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  • Voyage à travers le désert

    Carnet de route-Tindouf-Aghouinit (frontière mauritanienne)
    Ce trajet de plus de 1.100 kilomètres permet de constater aussi les richesses touristiques et minières abandonnées mais également la mission sensible des unités de l’Armée nationale populaire pour sécuriser les frontières.
    Le trajet de Tindouf vers la ville d’Aghouinit au Sahara occidental, près de la frontière mauritanienne, permet de découvrir l’immensité et surtout les merveilles de ce territoire. Ce trajet de plus de 1.100 kilomètres permet de constater aussi les richesses touristiques et minières abandonnées mais également la mission sensible des unités de l’Armée nationale populaire (ANP), pour sécuriser les frontières. Récit d’un voyage pas comme les autres. Jeudi 7h du matin. Départ du camp de Boujdour, à 50 km de Tindouf, vers la ville d’Aghouinit dans les territoires libérés du Sahara occidental, pour couvrir les manœuvres militaires organisées par le Front Polisario dans cette ville frontalière avec la Mauritanie. Pour y aller, il faut passer par un barrage mixte de l’ANP et des Douanes algériennes. Un laissez-passer est indispensable. Le chef du check-point et ses soldats armés vérifient tout : véhicules, personnes et marchandises. Les douaniers font de même. Jeunes en majorité, engagés et vigilants, ils contrôlent les papiers et les produits transportés.
    Les frontières entre la Mauritanie et le Maroc sont fortement surveillées. Une grande affiche implantée à proximité de ce point de contrôle indique que le passage est autorisé de 7h à 19h. Les véhicules sont pour la plupart immatriculés au Sahara Occidental (SH). Le chauffeur nous explique qu’il transporte des voyageurs, réfugiés sahraouis, des commerçants pour la plupart. Certains se rendent en Mauritanie pour une visite familiale, d’autres pour commercer. Nous passons la frontière algérienne après identification. De loin, nous apercevons des militaires algériens, en patrouille pédestre, dans plusieurs points dans le désert au sud des frontières avec le Maroc.
    « Les voyageurs sur ce trajet sont rassurés de la présence de l’Armée algérienne », explique le chauffeur du véhicule qui nous transportait, ajoutant que le dispositif sécuritaire a été renforcé ces derniers mois, notamment au niveau de la bande frontalière avec le Maroc. « La présence des unités de l’Armée algérienne est plus importante ces derniers mois. Il y a un redéploiement et un renforcement du contrôle , a-t-il constaté. La vigilance est de mise. « Elle est devenue une constante », nous ont confié des soldats de l’ANP, rencontrés sur place. Ils sont jeunes, originaires des différentes wilayas du pays, de Mostaganem, Tébessa, Annaba, Alger ; ils sont mobilisés pour la sécurisation des ces zones hautement sensibles. 
    Ils sont conscients de la sensibilité de leur mission qui consiste essentiellement en la protection et la préservation de la sécurité et la stabilité du pays, a insisté leur chef, rencontré sur place. La guerre au Mali, la dégradation de la situation sécuritaire en Libye et en Tunisie, les risques d’infiltration de groupes terroristes et le trafic de drogue en provenance du Maroc, la menace réelle d’une reprise des armes au Sahara occidental occupé, mettent la région du Sahel sur une poudrière. Face à cette situation, l’ANP a pris ses devants : le vice-ministre de la Défense nationale, le chef d’état-major de l’ANP, le général du corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, a présidé, le 2 décembre 2015, des manœuvres militaires à tirs réels au sud de la wilaya de Tindouf. L’objectif était de tester la « préparation au combat » des éléments de l’ANP. 
    Le dispositif mis en place actualisé et adapté a donné ses fruits. Plusieurs coups de filet ont été réalisés par les détachements de l’ANP dans la région de Tindouf, dans le cadre de la lutte antiterroriste. En effet, un lot important d’armes de guerre a été saisi, à savoir un pistolet-mitrailleur de type kalachnikov, cinq fusils de chasse et quatre chargeurs de munitions garnis, selon le ministère de la Défense nationale (MDN). Dans la région de Hassi Khebbi, frontalière avec le Maroc , la vigilance des militaires a permis l’arrestation de deux Mauritaniens et trois Algériens, à bord de deux véhicules dont la destination était la Mauritanie. A la fouille des véhicules, les éléments de l’ANP sont tombés sur un véritable arsenal de guerre composé de 19 fusils automatiques de type kalachnikov, un lot de 13 RPG 7 et une importante quantité de munitions. L’ANP fait également face, dans cette zone frontalière, au crime transfrontalier. Selon une source sécuritaire, cette région est frontalière avec deux pays, à savoir le Maroc et la Mauritanie, ce qui a nécessité d’élever le degré de vigilance afin de déjouer les tentatives de transformer cette zone en lieu de transit stratégique de trafic d’armes et de drogue, notamment l’axe Nouakchott-Zouerate-Tindouf. En outre, cette région constitue également une zone extrêmement sensible du fait qu’elle est concernée par l’accord de cessez-le-feu conclu entre le Maroc et le Polisario le 12 octobre 1991 sous l’égide de l’Organisation des Nations unies (ONU). Notre guide, un réfugié sahraoui, a signalé que les sorties et entrées des réfugiés sahraouis sont contrôlées, juste par une simple démarche administrative mais il n’y avait jamais de restriction. 
    « Nous pouvons aller où nous voulons. Nous circulons librement grâce à la présence des militaires algériens », a attesté un chauffeur d’un véhicule tout-terrain rencontré sur les lieux. En effet, les éléments de l’Armée algérienne sécurisent tous les accès menant de et vers les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf, se félicitent des réfugiés. L’accès est minutieusement filtré. Des barrages fixes de l’armée sont implantés sur la route menant à Rabouni, la capitale de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) ainsi que sur la route menant vers les frontières.
    La wilaya de Tindouf abrite les institutions de la Rasd et cinq camps de réfugiés sahraouis disséminés à l’intérieur des terres et totalisant une population avoisinant les 160.000 personnes, selon le Polisario (90.000, selon l’Agence des Nations unies pour les réfugiés). « L’Armée algérienne assure la sécurité des réfugiés sahraouis et de leurs camps. Les Marocains visent la déstabilisation, l’infiltration et l’inondation des camps par de la drogue, notamment dans le milieu des jeunes. C’est la politique prônée par le royaume pour briser la jeunesse sahraouie et la détourner de sa cause. L’Armée algérienne a réussi à déjouer ces plans grâce à la vigilance des militaires qui mènent une lutte contre le crime transfrontalier », ont indiqué les chauffeurs Touali, Loud, Bendir et Abdellah qui nous accompagnaient. Dès que l’on quitte les frontières, le paysage change. Très vite, la végétation disparaît et laisse place à un désert de pierre. C’est le début du territoire du Sahara Occidental. De loin, on observe nettement un mur uniforme de sable et de pierre. « C’est le mur de la honte », a soufflé Touali. Impossible de s’approcher pour prendre des photos, le terrain est miné et hérissé de fil barbelé, a-t-il précisé. Nous avons emprunté une route goudronnée. Le chauffeur sahraoui, Amer Ali Touali, a précisé que ce sont les autorités algériennes qui ont procédé au revêtement de cette route reliant Tindouf à la Mauritanie. Il s’agit de la route reliant Tindouf à la ville mauritanienne Choum, un projet en cours de réalisation dans le cadre d’un accord signé conjointement par les deux pays. Il a été lancé en 2006. 
    « Ce projet constitue un axe stratégique dans la consolidation des transsahariennes », a signalé une source officielle. Sur le plan sécuritaire, cette route facilitera particulièrement la circulation des services de sécurité chargés du contrôle et de la surveillance de cette région désertique et le contrôle des mouvements des groupes terroristes et criminels, a-t-on expliqué. Cette piste parfois sableuse est carrossable. Mais la fréquentation y est rare. En effet, nous n’avons croisé aucun véhicule sur notre parcours.
    Des chauffeurs « GPS humains » 
    Pendant deux heures, nous roulons sur une route goudronnée, puis notre véhicule s’engage sur une piste sablée sans panneau indicateur. Il faut dire que la route entre Tindouf et la ville frontalière Aghouinit qui abrite les manœuvres militaires est très longue. Elle se situe à 70 km des frontières mauritaniennes. Notre première halte était la ville sahraouie Tifariti, après plus 12 heures de trajet à bord de véhicules Toyota du GSH. La direction du protocole de la Rasd a mobilisé des chauffeurs, ex-combattants du Front du Polisario, pour le transport et l’accompagnement des délégations officielles vers les territoires libérés, vu leur expérience. L’un d’eux, Touali, originaire de Dekhla, est un « GPS humain » par excellence, en témoignent les membres de la délégation. Cet ex-soldat de l’Armée sahraouie, qui parle couramment l’espagnol, était le chef de la mission. 
    Il conduisait sans GPS, parcourant des milliers de pistes dans l’immensité du désert, sans plaque ou panneau de signalisation, coupés du monde durant le long du trajet. Pas de contact téléphonique, à l’exception de rares rencontres avec des nomades habitant dans des tentes traditionnelles « kheïmas » avec leurs troupeaux ou des lézards du désert. Touali était soldat dans l’armée du Polisario. Il avait participé à plusieurs opérations militaires contre l’armée marocaine. Il se félicite d’avoir rencontré le défunt président algérien Houari Boumediène. « J’avais à peine 7 ans quand il nous a rendu visite à Chlef où je passais avec des enfants sahraouis les vacances d’été. Je l’ai rencontré plus tard, alors jeune. C’est mon idole, un grand homme », a-t-il raconté avec fierté. Touali n’est pas un « guerrier du désert » par excellence, mais un maître du volant. 
    « Il connaît très bien le désert et aucune délégation n’est perdue dans ce grand désert grâce à lui », témoignent ses collègues. « J’ai eu plusieurs propositions de la part de l’organisation terroriste Aqmi pour la rejoindre. Ils m’ont promis un véhicule tout-terrain, un téléphone Thuraya et une bonne prime pour transporter une marchandise vers une destination précise. J’ai fortement refusé car je ne peux pas nuire à ma propre terre, ni à mon cher pays qu’est l’Algérie », a-t-il confié. 
    Nous arrivons à Tifariti vers 18h. Une carcasse d’un bombardier marocain abattu par les militaires sahraouis est exposée sur un mont ainsi qu’une grande mine, un musée ouvert dans la nature. Pour les réfugiés sahraouis, Tifariti est considérée comme la plus belle ville du Sahara occidental. Des projets pour la construction des infrastructures de base sont lancés dont un hôpital et une école, un Parlement, un complexe sportif ainsi que des logements. Pour les responsables sahraouis, le repeuplement de Tifariti est un défi. Nous passons la nuit au siège de la 2e Région militaire. Une caserne composée de petites chambres, une douche commune et un salon qui sert de salle à manger. Un char est immobilisé à l’intérieur. Des soldats veillent à la sécurité des lieux. Ils ont la certitude de gagner la guerre même si leur armée est moins puissante que celle de l’occupant.
    Attention aux mines !
    Vendredi. Vers 6h30, nous reprenons la route pour parcourir les 500 km qui nous séparent de la frontière mauritanienne. La route est à nouveau quasi déserte avec une alternance de regs isolés. Nous empruntons le chemin vers Aghouinit, une localité du Sahara occidental, située à proximité de la frontière sud-est du Sahara occidental avec la Mauritanie. Elle abrite une base de la Minurso en passant par la ville de Mijek. Sur ce trajet, s’étend l’immensité du sahara mauritanien, marginalisé, parcouru par des milliers de pistes. Le chauffeur nous explique : « On a l’autorisation de passage du territoire mauritanien. » Avant de nous avertir : « Attention, ce circuit est toujours truffé de mines ! » La délégation a dû suivre attentivement les pistes. Une halte dans la zone de Zaâzayat, située à 13 kilomètres au nord-ouest de Mijek, où des tombes attirent notre attention. 
    « C’est des soldats sahraouis martyrs enterrés dans ces lieux. Ils sont morts dans des accrochages et des bombardements », a expliqué Touali. Après plus de 480 km et un bon nombre de secousses, nous arrivons à Aghouinit, ville en plein milieu du désert, à des kilomètres seulement de la Mauritanie. Nous avons traversé le Sahara occidental, environ 1.200 km de sable, de désert rocailleux et de quelques dunes. C’est assez impressionnant : nous n’espérions pas traverser le désert aussi rapidement. Tout au long de ce trajet, Touali n’a cessé de parler des ressources halieutiques et des minerais dont le sous-sol du Sahara occidental regorge. Il évoque le fer, le zinc et le phosphate. « Nous avons un pays riche. Il peut être une destination touristique par excellence », a-t-il dit avec amertume. Les paysages sur ce parcours sont à couper le souffle avec des montagnes qui alternent avec sable, dunes et rochers dans un désert immense, vide et lointain. Il n’y a ici ni village, ni véhicule, ni rien. Il n’y a plus rien sauf le silence. On arrive enfin aux territoires libérés du Sahara occidental où se sont déroulées les manœuvres militaires.
    L’indépendance n’a pas de prix 
    Le chemin du retour était plus apprécié par les membres de la délégation qui ont tenu à mémoriser leur passage dans ce grand désert. Sur un trajet de 1.000 km, on n’a rencontré aucune patrouille militaire dans cet espace ouvert.Ce n’est qu’à quelques kilomètres de la frontière qu’on a aperçu finalement les militaires algériens, seuls sur le terrain, toujours mobilisés sur ce tracé frontalier. L’indépendance n’a pas de prix, la paix et la sécurité aussi..
    N. B.
  • Persistance des violations des droits de l’homme au Sahara Occidental occupé

    Les violations des droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental occupé demeurent fréquentes, ont regretté jeudi à Bruxelles des défenseurs des droits humains qui ont déploré la persistance des arrestations arbitraires, les mauvais traitements, les tortures et la condamnation de militants, notamment sahraouis à de lourdes peines à l’issue de procès inéquitables.
    S’exprimant lors d’un débat sur les «Violations des droits de l’homme au Maroc : regard marocain, regard sahraoui» organisé à l’Université libre de Bruxelles (ULB) à l’occasion de la semaine d’hommage aux prisonniers politiques sahraouis, le représentant de la Commission des familles des prisonniers de Gdeim Izik, Ali Roubiou, a dénoncé les traitements «cruels, inhumains, dégradants et portant atteinte à la dignité» réservés aux prisonniers politiques sahraouis, notamment ceux du groupe de Gdiem Izik.
    Le 8 novembre 2010, les forces marocaines de sécurité ont démantelé le camp de protestation installé par des Sahraouis un mois auparavant à Gdeim Izik pour revendiquer les droits économiques, sociaux et politiques des populations sahraouies, procédant à l’arrestation de centaines de protestataires.
  • BAN KI-MOON ADRESSE UNE LETTRE À MOHAMED ABDELAZIZ

    Ban Ki-moon ne lâche plus le Maroc et le fait savoir dès que l’occasion se présente. Un autre geste qui va encore faire rager le royaume…. 
    Le SG des Nations unies, Ban Ki-moon, vient d’adresser une missive au président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, dans laquelle il lui exprime ses « vives émotions » suite à la visite effectuée en mars dernier à Tindouf. 
    La lettre est d’autant plus symbolique qu’elle a été envoyée le 10 mai dernier à l’occasion du 43e anniversaire de la création du front Polisario. « Je tiens à vous remercier pour l’hospitalité chaleureuse au cours de ma visite le 5 mars 2016. 
    Cette visite m’a permis d’être témoin en personne de la situation humanitaire extrêmement pénible dans les camps de réfugiés. Ce fut une expérience qui m’a profondément ému », écrit Ban Ki-moon dans sa lettre dans laquelle il se dit « ému par l’échange (qu’il a) eu, à cette occasion, avec la jeunesse sahraouie » et d’être « fermement convaincu que nous surmonterons ces défis ». 
    La lettre ne va sans doute pas arranger les relations déjà très tendues entre le Maroc et l’ONU, qui a voté il y a quelques semaines la reconduction de la Minurso. Ban Ki-moon reprochant à des officiels marocains d’avoir participé à une manifestation qui a rassemblé plusieurs centaines de milliers de personnes à Rabat suite à ses propos sur le Sahara occidental dans lesquels il qualifiait, entre autres, la présence marocaine « d’occupation ». 
    Les autorités marocaines ont refusé vendredi, l’entrée à la ville sahraouie de Laâyoune (territoires sahraouis occupés), d’une délégation du Parlement de Galice (Espagne) et ont ordonné son expulsion, ont rapporté hier des médias espagnols. 
    Composée de cinq parlementaires de divers partis politiques espagnols, la délégation s’est rendue à Laâyoune, a indiqué le député Monset Prado cité par l’agence EFE, dans le but « de vérifier le respect des droits de l’homme à Laayoune ». 
    Le député a expliqué que les autorités marocaines « n’ont pas laissé la délégation descendre de l’avion à l’aéroport de Laâyoune et ont ordonné son expulsion, ce qui constitue une violation du droit international ». 
    Tout en qualifiant cette attitude marocaine de « grave », M. Prado a ajouté que le territoire de Laâyoune « fonctionne comme une prison et où les droits de l’homme sont violés quotidiennement ». 
    Pour ce parlementaire espagnol, le fait d’empêcher la délégation d’entrer à la ville de Laâyoune signifie que les autorités marocaines « ont beaucoup à cacher » expliquant par ailleurs que « partout dans le monde, les caméras et les médias couvrent ce qui se passe et malheureusement, dans les territoires occupés du Sahara occidental, les droits de l’homme sont systématiquement violés et rien ne filtre ».
    Par ailleurs, M. Prado a estimé que dans d’autres situations où des citoyens espagnols sont expulsés d’un pays sans explication, « cela aurait créé un incident diplomatique » avant d’appeler le gouvernement espagnol « à demander une explication sur l’expulsion de cette délégation parlementaire. 
    Tout en qualifiant l’attitude marocaine de « répréhensible et condamnable », le même responsable a estimé que le gouvernement espagnol « devrait être le premier à montrer son intérêt » pour ce qui se passe dans le territoire sahraoui occupé par le Maroc.
  • Sahara occidental-Maroc : Le Maroc refuse à une délégation de parlementaires espagnols l’entrée à Laayoune occupée

    Les autorités marocaines ont refusé vendredi, l’entrée à la ville sahraouie de El Aaiun (territoires sahraouis occupés), d’une délégation du parlement de Galice (Espagne) et ont ordonné son expulsion, ont rapporté samedi des médias espagnols.

    Composée de cinq parlementaires de divers partis politiques espagnols, la délégation s’est rendue à Laayoune, a indiqué le député Monset Prado cité par l’agence EFE, dans le but « de vérifier le respect des droits de l’homme à Laayoune ».
    Le député a expliqué que « les autorités marocaines n’ont pas laissé la délégation descendre de l’avion à l’aéroport de Laayoune et ont ordonné son expulsion ce qui constitue une violation du droit international ». Tout en qualifiant cette attitude marocaine de « grave », M. Prado a ajouté que « le territoire deLaayoune fonctionne comme une prison et ou les droits de l’homme sont violés quotidiennement ».
    Pour ce parlementaire espagnol, le fait d’empêcher la délégation de rentrer à la ville de Laayoune signifie « que les autorités marocaines ont beaucoup à cacher », expliquant par ailleurs que « partout dans le monde, les caméras et les médias couvrent ce qui se passe et malheureusement, dans les territoires occupés du Sahara occidental, les droits de l’homme sont systématiquement violés et rien ne filtre ».
    Par ailleurs, M. Prado a estimé que dans d’autres situations  » ou des citoyens espagnols sont expulsés d’un pays sans explication , cela aurait crée un incident diplomatique » avant d’appeler « le gouvernement espagnol à demander une explication sur l’expulsion de cette délégation parlementaire ».
    Tout en qualifiant l’attitude marocaine de « répréhensible et condamnable, le même responsable a estimé que « le gouvernement espagnol devrait être le premier à montrer son intérêt pour ce qui se passe dans le territoire sahraoui occupé par le Maroc ».
    En avril dernier, le Maroc avait expulsé un groupe de juristes européens de nationalité espagnole, française et belge, accusés par les autorités marocaines de « troubles à l’ordre public ». Ces juristes était partis s’enquérir de l’état des prisonniers sahraouis détenus illégalement et injustement depuis des années dans les prisons marocaines.
    Ce groupe de juristes ainsi que plusieurs organisations de juristes et de droits de l’homme avaient fermement protesté et condamné cette expulsion.Des députés allemands appellent à l’organisation d’un référendum au Sahara occidental
    Des membres du Bundestag (Parlement allemand) et des représentants de l’Association « liberté pour le Sahara occidental », ont appelé à l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental, selon un communiqué rendu publique.
    Frank Heinrich de l’Union chrétienne-démocratique d’Allemagne (CDU), Kerstin Tack du Parti social-démocrate (SPD), Sevim Dagdelen du parti de gauche (Die Linke) et Katja Keul du parti de centre gauche (Alliance 90 / Les Verts) ont appelé à l’organisation d’un référendum « le plus tôt possible au Sahara occidental », selon un communiqué rendu publique jeudi, à l’occasion d’un débat lors de la session plénière du Bundestag sur le Sahara occidental, placé sous le thème « 25 années de cessez-le feu au Sahara occidental – Mettre en £uvre la Résolution 690 des Nations Unies, pour la tenue du référendum ».
    Ces membres ont appelé également à proroger le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) à la surveillance des droits de l’homme « .
    Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 des l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration de l’indépendance aux pays et peuples colonisés, dont le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc.La Jeunesse démocratique social danoise réaffirme son soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination
    Le nouveau président de la Jeunesse Démocratique social danoise M. Lasse Quvang Rasmussen a réaffirmé le soutien de son parti au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    Le Comité international de la Jeunesse Démocratique social danois a rencontré récemment le représentant du front Polisario auprès du Danemark, M. Abba Malainin, où il a exposé les différents aspects de l’occupation illégale du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, occupée par le Maroc depuis 1975.
    Le responsable sahraoui a également informé ses interlocuteurs sur les obstacles constants posées par les autorités marocaines qui empêchent la tenue du référendum d’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental.
    Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration de l’indépendance aux pays et peuples colonisés, dont le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, occupée depuis 40 ans par le Maroc.
  • La question sahraouie est avant tout une question d’occupation et de décolonisation

    La question du Sahara occidental est une question d’occupation et de décolonisation, ont souligné les participants à la journée de solidarité avec le peuple sahraoui organisée samedi à Alger.
    Le statu quo au Sahara occidental constitue une réelle «menace» sur la sécurité et la stabilité de la région d’où l’impératif pour le Conseil de sécurité de trouver au plus vite une solution juste et définitive à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination, ont tenu à préciser les participants. Lors de cette rencontre de solidarité avec le peuple sahraoui organisée par le parti Tajamoue Amel El-Djazair (TAJ) dans le cadre des festivités commémorant le 71e anniversaire des évènements du 8 mai 1945, en présence de l’ambassadeur sahraoui à Alger, Amar Ghoul, président de TAJ, a assuré que la question du Sahara occidental «est avant tout une question d’occupation et de décolonisation», soulignant que le statu quo au Sahara occidental représente «une réelle menace sur la stabilité de la région».
    Il a appelé à «accorder un intérêt particulier à cette cause qui concerne toute la région», mettant en garde contre la «persistance de la pression, de l’entêtement et de l’occupation sur fond de détérioration de la situation des droits de l’Homme des Sahraouis qui pourrait conduire à une situation explosive dans le continent». Ghoul a, à cet égard, exhorté l’«Etat, le peuple, l’élite et les sages du Maroc à amener leurs dirigeants à renoncer à leur projet expansionniste au Sahara occidental et mettre un terme à ces comportements susceptibles de faire exploser la région».
    Après 40 ans d’occupation des territoires du Sahara occidental par le Maroc, «une prise de conscience internationale et régionale a pris forme en vue de trouver une solution à la question du Sahara occidental», a affirmé, pour sa part, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) à Alger, Bechraya Hamoudi Bayoune, selon lequel les décisions du Conseil de sécurité comporteraient, à l’avenir, davantage de crédibilité».
    «La sécurité et la stabilité de la région arabe et africaine sont aujourd’hui tributaires d’une solution juste de la question sahraouie», a-t-il réaffirmé, appelant le Conseil de sécurité à fixer dans les meilleurs délais un calendrier pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du Sahara occidental. Pour sa part, le Pr Lazhar Marouk de l’Institut des sciences politiques de l’Université d’Alger a mis en garde contre «les multiples dangers géostratégiques» pouvant découler de la négligence du règlement du conflit sahraoui, en l’absence d’une approche commune des pays de la région quant à la sécurité régionale, notamment les pays du Maghreb.
    Parmi les éventuelles répercussions, il a cité le risque «d’encourager certains lobbies influents qui tentent de reconstituer de la région du Moyen-Orient, à employer la question pour servir leurs desseins expansionnistes dans la région, de par l’attrait de multinationales pour exploiter davantage de ressources sahraouies, faisant fi de la légalité et du droit internationaux, au risque de compromettre la crédibilité de l’ONU».
    Lazhar a également mis en garde contre la menace du déclenchement d’une guerre dans la région «une fois la patience du peuple sahraoui épuisée, face au gel de toute tentative de règlement du conflit». Qualifiant la récente décision du Conseil de sécurité en faveur du retour de la Minurso dans un délai ne dépassant pas 90 jours de «pas positif» dans le processus de règlement du conflit sahraoui, l’expert en droit constitutionnel et membre du Conseil de la nation, Boudjemaa Souilah, estime toutefois que le Conseil de sécurité doit défendre la paix et la sécurité, au regard des dangers qui pèsent sur la région, notamment le crime organisé, le terrorisme, la traite des êtres humains et autres.
    «A travers ses desseins expansionnistes dans la région, le Maroc tente sans cesse de spolier davantage des territoires», a indiqué Souilah, précisant que cet Etat «n’a pas tracé ses frontières à ce jour ni déposé le tracé des frontières au secrétariat général de l’ONU, et ce en vue de poursuivre ses tentatives d’expansion».
    Le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Saïd Layachi, a affirmé que la question du Sahara occidental constituait «une question de principe» pour le peuple algérien qui a de tout temps soutenu les questions de libération à travers l’histoire et les décisions de son gouvernement demeurent inaliénables. Soulignant la justesse de la cause sahraouie, Layachi a affirmé que l’Algérie a toujours appelé à la nécessité d’organiser un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui et à mettre fin à la dernière colonie en Afrique, dans le cadre du respect des principes du droit et de la légalité internationaux.
  • Gdeim Izik, le campement au campus

    De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
    L’Université libre de Bruxelles (ULB) abrite, depuis lundi, une série d’activités sur le Sahara occidental.
    Autour de l’exposition du photographe français Anthony Jean «Gdeim Izik, le campement de la dignité», des manifestations, des prises de parole et des actes de soutien au peuple sahraoui sont prévus à cet effet.
    Pierre Galand, ex-sénateur, président du Comité européen de solidarité avec les populations de Saguia El Hamra et Oued Eddahab (Eucoco) a été l’un des premiers à intervenir pour relever : «Toutes les résolutions de l’ONU, l’ensemble des actes et décisions du droit international vont dans le même sens, celui de permettre au peuple sahraoui de jouir, pleinement, de son droit à l’autodétermination.» Lui succédant à la tribune, Eric David, éminent juriste récemment expulsé de Rabat parce que soutenant les prisonniers politiques sahraouis, n’a pas été tendre avec le palais royal et le Makhzen dans leur aveuglement à ne pas voir «la réalité en face», «le Sahara occidental n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais marocain». Le comportement des autorités marocaines envers les Sahraouis constitue, à lui seul, la preuve irréfutable que le Maroc est une puissance coloniale à laquelle, d’ailleurs, pas même le statut de puissance administrante n’est pas attribué par l’ONU, ce dernier étant dévolu à l’Espagne qui, rappelons-le, quitta, dans la honte son ex-colonie pour permettre aux armées de Hassan II de remplacer un colonialisme par un autre.
    En vertu d’accords secrets en dehors de toute légalité que la Cour internationale de La Haye en 1975 n’accepta pas. Ni dans le fond, ni dans la forme.
    Ce fut, ensuite, le tour de Hugo Perilleux, humanitaire et témoin de longue date des souffrances du peuple des ténèbres, de revenir sur la propagande marocaine concernant le camp de Gdeim Izik, sauvagement et férocement démantelé par les bidasses, les policiers et les colons marocains. Tout simplement parce que des Sahraouis manifestaient fort leur impatience et exigeaient, par des marches, des grèves et des protestations organisées, leur droit à l’indépendance.
    Jamel Zakari, représentant de la RASD et du Front Polisario en Belgique, a tenu à présenter les remerciements du peuple et de la direction sahraouis pour les promoteurs de cet important événement. Le vernissage et les activités qui ont débuté hier dans l’enceinte de la prestigieuse université belge sont le commencement d’un intense mouvement de soutien au peuple sahraoui dans la capitale belgo-européenne. Point d’orgue, le 12 mai courant, avec un midi de mobilisation sur «violation des droits de l’Homme au Maroc ; regard marocain – regard sahraoui» et une projection du film-documentaire de la réalisatrice Lara Lee La vie attend, référendum et résistance au Sahara occidental.
    Selon Ophelie Ingarao (Comité belge de soutien au peuple sahraoui), ces actions multiples sont «un hommage aux prisonniers politiques sahraouis et à leur détermination à se battre pour le droit et la justice».
    Les cercles étudiants Ecoloj, cinéphage et la cellule de droit international humanitaire ont été très actifs dans la préparation, le déroulement et, sans doute, la réussite de cette importante manifestation.
    A. M.
  • Une impasse totale

    Partageant la même langue, la même histoire, la même religion et les mêmes habitudes culturelles, les pays du Maghreb n’arrivent toujours pas à surmonter les dissensions du passé. 
    Depuis 1995, les activités de l’organisation sont quasiment à l’arrêt. Un blocage qui, depuis cette date, se traduit notamment par un statu quo entre le Maroc et l’Algérie. Deux pays qui représentent à eux seuls 55 % du PIB et 72 % de la population de l’UMA. Un poids considérable, qui explique pourquoi c’est la viabilité même du projet qui est remise en cause. Mis au ban des nations et frappé par un embargo international à partir de 1992 (mesure abrogée en 1999), le régime de Kadhafi s’est aussi progressivement distancié de l’UMA, pas assez «solidaire».
     
    Avec la chute du Guide depuis 2011, la position libyenne vis-à-vis de l’organisation devrait cependant assez logiquement être reconsidérée sous un jour nouveau. Quant à la Tunisie et à la Mauritanie, leur poids relatif négligeable (15 % de la population et 10 % du PIB de l’UMA) n’a pu que les condamner à suivre le mouvement et non à l’initier. Un mouvement qui s’est malheureusement arrêté depuis. Une situation ubuesque, à des années-lumière des bonnes intentions initiales. L’Union du Maghreb arabe, c’est d’abord le royaume de la désunion. Le coût de cette désunion est pourtant lourd, sur tous les plans : énergie, banques, transports, agroalimentaire, éducation, culture ou tourisme. Et les aberrations sont légion, notamment dans le cas du Maroc et de l’Algérie. Ainsi, l’Algérie importe ses Renault Logan de Roumanie, alors même que le constructeur automobile français dispose d’une usine d’assemblage à Tanger (Maroc) produisant le même modèle. D’autres entreprises, prises aussi en otages par cette situation saugrenue, sont pour leur part contraintes de transborder les marchandises via l’Europe pour s’approvisionner entre elles. Il en résulte un allongement des délais de livraison et le renchérissement des coûts de transport. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant d’observer que le commerce entre Etats de l’UMA équivaut à seulement 1,3 % de leurs échanges extérieurs (contre 15 % pour la zone UEMOA en Afrique de l’Ouest et 65 % dans l’Union européenne), le taux régional le plus bas du monde. La direction des études et des prévisions financières de l’Union du Maghreb arabe (UMA) a ainsi calculé que le coût de la non-intégration maghrébine correspond à un manque à gagner annuel de 2,1 milliards de dollars (980 millions hors hydrocarbures). Un état de fait qui faisait dire au quotidien Aujourd’hui le Maroc dans un article daté de 2009 que «…cela s’apparente davantage à une punition collective qu’à des considérations politiques, aujourd’hui dépassées, dans un contexte international de regroupements économiques et politiques puissants».
    Une marche à rebours de l’Histoire.
    «Une nécessité impérieuse», selon Bouteflika
    Dans un message adressé au Roi Mohammed VI, le président de la République a affirmé que la consécration de l’unité du Maghreb arabe «s’impose telle une nécessité impérieuse, au moment où la région fait face à des défis multiples». Le chef de l’Etat a fait cette correspondance au souverain marocain, ainsi qu’à d’autres leaders des pays du Maghreb, à l’occasion du 27e anniversaire de la création de l’Union du Maghreb arabe (UMA). «Je saisis cette heureuse occasion, qui nous permet d’évoquer les aspirations légitimes de nos peuples au recouvrement de leur liberté, de leur indépendance et au renforcement de leur solidarité et de leur cohésion, pour vous réaffirmer le souci profond de l’Algérie et sa ferme détermination à œuvrer de concert avec tous ses pays frères dans la région pour la préservation des acquis de cette réalisation historique», lit-on dans le message adressé au roi du Maroc. «Aussi, sommes-nous appelés à veiller à développer les institutions et structures de l’Union, en procédant à une révision approfondie de son système législatif et mode d’action dans le cadre d’une stratégie maghrébine cohérente et intégrée, à même de cristalliser ce projet civilisationnel qui se définit comme cadre approprié pour la consolidation des relations de coopération que nous devons hisser à des niveaux supérieurs de sécurité et de stabilité dans notre espace régional», a ajouté le président de la République. «La consécration de l’unité du Maghreb arabe apparaît comme une nécessité impérieuse à l’ère des ensembles régionaux et internationaux, dont le nombre ne cesse de croître, mais aussi face aux défis et enjeux majeurs qui se posent à notre région à tous les niveaux, des défis que nous devons relever dans le cadre d’un ensemble fort et unifié pour la réalisation des aspirations de nos peuples à davantage d’intégration, d’unité et de solidarité», a conclu le président Bouteflika. 
    Un devenir incertain
    L’intégration ne se décrète pas, elle se construit dans la durée. Pas à pas, dans un climat de confiance et de responsabilisation de tous les pays membres. C’est bien là le problème. Car aussi longtemps que les locomotives que sont l’Algérie et le Maroc demeureront à l’arrêt, le train maghrébin restera à quai. Complémentaires sur le plan économique, le Maroc pourrait bénéficier des ressources algériennes en gaz et en pétrole, tandis que l’Algérie importerait les produits agroalimentaires (céréales, agrumes, huile d’olive) dont elle a besoin directement du Maroc, et non plus d’Europe comme c’est le cas aujourd’hui. Sans parler de l’effet d’entraînement induit pour l’ensemble du Maghreb. Toujours selon la direction des études et des prévisions financières de l’UMA, les pays membres gagneraient alors deux points supplémentaires de croissance par an, si l’intégration devenait effective. Une intégration future qui ne peut cependant qu’être évoquée au conditionnel dans les présentes circonstances. Mais les développements récents au Maghreb pourraient à terme modifier la donne et infléchir le cours des événements. Reste à savoir dans quel sens. En attendant, les populations continuent de payer l’incapacité de leurs élites à concevoir un projet commun. Dans un monde en mutation, où les nations s’allient de plus en plus pour créer de grands ensembles régionaux (UE, ALENA, ASEAN, MERCOSUR, UEMOA) le Maghreb reste aux abonnés absents. Et l’UMA, loin d’être un seul bloc aux forces convergentes, continue de donner le triste spectacle d’une organisation statique et impuissante, où ses 5 pays membres font cavaliers seuls.
     Info Soir le 12 – 05 – 2016
  • Le Makhzen s’en prend aux Etats-Unis et à l’Algérie

    Hocine Adryen
    Ahmed Ouyahia n’avait pas tort lorsqu’il parlait avant hier de la politique extérieure de l’Algérie qui s’appuie sur une « politique de principes » qui « n’a jamais privilégié la diplomatie spectaculaire » en faisant allusion au voisin de l’Ouest qui ne rate aucune opportunité pour rendre un échec en succès et en mentant quotidiennement à son peuple sur le dossier du Sahara occidental où il vient de subir une raclée historique au Conseil de sécurité de l’ONU.
    Le ministre des AE du Maroc, Salaheddine, Mezouar, qui s’égosillait du succès de la diplomatie marocaine lors de l’examen de la question de la Minurso, reconnaît officiellement que son pays a subit un échec et le met sur le dos des USA et de l’Algérie. La relation entre le Maroc et les Etats-Unis ne s’est pas encore remise de l’épisode au Conseil de sécurité de l’alignement de Washington sur les positions de l’Algérie et du Polisario. 
    En témoignent, les critiques formulées hier par le ministre des Affaires étrangères à l’encontre des Américains dans une allocution prononcée à l’occasion de la tenue, à Bouznika, du congrès extraordinaire de son parti. SalaheddineMezouar a pointé du doigt la position de l’administration Obama sur le dossier du Sahara occidental. 
    Le président du RNI a évoqué l’ »ingérence de parties internationales dans le conflit autour du droit du Maroc dans le dossier du Sahara occidental,et ce en le plaçant dans un cadre géostratégique ». Et d’ajouter que « certains, aveuglés par l’illusion du leadership régional », allusion à l’Algérie, jouent cette carte pour « affaiblir » le royaume : « Il y a certains qui n’acceptent pas que le Maroc soit un Etat respecté, influent et très apprécié dans la région ». 
    Les griefs du chef de la diplomatie visent également le partenaire américain : « Alors que d’autres adeptes de l’anarchie créative -qui a mis le feu au Machrek sous prétexte du Printemps arabe- tentent d’élargir le champ de leur théorie, pour détruire ce qui reste de cette zone géographique » dit-il parlant des Etats-Unis. 
    Ce sont, en effet, les académiciens néo-conservateurs qui, au début de la précédente décennie, avaient vanté les mérites de l’anarchie créative à dessein de façonner le monde arabo-islamique selon le projet appelé « Grand Moyen Orient », si cher à l’ancien président George W. Bush (2001-2009). 
    Ne pouvant plus attendre une quelconque inflexion de la politique américaine sur le dossier du Sahara occidental qui oblige le Maroc d’accueillir à nouveau la mission de la Minurso chargée de veiller au strict respect du référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui, le ministre des AE de sa majesté redouble de férocité envers l’administration d’Obama. 
    Comparativement aux timides critiques exprimées, le 29 avril dernier par le ministère des Affaires étrangères, cette fois-ci, les déclarations sont beaucoup plus directes : « Le Royaume du Maroc regrette que le membre du Conseil de sécurité(USA) qui a la responsabilité de la formulation et de la présentation du premier projet de résolution, ait introduit des éléments de pression, de contraintes et d’affaiblissement, et agit contre l’esprit du partenariat qui le lie au Royaume du Maroc », déplorait le département de Mezouar, dans un communiqué rendu public quelques heures après l’adoption d’une nouvelle résolution sur le Sahara occidental par les quinze membres du Conseil de sécurité.
  • Terrorisme : le Rif, bouc émissaire du Makhzen

    L’origine des auteurs des attentats contre la France et la Belgique n’est pas quelque chose d’inédit. Les crimes les plus sanglants que l’Europe a connu dans les dernières décennies ont été commis par des marocains. C’était le cas pour le 11-M en 2004, l’assassinat du célèbre peintre hollandais Theo Van Gogh. En raison de cela, l’hebdomadaire Maroc Hebdo s’est demandé si le Maroc n’était pas un pays exportateur de terroristes. 
    Durant des années, la France, en vue de pousser l’Union Européenne à octroyer des privilèges au Maroc sous le cachet du Statut Avancé, a présenté le royaume alaouite comme « une exception » en matière d’immunité contre le djihadisme terroriste qui a fait son apparition partout dans le monde arabe.
    Les attentats de Paris et Bruxelles ont réveillé l’Europe de l’effet somnolent des louanges français au Maroc. Non seulement, les auteurs de ces crimes sont tous marocains, mais des milliers de sujets de Mohammed VI ont rejoint les rangs de Daech en Irak et en Syrie et ils constituent 30% du contingent étranger de cette organisation terroriste. 
    Les enquêtes ont conclu que les auteurs de ces crimes n’étaient pas animés de convictions religieuses fanatiques. Loin de là, ils avaient tous des antécédents judiciaires. Dans le trafic de cannabis en particulier. Un détail qui pose beaucoup d’interrogations sur les motivations de ces individus et le trafic de cannabis qui constitue leur dénominateur commun.
    Deux faits s’avèrent accablants pour le Maroc. D’un côté, le fait que ce pays est le premier exportateur de cannabis dans le monde et de l’autre côté sa volonté de fabriquer des menaces terroriste dans le but de s’afficher comme partenaire incontournable dans la lutte contre le terrorisme.
    Pointé du doigt par la communauté internationale, Rabat tente d’éloigner les soupçons sur l’implication des services secrets marocains en incriminant la communauté du Rif. « Le cœur du terrorisme international bat au nord du Maroc », titre un article paru en anglais sur les pages de Foreign Policy que la presse du Makhzen a bien pris le soin de traduire au français. Mais les européens ne sont pas dupes. Ils savent pertinemment que les voyous des banlieues de Paris et de la Commune de Molenbeek qui se trouvent derrière ces massacres ont été manipulés par leur pays d’origine dans le but de se rendre indispensable dans la lutte antiterroriste et gagner des soutiens dans la question du Sahara Occidental.
    S’il est extrêmement difficile d’identifier ceux qui tirent les ficelles du terrorisme, il y a un critère qui peut être décisif : A qui profite le crime?
    Diaspora Saharaui, 11 mai 2016
  • La RASD avertit le Makhzen contre toute entrave au retour de la MINURSO

    La RASD met en garde le Makhzen contre toute entrave au retour de la Minurso dans les territoires sahraouis occupés.
    M. Kebci-Alger (Le Soir) – Véritablement, le royaume alaouite ne veut pas arrêter de jouer avec le feu, s’entêtant encore à faire fi des résolutions des Nations-Unies, dont notamment, la toute dernière, la 2285 qui prolonge jusqu’à fin avril 2017 la mission de la Minurso. Et pas que cela, la décision de la Cour de justice de l’Union européenne qui vient d’annuler l’accord agricole UE-Maroc signé en 2012. 
    Et l’ambassadeur sahraoui à Alger vient de le signifier clairement et solennellement. S’exprimant, hier mardi, au cours d’une conférence de presse en clôture d’une visite de trois jours d’une délégation de la wilaya d’El Ayoune à Alger, Bucharaya Hamudi Sidina a accusé ouvertement le Makhzen de «velléités», de tourner encore le dos aux résolutions des Nations-Unies, en faisant tout pour entraver le retour de la mission des Nations-Unies pour le Sahara occidental. 
    Et d’aller encore plus loin, évoquant la volonté du voisin de l’ouest de «créer un foyer de tension dans cette région». Une perspective à laquelle les Sahraouis se «préparent militairement, mais aussi politiquement, via notamment une action diplomatique soutenue», soutient encore l’ambassadeur qui affirme, néanmoins, «privilégier la démarche politique et pacifique». 
    Seulement, cette option qui, poursuit-il, n’exclut nullement le retour à l’action armée «au cas où l’occupant s’entête dans sa stratégie colonialiste». Surtout, explique-t-il, que les derniers événements ont «isolé le Maroc qui voit son alternative d’autonomie ne pas susciter l’adhésion de ses traditionnels alliés dont ne subsiste que la France. 
    Encore que l’Hexagone fait montre de gêne quant à son inconditionnel soutien. 
    Surtout que la dernière résolution onusienne rappelle la feuille de route de la Minurso qui consiste en la préparation d’un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
    A noter qu’à l’issue de son séjour algérois, la délégation sahraouie a paraphé un accord de coopération avec la commune d’Alger-centre dans le sillage de l’accord de jumelage entre les deux villes signé en 2004. 
    L’accord signé dans le cadre de la commémoration de la création du Front Polisario, le 10 mai, et de la célébration des évènements du 8 Mai 1945, porte sur un programme d’échanges culturels s’étalant sur trois mois, avec un rythme d’une activité hebdomadaire. 
    Un programme qui sera ponctué par une semaine de fraternité et d’amitié à Alger du 14 au 21 juillet prochain. 
    M. K.