Catégorie : Mauritanie

  • Vers la construction d’une voie ferrée entre l’Algérie et la Mauritanie ?

    Selon le Quotidien de Nouakchott, le Ministre mauritanien des Affaires Etrangères, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a déclaré que la coopération entre la Mauritanie et l’Algérie est « prometteuse ».

    Lors de sa visite à Alger, le chef de la diplomatie mauritanienne a mentionné la possibilité de la construction d’une voie ferrée entre les deux pays, ajoute la même source.

    La version arabophone du média mauritanien a indiqué que Ould Ckeikh Ahmed a déclaré que les deux pays se sont engagés à renforcer le transport terrestre entre eux en finissant les travaux de la route qui lie Zouérate à Tindouf.

    Ainsi, un an après l’ouverture du poste frontalier terrestre entre la Mauritanie et l’Algérie, l’on parle d’une voie ferrée dont l’objectif serait doper les échanges commerciaux et la circulations des personnes et des bien entre les deux pays.

    Tags : Algérie, Mauritanie, voie ferrée, Zouérate, Tindouf,

  • Mauritanie : Campagne d’abattage des chiens errants à Nouakchott

    Selon le site Ezzahra, la municipalité de Nouakchott mène campagne contre les chiens errants après qu’une jeune fille ait été tuée sur le coup à cause de chiens.

    La mère de la jeune fille avait demandé aux autorités de respecter leurs engagements d’éliminer les chiens en liberté, avant que la municipalité n’ait vidé la mission de Zeina, qui s’est terminée après que la municipalité a retiré le corps du chien à la famille de la victime, affirmant que ce chien en particulier était responsable du meurtre de la jeune fille, selon les enquêtes de la municipalité.

    Des tirs sporadiques pendant deux jours consécutifs ont déclenché la panique parmi les habitants du district de Tafraq Zin, avant qu’il ne devienne clair que c’était la campagne de la municipalité pour tuer les chiens errants.

    Tags : Mauritanie, Nouakchott, chiens errants,

  • Mauritanie : Sahara Media, une création de la DGED marocaine

    Dans un article paru le 22 avril 2013, le magazine Jeune Afrique exprimait son étonnement face aux agissements de deux sites mauritaniens : L’Agence Nouakchott d’information (ANI) et Sahara Media. Alors que les attentats terroristes et les enlèvements d’étrangers faisaient rage dans la région, les deux sites jouissaient de scoops qui avaient immédiatement suscité les soupçons sur l’origine de ces communiqués dont ils étaient les premiers destinataires. Selon The New York Times, ils sont devenus des chasseurs de scoops.

    Un an plus tard, en octobre 2014 plus précisément, un mystérieux hacker qui sévissait sous le pseudonyme de Chri Coleman apportait les réponses aux doutes et interrogations qui restaient suspendues dans les airs.

    Grâce aux correspondances confidentielles des services secrets marocains, nous avons appris que le directeur de Sahara Media, Abdallahi Ould Mohamedy, était en contact permanent avec Mourad El Ghoul, le chef de cabinet de Yassine Mansouri, directeur général de la DGED (Direction Générale d’Etude et Documentation), les services de renseignement extérieur du Royaume du Maroc. Il faisait partie des « relais médiatiques », selon le lexique utilisé par la DGED.

    Le Maroc a créé plusieurs agences de presse en Afrique en vue de relayer sa propagande médiatique sur le Sahara Occidental et l’Algérie. Parmi ces agences, l’Agence de Presse Africaine (APA) dont Ould Mohamedy était l’administrateur, selon les révélations de Coleman.

    Sachant qu’Abdallahi Ould Mohamedi, était un ancien correspondant de l’agence marocaine de presse MAP et qu’il dispose de bureaux à Dakar et à Casablanca et possède un studio de télévision ultramoderne à Nouakchott, il y a lieu de demander si Sahara Media n’est une créature de la DGED marocaine. Les indices qui poussent à cette déduction sont nombreux :

    -Selon le site mauritanien Al Bayane, entre 1986 et 2003, il travailla pour le quotidien arabophone édité à Londres, Al Sharq Al Awsat, dont les accointances avec le Maroc ont été dévoilées par Hicham Al Mandari, opposant marocain (ayant un lien de parenté avec le roi Mohammed VI) mystérieusement assassiné en 2004 en Espagne.

    -L’origine des matériaux avec lesquels il a fondé sa société

    – Son poste en tant qu’administrateur d’une agence marocaine basée à Dakar et dont le directeur est un marocain.

    – La fluidité des correspondances avec Mourad El Ghoul

    – Les séjours en Espagne et les Etats-Unis aux frais de la DGED dans le cadre d’une campagne médiatique contre le Front Polisario et l’Algérie.

    – Sahara Media a fait preuve de porte-parole du MUJAO, un mouvement terroriste créé par les marocains et dont les cibles sont uniquement algériennes et sahraouies.

    – Abdallahi, ajoute Al Bayane, peut être considéré comme l’un des espions les plus efficaces grâce à Sahara Média, entreprise financée par le Maroc et dont les employés ont profité de stages de formation au Maroc et dans les territoires occupés du Sahara Occidental. L’une des missions de cette pseudo agence sera la surveillance de près de tous les mouvemments du Front Polisario dans le nord de la Mauritanie, promouvoir les soi-disant opposants du Polisario, à l’instar du dénommé Parti Khat Chahid et Mustafa Sidi Mouloud, et lier le mouvement sahraoui à la mouvance terroriste et le trafic des drogues.

    Il y a lieu de rappeler que de nombreux observateurs, ont fait des remarques à propos du silence de la presse mauritanienne sur  tout ce qui a été dit sur Sahara Media. Mais c’est connu, en Mauritanie, il suffit de distribuer quelques milliers d’ouguiyas pour faire taire les voix les plus critiques.

    Tags : Mauritanie, Sahara Media, presse, terrorisme, Abdellahi Ould Mohamedy, ANI, médias, Maroc, lobbying,

  • Mauritanie : la police saisit une grosse quantité de drogue à Kobeni (vidéo)

    La police en service au niveau de la ville de Kobeni, relevant du Hodh Gharbi à l’Est du pays, a saisi une grosse quantité de drogue.

    Les trafiquants qui passaient pour des commerçants de l’aliment-bétail ont dissimulé à l’intérieur de chacun des 111 sacs de fourrage, un paquet de 4 kg de haschich.

    La quantité de drogue saisie est de 444 kg, soit presque une demi-tonne de cannabis.

    Tags : trafic, de drogue, Mauritanie, Maroc, haschich, cannabis, Sahel,

    Source: essahraa.net

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=g7PxIa1v0dI&w=560&h=315]
  • Mauritanie : Le directeur du site web « rapideinfo », victime d’un malaise

    Nous avons appris, avec tristesse, que M. Ahmed Ould Bettar, le directeur du site d’information « Rapide Info » a été hospitalisé et opéré avec succès d’un cathétérisme cardiaque.

    Jeudi 6 février, Ould Bettar, a ressenti un malaise pardi passé. Après avoir été examiné à l’Hôpital de l’Amitié d’Arafat, il a été transféré en urgence au Centre National des maladies cardiaques.

    Les examens avaient montré l’urgence de l’opérer d’un cathétérisme cardiaque.

    A cette occasion, les rédactions des médias Maghreb Online, Maroc Leaks et Diaspora Saharaui expriment leur solidarité avec leur confrère et lui souhaitent un prompt rétablissement.

    Tags : Mauritanie, Rapide Info, Ahmed Ould Bettar,

  • La Mauritanie reconnaissante à l’Algérie pour le transport des étudiants mauritaniens en Chine

    La Mauritanie a exprimé sa profonde reconnaissance à la République algérienne démocratique et populaire sœur pour avoir pris en charge le transport des étudiants mauritaniens résidant dans la province du Hubai en Chine Populaire.

    Elle a loué, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur rendu public dimanche après- midi et dont une copie est parvenue à l’Agence Mauritanienne d’Information, cette réaction positive qu’elle a perçue des autorités au niveau du ministère des affaires étrangères chinois et du bureau des affaires extérieures de la province du Hubai en République Populaire de Chine.

    Voici le texte intégral de ce communiqué :

    « Lorsqu’il a appris, à travers notre ambassade à Pékin, qu’il y a un avion affrété par les autorités algériennes pour rapatrier ses concitoyens, le ministre des affaires étrangères, de la coopération et des mauritaniens de l’extérieur, M. Ismail Ould Cheikh Ahmed a aussitôt contacté par téléphone son homologue algérien, M. Sabri Boukadoum à la suite duquel la République Algérienne démocratique et populaire sœur a décidé de prendre en charge le transport de nos étudiants résidant dans la province du Hubai en République Populaire de Chine, et dont quatre ont fait le choix de quitter Wuhan et deux d’y rester.

    Le ministère tient à exprimer sa profonde reconnaissance à ses frères en Algérie et se réjouit de la réactivité efficace et du traitement diligent de toutes les questions soumises par notre ambassade à Pékin aux fins d’évacuation de nos étudiants par les services du ministères chinois des affaires étrangères, notamment du bureau des Affaires étrangères de la région de Khouli en République Populaire de Chine.

    Agence Mauritanie d’Information, 2 fév 2020

    Tags : Algérie, Mauritanie, Chine, Maghreb, coronavirus,

  • Mauritanie : Economie- Bouamatou réhabilité

    Le premier Ministre, Isamel Ould Beda Ould Cheikh Sidiya, a remis vendredi soir une distinction à l’homme d’affaires mauritanien, Mohamed Ould Bouamattou, pour ses efforts d’investissement dans le pays.

    La distinction a été remise, en son nom, à l’homme d’affaires Aziz Ould El Mami dans le cadre d’une cérémonie grandiose qui a réuni tous les hommes d’affaires mauritaniens. Cette cérémonie officielle présidée par le premier Ministre mauritanien a été précédé par le retrait d’une plainte introduite contre lui par des Ongs manipulées par l’ancien régime.

    Déjà décoré pour ses services rendus à la Nation, en 2010, l’homme d’affaires Mohamed Ould Bouamattou, vivant depuis 2013 en exil, a opposé une farouche résistance à l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz qui n’avait pas ménagé l’instrumentalisation des institutions de la Justice et de l’Etat en général pour lui porter préjudice. Cela n’avait pas découragé l’homme d’affaires à continuer son combat contre le régime au péril de ses biens.

    Le régime de Mohamed Ould Abdelaziz n’avait ménagé ni les moyens de l’Etat, ni ses relations à l’extérieur dans son harcèlement de l’homme d’affaires qui lui était opposé.

    Malgré cette réhabilitation de l’ancien patron des patrons en Mauritanie, Mohamed Ould Bouamattou ne devrait revenir au pays qu’après l’annulation des poursuites judiciaires contre lui et un ensemble d’autres mauritaniens dont notamment Mohamed Ould Debagh et Limam Chaafi.

    Une autre poursuite au nom de l’Etat contre l’homme d’affaires via Interpol avait été rejetée par cette dernière pour ses motivations politiques flagrantes.

    Depuis son élection, le nouveau président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani s’est engagé dans une nouvelle dynamique de consensus politique pour régler les problèmes du pays et pour la mise en place d’un Etat de droit garantissant aux mauritaniens une réelle liberté.

    Un nouveau climat propice qui, rappelle-t-on, a déjà vu le retour au bercail, il y a quelques jours, de Ahmed Baba Ould Aziz, un autre homme d’affaires qui a eu maille à partir avec le régime Ould Abdelaziz.

    Source : L’Authentique, 28 déc 2019

    Tags : Mauritanie, Mohamed Ould Abdelaziz, Mohamed Ould Bouamatou, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani,

  • Mauritanie : La banque Bouamatou ouvre deux nouveaux sièges à Nouadhibou

    La Générale Banque de Mauritanie (GBM), propriété de l’homme d’affaires vivant en exil depuis des années, Mohamed Ould Bouamatou, a ouvert deux nouveaux sièges dans la capitale économique Nouadhibou.

    La Directrice Générale de la GBM Leila Bouamatou, fille de l’homme d’affaires Ould Bouamatou, a évoqué à l’occasion de la cérémonie d’inauguration desdits sièges, ce qu’elle a appelé « les dures, injustes et arbitraires mesures de tout genre» imposées à son institution , après les performances considérables réalisées par la banque avant 2012, lorsque la GBM a obtenu 30% des marchés du secteur halieutique au niveau de Nouadhibou.

    L’inauguration en question s’est déroulée en présence des staffs des deux nouveaux sièges de la banque au niveau de la capitale économique, des autorités administratives et municipales, des élus et des acteurs économiques des secteurs publics et privés.

    Le ministre des pêches et de l’économie maritime avait adressé quelques semaines auparavant, une lettre au Directeur Général de la Société Mauritanienne de Commercialisation du Poisson (CMSP), l’informant de la levée du département de l’embargo de traiter avec la GBM.

    Le ministre indique dans ledit courrier, avoir reçu, au cours d’une visite de travail et d’information effectuée à Nouadhibou, des plaintes d’acteurs du secteur de la pêche, relatives à ce qu’ils appellent des préjudices subis, consécutifs, selon leurs témoignages, à la décision de la SMCP leur interdisant de traiter avec la banque de Bouamatou.

    Centre Essahraa

    Tags : Mauritanie, Mohamed Ould Bouamatou, Banque Ould Bouamatou, Mohamed Ould Abdelaziz,

  • Mauritanie – Hussein Ould Ahmed: 40 ans-2 femmes, 6 enfants, 3 boulots, 1 sourire perpétuel sur les lèvres

    Hussein Ould Ahmed 40 ans, à la Socogim PS, en périphérie de Nouakchott; 2 femmes, 6 enfants, 3 boulots, 1 sourire perpétuel sur les lèvres :

    « Je suis laveur de voitures, gardien de quartier la nuit, et depuis un moment, je récupère les restes alimentaires que je trie, sèche et écrase pour les revendre en sac de 10 à 20 kg à des petits éleveurs.

    Je ne connais que le travail. Et pour mes enfants, particulièrement mes filles, je n’ai pas le droit de ne pas leur offrir de meilleures perspectives que celles que j’ai eues dans ma vie. L’école est donc primordiale à mes yeux. »

    L’une d’entre elle, première de sa classe, avait été présélectionnée pour une des écoles d’excellence de la capitale, Nouakchott, mais dans le système sans méritocratie qui prévaut, la chance ne lui a pas été accordée d’espérer faire franchir un palier social à sa famille. Ce qui est le but originel de ces écoles dites « d’excellence ». Un enfant issu des quartiers chics a bénéficié de sa place.

    – Tu souris tout le temps on dirait !

    – Kane, dis chaque jour Al Hamdoulilahi! Et souris à la vie! Les choses auraient pu être bien pires pour ma famille et moi. Je suis en bonne santé et j’ai la force de faire 3 jobs pour prendre soin d’eux. Pries pour moi juste que je continue à être en bonne santé. Le reste ce n’est que question de courage. Donc je souris. Et comment ne sourirais-je pas avec cet ange sublime à côté de moi Qu’Allah m’a donné comme fille ? Me repond-il en me montrant a coté sa Khadija regardant les images prises de son père et elle.
    – Inchallah tu auras cette santé le plus longtemps qu’Il lui plaira.

    Des sages, des endurant, et des lumières vivent à Nouakchott, et ces honneurs n’habitent pas forcément où on l’on croit.

    Chouounfr.fr, 10 jan 2020

    Tags : Mauritanie, travail, insolite, 

  • Mauritanie : passe d’armes entre frères présidents

    Ce ne sont pas les guirlandes lumineuses qui ont électrisé la fête nationale mauritanienne du jeudi 28 novembre. « Il n’y a pas eu de tentative de coup d’État », a dû rassurer, le samedi suivant, le ministre mauritanien de la Défense devant le Parlement. Pendant plusieurs jours, les rumeurs de révolution de palais ont tenu Nouakchott en haleine. L’absence remarquée du président sortant, Mohamed Ould Abdel Aziz (2008-2019), aux célébrations et défilés qui se tenaient dans son propre fief d’Akjoujt en a paru une illustration grandeur nature. Les limogeages, dans la foulée, du chef du Basep, le bataillon de la sécurité présidentielle, un fidèle d’Aziz, ont été lus comme des précautions d’urgence prises par le nouveau président élu en juin dernier, Mohamed Ould Ghazouani.

    Un vent de rumeurs

    « Les Mauritaniens ont déjà vécu quatre coups d’État, la perspective d’une réédition les tétanise », rappelle un observateur local. L’on évoque ici une initiative parlementaire de poursuites contre l’ancien président. L’on entend là qu’il serait en résidence surveillée. « Il y a toute sorte de rumeurs d’arrestations de militaires, d’interrogatoires, de mises en résidence surveillée… Cela n’existe pas. Ce sont de fausses rumeurs », insiste le président Ghazouani lui-même auprès du Point Afrique et du Monde, le 29 novembre. Et précise, à propos du remaniement de la garde présidentielle : « J’aurais dû faire ce changement avant. »

    La crise qui a éclaté sourdement entre les deux hommes en a surpris plus d’un. Amis de quarante ans, camarades de promotion, ils se sont liés à l’académie militaire de Meknès et ont depuis fait route main dans la main, inséparables. En août 2008, Mohamed Ould Ghazouani était déjà chef d’état-major de l’armée mauritanienne quand Mohamed Ould Abdel Aziz, qui dirigeait le Basep, a écarté du pouvoir le président civil Sidi Ould Cheikh Abdallahi, élu un an plus tôt. C’est Ghazouani qui a réorganisé l’armée mauritanienne, en créant les fameux groupes spéciaux d’intervention, les GSI, des unités mobiles quadrillant le territoire désertique pour combattre les infiltrations djihadistes. Le pays, grand comme deux fois la France, n’a plus connu d’attaque terroriste depuis 2011, alors que toute la région sahélienne a basculé dans la violence. En octobre 2018, à quelques mois de l’expiration de son deuxième et ultime mandat, Aziz décide de nommer son frère d’armes ministre de la Défense : la rampe de lancement idéale pour une transition constitutionnelle.

    Homme de pouvoir, sanguin et impulsif, Mohamed Ould Abdel Aziz a longtemps donné l’impression de ne pas vouloir lâcher les rênes, même si la Constitution lui interdisait de se représenter. Jusqu’au bout, ses partisans l’ont exhorté à briguer un troisième mandat, que ses opposants tenaient pour acquis. Lors de la fête nationale de 2018, Aziz affirmait : « Si je ne peux pas me représenter au 3e mandat, je peux me représenter après », et l’on avait alors cru voir en Ghazouani un intérimaire aux ordres, sur le modèle du duo russe Medvedev-Poutine. Un an plus tard, Ghazouani lui fait clairement savoir qu’il ne sera pas une doublure. La rupture est consommée entre les deux frères généraux.

    Démenti

    Il n’y a pas eu de tentative de coup d’État, mais il y a bien eu la passation très tendue de la réalité d’un pouvoir que l’ex-président ne semblait pas décidé à abandonner. Certes, « il ne s’est rien passé d’extraordinaire, tout s’est joué dans le cadre démocratique et constitutionnel », souligne le Premier ministre Ismail Ould Bedde Ould Cheikh Sidiya, un fidèle de Ghazouani. Mais le président sortant conservait encore au sein de l’armée, de l’État et surtout de l’Union pour la République (UPR), le parti qu’il a fondé en 2009, une influence confinant à la puissance. Rentré le 17 novembre pour la fête nationale après trois mois passés à l’étranger, Mohamed Ould Abdel Aziz n’entendait pas rester spectateur de la vie politique de son pays. Le 20 novembre, il préside au siège de l’UPR une réunion de son comité directeur qui publie un communiqué faisant de lui « la référence » du mouvement. Une qualification qui lui permettrait d’avoir une influence décisive sur le parti présidentiel et au Parlement, où celui-ci dispose de la majorité absolue. Certains membres du comité, proche du nouveau président, quittent la séance.

    Informé de son résultat, Ghazouani n’avait pas été prévenu de la tenue de cette réunion. Mais cet homme de consensus et de dialogue cherche d’abord l’apaisement. Le 22 novembre, après la prière du vendredi, il se rend pour un long entretien chez son prédécesseur. Il lui indique que la référence du parti au pouvoir ne peut être que le président en exercice, Aziz lui rétorque qu’il ne saurait abandonner son rôle au sein du parti. Le lendemain, la troupe des députés UPR est sommée d’arbitrer. Aziz, qui garde d’importants relais au sein de l’armée et de l’État, a des raisons d’être confiant : tous lui doivent leur fauteuil.

    « Mais les Mauritaniens ne reconnaissent qu’un seul chef, celui qui tient la réalité du pouvoir », note un proche du nouveau président. Le 23 novembre, 88 des 102 députés de l’UPR désignent Ghazouani comme sa référence unique. « Le président Mohamed Ould Abdel Aziz est un président qui a marqué l’histoire », explique alors le président du parti, Habib Brahim Diah. Les jours suivants, la plupart de ceux qui n’avaient d’abord pas signé en sa faveur se rallient à Ghazouani. Yahya Ould Hademine, l’ex-Premier ministre, et Moctar Ould Diay, l’ex-ministre des Finances, deux des plus fidèles grognards d’Aziz, désertent celui-ci. La tentative de reconquête d’Aziz a fait long feu. Il a perdu la main politique et, avec les limogeages au sommet de la Basep, ses meilleures cartes sécuritaires.

    Grande fermeté

    Débarrassé d’une influence encombrante, son ancien homme de l’ombre tient le pouvoir sans partage. Écarté avec ménagement mais fermeté, Aziz reste muet de dépit. Il vit son second échec en quelques jours : briguant le poste prestigieux de médiateur conjoint pour les Nations unies et l’Union africaine en Libye, ses espoirs étaient si bons qu’il avait pris des cours d’anglais. Mais l’on apprenait, peu avant son retour à Nouakchott, que sa candidature avait été rejetée. Derrière les rideaux toujours tirés de son vaste palais, Ghazouani a la victoire discrète et ordonne de ne pas accabler Aziz. Le vendredi 29 novembre, une semaine après s’être rendu pour parlementer au domicile du frondeur, le nouveau raïs recevait un de ses proches parents venu intercéder avant la prière solennelle.

    Issu d’une prestigieuse lignée maraboutique, Ghazouani prêche le dialogue et l’ouverture et c’est la voie qu’il semble suivre avec son ancien ami. Tout en consolidant prudemment son pouvoir par des remaniements ciblés. Muré dans le silence, Aziz, qui conserve des relais dans la gendarmerie, la police et l’armée de l’air, pourrait-il se laisser à nouveau emporter par son ambition ? Le drame qui vient de se jouer aura également révélé les profondes nuances de caractère des deux généraux dont on disait qu’ils étaient comme « boubou blanc et blanc boubou ». Succédant au guerrier Aziz, le marabout Ghazouani, qui louait lors de la fête nationale aussi bien « le fusil et l’épée, la foi et la plume », le concède prudemment. « Je ne cache pas qu’il existe un décalage entre nos visions et nos appréciations d’une situation donnée, mais je pense que c’est l’environnement politique qui lui a donné plus d’importance qu’elle n’en a réellement. » Si le nouveau président vient de prouver sa différence et son indépendance, il devrait rejoindre l’ancien dans son projet de deuxième mandat comme l’appelle déjà de ses vœux son ministre de l’Économie et de l’Industrie : « C’est avec le temps et la stabilité que nous pourrons mener à bien la vision ambitieuse qui est celle de ce gouvernement. » La campagne 2024 verra-t-elle s’affronter au grand jour les deux hommes qui se disaient frères ?

    Mushahide, 9 jan 2020

    Tags : Mauritanie, Mohamed Ould Abdelaziz, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, UPR,