El Khabar, 8/4/2010
Auteur/autrice : mahembarec
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M’hamed Kheddad rappelle à la communauté internationale ses obligations de protection des droits de l’homme au Sahara occidental
BRUXELLES– Le coordinateur sahraoui avec la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso), M. M’hamed Kheddad, a rappelé mardi à Bruxelles à la communauté internationale ses obligations en matière de protection des droits de l’homme au Sahara occidental et des richesses du peuple sahraoui. M. Kheddad s’exprimait lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a abordé les récents développements dans le conflit du Sahara occidental, à la veille de la publication d’un « important » rapport du secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-Moon. -
Témoin espagnol de l’agression des colons marocains contre les activistes sahraouis
Observateur international dénonce agression contre activistes de retour à Smara
Selon des déclarations faites à EFE par Antorrena , membre de l’Association d’Amis du Peuple Sahraoui à Aragon, la voiture dans laquelle il voyageait avec ce groupe a été entourée à l’entrée de Smara, au Sahara Occidental, par une foule de Marocains qui brindaient le drapeau du pays, ils se sont jetés sur le véhicule avec des coups et des insultes.
Cette revendication nationaliste n’a pas eu selon l’observateur « rien d’improvisée », et elle a compté, à son avis, de la « complicité totale de la Police marocaine », qui les avait « obligé à garer la voiture dans le lieu de la protestation ».
Les cinq sahraouis, parme les quels se trouvait le président du Comité de Défense du Droit d’Autodétermination du Peuple Saharaui (CODAPSO), Sidi Mohamed Dadach, faisaient partie d’un groupe de douze activistes, qui avaient atterri hier à l’aéroport d’El Aaiún.
À son arrivée au lieu, raconte à EFE la vice-présidente de l’Association Sahraouie de Victimes de Graves Violations des Droits de l’homme (ASVDH), Elghalia Djimi, des altercations se sont aussi produites entre les sahraouis qui étaient arrivés pour les accueillir et un groupe de manifestants pro-marocains qui « ont lancé des pierres sur les voitures des familles ».
Sans mentionner ces faits, l’Association Sahara Marocain (ASM), s’est félicité dans un communiqué « du patriotisme des sahraouis marocains unionistes qui, à l’arrivée à El Aaiún des séparatistes (…) se sont dirigés vers l’aéroport pour exprimer leur mécontentement et pour dénoncer fortement les tromperies et les mensonges du groupe ». EFE -
Blocage par Rabat des visites interfamiliales : Abdelaziz saisit Guterres
Bir Lehlu (territoires libérés), 07/04/2010 (SPS).- Le Président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a saisi, mercredi le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Antonio Guterres, à intervenir pour « une reprise prompte et ordonnée » du programme des visites interfamiliales bloqué par le Maroc depuis presque trois semaines.
« L’entrave réelle est la position du Maroc qui veut supplanter le HCR et imposer de nouvelles conditions pour détourner les dispositions du plan en vue de le bloquer définitivement », a écrit M. Abdelaziz dans ce message parvenu à SPS
Voici le texte intégral de ce message :Bir Lehlu, le 2 avril 2010
Monsieur Antonio Guterres
Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés
Genève
Monsieur Le Haut Commissaire,Depuis le 26 mars 2010, le programme des échanges de visite entre les familles sahraouies séparées par l’occupation marocaine se trouve bloqué à cause du refus du Maroc de respecter les clauses essentielles du plan d’action agrée, en 2004, par le HCR et les deux parties au conflit, le Frente Polisario et le Maroc. Ce blocage vient s’ajouter à l’empêchement par les autorités marocaines, depuis le début, du lancement des échanges du courrier et leur refus à participer au séminaire des îles Açores qui font également partie du même plan d’action.
Les contraintes et restrictions imposées par le Maroc pour ces visites interfamiliales tant en ce qui concerne la sélection des bénéficiaires que le libre accès du HCR avec ceux-ci ont atteint, ces derniers mois, un stade inadmissible et dénotent d’une volonté délibérée d’arrêter définitivement cette opération humanitaire.
Monsieur le Haut Commissaire,
Alors que le plan d’action établit clairement que « le HCR sera le seul responsable des décisions sur la recevabilité des candidatures à la participation au programme » (par.16) et que «les parties s’engagent à assurer que le personnel du HCR pourra accéder librement aux bénéficiaires » (par.38), les autorités marocaines ont interdit à des dizaines de personnes la participation au programme comme elles ont empêché, par toutes sortes de subterfuges, les fonctionnaires du HCR le libre accès aux candidats et d’avoir le dernier mot en ce qui concerne leur sélection.
A titre d’exemple, le citoyen sahraoui Yeslem Nayem Abdelfatah et sa famille, au total huit membres, ont été enregistrés par le HCR, en 2004, pour visiter leurs parents directs, âgés et malades, résidant dans la ville de Dajla occupée. Leurs noms ont figuré sur les listes du HCR des personnes sélectionnées pour le voyage en novembre 2006, en juin 2007, en janvier 2008, en juillet 2008, en juillet 2009. A chaque fois, le Maroc a opposé un refus catégorique et le Front Polisario a accepté, dans un esprit de coopération, les promesses du HCR comme quoi « le cas de M. Yeslem sera résolu la prochaine fois ». Mais, une fois de plus, alors que son nom paraissait sur la liste du 26 mars 2010, le Maroc a répondu par la négative comme il a refusé aux membres du HCR de se rendre au domicile des parents de Yeslem dans le territoire occupé du Sahara occidental.
La prétendue visite antérieure de ce citoyen sahraoui à Dajla occupée, avec un passeport mauritanien, invoquée par le Maroc, est un fallacieux prétexte et ne peut constituer un justificatif valide pour l’exclure des listes du HCR et, encore moins, pour interdire de visite les autres membres de sa famille dont certains sont nés dans l’exil et n’ont jamais vu leurs grands parents. A cet égard, faut-il souligner encore que des centaines de sahraouis, porteurs de titres de voyage espagnols, mauritaniens ou autres, ont visité, depuis l’établissement du cessez-le-feu, les campements de réfugiés sahraouis et le territoire du Sahara occidental sans, pour autant, être privés de leur droit de participer au programme des échanges de visite organisé par le HCR.
Monsieur le Haut Commissaire,
Un travail humanitaire louable a été accompli à ce jour. Plus de 10.000 personnes se sont rencontrées, pendant quelques jours, après de nombreuses années de séparation. Je tiens à cette occasion à vous exprimer ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué à cet important acquis notre gratitude et nos remerciements même si la situation dramatique du peuple sahraoui, qui n’aspire qu’à jouir de ses droits démocratiques élémentaires à l’autodétermination, perdure injustement depuis plus de trois décennies.
Le Frente Polisario a coopéré pleinement avec le HCR pour la poursuite des échanges de visites entre les familles sahraouies comme il vous a toujours exprimé sa disponibilité totale pour la mise en application des autres mesures, encore bloquées par le Maroc, à savoir l’échange du courrier et l’organisation des séminaires. Le Frente Polisario a aussi récemment appelé, par écrit, le HCR au commencement de l’opération des échanges de visites par voie terrestre.
Les termes du plan d’action sont clairs et précis quant au rôle de chacun. Le problème n’est pas une question d’interprétation opposant les parties, la difficulté et l’entrave réelle est la position du Maroc qui veut supplanter le HCR et imposer de nouvelles conditions pour détourner les dispositions du plan en vue de le bloquer définitivement.
Le Front Polisario, tout renouvelant sa disponibilité à continuer à coopérer pour la mise en application du plan d’action pour la poursuite du programme des mesures de confiance, vous appelle à tout faire pour une reprise prompte et ordonnée de ce programme humanitaire.
Hautes considérations.Mohamed Abdelaziz, Président de la RASD
Secrétaire général du Frente Polisario
(SPS) -
Un serpent ne donne pas de baisers
Les activistes sahraouis, qui avaient averti sur les atteintes physiques dont ils pouvaient faire l’objet à leur retour, furent pris d’assaut dès leur arrivée à l’aéroport d’El-Ayoun par des miliciens marocains qui usèrent d’objets contondants et de gros bâtons.Chaque jour, le makhzen se dégote quelqu’un, prêt à témoigner de sa «démocratie». De témoins professionnels souvent issus des milieux juifistes et dont la conscience aguerrie se trouve à l’aise dans les «chahadat ezzour». Hier, c’était M. Joseph Daul, président du groupe du Parti populaire européen (PPE) au Parlement européen qui était appelé à la rescousse pour essayer de vendre la bonne image d’une occupation qui a moult similitudes avec celle menée par le monstre israélien au Machrek. Au même moment où le Joseph chantait les «bienfaits» de la colonisation au Sahara occidental, les Marocains faisaient plus d’une vingtaine de blessés parmi les populations sahraouies dont des défenseurs des droits de l’homme, de retour au pays à l’issue de leur visite aux leurs, la semaine dernière, dans les camps de refugiés de la Hamada, près de Tindouf. Les activistes sahraouis, qui avaient averti sur les atteintes physiques dont ils pouvaient faire l’objet à leur retour, furent pris d’assaut dès leur arrivée à l’aéroport d’El-Ayoun par des miliciens marocains qui usèrent d’objets contondants et de gros bâtons. Une démocratie en nette évolution puisque en plus de la répression de ses forces régulières, Rabat recourt aux milices dont le recrutement s’effectue depuis un mois à Tan-Tan, au sud du Maroc, et à El-Ayoun, capitale du Sahara occidental. Joseph Daul et consorts ignorent-ils la brutalité du makhzen ou bien taisent-ils ce qui est connu, c’est-à-dire que la démocratie au Maroc c’est aussi avantageux que le baiser du serpent ? Ignorent-ils qu’on y bafoue les droits de l’homme, que la Minurso est la seule parmi les forces onusiennes à ne pas les protéger, et qu’à l’ONU la France travaille de toutes ses forces à maintenir cette anomalie, en contradiction avec les valeurs dont elle se réclame ?
Une attitude en porte-à-faux de l’histoire et qui finira comme beurre au soleil. Comme dans le cas de Mme Aminatou Haider ! Car même en France où l’on prend de plus en plus conscience du rôle navrant que Paris tient dans l’affaire, les voix se font plus fortes pour garantir la protection des droits humains au Sahara occidental. Jusqu’à quand la France officielle maintiendra-t-elle sa préférence pour la protection des agresseurs des droits de l’homme ?M. Z (mohamed_zaaf@yahoo.fr.)
Le Jeune Indépendant -
Décès de Bougrine : Le peuple n’oublie pas ses combattants
Par Ali Fkir
Il a combattu les forces du colonialisme
Il s’était opposé au néocolonialisme sous le règne de Mohammed V, ce qui lui a valu la prison…
Il s’était opposé au régime despotique de Hassan II, ce qui lui a valu la torture, la prison, la persécution.. .
Il s’était opposé aux pratiques et aux choix de la « nouvelle ère », il a dénoncé la répression au nom « des valeurs sacrées »; ce qui lui a valu la prison sous le règne de Mohammed VI
Les militant-es l’appellent, avec raison, le prisonnier des trois rois. C’est le grand militant Mohammed Bougrine.
Il a contribué à la création de l’UNFP
Il a contribué à la création de la CDT
Il a contribué à la création de l’AMDH
Il a contribué à la création du PADS
C’est l’irréductible militant Mohammed Bougrine
Il a contribué à la création du FMVJ
Il n’a pas demandé des indemnités sur les « années de plomb »
Ils ont refusé de régulariser sa situation administrative
Il est né dans une modeste famille.
Il a grandi dans une modeste famille
Il est décédé en tant que membre d’une modeste famille
Il est né pauvre, grandi prolétaire, décédé symbole de la résistance.
C’est l’infatigable combattant Mohammed Bougrine.
Aujourd’hui, la nature a dit son mot. Elle a appliqué sa loi. Mais Mohammed Bougrine, le prisonnier des trois rois, le grand résistant, vivra toujours parmi les combattant-es de la libération.
Malgré les pertes humaines, l’étendard de la lutte restera haut.
Je t’embrasse camarade BougrineLe prisonnier des trois rois nous a réuni-es
Les militant-es et les humbles de Beni Mellal, des centaines de miltant-es des autres régions du Maroc, ils/elles sont venu-es toutes et tous rendre hommage au grand Bougrine, au prisonnier des trois rois.
Mohammed Bougrine qui consacré toute sa vie (depuis le début des années cinquante jusqu’au 5 avril 2010) à la lutte pour l’émancipation du peuple marocain, pour les causes justes en général et pour la cause des travailleurs en général. Il est respecté de tout le monde, il est aimé par les militant-es toutes tendances confondues.
Ce mardi 6 avril 2010, ils/elles sont venu-es à Beni Mellal pour réaffirmer devant lui leur engagement à défendre les valeurs de la gauche, à combattre le despotisme makhzanien….
Ce grand militant a rassemblé aujourd’hui dans une marche historique, les militant-es du PADS, d’ANNAHJ ADDIMOCRATI, du PSU, du CNI, des autres sensibilités marxistes, de l’AMDH, du FMVJ, de la CDT, de l’UMT…tous et toutes les combattant-es de la libération.
Les femmes ont bravé les coutumes et autres us réactionnaire pour accompagner le Grand Bougrine à sa « dernière demeure ».
Pas de fausses notes, les banderoles et slogans sont unitaires:
– Sur ta voie Bougrine, nous marcherons…!
– Nous ne lâcherons pas, pas de conciliation avec le régime!
– Repose Bougrine, nous continuerons la lutte!
– Ô camarade Bougrine! nous sommes toujours sur la voie…!
– Les traîtres dans les palais, les militants dans les cimetières!
………
Le 6 avril 2010, nous avons vécu des funérailles émouvantes, mais le militant Mohammed Bougrine est toujours parmi nous, il sera toujours avec les causes justes. Comme Mehdi Ben Barka, Abdellatif Zeroual, Saïda Mnebhi et tant d’autres, le Grand Bougrine, le prisonnier des trois rois est immortel.
Les historiens, les vrais, noteront certainement, que c’est la première qu’un Homme soit persécuté par le colonialisme et prisonnier sous les règnes de trois rois. Du jamais vu!
et que cet Homme n’a à aucun moment baissé les bras ou s’est laissé leurré par la démocratie de façade.
Camarade Bougrine, sois tranquille, le combat continuera!
Bravo militants, amis et camarades de Mohammed Bougrine !
Mes vives et sincères condoléances à la famille Bougrine.
Mohammedia, 6 avril 2010Source : Solidarité Maroc 7/4/2010
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Funérailles émouvantes du prisonnier des trois rois : le grand BOUGRINE
C’est avec une grande émotion et une grande tristesse que nous avons appris la mort du camarade Bougrine survenue subitement ce matin lundi 5 avril à Benimellal.
L’ex-prisonnier politique des trois rois s’est éteint debout alors qu’il jardinait apr-s avoir réussi la caravane médicale de Taglefet du 2-3-4 avril 2010.
Nos sincères condoléances à toute sa famille, à ses camarades et à tous les militants du Forum Vérité et Justice qui ont perdu un père, un ami, un soutien, une référence, une mémoire vivante.
A tous ses camarades du parti PASD et à tous ses amis, nous leur présentons nos sincères condoléances…
Si Bougrine est mort tout en bataillant, en luttant pour une cause commune, cette cause est toujours vivante.
Dr Omar Jbiha = C.A.O.V.T.F.V.J.
Source : Solidarité MarocCommentaire de Diaspora Saharaui :
En 2008, juste après sa libération, James Copnall, journaliste de la BBC, rend visite à Mohamed Bougrine. Extraits de son article:
Mohamed Bougrine a été une épine constante dans la chair des autorités marocaines – le résistant, le dissident et le défenseur des droits de l’homme. James Copnall rencontre(respecte) un homme qui s’attend à retourner à la prison, malgré un pardon royal récent.
Mohamed de Soixante-douze ans Bougrine n’est pas juste « le prisonnier de trois rois ». Il a aussi tenu un autre titre – le détenu politique le plus vieux du Maroc – mais qui ne s’applique plus .
Au début du mois, on a donné au vieil homme un pardon royal, après plusieurs mois en prison pour ce que les autorités ont désigné « le manque du respect en raison du roi ». Mohamed s’était mis aux rues dans la solidarité avec les hommes qui avaient été enfermés sur un mars(une marche) de Premier Mai.
Mohamed Bougrine, le résistant, le dissident et le défenseur des droits de l’homme, a toujours été une épine dans la chair des autorités marocaines. C’est un homme qui s’attend à retourner à la prison, malgré le pardon royal.
A 72 ans, Bougrine n’est pas juste « le prisonnier des trois rois ». Il détenait aussi un autre titre: celui du prisonnier le plus vieux du Maroc, mais qui n’est plus appliqué.
« Hassan II a gouverné le pays avec une poignée de fer, » dit Mohamed. « Mohamed VI règne avec une poigne de fer, mais dans un gant de velours. » « Il parle de la réconciliation et des questions humanitaires, mais tout n’est qu’un bluff. » Mohamed Bougrine dit qu’il n’a aucun problème personnel avec les trois rois qui l’ont emprisonné et n’a aucun désir de vengeance. Mais il veut une vraie démocratie dans son pays et il dit que presque tous les régimes arabes sont despotique. Son fils de 27 ans – celui qui a grandi connaissant à peine son père est déjà un défenseur des droits de l’homme, prêt à suivre les pas de son papa. -
Un serpent ne donne pas de baisers
Les activistes sahraouis, qui avaient averti sur les atteintes physiques dont ils pouvaient faire l’objet à leur retour, furent pris d’assaut dès leur arrivée à l’aéroport d’El-Ayoun par des miliciens marocains qui usèrent d’objets contondants et de gros bâtons.Chaque jour, le makhzen se dégote quelqu’un, prêt à témoigner de sa «démocratie». De témoins professionnels souvent issus des milieux juifistes et dont la conscience aguerrie se trouve à l’aise dans les «chahadat ezzour». Hier, c’était M. Joseph Daul, président du groupe du Parti populaire européen (PPE) au Parlement européen qui était appelé à la rescousse pour essayer de vendre la bonne image d’une occupation qui a moult similitudes avec celle menée par le monstre israélien au Machrek. Au même moment où le Joseph chantait les «bienfaits» de la colonisation au Sahara occidental, les Marocains faisaient plus d’une vingtaine de blessés parmi les populations sahraouies dont des défenseurs des droits de l’homme, de retour au pays à l’issue de leur visite aux leurs, la semaine dernière, dans les camps de refugiés de la Hamada, près de Tindouf. Les activistes sahraouis, qui avaient averti sur les atteintes physiques dont ils pouvaient faire l’objet à leur retour, furent pris d’assaut dès leur arrivée à l’aéroport d’El-Ayoun par des miliciens marocains qui usèrent d’objets contondants et de gros bâtons. Une démocratie en nette évolution puisque en plus de la répression de ses forces régulières, Rabat recourt aux milices dont le recrutement s’effectue depuis un mois à Tan-Tan, au sud du Maroc, et à El-Ayoun, capitale du Sahara occidental. Joseph Daul et consorts ignorent-ils la brutalité du makhzen ou bien taisent-ils ce qui est connu, c’est-à-dire que la démocratie au Maroc c’est aussi avantageux que le baiser du serpent ? Ignorent-ils qu’on y bafoue les droits de l’homme, que la Minurso est la seule parmi les forces onusiennes à ne pas les protéger, et qu’à l’ONU la France travaille de toutes ses forces à maintenir cette anomalie, en contradiction avec les valeurs dont elle se réclame ?
Une attitude en porte-à-faux de l’histoire et qui finira comme beurre au soleil. Comme dans le cas de Mme Aminatou Haider ! Car même en France où l’on prend de plus en plus conscience du rôle navrant que Paris tient dans l’affaire, les voix se font plus fortes pour garantir la protection des droits humains au Sahara occidental. Jusqu’à quand la France officielle maintiendra-t-elle sa préférence pour la protection des agresseurs des droits de l’homme ?M. Z (mohamed_zaaf@yahoo.fr.)
Le Jeune Indépendant -
Les étudiants universitaires de Nouakchott se mobilisent pour le Sahara Occidental
Un groupe d’étudiants mauritaniens de l’Université de Nouakchott et des écoles d’enseignement supérieur a annoncé la formation d’une entité étudiantine sous le nom de « Intitiative étudiantine de soutien au peuple sahraoui ». Le but de sa création, selon ses fondateurs, est de créer une opinion publique parmi les étudiants qui soutienne le droit du peuple sahraoui à l’autodeétermination et à la création d’un Etat sahraoui indépendant » et « éduquer les étudiants universitaires sur les problèmes de leur environnement et mettre la lumière sur la réalité de la question sahraouie et le conflit qui en découle ».D’après le site « Aqlam Hourra », cette fondation vise également à « pousser les autorités mauritaniennes à l’adoption d’une attitude positive à l’égard de la question du Sahara Occidental en faveur des droits du peuple sahraoui, selon la déclaration fondatrice de cette intitiative.
Les étudiants signataires se sont engagés « publiquement avec le peuple sahraoui dans son épreuve jusqu’à ce qu’il arrache ses droits et décide de son sort sans aucune ingérence externe ».
Source : UPES
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Décès de Bougrine : Le peuple n’oublie pas ses combattants
Par Ali Fkir
Il a combattu les forces du colonialisme
Il s’était opposé au néocolonialisme sous le règne de Mohammed V, ce qui lui a valu la prison…
Il s’était opposé au régime despotique de Hassan II, ce qui lui a valu la torture, la prison, la persécution.. .
Il s’était opposé aux pratiques et aux choix de la « nouvelle ère », il a dénoncé la répression au nom « des valeurs sacrées »; ce qui lui a valu la prison sous le règne de Mohammed VI
Les militant-es l’appellent, avec raison, le prisonnier des trois rois. C’est le grand militant Mohammed Bougrine.
Il a contribué à la création de l’UNFP
Il a contribué à la création de la CDT
Il a contribué à la création de l’AMDH
Il a contribué à la création du PADS
C’est l’irréductible militant Mohammed Bougrine
Il a contribué à la création du FMVJ
Il n’a pas demandé des indemnités sur les « années de plomb »
Ils ont refusé de régulariser sa situation administrative
Il est né dans une modeste famille.
Il a grandi dans une modeste famille
Il est décédé en tant que membre d’une modeste famille
Il est né pauvre, grandi prolétaire, décédé symbole de la résistance.
C’est l’infatigable combattant Mohammed Bougrine.
Aujourd’hui, la nature a dit son mot. Elle a appliqué sa loi. Mais Mohammed Bougrine, le prisonnier des trois rois, le grand résistant, vivra toujours parmi les combattant-es de la libération.
Malgré les pertes humaines, l’étendard de la lutte restera haut.
Je t’embrasse camarade BougrineLe prisonnier des trois rois nous a réuni-es
Les militant-es et les humbles de Beni Mellal, des centaines de miltant-es des autres régions du Maroc, ils/elles sont venu-es toutes et tous rendre hommage au grand Bougrine, au prisonnier des trois rois.
Mohammed Bougrine qui consacré toute sa vie (depuis le début des années cinquante jusqu’au 5 avril 2010) à la lutte pour l’émancipation du peuple marocain, pour les causes justes en général et pour la cause des travailleurs en général. Il est respecté de tout le monde, il est aimé par les militant-es toutes tendances confondues.
Ce mardi 6 avril 2010, ils/elles sont venu-es à Beni Mellal pour réaffirmer devant lui leur engagement à défendre les valeurs de la gauche, à combattre le despotisme makhzanien….
Ce grand militant a rassemblé aujourd’hui dans une marche historique, les militant-es du PADS, d’ANNAHJ ADDIMOCRATI, du PSU, du CNI, des autres sensibilités marxistes, de l’AMDH, du FMVJ, de la CDT, de l’UMT…tous et toutes les combattant-es de la libération.
Les femmes ont bravé les coutumes et autres us réactionnaire pour accompagner le Grand Bougrine à sa « dernière demeure ».
Pas de fausses notes, les banderoles et slogans sont unitaires:
– Sur ta voie Bougrine, nous marcherons…!
– Nous ne lâcherons pas, pas de conciliation avec le régime!
– Repose Bougrine, nous continuerons la lutte!
– Ô camarade Bougrine! nous sommes toujours sur la voie…!
– Les traîtres dans les palais, les militants dans les cimetières!
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Le 6 avril 2010, nous avons vécu des funérailles émouvantes, mais le militant Mohammed Bougrine est toujours parmi nous, il sera toujours avec les causes justes. Comme Mehdi Ben Barka, Abdellatif Zeroual, Saïda Mnebhi et tant d’autres, le Grand Bougrine, le prisonnier des trois rois est immortel.
Les historiens, les vrais, noteront certainement, que c’est la première qu’un Homme soit persécuté par le colonialisme et prisonnier sous les règnes de trois rois. Du jamais vu!
et que cet Homme n’a à aucun moment baissé les bras ou s’est laissé leurré par la démocratie de façade.
Camarade Bougrine, sois tranquille, le combat continuera!
Bravo militants, amis et camarades de Mohammed Bougrine !
Mes vives et sincères condoléances à la famille Bougrine.
Mohammedia, 6 avril 2010Source : Solidarité Maroc 7/4/2010
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Funérailles émouvantes du prisonnier des trois rois : le grand BOUGRINE
C’est avec une grande émotion et une grande tristesse que nous avons appris la mort du camarade Bougrine survenue subitement ce matin lundi 5 avril à Benimellal.
L’ex-prisonnier politique des trois rois s’est éteint debout alors qu’il jardinait apr-s avoir réussi la caravane médicale de Taglefet du 2-3-4 avril 2010.
Nos sincères condoléances à toute sa famille, à ses camarades et à tous les militants du Forum Vérité et Justice qui ont perdu un père, un ami, un soutien, une référence, une mémoire vivante.
A tous ses camarades du parti PASD et à tous ses amis, nous leur présentons nos sincères condoléances…
Si Bougrine est mort tout en bataillant, en luttant pour une cause commune, cette cause est toujours vivante.
Dr Omar Jbiha = C.A.O.V.T.F.V.J.
Source : Solidarité MarocCommentaire de Diaspora Saharaui :
En 2008, juste après sa libération, James Copnall, journaliste de la BBC, rend visite à Mohamed Bougrine. Extraits de son article:
Mohamed Bougrine a été une épine constante dans la chair des autorités marocaines – le résistant, le dissident et le défenseur des droits de l’homme. James Copnall rencontre(respecte) un homme qui s’attend à retourner à la prison, malgré un pardon royal récent.
Mohamed de Soixante-douze ans Bougrine n’est pas juste « le prisonnier de trois rois ». Il a aussi tenu un autre titre – le détenu politique le plus vieux du Maroc – mais qui ne s’applique plus .
Au début du mois, on a donné au vieil homme un pardon royal, après plusieurs mois en prison pour ce que les autorités ont désigné « le manque du respect en raison du roi ». Mohamed s’était mis aux rues dans la solidarité avec les hommes qui avaient été enfermés sur un mars(une marche) de Premier Mai.
Mohamed Bougrine, le résistant, le dissident et le défenseur des droits de l’homme, a toujours été une épine dans la chair des autorités marocaines. C’est un homme qui s’attend à retourner à la prison, malgré le pardon royal.
A 72 ans, Bougrine n’est pas juste « le prisonnier des trois rois ». Il détenait aussi un autre titre: celui du prisonnier le plus vieux du Maroc, mais qui n’est plus appliqué.
« Hassan II a gouverné le pays avec une poignée de fer, » dit Mohamed. « Mohamed VI règne avec une poigne de fer, mais dans un gant de velours. » « Il parle de la réconciliation et des questions humanitaires, mais tout n’est qu’un bluff. » Mohamed Bougrine dit qu’il n’a aucun problème personnel avec les trois rois qui l’ont emprisonné et n’a aucun désir de vengeance. Mais il veut une vraie démocratie dans son pays et il dit que presque tous les régimes arabes sont despotique. Son fils de 27 ans – celui qui a grandi connaissant à peine son père est déjà un défenseur des droits de l’homme, prêt à suivre les pas de son papa.