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  • Victimes des mines antipersonnel : Les réfugiés sahraouis racontent le calvaire

    Selon des statistiques et les rapports des différentes ONG, le Sahara occidental est classée parmi les dix pays les plus minés au monde. Un aperçu de l’ampleur de cette catastrophe humaine et environnementale a été donné par les Sahraouis dans les camps des réfugiés de Tindouf à l’occasion de la Journée internationale de la sensibilisation au problème des mines et de l’assistance à la lutte antimines, célébrée chaque année le 4 avril.
    Il est 13h en cette journée du dimanche 3 avril. L’avion militaire de type Casa atterrit à l’aéroport de Tindouf, après 4 heures de vol. Le premier magistrat de la wilaya est venu accueillir la délégation de l’association Machaâl Echahid, organisatrice de la rencontre de sensibilisation et de solidarité avec les Sahraouies victimes des mines antipersonnel. Celle-ci est composée de parlementaires, des présidentes et présidents d’associations algériennes de solidarité avec le peuple sahraoui ainsi que de journalistes. Les membres de la délégation ont fortement apprécié le geste du wali. Après quelques minutes d’un bref entretien au salon d’honneur de l’aéroport, le cortège a pris le départ. Des véhicules tout-terrain de la présidence sahraouie attendent au dehors de l’aérodrome. Une belle infrastructure au style architecturel local. A la manœuvre, un homme dénommé Toualou. C’est l’homme à tout faire. Il s’occupe de sa tâche avec une énergie singulière. Il est le chef du convoi. Il est partout. Ses camarades ne cessent de l’appeler au téléphone. C’est un ancien combattant de l’armée sahraouie pendant la guerre qui a opposé le Polisario à l’armée marocaine de 1975 à 1991, date de la signature d’un accord de cessez-le-feu.
    Aucune voiture ne peut prendre le départ sans qu’il en donne l’ordre. Une fois tout le monde dans les voitures, le cortège quitte l’aéroport. Direction les camps des réfugiés. Une discussion s’est vite engagée entre Mohamed et le chauffeur. Mohamed est algérien. Il est originaire de Biskra. Les premiers échanges entre les deux hommes ont été musclés. Normal, on ne se connaît pas. « Ne roulez pas trop vite, s’il vous plaît ! », demande Mohamed. « Je vis ici depuis plus de 40 ans. Comment osez-vous me demandez de rouler doucement ? », lui répond sèchement Toualou. Mohamed revient à la charge mais sur un ton apaisé : « Loin de moi l’idée de vous donner un cours de conduite. Rani n’guessar. » « Moi aussi rani n’guessar. », lui répond Toualou. La discussion a fini par devenir une série de questions réponses entre les deux hommes. Toualou a parlé de sa vie, sa participation à la guerre contre l’occupant marocain et surtout de sa rencontre à Oran avec le défunt président Houari Boumediène. Celle-ci semble l’avoir marqué pour toujours. 
    Le téléphone de Mohamed sonne. Visiblement, un ami : « Allô oui ! C’est Mohamed à l’appareil. Je vous écoute. Non je ne peux pas vous rencontrer à l’heure actuelle, je suis à l’étranger. » En entendant le mot « l’étranger », les journalistes s’esclaffent. L’un d’ eux chuchote à l’oreille de son ami : « Je pense que nous sommes à Tindouf. » L’autre de lui répond : « Il n’y a aucun doute. Nous irons aux camps de réfugiés sahraouis. » Mohamed se croyait au Sahara occidental. Il ne sait pas que les camps des réfugiés se trouvent à Tindouf. Personne n’a voulu le corriger. Peut-être qu’il s’en rendra compte à la fin de la visite.
    « Je suis Houari ! »
    Toualou parle de sa rencontre avec le président Houari Boumediene. « Je m’en souviens comme si c’était hier. C’était durant les années 1970. Nous étions en vacances à Oran. Le Président était venu nous voir. Rencontrer cet homme a été pour mes amis et moi un grand moment », dit-t-il. « L’Algérie sera toujours aux côtés du Sahara occidental et respectera l’intégrité territoriale de notre pays », nous avait le Président. Pour cet ancien combattant, le souvenir du défunt président Houari Boumediène restera à jamais gravé dans sa mémoire. « Je suis Houari », lance-t-il d’un ton admiratif. La discussion entre Mohamed et Toualou nous a occupés durant tout le trajet. L’Algérien s’est dit fasciné par la personnalité de son interlocuteur. Il est presque 15h. Le cortège est arrivé au camp des réfugiés dans la région de Boudjdoul. Celui-ci est composé de petits baraquements en dur.
    Chaque « foyer » accueille cinq personnes. « Nous sommes frères. Soyez les bienvenus chez nous », nous lance un Sahraoui. Les membres de la délégation sont touchés par l’accueil des familles sahraouies. Ce camp dispose de l’électricité et de l’eau. Certaines maisons disposent même d’Internet. Après une pause d’une heure, le convoi se rend au centre des victimes de guerre et des mines qui se trouve à Mekhyla, à quelques kilomètres du camp. Le chemin qui y mène est constitué pour moitié d’une route goudronnée pour laisser place à des pistes sablonneuses, bosselées et poussiéreuses. Arrivée sur place, la délégation a été accueillie par le directeur du centre. L’endroit a été choisi par l’association Machaâl Echahid pour rendre hommage aux victimes des mines, dont 56% gardent des séquelles à vie. Selon le directeur, Mohames Ahmed Imbiriq, le centre prend en charge 153 victimes. Il reçoit des dons de la part d’organisations humanitaires, notamment des chaises roulantes, des prothèses et autres équipements médicaux.
    Des mines et des mines 
    Meriem Lhzam est l’une des victimes des mines antipersonnel. Elle n’avait que 7 ans quand elle a perdu l’usage de ses jambes. Aujourd’hui, elle a 49 ans. Elle raconte : « J’étais dans une voiture quand une bombe a explosé. Je ne me souviens pas trop de ce qui s’est passé, car je m’étais évanouie. Quand je me suis réveillée, je me suis aperçue que j’ai perdu l’usage de mes jambes. J’ai pleuré des jours et des jours. » Prise d’émotion, elle a arrêté, un moment, son récit. La larme à l’œil, elle dira : « Les pleurs ne m’ont pas rendu mes jambes. Il me reste qu’à accepter mon sort. Je ne pardonnerai jamais à l’occupant marocain qui a détruit ma vie et celle du peuple sahraoui. » Les années sont passées et Myriem sait mieux que quiconque que la force morale n’est pas moins nécessaire que la force physique pour surmonter les défis. Malgré son handicap, elle a fondé un foyer. Elle est aujourd’hui mère de trois enfants, deux garçons et une fille. Sa source de consolation. Son vœu est que ses enfants puissent vivre un jour dans leur pays libre et indépendant, en paix et en sécurité. Ahmed Tatari est une autre victime. Lui aussi, il a perdu l’usage de ses jambes à l’âge de 29 ans. Ahmed est né en 1956. Comme Meriem, il a été victime de la déflagration d’un engin explosif alors qu’il conduisait sa voiture. Assis dans sa chaise roulante, le regard triste comme s’il fouillait dans les coins et recoins de sa mémoire. Il dira d’une voix tremblotante : « Ils ont détruit ma vie. Ils m’ont privé de mes jambes. Je n’ai pas de vie. Ma vie s’est arrêtée à 29 ans. »
    L’explosion en direct 
    La délégation s’est ensuite dirigée vers la ville de Rabouni. Une mine antipersonnel a été détruite. L’objectif est de montrer l’ampleur des dégâts que peuvent provoquer ces engins de la mort. 
    Le Sahara occidental est l’une des régions les plus minées au monde du fait des opérations militaires menées par le Maroc. Toutes ces mines ont été enfouies à partir de 1975 par les forces d’occupation marocaines. Ces engins continuent de faire des victimes dans les territoires sahraouis. Le but de cette démonstration est de mettre en avant l’expérience du Polisario en matière de destruction de mines. Un homme se distingue. Ses mouvements, sa prise de parole et ses consignes ne ont pas passés inaperçus. Il s’agit de Samou Amidine. Il est directeur du bureau de coordination des victimes des mines. C’est lui qui est chargé de coordonner l’opération. Il est le chef. Il est en contact permanent avec les éléments chargés de préparer l’opération de destruction des mines antipersonnel. A l’aide d’un talkie-walkie, il donne des instructions. « Dès que vous aurez terminé les préparatifs, vous me faites signe », lance-t-il. Quelques minutes après, le signal est donné. L’opération de destruction est dans 20 secondes. Pas une seconde de plus, le souffle de l’exposition s’est fait ressentir, dégageant une immense fumée. Samou Amidine donne de nouvelles instructions à ses éléments. Personne ne quittera les lieux avant que tout ne soit nettoyé. « Nous veillons à ce que les choses se déroulent dans le respect des normes internationales en matière de destruction des mines », explique-t-il.
    La rencontre 
    20h. La délégation doit se rendre au palais présidentiel. Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a va offrir un dîner à la délégation. Il a surtout voulu rencontrer les journalistes. Sur place, il a salué l’initiative de l’association Machaâl Echahid qui a organisé une caravane de sensibilisation dans les camps des réfugiés sahraouis sur les dangers des mines qui ont fait de nombreuses victimes, un geste qui prouve les liens étroits qui unissent les peuples algérien et sahraoui. Le temps passe, le corps ne résiste plus à la fatigue. La journée a été épuisante, marquée par une intense activité. Dans la voiture, c’est le silence. Arrivés au camp, tout le monde est tombé dans les bras de Morphée. Il est 1h du matin. Rendez-vous est fixé à 9h, le lendemain. Une autre journée de travail commence. Le soleil n’avait pas encore lâché sa fournaise sur le camp. Les chauffeurs sont déjà là. La délégation s’est rendue au ministère de la Culture pour assister au lancement de la conférence de sensibilisation et de solidarité avec les Sahraouis victimes des mines antipersonnel. Celle-ci est marquée par l’intervention des participants qui ont rappelé l’ampleur des dégâts humains causés par ces engins. La conférence a duré près d’une heure. Le retour à la ville de Tindouf est imminent. Pas de temps à perdre. Le vol est prévu pour 14h. Sur le chemin du retour à la ville de Tindouf, Mohamed demande à Toualou en franchissant le barrage de l’armée sahraouie : « Avons-nous quitté le Sahara occidental ? ».
    A. H.
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  • Sahara Occidental: Pour la énième fois, le Maroc souille le drapeau algérien

    Après avoir descendu le drapeau algérien de son mat en incitant un jeune marocain de l’arracher (au vu et au su des agents de police sur place ) du consulat algérien de Casablanca, le Maroc continue ostensiblement de souiller ce symbole des martyrs de l’Algérie dans les territoires occupés du Sahara Occidental. Le tactique est différent mais le but reste le même. 
     En effet, a chaque colloque, exposition ou activité de propagande marocaine aux territoires occupés du Sahara Occidental, le Maroc hisse le drapeau algérien pour induire en erreur les gens, les participants et au-delà la communauté internationale de la présence de l’Algérie dans tels meetings. Un geste qui s’est produit une nouvelle fois durant le surcroît conclave “arabe” à Dakhla occupée pour débattre des défis environnementaux et leur impact sur le développement des villes arabes sous le slogan «Défis environnementaux et leur impact sur le développement urbain des villes et des régions». 
     Ce colloque s’est tenu entre le 5 et 7 Avril et organisé par l’Institut arabe de développement des villes; un bureau d’étude basé à Ryad (Arabie-Saoudite), qui se dit selon son site être une ONG pour objet non-lucratif. Cette initiave des saoudiens entre dans le cadre de l’appui politique de l’Arabie Saudi à la colonisation marocaine du Sahara Occidental, et vise à infliger des coups de représailles contre l’Algerie vis à vis ses positions sur les affaires arabes, à savoir celles en relation avec le dossier syrien, yemanit et le Hizbollah. 
    Un tel timing pour l’organisation de son colloque aux territoires occupés du Sahara Occidental montre, entre autres, que cet institut saudien n’est qu’une fabrication et au service des Al Saud. Pourtant, le drapeau algérien n’était pas le seul emblème hissé durant ce conclave mais aussi d’autres drapeaux représentant d’autres pays arabes. Vainement, le Maroc cherche a cautionner son occupation des territoires occupés des sahraouis à travers toutes les tactiques mesquines valables. 
  • Entre “mensonges” et “vérités”

    POSITION DES PAYS OCCIDENTAUX VIS-À-VIS DU SAHARA OCCIDENTAL
    Entre “mensonges” et “vérités”
    “La situation de ni guerre ni paix au Sahara occidental est très coûteuse, voire préjudiciable, pour le Maroc. Il n’est pas dans l’intérêt du Maroc que le conflit dure.” Ces propos ont été tenus, hier, par Chérif Dris, maître de conférences à l’Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information d’Alger, lors de la conférence qu’il a animée au centre culturel Historial d’Alger-Centre. Organisée par le Collectif des journalistes algériens solidaires avec le peuple sahraoui, la rencontre a porté sur les “positions des pays occidentaux : mensonges et vérités” et la question médiatique. 
    Pour le conférencier, la monarchie marocaine a peur, aujourd’hui, que le conflit du Sahara occidental ne mobilise plus intérieurement et ne soit plus “un élément de cohésion nationale”. Et ce, à l’heure où “on assiste à la prolongation du statu quo”. Le chercheur a également signalé que pour l’Occident, particulièrement pour la France, “le Maroc est un allié stratégique” en Afrique du Nord, en rappelant l’implication, en 1975, des Mirages français pour bombarder le Front Polisario. “Il y a un lobbying en France, à droite et à gauche, en faveur du Maroc”, a déclaré M. Dris, sans négliger “le travail de lobbying que fait le Maroc, depuis les années 1970, y compris auprès de la communauté juive, aux USA”. 
    Bien qu’il admette que “dans les relations internationales, rien n’est impossible”, l’universitaire a tout de même du mal à croire à un changement de position de la France. De plus, le voisin marocain “est en train de s’adapter à la donne régionale, pour se présenter comme le garant de la protection de l’Occident”, soutiendra l’intervenant, en se référant à “la politique africaine” de Rabat qui veut “faire croire que le Polisario est un mouvement terroriste”. 
    L’autre conférencier, en l’occurrence l’universitaire Abdelkrim Tafaguinit, s’est penché sur l’embargo médiatique de l’Occident, mais aussi de certains médias arabes, concernant la question du Sahara occidental, qui est imposé par des “lobbies” et qui est combattu par bon nombre d’ONG internationales des droits de l’Homme et de soutien au peuple sahraoui. Il a, néanmoins, observé qu’“aucun pays dans le monde ne reconnaît la souveraineté marocaine au Sahara occidental”. Lors du débat, l’ambassadeur de la Rasd à Alger, Bouchraya Hamoudi Sidina, a invité l’assistance à distinguer la position des pays occidentaux de celle de la France qui, dira-t-il, “est le seul pays européen et occidental qui pose problème, dans le contexte actuel”. 
    De son côté, le président de la Commission sahraouie des droits de l’Homme, Abba El-Haïssen, a alerté sur un “élément décisif”, celui de “la volonté du peuple sahraoui” qui est toujours “attaché à son État indépendant”, rappelant, en outre, l’existence de la 4e Commission (de décolonisation) de l’ONU et de la Minurso “chargée du référendum”, ainsi que les “positions” de l’UA en faveur du droit à l’autodétermination.
    H. Ameyar
  • Le Maroc expulse des juristes étrangers

    Les avocats français qui se sont dit «profondément choqués» par ce comportement propre aux pays totalitaires ont condamné «fermement l’utilisation de telles pratiques par les autorités marocaines».
    Pendant combien de temps encore le pouvoir marocain compte-t-il cacher les violences qu’il fait subir aux détenus politiques sahraouis qui militent pour l’indépendance de leur pays? La pratique de la torture n’étant désormais qu’un secret de Polichinelle, les organisations internationales des droits de l’homme l’ont maintes fois dénoncée. «Il ne devrait pas être surprenant que des actes équivalent à la torture soient commis à l’occasion d’événements particulièrement intenses, tels que des grandes manifestations, perçues comme une menace à la sécurité nationale», avait déclaré Juan Mendez, le rapporteur spécial de l’Organisation des Nations unies sur la torture, à l’issue de la visite qu’il avait effectuée au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012. Rien de nouveau à l’horizon depuis.
    Les prisonniers politiques, les militants des droits de l’homme sahraouis, croupissent dans les geôles du royaume, injustement condamnés lors de procès iniques après avoir subi d’atroces tortures. Ceux de Gdeim Izik, symbole de la résistance sahraouie, paient encore aujourd’hui un lourd tribut. La chape de plomb est renforcée pour «isoler les Sahraouis» et les empêcher de faire connaître leurs «légitimes revendications». Une délégation a été envoyée par le collectif international de juristes, pour les soutenir, s’enquérir de leur situation lamentable et de leur condition insoutenable d’incarcération.
    «Mercredi 6 avril Ndlr), à 18 heures (heure marocaine), Me Ingrid Metton, avocate française, Eric David, professeur de droit international belge, Jesus Maria Martin Morillo, magistrat espagnol ainsi que Me Maria Nieves Cubas Armas, Me Juan Carlos Gomez Justo et Me Altamira Guelbenzu Gonzalo, trois avocats espagnols, ont été arrêtés par la police marocaine à leur hôtel», a déclaré Régine Villemont, présidente de l’Association des amis de la République sahraouie (Rasd).
    Les autorités marocaines ont procédé illico presto à leur expulsion. provoquant l’indignation du barreau de Paris. Les avocats français qui se sont dit «profondément choqués» par ce comportement propre aux pays totalitaires ont condamné «fermement l’utilisation de telles pratiques par les autorités marocaines».
    «Le barreau de Paris est profondément choqué par l’expulsion mercredi 6 avril d’Ingrid Metton, avocate au barreau de Paris, membre d’un collectif de juristes et d’avocats français, espagnols et belges, venus défendre une vingtaine de prisonniers sahraouis.», peut-on lire sur le site des avocats parisiens qui ont tenu à préciser l’objectif de la mission des juristes renvoyés manu militari du sol marocain.
    «Ce déplacement avait pour objet les conditions de détention particulièrement difficiles de détenus sahraouis condamnés, dans le cadre du procès Gdeim Izik de février 2013, à de très lourdes peines de prison. Certains de ces détenus sont en grève de la faim depuis le 1er mars 2016», souligne le communiqué du barreau de Paris qui a dénoncé les conditions de l’interpellation qui ont conduit à l’expulsion de leurs confrères. «Interpellés à leur hôtel, les membres du collectif seront retenus 4h30 au commissariat de Rabat sans pouvoir informer leurs autorités consulaires respectives, contacter un avocat ou tout simplement connaître le motif de leur interpellation. Il semblerait que pendant ce laps de temps, leurs téléphones portables et ordinateurs aient été fouillés», ont-ils spécifié. Que s’est-il passé ensuite? «Ils ont été expulsés du Maroc dès le lendemain en l’absence de tout avis officiel», ont déploré les avocats du barreau de Paris. Le Maroc n’est sans doute pas au bout de ses peines.
  • Règlement du conflit du Sahara occidental, quel rôle de l’Europe ?

    CONFÉRENCE INTERNATIONALE LE 19 AVRIL À PARIS
    Règlement du conflit du Sahara occidental, quel rôle de l’Europe ?
    Le député et président du groupe d’amitié France-Algérie, Patrick Mennuci, animera, mardi prochain, à Paris, une conférence internationale sur “Le règlement du conflit du Sahara occidental, une question du droit international. Aux côtés de l’ONU, quel rôle pour l’Europe ?”. 
    Des parlementaires et des experts européens débattront de la question avec la participation de représentants du Front Polisario. Une opportunité de médiatiser davantage un conflit qui s’enlise dans les méandres des intérêts d’État, au détriment d’un peuple qui vit, éparpillé, dans des campements de réfugiés.
  • «L’attitude du Maroc vis-à-vis de la Minurso a dévié la voie diplomatique»

    Jacques Roussellier, politologue américain : «L’attitude du Maroc vis-à-vis de la Minurso a dévié la voie diplomatique» 
    Les mesures de rétorsion prises par le Maroc contre la Minurso ont «dévié de la voie diplomatique», révélant des desseins inavoués de longue date de Rabat contre les Nations unies, estime le politologue américain Jacques Roussellier.
    Dans une contribution publiée par le prestigieux Think Tank amé- ricain Carnegie Endowment for International Peace, Jacques Roussellier, professeur des relations internationales à l’université militaire amé- ricaine, relève que la réaction de Rabat à la déclaration du Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, sur le Sahara occidental occupé est également «disproportionnée». «La réaction du Maroc a dévié de la voie diplomatique et suggère l’existence de (desseins inavoués) de longue date contre les Nations unies», précise Roussellier, ajoutant que «les mesures de rétorsion sont disproportionnées et révèlent l’objectif de longue date de Rabat d’affaiblir la présence de l’ONU au Sahara occidental et éventuellement neutraliser le mandat politique de la Mission de l’ONU pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso)». 
    Selon cet expert, «la mission d’organiser un référendum d’autodétermination assignée à la Minusro, avait été effectivement gelée depuis l’année 2000 quand le Maroc a voulu imposer un statut final négocié prévoyant l’annexion formelle du Sahara occidental au Maroc». Appuyant son constat, l’universitaire américain évoqué des tentatives d’affaiblir le rôle des Nations unies dans le règlement du conflit au Sahara occidental opposant le Maroc et le Front Polisario, et d’écarter également la possibilité d’étendre le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme. «Les divisions entre les membres du Conseil de sécurité (à) c’est ce que Rabat espérait pour affaiblir davantage le rôle de l’ONU et enlever le caractère international au conflit au Sahara occidental, notamment en supprimant toute référence officielle à l’autodétermination du peuple sahraoui», explique-t-il. 
    Le Maroc, rappelle-t-on, avait réduit la composante civile, politique et administrative de la Minurso, juste après la visite du Secrétaire général de l’ONu, Ban Ki-moon, qui s’était rendu dans les camps de réfugiés sahraouis et aux territoires sahraouis libérés à Bir Lahlu. Avec ces mesures qui «ont pris de court les observateurs internationaux», le Maroc a «privé la mission de l’ONU d’un soutien logistique essentiel pour surveiller le cessez-le-feu», soutient l’expert de la Fondation Carnegie. 
    Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental et la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France. Le mandat de la Minurso doit prendre fin le 30 de ce mois. Elle a été créée en vertu de l’accord de cessez-le-feu conclu entre le Polisario et le Maroc en 1991.
  • Madrid rouvre le 16 avril prochain le dossier sahraoui – L’honneur après la trahison

    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    Ça bouge de partout pour le peuple sahraoui, New York, Bruxelles, Madrid. Récit d’une manifestation dans la capitale espagnole qui ne sera pas sans suite.
    Le 16 avril prochain, les associations — nombreuses — et personnalités politiques qui portent l’autodétermination du peuple sahraoui manifesteront à Madrid. Cette marche pour le droit et pour la paix est très importante au moins pour trois raisons. La première est que l’Espagne est l’épicentre de la question. Ex-colonisateur des territoires de Saguia El Hamra et Rio de Oro, elle est en plus identifiée comme la seule puissance administrante au Sahara occidental par l’ONU. Ce statut n’étant pas dévolu au Maroc. La société civile espagnole se base sur cette qualité pour contraindre le gouvernement de Madrid à assumer ses responsabilités en permettant — sans triche — un processus référendaire.
    La seconde raison a trait au calendrier du rassemblement madrilène qui coïncide, les organisateurs n’ont pas choisi par hasard la date, avec la remise du rapport du SG de l’ONU sur le dossier aux membres du Conseil de sécurité qui devront trancher en dernière lecture. Les premières indiscrétions indiquent que Ban Ki-moon aurait axé son travail sur trois axes distincts dans la présentation et qui, tous, mènent vers l’inéluctabilité d’un référendum sous le commandement onusien. Elargissement des missions de la mission des Nations-Unies (Minurso) à la défense des droits de l’homme ; inscription de la question sahraouie dans l’agenda international des années 2016 et 2017 ; l’établissement, enfin, d’un calendrier contraignant pour les deux parties en conflit, Polisario et Maroc, pour l’organisation d’une ou de plusieurs journées de vote.
    Ban Ki-moon aurait écrit dans sa copie qu’il faudra limiter le nombre de recours pour aboutir et empêcher les manœuvres dilatoires qui risqueraient de plomber les opérations. Selon la Minurso, précisent nos sources, les listes électorales sont prêtes et que leur actualisation ne poserait pas de problèmes particuliers. Les experts onusiens privilégient, toutefois, des arrangements préalables entre Rabat et Tifariti pour mieux baliser. Au niveau des membres permanents du Conseil de sécurité, il semblerait que la France, soutien indéfectible du Maroc, préférerait que le rapport soit plus consensuel et qu’il n’en réfère pas à un calendrier précis pour le processus référendaire de même que Paris ne souhaite pas que la Minurso ne s’occupe pas de droits de l’homme au Sahara occidental. Pourtant, même avec ses réserves françaises fondamentales, la diplomatie marocaine n’est pas tout à fait rassurée. Rabat craint que la pression algérienne sur Paris n’ait apporté quelques résultats probants. La troisième raison de l’importance du rassemblement de Madrid est, sans doute, cruciale.
    L’actuel exécutif en affaires est provisoire, les résultats électoraux ne l’ont pas conforté, l’Espagne se dirige inéluctablement vers de nouvelles élections en juin. Mariano Rajoy, le chef de gouvernement ayant échoué dans toutes ses options de forcer une coalition composite. Entre-temps, les principales formations sorties victorieuses des urnes, droite, socialiste, Podemos et Ciudadamos ont inscrit dans leur programme de gouvernement la résolution de la question sahraouie sur la base de la doctrine de l’ONU. Un groupe interparlementaire de soutien au peuple sahraoui a même été installé et englobe la majorité des partis politiques. Ce qui constitue une première en Espagne depuis la trahison du socialiste Felipe Gonzalez qui avait abandonné le Sahara occidental à l’armée marocaine. Depuis, empêtré dans les affaires et devenu richissime grâce à ses avoirs au pays de Mohammed VI, Gonzalez est régulièrement cité dans les opérations scabreuses et chassé des meetings du PSOE (Parti socialiste et ouvrier). A plusieurs reprises, les militants voulaient lui «casser la gueule» ou au moins, «lui cracher sur la figure». Il ne sera pas, c’est évident, le 16 avril à Madrid. Ça sera avril des Sahraouis. Nous y serons.
    A. M.
  • Sahara Occidental: Deux sénateurs américains apportent leur soutien à la MINURSO

    par Ghania Oukazi
    Des hommes politiques américains exhortent le Secrétaire général des Nations unies « à faire respecter l’engagement des Nations unies vis-à-vis du peuple du Sahara Occidental. » 
    Ce sont en fait, deux sénateurs américains qui ont adressé une lettre au Secrétaire général des Nations unies, en date du 8 avril dernier. Il s’agit du républicain, James Inhofe de l’Oklahoma et le démocrate Patrick Leahy du Vermont. Dans cette lettre, les deux sénateurs saluent « le leadership du Secrétaire général des Nations unies sur la question du Sahara Occidental et expriment leur soutien, fort et permanent, à la Mission des Nations unies pour l’Organisation d’un Référendum au Sahara Occidental (MINURSO). » Ils mettent surtout en garde « contre toute tentative de démantèlement de la MINURSO qui pourrait avoir des répercussions négatives graves sur les principes de la primauté et de la prééminence du droit et le respect des droits de l’Homme, non seulement au Sahara Occidental, mais dans d’autres contextes, présentant des défis politiques analogues. » Il est noté que James Inhofe est républicain conservateur membre influent du Comité des Forces armées du Sénat (US Senate Committee on Armed Services) et président de la Commission de l’Environnement et des Travaux Publics (US Senate Committee on Environment and Public Works). Patrick Leahy est, pour sa part, le plus ancien sénateur américain démocrate libéral, à assurer la présidence par intérim du Sénat (pro tempore) de 2012 à 2015. 
    C’est dire que leurs avis, sur les dernières évolutions de la question sahraouie, ainsi que le branle-bas de combat du Makhzen marocain, depuis la visite de Ban Ki Moon dans les camps des réfugiés, ainsi que les décisions intempestives qu’il a prises contre les droits légaux et légitimes du Saharoui, peuvent être importants. La lettre qu’ils ont adressée au Secrétaire général des Nations unies, peut, en évidence, peser sur la scène politique américaine et au-delà, celle internationale.
  • Sahara Occidental: les positions de certains pays occidentaux font perdurer le blocage

    ALGER– Des enseignants universitaires et des analystes ont affirmé lundi que les positions de certains pays occidentaux à l’égard de la cause sahraouie faisaient perdurer le blocage dans le processus de règlement du conflit, estimant important de soutenir la « position honorable » affichée récemment par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
    Lors d’une conférence intitulée « Positions des pays occidentaux à l’égard de la cause sahraouie, mensonges et vérités » organisée par le Collectif des journalistes algériens solidaires avec le peuple sahraoui, Chérif Idriss, professeur à l’Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information, a indiqué que « les positions de certains pays occidentaux sont passées de l’appui de la situation prévalant avant 1991 (avant la guerre) au maintien du blocage du processus de règlement pacifique ».
    « La position française compte parmi les plus intransigeantes à l’égard du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », a-t-il précisé, qualifiant cela de « contradiction dans la politique étrangère française qui prône le respect des droits de l’Homme et de la légalité internationale de par le monde mais tolère leur violation dans certaines régions ».
    L’universitaire a indiqué que les positions américaine et française concernant la cause sahraouie « sont dictées par des conjonctures et intérêts précis » et « Washington et Paris estiment que le Maroc est l’allié capable de veiller sur leurs intérêts dans la région en contrepartie du blocage du processus de règlement pacifique de la question sahraouie ».
    « La question sahraouie est considérée comme un des plus importants piliers sur lequel repose le régime marocain qui s’emploie à dévier l’opinion publique marocaine vers cette question dans le seul but de le détourner de ses préoccupations et problèmes internes », selon l’intervenant.
    Il a ajouté à ce propos, que le régime du Maroc recourait également à la « désinformation » de l’opinion publique locale et internationale en vue de la mobiliser pour la défense de la « vision royale expansionniste ».
    Nécessité de soutenir « la position honorable » de Ban Ki-moon
    De son coté, le professeur Abdelkrim Tafarguinit a souligné la nécessité de soutenir « la position honorable » exprimée par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon lors de sa récente visite aux camps des réfugiés sahraouis et aux territoires sahraouis libérés.
    Il a ajouté que le Maroc a mené une campagne violente contre un haut responsable onusien pour avoir évoqué l’essence même du conflit sahraoui, ce qui atteste, a-t-il dit, de « la faiblesse du régime marocain et de ses arguments ».
    S’agissant de la position des médias occidentaux à l’égard de la cause sahraouie, M.Tafarguinit a affirmé qu’elle n’est toujours pas à la hauteur de cette « cause juste qui mérite un plus grand intérêt ».
    En ce qui concerne les medias dans le Monde arabe, le conférencier a relevé des « vérités » attestant que « les medias arabes importants ne servent pas obligatoirement les intérêts des peuples arabes et leurs causes de libération, mais sont otages de calculs politiciens qui souvent n’obéissent à aucune logique scientifique ou professionnelle ».

  • Poutine appelle le roi du Maroc à cesser d’entraver le travail des Nations Unies, et de s’engager dans les efforts visant à résoudre la question du Sahara Occidental

    Le président russe Vladimir Poutine a souligné mardi la nécessité de poursuivre les efforts collectifs sous les auspices des Nations Unies pour trouver une solution à la question du Sahara Occidental.
    Un communiqué de la présidence russe a signalé que « le Roi du Maroc a contacté le président russe et ont discuté de la situation au Sahara occidental ».
    Il semble que le régime marocain, qui s’est fourré dans le pétrins, cherche à faire marche arrière dans sa décision d’expulser la MINURSO face aux positions de fermeté qui rejettent la poursuite de cette situation, en particulier celles de la Russie et des États-Unis.
    La Russie avait signalé lors de la réunion du Conseil de sécurité jeudi dernier que dans le cas de l’impossibilité de trouver une issue à la crise provoquée par le Maroc, le Secrétariat général doit communiquer au Conseil de sécurité des Nations Unies les mesures qui devraient être prises.
    Le communiqué présidentiel russe a signalé que le président Poutine a rappelé au Maroc la nécessité de s’engager dans les efforts collectifs sous les auspices des Nations Unies visant à parvenir à une solution politique juste et mutuellement accepté par les deux parties, le Maroc et le Front Polisario.

    Source : Soumoud.net, 12 avril 2016