Auteur/autrice : mahembarec

  • Les conseillers d’un autre âge ou l’échec certain

    Lors d’un discours solennel, le roi du Maroc Mohammed VI avait annoncé le 3 janvier 2010 à Marrakech le chantier d’une « régionalisation avancée » du pays. C’était un discours non programmé, de ceux qui sont rares, pour annoncer l’installation d’une commission annoncée six mois avant.

    Certains milieux, parmi eux la mouvance amazigh, ont commencé à rêver d’un modèle de landes allemand, cantons suisses ou de gouvernement locaux avec une large autonomie comme en Espagne ou même d’un modèle à l’américaine. Ils se voyaient les précurseurs des « Etats-Unis du Maroc ».

    Quarante-cinq jours après, le Cabinet Royale leur sort que « Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, a bien voulu accéder à la requête de la Commission consultative de la régionalisation (CCR) et décidé de proroger jusqu’à la fin de l’année en cours le délai qui lui a été accordé pour conclure ses travaux ». Quelle générosité ! Quelle grandeur d’âme !

    Décidément, les autorités de Rabat prennent les citoyens marocains pour des imbéciles. C’est une nouvelle qui a failli passer inaperçue. Evidemment, la presse marocaine qui ne sait qu’applaudir au rythme des chansons du palais royal, n’en fera aucun commentaire.

    Rappelons que le timing choisi pour l’installation de la CCR n’est pas hasardeux. Le discours est arrivé juste après la débâcle produite par l’expulsion d’Aminatou Haidar dans le but de cacher sa défaite dans cette affaire et esquiver la demande de plus en plus pressante du peuple marocain pour la réforme de la Constitution et la démocratisation véridique du pays.

    La théorie des conseillers du roi Mohamed VI stipule que « si vous voulez pourrir n’importe quel projet, n’importe quelle aspiration légitime du peuple, il faut lui créer une commission ou mieux encore une multitude de commissions mais qu’elle soient surtout consultatives et non décisionnelles et qui produisent une littérature abondante et redondante confectionnée dans des rapports makhzéniens interminables ».

    C’est l’enjeu principal du Makhzen : Gagner du temps exactement comme faisait Shéhérazade en inventant les contes des Milles et Une Nuits.

    Les promesses du Makhzen sont innombrables, des commissions pour les droits de l’homme, IER, IRCAM…qui n’ont rien donné sur le terrain. Comme des tours de magie, on les ressort à chaque fois que le Makhzen ressent le besoin.

    La rapidité avec laquelle on a annoncé la prorogation du délai de la commission est la preuve que les conseillers du roi Mohamed VI, se sont, encore une fois, précipités. Le, comme dans l’affaire Haidar, se trouve sous la totale emprise de ses conseillers jusqu’au point de bouleverser l’image qu’il avait donnée de son règne.

    Personne ne peut diriger un pays sans avoir des conseillers qui ont de compétences dans les différents domaines. Personne ne peut avoir toutes les compétences du monde par science infuse et prétendre pouvoir décider de tout sans l’avis de quiconque, mais avoir les mêmes conseillers que son père, c’est rester dans l’âge révolu.

    Ces conseillers sont de brillants psychologues et 35 ans de travail avec feu le roi Hassan II leur ont fait bien connaître les cœurs des marocains, leur bonne foi, leur innocence et leur amour pour leur pays. Des belles qualités bien exploitées par les gouvernants de Rabat pour laisser le peuple plongé dans un monde de rêve, loin de la réalité.

    Le Makhzen a perdu la partie du Sahara et il n’a aucun moyen de se défendre si ce n’est la fuite en avant. L’autre partie, celle de l’image d’un Maroc prospère et moderne, capable de jouer un rôle dans la région, s’est effondré sous l’effet des mauvais conseils donnés au roi : la répression, les violations des droits de l’homme, la corruption, la pauvreté, l’analphabétisme…

    L’ambassadeur de l’UE au Maroc, Eneko Landaburu, l’a dit clairement : »Il est temps de s’atteler à définir un mode opératoire pour atteindre les objectifs du statut avancé signé entre le Maroc et l’UE ». En d’autres termes, le Maroc n’a rien accompli de ses promesses. Rabat n’a même pas daigné participer à la conférence Euromed / Médias pour la liberté d’expression, qui s’est tenue à Marrakech les 8 et 9 février 2010, avec la présence de plus de 80 journalistes en provenance du monde entier, alors qu’il venait de fermer un journal qui était le symbole de la liberté de presse. Les responsables marocains préfèrent maintenir l’éternel discours stérile du débat sur le code et la présumée déontologie de la presse. »

  • Caught out by Moroccan propaganda

    Anti-Polisario propaganda emanates continuously from Rabat and supporters of Morocco’s occupation. There are plenty of people on the Moroccan side for whom “information management” is a full-time job.

    This runs the gamut from laughable through inventive to sometimes offensive, and can be quite sophisticated. Its main axes turn around concrete subjects:

    – « Morocco’s initiative to grant substantial autonomy to its southern provinces, the Sahara, mirrors the Kingdom’s resolute willingness to overcome obstacles to a final settlement of the regional dispute »

    – « The initiatives launched by HM King Mohammed VI have promoted large-scale development projects in Morocco »,

    – « Morocco as a hub of peace and stability in the southern Mediterranean region, Maghreb, and Africa »

    – blockade imposed by the polisario on the Saharan population in Tindouf camps »

    – « Polisario is a terrorist movement »

    Here is an interesting article from afrol News, in which the organisation apologies for publishing a story based on Moroccan propaganda. The original story, about the talks between the Polisario and Morocco in Manhasset, linked the Polisario with terrorism. The subsequent apology states that this error was due to the original piece having been written by “an inexperienced journalist using sources planted by the Moroccan government.” The editor of afrol is clearly rather embarrassed by the incident. He goes on to say that

    “Reporting on the Western Sahara conflict is a delicate issue that requires much knowledge of the region and its history and the Moroccan side’s increased spread of false news…“

    Hopefully other journalists covering the conflict in Western Sahara will heed these wise words.

  • Caught out by Moroccan propaganda

    Anti-Polisario propaganda emanates continuously from Rabat and supporters of Morocco’s occupation. There are plenty of people on the Moroccan side for whom “information management” is a full-time job.

    This runs the gamut from laughable through inventive to sometimes offensive, and can be quite sophisticated. Its main axes turn around concrete subjects:

    – « Morocco’s initiative to grant substantial autonomy to its southern provinces, the Sahara, mirrors the Kingdom’s resolute willingness to overcome obstacles to a final settlement of the regional dispute »

    – « The initiatives launched by HM King Mohammed VI have promoted large-scale development projects in Morocco »,

    – « Morocco as a hub of peace and stability in the southern Mediterranean region, Maghreb, and Africa »

    – blockade imposed by the polisario on the Saharan population in Tindouf camps »

    – « Polisario is a terrorist movement »

    Here is an interesting article from afrol News, in which the organisation apologies for publishing a story based on Moroccan propaganda. The original story, about the talks between the Polisario and Morocco in Manhasset, linked the Polisario with terrorism. The subsequent apology states that this error was due to the original piece having been written by “an inexperienced journalist using sources planted by the Moroccan government.” The editor of afrol is clearly rather embarrassed by the incident. He goes on to say that

    “Reporting on the Western Sahara conflict is a delicate issue that requires much knowledge of the region and its history and the Moroccan side’s increased spread of false news…“

    Hopefully other journalists covering the conflict in Western Sahara will heed these wise words.

  • Bad company

    A recent post of the moroccan press agency, MAP, reported on 25 Feb 2010 that britannic MP, Derek Conway told that moroccan autonomu plan is « a viable and serious proposal » that will help settle the Sahara issue.It’s important to highlight that the Derek Conway who proposed, two years ago, a deliberately deceptive Early Day Motion in the UK Parliament in favour of Morocco’s autonomy plan is the same Derek Conway that later faces fraud investigations after being sacked by his party for using public funds to “employ” family members.

    Mr Conway was suspended from the Commons for 10 days and ordered to return £13,161 of the money he paid his son. A Commons standards committee said there was no record of Freddie, a student, doing work at Westminster in return for £40,000 of taxpayers’ money. The committee report, which said Freddie was “all but invisible” at Westminster, concluded the arrangement was “at the least an improper use of parliamentary allowances” and “at worst, a serious diversion of public funds”.

    Police say they cannot investigate disgraced MP Derek Conway, even though he was reprimanded by Commons authorities for paying his student son nearly £40,000 to be a researcher. Scotland Yard said a “lack of systems” for accounting for MPs’ expenses meant it was ruling out an investigation.

    It is said that a man can be known by the company he keeps. When it comes to Conway and his buddies in Rabat, this dictum appears to work both ways.

    I don’t know if Conway’s relationship with the Moroccan government extends to financial remuneration – one wonders what motivated him to propose the EDM in favour of normalising Morocco’s occupation, if not some sort of financial reward. Perhaps he could have paid his sons in Dirhams and saved himself a lot of bother. He wouldn’t be the first foreign political figure to have been bought by the Moroccan state. After publishing a glowing analysis of the king’s fine new clothes (i.e. the Moroccan autonomy plan for Western Sahara), by ex US ambassador to Rabat Frederick Vreeland, the New York Times felt obliged to publish an Editor’s Note pointing out that Vreeland was chairman of a company that had contracts with the Moroccan government. I’m sure there will be many more such unmaskings as Morocco steps up its propaganda campaign with the help of its western stooges.

  • Bad company

    A recent post of the moroccan press agency, MAP, reported on 25 Feb 2010 that britannic MP, Derek Conway told that moroccan autonomu plan is « a viable and serious proposal » that will help settle the Sahara issue.It’s important to highlight that the Derek Conway who proposed, two years ago, a deliberately deceptive Early Day Motion in the UK Parliament in favour of Morocco’s autonomy plan is the same Derek Conway that later faces fraud investigations after being sacked by his party for using public funds to “employ” family members.

    Mr Conway was suspended from the Commons for 10 days and ordered to return £13,161 of the money he paid his son. A Commons standards committee said there was no record of Freddie, a student, doing work at Westminster in return for £40,000 of taxpayers’ money. The committee report, which said Freddie was “all but invisible” at Westminster, concluded the arrangement was “at the least an improper use of parliamentary allowances” and “at worst, a serious diversion of public funds”.

    Police say they cannot investigate disgraced MP Derek Conway, even though he was reprimanded by Commons authorities for paying his student son nearly £40,000 to be a researcher. Scotland Yard said a “lack of systems” for accounting for MPs’ expenses meant it was ruling out an investigation.

    It is said that a man can be known by the company he keeps. When it comes to Conway and his buddies in Rabat, this dictum appears to work both ways.

    I don’t know if Conway’s relationship with the Moroccan government extends to financial remuneration – one wonders what motivated him to propose the EDM in favour of normalising Morocco’s occupation, if not some sort of financial reward. Perhaps he could have paid his sons in Dirhams and saved himself a lot of bother. He wouldn’t be the first foreign political figure to have been bought by the Moroccan state. After publishing a glowing analysis of the king’s fine new clothes (i.e. the Moroccan autonomy plan for Western Sahara), by ex US ambassador to Rabat Frederick Vreeland, the New York Times felt obliged to publish an Editor’s Note pointing out that Vreeland was chairman of a company that had contracts with the Moroccan government. I’m sure there will be many more such unmaskings as Morocco steps up its propaganda campaign with the help of its western stooges.

  • Le Maroc des malédictions

    Un communiqué du ministère avait indiqué qu’une expertise urgente de toutes les anciennes mosquées avait été ordonnée par le roi Mohamed VI. Il faut reconnaître que les résultats ne se sont pas fait attendre.

    Une semaine après l’effondrement du minaret de la mosquée de Meknès, qui a causé 41 morts, une coupole d’une autre mosquée près de Nador se soldant de la mort d’un autre fidèle.

    Sur le premier incident, on a jeté la faute aux méchantes pluies qui en veulent à mort les Marocains. Sur le deuxième, c’est la confusion au sein des autorités de Rabat. Une première dépêche de la MAP indique que c’est à cause des « travaux effectués par des entrepreneurs non qualifiés ». Un communiqué du ministère de l’intérieur précise qu’il s’agissait de « travaux exécutés sans autorisation préalables des autorités ». Bref, on ne sait plus quoi dire aux pauvres citoyens.

    Les marocains, un peuple très superstitieux, y voient la main de Dieu. Au lieu de chercher la cause de leurs misères chez leurs dirigeants, ils les attribuent aux malédictions et au « mauvais sort ». La pauvreté et l’analphabétisation de la société marocaine ont fait qu’elle soit très attachée aux traditions et rites religieux. Ainsi, une grande partie fréquente les tombeaux et mausolées des  marabouts et saints pour guérir des maladies et beaucoup de farceurs se remplissent les poches en se faisant passer par des sorciers, apothicaires, voyants et vendeurs d’herbes médicinales.

     Selon un sondage fait par le magazine TEL QUEL, 9 sur 10 croient aux démons et au mauvais œil, 83 % approuvent le port du voile et 57 % désapprouvent la mixité sur les plages.

    Les islamistes profiteront des circonstances pour dire qu’il s’agit d’une prédilection et que des mauvais jours pour eux se préparent, qu’ils devraient en tenir compte et que c’est une punition de Dieu à cause de la corruption, la prostitution et la malversation.

    L’influence du discours religieux se trouve derrière le succès des partis islamistes au Maroc. La création du Parti PAM et son succès imposé dans les dernières élections a été une tentative de repousser la montée de cette menace.

    Le Roi Mohammed VI tente de remodeler le champ religieux pour imposer un islam modéré et tolérant empreint de soufisme. Il s’agit de réhabiliter le rite malékite en usage depuis des siècles dans le royaume mais mis à mal ces dernières années par la poussée du chiisme, du parti islamiste PJD et des associations caritatives tels que Justice et Bienfaisance. Cette dernière conteste l’autorité religieuse du roi.

    L’aspiration de Mohamed VI de donner une image d’un Maroc qui évolue vers une certaine modernité se heurte au traditionalisme de sa société, aux méfaits de l’Etat policier, la corruption, le chômage – terreau fertile de l’intégrisme –, la grande pauvreté, l’analphabétisme très important et l’existence endémique de bidonvilles. C’est cela sa vraie malédiction.

  • What may fish do for Western Sahara?

    Legal advice stating that European vessels have no justification to fish off Western Sahara – a territory occupied by Morocco – has provoked a row between the main political institutions in Brussels.

    Under the terms of a 2005 fishing agreement between the European Union (EU) and Morocco, boats may operate in Western Sahara, provided their activity benefits the indigenous Sahrawi people. But a new paper written by lawyers advising the European Parliament has found that there is no evidence of Sahrawis being aided due to the accord’s implementation, which began in 2007.

    The paper advocates that efforts should be made to find an “amicable settlement” under which the Sahrawis can actually derive benefits from the agreement. But if no such settlement is forthcoming, it urges that European boats should be forbidden from entering a 200 nautical mile zone off Western Sahara.

    Despite these findings, the EU’s executive arm, the European Commission, is refusing to concede that the agreement has been problematic. An EU fisheries official said the Commission is “convinced” the deal is “indirectly and directly benefiting the Western Sahara region.”

    “The agreement ensures that the activity of EU vessels takes place in a transparent and controlled environment and has facilitated EU investments in the region,” the official, who request anonymity, told IPS. “The EU fleet lands part of its catches in Morocco, including ports in Western Sahara, which has a positive impact on the local economy. The FPA (fisheries partnership agreement) is therefore making a positive contribution to the economy of Western Sahara and the livelihood of its inhabitants.”

    Morocco, which invaded Western Sahara after its former Spanish colonisers quit the territory in 1974, is to receive a total of 144 million euros (196 million dollars) as a result of the four-year fisheries agreement. According to the Parliament’s legal advice, the agreement “explicitly acknowledges that the Moroccan authorities have full discretion” about how the money it receives is spent, even though the accord officially aims to promote ”responsible and sustainable” fishing practices.

    Aicha Dahane, a Sahrawi refugee living in Britain, said that nobody she knew in Western Sahara had been consulted in any way when the agreement was being negotiated. Nor was she aware of any Sahrawi who had found employment due to the accord’s implementation.

    She accused the EU, too, of having skewed priorities as it gives only 10 million euros per year in humanitarian aid to Sahrawis in refugee camps in Algeria, to where 100,000 people – half of Western Sahara’s population – fled in the 1970s. “The EU pays more money to Morocco for fish than it does to our refugees in Algeria,” she protested.

    The EU’s approach to Western Sahara contrasts markedly to that taken by the U.S., which excluded the disputed territory from a 2004 trade agreement between it and Morocco. In its attempts to justify the extension of its fishing agreement to Western Sahara, the European Commission argued that doing so would be in accordance with a 2002 United Nations legal opinion. But Hans Correll, the author of that opinion, stated six years later that he was ”embarrassed as a European” that his arguments had been interpreted in this way. Correll insisted that the EU could only fish off Western Sahara if it had been granted permission by the territory’s people.

    Sara Eyckmans, a campaigner with the group Western Sahara Resource Watch, said the European Commission had so far produced “not one shred of evidence” to support its claims that the Sahrawis were being aided by the agreement. “This is disappointing and shocking for us,” she added.

    She argued, too, that the accord violated the international law of the sea, which states that fishing cannot take place in waters that have not been claimed by a particular country. While Morocco has made a claim to the territory of Western Sahara, it has not asserted its jurisdiction over the surrounding waters.

    The Parliament’s lawyers state that Western Sahara is to be considered a ”non-self-governing territory”. International law requires that the wishes of a local population of such a territory must be respected when their natural resources are exploited for economic gain, the lawyers say.

    Morocco’s occupation of Western Sahara has been contested by numerous resolutions of the United Nations. A 1975 verdict by the International Court of Justice also found that Morocco did not have any legitimate claim over the territory.

    A political process aimed at determining the future of Western Sahara has been at an impasse for many years. In 1991, the UN brokered a ceasefire to end the armed conflict between Morocco and the Polisario Front, the representatives of the Sahrawi people, which erupted in 1976. While a referendum on the constitutional status of Western Sahara was promised in the 1990s, Morocco has so far prevented the poll from taking place.  (IPS)

  • Terrorisme d’Etat au Maghreb

    Dans l’appelée « Affaire Belliraj », se trouvent 35 inculpés et condamnés. Parmi eux: Moustapha Al Moatassim (condamné à 25 ans de prison) et Mohamed Amine Al Rakala (25 ans de prison), président et porte-parole du parti al-Badil al-Hadhari (Alternative citoyenne); Mohamed Al Marwani, le président du parti al-Oumma (25 ans de prison); Al-Abadelah Ma’a El Aïnine, dirigeant du Parti de la Justice et du développement (20 ans de prison); Hamid Nejibi, membre du Conseil National du Parti Socialiste Unifié (2 ans de prison), et Abdelhafidh Sriti, journaliste d’al-Manar TV (20 ans de prison). Le citoyen belgo-marocain Abdelkader Belliraj, éminent collaborateur des services de sécurité belges et principal inculpé dans ce procès, a été condamné à perpétuité.

    Le rapport de la Commission arabe des Droits Humains, la déclaration de Human Rights Watch et la conclusion des Services de Sûreté de l’Etat Belges ne laissent aucun doute sur l’innocence des condamnés : « …la Cour n’est pas parvenue, malgré un an et demi d’audiences successives, à prouver quelconque accusation à l’encontre de ces prisonniers, dont M. Abdelkader Belliraj, … et certains des prévenus ont fait l’objet de poursuites pour le simple fait d’avoir eu des relations avec lui… Les prévenus ont insisté devant la Cour, qu’ils ont été soumis à des interrogatoires musclés et des aveux obtenus sous la torture au centre secret de la police politique de Temara… ». Le dossier de l’accusation est vide. Rien ne justifie que Belliraj et les autres restent en prison.

    Ne pouvant pas justifier les violations des droits de l’homme, le manque de liberté d’expression, la fraude aux élections, la corruption, le Maroc a besoin de créer des terroristes pour se présenter aux gouvernements européens et aux Américains comme le rempart contre le terrorisme. Son message : « Nous emprisonnons tous ceux qui peuvent constituer un danger pour vous. Vous devez nous y aider. » C’est ainsi que Rabat parvient à gagner le soutien de l’Occident.

    Nous sommes face à un terrorisme d’Etat. Le comble est que cet Etat est soutenu par des pays, des parlementaires et des personnalités européennes qui vantent la réussite économique du Maroc et le fait que ce pays est un rempart contre le terrorisme au moment où le pays est un véritable terreau du terrorisme à cause de la répression, la corruption, la pauvreté et l’analphabétisme qui touche près des ¾ de la population.

    Au niveau régional, les visées hégémoniques du Maroc, ses guerres contre les voisins, ses tensions internes et la nature autoritaire de son régime sont les facteurs principaux de déstabilisation et d’insécurité au Maghreb et au Sahel. Le régime marocain a tout à gagner dans un Maghreb déstabilisé par le terrorisme. En ce sens, Rabat n’a jamais raté une occasion pour affaiblir l’Algérie, particulièrement au plus fort de la décennie sanglante où les armes et les munitions qui arrivaient aux maquis terroristes transitaient avec la bénédiction des autorités marocaines par les frontières de l’ouest. Des preuves accablantes révèlent l’existence d’un complot visant la déstabilisation de toute la région et de l’Espagne. La chronologie des attentats de Madrid en 2004 qui ont bouleversé la politique espagnole par rapport à son ancienne colonie, continuent à soulever des questions sérieuses, surtout si l’on tient en compte que toute la politique marocaine est conditionnée par la situation dans le conflit du Sahara Occidental, appelé par les autorités de Rabat « première cause nationale sacrée ».

    Le pouvoir de nuisance du Maroc ira en s’aggravant et sera tenté par la fuite en avant au fur et à mesure qu’il constatera qu’il est dans une impasse dans les dossiers vitaux, le Sahara Occidental et l’image du Maroc pour obtenir le statut avancé avec l’UE.

    Cette vérité ne sera pas couverte par la propagande qui pointe du doigt l’Algérie pour son soutien au Front Polisario et au peuple sahraoui. Le Maroc est aussi soutenu par des pays puissants tels que la France. Cette propagande est poussée par la jalousie envers un pays dont la victoire contre le fléau terroriste et sa renaissance fondée sur sa politique de réconciliation a fait basculer le rapport des forces pour s’élever au rang de véritable puissance régionale avec une réelle capacité stratégique et opérationnelle pour sécuriser non seulement la région du Maghreb mais aussi le Sahel.

    L’Algérie a toujours été à la hauteur de ses responsabilités dans les conflits des pays voisins originé par la rébellion des touaregs et elle est le seul Etat de la région ayant les moyens et la détermination nécessaires pour combattre les risques d’insécurité et de déstabilisation en Afrique. À ce titre, rappelons les accords de paix signés en 1996 au Niger, sous le parrainage de l’Algérie, rétablissant le calme dans la région. Ou encore le rôle de premier plan d’Alger, en mars 1995, à Tombouctou, au Mali. Dans les deux pays, des rebelles ont été intégrés dans l’armée régulière. Citons également dans ce sens la médiation algérienne qui déboucha sur un accord de paix signé le 4 juillet 2006.

    Ainsi, le principal facteur de déstabilisation est et restera la monarchie marocaine aussi bien au niveau du Maghreb qu’en Afrique où il entretient des relations étroites avec les régimes les plus sanguinaires du continent (Gabon, Guinée Equatoriale, Congo, Niger…)

    Tant que le Maroc ne respecte pas les frontières de ses voisins, de tous ses voisins, personne ne croira à son rôle dans la stabilité dans la région et le réveil de vieux démons liés au projet du Grand- Maroc, auquel le palais royal n’a pas renoncé, peut encore le pousser à revendiquer une partie des territoires algériens, mauritanien et malien.

  • Terrorisme d’Etat au Maghreb

    Dans l’appelée « Affaire Belliraj », se trouvent 35 inculpés et condamnés. Parmi eux: Moustapha Al Moatassim (condamné à 25 ans de prison) et Mohamed Amine Al Rakala (25 ans de prison), président et porte-parole du parti al-Badil al-Hadhari (Alternative citoyenne); Mohamed Al Marwani, le président du parti al-Oumma (25 ans de prison); Al-Abadelah Ma’a El Aïnine, dirigeant du Parti de la Justice et du développement (20 ans de prison); Hamid Nejibi, membre du Conseil National du Parti Socialiste Unifié (2 ans de prison), et Abdelhafidh Sriti, journaliste d’al-Manar TV (20 ans de prison). Le citoyen belgo-marocain Abdelkader Belliraj, éminent collaborateur des services de sécurité belges et principal inculpé dans ce procès, a été condamné à perpétuité.

    Le rapport de la Commission arabe des Droits Humains, la déclaration de Human Rights Watch et la conclusion des Services de Sûreté de l’Etat Belges ne laissent aucun doute sur l’innocence des condamnés : « …la Cour n’est pas parvenue, malgré un an et demi d’audiences successives, à prouver quelconque accusation à l’encontre de ces prisonniers, dont M. Abdelkader Belliraj, … et certains des prévenus ont fait l’objet de poursuites pour le simple fait d’avoir eu des relations avec lui… Les prévenus ont insisté devant la Cour, qu’ils ont été soumis à des interrogatoires musclés et des aveux obtenus sous la torture au centre secret de la police politique de Temara… ». Le dossier de l’accusation est vide. Rien ne justifie que Belliraj et les autres restent en prison.

    Ne pouvant pas justifier les violations des droits de l’homme, le manque de liberté d’expression, la fraude aux élections, la corruption, le Maroc a besoin de créer des terroristes pour se présenter aux gouvernements européens et aux Américains comme le rempart contre le terrorisme. Son message : « Nous emprisonnons tous ceux qui peuvent constituer un danger pour vous. Vous devez nous y aider. » C’est ainsi que Rabat parvient à gagner le soutien de l’Occident.

    Nous sommes face à un terrorisme d’Etat. Le comble est que cet Etat est soutenu par des pays, des parlementaires et des personnalités européennes qui vantent la réussite économique du Maroc et le fait que ce pays est un rempart contre le terrorisme au moment où le pays est un véritable terreau du terrorisme à cause de la répression, la corruption, la pauvreté et l’analphabétisme qui touche près des ¾ de la population.

    Au niveau régional, les visées hégémoniques du Maroc, ses guerres contre les voisins, ses tensions internes et la nature autoritaire de son régime sont les facteurs principaux de déstabilisation et d’insécurité au Maghreb et au Sahel. Le régime marocain a tout à gagner dans un Maghreb déstabilisé par le terrorisme. En ce sens, Rabat n’a jamais raté une occasion pour affaiblir l’Algérie, particulièrement au plus fort de la décennie sanglante où les armes et les munitions qui arrivaient aux maquis terroristes transitaient avec la bénédiction des autorités marocaines par les frontières de l’ouest. Des preuves accablantes révèlent l’existence d’un complot visant la déstabilisation de toute la région et de l’Espagne. La chronologie des attentats de Madrid en 2004 qui ont bouleversé la politique espagnole par rapport à son ancienne colonie, continuent à soulever des questions sérieuses, surtout si l’on tient en compte que toute la politique marocaine est conditionnée par la situation dans le conflit du Sahara Occidental, appelé par les autorités de Rabat « première cause nationale sacrée ».

    Le pouvoir de nuisance du Maroc ira en s’aggravant et sera tenté par la fuite en avant au fur et à mesure qu’il constatera qu’il est dans une impasse dans les dossiers vitaux, le Sahara Occidental et l’image du Maroc pour obtenir le statut avancé avec l’UE.

    Cette vérité ne sera pas couverte par la propagande qui pointe du doigt l’Algérie pour son soutien au Front Polisario et au peuple sahraoui. Le Maroc est aussi soutenu par des pays puissants tels que la France. Cette propagande est poussée par la jalousie envers un pays dont la victoire contre le fléau terroriste et sa renaissance fondée sur sa politique de réconciliation a fait basculer le rapport des forces pour s’élever au rang de véritable puissance régionale avec une réelle capacité stratégique et opérationnelle pour sécuriser non seulement la région du Maghreb mais aussi le Sahel.

    L’Algérie a toujours été à la hauteur de ses responsabilités dans les conflits des pays voisins originé par la rébellion des touaregs et elle est le seul Etat de la région ayant les moyens et la détermination nécessaires pour combattre les risques d’insécurité et de déstabilisation en Afrique. À ce titre, rappelons les accords de paix signés en 1996 au Niger, sous le parrainage de l’Algérie, rétablissant le calme dans la région. Ou encore le rôle de premier plan d’Alger, en mars 1995, à Tombouctou, au Mali. Dans les deux pays, des rebelles ont été intégrés dans l’armée régulière. Citons également dans ce sens la médiation algérienne qui déboucha sur un accord de paix signé le 4 juillet 2006.

    Ainsi, le principal facteur de déstabilisation est et restera la monarchie marocaine aussi bien au niveau du Maghreb qu’en Afrique où il entretient des relations étroites avec les régimes les plus sanguinaires du continent (Gabon, Guinée Equatoriale, Congo, Niger…)

    Tant que le Maroc ne respecte pas les frontières de ses voisins, de tous ses voisins, personne ne croira à son rôle dans la stabilité dans la région et le réveil de vieux démons liés au projet du Grand- Maroc, auquel le palais royal n’a pas renoncé, peut encore le pousser à revendiquer une partie des territoires algériens, mauritanien et malien.

  • Les Îles Malouines et le Sahara Occidental, deux territoires non-autonomes

    Les différents opposants Argentins et Britanniques sur la question de l’appartenance des îles Malouines se sont récemment ravivés après que le Royaume Uni ait annoncé son intention de lancer une campagne de prospection pétrolière sous-marine dans les environs de l’archipel. Ce conflit géoéconomique n’est pas sans rappeler d’autres situations comme celle du Sahara Occidental où les facteurs communs sont importants :
    Dans les deux cas, l’Argentine et le Maroc revendiquent un droit de souveraineté.
    En 1982, la junte militaire argentine désireuse de redorer son blason par une action d’éclat extérieure a décidé d’envahir l’invasion du petit archipel. L’invasion argentine fut très vite repoussée par la Grande-Bretagne dans une guerre qui avait fait près de 1000 morts. En 1975, le roi Hassan II avait besoin d’éloigner la menace de l’armée, se donner une « cause » pour gagner le soutien des partis d’opposition et trouver une nouvelle source de liquidités pour s’affirmer en tant que puissance dans une époque où la guerre froide faisait rage. Dans ce but, il décida l’invasion de la colonie espagnole du Sahara Occidental dans une guerre qui s’est soldé de la mort de plus de 30.000 soldats et 2500 prisonniers marocains.
    Mais la comparaison s’arrête là car la situation est très différente. D’abord parce que, dans les Iles Malouines, la confrontation militaire était entre forces argentines et britanniques, alors qu’au Sahara Occidental, après le retrait espagnol, la confrontation a eu lieu entre l’envahisseur et la population du territoire revendiqué.
    A l’issue d’une rencontre avec le secrétaire général de l’ONU, Ban ki-moon, le ministre des affaires étrangères argentin a déclaré que son pays « n’autorisera jamais le recours à la force pour reprendre les îles ». Ces déclarations faites 28 ans après la Guerre des Malouines, constituent la preuve d’une évolution honorable dans la façon de penser de l’Etat argentin.
    Par contre, au Maroc, 34 ans après, les mentalités et les doctrines n’ont guère changé. La conquête brutale et la population autochtone passée au fil de l’épée est toujours de mise. De là, l’étrange paradoxe d’un Etat se présentant lui-même comme la pointe de l’avancée dans la région et présentant simultanément des mentalités archaïques dont la fascination pour la violence. Si coloniser signifie avant tout conquérir, occuper, soumettre, dominer et massacrer, le Maroc a donné au colonialisme toute sa signification. Sans doute, les années de plomb ont semé et inculqué dans la conscience des marocains le culte à la violence et au mépris de l’autre. Que peut-on dire d’un directeur de prison qui s’adresse à un prisonnier politique pour lui dire : « Nous ne sommes pas un Etat démocratique, nous sommes des colonisateurs, alors nous faisons ce qui nous chante ».
    « Nous utiliserons toutes les ressources de la loi internationale », a ajouté M. Taiana. Voilà le secret du soutien dont bénéficie l’Argentine des 32 pays d’Amérique Latine et Caraïbes dans ce dossier, contrairement au Maroc qui s’est vu obligé de se retirer de l’OUA à cause des positions qui condamnaient son agression contre le peuple sahraoui. Aujourd’hui, la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) est membre à part entière de l’entité panafricaine.
    L’honorable attitude de l’Argentine a poussé Ban Ki-moon à se prononcer sur le problème des territoires non-autonomes en se déclarant partisan de « solutions créatives » et de « visions pragmatiques et réalistes qui prennent en compte les conditions spécifiques de chaque cas ». Ces déclarations portent une lueur d’espoir pour le peuple sahraoui puisqu’il avait déjà exprimé son « engagement personnel » pour résoudre ce problème qui date de 34 ans.
    Parmi les dossiers traités chaque année par le Comité de Décolonisation des Nations Unies, se trouvent, entre autres, le Sahara Occidental, Gibraltar, Puerto Rico et la Nouvelle Calédonie.