Catégorie : Non classé

  • Sahara occidental : Ban Ki-moon pour des négociations sérieuses et sans préalable

    Dans le rapport qu’il vient de soumettre au Conseil de sécurité , le Secrétaire général de l’ONU formule un certain nombre d’observations et recommandations dont voici les principaux points : Il estime qu’il est «essentiel de faire des progrès» pour répondre à la situation humanitaire tragique du peuple sahraoui qui dure depuis trop longtemps et «note avec regret que le processus politique qui a commencé en Avril 2007 n’a pas encore ouvert la voie à des négociations véritables» auquelles le Conseil de sécurité et lui-même ont appelé. 
    Après avoir relevé la persistance des profondes divergences d’approches des deux parties au conflit le Front Polisario et le Maroc (…) il affirme que «Le moment est venu d’engager des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi pour atteindre « une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental « . il précise que «cette solution politique doit inclure la résolution du différend sur le statut du Sahara occidental, y compris par un accord sur la nature et la forme de l’exercice de l’autodétermination.» 
    Selon Ban KI-moon, «L’Algérie et la Mauritanie, les pays voisins, peuvent et doivent faire des contributions importantes à ce processus» (…) Il rappelle par ailleurs l’importance et le rôle dévolu à la Minurso et fait observer que le Conseil de sécurité a créé «la Minurso pour surveiller le cessez-le-feu entre les parties, afin de maintenir le statu quo militaire, et, sous réserve de l’accord des parties, d’organiser un référendum d’autodétermination». Comme pour stigmatiser l’attitude du Maroc à l’égard de la Minurso il rappelle avec insistance que «Le Conseil de sécurité a confirmé la politique des fonctions de la mission dans la résolution 1056 (1996) et les résolutions ultérieures prolongeant le mandat.
    A cet égard et dans une claire référence à l’expulsion du personnel civil de la Minurso par le Maroc, BAN ki-moon souligne au point 93 de ses recommandations que «sans une composante civile internationale appropriée et entièrement doté en personnel, la mission ne peut pas remplir une composante de base de ses fonctions et ne pourra répondre aux missions confiées par le Conseil de sécurité».
    Il remarque ainsi que l’expulsion du personnel civil de la Minurso a «essentiellement donné lieu à la modification de facto du mandat de la Minurso» (…) Il insiste longuement sur les fonctions essentielles de la Minurso y compris dans l’avancée du processus de paix et estime que sa fonction est capitale «pour la crédibilité des opérations de maintien de la paix du Conseil de sécurité et des Nations unies et les missions politiques à l’échelle mondiale.» (…)
    Le SG de l’ONU demande ainsi au Conseil de sécurité de «rétablir et de soutenir le rôle et le mandat de la Minurso, en respecte des normes de maintien de la paix et l’impartialité de l’Organisation des Nations unies et surtout d’ éviter de créer un précédent pour les opérations de maintien de la paix des Nations unies dans le monde». Il pointe du doigt la lourde responsabilité du Maroc et met en garde contre, «la rupture du cessez- le-feu et la reprise des hostilités, avec son cortège de dangers et d’escalade dans la guerre à grande échelle.
    Un risque qui va s’amplifier de manière significative dans le cas où la Minurso est contrainte de partir ou se trouve incapable d’exécuter le mandat que le Conseil de sécurité lui a confié», souligne gravement Ban ki-moon, qui met ainsi de manière on ne peut plus claire le Maroc et ses alliés devant leurs responsabilités. Il recommande donc au Conseil de sécurité de proroger le mandat de Minurso pour une période supplémentaire de 12 mois, jusqu’au 30 avril 2017. D’autre part et se référant à sa récente visite dans les camps de réfugiés sahraouis, il «se montre grandement préoccupé par le manque chronique de financement du programme des réfugiés et la détérioration de la situation humanitaire des réfugiés, qui a été encore aggravé par les pluies torrentielles et les inondations à la fin de 2015». Il «demande instamment à la communauté internationale de poursuivre son soutien et d’augmenter le financement du programme humanitaire vital» .
    Progrès dans le processus de négociation
    Enfin et pour ce qui est de l’exploration et l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental, BAN Ki-moon «réitère mon appel à tous les acteurs concernés à « reconnaître le principe selon lequel les intérêts des habitants de ces territoires sont primordiaux conformément au chapitre XI» de la charte de L’ONU.
    Une observation d’autant plus importante que le Maroc et son allié la France s’agitent à Bruxelles pour faire remettre en cause la décision de haute cour de justice de l’Union européenne d’annuler l’accord agricole UE-Maroc .
    Mokhtar Bendib
  • Ban Ki-moon appelle à des négociations sérieuses

    Par Nacera Bechar
    Le secrétaire général de l’ONU, Ban Kimoon n’a pas cédé à la campagne marocaine pour enterrer à jamais les négociations sur la question saharaouie. Le responsable onusien maintient la pression sur ce pays. «Il est temps d’engager des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», a indiqué le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon dans les recommandations de son rapport périodique sur le Sahara occidental. 
    Selon l’APS, le rapport transmis lundi au Conseil de sécurité sera examiné le 27 du mois en cours, selon une source onusienne. M. Ban a réaffirmé que la solution politique doit impérativement inclure la résolution du conflit au Sahara occidental, regrettant le blocage du processus politique entamé en 2007 qui n’avait pas alors réussi à ouvrir la voie à de véritables négociations. 
    Il a indiqué que la difficulté fondamentale qui a empêché l’aboutissement de ce processus réside dans le fait que le Maroc a toujours unilatéralement «considéré son plan d’autonomie comme seule base pour les négociations». Ban Ki-moon a rappelé, à ce titre, que la Minurso a été créée par le Conseil de sécurité pour surveiller le cessez-le feu et organiser un référendum d’autodétermination, mais l’expulsion de sa composante civile par le Maroc a empêché cette mission de maintien de la paix de l’ONU d’effectuer ses fonctions. 
    Dans ce cadre, M. Ban avertit que l’incapacité de la Mission à exécuter ses tâches entraînerait, à court et à moyen terme, des conséquences importantes sur la stabilité de la région et sur la crédibilité des opérations de maintien de la paix du Conseil de sécurité et des Nations unies. Le SG de l’ONU s’est dit «très profondé- ment préoccupé» par la situation sécuritaire dans les territoires sahraouis occupés. «La sécurité dans ces territoires risque de se détériorer avec cette crise qui a fortement impacté la mission de la surveillance du cessez-le-feu de la Minurso», a mis en garde Ban Ki-moon. 
    Le chef de l’ONU a appelé le Conseil de sécurité à rétablir le mandat de la Minurso afin d’éviter de créer un précédent pour le reste des opérations de maintien de la paix de l’ONU dans le monde. Ban Ki-moon, qui a recommandé de proroger le mandat de la Minurso jusqu’au 30 avril 2017 a précisé qu’ il y aura risque d’une rupture de la trêve et d’une reprise des hostilités si cette mission est contrainte de quitter les territoires sahraouis occupés. 
    Pour le chef de l’ONU, compte tenu de l’absence de progrès dans le processus de règlement du conflit au Sahara occidental «les efforts de l’Organisation des Nations unies à travers les actions de mon Envoyé personnel, de la Minurso, et des organismes présents sur le terrain restent très importants». Pour maintenir la Minusro, Ban ki-moon a fait savoir qu’il avait soumis un projet de budget de 54,3 millions de dollars pour couvrir les besoins en financement de cette mission durant la période allant de juillet 2016 à juin 2017, un montant qui est en hausse par rapport aux 51,1 millions de dollars alloués entre juillet 2015 et juin 2016. 
    Le SG de l’ONU a évoqué dans son rapport la nécessité de «maintenir une compréhension indé- pendante et impartiale de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental», en appelant le Maroc à renforcer sa coopé- ration avec le Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. 
    N.B.
  • Sahara occidental: la balle est dans le camp de l’ONU

    par Kharroubi Habib
    En guise de représailles à l’encontre de l’ONU dont le secrétaire général Ban Ki-moon s’est attiré leur colère en qualifiant d’occupation la présence marocaine au Sahara occidental lors de sa visite en mars dernier dans les camps de réfugiés sahraouis, les autorités de Rabat s’en sont prises à la Minurso dont elles ont expulsé la quasi-totalité des experts civils et fait fermer l’un de ses bureaux de liaison militaire. 
    Il en résulte que la Minurso se trouve dans l’impossibilité d’assumer pleinement la mission pour laquelle elle a été déployée au Sahara occidental. Ce qui a fait considérer à juste titre au président du Front Polisario et de la RASD que l’acte des autorités marocaines a créé une situation menant à une reprise des hostilités dans le conflit du Sahara occidental si le Conseil de sécurité n’exerce pas « une pression réelle et directe » sur le Maroc pour qu’il annule ses mesures à l’encontre de la Minurso. Il a prévenu qu’en cas de persistance du fait accompli par Rabat, « le peuple sahraoui sera alors de nouveau contraint de défendre ses droits par tous les moyens légitimes y compris la lutte armée qui est légalisée par l’ONU pour tous les peuples colonisés ». 
    Ce n’est pas la première fois qu’un responsable du Polisario ou de la RASD évoque face au blocage que connaît le processus de négociations sur le Sahara occidental la possibilité pour les Sahraouis de reprendre la lutte armée contre l’occupant marocain. Les Nations unies auront tort toutefois de minimiser la gravité de l’interpellation à elles adressée par le président sahraoui. A Ban Ki-moon dont la visite aux camps de réfugiés sahraoui lui a permis de constater que Mohamed Abdelaziz n’émet pas qu’une menace en l’air en évoquant la reprise des hostilités, il revient d’alerter le Conseil de sécurité que les ingrédients sont réunis qui la rendent possible. 
    Il a eu en effet à se rendre compte que les Sahraouis bouillent d’exaspération contre « l’impuissance » injustifiable au plan et du droit et de la morale à obliger l’occupant marocain de respecter les engagements contractés par lui tant à leur égard que celui du Polisario pour obtenir l’arrêt des hostilités armées provoquées par son invasion et l’occupation du Sahara occidental. L’exaspération des Sahraouis se transformera inéluctablement en détermination de reprise du combat libérateur dans le cas où le Conseil de sécurité s’en tiendrait à des vœux pieux adressés aux parties en conflit. Ils sont d’autant plus déterminés à reprendre ce combat que le Maroc semble avoir tablé sur l’impossibilité qu’ils puissent le faire en raison du point de vue de Rabat que l’Algérie qui leur a donné les moyens d’entreprendre leur lutte armée au commencement de l’occupation marocaine de leur territoire, n’est plus en situation de les aider, empêtrée qu’elle serait dans ses graves problèmes internes et menacée par les dangers sécuritaires qui se sont accumulés à ses frontières. 
    Comme à leur habitude, le trône et le Makhzen marocains usent de provocations et de tentative d’instauration du fait accompli. Dans l’affaire de la Minurso, ils pourraient bien avoir présumé à tort qu’une fois encore ils parviendront à intimider les opposants à leur dessein pour le Sahara occidental. Cette fois pourtant ils risquent bel et bien de se retrouver dans une situation aux conséquences incalculables pour le royaume et toute la région. L’ONU ne peut sans perdre son crédit laisser le Maroc persister dans la politique qui est la sienne dans le conflit du Sahara occidental. A ce titre, la réunion prochaine du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental sera éclairante sur l’intention des Nations unies.
  • Le spectre de la reprise de la guerre

    Le contenu du rapport tant attendu du secrétaire général de l’ONU sur le Sahara occidental est connu depuis hier. Dans le document qui doit être débattu le 27 du mois en cours et dont nous avons obtenu une copie, Ban Ki-moon accuse le Maroc de bloquer volontairement le processus pour l’autodétermination du peuple sahraoui et évoque la possibilité de rupture de la trêve si la mission de maintien de la paix ne reprend pas ses activités.
    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Le roi du Maroc s’était vengé de la dernière visite de Ban Ki-moon dans la région (mars dernier) en expulsant plus de 80 éléments de la Minurso (Mission des Nations-Unies pour le référendum au Sahara occidental) vidant ainsi des bases établies dans les zones sous occupation marocaine depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en 1991. De cette manière, les territoires occupés se sont retrouvés de fait hors du contrôle onusien, ouvrant la porte à tous les dangers. 
    Le président de la RASD (République arabe sahraouie et démocratique) et secrétaire général du Front Polisario avait d’ailleurs immédiatement alerté l’opinion internationale sur les dérives pouvant découler d’une telle situation. Dans son rapport, Ban Ki-moon a rappelé que la Minurso avait été créée par le Conseil de sécurité dans le but de veiller au maintien du cessez-le feu et organiser un référendum d’autodétermination «mais l’expulsion de sa composante civile par le Maroc a empêché cette mission de maintien de la paix de l’ONU d’effectuer ses fonctions». 
    Dans le même document, le SG des Nations-Unies utilise un ton alarmant pour signaler que «l’incapacité de la Mission à exécuter ses tâches entraînerait, à court et moyen terme, des conséquences importantes sur la stabilité de la région et sur la crédibilité des opérations de maintien de la paix du Conseil de sécurité et des Nations-Unies». Il se dit, en outre, «très fortement préoccupé» par la situation sécuritaire dans la région.
    «La sécurité dans ces territoires risque de se détériorer avec la crise qui s’est fortement répercutée sur la mission de surveillance du cessez-le-feu de la Minurso». 
    En raison des dangers qui guettent la région, Ban Ki-moon a appelé le Conseil de sécurité à rétablir le mandat de la Minurso afin d’éviter également de «créer un précédent pour le reste des opérations de maintien de la paix à travers le monde». Il recommande de ce fait de proroger le mandat de la Minurso d’une année, jusqu’au 30 avril 2017 « car il y a risque de rupture de trêve et de reprise des hostilités si cette mission est contrainte de quitter les territoires sahraouis occupés». Sur le sujet, Ban Ki-moon a enfin révélé avoir soumis un projet évaluant les besoins de la mission à 54,3 millions de dollars, un montant supérieur à celui de l’année précédente (51,1 millions de dollars).
    Sur le fond, le Secrétaire général de l’ONU a décidé d’accentuer la pression sur le Maroc puisqu’il a axé ses recommandations sur la nécessité de revenir à des «négociations sérieuses devant aboutir à l’autodétermination du peuple sahraoui», des propos qui avaient fâché Mohammed VI en mars dernier lorsque Ban Ki-moon avait remis sur le tapis cette option lors de son déplacement dans la région. 
    Dans son rapport, il relate d’ailleurs la crise qui avait éclaté à ce moment-là. «Je regrette, dit-il, que le Maroc n’ait pas recours à des voies diplomatiques pour régler ce problème, préférant à cela l’organisation de manifestations des communiqués et des déclarations publiques (…) mes propos ne sont pas nouveaux, ils n’étaient pas destinés à blesser le royaume marocain ou laisser percevoir un quelconque parti-pris ni un changement d’orientation de l’institution onusienne». Puis il accuse : «La principale raison du blocage du processus de négociations est due au fait que le Maroc a toujours considéré son plan d’autonomie comme seule base de négociations». Le plan en question est basé sur une sorte de projet d’autonomie du peuple sahraoui sous contrôle marocain. 
    Cette troisième voie que tente d’imposer la partie marocaine depuis de longues années a été naturellement rejetée par le Front Polisario et les Nations-Unies donc, puisque Ban Ki-moon recommande au Conseil de sécurité d’engager des négociations «sans préalable pour parvenir à l’autodétermination du peuple sahraoui». «Il est temps, dit-il, de revenir à des négociations sérieuses, sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple sahraoui». 
    Ce rapport sera donc débattu le 27 du mois en cours lors d’une réunion du Conseil de sécurité où le Maroc compte désormais très peu de soutiens, hormis celui de la France.
    A. C.
  • Sahara occidental: Ban exige le plein rétablissement de la mission de l’ONU

    Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon au siège des Nations Unies à New York, le 12 avril 2016
    Nations unies (Etats-Unis) (AFP) – Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a exigé mardi que le Conseil de sécurité « rétablisse et soutienne le rôle » de la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso), amputée par le Maroc d’une partie de ses effectifs.
    Dans un rapport au Conseil, M. Ban a estimé que les expulsions décidées par Rabat pourraient « être exploitées par des éléments radicaux et terroristes » et ainsi menacer la stabilité de la région.
    Lors d’un voyage dans la région début mars, M. Ban avait fortement irrité le Maroc en parlant d’ »occupation », alors que Rabat considère le Sahara occidental comme partie intégrante du royaume.
    En représailles, le Maroc a expulsé la plupart des experts civils expatriés de la Minurso et fait fermer un bureau de liaison militaire, empêchant selon l’ONU, la mission de fonctionner.
    Le Maroc est soutenu au Conseil par la France et le Sénégal notamment, selon des diplomates.
    L’ambassadeur britannique Matthew Rycroft a souhaité que « le Conseil de sécurité soutienne » ce rapport. »C’est au Conseil de sécurité, a-t-il affirmé à des journalistes, de décider du mandat (d’une mission), de décider s’il faut le changer ou non ».
    Le rapport souligne qu’il ne reste que 28 experts civils expatriés à Laayoune, principale localité du Sahara occidental, tandis que 25 autres ont été transférés temporairement à Las Palmas (Canaries).
    Sans un personnel expatrié civil complet pour assurer la logistique, a affirmé M. Ban, la Minurso « ne peut pas remplir un élément clé de ses fonctions » et du mandat que lui a confié le Conseil. 
    Soulignant que les représailles marocaines avaient conduit à une « modification de facto du mandat » de la Minurso, M. Ban a relevé que dans ces conditions, même les activités militaires de la mission « ne pourront pas être maintenues à moyen et long terme ».
    La mission a été déployée en 1991 pour surveiller un cessez-le-feu entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario et aider à définir le statut du territoire, ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975.
    Le Polisario a averti l’ONU que la querelle avec Rabat risquait de ranimer les hostilités.
    « Le risque d’une rupture du cessez-le-feu et d’une reprise des hostilités, avec le danger d’escalade vers une guerre ouverte, va augmenter considérablement si la Minurso est forcée de partir » ou ne peut plus faire son travail, a reconnu le rapport.C’est pourquoi, malgré l’impasse, M. Ban a recommandé de renouveler d’un an le mandat de la mission, jusqu’au 30 avril 2017.
    Le Conseil doit se prononcer avant fin avril.
    Plus largement, M. Ban a estimé que la querelle avec Rabat risquait « d’entraîner, à court et moyen terme, des conséquences importantes pour la stabilité de la région et pour la crédibilité du Conseil de sécurité », ainsi que pour les autres opérations de maintien de la paix de l’ONU.
    Il a pointé le risque de « créer un précédent » pouvant encourager certains pays hôtes de missions à se débarrasser de leurs Casques bleus. 
    La RDCongo, le Soudan ou le Soudan du Sud ne font pas mystère de leur volonté de voir les Casques bleus déployés sur leur territoire partir à brève échéance.
    Le Maroc propose depuis 2007 un plan d’autonomie pour le Sahara occidental, vaste territoire d’un demi-million d’habitants.Les indépendantistes du Polisario, soutenus par l’Algérie, réclament un référendum d’autodétermination.
    Les efforts de médiation de l’ONU sont durablement dans l’impasse.
    M. Ban a déploré dans son rapport « le manque de progrès vers un règlement » du conflit et recommandé « des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi ».
    Mais il a reconnu que les deux camps avaient « des visions différentes » et difficiles à réconcilier, de l’avenir du Sahara occidental.
  • Ban Ki-moon exige le rétablissement de la mission de l’Onu au Sahara Occidental

    Le Secrétaire général des Nations Unies a exigé que le Conseil de sécurité rétablisse et soutienne la Minurso, dont la plupart des experts civils ont été expulsés par le Maroc.
    Dans un rapport au Conseil de Sécurité, M. Ban a estimé que les expulsions décidées par Rabat pourraient « être exploitées par des éléments radicaux et terroristes » et ainsi menacer la stabilité de la région.
    Lors d’un voyage dans la région début mars, M. Ban avait fortement irrité le Maroc en parlant d’ »occupation », alors que Rabat considère le Sahara occidental comme partie intégrante du royaume.
    En représailles, le Maroc a expulsé la plupart des experts civils expatriés de la Minurso et fait fermer un bureau de liaison militaire, empêchant selon l’ONU, la mission de fonctionner.
    Le Maroc est soutenu au Conseil par la France et le Sénégal notamment, selon des diplomates.
    L’ambassadeur britannique Matthew Rycroft a souhaité que « le Conseil de sécurité soutienne » ce rapport. « C’est au Conseil de sécurité, a-t-il affirmé à des journalistes, de décider du mandat (d’une mission), de décider s’il faut le changer ou non ».
    Le rapport souligne qu’il ne reste que 28 experts civils expatriés à Laayoune, principale localité du Sahara occidental, tandis que 25 autres ont été transférés temporairement à Las Palmas (Canaries).
    Sans un personnel expatrié civil complet pour assurer la logistique, a affirmé M. Ban, la Minurso « ne peut pas remplir un élément clé de ses fonctions » et du mandat que lui a confié le Conseil.
    Soulignant que les représailles marocaines avaient conduit à une « modification de facto du mandat » de la Minurso, M. Ban a relevé que dans ces conditions, même les activités militaires de la mission « ne pourront pas être maintenues à moyen et long terme ».
    La mission a été déployée en 1991 pour surveiller un cessez-le-feu entre le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario et aider à définir le statut du territoire, ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975.
    Le Polisario a averti l’ONU que la querelle avec Rabat risquait de ranimer les hostilités.
    « Le risque d’une rupture du cessez-le-feu et d’une reprise des hostilités, avec le danger d’escalade vers une guerre ouverte, va augmenter considérablement si la Minurso est forcée de partir » ou ne peut plus faire son travail, a reconnu le rapport. C’est pourquoi, malgré l’impasse, M. Ban a recommandé de renouveler d’un an le mandat de la mission, jusqu’au 30 avril 2017.
    Le Conseil doit se prononcer avant fin avril.
    Plus largement, M. Ban a estimé que la querelle avec Rabat risquait « d’entrainer, à court et moyen terme, des conséquences importantes pour la stabilité de la région et pour la crédibilité du Conseil de sécurité », ainsi que pour les autres opérations de maintien de la paix de l’ONU.
    Il a pointé le risque de « créer un précédent » pouvant encourager certains pays hôtes de missions à se débarrasser de leurs Casques bleus.
    La RDCongo, le Soudan ou le Soudan du Sud ne font pas mystère de leur volonté de voir les Casques bleus déployés sur leur territoire partir à brève échéance.
    Le Maroc propose depuis 2007 un plan d’autonomie pour le Sahara occidental, vaste territoire d’un demi-million d’habitants. Les indépendantistes du Polisario, soutenus par l’Algérie, réclament un référendum d’autodétermination.
    Les efforts de médiation de l’ONU sont durablement dans l’impasse.
    M. Ban a déploré dans son rapport « le manque de progrès vers un règlement » du conflit et recommandé « des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi ».
    Mais il a reconnu que les deux camps avaient « des visions différentes » et difficiles à réconcilier, de l’avenir du Sahara occidental.
    Avec AFP
  • Sur la question du Sahara Occidental, La France fait le courtier et l’avocat du Maroc à l’ONU

    Le site sahraoui “Diaspora Saharaui” revient à la charge exposant de nouveaux documents explosifs qui démontrent, preuve à l’appui, comment fonctionne la connivence entre la délégation française et celle du Maroc au sein de l’ONU. 
    La France, comme le révèle la note confidentielle du représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU Mohamed Loulichki envoyée à son supérieur le ministre marocain des affaires étrangères, joue en fait le rôle de courtier des recommandations du Maroc pour les inclure dans le rapport annuel sur le mondat de la Minurso, l’agent espion qui communique toutes les informations dont dispose la délégation onusienne française en charge de la question du Sahara Occidental à son homologue marocaine et aussi l’avocat qui défend à bec et ongles les agissements que le Maroc souhaite inclure dans le dit rapport annuel. 
     Le rôle hétéroclite et maléfique que la France joue en faveur des manigances marocaines pour influencer le rapport onusien le positionne comme la principale pierre de trébuchement contre toutes issues pacifique pour résoudre cette affaire de décolonisation. 
     Pourtant, à chaque échéance la France déclare être dans l’impartialité absolue par rapport aux deux belligérants, le Maroc et le Front Pilisario. Les documents pendus sur la toile viennent d’accabler la France qu’elle lui sera impossible de réfuter.

  • Sahara Occidental, année 40 : histoire, stratégies et défis pour l’avenir

    Ce dossier a été coordonné par Laura Daudén, journaliste et diplômée en Relations internationales et études africaines. Elle est co-auteure du livre « Ni paz ni guerra : tres décadas de conflicto en el Sáhara Occidental », et elle travaille comme responsable de communication au sein de l’OGN brésilienne Conectas Derechos Humanos. Il rassemble 14 articles de militantes et militants sahraouis, et il été réalisé en portugais et en espagnol
    Janvier 2016
    En journalisme, il existe des critères pour déterminer si un sujet mérite ou non quelques lignes dans l’espace très limité et disputé des pages de journaux. Pour savoir si un sujet mérite d’être traité, nous apprenons qu’il faut faire un calcul subjectif et idéologique afin de définir combien cela intéresserait le public. Pour faire son calcul, au-delà des intérêts et spécificités du milieu de la communication, le journaliste doit prendre en compte des facteur comme l’actualité, la proximités, l’importance, la rareté, et la fréquence. Ce calcul politique n’a jamais été réalisé pour le Sahara Occidental. 
    Dans des pays comme le Brésil, jusqu’à il y a peu, il était impossible de trouver ne serait-ce qu’une ligne sur le sujet dans les dits « médias traditionnels » ni dans les médias considérés comme alternatifs ou indépendants. Il s’agissait de ce que l’on classe comme un « non-sujet ». Bien entendu, ces niveaux de valorisation et d’intérêts varient d’un endroit à un autre. Néanmoins, y compris au sein des zones géographiques historiquement connectées au conflit, comme l’Europe, il ne fait aucun doute que l’oubli du conflit du Sahara est caractéristique.
    Il n’existe qu’un seul front à partir duquel on résiste au niveau international à cet oubli : celui de la solidarité. Pour ceux qui en sont, il y a assez de questions humanitaires, historiques et de l’ordre de la légalité et de la justice pour considérer la situation du Sahara Occidental, la dernière colonie africaine, comme l’un des scandales politiques et sociaux les plus importants du XXI ème siècle. Une partie de ce petit groupe, néanmoins grandissant, a collaboré pour ce dossier pensé en trois temps (passé, présent, futur) sur l’avenir du conflit, qui en est arrivé à sa quarantième année le 27 février 2016. 
    Les analyses de ce dossier ont été complétées par des témoignages d’hommes et de femmes sahraouis qui, à partir de la recherches, des arts, de la politique y du journalisme ont construit une attente active et infatigable, une des expériences de résistance les plus extraordinaires de notre temps.
    Parte 1 : Un pays en exil | La guerre, la corruption et la fondation de la République
    Dans la première partie, centrée sur les débuts du conflit, l’anthropologue espagnole Sonia Vergara Ruiz reconstruit le processus historique de formation de l’identité et du nationalisme sahraoui. La chercheuse brésilienne Carla Ricci, spécialisée sur le Moyen Orient et sur l’Afrique musulmane, explique l’invasion marocaine des territoires précédemment occupés par l’Espagne, et la difficile recherche de protection/refuge….. dans l’exil du peuple Sahraoui. Adriano Smolarek, professeur de droit international public à l’Université d’État de Ponta Grossa, au Brésil, aborde les aspects légaux de l’occupation et les intérêts cachés de chaque acteur politique impliqué. Cette partie s’ouvre sur un poème du jeune sahraoui Hamza Lakhal, qui vit sous le joug marocain dans la capitale occupée de El Aaiun, et par un témoignage touchant de la réfugiée sahraouis Senia Bachir. Elle trace des parallèle entre l’histoire de fugue et de survie de sa famille, et les obstacles qu’elle a rencontré pour pouvoir étudier en étant exilée.
    Parte 2 : Un pays divisé | Vivre entre l’exil et l’occupation
    La deuxième partie aborde les obstacles imposés par la division du peuple et du territoires Sahraoui. Malainin Lakhal et Joanna Allan font un panorama de la situation d’exploitation des ressources naturelles contrôlées par le Maroc dans le Sahara occupé, et les avancées réalisées pour mettre fin au pillage du territoire. Eneko Calle, de la Coordination Basque des Associations de Solidarité avec le Peuple Sahraoui 27 de Febrero – Otsailak 27, écrit sur l’importance du réseau international d’appui au peuple Sahraoui pour soulager de drame humanitaire vécu dans les campements de réfugiés.
    Rodrigo Duque Estrada, chercheur au sein du Groupe d’études sur les conflits internationaux de l’Université catholique de Sao Paulo, analyse la dimension géopolitique des acteurs impliqués dans le conflit ainsi que le récente manœuvre consistant à associer la lutte sahraouie à l’émergence des mouvements terroristes dans la région du Maghreb. Toujours dans cette partie, nous présentons le témoignage de la journaliste sahraouie Agaila Abba sur l’importance de la solidarité internationale pour la formation d’un nouveau « bouillon de culture » dans les campements de réfugiés, ainsi que le récit du poète sahraoui Hamza Lakhal sur l’oppression marocaine au sein des territoires occupés.
    Parte 3 : Un pays en reconstruction | En finir avec l’attente, atteindre la reconnaissance
    La dernière partie rassemble les questions associées à l’art dans un contexte de conflit et aux efforts réalisés à partir de la culture et de la politique afin de débloquer le processus d’autodétermination. Dans une longue interview, le représentant du Front Polisario au Brésil, Mohamed Zrug, parle de la nouvelle frontière de la diplomatie sahraouie – la conquête de démocraties émergentes comme celle du Brésil et son poids significatif au niveau international, ainsi que son potentiel de transformation du débat au sein des espaces de discutions multilatéraux – . L’anthropologue espagnole Jara Romero, cherche quant à elle dans l’histoire de la musique et de la poésie sahraouie des issues contemporaines aux défis de sensibilisation et de communication autour de cette cause, à l’échelle mondiale. Aussi, ce dossier comprend le récit de Senia Bachir sur l’inquiétude latente – et légitime – de la jeunesse sahraouie concernant l’efficacité des stratégies pacifistes de résistance.
  • L’agence Frontex accable le Maroc

    Migration irrégulière, trafic de drogue et de faux documents – L’agence Frontex accable le Maroc
    18 Avril 2016
    L’Agence européenne pour la gestion des frontières extérieures « Frontex » a accablé le Maroc dans son dernier rapport annuel d’analyse des risques, désignant le royaume marocain comme un des principaux pays pourvoyeurs de la migration irrégulière, de trafiquants de migrants, mais aussi comme pays d’origine et d’envoi de la résine de cannabis saisie en Europe.
    En plus de recenser le Maroc parmi les plus importants pays d’origine et/ou de transit des migrants irréguliers, Frontex a souligné dans son rapport 2015 que le Maroc occupe la première place au classement des dix principaux pays de nationalité des trafiquants de migrants. 
    Le royaume marocain en tête de ce classement établi par l’agence européenne pour la gestion des frontières extérieures avec plus de 1.100 passeurs marocains détectés en 2015, loin devant les Espagnols (600), les Syriens (500), les Turcs (400), et les Roumains et Bulgares réunis (840). 
    Dans ses dernières statistiques, l’Agence européenne fait également état de « plus de 32.500 marocains en situation de séjour irrégulier en Europe » et classe le Maroc dans le top 5 des pays de nationalité des migrants irréguliers, après la Syrie, l’Afghanistan, l’Iraq et l’Erythrée. En dépit du partenariat privilégié qui les lie et des accords qu’ils ont signés pour une meilleure gestion de la migration, l’UE n’arrive visiblement pas à amener son voisin marocain à coopérer sur cette question qu’elle a pourtant placée au centre de ses priorités et de ses relations avec les pays du voisinage. 
    Le bilan de Frontex pour l’année 2015 fait également ressortir que la majorité des documents frauduleux saisis aux frontières extérieures terrestres et maritimes de l’Union européenne ont été récupérés aux frontières entre le Maroc et l’Espagne, avec « une implication quasi totale de ressortissants marocains » utilisant de faux documents espagnols, à Ceuta et Melilla, mais aussi au départ de Tanger. 
    S’agissant du trafic de drogues, Frontex rappelle dans son rapport que « le cannabis, provenant essentiellement du Maroc, représente 80 % des drogues saisies en Europe ». Selon cette agence européenne, les routes de la drogue se diversifient, et d’autres pays européens servent de plus en plus de points d’entrée. 
    En juin 2015, un bateau battant pavillon turc en provenance du Maroc a été intercepté par la Marine italienne alors qu’il transportait 12 tonnes de résine de cannabis d’une valeur totale de 40 millions d’euros. En effet, le Maroc demeure l’un des plus gros producteurs de résine de cannabis au monde et continue de fournir l’Europe, selon le rapport de l’année 2015 publié début mars par l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS).
    La plupart de la résine de cannabis destinée à l’Europe est acheminée clandestinement depuis le Maroc, note le rapport de l’OICS, un organe indépendant chargé de surveiller l’application des conventions internationales des Nations unies relatives aux contrôles des drogues. 
    « Le Maroc demeure l’un des plus gros producteurs de résine de cannabis et reste l’un des principaux pays d’où provient la résine acheminée clandestinement vers l’Europe », révèle le document, soulignant que « le Maroc faisait partie, ces dix dernières années, des trois pays les plus fréquemment cités comme source ou zone de transit de la résine saisie dans le monde ».
  • Documents confidentiels sur les agissements de la France dans les coulisses de l’ONU pour soutenir le Maroc

    Dans une note envoyée le 19 février 2014, Mohammed Loulichki, le Représentant Permanent du Maroc auprès de l’ONU indique que « le Secrétariat (de l’ONU, ndlr) est au fait de la connivence qui existe entre les délégations marocaine et française et que cette dernière nous fait part des informations dont elle dispose ». 
    La connivence entre les deux pays dépasse largement un simple échange d’informations faisant de la France véritable porte-parole du Maroc dans les coulisses des Nations Unies. Le compte-rendu de l’entretien de Loulichki avec Mme Mariame Diallo, experte à la Mission française auprès de l’ONU en charge de la question du Sahara Occidental, où celle-ci fait part du contenu de sa réunion avec Mme Susan Allee et Raphaelle Guillom, responsables au Département des Opérations de maintien de la Paix (DOMP) donne une idée de l’intervention française pour influencer le contenu du rapport du Secétaire Général de l’ONU. 
    Entre autres, Loulichki, précise dans la même note : 
    L’experte française a indiqué avoir passé tous les messages dont cette Mission lui a fait part hier 
    – Ella a insisté sur l’importance d’avoir un rapport équilibré et non controversé ; 
    – Le rapport doit se focaliser sur la recherche d’une solution politituqe mutuellement acceptable ; 
    – Le maintien du cessez-le-feu est une priorité pour la France. La MINURSO assure bien son rôle dans ce domaine ; 
    – La question « des plaques d’immatriculation » doit être réglée en concertation avec les autorités marocaines ; 
    – S’agissant de la question des droits de l’homme, les efforts consentis par le Maroc depuis plusieurs années doivent être dûment reflétés dans le rapport. Il n’est pas admis que le rapport commence à zéro chaque année, comme si rien n’a été fait ; 
    – Le Conseil de Sécurité demande depuis 3 ans, l’enregistrement des populations des camps de Tindouf, mais rien n’a été fait dans ce sens : 
    – Le rapport de cette année ne peut pas passer cette question sous silence. Il doit indiquer clairement pourquoi la demande du Conseil n’a pas été suivie d’effet. Là encore, il ne faut pas remettre le compteur à zéro ; 
    – Pour la France, la question du recensement est fondamentale à plusieurs titres : humain, humanitaire et budgétaire ; 
    – Sur ce dernier point, alors que l’Europe est en crise financière, les payeus de taxes européens doivent connaître le nombre de bénéficiaires de leur aide et s’assurer de sa livraison à ses destinataires : 
    – Le DOMP aurait reconnu qu’il s’agit d’une question très politique ; 
    – Mme Diallo a rappelé l’opposition catégorique du Maroc à une quelconque implication de l’Union Africaine dans le dossier du Sahara et que toute référence à cet aspect dans le rapport sera rejetée par le Maroc ; 
    – Sur cette question, les représentants du DOMP ont indiqué qu’ils connaissaient la position du Maroc, qu’il s’agit d’une question controversée et « qu’ils ne prévoyaient pas d’ajouter quelque chose sur l’Union Africaine dans le rapport ». 
    Dans une autre note envoyée le 26 mars 2014, Mme Diallo fait part du déroulement d’une réunion du Grupe d’Amis du Sahara Occidental (Etats-Unis, France, Royaume Uni, Russie, Espagne) avec l’Envoyé Personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental, M. Christopher Ross. Ci-après, le contenu intégral de la note : 
    MONSIEUR LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES ET DE LA COOPERATION 
    DATE: 26 Mars 2014 
    OBJET : Question nationale/Réunion du Groupe des Amis avec l’Envoyé Personnel. 
    Faisant suite à ma correspondance citée en référence, j’ai l’honneur de vous communiquer les informations recueillies auprès de l’experte française, sur le déroulement de la réunion qui a eu lieu en début d’après-midi, entre le Groupe de Amis, au niveau des Représentants Permanents Adjoints et M. Ross, qui était accompagné de Mmes Denise O’Brien, Maria Solis (DPA) et Raphaëlle Guillon 
    (DOMP) : 
    I.- Propos de l’Envoyé Personnel : 
    Le processus politique: 
    Ross a commencé à mettre en place sa nouvelle approche ; 
    Après Avril dernier, il y a eu un délai dans la reprise des visites car il fallait temporiser après l’adoption de la résolution 2099, tenir compte de la maladie du Président Algérien ainsi que des changements dans les gouvernements marocain et mauritanien ; 
    – Il avait profité de cette période pour visiter les capitales du Groupe des Amis pour demander leur soutien à sa médiation ; 
    Il leur avait également demandé de lui faire part d’idées sur la substance d’une solution politique de compromis et sur les moyens par lesquels l’autodétermination peut se réaliser ; 
    II a sollicité leur appui pour faire pression sur les parties en vue de les inviter à faire preuve de créativité et à sortir de leurs positions (autonomie pour le Maroc et référendum à trois options pour le polisario) ; 
    Il est retourné dans la région en Octobre et il a rencontré de nouveaux interlocuteurs à Rabat et ceux habituels à Tindouf. A tous, il a passé le message que les membres du Groupe des Amis sont frustrés par l’absence de progrès ; 
    Pour le Maroc, c’est l’autonomie qui prime et la question de l’autodétermination est secondaire ; 
    A l’inverse, pour le polisario, le principal c’est l’autodétermination, au point que la nécessité de négocier pour trouver une solution politique est secondaire ; 
    Durant ses dernières visites dans la région, il a posé des questions aux parties et s’est rendu en Algérie ; 
    Ross a estimé qu’il est encourageant que Laamamra, tout en insistant sur le fait que l’Algérie n’était pas partie, a indiqué la disponibilité de son pays à aider les Nations Unies à trouver une solution qui réponde à l’autodétermination ; 
    – La conclusion qu’il a tirée de ses dernières visites et des réponses qu’il a reçues à ces questions est que les parties collent à leurs positions ; 
    II estime qu’il aura besoin de beaucoup de travail et que les résultats seront lents à venir ; 
    Il compte intensifier la cadence des visites dans la région. 11 veut maintenir la pression sur les parties et compte faire un voyage par mois ; 
    En Mai prochain, il organisera un nouveau round, durant lequel il va soumettre un large éventail de solutions et de cas possibles de la mise en oeuvre de l’autodétermination ; 
    Après la visite de Mai ou celle qui la suivra, il reviendra au Groupe des Amis avec des choses concrètes (jusqu’à présent, il n’a fait que demander leur appui) ; 
    En Octobre prochain, il pourra dire devant le Conseil si la nouvelle approche a permis des avancées ou non, si elle marche ou non ; 
    En Avril 2015, s’il n’y a pas de progrès, il faudra en tirer les conséquences, faire des ajustements et changer le cadre de la médiation ; 
    Si tout ce qui a été essayé ne marche pas, qu’est ce qui peut marcher ? 
    Le contexte du processus politique : 
    Les relations entre le Maroc et l’Algérie sont au plus bas ; 
    II y a des insultes quotidiennes et une guerre de mots sur tous les sujets (Mali, drogues…) ; 
    II a eu quelques succès avec les visites techniques, mais tout cela est tombé à l’eau ; 
    En Algérie, on commence à dire que peut être les bons offices des Nations Unies ne sont plus nécessaires entre les deux pays, parce que le Maroc n’a pas envie d’améliorer les relations ; 
    Selon Ross, c’est le Maroc qui est demandeur (ouverture des frontières, changement de position sur le Sahara) et ce serait bien qu’il arrête les insultes contre l’Algérie. Il faut que les Marocains arrêtent les excès verbaux ; 
    Les algériens disent que l’amélioration des relations avec le Maroc n’est pas une priorité pour eux. Ils ont l’argent et ils ont mis un caillou dans les chaussures des Marocains ; 
    Donc, puisque le Maroc a plus d’intérêt que l’Algérie, il faut qu’il fasse plus d’efforts pour arrêter les insultes et améliorer les relations ; 
    Les Marocains doivent donner quelque chose à l’Algérie. Dans cette région, rien n’est gratuit ; 
    II faut encourager les deux pays à baisser le ton des insultes verbales. Ce serait bien de proposer une date pour les arrêter ; 
    Le polisario est au plus mal pour plusieurs raisons : 
    • La direction du polisario est sous une grande pression de la population des camps qui demande des résultats et il y a des appels au retour aux armes ; 
    • La détérioration des conditions économiques et sociales dans les camps, à cause de la baisse de l’assistance internationale, d’autant plus que l’Algérie a mis un terme à la contrebande. Ils ont besoin de plus d’argent. A cet effet, Ross s’est demandé si une partie des fonds réservés aux mesures de confiance, pourrait être allouée à des projets socio-économiques ; 
    • La campagne d’humiliation du polisario à New York (faisant référence aux démarches par cette Mission pour limiter l’action des séparatistes au siège de l’ONU). On revient sur des droits qui étaient acquis dans le passé. Le polisario ne peut plus venir dans l’anti-chambre du Conseil, ni parler au stakeout, ni faire circuler ses lettres facilement aux membres du Conseil. Boukhari se sent humilié ; 
    • S’il y a un processus de négociation, il faut respecter les deux parties et pas une seule ; 
    • II faut redonner les mêmes privilèges qu’avant au polisario. Il ne faut pas qu’il se sente humilié (Ross se porte avocat du polisario). 
    L ‘échéance d’Avril : 
    – Le rapport est prévu pour le dix Avril ; 
    – Il y a déjà énormément de pression le concernant, y compris de la part de l’Algérie ; 
    Dans ses contacts, Ross a constaté que tout le monde veut, cette année, éviter le drame, mais que les amis de l’Algérie et du polisario au Conseil (allusion au Nigeria) pourraient faire quelque chose sur les droits de l’Homme. 
    • Recensement : 
    II y a eu quelques progrès sur cette question ; 
    A Genève, l’Algérie et le polisario ont accepté de discuter des modalités de mise en oeuvre du recensement (même s’il s’agit d’une manoeuvre, nous devrions en prendre note dans la résolution et demander de connaître la suite qui lui sera réservée) ; 
    II y aura un expert du HCR qui se déplacera à Tindouf pour discuter de cette question (ce n’est pas la première fois et l’Algérie a toujours lié le recensement au référendum). 
    Etats Unis (l’Ambassadeur Rosemarie DiCarlo/DPR) : 
    Elle a demandé laquelle des deux parties était un peu moins accrochée à sa position ; 
    Ross a répondu qu’il n’y avait pas de différence et qu’après « 40 ans de propagande », il était difficile de leur faire changer de position ; 
    II a ajouté que l’ONU a fait tout ce qu’elle pouvait, mais que le résultat était frustrant. 
    Russie (M. Petr Ilichev/2éme DPR) : 
    A posé la question sur la direction que prenait l’Algérie avec les prochaines élections ; 
    Ross a répondu que Bouteflika allait être réélu, mais que ça ne changera rien ; 
    II a ajouté que les Marocains doivent arrêter d’espérer un changement de la position de l’Algérie sur le Sahara avec le changement de Gouvernements ; 
    II faut que les Marocains fassent quelque chose eux-mêmes. 
    4; Royaume Uni (l’Ambassadeur Michael Tatham/Coordonnateur politique) ; 
    II a posé la question de savoir si les investissements étrangers au Sahara, constituent un élément facilitateur ou de complication pour le processus politique (le Royaume Uni irai-t-il jusqu’à inspirer ou proposer quelque chose sur ce point ?) ; 
    Ross a répondu que sur l’aspect juridique, il y a l’avis de Hans Corell de 2002, qui est clair. A tous ceux qui lui posent cette question, il ne fait que les référer à cet avis ; 
    Sur le plan de la négociation politique, Ross considère que cela n’aide pas et complique les choses entre les parties ; 
    Le britannique a repris la parole pour dire qu’ils ont pris note de la lettre de Monsieur le Ministre au Secrétaire Général. Le Maroc a pris des mesures positives. Il a posé la question de savoir si ces mesures étaient réelles ou s’il s’agissait d’une tactique d’avant Avril ; 
    Ross a répondu que ces mesures étaient positives : 
    • La mise en oeuvre des recommandations du CNDH dans un délai de trois mois est positive. Il faut voir si c’est mis en oeuvre après Avril ; 
    • La nouvelle loi sur le Tribunal militaire est une action concrète ; 
    • Les procédures spéciales : II y en a beaucoup qui vont visiter, mais elles ne vont pas toutes au Sahara ; 
    • On n’est intéressé que par celles qui vont au Sahara et elles ne restent pas longtemps. 
    France (Mme Béatrice Lefrapper Du Hélène/Conseiller juridique, en l’absence du DPR): 
    – M. Ross a visité le Sahara assez souvent. C’est un signe positif qui indique que le Sahara n’est pas fermé ; 
    Concernant les relations entre l’Algérie et le Maroc : c’est une dimension importante. A New York, on a l’impression que c’est l’Algérie qui attaque le Maroc, qui ne fait que répondre. L’Algérie évoque la MINURSO à toutes les occasions ; 
    Ross a dit que l’Algérie réagit aux actions du Maroc (il se positionne comme défenseur 
    de l’Algérie) ; 
    Mme Le Frapper a mis en exergue l’importance des mesures de confiance (en allusion aux ressources qui leurs sont allouées et qui ne doivent pas être utilisées pour d’autres domaines) ; 
    Le rapport du Conseil Economique, Social et Environnemental est excellent et a touché à des questions très pertinentes et importantes ; 
    Ross a reconnu l’importance de ce travail du CESE qui est révolutionnaire ; 
    II a parlé de trois familles au Sahara qui contrôlent tout et qui iront jusqu’au bout contre la mise en oeuvre de ce rapport ; 
    II a indiqué que le polisario n’a rien fait dans ce domaine ; 
    – La diplomate française a mis en relief les efforts du Maroc en matière de gouvernance sécuritaire et l’intégration d’un grand nombre de sahraouis dans les forces de sécurité ; 
    Concernant les droits de l’Homme, elle a considéré que ce que fait le Maroc est impressionnant. Elle ne partage pas l’avis de Ross sur les procédures spéciales qui sont très importantes, et dont des poids lourds (torture, détention arbitraire, disparitions forcées, exécutions extrajudiciaires…) ont été invitées par le Maroc ; 
    II y a également un suivi et M. Mendez a été invité à retourner au Maroc ; 
    Elle a ajouté que les procédures spéciales doivent être autorisées à visiter les camps de Tindouf; 
    – De même, la visite de Mme Pillay est très importante ; 
    Concernant le Tribunal militaire, elle a mis en valeur la réforme qui prévoit des degrés de recours et qui est conforme aux standards internationaux des droits de l’Homme ; 
    – Elle a demandé qu’il y ait des avancées pour ce qui est du recensement ; 
    Ross a signalé que Mme Pillay ne veut pas que sa visite soit mentionnée dans le rapport du Secrétaire Général ; 
    Mme Denise O’brien a demandé si une équipe du HCDH allait visiter nos provinces du Sud. 
    Espagne (l’Ambassadeur Juan Manuel Gonzalez De Linares Palou/DPR) : 
    L’Espagne soutient Ross ; 
    II rejoint tout ce qu’a dit la France sur les avancées du Maroc en matière des droits de l’Homme. Il a mis un accent particulier sur le Tribunal militaire et le suivi de la visite de M. Mendez ; 
    II a fait état d’une rencontre fructueuse entre Mme la Ministre déléguée et son Vice-Ministre des Affaires Etrangères en marge de la réunion sur la médiation en Slovénie. 
    7- Royaume Uni (M. Muneo Woodefield/expert sur le Sahara) 
    – Il a lancé l’idée que la réunion sur le Sahara se tienne sous le format de briefing, suivi de consultations et que durant le briefmg public le Maroc et le polisario pourraient s’exprimer ; 
    – Ross a répondu que c’est une idée intéressante mais pas pour cette année ; 
    Les Etats Unis ont eu la même réaction ; 
    Cet aspect n’a pas été discuté plus avant (cette Mission a suivi de très prés et informé le Ministère sur l’élaboration du programme de travail pour le mois d’Avril par le Nigeria. 
    La question du Sahara est inscrite dans le cadre de consultations privées, le 17 Avril. Durant le déjeuner des coordonnateurs politiques qui examine le programme de travail, aucun changement ou proposition n’ont concerné le format ou les dates de l’examen de la question nationale. Cette Mission continuera de suivre, jusqu’à son adoption, le programme de travail). 
    A la fin de la réunion, Mme DiCarlo a souligné que : 
    le projet de résolution sera circulé au Groupe des Amis après la sortie du rapport ; 
    II n’y aura pas de surprise ; 
    Washington ne veut pas de difficultés. 
    Le déroulement de cette réunion du Groupe des Amis nous permet : 
    A- S’agissant de M. Ross : de confirmer les préjugés négatifs qu’il a envers le Maroc, et son appui, sur plusieurs aspects, à l’Algérie et au polisario. Ainsi pour M. Ross : 
    – La mise en oeuvre des mesures concrètes prises par le Maroc en matière des droits de l’Homme doit encore être confirmée ; 
    L’engagement public et solennel du Gouvernement de mettre en oeuvre les recommandations et d’assurer le suivi des plaintes du CNDH doit encore se concrétiser ; 
    Les visites des procédures spéciales ne sont pas si importantes. Elles ne restent pas longtemps et elles ne visitent pas toutes, les provinces du sud ; 
    C’est le Maroc qui provoque l’Algérie et cette dernière ne fait que répondre ; 
    – Il appartient au Maroc de faire l’effort d’améliorer les relations entre les deux pays et de trouver les solutions aux problèmes; 
    Les investissements étrangers au Sahara sont une source de complication pour le processus politique, alors que rien n’est dit sur les efforts colossaux du Maroc pour promouvoir le développement économique et social des provinces du sud. 
    Par Contre, M. Ross : 
    Estime très importante que l’Algérie veuille aider l’ONU à trouver une solution, même si ce soi-disant engagement reste formel et sans effet ; 
    Pense que le polisario est humilié. Il « faut le laisser faire ce qu’il veut au siège des Nations Unies ; 
    Considère la manoeuvre sans signification de l’Algérie sur le recensement, comme étant un progrès. 
    B- Concernant le Royaume Uni : il convient de relever les références vicieuses aux ressources naturelles, à la crédibilité de nos mesures sur les droits de l’Homme et à la visibilité du polisario. 
    Haute Considération 
    L’Ambassadeur, Représentant Permanent 
    Mohammed Loulichki