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La question du Sahara Occidental, sujet de discussion entre Lamamra et la vice-présidente du gouvernement espagnol
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, s’est entretenu samedi à New York avec la vice-présidente du gouvernement espagnol, Mme Soraya Saenz de Santamaria.Les discussions entre Lamamra et la responsable espagnole ont porté sur la coopération bilatérale, la lutte contre le terrorisme et la situation qui prévaut actuellement au Mali.Les deux parties ont également abordé la question du Sahara Occidental à la lumière des derniers développements qui se sont produits dans les territoires sahraouis occupés.APS -
Coup de force afin d’influer sur la décision du Conseil de Sécurité
Tenant à une démonstration de force afin d’influer sur la décision prochaine du Conseil de sécuritéMohamed VI obtient le soutien de ses alliés du Golfe sur la question du Sahara occidentalAu moment même où les rencontres se multiplient dans les pays européens et aux Etats-Unis pour soutenir la cause sahraouie, les monarchies du Golfe ont, elles, exprimé en fin de semaine dernière leur soutien à Rabat sur cette question.Au moment même où les rencontres se multiplient dans les pays européens et aux Etats-Unis pour soutenir la cause sahraouie, les monarchies du Golfe ont, elles, exprimé en fin de semaine dernière leur soutien à Rabat sur cette question.«Nous soulignons notre soutien à toutes les causes politiques et sécuritaires importantes pour notre pays frère, le Maroc, notamment en ce qui concerne le Sahara occidental», a déclaré le roi Salmane d’Arabie saoudite à l’ouverture du sommet conjoint entre le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et le Maroc.Le CCG regroupe les six monarchies arabes de la péninsule : Arabie saoudite, Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar et les Emirats arabes unis. Le roi d’Arabie a souligné que le CCG «rejetait catégoriquement toute atteinte aux intérêts du Maroc» sur ce territoire occupé qui demande son indépendance.Le roi Mohammed VI a, de son côté, appelé les monarchies du Golfe à protéger son pays de ce qu’il a qualifié de «complots contre son intégrité territoriale». Selon lui, les discussions annuelles en avril du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental sont utilisées comme un «épouvantail pour faire chanter le Maroc». Il a accusé le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon d’être utilisé dans une «guerre par procuration» contre le Maroc au travers de ses «déclarations biaisées».Le conflit qui l’oppose au Secrétaire général de l’ONU, le souverain marocain a tenu à le placer dans le cadre des «plans d’agression attentatoires» à la stabilité du monde arabe. «Ils tentent, selon les conjonctures, soit de délégitimer la présence du Maroc dans son Sahara, soit d’appuyer l’option de l’indépendance et la thèse séparatiste, ou encore d’affaiblir l’Initiative d’autonomie dont la communauté internationale atteste le sérieux et la crédibilité», a expliqué le roi aux chefs des monarchies du Conseil de coopération du Golfe, accusant les proches collaborateurs du Secrétaire général de l’ONU d’avoir des positions hostiles au Maroc.Le roi a souligné que Ban Ki-moon «est instrumentalisé pour essayer de porter atteinte aux droits historiques et légitimes du Maroc concernant son Sahara, comme en témoignent les déclarations partiales du responsable onusien et ses agissements inacceptables afférant au Sahara Marocain». «La situation est dangereuse cette fois-ci. C’est sans précédent», a-t-il encore affirmé. Mohamed VI sera rapidement rassuré par ses alliés qui, dans le communiqué conjoint, ayant sanctionné le Sommet de Ryad, ont exprimé leur rejet de toute atteinte aux intérêts suprêmes du Maroc et à son intégrité territoriale.Le sommet conjoint entre le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et le Maroc n’a été en réalité que l’occasion pour le Roi Mohammed VI d’être assuré, une fois de plus, du ferme soutien des pays du CCG à la marocanité du Sahara ainsi qu’à la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara. Une réaffirmation sans surprise puisque le Maroc est un proche allié de l’Arabie saoudite. Il est membre de la coalition militaire arabe dirigée par Ryad, qui intervient depuis plus d’un an au Yémen. Ce besoin urgent du Maroc de la réaffirmation des pays du Golfe de leur soutien, notamment sur le plan militaire, – puisque le roi Salmane d’Arabie saoudite a souligné que le dossier du Sahara marocain était en tête des priorités de la politique extérieure des pays du CCG, réaffirmant leur détermination à maintenir au plus haut niveau dans les domaines politique, économique, militaire et sécuritaire, leur coordination avec le Maroc-, n’est autre qu’une démonstration de force du Royaume chérifien face au profond désaccord qui l’oppose au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, mais aussi en perspective de la prochaine décision du Conseil de sécurité qui devra débattre du dernier rapport onusien sur la situation au Sahara occidental.Le roi Mohamed VI a déclaré que «la sécurité et la stabilité des pays du Golfe arabe sont indissociables de la sécurité du Maroc», une menace à peine voilée à l’adresse du Conseil de Sécurité qui, si jamais il était tenté de prendre position pour le Sahara occidental, doit maintenant se rappeler que cela risque de remettre en cause la stabilité de toute la région du Golfe.Au lendemain des graves accusations portées par le roi du Maroc contre le Secrétaire général de l’ONU, ce dernier a décidé de répliquer par l’intermédiaire de son porte-parole, Stephan Dujarric, qui a défendu, lors d’un point de presse tenu à New York, l’ «objectivité» et la «neutralité» des proches collaborateurs de Ban Ki-moon. «Leur unique allégeance est à la charte des Nations unies. Ils sont au service du secrétaire général. Et c’est dans ce cadre-là qu’ils prodiguent leurs conseils» à Ban Ki-moon, a précisé le porte-parole, ajoutant que le Maroc et l’ONU avaient négocié durant les dernières semaines une issue à la crise mais qu’actuellement c’est le Conseil de sécurité qui a la main. Il devra se réunir dans trois jours pour débattre du rapport de Ban Ki-moon et annoncer les mesures à prendre.A préciser que le Secrétaire général des Nations unies a accablé le Maroc dans son dernier rapport sur la situation au Sahara occidental, insistant sur un règlement pacifique et mutuellement acceptable du conflit, et soulignant l’impasse dans le processus de négociation en raison de l’obstination du Maroc qui fait fi des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.H. Y. -
Enlisement absolu du conflit du Sahara occidental
C’est l’impasse historique. Le Maroc, principale partie directe au conflit au Sahara occidental qu’il occupe depuis 1975, n’est pas en conflit avec le seul Polisario, le mouvement qui représente le peuple sahraoui. Il l’est désormais, et de manière ouverte, avec le SG de l’ONU. Avec les indépendantistes sahraouis, le conflit est de nature politique et militaire.Avec M. Ban Ki Moon, il est de caractère diplomatique et s’exprime dans le registre de la crispation et de la rigidité. Comme lorsque le roi du Maroc jette lui-même de l’huile sur le feu, ne laissant même pas à ses sherpas du gouvernement le soin d’envenimer les choses dans ce qui est une réelle stratégie de la tension et du pourrissement.Et encore une fois, c’est lui qui monte au créneau pour dramatiser à l’excès la situation au Sahara occidental. Et il l’a fait cette fois-ci devant les monarques et autres princes du Golfe, évoquant à l’occasion une «situation dangereuse cette fois-ci et sans précédent». Toujours dans le même registre, il a appelé les pétromonarchies du Golfe à «protéger» son pays de ce qu’il a qualifié de «complots contre son intégrité territoriale». Pis encore, il a accusé le SG des Nations unies, de manière implicite mais claire, d’être la troisième partie au conflit.Etant donné que de son point de vue, les discussions annuelles en avril du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental «sont utilisées comme un épouvantail pour faire chanter le Maroc». Et surtout que Ban Ki Moon est à ses yeux l’instrument d’une «guerre par procuration» contre le Maroc. L’arme onusienne de cette«guerre par procuration», les «déclarations biaisées» du SG de l’ONU qui a affirmé récemment, dans son rapport périodique sur le Sahara occidental qu’il «est temps d’engager des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». Et c’est le même Ban Ki Moon qui avait provoqué l’ire et le fiel royaux en parlant d’occupation du Sahara occidental lors d’un voyage dans la région début mars.Ces propos inédits du SG de l’ONU ont signé le début des hostilités avec le Palais royal. En représailles, le Maroc a expulsé la plupart des experts civils expatriés de la mission des Nations unies dans ce territoire (Minurso) et fait fermer un bureau de liaison militaire, empêchant de fait la mission de fonctionner. Rappel utile, cette mission a été déployée en 1991 pour surveiller un cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario et aider à définir le statut du territoire, ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975.L’enlisement du conflit au Sahara occidental est également favorisé par les régimes pétromonarchiques du Golfe, alliés diplomatiques et militaires du Maroc. A leur tête, l’Arabie Saoudite qui dirige une coalition militaire arabe qui intervient depuis plus d’un an au Yémen et dont le Maroc est un élément actif.Les six monarchies du CCG, le Conseil de coopération des pays du Golfe, réunis récemment à Ryad, avec la participation du Maroc, ont en effet réitéré leur plein soutien aux thèses de Rabat sur le Sahara occidental.Avec le soutien actif de la France au Conseil de sécurité de l’ONU et l’attitude ambiguë mais franchement bienveillante de Washington, le conflit du Sahara occidental n’est pas prêt d’aboutir à la solution politique que prône clairement Ban Ki Moon.N. K. -
Printemps conspi – Le roi du Maroc dénonce à Riyad un complot contre le monde arabe
« Le 20 avril, le premier sommet Maroc-Pays du Golfe a eu lieu à Riyad. Une occasion pour le roi Mohamed VI de s’assurer du soutien politique et économique des dirigeants des pays du Conseil de Coopération du Golfe, notamment sur la question du Sahara-Occidental.Dans son discours donné à l’occasion du sommet Maroc-CCG [Conseil de Coopération du Golfe] à Riyad, le roi Mohammed VI a alerté ses confrères du Golfe sur un complot qui vise la stabilité du monde arabe”, rapporte Le Desk. Ainsi le roi du Maroc a averti les souverains des pays membres du CCG : “La situation est dangereuse, la stabilité des pays arabes est menacée. Nous faisons face à un complot qui vise notre sécurité commune”.Et d’ajouter : “Après la fragmentation du Machreq, c’est désormais le tour du Maghreb. Le complot contre notre intégrité territoriale en est la preuve”, en rappelant les récents “agissements” du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et de “certains de ses conseillers contre la cause nationale”. Il s’agit des récentes déclarations de Ban Ki-moon qui a qualifié la présence marocaine au Sahara-Occidental d’“occupation”. (…) »Lire la suite et la fin de cet article sur Courrier International.L’AVIS DU LABO SOLEIL VERTDiantre, serait-ce encore et toujours la manifestation d’un conspirationniste inculte, boutonneux et frustré, qui se vautrerait de la sorte dans la plus vile théorie du complot parce qu’il aurait raté sa vie ?Finalement, Taguieff, Fourest et leurs potes avaient bien raison : ces couches populaires sous-éduquées et désargentées relaient les pires théories du complot, quand bien même elles n’en sont pas à l’origine…Apparemment en mal de reconnaissance sociale et voulant sans doute faire quelque chose de sa vie si terne, le Roi du Maroc tombe dans la plus infâme paranoïa, car derrière le complot occidental comme le rappellent les chasseurs de conspis, Wikipedia et le gouvernement français, « on » sait bien ce qui se cache ! -
Ban Ki-moon: «Il est temps de régler la question sahraouie»
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a affirmé la poursuite des efforts des Nations unies jusqu’à parvenir à une solution à la crise sahraouie et à permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination.Dans son rapport annuel remis au Conseil de sécurité, le Sg de l’ONU a réitéré le droit des Sahraouis à l’auto-détermination sans pour autant céder aux pressions du Maroc qui a expulsé, rappelons-le, les membres de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso).Ban Ki-moon a fait savoir qu’en dépit du fait que le règlement de la question sahraouie n’a pas connu d’avancées, les efforts des Nations unies, de la Minurso et des instances spécialisées relevant de l’ONU revêtent une grande importance, affirmant que l’aboutissement à une solution rapide du conflit au Sahara occidental sera de nature à atténuer les risques qui pourraient en découler en cas du non-aboutissement.Le responsable onusien a dit avoir constaté de visu, lors de sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis, la frustration croissante des Sahraouis due au fait que le processus de résolution du conflit n’a pas avancé.A ce titre, il incite le Conseil de sécurité à accorder plus d’intérêt, notamment à la situation humanitaire misérable qui se poursuit depuis 40 ans, regrettant également le fait qu’aucune progrès n’est enregistré depuis avril 2007. La date à laquelle le Conseil de sécurité a appelé à ouvrir de véritables négociations pour parvenir à une solution politique.Pour lui, « il est temps d’engager des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental », sachant que Rabat a vivement réagi suite à la visite de Ban Ki-moon dans les camps de réfugiés sahraouis et au cours de laquelle il a indiqué être «profondément attristé par cette tragédie humanitaire et qu’il est temps d’agir»./ Abdessalam SekiaLe Sg de l’ONU a ajouté avoir donné des instructions à son envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross de déployer plus d’efforts pour réaliser un progrès dans le processus du règlement du conflit. -
Sahara occidental : la délicate mission de Ban-Ki-Moon
A quelques mois de la fin de son mandat à la tête de l’Organisation des nations unies, le secrétaire général de cette instance mondiale Ban-Ki-Moon a décidé d’entamer une tournée dans les campas de réfugiés Sahraouis, mais aussi dans les pays concernés par le problème sahraoui.Après la capitale mauritanienne, Nouakchott, où il s’est entretenu vendredi avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, Ban-Ki-Moon est depuis aujourd’hui dans les camps de réfugiés sahraouis, près de Tindouf. En plus d’un tête-à-tête avec le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, le SG de l’ONU devait se rendre, selon les agences de presse, dans le camp de Smara, puis à Bir Lahlou, derrière le mur de défense érigé par le Maroc, pour rencontrer les membres de la Mission des Nations-unies pour le référendum au Sahara Occidental (Minurso) déployée en 1991 pour superviser une consultation électorale sans cesse repoussée depuis 1992.Cette visite qui exclut, pour l’heure, le Maroc (la visite dans le Royaume est prévue pour le mois de juillet prochain) sera ponctuée par une rencontre avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika ce dimanche dans sa résidence à Zeralda, dans la banlieue ouest d’Alger. Mais d’ores et déjà l’on s’interroge sur la capacité de Ban-Ki-Moon de relancer le processus de négociation entre le Maroc et le Polisario qui est pratiquement au point mort. «Faire avancer la situation au Sahara occidental est important », a-t-il indiqué diplomatiquement vendredi à Nouakchott.«J’entends apporter ma pierre aux négociations engagées pour régler ce différend de longue date et favoriser les pourparlers afin que les réfugiés sahraouis puissent rentrer chez eux au Sahara occidental dans la dignité », a-t-il encore ajouté. Si les propos fleurent quelques soucis de faire bouger les lignes, il n’en demeure pas moins que la mission s’annonce fort délicate en raison des manœuvres marocaines visant à torpiller toute idée de relance du processus.Mi février, c’est un responsable sahraoui qui dénonçait les tentatives marocaines d’annuler cette visite de Ban dans la région. «C’est une véritable démonstration d’obstruction aux efforts du secrétaire général de l’ONU, le gouvernement marocain continue à mettre des obstacles pour empêcher la visite de Ban Ki-Moon dans la région », avait déclaré Ahmed Boukhari à l’APS.Selon lui, «les autorités marocaines ne veulent pas que cette visite ait une relation avec le prochain rapport sur le Sahara Occidental que doit présenter Ban Ki-Moon au Conseil de sécurité en avril (…). C’est une stratégie bien connue du Maroc: bloquer tout progrès dans le dossier sahraoui pendant le mandat de Ban Ki-Moon qui arrive à échéance en fin 2016 ». Il y a aussi le travail de lobbying fait auprès des Français, les Espagnols, les Saoudiens et les Emiratis, pour leurs soutiens infaillibles. Ajoutez à cela : les accusations de terrorisme formulées à l’encontre des réfugiés sahraouis et les prétendues manœuvres de l’Algérie, à ses yeux, à l’origine du blocage.Il y a quelques jours, Rabat s’es singularisé par le gel de ses contacts avec l’UE pour protester contre l’annulation de l’accord agricole lequel concernait le Sahara occidental. Attachée à sa « troisième voie», une large autonomie au Sahara sous souveraineté marocaine, Rabat persiste à refuser «une solution basée sur l’autodétermination du peuple sahraoui », comme le défendent les sahraouis soutenus par l’Algérie. Dégât collatéral : Rabat accuse l’Algérie de bloquer la construction maghrébine alors que dans les déclarations de Marrakech et de Zeralda, les membres de l’UMA avaient bien pris le soin de délier le règlement de la question sahraouie de la construction du Maghreb.Au regard des évolutions et des mutations de la situation dans la région, la faible volonté de la communauté internationale, beaucoup plus préoccupée par d’autres questions comme celles de la Syrie, du pétrole, des réfugiés et du terrorisme, nul doute que le règlement de la question sahraouie n’est pas pour demain. Ban-Ki-Moon pourra-t-il réussir là où d’autres avant lui ont échoué ?Sofiane Tiksilt -
Sahara occidental : Le conflit doit être réglé pacifiquement
Le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a, dans son dernier rapport sur la situation au Sahara occidental, insisté sur un règlement pacifique et mutuellement acceptable du conflit, soulignant l’impasse dans le processus de négociation en raison de l’obstinations du Maroc qui fait fi des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.Le conseil de sécurité « m’a prié de fournir un rapport sur la situation au Sahara occidental avant la fin de période de mon mandat. Cela couvre les développements intervenus depuis mon rapport en date du 10 avril 2015 (S/ 2015/246) et décrit la situation sur le terrain, l’état d’avancement des négociations politiques sur le Sahara occidental (…) la mise en œuvre de la résolution 2218 (…) », a souligné M. Ban dans son rapport présenté lundi.Il a tenu à préciser qu’il a soumis le présent rapport, aux membres du Conseil, en application de la résolution 2218 (2015) du Conseil de sécurité, par laquelle le Conseil a prorogé le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) jusqu’au 30 avril 2016. Dans cette optique, le secrétaire général a rappelé s’être rendu dans la région « entre les 3 et 7 mars dernier, « pour apporter sa propre contribution au processus de négociation, pour rendre hommage à l’opération de maintien de la paix des Nations Unies, la MINURSO, et son personnel, pour s’enquérir lui-même de la situation humanitaire sur le terrain, et discuter d’autres sujets de préoccupation ».Exprimant sa déception quant aux agissements du gouvernement marocain qui, a-t-il dit, a fait montre d’hostilité à « un certain nombre de ses déclarations et actions » au cours de ce voyage, le chef de l’Onu a regretté qu’ »il (gouvernement marocain) a choisi de renoncer à demander des précisions par la voie diplomatique, et délivré un certain nombre de déclarations publiques et communiqués et organise des manifestations de protestation de masse à Rabat et Laayoune ».Dans une déclaration du 4 novembre 2015 , « je rappelle que le statut définitif du Sahara occidental est l’objet d’un processus de négociation mené sous mes auspices, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, et le regret exprimé par l’absence de véritables négociations sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui ».Ban a aussi regretté que le Représentant permanent du Maroc, Omar Hilale l’ai appelé le 5 novembre dernier pour « exprimer la consternation de son pays au contenu et au calendrier de la déclaration, et a souligné que l’utilisation du terme « statut définitif » était nouvelle et « contredit » les résolutions du Conseil de sécurité, qui appellent à « une solution politique mutuellement acceptable ».M. Ban a déploré qu’ »en réaction à ses récentes déclarations et ses actions au cours de son voyage dans la région, le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, l’ait appelé le 14 mars dernier pour lui adresser une lettre indiquant que le Maroc avait droit à des clarifications immédiates, formelles et publiques » à ses propos, ainsi qu’à « ses intentions concernant […] les paramètres convenus lors de sa conversation téléphonique avec le roi Mohammed VI ».Le 15 mars, relève le rapport, le gouvernement du Maroc a annoncé une série de mesures qui ont « considérablement influé » sur la capacité de la MINURSO pour mener à bien ses fonctions, « y compris une importante réduction de la composante civile, plus particulièrement le segment politique, ainsi que l’annulation de la contribution volontaire du Maroc pour le fonctionnement de la MINURSO ».En réponse au manque de personnel que cela a créé dans la Mission, le Département d’appui aux missions a mis en place temporairement un concept improvisé de soutien logistique pour permettre la continuité des fonctions administratives de base lorsque cela est possible. Seuls 28 membres internationaux du personnel civil reste à Laayoune, alors que 25 exercent des fonctions limitées de Las Palmas (Espagne).Dans son rapport, de plusieurs pages, Ban a fait savoir que le président sahraoui Abdelaziz, a dans une lettre du 17 novembre 2015, exprimé sa « profonde inquiétude » quant au contenu du discours du roi du Maroc, qu’il appelait « intentionnellement provocateur et vise clairement à tracer une ligne dans le cadre du processus politique des Nations Unies ». Par la suite, M. Abdelaziz a déclaré que le Front Polisario n’exclurait pas la reprise de la lutte armée, car le référendum qui avait été convenu n’a pas eu lieu.Il a également dénoncé la visite du souverain marocain à Laayoune occupée comme contraire au droit international.Toujours dans son rapport, Ban a rappelé, qu’à l’occasion de son quarante-deuxième anniversaire le 10 mai 2015, le Front Polisario a du 16 au 22 décembre dernier, tenu son 14e général Congrès des peuples avec la participation de 2.472 délégués.Le communiqué final du Congrès a accusé le Maroc d’intransigeance dans son refus de reprendre les négociations. Il a accueilli « mon intention de visiter la région et l’intensification des efforts de mon Envoyé personnel pour une nouvelle opportunité », exprimant sa volonté de participer de manière constructive à la recherche d’un règlement.Cependant, il a également averti que l’attitude de défi du Maroc des efforts des Nations unies pourrait conduire à des conséquences graves. -
ALGÉRIE-MAROC A quoi joue la France?
Selon Harlem Désir, la base du règlement de la question du Sahara demeure «le plan d’autonomie présenté par le Maroc». Et l’ONU alors?
Lorsque le secrétaire d’Etat français chargé des Affaires européennes, Harlem Désir, a affirmé, lundi dernier, que la base du règlement de la question du Sahara «demeure le plan d’autonomie présenté par le Maroc», presque au même moment, Manuel Valls considérait que la position de la France est inchangée.Tous semblent oublier les engagements de Ban Ki-moon que le Maroc a déclaré comme adversaire. Même dans une déclaration à la presse, à l’issue d’entretiens avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Maroc, Salaheddine Mezouar, le secrétaire d’Etat français a souligné que les Nations unies se doivent de rester dans leur rôle pour aider au règlement de ce conflit. Le tout au moment où le rapport du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé spécial relatif à la question du Sahara est attendu.
Désir a indiqué que la France s’attend à un rapport qui devrait contribuer à l’apaisement, relevant que c’est vraiment le message qu’il veut faire passer. Le Sahara occidental veut un référendum comme réaffirmé ces jours-ci lors de la réunion sur le sujet qui se tient à Djanet. La France continue-t-elle à opposer les points de vue de l’Algérie et du Maroc? Assurément, car ce qui importe pour la France est le partenariat entre l’Union européenne et le Maroc présenté comme «essentiel, stratégique et absolument vital pour l’avenir de l’Europe et de la Méditerranée».
En conclusion: «La France est totalement aux côtés du Maroc dans ses démarches juridiques» pour faire valoir, ce que le ministre considère comme «son droit» pour l’ensemble du partenariat économique, culturel et politique entre les deux parties.Le Maroc et la France sont aussi parties prenantes dans une tentative de s’immiscer davantage dans un autre dossier à propos de la situation régionale. En effet, Désir a indiqué avoir évoqué avec Mezouar la situation en Libye. L’initiative vise à promouvoir le rôle prétendu du Maroc dans le règlement de la question libyenne, «grâce notamment, aux accords de Skhirat» oubliant les affaires des vraies parties ayant facilité la transition.Les deux hommes sont pour que la Libye recouvre sa souveraineté et son intégrité territoriale et que le peuple libyen puisse retrouver la paix, la stabilité et la prospérité économique pour que ce pays soit en mesure de lutter contre le terrorisme et le trafic d’êtres humains, mais le Sahara occidental de pouvoir prétendre, selon eux, aux mêmes droits.Sur ce sujet et selon Mezouar, il n’y aurait que la position de la France sur la proposition marocaine d’autonomie au Sahara qui vaille. Ses entretiens avec le secrétaire d’Etat français ont porté longuement sur ce sujet. Mezouar va plus loin. Selon lui, il y a eu des «dérapages verbaux de Ban Ki-moon sur le Sahara» qui auraient été «dangereux car il existe une responsabilité clairement établie». Le ministre émet le voeu de voir le processus retrouver son cours naturel: celui de la négociation, ainsi que le rôle du secrétariat général. Et celui de l’autodétermination, alors? -
Sahara occidental Pression onusienne pour l’ouverture de négociations
En mission il y a un mois dans un camp de réfugiés sahraouis, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a réaffirmé hier vouloir relancer les négociations concernant le Sahara occidental, illégalement occupé depuis 1971 par le Maroc.Le diplomate a demandé l’ouverture de pourparlers « sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».Le secrétaire général a surtout déploré le blocage du processus politique entamé en 2007 du fait que le Maroc a toujours unilatéralement « considéré son plan d’autonomie comme seule base pour les négociations ».Aujourd’hui, l’expulsion de la composante civile par le Maroc de la Minurso, créée par le Conseil de sécurité pour surveiller le cessez-le-feu et organiser un référendum d’autodétermination, fait craindre pour la stabilité. L. S. -
Règlement du conflit : La France, un rôle clé
La France a « un rôle clé » à jouer dans la résolution du conflit au Sahara occidental, selon un député français du groupe parlementaire socialiste, républicain et citoyen (Meurthe-et-Moselle), rappelant qu’ »il n’y a pas d’alternative au strict respect de la résolution 1514 de l’ONU. »Dans une question adressée au ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, sur la situation des prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim illimitée à la prison marocaine de Rabat-Salé depuis le 1er mars 2016, le député Hervé Féron a affirmé que la France a « un rôle clé à jouer dans la résolution de ce conflit eu égard à sa relation privilégiée avec le Maroc, elle doit rappeler qu’il n’y a pas d’alternative au strict respect de la résolution 1514 de l’ONU » concernant le droit à l’autodétermination.Le député socialiste a indiqué qu’ »il souhaiterait savoir quelles démarches le gouvernement français compte entreprendre auprès du Maroc » afin que ce dernier reconnaisse à ces détenus le statut de prisonniers politiques, et qu’il entreprenne le processus de leur libération. 21 militants sahraouis ont été arrêtés et condamnés le 17 février 2013 par le tribunal militaire des forces de l’occupation marocaines à des peines de prison allant de 20 ans à la perpétuité.Il a ajouté que l’Organisation des Nations unies a reconnu que cette condamnation avait été faite de « manière arbitraire », dans un rapport de 2014 du rapporteur spécial sur la détention arbitraire. C’est pourquoi, a dit le parlementaire, aujourd’hui, n’ayant d’autre moyen pour se faire entendre, ces prisonniers, dont l’un d’entre eux est marié à une citoyenne française, « mettent leur vie en danger en se résolvant à mener une grève de la faim ».La visite de Ban Ki-moon, en mars dernier, dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf a été l’occasion de mettre en lumière la situation du Sahara occidental et celle de tous les prisonniers politiques sahraouis au Maroc et au Sahara occidental, a-t-il déploré. Il a rappelé que « le Secrétaire général des Nations unies ne s’y est pas trompé, lui qui a qualifié d’ occupation la présence marocaine dans la région allant de Tarfaya à Lagouira. »« Depuis plus de quarante ans, le Sahara occidental et le peuple sahraoui sont dans l’attente de la fin du processus de décolonisation, la marocanité de ce territoire n’ayant pas été reconnue par la Cour internationale de justice », ni par les Nations unies et encore moins par les instances internationales.Par ailleurs et à Djanet, les participants à la conférence régionale sur le Sahara occidental ont souligné à l’unanimité la nécessité pour le Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités pour la préservation de la stabilité en favorisant la tenue d’un referendum d’autodétermination du peuple sahraoui et amener le Maroc à respecter les décisions de l’ONU et à respecter la légalité internationale.Pour le président de la délégation de la Commission nationale algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), organisatrice de la rencontre, Boudjemâa Souilah, le Conseil de sécurité doit faire preuve de sérieux dans le dossier du Sahara occidental et de tenir compte du fait qu’il s’agit de la sécurité et de la paix dans la région.Il a ajouté que le monde doit prendre conscience que la question sahraouie relève de la décolonisation et que c’est une affaire à régler conformément aux exigences de la légalité internationale notamment la résolution 1514 sur le droit à l’autodétermination.M. B