Auteur/autrice : mahembarec

  • Haidar, dans des termes exactes

    JOSÉ MARÍA RIDAO 07/12/2009
    La fissure ouverte dans les relations entre l’Espagne et le Maroc par la situation d’Aminetou Haidar semble condamnée à continuer de s’accroître, avec la circonstance aggravante que, entre-temps, commencent à vanner les vieux fantômes qui s’efforcent de les engourdir régulièrement. Peu à peu, les déclarations de part et d’autre de la Période critique ressurgissent les vieilles invectives sur l’orgueil des Espagnols ou le caractère traître des Marocains. De plus, par déduction, de commencer l’exhibition de la liste respective d’injustices, du Sahara à l’affaire Persil, en passant par Ceuta, Melilla et l’interminable nombre de frottements qui se produisent inévitablement entre les pays qui partagent une frontière. 
    Cette pente insensée devrait immédiatement cesser, non seulement parce que la détérioration des relations entre l’Espagne et le Maroc peut sembler désastreuse pour les intérêts partagés entre eux, ceux de sécurité, mais aussi parce que se compliquerait la solution urgente du contentieux qui pourrait finir par coûter la vie à l’activiste de droits de l’homme sahraoui. 
    Le Maroc a adopté une décision intolérable contre Haidar, en lui retirant son passeport et forcer, de fait, sa déportation et probablement son exil pour avoir écrit « Sahara Occidental » dans la case correspondante à la nationalité d’un formulaire administratif de frontière. Non seulement le châtiment imposé à Haidar ne garde aucune proportion avec son action; mais pour qu’il existe un châtiment il faut au préalable une loi qui l’établisse.
    Mais, en plus, on se trouve devant le fait que, même en supposant que l’ordre marocain inclue une loi semblable, le châtiment imposé à Haidar serait contraire aux droits de l’homme basiques, comme c’est le droit à la nationalité et de rentrer dans son propre pays. Peu importe, à ces effets, que Haidar ne se considère pas comme Marocaine et estime que son pays n’est pas le Maroc. La Déclaration de Droits de l’homme n’établit pas d’obligation pour les sentiments de Haidar, mais pour les actions du Maroc, et encore plus depuis que celui-ci considère que le Sahara Occidental appartient à son territoire.
    Mais, à côté de la décision intolérable du Maroc, il existe de graves inconnues sur la réponse du gouvernement espagnol. Haidar a été repoussée à l’aéroport d’El Aaiún, dépouillée de son passeport et introduite dans un avion espagnol. Selon les informations publiées, le pilote a sollicité une autorisation pour embarquer une passagère sans documentation et quelqu’un la lui a accordée. Il est difficile de supposer que c’était la compagnie même, non seulement parce que ce serait aller contre la réglementation internationale sous sa propre responsabilité, mais aussi parce que, une fois à Lanzarote, la police a affranchi le passage de Haidar bien que, toujours selon des informations de la presse, elle manquait de documents.
    Il est important de savoir si, en effet, Haidar est arrivé ou non documentée et qui, comment et pourquoi son entrée dans un territoire espagnol a été autorisée si elle ne l’était pas. De ces données dépend, ni plus ni moins, la responsabilité du Gouvernement espagnol dans ce cas; En somme, la responsabilité d’avoir collaboré volontaire ou involontairement avec le Gouvernement marocain dans l’exécution d’un châtiment arbitraire et contraire aux Droits de l’homme comme c’est la déportation et probablement l’exil d’une personne. En plus de la condamnation qui mériterait dans le cas que ces extrêmes se confirmaient, dans l’erreur, ou quelque chose de plus qu’une erreur, il porte la pénitence : c’est lui qui paie les conséquences d’une violation commise par le Maroc. 
    Le pire qui peut faire l’Espagne pour trouver une sortie est de se jeter dans les bras de solutions imaginatives, pour ne pas dire des arguties de courte portée comme celle qui, apparemment, a été tentée vendredi passé, lorsqu’il a dû avorter un vol spécial à El Aaiún dans lequel Haidar avait déjà embarqué. C’est comme ajouter à l’erreur la honte d’être découvert en trichant. Il ne s’agit pas de trouver une manière ingénieuse pour rendre Haidar à El Aaiún comme si c’était une pomme de terre chaude; il s’agit de projeter le problème dans ses termes exactes.
    Et les termes exactes sont que, à la marge de l’erreur, pour l’appeler de cette façon, que l’on a pu commettre après avoir collaboré direct ou indirectement dans l’expulsion de Haidar et qui exige une clarification immédiate de la part du Gouvernement espagnol, le Gouvernement marocain ne peut pas dans aucun cas agir comme il l’a fait contre cette sahraouie. Tant que ce reproche et cette condamnation ne sont pas exprimées à Rabat, soit bilatéralement comme dans les forums internationaux si nécessaire, quelles que soient les mesures humanitaires que le Gouvernement espagnol adopte en faveur de Haidar ne seront que des manières additionnelles de complicité dans une déportation et probablement dans un exil. Un peu inconcevable pour un Gouvernement que, comme il dit, essaie de se comporter internationalement conformément aux principes et aux valeurs.
  • Maroc: l’affolement d’un Etat

    Ces derniers jours, l’Etat marocain vit vraiment un état démentiel. Il est hanté. Il voit partout des ennemis, des comploteurs . Toutes les composantes vivantes de la société marocaines sont suspectes. Tout le monde est suspect jusqu’à preuve du contraire. Preuve? Se prosterner, sans dignité aucune, devant le makhzen.
      Prenons quelques exemples:
    – Répression des sit in de l’ANDCM à travers tout le Maroc. Des dizaines de blessées.
    – Arrestation, torture, emprisonnement et condamnation des militants de l’AMDH, section  Beni Mellal.
    – Condamnation du président de la section de Khénifra de l’AMDH
    – Répression des sit in organisés par les coordinations contre la hausse généralisée des prix( exemple de Salé, Rabat…)
    – Répression des sit in ouvriers (exemple de Khouribga, de Chtouka Aït Baha…)
    – Répression des étudiants (exemple de Fes, Marrakech, Nador…)
    – Répression des militants Sahraouis (exemple de Tamek, Aminatou…)
    – Arrestation/ enlèvement de la militante marxiste léniniste Meriem Bahammou.
    – Condamnation à la prison ferme d’étudiants (exemple Abdelkader Talhaoui, Younes Salmi, Hsaïn Nacer….)
    – Répression sans précédente de la presse (Michaal, Akhbar Al Youm, Al Jaridal Al Oula, Al Massae…)
    – Persécution des journalistes, condamnation d’autres à la prison ferme (exemple de CHahtane d’Al Michaal…)
    – Enlèvement et disparition de dizaines d’islamistes
    – Les leaders islamistes réformistes (proches des thèses de la gauche démocratiques croupissent toujours en prison).
    – Les prisons du Maroc regorgent de prisonniers politiques:islamist es, marxistes, sahraouis…
    – Persécution des 850 prolétaires de SMESI en lutte pour leurs droits légitimes. Report (pour la 4ème fois) au 1er décembre 2009 du procès de leurs 4 camarades poursuivis en « justice ».
    – Non assistance à des milliers d’enfants, de femmes, de bébés, et de vieux en détresse suite à la décision inhumaine de l’OCP de jeter dans la rue 850 ouvriers après des années de trime. C’est un crime contre l’humanité.
    – Des rafles « d’identification » systématiques créent un climat de terreur dans les villes au nom de la lutte contre le terrorisme, contre la drogue, contre « l’atteinte aux moeurs publique »(???). Des milliers de jeunes sont menés aux commissariats et se retrouvent désormais dans les fiches des suspects. Raison? un garçon et une fille (exemple d’amiEs de classe) qui se promènent paisiblement dans la ville sans « acte de mariage » ou sans lien de parenté… se retrouvent souvent au commissariat. ..
    L’Etat marocain est dans un état d’affolement. Pourquoi? Les dirigeants marocains ont raté tous les rendez-vous avec l’Histoire:
        * Tout le monde, à part les piètres acteurs, reconnaît  aujourd’hui que les « élections » de juin 2009 et leurs conséquences, ne constituent que des actes successifs d’une pièce théâtrale de mauvais goût.  Les partis parlementaires ne sont là que pour applaudir les décisions royales. Ils font partie du décor de la maison du makhzen.
      * La rue gronde devant la détérioration des services publics: l’enseignement, la santé, le transport collectif…
      * Le chômage structural et généralisé a jeté des millions de marocaines et de marocains dans le monde de la drogue, de la prostitution, du crime, de la mendicité, des maladies mentales, du suicide, du soufisme, du fanatisme, de l’intolérance. ..
      * La dilapidation des deniers publics, la corruption, le clientilisme. ..restent les « qualités » fondamentales de l’adminstration publiques.
      Les grands bonnets se servent à leur guise.
      * Cette situation chaotique ne désarme pas les militants et militantes du changement, du progrès, les militants et militantes de la liberté, de la démocratie. Ils, elles continuent, et avec détermination leur combat. Ce qui fait peur aujourd’hui à ceux d’en haut, c’est que le Maroc profond ( celui des travailleurs, celui de la campagne, celui des exclus, celui de tous les sans droits…) gronde, bouge, se pose des question, remet en cause certaines « vérités », certains tabous.
     Voilà ce qui fait peur aux privilégiés, à tous ceux qui ont pillé les richesses de ce cher pays, à ceux qui veulent avoir au Maroc des sujets et non des citoyens et citoyennes. Un roi avait déjà dit dans le passé: »affame ton peuple, il te suivra ».
     L’esprit critique, la pensée libre, les idées du progrès, l’aspiration à la liberté, l’épanouissement des citoyennes et citoyen…tout est banni dans le pays du makhzen.
    Au nom de la défense du sacré, on bâillonne tout un peuple. Au nom de la monarchie absolue, au nom de l’islam étatique, au nom de la patrie mad in makhzen, les marocaines et les marocains sont dépossédéEs de leurs droits de citoyenneté, de leurs droits humains les plus élémentaires.
          Le Maroc se mut dans le recul. Les indicateurs mondiaux le prouvent.
    Clin d’oeil aux nouveaux parvenus dans le giron du Makhzen:
    – A force de s’approcher  du makhzen et donc de la droite,  tout ce qui est  à gauche devient pour vous extrémiste. Y compris vos compagnons d’hier. C’est une question d’optique.
    – « Une gauche qui gère les affaires de la droite, n’est plus une gauche ». (la citation n’est pas de moi)
         
                OSONS RÉSISTER! OSONS LUTTER POUR UN AUTRE MAROC! LA LUTTE DETERMINEE DES MASSES CONSCIENTES ET ORGANISÉES, RESTE NOTRE VOIE DU SALUT
                                 ALI FKIR, le 26 novembre 2009
  • Maroc: l’affolement d’un Etat

    Ces derniers jours, l’Etat marocain vit vraiment un état démentiel. Il est hanté. Il voit partout des ennemis, des comploteurs . Toutes les composantes vivantes de la société marocaines sont suspectes. Tout le monde est suspect jusqu’à preuve du contraire. Preuve? Se prosterner, sans dignité aucune, devant le makhzen.
      Prenons quelques exemples:
    – Répression des sit in de l’ANDCM à travers tout le Maroc. Des dizaines de blessées.
    – Arrestation, torture, emprisonnement et condamnation des militants de l’AMDH, section  Beni Mellal.
    – Condamnation du président de la section de Khénifra de l’AMDH
    – Répression des sit in organisés par les coordinations contre la hausse généralisée des prix( exemple de Salé, Rabat…)
    – Répression des sit in ouvriers (exemple de Khouribga, de Chtouka Aït Baha…)
    – Répression des étudiants (exemple de Fes, Marrakech, Nador…)
    – Répression des militants Sahraouis (exemple de Tamek, Aminatou…)
    – Arrestation/ enlèvement de la militante marxiste léniniste Meriem Bahammou.
    – Condamnation à la prison ferme d’étudiants (exemple Abdelkader Talhaoui, Younes Salmi, Hsaïn Nacer….)
    – Répression sans précédente de la presse (Michaal, Akhbar Al Youm, Al Jaridal Al Oula, Al Massae…)
    – Persécution des journalistes, condamnation d’autres à la prison ferme (exemple de CHahtane d’Al Michaal…)
    – Enlèvement et disparition de dizaines d’islamistes
    – Les leaders islamistes réformistes (proches des thèses de la gauche démocratiques croupissent toujours en prison).
    – Les prisons du Maroc regorgent de prisonniers politiques:islamist es, marxistes, sahraouis…
    – Persécution des 850 prolétaires de SMESI en lutte pour leurs droits légitimes. Report (pour la 4ème fois) au 1er décembre 2009 du procès de leurs 4 camarades poursuivis en « justice ».
    – Non assistance à des milliers d’enfants, de femmes, de bébés, et de vieux en détresse suite à la décision inhumaine de l’OCP de jeter dans la rue 850 ouvriers après des années de trime. C’est un crime contre l’humanité.
    – Des rafles « d’identification » systématiques créent un climat de terreur dans les villes au nom de la lutte contre le terrorisme, contre la drogue, contre « l’atteinte aux moeurs publique »(???). Des milliers de jeunes sont menés aux commissariats et se retrouvent désormais dans les fiches des suspects. Raison? un garçon et une fille (exemple d’amiEs de classe) qui se promènent paisiblement dans la ville sans « acte de mariage » ou sans lien de parenté… se retrouvent souvent au commissariat. ..
    L’Etat marocain est dans un état d’affolement. Pourquoi? Les dirigeants marocains ont raté tous les rendez-vous avec l’Histoire:
        * Tout le monde, à part les piètres acteurs, reconnaît  aujourd’hui que les « élections » de juin 2009 et leurs conséquences, ne constituent que des actes successifs d’une pièce théâtrale de mauvais goût.  Les partis parlementaires ne sont là que pour applaudir les décisions royales. Ils font partie du décor de la maison du makhzen.
      * La rue gronde devant la détérioration des services publics: l’enseignement, la santé, le transport collectif…
      * Le chômage structural et généralisé a jeté des millions de marocaines et de marocains dans le monde de la drogue, de la prostitution, du crime, de la mendicité, des maladies mentales, du suicide, du soufisme, du fanatisme, de l’intolérance. ..
      * La dilapidation des deniers publics, la corruption, le clientilisme. ..restent les « qualités » fondamentales de l’adminstration publiques.
      Les grands bonnets se servent à leur guise.
      * Cette situation chaotique ne désarme pas les militants et militantes du changement, du progrès, les militants et militantes de la liberté, de la démocratie. Ils, elles continuent, et avec détermination leur combat. Ce qui fait peur aujourd’hui à ceux d’en haut, c’est que le Maroc profond ( celui des travailleurs, celui de la campagne, celui des exclus, celui de tous les sans droits…) gronde, bouge, se pose des question, remet en cause certaines « vérités », certains tabous.
     Voilà ce qui fait peur aux privilégiés, à tous ceux qui ont pillé les richesses de ce cher pays, à ceux qui veulent avoir au Maroc des sujets et non des citoyens et citoyennes. Un roi avait déjà dit dans le passé: »affame ton peuple, il te suivra ».
     L’esprit critique, la pensée libre, les idées du progrès, l’aspiration à la liberté, l’épanouissement des citoyennes et citoyen…tout est banni dans le pays du makhzen.
    Au nom de la défense du sacré, on bâillonne tout un peuple. Au nom de la monarchie absolue, au nom de l’islam étatique, au nom de la patrie mad in makhzen, les marocaines et les marocains sont dépossédéEs de leurs droits de citoyenneté, de leurs droits humains les plus élémentaires.
          Le Maroc se mut dans le recul. Les indicateurs mondiaux le prouvent.
    Clin d’oeil aux nouveaux parvenus dans le giron du Makhzen:
    – A force de s’approcher  du makhzen et donc de la droite,  tout ce qui est  à gauche devient pour vous extrémiste. Y compris vos compagnons d’hier. C’est une question d’optique.
    – « Une gauche qui gère les affaires de la droite, n’est plus une gauche ». (la citation n’est pas de moi)
         
                OSONS RÉSISTER! OSONS LUTTER POUR UN AUTRE MAROC! LA LUTTE DETERMINEE DES MASSES CONSCIENTES ET ORGANISÉES, RESTE NOTRE VOIE DU SALUT
                                 ALI FKIR, le 26 novembre 2009
  • Comment aider Haidar

    Le gouvernement espagnol doit demander un changement d’attitude avec l’activiste sahraouie
    La situation dans laquelle se trouve l’activiste sahraouie Aminatou Haidar à l’aéroport de Lanzarote, auquel elle est arrivée après avoir été privée de son passeport marocain et empêchée d’entrer à El Aaiún, sa ville natale et dans laquelle résident sa mère et deux de ses enfants, est de l’entière responsabilité du Gouvernement du Maroc. Il correspond à ce Gouvernement de la résoudre et il est difficile de concevoir une autre forme de le faire si ce n’est en lui rendant son passeport et en n’empêchant pas l’entrée libre à son territoire à quelqu’un qui, bien qu’elle défende des idées qui ne plaisent pas aux autorités, elle le fait pacifiquement et sous la protection des codes des droits de l’homme.
    Le Gouvernement espagnol ne doit pas devenir complice d’un acte autoritaire et arbitraire comme celui qui a commis le gouvernement marocain avec Aminatou Haidar. Et il n’est pas clair qu’il ne le fait pas si son rôle se limite à lui empêcher de retourner de nouveau à El Aaiún, sous prétexte qu’elle manque d’un passeport quand ce manque n’a pas empêché son entrée dans le territoire espagnol, et à lui offrir la possibilité de recourir au statut du réfugiée, à la marge des bonnes intentions, ce qui ferait le jeu au gouvernement marocain. La question est que Haidar ne désire pas rester dans le territoire espagnol contre sa volonté et ne veut pas non plus accepter le statut du réfugiée. Et que cette situation l’a menée à une grève de la faim qui, en plus de mettre en risque sa santé, aggrave un problème que le Maroc a su déplacer en Espagne avec une facilité étonnante.
    La position du Gouvernement espagnol est délicate et de plus en plus inconfortable. Les bonnes intentions ne suffisent pas ni que le ministre Moratinos reconnaisse une « légitime position » du peuple sahraoui et il se défend d’être « pro-marocain ». Ce sont les faits qui comptent, et dans ce cas ce qu’il faut c’est une initiative de la diplomatie espagnole – avec toute la prudence requise, mais ferme-, pour amener le Maroc à reconsidérer son attitude et à ne pas assujettir les droits fondamentaux des personnes aux raisons administratives comme celles avancées – écrire Sahara Occidental au lieu de Maroc dans la fiche d’entrée – pour empêcher Haidar de retourner à sa ville. Si, à l’instar de l’ONU, l’Espagne ne reconnaît pas que le Sahara Occidental est marocain, on ne comprend pas la facilité avec laquelle a accepté les raisons administratives alléguées par le Maroc alors qu’il repousse celles de l’activiste sahraouie pour essayer de voyager de nouveau à EL Aaiun.
  • Comment aider Haidar

    Le gouvernement espagnol doit demander un changement d’attitude avec l’activiste sahraouie
    La situation dans laquelle se trouve l’activiste sahraouie Aminatou Haidar à l’aéroport de Lanzarote, auquel elle est arrivée après avoir été privée de son passeport marocain et empêchée d’entrer à El Aaiún, sa ville natale et dans laquelle résident sa mère et deux de ses enfants, est de l’entière responsabilité du Gouvernement du Maroc. Il correspond à ce Gouvernement de la résoudre et il est difficile de concevoir une autre forme de le faire si ce n’est en lui rendant son passeport et en n’empêchant pas l’entrée libre à son territoire à quelqu’un qui, bien qu’elle défende des idées qui ne plaisent pas aux autorités, elle le fait pacifiquement et sous la protection des codes des droits de l’homme.
    Le Gouvernement espagnol ne doit pas devenir complice d’un acte autoritaire et arbitraire comme celui qui a commis le gouvernement marocain avec Aminatou Haidar. Et il n’est pas clair qu’il ne le fait pas si son rôle se limite à lui empêcher de retourner de nouveau à El Aaiún, sous prétexte qu’elle manque d’un passeport quand ce manque n’a pas empêché son entrée dans le territoire espagnol, et à lui offrir la possibilité de recourir au statut du réfugiée, à la marge des bonnes intentions, ce qui ferait le jeu au gouvernement marocain. La question est que Haidar ne désire pas rester dans le territoire espagnol contre sa volonté et ne veut pas non plus accepter le statut du réfugiée. Et que cette situation l’a menée à une grève de la faim qui, en plus de mettre en risque sa santé, aggrave un problème que le Maroc a su déplacer en Espagne avec une facilité étonnante.
    La position du Gouvernement espagnol est délicate et de plus en plus inconfortable. Les bonnes intentions ne suffisent pas ni que le ministre Moratinos reconnaisse une « légitime position » du peuple sahraoui et il se défend d’être « pro-marocain ». Ce sont les faits qui comptent, et dans ce cas ce qu’il faut c’est une initiative de la diplomatie espagnole – avec toute la prudence requise, mais ferme-, pour amener le Maroc à reconsidérer son attitude et à ne pas assujettir les droits fondamentaux des personnes aux raisons administratives comme celles avancées – écrire Sahara Occidental au lieu de Maroc dans la fiche d’entrée – pour empêcher Haidar de retourner à sa ville. Si, à l’instar de l’ONU, l’Espagne ne reconnaît pas que le Sahara Occidental est marocain, on ne comprend pas la facilité avec laquelle a accepté les raisons administratives alléguées par le Maroc alors qu’il repousse celles de l’activiste sahraouie pour essayer de voyager de nouveau à EL Aaiun.
  • Rien ne peut contre le courage de Haidar

    IGNACIO CEMBRERO

    L’avion de Binter Canaries a arrêté les moteurs à l’aéroport d’El Aaiún, capital du Sahara Occidental, et l’équipage a d’abord invité les passagers marocains à descendre. C’était une condition de la policie marocaine pour ne pas se voir débordée par le vacarme qui pouvait provoquer le retour à sa ville, le 15 novembre 2006, d’Aminatou Haidar, après une tournée de sept mois dans plusieurs pays.
    Haidar n’est pas descendue de l’appareil avec le premier groupe. « J’ai dit à l’hôtesse de l’air que je n’étais pas marocaine même si, pour des raisons pratiques, je voyageais avec un passeport de ce pays », appellait-elle il y a deux semaines à Madrid. La plus célèbre activiste sahraouie a passé le contrôle policier à El Aaiún, mais après avoir rempli la fiche d’entrée a écrit que son pays de résidence était le Sáhara Occidental et non le Maroc. D’autres indépendentistes ont l’habitude de faire de même. Le policier marocain a fait une grimace de contrariété, a remarqué que « ce pays n’existe pas », a rayé les deux mots et a écrit par dessus : Maroc. Après il lui a affranchi l’entrée.
    Trois ans après, le 13 novembre passé, Haidar a recommencé à faire de même à son arrivée à El Aaiún de retour d’un voyage en New York, Madrid et Las Palmas. Mais cette fois-ci cela n’a pas passé. Elle est restée détenue 24 heures dans le même aéroport avant d’être dépourvue de son passeport marocain – qu’elle a obtenu en 2006 grâce aux démarches d’Amnesty International et du Département d’État – et expulsée à Lanzarote dans un vol des Canarias Aéronautica. Le discours du roi Mohamed VI du 6 novembre exigeant contundence avec les « adversaires de l’intégrité territoriale » du Maroc explique le changement d’attitude.
    Malgré le manque de la documentation adéquate, la police espagnole l’a obligée à Lanzarote à entrer en Espagne sous le prétexte qu’elle disposait d’une carte de résidante qu’elle n’a même pas eu à montrer. Elle lui a été accordée en 2006 pour qu’elle puisse être traitée de ses maladies à l’hôpital madrilène de La Paz. Juste après avoir débarqué elle essaya de prendre un vol de retour à El Aaiún, mais la police lui a prévenue que sa carte ne suffisait pas cette fois pour un voyage international. Le lundi, à l’aube, elle a décidé d’entamer une grève de la faim dans la même terminale aéroportuaire pour pouvoir retourner à sa ville.
    Haidar, de 42 ans, a une expérience en grèves de la faim. La dernière, de 50 jours de durée, l’a faite en 2005 quand elle subissait une condamnation de sept mois dans la Prison Noire d’El Aaiún. Elle n’a servi à rien. Malgré tout, elle remémore cette époque avec une certaine satisfaction : « Nous avons pu introduire une camèra cachée dans la prison et montrer au monde les conditions d’emprisonnement des militants saharauis ». Les photos ont été diffusées sur Internet.
    De son étape antérieure derrière les barreaux elle garde des souvenirs pires encore. À peine fini le baccalauréat, Haidar a été arrêté en 1987 après avoir essayé de s’approcher, avec 700 autres personnes, d’une délégation de l’ONU qui se trouvait dans la ville. « Les policiers sont venus après pour m’enlever de chez moi et m’ont torturée pendant trois semaines », affirme-t-elle. « Ils m’attachaient sur une table et plaçaient dans ma bouche, mes yeux et mon nez un tissu imprégné d’un liquide qui sentait l’eau de javel ». « Ils me donnaient aussi des coups de pied, me flagellaient avec un câble électrique et j’ai été agressée de plus par des chiens ».
    Après, elle a été déplacée à Qalaat Megouna, l’une des prisons secrètes du règne de Hassan II. « Je suis restée plusieurs mois dans un couloir, assise sur un banc avec les yeux fermés et surveillée par un guardien ». « Finalement, ils m’ont conduite dans une cellule minuscule avec d’autres sahraouis ».
    Haidar a passé presque quatre ans enfermée sans voir un avocat et sans être jugée. Elle était disparue et certains membres de sa famille craignaient qu’elle soit morte. Quand elle a été libérée, en 1991, cette femme d’apparence fragile et des manières douces était malade. Elle souffre actuellement de lésions dans la colonne et une ulcère saignante qu’elle soigne à La Paz.
    Ces indispositions n’ont pas diminué sa détermination à lutter pour l’indépendance de cette ancienne colonie espagnole. Pour se dédier entièrement à sa cause, elle a choisi d’arrêter les études. Sa formation incomplète est perçue toujours dans l’élaboration peu abondante de son discours. Elle n’a pas renoncé, cependant, à développer une vie privée. Elle s’est mariée et a eu deux fils, un enfant et une petite fille, et divorcé. Les enfants, qui ont maintenant 13 et 15 ans, vivent aujourd’hui avec sa grand-mère à El Aaiún.
    « Il est vrai qu’Aminatou a eu des expériences terribles », reconnaît Eddah Larhdaf, un sahraoui qui dirige la télévision locale d’El Aaiun. « Elle n’a pas réussi à les surpasser », ajoute-t-il. « Avec son attitude, elle se venge du passé en mettant en danger un avenir du Sáhara qui se colore déjà bien », conclut-il. « Mais nous retournons aux temps de Hassan II », réplique Haidar.
    Ses gestes paisibles, sa voix ténue, son sourire discret cachent un langage sévère avec lequel elle fustige « l’occupant » marocain. Le long des années sa revendication a évoluée. Elle a arrêté de mettre l’accent sur l’indépendance du territoire pour mettre maintenant l’emphase à la défense des droits de l’homme des saharauis, « piétinés » par le Maroc.
    C’est dans ce but qu’elle a fondé CODESA, une association illégale. Son vice-président, Alí Salem Tamek, est dans la prison et il sera bientôt jugé par un tribunal militaire accusé de « collaboration avec l’ennemi » après avoir visité les campements de Tindouf contrôlés par le Polisario. « En comptant Tamek, il y a plus de 40 prisonniers politiques sahraouis », ajoute Haidar indignée.
    Sa défense des droits de l’homme est accompagnée d’un rejet accablant de la violence. Il en résulte que son premier surnom, celui de Pasionaria Sahraouie, a été substitué par celui de Ghandi Sahraouie. De là aussi qu’elle a gagné un prestige à l’étranger, surtout aux États-Unis. Au Maroc en revanche des partis politiques et lapresse officieuse l’accusent de « traîtresse ». Même le ministre des affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri, finit de laisser entendre qu’elle a été « recrutée » par l’Algérie.
    C’était Edward Kennedy, en personne, qui a imposé Haidar, l’année passée, pour le Prix des Droits de l’homme qui accorde la Fondation Robert Kennedy. Le mois passé c’était la Fondation Train qui lui a octroyé à New York la récompense au Courage Civil. Après, elle a voyagé à Washington pour se réunir avec les assistants de congressistes dédiés à la politique extérieure. Elle leur a instamment prié qu’ils promouvent l’élargissement du Mandat de la MINURSO, le contingent de casques bleus déployé au Sáhara, pour qu’il puisse surveiller le respect des droits. Paris et Madrid ne sont pas partisans de l’idée de donner de nouvelles compétences à la MINURSO.
    Dans son discours à New York, elle a exprimé la crainte de « être arrêtée » à son retour a El Aaiún ou qu’on lui retire son passeport pour lui empêcher de voyager. « La troisième option, celle de l’expulsion décidée par le Maroc, ne l’avait pas prévue », reconnu-t-elle par téléphone, le week-end passé peu après son arrivée à Lanzarote. « Mais ce qui ne m’est jamais passé par la tête c’est que l’Espagne aiderait le Maroc en me retenant dans son territoire contre ma volonté ». A cause de cela, elle a déposé une plainte dans le commissariat de l’aéroport.
    EL PAIS, 21 novembre 2009
    Traduction : Diaspora Saharaui
  • Rien ne peut contre le courage de Haidar

    IGNACIO CEMBRERO

    L’avion de Binter Canaries a arrêté les moteurs à l’aéroport d’El Aaiún, capital du Sahara Occidental, et l’équipage a d’abord invité les passagers marocains à descendre. C’était une condition de la policie marocaine pour ne pas se voir débordée par le vacarme qui pouvait provoquer le retour à sa ville, le 15 novembre 2006, d’Aminatou Haidar, après une tournée de sept mois dans plusieurs pays.
    Haidar n’est pas descendue de l’appareil avec le premier groupe. « J’ai dit à l’hôtesse de l’air que je n’étais pas marocaine même si, pour des raisons pratiques, je voyageais avec un passeport de ce pays », appellait-elle il y a deux semaines à Madrid. La plus célèbre activiste sahraouie a passé le contrôle policier à El Aaiún, mais après avoir rempli la fiche d’entrée a écrit que son pays de résidence était le Sáhara Occidental et non le Maroc. D’autres indépendentistes ont l’habitude de faire de même. Le policier marocain a fait une grimace de contrariété, a remarqué que « ce pays n’existe pas », a rayé les deux mots et a écrit par dessus : Maroc. Après il lui a affranchi l’entrée.
    Trois ans après, le 13 novembre passé, Haidar a recommencé à faire de même à son arrivée à El Aaiún de retour d’un voyage en New York, Madrid et Las Palmas. Mais cette fois-ci cela n’a pas passé. Elle est restée détenue 24 heures dans le même aéroport avant d’être dépourvue de son passeport marocain – qu’elle a obtenu en 2006 grâce aux démarches d’Amnesty International et du Département d’État – et expulsée à Lanzarote dans un vol des Canarias Aéronautica. Le discours du roi Mohamed VI du 6 novembre exigeant contundence avec les « adversaires de l’intégrité territoriale » du Maroc explique le changement d’attitude.
    Malgré le manque de la documentation adéquate, la police espagnole l’a obligée à Lanzarote à entrer en Espagne sous le prétexte qu’elle disposait d’une carte de résidante qu’elle n’a même pas eu à montrer. Elle lui a été accordée en 2006 pour qu’elle puisse être traitée de ses maladies à l’hôpital madrilène de La Paz. Juste après avoir débarqué elle essaya de prendre un vol de retour à El Aaiún, mais la police lui a prévenue que sa carte ne suffisait pas cette fois pour un voyage international. Le lundi, à l’aube, elle a décidé d’entamer une grève de la faim dans la même terminale aéroportuaire pour pouvoir retourner à sa ville.
    Haidar, de 42 ans, a une expérience en grèves de la faim. La dernière, de 50 jours de durée, l’a faite en 2005 quand elle subissait une condamnation de sept mois dans la Prison Noire d’El Aaiún. Elle n’a servi à rien. Malgré tout, elle remémore cette époque avec une certaine satisfaction : « Nous avons pu introduire une camèra cachée dans la prison et montrer au monde les conditions d’emprisonnement des militants saharauis ». Les photos ont été diffusées sur Internet.
    De son étape antérieure derrière les barreaux elle garde des souvenirs pires encore. À peine fini le baccalauréat, Haidar a été arrêté en 1987 après avoir essayé de s’approcher, avec 700 autres personnes, d’une délégation de l’ONU qui se trouvait dans la ville. « Les policiers sont venus après pour m’enlever de chez moi et m’ont torturée pendant trois semaines », affirme-t-elle. « Ils m’attachaient sur une table et plaçaient dans ma bouche, mes yeux et mon nez un tissu imprégné d’un liquide qui sentait l’eau de javel ». « Ils me donnaient aussi des coups de pied, me flagellaient avec un câble électrique et j’ai été agressée de plus par des chiens ».
    Après, elle a été déplacée à Qalaat Megouna, l’une des prisons secrètes du règne de Hassan II. « Je suis restée plusieurs mois dans un couloir, assise sur un banc avec les yeux fermés et surveillée par un guardien ». « Finalement, ils m’ont conduite dans une cellule minuscule avec d’autres sahraouis ».
    Haidar a passé presque quatre ans enfermée sans voir un avocat et sans être jugée. Elle était disparue et certains membres de sa famille craignaient qu’elle soit morte. Quand elle a été libérée, en 1991, cette femme d’apparence fragile et des manières douces était malade. Elle souffre actuellement de lésions dans la colonne et une ulcère saignante qu’elle soigne à La Paz.
    Ces indispositions n’ont pas diminué sa détermination à lutter pour l’indépendance de cette ancienne colonie espagnole. Pour se dédier entièrement à sa cause, elle a choisi d’arrêter les études. Sa formation incomplète est perçue toujours dans l’élaboration peu abondante de son discours. Elle n’a pas renoncé, cependant, à développer une vie privée. Elle s’est mariée et a eu deux fils, un enfant et une petite fille, et divorcé. Les enfants, qui ont maintenant 13 et 15 ans, vivent aujourd’hui avec sa grand-mère à El Aaiún.
    « Il est vrai qu’Aminatou a eu des expériences terribles », reconnaît Eddah Larhdaf, un sahraoui qui dirige la télévision locale d’El Aaiun. « Elle n’a pas réussi à les surpasser », ajoute-t-il. « Avec son attitude, elle se venge du passé en mettant en danger un avenir du Sáhara qui se colore déjà bien », conclut-il. « Mais nous retournons aux temps de Hassan II », réplique Haidar.
    Ses gestes paisibles, sa voix ténue, son sourire discret cachent un langage sévère avec lequel elle fustige « l’occupant » marocain. Le long des années sa revendication a évoluée. Elle a arrêté de mettre l’accent sur l’indépendance du territoire pour mettre maintenant l’emphase à la défense des droits de l’homme des saharauis, « piétinés » par le Maroc.
    C’est dans ce but qu’elle a fondé CODESA, une association illégale. Son vice-président, Alí Salem Tamek, est dans la prison et il sera bientôt jugé par un tribunal militaire accusé de « collaboration avec l’ennemi » après avoir visité les campements de Tindouf contrôlés par le Polisario. « En comptant Tamek, il y a plus de 40 prisonniers politiques sahraouis », ajoute Haidar indignée.
    Sa défense des droits de l’homme est accompagnée d’un rejet accablant de la violence. Il en résulte que son premier surnom, celui de Pasionaria Sahraouie, a été substitué par celui de Ghandi Sahraouie. De là aussi qu’elle a gagné un prestige à l’étranger, surtout aux États-Unis. Au Maroc en revanche des partis politiques et lapresse officieuse l’accusent de « traîtresse ». Même le ministre des affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri, finit de laisser entendre qu’elle a été « recrutée » par l’Algérie.
    C’était Edward Kennedy, en personne, qui a imposé Haidar, l’année passée, pour le Prix des Droits de l’homme qui accorde la Fondation Robert Kennedy. Le mois passé c’était la Fondation Train qui lui a octroyé à New York la récompense au Courage Civil. Après, elle a voyagé à Washington pour se réunir avec les assistants de congressistes dédiés à la politique extérieure. Elle leur a instamment prié qu’ils promouvent l’élargissement du Mandat de la MINURSO, le contingent de casques bleus déployé au Sáhara, pour qu’il puisse surveiller le respect des droits. Paris et Madrid ne sont pas partisans de l’idée de donner de nouvelles compétences à la MINURSO.
    Dans son discours à New York, elle a exprimé la crainte de « être arrêtée » à son retour a El Aaiún ou qu’on lui retire son passeport pour lui empêcher de voyager. « La troisième option, celle de l’expulsion décidée par le Maroc, ne l’avait pas prévue », reconnu-t-elle par téléphone, le week-end passé peu après son arrivée à Lanzarote. « Mais ce qui ne m’est jamais passé par la tête c’est que l’Espagne aiderait le Maroc en me retenant dans son territoire contre ma volonté ». A cause de cela, elle a déposé une plainte dans le commissariat de l’aéroport.
    EL PAIS, 21 novembre 2009
    Traduction : Diaspora Saharaui
  • L’Espagne perd du poids au Maghreb

    Moratinos distribue des incongruités entre Alger et Rabat

    La diplomatie espagnole au Maghreb accumule dangereusement des erreurs et les déclarations pressées que, après avoir irrité quelques pays au détriment des autres, fait perdre crédibilité, sérieux et capacité de négociation au Gouvernement de Rodríguez Zapatero à l’heure de défendre les intérêts espagnols dans la région.
    Pedro Canales, 24-11-2009
    Peu de semaines avant que l’Espagne assume la présidence de tour de l’Union Européenne, le comportement politique du Gouvernement au Nord de l’Afrique, une région d’intérêts stratégiques pour les pays du flanc sud de l’UE, suscite des inquiétudes.
    Le comportement erratique du ministre Moratinos dans l’affaire de l’activiste sahraouie Aminatu Haidar, ses déclarations sur le fait « inconcevable de la fermeture de frontières entre l’Algérie et le Maroc », et sur le présumé « important rôle » qui peut jouer le Maroc dans les relations entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique latine, suscitent des inquiétudes en ce qui concerne les orientations de la diplomatie espagnole.
    La déclaration de l’intention du Gouvernement espagnol, d’octroyer à la sahraouie Aminatou Haidar le statut de « réfugiée politique » , alors que celle-ci ne l’a pas demandé, la seule chose qu’il obtient est de retirer au régime du Maroc la « pomme de terre chaude » de justifier devant l’Union Européenne et les États-Unis « l’expulsion » de Haidar de Layyoune dépourvue de passeport, et déplacer le problème vers l’Espagne. L’Exécutif espagnol assume les conséquences d’un problème fabriqué par Rabat et qui suppose une grave infraction à la légalité internationale.
    En ce qui concerne le rôle du Maroc dans la relation tripartite entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique latine, loué pour Moratinos dans une rencontre célébrée à Tanger ce week-end, le ministre espagnol a oublié que le Maroc est le seul pays du continent qui ne fait pas partie de l’Union Africaine pour avoir refusé de s’asseoir sur la même table que les saharauis de la République Sahraouie Democratique (RASD) qui intègre l’UA. « L’aire d’influence » du royaume alaouite dans le continent africain se limite presque exclusivement à une partie de l’Afrique Occidentale, du Sénégal et du Gabon principalement. Aussitôt que ses relations avec l’Amérique latine sont embuées par la rupture de relations avec le Venezuela, l’inexistence cette relation avec Cuba et les difficultés de la diplomatie marocaine de faire admettre aux pays de l’Amérique espagnole son projet d’annexion – autonomie dans le Sahara Occidental. Dans des telles conditions le « rôle » du Maroc évoqué par Moratinos se trouve sérieusement limité.
    La dernière perle de la diplomatie espagnole a été celle de donner des leçons de géopolitique aux deux voisins maghrébins, l’Algérie et le Maroc qui portent un demi-siècle de litiges ininterrompus. Après avoir considéré la fermeture des frontières entre les deux pays incompréhensible, Moratinos alimente les plaintes de la diplomatie alaouite motivées par les énormes pertes matérielles que suppose la paralysation du commerce, du transport et des flux humains entre l’Algérie et le Royaume de Mohamed VI. La diplomatie algérienne a répondu à Moratinos en déclarant que « le problème de la frontière terrestre il faut l’inscrire dans un cadre général des relations entre Alger et Rabat », et dans l’idée de « ce que l’on veut du Maghreb ». Dit autrement, Alger a conditionné l’ouverture de sa frontière entre Oujda et Maghnia, à la question du Sahara Occidental, qui pour la diplomatie de Bouteflika est la pièce maîtresse dans l’architecture maghrébine.
    Moratinos a voulu contenter le régime de Rabat, mais il a oublié que l’Espagne importe la grande majorité du gaz de l’Algérie, pays dans lequel les plus grandes entreprises espagnoles sont implantées. Curieusement et en coïncidant avec elles les déclarations de Miguel Ángel Moratinos à Tanger, l’Algérie a annoncé que la mise en place du nouveau gazoduc Algérie – Espagne que Beni Saf unira directement avec Alméria se reporte jusqu’au printemps 2010, alors que son inauguration était prévue pour ce dernier trimestre de 2009.
    Le retard dans le gazoduc Medgaz provoquera des pertes importantes. L’Espagne possède 52 % d’actions de l’association (Cepsa 20 %, Iberdrola 20 % et Endesa 12 %), en face de l’algérienne Sonatrach (36 %) et Gaz de France (12 %). Les relations entre les partenaires espagnol et algérien sont plustôt tendues. Selon le ministre Chakib Khelil il y a un désaccord sérieux dans deux niveaux : « les prix du gaz, et la distribution par Sonatrach de ses produits en Espagne ». Des problèmes que la diplomatie espagnole ne semble pas tenir en compte.
    EL IMPARCIAL, 24 novembre 2009
    Traduction : Diaspora Saharaui

  • L’Espagne perd du poids au Maghreb

    Moratinos distribue des incongruités entre Alger et Rabat

    La diplomatie espagnole au Maghreb accumule dangereusement des erreurs et les déclarations pressées que, après avoir irrité quelques pays au détriment des autres, fait perdre crédibilité, sérieux et capacité de négociation au Gouvernement de Rodríguez Zapatero à l’heure de défendre les intérêts espagnols dans la région.
    Pedro Canales, 24-11-2009
    Peu de semaines avant que l’Espagne assume la présidence de tour de l’Union Européenne, le comportement politique du Gouvernement au Nord de l’Afrique, une région d’intérêts stratégiques pour les pays du flanc sud de l’UE, suscite des inquiétudes.
    Le comportement erratique du ministre Moratinos dans l’affaire de l’activiste sahraouie Aminatu Haidar, ses déclarations sur le fait « inconcevable de la fermeture de frontières entre l’Algérie et le Maroc », et sur le présumé « important rôle » qui peut jouer le Maroc dans les relations entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique latine, suscitent des inquiétudes en ce qui concerne les orientations de la diplomatie espagnole.
    La déclaration de l’intention du Gouvernement espagnol, d’octroyer à la sahraouie Aminatou Haidar le statut de « réfugiée politique » , alors que celle-ci ne l’a pas demandé, la seule chose qu’il obtient est de retirer au régime du Maroc la « pomme de terre chaude » de justifier devant l’Union Européenne et les États-Unis « l’expulsion » de Haidar de Layyoune dépourvue de passeport, et déplacer le problème vers l’Espagne. L’Exécutif espagnol assume les conséquences d’un problème fabriqué par Rabat et qui suppose une grave infraction à la légalité internationale.
    En ce qui concerne le rôle du Maroc dans la relation tripartite entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique latine, loué pour Moratinos dans une rencontre célébrée à Tanger ce week-end, le ministre espagnol a oublié que le Maroc est le seul pays du continent qui ne fait pas partie de l’Union Africaine pour avoir refusé de s’asseoir sur la même table que les saharauis de la République Sahraouie Democratique (RASD) qui intègre l’UA. « L’aire d’influence » du royaume alaouite dans le continent africain se limite presque exclusivement à une partie de l’Afrique Occidentale, du Sénégal et du Gabon principalement. Aussitôt que ses relations avec l’Amérique latine sont embuées par la rupture de relations avec le Venezuela, l’inexistence cette relation avec Cuba et les difficultés de la diplomatie marocaine de faire admettre aux pays de l’Amérique espagnole son projet d’annexion – autonomie dans le Sahara Occidental. Dans des telles conditions le « rôle » du Maroc évoqué par Moratinos se trouve sérieusement limité.
    La dernière perle de la diplomatie espagnole a été celle de donner des leçons de géopolitique aux deux voisins maghrébins, l’Algérie et le Maroc qui portent un demi-siècle de litiges ininterrompus. Après avoir considéré la fermeture des frontières entre les deux pays incompréhensible, Moratinos alimente les plaintes de la diplomatie alaouite motivées par les énormes pertes matérielles que suppose la paralysation du commerce, du transport et des flux humains entre l’Algérie et le Royaume de Mohamed VI. La diplomatie algérienne a répondu à Moratinos en déclarant que « le problème de la frontière terrestre il faut l’inscrire dans un cadre général des relations entre Alger et Rabat », et dans l’idée de « ce que l’on veut du Maghreb ». Dit autrement, Alger a conditionné l’ouverture de sa frontière entre Oujda et Maghnia, à la question du Sahara Occidental, qui pour la diplomatie de Bouteflika est la pièce maîtresse dans l’architecture maghrébine.
    Moratinos a voulu contenter le régime de Rabat, mais il a oublié que l’Espagne importe la grande majorité du gaz de l’Algérie, pays dans lequel les plus grandes entreprises espagnoles sont implantées. Curieusement et en coïncidant avec elles les déclarations de Miguel Ángel Moratinos à Tanger, l’Algérie a annoncé que la mise en place du nouveau gazoduc Algérie – Espagne que Beni Saf unira directement avec Alméria se reporte jusqu’au printemps 2010, alors que son inauguration était prévue pour ce dernier trimestre de 2009.
    Le retard dans le gazoduc Medgaz provoquera des pertes importantes. L’Espagne possède 52 % d’actions de l’association (Cepsa 20 %, Iberdrola 20 % et Endesa 12 %), en face de l’algérienne Sonatrach (36 %) et Gaz de France (12 %). Les relations entre les partenaires espagnol et algérien sont plustôt tendues. Selon le ministre Chakib Khelil il y a un désaccord sérieux dans deux niveaux : « les prix du gaz, et la distribution par Sonatrach de ses produits en Espagne ». Des problèmes que la diplomatie espagnole ne semble pas tenir en compte.
    EL IMPARCIAL, 24 novembre 2009
    Traduction : Diaspora Saharaui

  • L’invincible Aminatou Haidair

    La militante sahraouie Aminatou Haidar rejette l’offre du gouvernement espagnol de lui concéder le statut de réfugiée politique et poursuit sa grève de la faim de protestation contre son expulsion du Sahara Occidental, a annoncé samedi à l’AFP l’un de ses porte-paroles.
    Aminatou Haidar, qui a reçu un prix en octobre à New York de la Train Foundation pour son engagement non violent en faveur des droits de l’homme, « rejette » l’offre espagnole de lui faciliter le statut de réfugiée politique, a déclaré José Morales Brum, leader syndical canarien et porte-parole de l’activiste.
    Elle demande à pouvoir réembarquer vers Laâyoune, capitale du Sahara occidental, et observe depuis lundi une grève de la faim à l’aéroport de Lanzarote, aux Canaries.
    Ne disposant plus de passeport marocain, confisqué à Laâyoune, Mme Haidar est invitée par Madrid à s’en procurer un nouveau dans un consulat marocain. Mais la militante refuse également cette solution et réclame la restitution de son document.
    Elle devait recevoir dimanche la visite de Cayo Lara, leader de la coalition écolo-communiste espagnole Izquierda Unida à l’aéroport de Lanzarote, qu’elle ne quitte plus depuis son expulsion de Laâyoune, le 14 novembre, selon M. Morales Brum.
    Une manifestation de soutien a été organisée samedi à la mi-journée à Arrecife, ville principale de l’île de Lanzarote.
    Le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos a déclaré que face aux refus de la militante, « on ne peut pas faire plus ». Le ministre dit avoir déjà exprimé sa « préoccupation » sur l’affaire Haidar lors d’une rencontre jeudi avec son homologue marocain Taieb Fassi Fihri.
    Aminatou Haidar est une militante de premier plan de l’indépendance du Sahara Occidental. Née en 1967, elle a été “disparue” par les autorités marocaines à cause de son activisme à l’âge de 20 ans, juste pour refaire surface trois ans plus tard. En 2005, Mme Haidar fut arrêtée pour sa participation à une manifestation et condamnée à sept mois de prison pour “incitation à des activités de contestation violente”. Amnesty International l’avait classée prisonnière de conscience, mettant en doute l’équité de son jugement ainsi que celui de 6 autres militants. Depuis sa libération, elle a été honorée du Robert F. Kennedy Human Rights Award (Prix Robert F. Kennedy pour les droits de l’homme), proposée pour le prix Nobel pour la paix, et plus récemment lauréate du Civil Courage Prize (prix du Courage civil) à New York, le tout pour son activité de défense des droits humains au Sahara occidental.
    MmeHaidar n’est pas le seul dissident persécuté pour sa cause, déclarant :
    Depuis le 6 octobre, quinze défenseurs bien connus des droits humains du Sahara occidental ont été arrêtés, emprisonnés et interrogés. Sept d’entre eux, connus comme les 7 de Casablanca ont été jugés par un tribunal militaire pour trahison après avoir visité des parents dans les camps de réfugiés saharaouis dans le Sud-ouest de l’Algérie. Ces Saharaouis ont été visés pour avoir dénoncé la répression due à l’occupation marocaine de leur pays et défendu le droit à l’autodétermination reconnu par l’ONU dans plus de 100 résolutions. En août, les autorités marocaines ont empêché six jeunes Saharaouis de voyager au Royaume-uni pour participer à un programme d’OxfordTalk Together, qui promeut le dialogue entre les jeunes des différentes parties du conflit.
    L’expulsion d’Aminatou montre que la police marocaine peut s’en prendre à tout Saharaoui qui soutient le référendum, même à ceux qui jouissent d’un soutien et de relations au plan international. Les prix obtenus par Haidar (le plus récent the Civil Courage Prize) auraient dù la mettre à l’abri de ces risques en montrant au gouvernement marocain que le monde le surveille.