Il fera remarquer que le CIHN « est un cadre mis en place à la faveur de la Déclaration d’Alger sur l’amitié et la coopération entre l’Algérie et la France, signée en décembre 2012 par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son homologue français, François Hollande, à l’issue de la visite d’Etat en Algérie de ce dernier ». Par ailleurs, l’Algérie et la France ont signé hier au total 26 accords de coopération dans une multitude de domaines. C’est ainsi qu’il a été question, à titre d’exemple, d’accords de coopération dans les domaines de la justice, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et des assurances sociales.
    Le Monde a porté atteinte à l’honneur du président de la République
    Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a évoqué les raisons du refus de l’octroi des visas à des journalistes français du journal Le Monde. « Cette décision a été prise, car tout simplement, un journal respecté et respectable s’est permis de porter atteinte à l’honneur et au prestige de l’une des plus importantes institutions de ce pays gratuitement, car l’information était fausse et infondée », a lancé tout de go M. Sellal à une question d’un journaliste qui a dénoncé cette décision et a tenu à exprimer sa solidarité avec ses collègues. Aux yeux de M. Sellal, ce journal a « porté atteinte à un symbole de ce pays, qui est le président de la République, connu pour avoir été tout jeune un des plus grands combattants pour le retour de l’indépendance du pays et qui est connu, après l’indépendance, pour avoir donné toute sa vie pour son pays », a-t-il ajouté, précisant qu’« aucun Algérien n’acceptera de voir vilipender ainsi son président de la République ». « Porter ainsi préjudice au prestige d’une haute personnalité est une forme de haine », a-t-il indiqué. Manuel Valls n’a pas manqué d’intervenir pour, à son tour, assurer le président Bouteflika de son « profond respect, affection et soutien ». « Il y a bien une liberté. Et vous comme moi sommes les victimes, ou du moins les cibles de cette liberté de ton », a-t-il lancé, avant de préciser : « J’ai déjà eu l’occasion d’exprimer mes regrets. Les messages sont passés, tournons-nous vers l’avenir. » 
  • Conférence de presse de Sellal et Valls: L’aveu «tardif» du Premier ministre français

    par Ghania Oukazi
    «Vous ne pouvez à aucun moment et jamais dire que nous avons touché à la liberté de la presse, mais un journal respecté et respectable s’est permis de porter atteinte à l’honneur et au prestige de la plus importante institution de ce pays». 
    Les propos sont du Premier ministre et «la plus importante institution de ce pays», c’est la présidence de la République. Abdelmalek Sellal répondait, hier, à une question d’un journaliste sur le pourquoi des autorités algériennes d’avoir refuser le visa à des confrères français qui devaient accompagner leur Premier ministre, à Alger. Les deux premiers ministres ont animé, hier, une conférence de presse au Palais du gouvernement, après trois heures et demie d’entretiens. A ce journaliste français qui disait «exprimer son profond désaccord», sur ce refus algérien de visa et qui faisait part du boycott de certains médias français, de la visite de Manuel Valls, Sellal a répondu avec le sourire : «admirez toute cette presse qui est présente, aujourd’hui, vous êtes près de 86 journalistes, encore que je n’ai pas compté les photographes.» Le Premier ministre a affirmé qu’ «en Algérie, beaucoup d’efforts ont été déployés pour préserver la liberté de la presse, nous sommes un des rares pays qui l’a constitutionnalisée et qui a inscrit, dans sa Constitution, qu’un journaliste ne pourra, jamais, être emprisonné pour ses écrits.» Il note à propos du Monde qu’il qualifie de «journal respecté et respectable», qu’«il a publié une information fausse et a touché un symbole de ce pays.» Le Premier ministre convoque l’histoire coloniale pour lâcher à propos du Président Bouteflika, qu’il qualifie de «symbole de ce pays», que «jeune, il a été l’un des plus grands combattants pour l’indépendance de ce pays, après, il a donné toute sa vie, à l’Algérie.» Pour lui «aucun Algérien ne permet que le président de la République soit vilipendé, qu’on touche à cette institution.» Sellal rappelle à cet effet, que «la loi algérienne est claire, il est vrai qu’un journaliste ne doit pas être emprisonné mais on n’accepte pas un tel acte.» Sellal estime que «porter préjudice aux plus hautes institutions de l’Etat, peut créer la haine, il faut lutter contre la haine, ça fait partie de notre culture.» Il insiste, encore, qu’«on n’a pas touché à la liberté de la presse, on n’y touchera jamais, mais chacun de nous doit respecter les valeurs de l’autre, et s’interdire de toucher aux institutions et à la présidence de la République.» 
    «Affection et soutien» de la France à Bouteflika 
    Le Premier ministre français lui emboîte le pas à propos de ce que les autorités algériennes ont qualifié de «Une tendancieuse» pour noter que «grâce à l’engagement commun des Présidents Bouteflika et Hollande, on a pu assurer un caractère exceptionnel à notre relation. Comme l’a dit le Premier ministre, cette réunion est une démonstration éclatante ( …), pas dans les mots, l’écoute, l’amitié, le partenariat (…) que nous saluons (…), mais dans les actes que nous réalisons à travers cette relation, les grands dossiers dans la région, que nous partageons (…), nos échanges humains (…), ce qui se passe depuis 2012, c’est exceptionnel, rien ne doit entraver ce niveau exceptionnel, nous considérons que l’Afrique est ce grand continent pour l’Europe et pour la France et c’est ensemble que nous voulons bâtir cette relation de partenariat.» Le Premier ministre français continue sa plaidoirie, en faveur de l’Algérie, en soutenant que «je tiens à exprimer notre affection et notre soutien au Président Bouteflika, notre relation est basée sur la franchise et la sincérité mais nous avons, surtout, une vision commune sur les questions régionales, tout en notant que je connais l’Algérie et la liberté de ton de sa presse, nous en sommes parfois victimes, j’ai déjà eu l’occasion d’exprimer nos regrets, les messages sont passés, nous devons construire notre relation à travers les peuples et pour les peuples, nous sommes résolument tournés vers l’avenir.» 
    En prélude à ces propos, Sellal avait précisé que «l’Algérie et la France font une même analyse, ont une même vision sur les conflits dans la région.» En notant que «la position algérienne et ce qu’elle fait pour la résolution de ces conflits, conforte la France,» il a fait savoir que «nous avons réitéré la position immuable de l’Algérie sur le Sahara Occidental (…), il y a une compréhension du côté français.» Il note l’insistance de l’Algérie sur la lutte contre le terrorisme qui, dit le Premier ministre «touche la civilisation humaine et notre position constante est de ne pas faire d’amalgame entre le terrorisme et l’Islam.» 
    26 accords signés 
    Il recommande à cet effet «d’aider les pays à mettre en place des plans et des projets pour lutter contre le terrorisme (…), on ne doit pas tomber dans des travers qui pourraient entraver cette relation, certains aimeraient troubler le climat entre les deux pays mais nous ne le permettrons pas, Alger s’est engagé d’aller de l’avant, dans tous les domaines, dans l’intérêt des deux pays, notamment, pour ce qui est de la circulation des personnes.» Il qualifie la réunion tenue, hier, du comité intergouvernemental algéro-français, de haut niveau, de «réunion exceptionnelle.» 26 accords ont été signés «tous très importants mais celui qui l’est plus c’est l’accord conclu entre les ministères de la Justice des deux pays qui portent sur l’entraide judiciaire,» précise-t-il. 
    Manuel Valls a déclaré que «nous avons des discussions dans tous les domaines et sur tous les dossiers, nous devons œuvrer pour la stabilité.» A propos du Sahara Occidental, le Premier ministre français a dit que «la position de la France n’a pas changé, toute solution doit être trouvée dans le cadre de l’ONU et la France assume toutes ses responsabilités, en tant que membre du Conseil de sécurité.» Il soulignera à propos de la Libye qu’«il faut qu’il y ait la stabilité, lutter contre le terrorisme et l’anarchie.» 
    Sur «tous ces dossiers, l’Algérie et la France travaillent ensemble et renforceront davantage leur rôle diplomatique et dans le renseignement,» ajoute-il. Il rappelle «le rôle important de l’Algérie dans le règlement du conflit au Mali, pour la stabilité» et estime que «les accords d’Alger doivent être mis en œuvre.» Pour Valls, «la France est très engagée, dans la lutte contre le terrorisme, nous savons combien l’Algérie en a souffert et le lourd tribut qu’elle a payé.» Bien que tardif, son aveu, à ce sujet est de taille. 
    «Nous aurions dû, l’Europe, le monde, et la France, mieux comprendre ce qui s’est passé, durant les années 90 et les choix difficiles que l’Algérie a été obligée de prendre, elle qui a combattu, courageusement, le terrorisme,» a avoué le Premier ministre français. 
    «Des menaces très fortes pèsent sur la France» 
    Valls répondra à propos du «favoritisme français à l’égard du Maroc et les nombreux investissements qu’elle a réalisés dans ce pays,» en affirmant que «je m’inscris, totalement, en faux par rapport à cette analyse, nous, on ne se place dans un rapport avec un autre pays, l’Algérie est un très grand pays (…), la France qui est, aussi, une grande nation, nous avons signés ensemble des accords qui se traduisent sur le terrain (…).» Il conseille qu’«il faut sortir d’une vision caricaturale qui veut opposer l’Algérie et la France et mettre en cause leur relation, nous avons une relation exceptionnelle et rien ne la mettra en cause (…), ni même votre question.» Sellal a tenu à apporter un éclairage au partenariat qui lie les deux pays en précisant que «tout accord est un équilibre qui s’établit entre deux partenaires, nous n’intervenons pas directement, nous aidons, nous accompagnons mais nous voulons que ce partenariat soit orienté vers la croissance et la création d’emplois, c’est fondamental pour sortir du chemin des hydrocarbures.» Pour le Premier ministre «chaque partie veut gagner, nous devons continuer sur cette voie, le partenariat nous le permet, l’Algérie est un grand pays (…), il y a un potentiel que nous devons mettre sur la ligne de la croissance, on a besoin de partenaires, sur ce chapitre, nous nous sommes mis d’accord…» Interrogé sur les aveux donnés par Mohamed Abrini, arrêté en Belgique, Manuel Valls a dit «selon les déclarations du procureur belge, l’enquête a établi que le groupe qui a frappé la Belgique aurait eu l’intention de frapper la France, il y a une parfaite collaboration, entre la justice en France et en Belgique, laissons travailler la justice et les enquêteurs, pas la peine de supputer (…).» Il affirme surtout que «des menaces très fortes pèsent sur la France, c’est pour cela qu’on ne baissera pas la vigilance, la menace est là, présente, c’est pour cela que nous devons être, en permanence, mobilisés. Nous nous devons, tous les jours, d’avoir une pensée aux victimes des attentats.» Il remerciera l’Algérie pour «l’étroite collaboration que nous avons ensemble dans ce domaine (…)».
  • La CADHP exprime son inquiétude quant à la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental

    La présidente et les membres de la Commission africaine des droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) ont exprimé leur inquiétude quant à la situation qui prévaut dans les territoires occupés du Sahara occidental. 
    Ils ont affirmé que la Commission africaine continuera de surveiller la situation au sein de leur juridiction comme une composante essentielle de l’Union africaine (UA), s’exprimant lors d’une session de la CADHP, tenue samedi à Banjul.
    Au cours de cette session, concernant l’octroi du statut d’observateur, conformément à la Résolution n° 31 98 (XXIV), la Commission nationale sahraouie des droits de l’Homme (CONASADH) a remporté le statut de membre observateur auprès de la CADHP.
    La présidente de la CADHP, Pansy Tlakula, a félicité au nom de la Commission et de tous ses membres, la Commission nationale sahraouie des droits de l’Homme pour cet acquis.
    S’exprimant à l’occasion, le président de la CONASADH, Abba Salek Haissen, a souligné « la situation exceptionnelle de la République sahraouie en raison de l’occupation marocaine d’une partie de son territoire, en plus des violations
     persistantes commises par le Maroc en violation flagrante des accords internationaux pertinents ».
    Il a soumis un dossier et une présentation sur la création de la Commission nationale sahraouie des droits de l’Homme, ses objectifs et les pouvoirs contenus dans le décret de constitution conformément aux Principes de Paris relatifs aux institutions nationales des droits de l’Homme.
    Il a également présenté un résumé des activités nationales et internationales de la CONASADH depuis sa création récente.
    La CONASADH estime que « cette étape est une nouvelle réalisation pour la République sahraouie et le renforcement de l’Union africaine devant contribuer à la promotion du rôle de la CONASADH avec des mécanismes continentaux et internationaux pertinents vers la défense et la promotion des droits de l’Homme et des peuples ».
    Le Conseil de sécurité tiendra, vendredi, une séance sur le Sahara occidental pour examiner les derniers développements de la question marquée par l’entêtement du Maroc qui s’obstine à violer la légalité internationale.
    Cette séance, qui se tient à la demande du Venezuela et de l’Uruguay, est la cinquième du genre en ce mois d’avril au niveau du Conseil de sécurité sur le dossier du Sahara occidental, et précède la présentation du rapport du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon prévue à la mi-avril courant.
    Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara Occidental et la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.
  • La France opte pour la tension et le statu quo

    La France a choisi le rôle de tuteur du Maroc dans la question du Sahara Occidental. Avec cette position, Paris a opté pour maintenir le statu quo voulu par le Maroc. Une politique qui risque de créer un état de tension extrême et une situation susceptible d’engendrer un conflit armé. 

    En effet, la France vient, à la veille du voyage de son premier ministre en Algérie, de réitérer son soutien à la monarchie marocaine dans ce dossier confirmant son refus de privilégier l’équilibre dans ses relations avec les Etats de la région et sa volonté de continuer à piétiner la légalité internationale.
    Les autorités du Maroc sont convaincues que la situation actuelle de statu quo favorise leur volonté d’affirmer leur contrôle définitif du territoire. 



  • Le Maroc vu par l’Occident : Bas les masques…

    Depuis plusieurs jours on ne compte plus les expulsions d’étrangers décidées par le royaume, journalistes de la chaîne Canal Plus et ce 7 avril 2016, huit avocats et juristes, belge, français, espagnols et leur coordinatrice, arrêtés dans leur hôtel ce mercredi 6 avril, retenus dans un commissariat de Rabat pendant 6 heures, menacés d’expulsion dans la nuit par Tanger, et en fait expulsés le lendemain matin 7 avril, dans le premier avion disponible. 
    Le gouverneur de la willaya comme le porte-parole du gouvernement et Ministre de la communication ont expliqué : » le royaume ne peut accepter qu’un groupe d’étrangers sème le trouble et porte atteinte à l’ordre public « . En effet, ces avocats et juristes, forts de leur exigence du respect du droit, qui venaient à la rencontre des avocats des prisonniers politiques sahraouis, en grève de la faim depuis le 1er mars, représentent un réel danger pour l’Etat marocain et sa monarchie. 
    Le royaume à l’extérieur s’affronte à l’ONU, aux institutions européennes, à son voisin l’Algérie et s’entête dans l’occupation du territoire du Sahara occidental, au mépris même de ses intérêts. A l’intérieur c’est répression et arbitraire pour tous ceux qui osent s’opposer publiquement à une monarchie autoritaire et affairiste. Aussi qu’un groupe de prisonniers politiques sahraouis se permettent une grève de la faim de 37 jours pour simplement demander l’application du droit et refuser un verdict politique, c’est insupportable. D’autant plus insupportable que ces grévistes sont soutenus en Europe et aux Etats -Unis par les associations des droits de l’homme et qu’un collectif de juristes et d’avocats a organisé une mission sur place, pour mieux comprendre et soutenir leur revendication. 
    En même temps qu’il vante ses qualités d’accueil, l’Etat marocain ne manque jamais d’exalter sur toutes les tribunes, ses progrès démocratiques et fait croire par exemple à l’importance du CNDH, Commission nationale des droits de l’homme. Le contexte de l’arrêt de la grève de la faim et de l’expulsion des avocats contredit cruellement ces prétentions démocratiques. Le CNDH a été normalement créé sur la base des principes de Paris qui requièrent l’indépendance de ce type d’institution. 
    Au Maroc, pas d’indépendance et aucun rôle ! Le CNDH a attendu 32 jours pour visiter les grévistes de la faim sans relayer leurs revendications. Quand un responsable du CNDH s’est enfin décidé à les rencontrer et qu’au terme de longues et éprouvantes discussions, il a obtenu des grévistes la suspension de la grève au 37 éme jour, son rôle a été bafoué, contredit par cette mesure imbécile d’expulsion d’avocats, avocats que le CNDH devait rencontrer le lendemain. 
    Les avocats et juristes devaient également rencontrer plusieurs missions diplomatiques et tenir une conférence de presse dans les locaux de l’association marocaine des droits de l’homme, pour dénoncer l’injustice subie par les prisonniers sahraouis. Cette association ayant déjà subi des pressions pour empêcher cette rencontre. Maître Bréham, avocat de l’association ACAT s’indigne : » arrêter et expulser des avocats agissant dans le cadre de leur mission de défense signe le mépris du Maroc pour les droits de la défense et les canons du procès équitable. 
    Dérive autoritaire qui a abouti hier à la violation d’un des droits les plus fondamentaux, celui de choisir son avocat « . Avec cette nouvelle expulsion, le Maroc s’efforce d’isoler les Sahraouis pour les empêcher de faire connaître leurs légitimes revendications à l’autodétermination, à la liberté d’expression et à des procès équitables. Le moment est-il bien choisi à la veille de la publication du rapport du Secrétaire général des Nations unies et de la réunion du Conseil de sécurité ? Ce coup de force sera-t-il comme souvent payant ? Nous venons d’apprendre par le point presse du Quai d’Orsay, que notre ministre des Affaires étrangères recevait ce 7 avril pour un dîner son homologue marocain. N’était-il pas opportun de reculer voire d’annuler ce repas et manifester ainsi d’un réel » mécontentement » officiel face à de telles pratiques ?
  • Une crise dans la crise ou comment détourner les problèmes

    par Kharroubi Habib

    Avant de s’envoler pour Alger, le Premier ministre français Manuel Valls a fait savoir qu’il va mettre sur la table des discussions avec ses interlocuteurs algériens la question du refus opposé par Alger à la venue de certains médias de France pour couvrir sa visite. Valls a ainsi suggéré que la dégradation intervenue dans les relations algéro-françaises serait signe de la colère provoquée chez les autorités algériennes convaincues que ces médias s’adonnent à une campagne de presse hostile à l’Algérie et à ses médias. Peu sûr pourtant que ses interlocuteurs algériens se laisseront aller à justifier leur décision tant ils ont pour leur part d’éclaircissement à entendre de sa part sur ce que la France entend par partenariat « d’exception » avec l’Algérie. 
    Du côté algérien, il est clair que la dégradation des relations entre Alger et Paris n’est pas due à la presse française mais au positionnement français dans le conflit ouvert par le Maroc avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui a consisté en un soutien partial et sans équivoque à ce pays qui s’en est pris également à l’Algérie en l’accusant d’avoir instrumentalisé le responsable onusien. De ce positionnement de Paris, si peu diplomatiquement formulé par Paris, Alger a retiré la conclusion que partenariat «d’exception» ou pas avec l’Algérie, la France est et restera l’allié stratégique du Maroc et que sa politique régionale est basée sur ce concept. De quoi par conséquent désillusionner les autorités d’Alger sur ce partenariat «d’exception» censé avoir été insufflé dans les relations algéro-françaises dont elles constatent que Paris ne le conçoit que comme étant à sens unique dans les conditions à remplir pour qu’il s’instaure. 
    C’est là la cause de la brouille qui agite les relations franco-algériennes, qui a été probablement encore plus envenimée par la conviction qu’ont eu à tort ou à raison les autorités algériennes que la campagne de presse hostile déclenchée en France contre l’Algérie et ses institutions ne serait pas une opération à laquelle aurait été étranger le gouvernement Hollande-Valls. 
    L’affaire qui oppose les médias français aux autorités algériennes est, nous semble-t-il, venue à « point nommé » pour donner au Premier ministre français l’opportunité de dévier sur ce sujet la franche explication qu’il aura à Alger et non sur la cause réelle et véritable de la dégradation des relations franco-algériennes. Ces relations sont à un moment où il faut craindre qu’elles vont redevenir conflictuelles si Paris ne comprend pas que Alger n’est pas près d’avaler la « pilule » consistant à lui faire croire que la France n’est pas anti-algérienne par son obstination à défendre automatiquement et sans réserve aucune les thèses marocaines. 
    Il ne faut surtout pas que Hollande et le pouvoir « socialiste » tablent sur une désescalade dans la dégradation des relations entre l’Algérie et la France sans qu’ils aient besoin de faire de gestes significatifs sur leur volonté politique de ne pas rechercher la confrontation avec l’Algérie. Ils se tromperaient en cela en pensant que les autorités algériennes s’engageront d’elles-mêmes dans cette voie parce que leur régime a besoin du soutien français, empêtré qu’il est dans une dangereuse crise économique et politique et confronté à un contexte régional tout aussi chargé de périls pour sa pérennité et la stabilité de l’Algérie. C’est ce message que ses interlocuteurs algériens délivreront à Manuel Valls à charge pour lui de le transmettre à l’Elysée.
  • Le Conseil de sécurité trace la ligne rouge à ne pas franchir par Rabat : prorogation du mandat de la Minurso

    Annonçant la prorogation, le 28 avril prochain, du mandat de la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), le représentant permanent de la Chine à l’Onu et président actuel du Conseil de sécurité (SC), Liu Jieyi a réaffirmé, mercredi dernier, la primauté de la force du droit international sur toute autre voie, que Rabat et ses soutiens dans sa colonisation des territoires sahraouis, espèrent faire prévaloir, au sein de l’institution onusienne.
    Par cette annonce du responsable chinois, Liu Jieyi, indiquant que le mandat de la Minurso sera prorogé, lors de la réunion des membres du CS sur le Sahara occidental prévue, avant fin avril courant, l’ambassadeur de Pékin, à l’Onu et président du CS pour ce même mois, outre qu’il a remis les pendules à l’heure, il adresse, aussi un message clair, notamment à l’ensemble des acteurs devant intervenir sur la question du Sahara occidental, en cette période. Les discussions et les débats des membres du Conseil de sécurité, des Amis du Sahara occidental, du rapport du SG de l’ONU et de son envoyé personnel pour le Sahara occidental, ainsi que les interventions des représentants des pays contributeurs de l’effectif militaire de la Minurso doivent être sur la base de la légalité internationale, pour une question de décolonisation inscrite sur le registre onusien, depuis 1966. Il est à noter que le budget de la cette mission onusienne créé, en 1991, suite au cessez-le- feu sous l’égide de l’ONU, entre le Front Polisario et le Maroc, pour la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui, son budget, pour rappel, approuvé par la résolution A/C.5/69/24, couvrant la période de juillet 2015 à juin 2016, est de 53 190 000 dollars. Les messages lancés par Liu Jieyi à travers son annonce précitée, outre qu’ils mettent, par ailleurs, les autorités de l’occupant marocain au Sahara occidental, devant ses responsabilités, quant aux conséquences de l’expulsion par Rabat du personnel représentant le segment politique de la Minurso. Qu’il s’agisse des conséquences sur les rapports du Maroc avec l’ONU et son Conseil de sécurité, dont sa Résolution 690 sur la Minurso violée par le royaume chérifien, créant ainsi outre un précédent s’agissant des missions de l’Onu déployées dans des régions du Monde, plus grave encore, mais aussi une violation du cessez-le-feu, lequel conclu pour l’organisation du référendum au Sahara occidental. Le rappel à l’ordre du responsable chinois, par son annonce de la prorogation du mandat de la Minurso, s’adresse outre au Maroc, mais aussi, à ses soutiens dans sa colonisation des territoires du Sahara occidental, dont principalement la France, en sa qualité de membre permanent du CS.
    L’incontournable primauté du Droit international sur les ambitions du Maroc et ses soutiens
    La prorogation annoncée par Liu Jieyi de la Minurso, fin avril prochain, réaffirme outre la primauté de la force du droit international sur celle de la realpolitik, que Rabat et ses soutiens dans sa colonisation au Sahara occidental tentent, à faire valoir, à travers de multiples manœuvres, en vain. La plus récente, a été une série de prises de positions et de décisions, dépassant le stade de déclarations hostiles à l’encontre de l’ONU, allant de sa dérobade de ses résolutions, jusqu’à ses violations, en s’arrogeant le droit d’appliquer des mesures sur un territoire non autonome et que Rabat occupe depuis 1975, en procédant, en violation de la Résolution 690 sur la Minurso, du Conseil de sécurité, à l’expulsion du personnel de son segment politique. Des entraves marocaines mises sur la voie de la mission de l’envoyé personnel du Sg de l’ONU, pour le Sahara-Occidental, Christopher Ross, relatives aux préparatifs de la visite de travail, sur la question du Sahara occidental, du premier responsable de l’institution onusienne, Ban Ki-moon, laquelle a été entravée par Rabat, pensant ainsi amputer son rapport des fondamentaux incontournables de la question du Sahara occidental. La visite de Travail de Ban Ki-moon, en effet, dans les camps des réfugiés sahraouis, puis dans les territoires libérés du Sahara occidental, à Bir Lahlou, ville qui a abrité un des évènements historiques du combat du peuple sahraoui, à savoir, la proclamation, 27 février 1976, de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), ont soufflé d’un trait les objectifs escomptés par les entraves de Rabat, pour vider le rapport du Sg de l’ONU, de toute pertinence, notamment d’ordre politique. Si l’occupant marocain, le statut qui lui est attribué par l’ONU, a focalisé, ces derniers temps dans ses fuites en avant, à dévié, en vain, la nature conflit de la question du Sahara occidental, en focalisant sur la mission fondamentale de la Minurso, l’organisation du référendum, voyant l’impossibilité d’y parvenir, il craint de voir le mandat de celle-ci être élargi à la surveillance des droits de l’Homme. Laquelle question revient d’une manière récurrente et avec insistance, au niveau des instances onusiennes, de celles de l’Union africaine, par les appels des responsables politiques de pays, de leurs parlementaires, d’Ongs en charge des questions des droits de l’Homme et même par des décisions de justice, avec l’annulation par la Cour européenne, des Accords-UE/Maroc, car incluant les richesses du Sahara occidental, constituant outre une violation du Droit international, mais aussi de celui du peuple sahraoui, à qui la communauté internationale lui reconnaît la propriété de ses richesses.
    Et avec l’annonce du président du Conseil de sécurité, de la prorogation du Mandat de la Minurso, 28 avril prochain, l’ambassadeur chinois à l’Onu, donne d’ores et déjà, un aperçu sur la teneur du rapport qu’adressera Ban Ki-moon sur le Sahara occidental, dont le rappel que le Maroc est une force occupante et son règlement passe inévitablement, par l’expression du Droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
    Karima Bennour
  • Un partenariat «d’exception» sujet à caution

    par Kharroubi Habib
    Manuel Valls, le Premier ministre français, entreprend aujourd’hui une visite officielle de deux jours à Alger en sachant qu’elle se produit à un moment où il y a péril pour la poursuite de la mise en œuvre du partenariat «d’exception» entre la France et l’Algérie tel que l’ont défini les présidents Hollande et Bouteflika. Il n’y a pas péril sur ce projet franco-algérien uniquement à cause du coup de «froid» qui a rafraîchi le climat des relations algéro-françaises dans la foulée des révélations liées à l’affaire dite «Panama Papers» dont le volet incriminant des personnalités algériennes, dont le ministre en exercice Abdeslam Bouchouareb, que les autorités algériennes estiment avoir servi en France de prétexte à une campagne médiatique anti-algérienne que Paris a laissé faire sans se préoccuper de ses incidences sur l’atmosphère des relations entre les deux Etats. 
    Le chantier du partenariat «exceptionnel» entre les deux pays fait l’objet de questionnement et de doute sur sa réalisation du moins de ce côté-ci de la Méditerranée depuis bien avant qu’Alger ne s’irrite de la campagne médiatique en question. La sincérité française à vouloir d’un tel partenariat avec l’Algérie est en effet sujette à caution ici au constat que Paris ne ménage nullement Alger s’agissant de dossiers de politique internationale et régionale sur lesquels les deux capitales ont des positions divergentes voire franchement antagonistes. Ce qui est le cas pour les conflits dont le Moyen-Orient est le théâtre, pour ceux qui ont cours au Sahel et surtout pour celui du Sahara occidental. 
    Les présidents Bouteflika et Hollande ont certes convenu de travailler à instaurer un partenariat «d’exception» entre leurs deux pays en lui évitant d’être impacté par les divergences qu’ont leurs diplomaties nationales. De fait, sa mise en œuvre semblait à l’abri des dissonances politiques et diplomatiques s’exprimant entre la France et l’Algérie jusqu’au moment où Paris a ouvertement soutenu Rabat dans la crise intervenue entre le Maroc et l’ONU suite à la visite de Ban Ki-moon à Alger et dans les camps de réfugiés sahraouis près de Tindouf et à laquelle les autorités algériennes ont été impliquées à leur corps défendant par celles du royaume alaouite et leurs organes de propagande. 
    C’était de la part de Paris signifier que le partenariat de la France avec l’Algérie ne peut avoir d’exceptionnel que du point de vue économique. Même en cela ce partenariat ne peut être crédité du qualificatif tant la coopération économique entre les deux pays qui en était attendue est loin d’être basée sur la politique du «gagnant-gagnant» censée en résulter. Manuel Valls se verra sans aucun doute interpellé par ses interlocuteurs algériens sur la sincérité de la France dans sa volonté d’instaurer un partenariat «d’exception» avec leur pays qui ne leur paraît plus évidente du moment qu’elle ne rate aucune occasion pour prouver qu’elle n’a d’ambitions vis-à-vis de lui que mercantiles. 
    Il lui sera à n’en point douter fait savoir qu’un partenariat de cette sorte n’est pas du domaine du possible et que Paris va devoir faire son deuil de pas mal de projets dans ce sens qui ont été en maturation entre les deux pays. Ce qui ne sera pour chagriner l’opinion publique en Algérie remontée contre l’hypocrisie qu’elle entrevoit dans le rapport que la France a avec leur pays.
  • L’image du Maroc, pays d’accueil et de liberté serait-elle un leurre ?

    Depuis plusieurs jours on ne compte plus les expulsions d’étrangers décidées par le royaume, journalistes de la chaîne Canal Plus et ce 7 avril 2016, huit avocats et juristes, belge, français, espagnols et leur coordinatrice, arrêtés dans leur hôtel ce mercredi 6 avril, retenus dans un commissariat de Rabat pendant 6 heures, menacés d’expulsion dans la nuit par Tanger, et en fait expulsés le lendemain matin 7 avril, dans le premier avion disponible.
    Le gouverneur de la willaya comme le porte-parole du gouvernement et Ministre de la communication ont expliqué : « le royaume ne peut accepter qu’un groupe d’étrangers sème le trouble et porte atteinte à l’ordre public ».
    En effet, ces avocats et juristes, forts de leur exigence du respect du droit, qui venaient à la rencontre des avocats des prisonniers politiques sahraouis, en grève de la faim depuis le 1er mars, représentent un réel danger pour l’Etat marocain et sa monarchie. Le royaume à l’extérieur s’affronte à l’ONU, aux institutions européennes, à son voisin l’Algérie et s’entête dans l’occupation du territoire du Sahara occidental, au mépris même de ses intérêts. A l’intérieur c’est répression et arbitraire pour tous ceux qui osent s’opposer publiquement à une monarchie autoritaire et affairiste.
    Aussi qu’un groupe de prisonniers politiques sahraouis se permettent une grève de la faim de 37 jours pour simplement demander l’application du droit et refuser un verdict politique, c’est insupportable. D’autant plus insupportable que ces grévistes sont soutenus en Europe et aux Etats –Unis par les associations des droits de l’homme et qu’un collectif de juristes et d’avocats a organisé une mission sur place, pour mieux comprendre et soutenir leur revendication.
    En même temps qu’il vante ses qualités d’accueil, l’Etat marocain ne manque jamais d’exalter sur toutes les tribunes, ses progrès démocratiques et fait croire par exemple à l’importance du CNDH, Commission nationale des droits de l’homme.
    Le contexte de l’arrêt de la grève de la faim et de l’expulsion des avocats contredit cruellement ces prétentions démocratiques. Le CNDH a été normalement créé sur la base des principes de Paris qui requièrent l’indépendance de ce type d’institution. Au Maroc, pas d’indépendance et aucun rôle ! Le CNDH a attendu 32 jours pour visiter les grévistes de la faim sans relayer leurs revendications. Quand un responsable du CNDH s’est enfin décidé à les rencontrer et qu’au terme de longues et éprouvantes discussions, il a obtenu des grévistes la suspension de la grève au 37 éme jour, son rôle a été bafoué, contredit par cette mesure imbécile d’expulsion d’avocats, avocats que le CNDH devait rencontrer le lendemain.
    Les avocats et juristes devaient également rencontrer plusieurs missions diplomatiques et tenir une conférence de presse dans les locaux de l’association marocaine des droits de l’homme, pour dénoncer l’injustice subie par les prisonniers sahraouis. Cette association ayant déjà subi des pressions pour empêcher cette rencontre.
    Maître Bréham, avocat de l’association ACAT s’indigne : « arrêter et expulser des avocats agissant dans le cadre de leur mission de défense signe le mépris du Maroc pour les droits de la défense et les canons du procès équitable. Dérive autoritaire qui a abouti hier à la violation d’un des droits les plus fondamentaux, celui de choisir son avocat ».
    Avec cette nouvelle expulsion, le Maroc s’efforce d’isoler les Sahraouis pour les empêcher de faire connaître leurs légitimes revendications à l’autodétermination, à la liberté d’expression et à des procès équitables. Le moment est-il bien choisi à la veille de la publication du rapport du Secrétaire général des Nations unies et de la réunion du Conseil de sécurité ? Ce coup de force sera-t-il comme souvent payant ? Nous venons d’apprendre par le point presse du Quai d’Orsay, que notre Ministre des Affaires Etrangères recevait ce 7 avril pour un dîner son homologue marocain. N’était-il pas opportun de reculer voire d’annuler ce repas et manifester ainsi d’un réel « mécontentement » officiel face à de telles pratiques ?
    (Association des Amis de la République Arabe Sahraouie Démocratique)