Auteur/autrice : mahembarec

  • Lutte antiterroriste : Comment le Maroc a dupé ses alliés occidentaux

    Avec la fin de la Guerre Froide, le Maroc a perdu un de ses principaux atouts pour attirer le soutien de l’Occident dans la question du Sahara Occidental : La lutte contre l’expansion du socialisme. Grâce à cela, la France, les Etats-Unis et les monarchies bananières du Golfe Persique, versaient sans compter dans les caisses de l’armée marocaine qui se livrait à des combats acharnés contre les guérilleros sahraouis. A cette époque-là, le roi Hassan II n’hésitait pas à crier qu’il y avait des combattants cubains et vietnamiens parmi les rangs des maquisards sahraouis. Pour renforcer ses liens avec les prétendues démocraties occidentales, le Maroc envoyait, régulièrement, ses soldats combattre à côté de ceux de l’OTAN en Afrique, en Irak et ailleurs. « Vous voulez empêcher l’influence soviétique d’envahir le continent noir, je suis votre homme pour la réussite de cette entreprise », ressassait sans cesse l’ancien despote marocain. Mobutu et certains autres dirigeants africains, imposés à leurs peuples par l’Occident, disaient pareil.

    Cependant, cette situation a changé avec la chute de l’Empire Soviétique. Le grand loup du communisme n’existe plus laissant lieu à une nouvelle configuration dans laquelle le Maroc doit se positionner en vue de garder le soutien de ses alliés occidentaux contre les droits légitimes du peuple sahraoui. Cette nouvelle configuration est caractérisée par la création d’un nouvel ennemi. Avec l’aide de ses anciens protégés des monarchies des pétrodollars, en vue de garder sa mainmise sur les ressources pétrolières, l’OTAN a créé la menace terroriste.

    Dès l’annonce de la fin de la Guerre Froide, les Etats-Unis ont décidé qu’il est temps de mettre fin au conflit du Sahara Occidental. C’est ainsi que l’ONU a imposé un cessez-le en 1991 proclamant le droit à l’autodétermination comme seule issue à ce long contentieux.

    Acculé par cette nouvelle donnée qui lui ôtait sa carte maîtresse, Hassan II qui ne pouvait plus vendre de l’anticommunisme et par le désir de léguer à son fils une monarchie stable accepta le cessez-le-feu proclamé par l’ONU au Sahara Occidental en 1991. Au même temps qu’il libérait les prisonniers politiques sahraouis, il décréta une amnistie générale en faveur des survivants du mouroir de Tazmamart et des centaines de détenus politiques qui croupissaient dans ses geôles.

    Pour s’assurer l’éternité de sa monarchie, rien de mieux qu’une opération de maquillage pour relooker un pouvoir fondé sur le sang et le crime. Ainsi, les centaines de détenus politiques purent, à la faveur de cette opération, recouvrer leur liberté et obtenir des réparations financières symboliques pour les tortures et les privations infligées par le roi le plus sanguinaire de l’histoire du Maroc.

    Les rentes provenant de l’Occident se tarissaient sans cesse puisque le danger communiste qui « menaçait » l’Afrique a disparu inexorablement.

    Ainsi, du jour au lendemain, les autorités marocaines se sont retrouvés dos au mur face à la légalité internationale et sans plus rien à vendre aux alliés occidentaux. La seule voie se trouvant devant eux était de participer au jeu de la menace antiterroriste. Sans foi ni loi, les responsables marocains, dirigés par un roi affaibli par la maladie et le goût des loisirs, n’ont pas hésité à manipuler leurs citoyens en vue de les pousser à commettre des attentats terroristes.

    Leur premier objectif a été l’Espagne, pays qui aux yeux de l’ONU est considéré comme puissante administrante du territoire sahraoui et dont le président José María Aznar a donné des fils à tordre à la monarchie marocaine en raison de sa ferme position de défense du droit à l’autodétermination. Son parti, le Parti Populaire, était censé gagner les élections pour la troisième fois consécutive. L’attentat visant les trains de Madrid le 11 mars 2004 a bouleversé la donne. Avec une majorité assez confortable, les socialistes ont pris les rennes du pouvoir en Espagne. L’écrasante majorité des auteurs de cet acte criminel était des marocains et les services secrets marocains ont été pointé du doigt par un large secteur de l’opinion publique espagnole.

    Le succès récolté après ces attentats était énorme. Du jour au lendemain, le gouvernement espagnol a opéré un revirement de 180 degrés dans sa politique vis-à-vis de son ancienne colonie. De fervent défenseur du référendum, l’Espagne est passé à être le premier défenseur d’une solution basée sur une autonomie au sein du Royaume du Maroc. Depuis, les socialistes sont devenus des ambassadeurs de la « cause marocaine ».

    Grâce au soutien inconditionnel d’une France guidée toujours par ses ambitions en Afrique, le Maroc obtiendra un « statu avancé » auprès de l’Union Européenne et poursuivra son action dans l’art de gagner sans mérite des aides économiques substantielles sans se soucier de ces actes criminels ni de ses violations quotidiennes des droits de l’homme.

    La montée de plus en plus reconnue de l’Algérie en tant que puissance régionale après son succès dans la lutte contre le terrorisme a suscité les craintes des voisins de l’Est. Pour le pouvoir marocain, ce positionnement algérien est synonyme d’indépendance du Sahara Occidental, une question considérée comme vitale pour la monarchie marocaine.

    Face à cette indéniable réalité, les autorités marocaines ont poussé des milliers de salafistes marocains à rejoindre l’État Islamique en Irak et en Syrie au même temps qu¡ils multipliaient les annonces de démantèlement de cellules terroristes présumées.

    Concluant que les annonces accompagnés de fortes opérations médiatiques et de communiqués triomphalistes n’ont pas contribué à pencher la balance diplomatique en faveur du Maroc dans son ambitionne de raffermir sa colonisation du territoire sahraoui riches en ressources naturelles, les décideurs marocains sont passés à la vitesse supérieure en frappant au cœur de cet Europe qui, en échange des accords commerciaux bilatéraux, tente de leur imposer un agenda démocratique dont ils ne veulent pas. C’est ainsi qu’arrivèrent les attentats de Paris, Bruxelles, Barcelone en 2015, 2016 et 2017.

    Mohamed Dihani, un prisonnier politique sahraoui a eu l’occasion de connaître certaines des méthodes préconisées par les services de la DST marocaine en vue de pousser leurs concitoyens à commettre des attentats terroristes. Dans ce but, des membres du clergé salafiste agissent de l’intérieur de la prison de Salé-2, devenue le premier usine de fabrication de terroristes marocains.

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, terrorisme, menace terroriste, guerre froide, Mohammed VI, Hassan II,

  • Maroc : Des centaines de ressortissants toujours bloqués à l’étrangers

    Les ressortissants marocains bloqués à l’étranger, appellent à une intervention royale pour leur rapatriement au Maroc. Même si les autorités consulaires du royaume disent prendre des mesures pour assurer cette opération, ces Marocains annoncent des sit-in devant les ambassades et consulats du royaume, à travers le monde, ce 11 mai. Les Marocains coincés à l’étranger à cause du covid-19 n’en peuvent plus de vivre loin de leur pays, malgré toutes les mesures prises pour pouvoir rentrer au Maroc.

    Les 22 000 Marocains bloqués à l’étranger, ont décidé de se faire entendre. Pour obliger le gouvernement à trouver une solution, ils appellent à des sit-in ce 11 mai, devant les ambassades et consulats du Maroc, à travers le monde. L’objectif de ce mouvement d’humeur est d’appeler le roi à la rescousse, pour leur rapatriement, parce que ne faisant plus confiance au ministère des Affaires Étrangères.

    Le communiqué, qui rappelle que les sit-in sont programmés pour le 11 mai à partir de 13 h, précise que c’est en désespoir de cause que ces Marocains bloqués à l’étranger, ont décidé d’organiser ce sit-in. À travers cette manifestation, ils interpellent le parlement en tant qu’institution de contrôle de l’action gouvernementale, à exercer ses prérogatives pour exiger de l’exécutif leur rapatriement, en plus de solliciter l’intervention royale. Ils se disent abandonnés par le gouvernement qui a été incapable de les rapatrier depuis des mois.

    Mohamed Basri, l’ambassadeur Directeur des Affaires consulaires et sociales, a déclaré, dans une interview accordée à Radio 2M, que les dispositions sont en train d’être prises pour organiser et réussir le rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger. Pour l’ambassadeur, le rapatriement rime avec la réussite du pari de la sécurité sanitaire des Marocains rapatriés et résidents, surtout dans le contexte de la pandémie du coronavirus. Le rapatriement de ces compatriotes est une préoccupation pour le gouvernement du royaume, a insisté Mohamed Basri.

    La Nation, 9 mai 2020

    Tags : Maroc, covid-19, coronavirus, pandémie,

  • Maroc-Algérie : La subtile réponse d’Alger à Rabat

    L’annonce de la mise en place d’un hôpital de campagne au profit du peuple sahraoui intervient alors que le Maroc poursuit ses attaques frontales contre l’Algérie. Dernière en date, celle du chef de la diplomatie marocaine qui accuse l’Algérie de mobiliser ses ressources pour alimenter « le séparatisme » plutôt que d’améliorer la situation « précaire » de sa population. Aucune réaction officielle à cette attaque mais une subtile démonstration des ressources pouvant être mobilisées.
    Nawal Imès – Alger (Le Soir) – Pas de crise diplomatique publiquement assumée mais une multiplication d’attaques en règle de la partie marocaine. Lorsque ce ne sont pas les médias marocains qui trouvent des prétextes pour critiquer de manière acerbe l’Algérie, c’est le ministre des Affaires étrangères qui s’en charge.
    Profitant du sommet du groupe de contact du mouvement des non-alignés tenu en visioconférence, la semaine dernière, le chef de la diplomatie marocaine a évoqué l’Algérie sans la citer nommément, affirmant qu’un « pays voisin » qui, « malgré les circonstances actuelles exceptionnelles », s’obstine à « alimenter le séparatisme, en violation des principes fondateurs du mouvement des non-alignés». Et d’ajouter : «Ce pays, au lieu d’utiliser ses ressources pour améliorer la situation précaire de sa population dans le contexte de la pandémie de Covid-19, les détourne pour alimenter la déstabilisation régionale». Quelques jours plus tard, le commandement de l’armée faisait savoir que « dans le cadre du raffermissement des efforts de solidarité et de la promotion des relations humaines et fraternelles entre les deux peuples algérien et sahraoui, notamment à l’ombre de la situation sanitaire actuelle relative à la propagation de l’épidémie de coronavirus, le Haut Commandement de l’Armée nationale populaire a chargé les services de la santé militaire de mettre à la disposition du peuple sahraoui un hôpital de campagne afin d’assurer toutes les prestations et l’assistance médicale nécessaires tout au long de la pandémie que connaissent actuellement l’ensemble des pays du monde ».
    Dans ce même communiqué, il a été rappelé que « l’Algérie avait envoyé au peuple sahraoui, le 30 avril 2020, des aides humanitaires composées de produits alimentaires et d’équipements pharmaceutiques acheminées par des avions militaires depuis la base aérienne de Boufarik ». Il s’agit là d’une subtile mise au point au voisin qui émet des doutes sur la capacité de l’Algérie à couvrir les besoins de sa population, selon les dires du ministre marocain des Affaires étrangères. Une attaque en règle après que Abdelmadjid Tebboune eut lancé, au cours du même sommet, « un appel au Conseil de sécurité des Nations-Unies pour se réunir, dans les plus brefs délais, et adopter une résolution appelant solennellement à l’arrêt immédiat de toutes les hostilités à travers le monde, notamment en Libye, sans omettre les territoires occupés en Palestine et au Sahara Occidental ». Le président de la République ne faisait que rappeler une position de principe de l’Algérie.
    Dans son discours d’investiture, le président de la République avait pourtant insisté sur le fait que la question sahraouie était une affaire de «décolonisation» qui doit trouver un règlement dans le cadre des Nations-Unies et de l’Union africaine ,et qu’elle ne devait pas « envenimer les relations avec les frères marocains», tout en ajoutant que «l’Algérie œuvrera à préserver le bon voisinage et raffermir ses relations fraternelles avec les pays du Maghreb». Un message qui n’a visiblement pas trouvé écho auprès des voisins marocains.
    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, covid-19, coronavirus, pandémie, réfugiés sahraouis,
  • II Guerre Mondiale : l’autre débarquement

    La mémoire collective française oublie trop souvent de mentionner qu’il y a eu un deuxième débarquement ayant contribué à libérer la France. C’est celui qui s’est fait par le sud.

    Du 17 au 25 août des forces militaires françaises reprennent la Provence.
    Elles progresseront vers le nord pour faire jonction dans l’est avec les armées alliées en provenance de Normandie.

    Au départ, les armées qui débarquèrent à Toulon étaient essentiellement composées d’unités de spahis « Algériens » et de tirailleurs  » Sénégalais ».
    Fin août quand la libération de la France est acquise, le bras droit d’Einsenhower, le chef d’état major des forces alliées fait passer une note confidentielle à l’état major français

     » il est souhaitable que la 2ème division blindée soit constituée de soldats Blancs ».

    En clair il n’est pas question que des Indigènes soient associés aux défilés militaires officiels des villes de France qui vont être libérées sur toute la partie est du pays.

    La libération, oui, mais par des armées où la ségrégation raciale doit être la règle.

    De Gaulle s’exécute de bonne grâce.

    Officiellement 3600 tirailleurs Arabes Noirs et Malgaches sont retirés du front et cantonnés dans des camps militaires des villes du Sud.

    Dans les faits il s’agit plutôt de 15000 Indigènes qui sont relégués du devant de la scène pour être invisibilisés de la grande campagne militaire de libération de la France.

    Aujourd’hui, ils sont toujours les grands oubliés du débarquement de Provence.

    Mais les quelques rares tirailleurs sénégalais encore vivants eux se souviennent de tout comme si c’était hier.

    Issa Cissé témoigne que quand fin novembre, le rapatriement des tirailleurs en Afrique est ordonné, les Indigènes protestent. Ils n’ont pas reçu leur solde.

    Une fois à Thiaroye ils refusent à nouveau d’être démobilisés dans leur région d’origine n’ayant toujours pas reçu leur solde d’ancien combattant.
    La France règlera le problème par un massacre. Celui de Thiaroye.
    Bilan plus de 300 exécutions de tirailleurs . Les corps sont enterrés à la va vite dans la banlieue de Thiaroye, sans comptabilité ni identification.

    Il ne s’agit que de corps noirs.

    Des survivants sont condamnés à de lourdes peines de prison pour rébellion.

    La répression doit servir à rétablir l’ordre colonial après la libération.
    Thiaroye annonce les massacres de masse de Sétif et Guelma du 8 mai 1945.
    La liberté c’est pour les Blancs par pour les Indigènes.

    En 1960 la France passe de la répression armée à la discrimation économique et cristallise les pensions de guerre des tirailleurs.

    Il n’est pas question d’indexer des pensions Indigènes sur le cours de la vie, même africaine.

    Résultat un tirailleur comme Issa Cissé, touche 334 € tous les 6 mois en guise de pension de guerre.

    Aujourd’hui la vindicte coloniale se poursuit contre les descendants de tirailleurs vivant en France.

    L’état français surveille de très près les gens du 93, les habitants des quartiers, les Noirs les Arabes, les Indigénistes les Islamistes, les racistes anti- blancs… Autant de candidats à la sécéssion d’avec la République, accusés d’en avoir après cette France qui a pourtant été si généreuse envers leurs parents.

    Ahmad Nougbo

    Source

    Tags : Afrique, colonialisme, goummiers, tirailleurs sénégalais, deuxième guerre mondiale, débarquement des alliés,

  • Salé-2: la prison à fabriquer des terroristes

    Il s’agit dun sujet qui est un tabou au Maroc. Le seul journaliste qui a osé en parler, Rachid Nini, l’a payé avec une année de prison ferme.

    Dans une nouvelle vidéo, le prisonnier politique sahraoui Mohamed Dihani, dévoile les méthodes utilisées par la DST pour fabriquer des terroristes. Le but de cette opération est double :

    – Vendre une prétendue efficacité des services de sécurité marocains

    – Envoyer un message d’intimidation aux pays occidentaux en vue de se présenter comme leur protecteur.

    – Diaboliser les sahraouis, en les présentant comme une menace potentielle contre les intérêts de l’Occident.

    Dans ce but, les autorités marocaines annoncent, périodiquement, des démantèlements de cellules supposées avoir commis ou ayant l’intention de commettre des attentats. Des annonces qui ont été précédées d’un minutieux travail visant à leur créer le terrain propice. L’essentiel du travail se déroule dans la prison de Salé-2 où se trouvent les principaux condamnés pour des accusations liées au terrorisme et au trafic de drogue. Le rôle principal retombera sur un salafiste qui agit sous les auspices d’un officier de la DST.

    M. Dihani cite plusieurs noms de Cheikhs salafistes qui ont participé dans ces opérations téléguidées : Hassan Khattab, El Haddouchi, Hassan El Kettani, Chadhli, Mohamed Jok, et d’autres.

    Modus operandi

    A l’intérieur de la prison, les candidats sont choisis selon les critères suivants :

    – Etre jeune, ignorant et avoir une peine courte (2 ou 3 ans)
    – Etre le fils d’une famille pauvre qui n’aura pas le moyens de se battre pour le libérer ou faire de bruit.

    Dès son arrivée en prison, le candidat qui nous appellerons « Kader » est mis dans une cellule avec un groupe choisi. Parmi le groupe, un érudit du salafisme que nous appellerons le « Cheikh ». Le discours de ce dernier est bienvenu. Ses paroles de foi sont considérés comme une force morale pour résister à l’épreuve de la détention. Le Cheikh agit sous les ordres d’un officier de la DST qui se trouve parmi le personnel qui dirige la prison.

    Kader vient d’être arrêté pour un crime banal. Souvent, trafic de drogue ou vol. Il n’est pas pratiquant et n’a jamais entendu parler de religion. Il porte un jeans et se coiffe comme Mike Tyson.

    Dans cette étrange ambiance, le Cheikh l’invite à écouter les paroles du Seigneur. Quelques jours après, lui apporte une tenue traditionnelle, un boubou, et des sandales pour se débarrasser des bottes. Il a droit même à des petits parfums de fabrication locale.

    Kader remarque que le Cheikh jouit de nombreux privilèges. Sa parole est respectée dans la prison et ses désirs sont des ordres. Il s’accroche à lui. Dans la prison, ces Cheikhs sont les seuls à avoir droit à une chambre pour recevoir la visiste de leurs femmes et leur faire l’amour.

    Pour avoir droit à des visites familiales régulières, Kader doit offrir un cadeau à ses geôliers, mais il n’a pas les moyens. Le problème est vite résolu, grâce à l’intervention divine du Cheikh. Ce dernier le lui apporte. Kader se dit « qu’est-ce que je serai sans l’aide du Cheikh? ». Ses services rendus sont innombrables, au même temps qu’il donne des précieux cours quotidiens de fiqh (endoctrinement religieux).

    De leur part, les autorités de la prison ont fait comprendre aux prisonniers que ceux qui deviendront les disciples du Cheikh auront droit à un traitement spécial. Celui qui s’y oppose recevra une cruelle punition.La soumission au Cheikh devient leur seul salut.

    Kader vient de recevoir de son Cheikh un précieux cadeau : un téléphone portable et une puce avec des enregistrements du Coran. Il est content, écouter les versicules du livre sacré contribuera à alléger ses peines et lui assurera le bonheur dans la vie de l’au-delà, celle du paradis entouré de belles sirènes à sa merci.

    Plus tard, il recevra des vidéos des enregistrements des grands Faqihs de l’Arabie Saoudite connus pour leur discours religieux attrayant et influent, des vidéos des musulmans sunnites massacrés par des chiites…

    La troisième et dernière phase est de lui inculquer le souhait de se venger des criminels qui assassinent « ses frères musulmans » (Etats-Unis, France, Belgique, chrétiens, juifs, les régimes considérés despotiques et infidèles…). Parfois, ils sont tellement chargés qu’ils expriment au Cheikh leur souhait de rejoindre le Jihad en Irak, en Syrie ou ailleurs. Leur gourou prendra le soin d’en informer ses contacts de la DST.

    L’effet des discours du Cheikh est perceptible. Au bout de quelques jours, ses « élèves » portent des vêtements traditionnels et laisse pousser la barbe.

    Le Cheikh leur apporte des puces contenant, à leur insu, des adresses de sites pour apprendre à fabriquer des bombes artisanales, des vidéos d’Al Qaïda contenant des scènes violentes, d’éventuelles crimes commis contre des sunnitess, viols, des vidéos critiquant certains régimes dont celui du roi du Maroc, Mohammed VI. Ce dernier est qualifié de « kafir » (infidèle) tout en véhiculant l’idée de la légitimité de le combattre.

    D’autres enregistrements suivront : des grands Faqihs de l’Arabie Saoudite connu pour leur discours religieux attrayant, des vidéos des musulmans massacrés. La troisième et dernière phase est de lui inculquer la souhait de se venger des criminels qui assassinent « ses frères musulmans » (Etats-Unis, France, France, Belgique, chrétiens, juifs, les régimes considérés despotiques et hérétiques…). Parfois, ils sont tellement chargés qu’ils expriment au Cheikh leur souhait de rejoindre le Jihad en Irak, en Syrie ou ailleurs. Son gourou prendra le soin d’en informer ses contacts de la DST.

    L’effet du travail du Cheikh est perceptible. Au bout de quelques jours, ses « élèves » portent des vêtements traditionnels et laisse pousser la barbe. A sa sortie, Kader a été remoldé. A cause de son niveau intellectuel, son cerveau a été lavé de telle façon qu’il se croit dans le devoir de faire de nouveau adeptes en les conduisant sur le chemin du salut. Il veut transmettre son expérience avec la foi, apporter son grain de sel dans l’édification du sentier vers le paradis éternel. Il se fait entourer d’amis, de parents, de gens intéressés par son discours. Il maintient des contacrs réguliers avec eux. Tout cela sous l’œil attentif de la DST. Lorsqu’il aura un petit cercle, il ira en prison avec ses amis accusé d’avoir créé une cellule terroriste.

    Lors des interrogatoires musclés visant à obtenir des aveux forcés, les victimes sont parfois confrontés au Cheikh pour les pousser à reconnaître les faits qui leur sont imputés. « Craignez Dieu et avouez !, leur disait-il. Aurais-tu oublié le jour où nous disions ceci, cela… ? ».

    Des centaines d’âmes innocentes se sont retrouvées dans la situation de Kader. Parmi eux, le jeune avec un cercle dans la photo ci-jointe. Sa manipulation l’a poussé, en compagnie de deux autres, à égorger deux touristes scandinaves dans la région de Marrakech. Dihani l’a connu en prison lors du processus de son lavage de cerveau.

  • Détenus d’Al Hoceima: A.I. épingle le Maroc

    Ces détenus d’opinion, victimes de sévices et de tortures innommables, risquent aujourd’hui de mourir du coronavirus à cause des conditions « spéciales » de leur détention.

    Il n’y a que la vérité qui blesse, dit le vieil adage. Le fait que les autorités marocaines aient pris la mouche aussi promptement à la suite d’un communiqué d’Amnesty Internationale relatif aux détenus dits d’Al Hoceima, et appelant à leur libération immédiate et sans conditions, montre bien que celles-ci ont très certainement pas mal de choses à se reprocher. Le communiqué de cette ONG humanitaire le confirme du reste. La vie de ces détenus, en effet, est volontairement mise en danger par les autorités pénitentiaires de sa majesté Mohamed VI. La promiscuité et les conditions d’hygiène lamentables rendent ces détenus particulièrement sensibles et vulnérables à l’épidémie de coronavirus. Il semble bien que nous soyons en face de tentatives d’homicides. Ces crimes prémédités paraissent « logiques » après coup, quand on se remémore dans quelle situation délicate le hirak, mené par Nacer Ezzefzafi, a placé le Makhzen.

    Dans le même ordre d’idées, nous apprenons par ailleurs que Reporters sans frontières (RSF) a appelé jeudi les autorités marocaines à sanctionner des policiers pour « leur comportement inacceptable » après l’agression d’une équipe de télévision locale en reportage dans la région de Rabat.
    « La crise sanitaire ne doit pas être une occasion pour s’en prendre directement aux journalistes qui tentent de faire leur travail », a ainsi affirmé Souhaieb Khayati, directeur du bureau Afrique du Nord de RSF dans un communiqué.

    Les deux reporters de la chaîne Tamazigh TV tournaient un reportage dans un marché local à Tiflet, une ville proche de la capitale, quand «les policiers ont cherché à les intimider», selon ce communiqué. La journaliste Souad Wasef a été giflée par deux fois et poussée par terre par le commandant de la police locale. Le cameraman, Mohamed Bouljihel, a quant à lui été blessé au bras en essayant d’empêcher les forces de l’ordre de confisquer sa caméra, selon la même source.

    Tags : Maroc, Al Hoceima, prison, Hirak, Rif,

  • Solution politique mutuellement acceptable et autodétermination sont deux concepts incompatibles (diplomate)

    Selon le représentant du Front Polisario auprès des Nations Unies, le Dr Sidi Mohamed Omar, la solution politique mutuellement acceptable n’est pas compatible avec le concept d’autodétermination.

    « Nous sommes tous d’accord que les négociations sont essentielles. Mais lorsque le Conseil appelle les parties à trouver une solution politique mutuellement acceptable, cela n’est pas compatible avec le concept d’autodétermination » a-t-il affirmé dans un entretien accordée au site Junge Welt » précisant que « cette approche contradictoire est en fait la raison de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons actuellement ».

    Questionné sur la situation des négociations, le Dr Omar a affirmé que le peuple sahraoui n’a plus aucune confiance en l’ONU à un moment où son processus est complètement paralysé. « Cette situation est aggravée par le fait que l’ONU et la communauté internationale dans son ensemble ne font rien pour faire avancer les choses », a-t-il ajouté.

    Pour le diplomate sahraoui, « l’option préférée du Maroc est celle de gagner du temps, dans l’espoir que la communauté internationale accepte et reconnaisse son occupation illégale et l’annexion des autres parties du Sahara occidental ». « Mais même si certains ont accepté le statu quo comme excuse pour ne rien faire, les Sahraouis et le Front Polisario ne l’accepteront jamais » a-t-il indiqué.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, autodétermination, conseil de sécurité, ONU, solution mutuellement acceptable,

  • Maroc : L’histoire du « nif » algérien qui a fait le tour des prisons marocaines

    Parmi les histoires racontées par le prisonnier politique sahraoui, Mohamed Dihani (voir vidéo), se trouve celle d’Ahmed El Mayloudi, un citoyen qui, selon ses propres déclarations, appartient à une famille connue en Algérie. Un simple citoyen algérien qui a quitté son pays natale après avoir été poursuivi en justice pour des simples faits de contrebande de produits alimentaires. En arrivant au Maroc, il a demandé l’asile politique.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=Gto0RjDtwck&w=560&h=315]

    Selon M. Dihani, « pour le Makhzen, trouver un algérien pareil était une occasion d’or » pour solder ses comptes avec le pays voisin. « Il a été livré à la Brigade Nationale de Lemaarif où on lui a confectionné un dossier comme s’il était Ben Laden ou Aboubakr El Baghdadi. Ils allaient le présenter comme l’homme qui allait détruire la planète toute entière », affirme-t-il.

    Il a été présenté au juge Abdelkader Chentouf, un dangereux voyou originaire de Tanger, qui lui a dit : « Tu vas aller te reposer dans une prison dans des conditions semblables à celles d’un hôtel  et dans une vingtaine de jours tu sortiras avec tes documents de réfugié politique».

    Il a été conduit à la prison de Salé-2. Il était très gentil et poli. Après 20 jours, il a été convoqué pour lui demander de patienter encore un petit peu. Deux jours après, il a reçu toute une série de graves accusations dont la planification d’attentats terroristes téléguidés par des parties étrangères, en allusion à l’Algérie. L’accusation a été suivie par une ample campagne médiatique relayée par la presse marocaine.

    Face à cette situation, il a décidé de mener une grève de la faim. Après environ 20 jours de grève, il a reçu la visite de membres des services de sécurité marocains pour le conduire auprès du magistrat d’instruction dénommé Chentoufi. « Ils étaient conscients qu’il allait leur créer des problèmes ». Le juge lui a amené de la nourriture et l’a convaincu qu’il allait sortir de prison le lendemain.

    Après avoir passé quelques jours en prison, il a été de nouveau convoqué. Fou de joie, il a dit au revoir à ces compagnons de cellule convaincu qu’il allait être libéré. « Il était beaucoup trop naïf ». Il a été conduit au tribunal. Quelques heures après, il était de retour en prison dans un état avancé de choc. Il avait écopé d’une peine de 20 ans de prison ferme.

    Le choc était si fort qu’en prison, il a arrêté de manger et de boire. A cause de sa consistance physique faible, après 15 jours de grève de la faim, il a commencé à vomir du sang et aux toilettes, il y avait du sang dans ses selles.

    Face à une telle situation, ses compagnons de cellule lui ont conseillé d’accepter son destin et arrêter la grève de la faim et qu’ils vont essayer de contacter des ONG humanitaires pour l’aider. Sa réponse a été : « Vous, les marocains, vous avez été allaités avec du lait. Nous, avec du nif (l’orgueil). Jamais je n’accepterai 20 ans de prison. Plutôt crever».

    Après 50 jours de grève, il a été enlevé par le dénommé Moustapha El Hajli qui était accompagné de quelques bourreaux. Il a été torturé et contraint à boire du lait avec un tuyau, mais une fois de retour à sa cellule, il s’arrangeait pour tout vomir.

    « En remarquant que sa santé s’était gravement dégradée, ils ont décidé de le ramener chez nous, dans son ancienne celule, dans l’espoir que nous puissions le convaincre de désister », affirme Dihani.

    « Nous avons tout essayé pour le convaincre et sa réponse était toujours la même : « Jamais, après ce que Mohammed VI m’a fait ! ». « Pour lui, c’était une question de vie ou de mort ».

    Après plus de 70 jours, il a commencé à vomir un mélange de lait et de sang. Peu après, il est décédé.

    Le lendemain, ils ont déclaré à la presse qu’il était mort dans l’ambulance lors de son évacuation vers l’hôpital.

    Sa déclaration sur l’orgueil algérien a fait le tour des prisons du Maroc. Un mois après, tous les détenus politiques au niveau national ont mené une grève de la faim en solidarité avec lui. Selon M. Dihani, « il a apporté un nouvel élan à la lutte contre la répression dans les prisons marocaines ».

    Tags : Algérie, Maroc, répression, terrorisme, Ahmed El Mayloudi,

  • Salerne, deux voitures volées au Canada retrouvées sur un navire à destination du Maroc

    Selon Il Mattino, « deux voitures de valeur volées au Canada et en route vers la Turquie ont été récupérées par la Police à bord d’un bateau amarré au port de Salerno. Il s’agit d’une Toyota Rav 4 Hybrid, 180 chevaux, de couleur blanche d’une valeur de plus de 41000 euros, et une Jeep Wrangler Unlimited Sahara, de couleur noire, d’une valeur de plus de 58000 euros, dont la police de Toronto avait signalé le vol ».

    « Le personnel de l’équipe de Police Judiciaire et Frontalière de Salerno a déduit que les voitures pouvaient se cacher à l’intérieur d’un conteneur à bord du navire porte conteneurs en provenance du Canada et dirigé, après une escale d’un seul jour, au port de Mersin, en Turquie. Pour localiser les voitures volées, les hommes de l’équipe de police judiciaire se sont rendus sur le pont du navire et, avec l’aide de l’équipement technologique, ont procédé à une recherche minutieuse parmi des centaines de containers », ajoute-t-il.

    D’après le journal italien, « une fois le conteneur lourdement localisé, les portes ouvertes, sont apparues les deux voitures de valeur placées l’une derrière l’autre. Grâce à l’intervention rapide du personnel de la Police des Frontières de Salerno, les deux voitures volées, après les relevés et les vérifications de l’affaire, seront restituées aux propriétaires légitimes. Les enquêtes de l’équipe d’enquête se poursuivront afin d’arrêter le receleur, pour lequel il faudra une commission rogatoire internationale qui sera lancée par le Parquet de la République de Salerne ».

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  • L’avant-dernier vestige du colonialisme: 75 ans de franc CFA

    -Jusqu’à 14 pays africains continuent d’utiliser cette monnaie liée à la France
    -Ils doivent déposer leurs réserves à la Banque de France
    -Cette année, ils pourraient créer une nouvelle monnaie sans contrôle gaulois.

    Sur le continent africain, il y a jusqu’à 14 pays dont les habitants continuent d’avoir le franc français comme monnaie officielle. Oui, le franc, malgré le fait que depuis les années 1950 ces pays ont cessé d’être des colonies de France et malgré le fait que depuis près de 20 ans même le pays français ne l’utilise pas.

    Le nom de la monnaie est le franc CFA (colonies françaises d’Afrique), et en 2020, elle a 75 ans – elle a été créée après l’accord de Bretton-Woods, dans lequel la Banque mondiale et le FMI ont également été créés après la Seconde Guerre mondiale- comme monnaie de référence au Bénin, Burkina Faso, Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Congo, Guinée équatoriale et Gabon – divisé en un groupe occidental et un groupe central- .

    Quelle est donc la raison pour laquelle cette union monétaire continue d’utiliser cet anachronisme du contrôle économique français? Jaques Chirac lui-même, ancien président de la République et ancien Premier ministre, a assuré en 2008 que « le gouvernement français perçoit jusqu’à 440. milliards d’euros d’impôts chaque année » en contrepartie de la dette coloniale pour les infrastructures construites par la France.

    Mais ce n’est pas seulement une source de revenus qui décime – encore plus – certains des pays les plus pauvres du monde, mais donne également à la France le contrôle économique de cette zone inégalée dans le monde. Une autre preuve en est que l’État français a la priorité sur les ressources naturelles de ces pays, qui sont peu ou pas très valorisantes, tandis que les entreprises françaises ont la priorité pour remporter des marchés publics dans ces lieux.

    Le contrôle est également transféré à la politique monétaire. Ces quatorze pays sont tenus de déposer 50% de leurs réserves de change à la Banque de France, sous le contrôle direct du Trésor français. Le reste de leurs réserves ne suffit pas pour répondre aux besoins de ces pays, de sorte qu’ils doivent généralement emprunter à l’État français lui-même, avec leurs intérêts inclus. De même, la France est présente dans les trois institutions du franc CFA: la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), où elle nomme des représentants avec droit de veto.

    Les arguments en faveur de l’existence de cette monnaie ne manquent pas non plus et, comme l’explique Javier Rivas, professeur à l’EAE Business School, « a été une source de stabilité pour ces pays, puisque la Banque centrale française a soutenu l’existence d’une parité entre l’euro et le CFA « , qui est resté à un taux fixe de 655 francs pour un euro.

    « Si vous analysez ce qui s’est passé dans d’autres pays de cet environnement qui ne sont pas inclus dans l’union monétaire, l’évolution a été bien pire, subissant plusieurs dévaluations de leurs monnaies et avec une inflation incontrôlée, comme c’est le cas en Angola par exemple », ajoute Rivas. « Le mauvais côté, c’est que ces pays sont très différents les uns des autres, et le fait d’avoir une monnaie forte limite considérablement leur compétitivité internationale en matière d’exportation, notamment leurs produits, à faible valeur ajoutée », fait valoir le professeur.

    Les huit pays de la zone ouest ont passé des années à demander l’abolition de ce système, qui l’année dernière a accepté de se terminer en juillet prochain, bien que Rivas ne pense pas que « les délais soient respectés, puisque ces pays n’ont pas encore fixé selon les détails du nouveau système, tels que le nom de la nouvelle monnaie, quels pays formeront l’union ou les conditions pour y adhérer, en plus d’autres questions ». « J’ai des doutes sur le fait que cette nouvelle monnaie est plus stable que la précédente. Au final, la Banque de France lui a donné de la crédibilité, bien qu’elle ait également été enrichie par les revenus du seigneuriage – l’affaire de l’émission de monnaie -« , conclut Rivas.

    Le nom préliminaire de cette monnaie est l’Eco. Depuis Ebury, ils soulignent que « le changement sera surtout cosmétique même si les réserves de change ne sont plus en France. La souveraineté économique de ces pays va augmenter mais aussi le risque d’instabilité de la monnaie et de plus grande l’inflation et l’impression de l’argent comme une alternative aux impôts ».

    El Economista, 6 mai 2020

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