Année : 2020

  • Tchad : Muhammad Diallo répond à Amine Abba Siddick

    A l’occasion de sa visite au Maroc, le ministre tchadien des affaires étrangères, Amine Abba Diallo, a traité la RASD, l’Etat sahraoui, de « pseudo-Etat ». Une réponse cinglante lui vient d’Ali Muhammad Diallo, le secrétaire général et fondateur du parti anti-colonialiste et progressiste M.N.R.T. Voici le texte intégrale de cette réponse:

    Si le présumé Amine Abba Siddick prétend considérer la RASD de « pseudo-Etat » nous lui indiquons ainsi qu’aux autres illuminés:

    – Le Maroc et le Tchad demeurent deux sous-Etats bananiers asservis dans les faits par l’ignoble système colonialo-maçonnique de la Françafrique.

    – Le jour très lointain où ils deviendront des véritables nations souveraines, leur rapprochment aura au moins un sens…

    Tags : Tchad, Sahara Occidental, RASD, Amine Abba Siddick, Front Polisario, Maroc,

  • Algérie : Le retour de «l’affaire khalifa Bank»

    L’affaire «khalifa Bank» revient dans les couloirs du tribunal correctionnel du conseil de district de Blida en novembre prochain, suite au retour de l’affaire par la Cour suprême, qui a accepté l’appel du parquet et de 13 prévenus condamnés en 2015, conduits par le principal prévenu, Abdel Moumen Rafiq Khalifa, condamné pour incarcération. Al-Nafez, 18 ans, a été inculpé du crime de formation d’une association perverse, de falsification de documents bancaires, de faillite, de vol, de fraude, d’abus de confiance et d’autres accusations.

    Le procès se déroulera cette fois dans le nouveau tribunal de Boufarik, car le dossier de la khalifa Bank a façonné l’intérêt de l’opinion publique nationale et internationale, notamment lors du premier procès en 2007, au cours duquel le principal prévenu, Khalifa Abdel Moumen, était absent en raison de sa présence en fuite au Royaume-Uni, après le bombardement de l’affaire en 2003, devenu Connu comme le scandale du siècle.

    L’affaire a été reconstituée en 2015 lorsque le chef du complexe, Abdul-Moumen Khalifa, a été extradé et expulsé le 24 décembre 2013 par les autorités britanniques, sur la base de l’accord judiciaire bilatéral, après quoi l’affaire était prévue en 2015, et s’est terminée par le prononcé d’une peine de 18 ans de prison opposable à l’accusé. Le principal et la confiscation de ses biens, après avoir été condamné par contumace avec la réclusion à perpétuité et d’autres peines, qui variaient entre l’acquittement et l’emprisonnement avec sursis contre le reste des parties suivantes.

    13 officiers criminels de l’Etat, des employés toxiques, des noms dans le monde du sport et des hommes d’affaires comparaîtront devant le tribunal correctionnel, sur 71 prévenus dans le premier dossier, qui avaient précédemment contesté les jugements rendus contre eux en 2015, tandis que le reste des prévenus, dont ceux décédés, comme le notaire Omar Rahal, Son appel a également été accepté. Ils ont des décisions définitives et certains d’entre eux ont été punis. L’avocat et membre du conseil syndical régional du district de Blida, Sharaf Al-Din Rabiei, a déclaré que l’affaire de la « Khalifa Bank » est normale comparée aux affaires de corruption qui sont devant les couloirs de la justice aujourd’hui.

    Algérie Journal, 20 oct 2020

    Tags : Algérie, Khalifa Bank, Abdel Moumen Rafiq Khalifa,

  • Musulmans de France… Jusqu’à quand l’incompréhension ?

    A l’occasion des Journées Cinématographiques de Carthage (du 23 au 31 octobre 2010), j’ai eu l’occasion de visionner le documentaire « Musulmans de France » (3 volets) qui retrace l’histoire des relations entre les musulmans et la France depuis la colonisation et jusqu’en 2009, et de discuter avec M. Karim Miske (réalisateur avec Mustapha Hasnaoui du film).

    Durant plus de 3 heures, le documentaire revient sur cette incompréhension historique entre l’islam et la France. La cause : l’histoire le montre bien, absence d’une stratégie républicaine globale et sur le long terme. Toujours, la République intervient en urgence, toujours en pompier, jamais en stratège. Et avec ce sentiment bizarre de voir l’incompréhension qui se développe d’une génération à une autre. Et de revendications purement économiques (facilitation de l’intégration, demandes d’emplois…) les musulmans de France se dirigent vers des revendications identitaires et religieuses. La cause : là aussi, l’inaction des gouvernements français successifs qui ne se rappellent des minorités qu’en cas de crise majeure.

    Un article publié récemment par The Christian Science Monitor, revient sur la relation actuelle entre la France de M. Sarkozy et les musulmans de France. Lisez ci-dessous ce qu’écrit ce journal, fidèle aux traditions des différentes républiques, le gouvernement actuel ne fait qu’empirer les choses, favorisant une incompréhension dangereuse entre les Français et les Français… musulmans !

    Français musulmans, vos papiers !

    Ici, on mange plus de pita que de baguette, et les fast-foods halal sont plus nombreux que les salons de thé. A trois stations de RER seulement des magasins de vêtements chics, des musées de renommée mondiale et des librairies spécialisées dans les beaux livres rares, on débarque dans un autre Paris. L’Ile Saint-Denis, au nord de la capitale, est une banlieue de discothèques hip-hop, de parfumeries à prix cassés et d’immigrés qui travaillent dur. Des Marocains, la tété couverte, achètent fruits et légumes, des commerçants tunisiens vendent pâtisseries et olives, des Congolais et des Sénégalais jouent au football dans un par et des Pakistanais barbus bavardent en sirotant leur thé au bar du coin (…)

    « Voyez ce qui se passe en ce moment », se lamente Kinaz Dicko, un musulman pratiquant dont les parents sont venues du Mali. « Il y a une alerte à la bombe ? Alors tout de suite, on nous contrôle. Des rumeurs sur des militants musulmans et quelques arrestations ? Encore des contrôles… et immédiatement on nous soupçonne de terrorisme ! ». (…)

    Depuis vingt ans, le nombre des musulmans vivant en Europe de l’Ouest ne cesse d’augmenter, passant de moins de 10 millions en 1990 à environ 17 millions aujourd’hui. Dans l’Hexagone comme dans l’ensemble de l’Europe, les relations entre cette communauté et le reste de la population sont souvent tendues. Le Conseil constitutionnel vient de valider définitivement la loi interdisant le port du voile intégral sur la voie publique. La France devient ainsi le premier pays à prendre une telle mesure. L’Espagne et la Belgique envisagent de lui emboiter le pas. (…)

    Pour une enquête réalisé par l’institut Gallup, seuls un tiers des Français ont répondu qu’ils pensaient que les musulmans vivant en France étaient loyaux envers le pays ; de leur coté, trois quarts des musulmans de France ont affirmé la loyauté. « Ce qui est certain, c’est que nous ne sommes pas des terroristes, martèle Mme Dendoune. Et on ferait mieux de ne plus suggérer une chose pareille par ici, maintenant », ajoute-t-elle en souriant gentiment.

    Islamiqua, 1 nov 2010

    Tags : France, Laïcité, Islam, musulmans, discrimination, islamophobie, terrorisme, stigmatisation,

  • La Françafrique, les intérêts contre la démocratie

    Alpha Condé et Alassane Ouattara s’avèrent deux nouveau dictateurs africains. Avec l’aide de la France, ils veulent s’octroyer un troisième mandat présidentiel. C’est tout juste s’il ne veulent pas s’introniser Monarques en Côte d’Ivoire et en Guinée Conakry!

    La France qui joue ses intérêts économiques a démontré qu’elle les soutient afin qu’elle puisse continuer à exploiter les ressources naturelles de ces deux pays sans avoir recours à de moult négociations qui peuvent éventuellement subir un échec…

    La France ne désire pas prendre le risque de se faire dégager de ces pays. Aussi, elle fait tout pour le maintien de Condé et Ouattara au pouvoir, deux hommes qu’elle a déjà réussi à pervertir et mouiller dans des affaires de corruption.

    Un constat frappant! Les pays occidentaux affichent un mépris abominable aux populations africaines au moment où ils targuent d’être des prophètes de la Démocratie dans le monde! Quelle dérision! En naïfs qu’ils sont, les africains continuent à croire leurs balivernes! Croient-ils toujours que des pays occidentaux aux appétits mercantiles vont leur offrir de l’aide au développement de leurs contrées? Pourtant, leurs ancêtres leur ont légués des adages instructifs mais ils n’y prêtent aucune attention. L’un de ces adages leur renseigne bien que nulle personne ne s’occupera à vous remplir les poches mais il s’appliquera plutôt à remplir tout d’abord les siennes!!!!!

    La France est un de ces pays qui ne fait pas de scrupules lorsqu’il s’agit de défendre ses intérets! Ce pays où sont élaborés les principes de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme,ne semble pas être au diapason de ceux-ci hors de son territoire.

    La France , ne cesse de clamer son appartenance aux respect des libertés individuelles mais, se désinteresse totalement de leur application dans les pays africains où leurs intérets économiques seraient en péril si elle venait à les faire prévaloir! Aussi, elle soutient mordicus toutes les politiques des pouvoirs de tous les pays qui leur sont serviles. Les exemples de la Côte d’Ivoire, du Gabon, de la Guinée Conakry et du Maroc sont évidemment trés frappants!

    Tags : Françafrique, France, Afrique, colonisation, colonialisme, esclavage, Guinée Conakry, Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal,

  • LFI : L’instrumentalisation de la mort de Samuel Paty à des fins politiques est indigne et abject.

    Chèr⋅e insoumis⋅e,

    Cette semaine a été ébranlée par l’assassinat de Samuel Paty, enseignant tué par un terroriste islamiste. Depuis, La France insoumise a fait l’objet de plusieurs attaques par des éditorialistes et des ministres macronistes qui tentent de nous imputer une responsabilité dans cet assassinat. Nous ferions preuve de « complicité intellectuelle » avec le terrorisme ! Nous aurions du sang sur les mains.

    Ces personnes instrumentalisent la mort de Samuel Paty à des fins politiques. C’est indigne et abject. Dans ces moments, notre devoir républicain est de faire preuve d’unité, comme l’a rappelé Adrien Quatennens sur France 2 : nous diviser, c’est rendre service aux terroristes islamistes et à l’extrême droite.

    Nous ne devons pas avoir honte de nos positions. Nous avons toujours proposé des solutions sérieuses pour vaincre le terrorisme islamiste et ne nous sommes jamais, nous, compromis avec les chefs de dictatures religieuses. À ceux qui veulent diviser les Français·es, nous répondons que nous serons toujours, dans toutes les occasions, les défenseurs du droit de croire ou ne pas croire, de la liberté d’expression, de la liberté de conscience.Vous nous trouverez toujours dans la cohérence. Car nous les insoumis·es nous refusons de trier. Nous refuserons toujours la haine et les tentatives de division du pays. Trier et diviser c’est l’agenda des terroristes et de l’extrême droite.

    Dans sa dernière note de blog, Jean-Luc Mélenchon est revenu sur cette semaine noire où toute la scène médiatico-politique a été emportée par l’extrême droite en quelques jours et où nous avons été accusé de tous les maux.


    Source : Avec Marx, 24 oct 2020

    Tags : Samuel Paty, La France Insoumise, extrême droite, Islam, islamophobie, racisme,

  • Mali : Le fiasco de la guerre du Maroc contre l’Algérie

    Le royaume a œuvré vainement pour empêcher l’application de l’accord d’Alger

    Le Maroc a, dès l’année 2014, tenté d’écarter l’Algérie de tout rôle dans la résolution du problème du Mali. Pourtant, et avec la bénédiction de la communauté internationale, les belligérants au Mali, le gouvernement de ce pays et les combattants touaregs avaient paraphé l’accord d’Alger pour la réconciliation et le développement de l’économie.

    Les ministres des Affaires étrangères de 19 pays – dont la France, la Libye et le Mali – approuvent un accord sur la création, très probablement dans la capitale marocaine, d’un centre de formation pour le personnel en charge de la sécurité aux frontières. Connu sous le nom de Déclaration de Rabat, cet accord est « l’aboutissement des importants efforts du Maroc pour affirmer sa présence dans le domaine de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord », écrivait en 2014 Le Courrier International. Le Maroc s’est empressé d’apporter son soutien à l’intervention française au Mali.

    En comblant le vide, il a pris un avantage dans sa lutte avec l’Algérie pour dominer la région. Des perspectives jusque-là inenvisageables – exercer une influence et nouer des liens bilatéraux avec des pays du Sahel sans que l’Algérie ne soit impliquée-, sont désormais à sa portée, d’après Le Courrier International. Le roi, Mohammed VI, a développé certaines de ses actions au Mali en offrant, par exemple, des bourses religieuses aux jeunes Maliens pour qu’ils puissent étudier dans les universités marocaines, notait le journal. Cependant, le gouvernement du Mali et les combattants touaregs ont exprimé leur volonté d’œuvrer pour l’application de l’accord d’Alger. Une victoire diplomatique pour l’Algérie.

    En 2020, le Maroc remet ça à l occasion du coup d’Etat au Mali. En août 2020, et alors qu’un coup d’Etat militaire a eu lieu au Mali, et d’après les medias, le Président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) au Mali, le Colonel Assimi Goïta, a remercié le roi Mohammed VI pour la contribution active du Maroc aux efforts déployés en vue d’aboutir au dénouement de la crise dans le pays. Le Colonel Assimi Goïta a rappelé que l’Ambassadeur du roi a été le premier diplomate à prendre contact avec les nouvelles autorités maliennes, après le coup d’Etat du 18 août 2020, dès le jeudi 20 août.

    Le Colonel Assimi Goïta a, par ailleurs, salué les relations multiséculaires et le partenariat fécond qui lient les deux pays. Et au Maroc d’exploiter le coup d’Etat pour obtenir les faveurs des nouvelles autorités au Mali et écarter l’Algérie. Là encore, c’est le fiasco pour le Maroc. En effet, les Nations-unies ont indiqué, mercredi dernier, que l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, demeurait “la seule voie viable” pour régler la crise complexe dans ce pays sahélien, appelant les Maliens à se “l’approprier sur le plan national” afin qu’il puisse être exécuté. Pour des raisons inexpliquées, l’accord d’Alger n’a pas été appliqué. Le SG de l’ONU s’est dit “préoccupé” par la persistance des retards dans l’exécution de l’Accord d’Alger de 2006, dans le cadre du dialogue national inclusif, et par le regain d’insécurité dans tout le pays, notamment par l’absence de redéploiement des forces de défense et de sécurité nationales reconstituées dans le nord du Mali. En parallèle, il a demandé aux dirigeants maliens “de faire preuve de l’esprit d’initiative nécessaire” et de trouver un terrain d’entente et des solutions pragmatiques pour reprendre la mise en œuvre du processus de paix et faire avancer les réformes essentielles, notamment la révision de la Constitution.

    Il y a quelques jours, le gouvernement du Mali et le Mouvement National de Libération de l Azawad (MNLA), ont exprimé leur soutien àl’accord, excluant le Maroc de toute tentative d’écarter l’Algérie. Le représentant permanent du Mali auprès des Nations-unies, Issa Konfourou, a réaffirmé jeudi la détermination des autorités de la transition au Mali à “mettre en œuvre” l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger. Une victoire dans la région pour la diplomatie de l’Algérie contre la politique d’exclusion lancée par le pouvoir au Maroc.

    Abdelhamid T.

    Source : Cresus.dz, 24 oct 2020

    Tags : Mali, Maroc, Algérie, Touaregs, Azawad, Accord d’Alger, MNLA,


  • Un regard américain sur les contextes de l’assassinat d’un professeur

    Ce post n’a pas pour but de parler directement de l’agression meurtrière dont a été victime Samuel Paty, un professeur d’histoire-géographie tué et décapité le 16 octobre alors qu’il venait de quitter son lieu de travail et rentrait chez lui. Il n’a pas non plus pour but de discuter des motivations de l’assassin qui a expliqué sur les réseaux sociaux vouloir punir l’État français qui se moquerait du prophète de l’Islam.

    Il n’a pas non plus pour objet de discuter du statut de la représentation du prophète dans la religion musulmane. Pour deux raisons. La première est que les représentations réalisées par les dessinateurs de Charlie Hebdo sont injurieuses et donc inadmissibles pour les tenants de la religion musulmane quelle que soit leur position relativement aux représentations imagées du prophète. La deuxième, c’est la plus importante, est que dans cette tragédie, la religion en tant que telle, dans ses contenus, ses prescriptions ou proscriptions est un non sujet, est hors sujet pour être plus précis.

    Ce qui ne signifie pas que les vidéos imbéciles qui dénonçaient publiquement le professeur, décrit comme un vulgaire voyou et divulguant son lieu de travail et son identité par dessus le marché, n’ont pas joué de rôle dans la mort du professeur. Le tueur cherchait une cible, elle lui a ainsi été offerte.

    L’objet de ce post est de présenter un point de vue étranger sur l’assassinat, plus exactement le contexte dans lequel il a eu lieu et le contexte qu’il a créé. Et ce point de vue étranger est des plus instructifs même si on ne peut pas dire que la presse étrangère s’est beaucoup intéressée à l’assassinat de Samuel Paty,. Cette relative indifférence contraste évidemment avec l’émotion et l’indignation suscitées, c’est bien compréhensible, par ce crime en France où il est qualifié d’attentat islamiste.

    La presse américaine, par exemple, a été peu diserte. Peut-être parce que de l’autre côté de l’Atlantique on ne comprend pas comment il peut être possible à un enseignant de montrer à des élèves des caricatures moquant un personnage central d’une religion? Ou qu’on est déjà assez occupé avec la campagne présidentielle? Ou les deux à la fois?

    Des journalistes ont cependant produit des articles tel Matt Bradley pour NBC, un grand network américain.

    Matt Bradley est basé à Londres. N’empêche qu’en quelques lignes il nous livre des éléments qui devraient faire rougir de honte pas mal de journalistes français soi-disant biberonnés à la laïcité.

    Ainsi le journaliste américain relève que la laïcité, dont il donne rapidement une définition juste, est une notion au départ « progressiste » dont se sont ensuite emparés les conservateurs qui lui ont donné un autre sens.

    Bradley date cette évolution du grand échec des tenants de la laïcité, échec qu’il fait remonter à l’incapacité du gouvernement d’union de la gauche à créer le grand service public unifié d’éducation face aux réactions massives des partisans de l’enseignement privé confessionnel, c’est-à-dire catholique. La contestation du projet de loi du ministre de l’éducation Alain Savary au début des années 1980 avait été ouvertement soutenue par les évêques dont Jean-Marie Lustiger mais aussi par des politiciens aussi connus que Jacques Chirac, Valery Giscard d’Estaing et Simone Veil. Avaient suivi la démission d’Alain Savary et celle de Pierre Mauroy, alors premier ministre.

    A partir de là, la Laïcité scolaire n’a cessé de reculer. Ainsi Jack Lang a accordé en 1992-1993 la même formation aux maîtres du privé que celle de ceux de l’enseignement public; il a aussi accepté la revalorisation du forfait d’externat de ces écoles confessionnelles.

    L’abrogation de la loi Falloux par François Bayrou a supprimé le plafonnement des aides des collectivités locales aux écoles privées.

    Une des dernières entorses à la laïcité de l’enseignement est due à M. Blanquer avec la scolarité obligatoire à partir de trois ans qui oblige les communes à accroître de manière considérable les subventions aux écoles maternelles privées.

    Tout ça pendant que l’Alsace Moselle reste sous le régime concordataire, donc non laïque.

    Les ennemis de la laïcité, pour le coup, sont plutôt ceux qui en parlent tout le temps et prétendent la défendre. Une espèce de gri-gri qu’on agite à la face de ceux qu’on n’aime pas avec d’autres gri-gris comme République, Liberté etc.

    LA FRANCE A ADOPTÉ DEPUIS LONGTEMPS LA LAÏCITÉ. APRÈS CETTE DÉCAPITATION, SERVIRA-T-ELLE À OPPRIMER?

    «La nouvelle ‘laïcité’ … est devenue un outil pour viser des personnes que nous considérons comme les ennemis de notre culture», déclare le professeur Raphaël Liogier.

    par Matt Bradley, NBC News (USA) 22 octobre 2020 traduit de l’anglais par Djazaïri

    CONFLANS-SAINTE-HONORINE, France – Des dizaines d’adolescents se tenaient debout émus dans les rues sombres et humides près après la sortie de l’école et avoir appris ce qui aurait dû être impensable: un réfugié tchétchène avait décapité leur professeur pour avoir montré aux élèves des caricatures du prophète Mahomet.

    Parmi eux, Martial Lusiela, 15 ans, qui se dit consterné par le meurtre mais ajoute qu’il avait averti son professeur, Samuel Paty , que rien de bon ne sortirait du fait de montrer les images.

    « Ce n’est pas le genre de caricature que vous devriez montrer aux élèves, car il y a des musulmans dans la classe », avait dit Martial à Paty à l’époque. « Nous sommes dans un établissement » laïque « . Cela pourrait entraîner des problèmes. »

    Martial avait peut-être pensé que la laïcité – la laïcité appliquée par l’État en France – signifiait que son professeur aurait dû éviter de telles discussions religieuses polarisantes. Mais dans les jours qui ont suivi le meurtre, les politiciens français ont eu l’interprétation inverse, présentant la laïcité comme justification à la fois de l’action de l’enseignant et d’une répression radicale de la minorité musulmane de France.

    Pendant plus d’un siècle, la «laïcité», qui visait à séparer l’État français de l’influence de l’Église catholique romaine, fut considérée comme un pilier sacré au centre de la conscience libérale française. Mais certains théoriciens politiques disent que sa signification a été récemment corrompue et transformée en arme par la droite politique.

    « La nouvelle laïcité … ce n’est plus un principe juridique et philosophique », déclare le philosophe et sociologue Raphaël Liogier, professeur à Sciences Po Aix-en-Provence. « C’est devenu un outil pour cibler les personnes que nous considérons comme les ennemis de notre culture. »

    L’hommage officiel du gouvernement à Paty fut un spectacle solennel organisé mercredi soir dans la cour d’honneur de l’Université de la Sorbonne. Le cercueil de Paty a été introduit dans la cérémonie sur l’air de «One» de U2 – la première de plusieurs chansons pop douces-amères jouées parmi les élégies, les poèmes et les prières récités par la famille, les amis et les collègues du professeur assassiné.

    Certains des membres les plus importants du gouvernement français siégeaient aux premiers rangs: le président français Emmanuel Macron a rendu un hommage émouvant à Paty – un mélange de gratitude pour le professeur assassiné, de défi face à la violence et, encore une fois, de fidélité à la laïcité.

    «Nous défendrons la liberté que vous avez si bien enseignée et nous augmenterons la laïcité», a déclaré Macron. «Nous n’abandonnerons pas les caricatures, les dessins, même si d’autres reculent. Nous offrirons toutes les chances que la République doit à toute sa jeunesse sans aucune discrimination. Nous défendrons la liberté q ue vous enseigniez si bien et nous porterons la laïcité, nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent »

    Les politiciens et les commentateurs de toutes tendances ont immédiatement qualifié le meurtre de Paty d’attaque contre la laïcité française. Ce point de vue a envahi les ondes et les journaux français, devenant un cri de ralliement pour réprimer l’extrémisme islamique, même si elle (la laïcité) visait visait à l’origine à éloigner l’État le plus possible des affaires religieuses. (Les musulmans qui sont une importante minorité en France, représentent un peu moins de 10% de la population, selon le Pew Research Center.)

    Les talk-shows télévisés ont animé des heures de débats sur le thème de la laïcité. Les chroniqueurs de journaux ont disserté longuement sur «l’attaque contre la laïcité» par «l’islam radical». Dans une interview sur BFM TV, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a vanté la laïcité tout en critiquant la vente séparée d’aliments halal dans les supermarchés présentée comme un ferment de séparatisme religieux.

    « La laïcité, l’épine dorsale de la république, a été visée par cet acte ignoble », a déclaré le Premier ministre Jean Castex à un groupe d’enseignants le lendemain de l’attaque.

    Macron, qui a longtemps défendu les droits des minorités, a récemment adopté une ligne plus dure.

    « Les islamistes ne dormiront pas tranquille en France », a-t-il déclaré après la décapitation.

    Dur avec le terrorisme ou cadeau aux xénophobes?

    L’invocation répétée de la laïcité a permis à Macron de faire valoir un lien de nature politique entre l’attentat terroriste et ses récentes propositions législatives visant à renforcer le caractère laïque de l’Etat face au «séparatisme islamiste» perçu. Beaucoup à gauche voient cela comme de la complaisance de Macron à l’égard de la droite xénophobe juste avant les élections de l’année prochaine.

    Macron a présenté la loi, qui doit être votée l’année prochaine, quelques jours seulement avant l’assassinat du professeur. Si elle est adoptée, elle donnerait à l’État un pouvoir considérable pour dissoudre les organisations religieuses, les associations et les écoles qui sont censés répandre une idéologie extrémiste. Cela conduirait au genre de contrôle politique sur les institutions religieuses qui, historiquement, aurait été un impensable pour les défenseurs de la laïcité.

    Lundi, la police a ciblé des personnes figurant sur des listes de surveillance terroriste et des organisations qui avaient exprimé leur soutien à la décapitation, fermé plusieurs associations d’entraide musulmanes et menacé d’expulser des islamistes connus, dont beaucoup sont déjà en prison. Darmanin a même proposé de dissoudre le Collectif contre l’islamophobie en France, une organisation non gouvernementale qui lutte contre les attaques contre les musulmans

    Le gouvernement a justifié la répression en affirmant qu’elle était non seulement nécessaire mais qu’elle aurait dû intervenir plus tôt. La France est toujours sous le choc d’une série d’attentats terroristes horribles, dont les attentats contre Charlie Hebdo et le Bataclan en 2015, qui ont fait près de 200 morts. Le procès des personnes soupçonnées d’avoir aidé les assassins se poursuit, et le gouvernement a continué à surveiller les menaces de radicaux islamiques visant des personnes et des lieux associés à Charlie Hebdo.

    Début octobre, deux personnes avaient été blessées quand un jeune homme qui affirmait défendre l’Islam les avait attaquées à l’arme blanche devant les anciens locaux de Charlie Hebdo.

    Les différentes significations de la laïcité ont suivi l’évolution des angoisses et des préoccupations de la société française. Le concept est souvent attribué à la loi française de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, qui a défini la compréhension moderne de la laïcité, même si le mot n’est jamais mentionné dans le texte.

    À l’époque, la loi était considérée comme un frein au pouvoir de l’Église catholique sur le gouvernement. Et pendant la majeure partie du siècle suivant, la laïcité a été considérée comme une cause progressiste de gauche qui allait encore plus loin que le premier amendement des États-Unis.

    Le concept contraste quelque peu avec la «liberté de religion» aux États-Unis. En France, toute référence à la religion dans la vie publique et politique peut aboutir à une mise à l’écart voire à une action en justice.

    Le laïcité concerne tout le monde, des plus modestes fonctionnaires aux élus. Les professeurs de l’enseignement public et les postiers n’ont pas le droit de porter le hijab islamique ou de grandes croix, tandis que la politicienne de droite Christine Boutin s’est retrouvée politiquement marginalisée après avoir brandi une Bible lors de son discours contre les organisations de défense des droits des homosexuels à l’Assemblée nationale en 1998.

    Mais le changement de définition a commencé dans les années 1980, lorsque la droite catholique a réussi à mettre en échec les tentatives du gouvernement socialiste français de mettre fin au financement public des écoles catholiques au nom de la laïcité.

    La conception de gauche ayant été vaincue, elle a été facilement réinvestie par une nouvelle génération d’hommes politiques populistes de droite au début des années 2000, déclare Éric Fassin, professeur de sociologie à l’Université Paris 8 St-Denis.

    « Le mot » laïcité « avait un sens, et la défaite politique de ce type de laïcité l’a rendu disponible pour quelque chose d’entièrement différent », dit-il.

    Depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis et la vague d’attentats terroristes en France en 2015, observent Fassin et Liogier, la laïcité vise désormais presque entièrement à nettoyer la société des immigrés et de l’islam.

    La « nouvelle laïcité » pervertit un idéal libéral français fondateur tout en l’utilisant pour ostraciser une minorité vulnérable,déclare Fassin, ce qui, selon lui, est exactement ce que veulent les terroristes islamistes.

    « Les terroristes veulent un monde en noir et blanc. Ils ne veulent pas d’une zone grise », dit-il. « Ils veulent que tous les musulmans aient le sentiment de devoir prendre parti. Et de le faire en prenant parti contre l’Occident.»

    Mounadil Al Djazaïri, 24 oct 2020

    Tags : France, religion, laïcité, Samuel Paty, Macron, Islam, libertés,

  • Algérie : des partis appellent à une réaction officielle sur les propos de Macron sur l’Islam

    Propos de Macron sur l’islam : des partis appellent à une réaction officielle

    Par Aziza Mehdid

    Les dernières déclarations du président français Emmanuel Macron sur l’islam et les musulmans de France ont suscité une vive polémique et moult réactions de par le monde. Si Alger a préféré « ne pas répondre officiellement à des propos participant de la pure propagation », la classe politique, elle, y voit un « devoir » à ne pas passer sous silence une telle attaque.

    Ce sont particulièrement les partis issus de la mouvance « islamiste » qui ont réagi, à l’image du Mouvement El-Bina de Abdelkader Bengrina. Ce dernier a décidé hier d’emboîter le pas au Mouvement de la société pour la paix (MSP) en appelant les autorités publiques « à intervenir en vue de protéger la communauté musulmane en France de la montée de la haine et des pratiques racistes suite aux déclarations non responsables du président français ».

    « Face aux attaques franches subies par l’islam et les musulmans et l’atteinte officielle et directe de la France à la sacralité de la nation, et la montée accrue des jugements racistes, ainsi que les approches intégristes des politiciens contre cette religion, il est du devoir de tout musulman et de la nation musulmane de protéger l’islam, de défendre l’honneur de son prophète (QSSSL) et d’imposer le respect de la sacralité des musulmans de toute partie visant à leur porter atteinte », lit-on dans un communiqué publié sur la page Facebook du président du Mouvement El-Bina.
    M. Bengrina considère que « les derniers évènements ayant eu lieu en France ne seront pas sans conséquences dangereuses sur les relations de Paris avec les autres pays ». Des répercussions qui, explique-t-il, toucheront les intérêts français dans le domaine économique et culturel.
    Ainsi, le Mouvement tient, selon la même source, à « rejeter les politiques de l’hostilité et le conflit mené contre l’islam à travers des croisades et des politiques colonialistes, dont l’impact est toujours perceptible dans le monde musulman ». Le chef du parti précise qu’il dénonce « le terrorisme au nom ou contre la religion, au nom ou contre l’Etat, quelle que soit son origine », appelant « les sages de la place politique française à freiner la dégradation gouvernementale qui tente de justifier l’échec en fabriquant des batailles extérieures ».

    Le président du parti appelle « les peuples de la nation musulmane, de par le monde, à exprimer leur refus de ces menaces avec des méthodes pacifiques et légales », et « à faire primer le langage de la raison et du dialogue civilisationnel au lieu d’acculer le monde à des dérapages vers la violence et la contre-violence ». Par ailleurs, le MSP a exprimé son indignation dans un communiqué rendu public ce week-end. Son président Abderrazak Makri a accusé clairement le président français Macron d’atteinte à l’islam, appelant les autorités algériennes « à dénoncer officiellement les déclarations du président français et à prendre une position diplomatique, politique et économique convenable en considérant que l’islam est religion d’Etat ».
    « Le président français poursuit d’offenser les musulmans et d’agresser le prophète Mohammed ( QSSSL). Il s’agit d’une agression directe contre chaque musulman. C’est un comportement qui exprime une profonde haine envers l’islam et les musulmans. Persister dans cette offense est une attitude non conforme à l’éthique et s’inscrit aux antipodes des normes politiques et diplomatiques, au risque d’attiser les haines et les conflits entre les nations et civilisations », indique le communiqué du parti.
    Tout comme le Mouvement El-Bina, le MSP souligne que l’islam et les musulmans se démarquent du terrorisme et de ceux qui sèment l’horreur au nom d’une quelconque religion. « Chaque musulman connaissant sa religion condamne le terrorisme quelles que soient sa forme ou ses raisons. L’assassinat de l’enseignant français est condamnable et répréhensible, malgré l’acte criminel qu’il a commis à l’encontre du prophète de l’islam. Certes, il y a une minorité musulmane qui exploite le culte musulman pour justifier ses tendances violentes, mais cela est contraire aux préceptes de la charia’ islamique tolérante. Ce qui est valable aussi pour les autres religions », poursuit le même document.

    Pour Makri, l’argument de la liberté d’expression n’est pas admissible et ne justifie en rien la publication des caricatures sur le prophète Mohammed (QSSSL) dans la presse française, faisant observer qu’« aucune critique, sous toutes ses formes, n’est tolérée concernant la Shoah, qualifiée de comportements racistes et sionistes ». Le chef du parti « islamiste » s’est également adressé aux institutions religieuses et aux organisations et autres associations du culte pour prendre position « en condamnant les propos du président français ». Il demande toutefois à la communauté musulmane de « résister aux altérations faites à leur religion » et de donner surtout « une bonne image de l’islam civilisationnel et tolérant ».

    Le Jeune Indépendant, 25 oct 2020

    Tags : Algérie, Macron, Islam, caritcatures, Samuel Paty, islamophobie,

  • Coronavirus : Inquiétude permanente en Algérie

    par Abdelkrim Zerzouri


    La multiplication des signaux d’alerte liés à l’épidémie de coronavirus augure-t-elle d’un retour au durcissement des règles et mesures de lutte contre le Covid-19 ? A entendre le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, et le Directeur général (DG) de l’Institut Pasteur, Fawzi Derrar, qui ont fait part, ces derniers jours, de leur «inquiétude» suite au rebond du nombre de contaminations au nouveau coronavirus, on croirait que la situation sanitaire s’est gravement détériorée, ou qu’il ne faudrait pas écarter cette éventualité dans les prochains jours. Pourtant, le léger et relatif rebond des cas positifs, 250 nouveaux cas confirmés de coronavirus, 144 guérisons et 10 décès déclarés le samedi 24 octobre, n’est pas loin de la période où les autorités ont procédé au déconfinement de certaines wilayas et l’autorisation de la reprise de certaines activités, suite à la stabilité de la situation épidémiologique en Algérie, estimait-on dans la foulée d’autres avis qui ont salué la stratégie gagnante menée par les pouvoirs publics en Algérie pour lutter contre la propagation du coronavirus (Covid-19), dont les responsables de l’OMS, qui se sont félicités des « mesures prises par le gouvernement algérien pour circonscrire l’épidémie à tous les niveaux ».

    Pourquoi alors les autorités algériennes prennent, elles, ce ton alarmant ? Cela suppose-t-il que des données ou des résultats d’enquêtes en leur possession prévoient un retour à la circulation active du Covid-19 ? Des propos du ministre de la Santé abondent dans ce sens, faisant état du lancement d’enquêtes sur le terrain pour identifier les raisons de la propagation du coronavirus dans certaines wilayas, dont Jijel et Saïda, devait discuter le samedi 24 octobre avec les directeurs des établissements hospitaliers de l’évolution du virus et de la préparation en cas de la hausse du nombre des cas. Les craintes des autorités sont particulièrement attribuées au constat d’un relâchement de la part des citoyens en matière de respect des règles de prévention édictées dans le cadre de la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus.

    Il est vrai et juste, donc, de dire que la détérioration de la situation sanitaire n’est pas à écarter et qu’il faudrait adopter dans ce cadre une attitude d’inquiétude permanente. On a laissé tomber les masques de protection, la distanciation physique et l’hygiène des mains ne sont plus de mise lors des regroupements familiaux, notamment lors des célébrations des fêtes de mariage, en hausse ces derniers jours, sans respect d’aucun protocole. Comme si le Covid-19 est loin derrière nous. C’est ce comportement irresponsable qui augure d’une évolution menaçante de la situation sanitaire. Dans ce contexte, il serait important de ne pas se limiter au constat de relâchement des citoyens pour voir en face une tolérance inadmissible des services compétents chargés de faire respecter les règles sanitaires édictées dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19. Le relâchement des opérations de contrôle au niveau des marchés, des commerces et des regroupements des citoyens a également contribué, grandement, à l’abandon du respect des règles en question. En vérité, ce qui a sauvé le pays d’une situation désastreuse reste ce maintien de la fermeture des frontières.

    Le Quotidien d’Oran, 26 oct 2020

    Tags : Algérie, coronavirus, covid 19, pandémie,

  • Les soumis se portent bien, ils vous saluent !!!

    JE NE SAIS PAS s’il existe une sorte de paradis ou de purgatoire où se retrouvent les serviteurs de
    la France qui ont plus ou moins fricoté avec notre continent, mais je suis sûr que les devanciers des actuels françafricains doivent être fiers de leurs héritiers qui continuent à faire du très bon boulot. Il n’y a pas si longtemps, le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou Nguesso avait dit devant les caméras de TV5 et devant les micros d’Europe1 que son pays avait toujours défendu les intérêts de la France.

    NOS ELITES POLITIQUES ne se gênent même plus au point de déclarer publiquement soit qu’ils ont besoin de la France (pour faire des dons de médicaments, pour des dons de bancs, etc.). Ce genre d’attitudes donne le bâton aux non-Africains qui sont convaincus de notre supposée paresse congénitale, pour nous battre encore de plus belle. Certains nous disent tous les jours que la Françafrique est une vue de l’esprit, que si nos États vont adhérer à des nébuleuses comme l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie), l’AIMF (Association internationale des maires francophones) etc., c’est qu’ils y gagnent. Je suis de ceux (et vous le savez très bien) qui estiment que non seulement nous n’avons rien à y faire, mais, bien au contraire, nous en sommes les dindons de la farce. Nous sommes les cocus de service. Pire encore, non seulement nous sommes cocus, mais en plus, nous payons la chambre. Nombre d’Africains ne veulent pas faire l’effort de comprendre que la relation que nos Etats entretient avec la France est une relation de maître à soumis (je reste poli). Ce n’est pas un partenariat. Dans un partenariat, à défaut de trouver un équilibre à 50-50, on essaie d’y tendre. Mais ce lien incestueux que nous entretenons nous est tellement défavorable que le rapport serait peut-être de 1 à 9. Et encore, je suis sans doute trop gentil à ce niveau. La France, il y a plus de 50 ans, voyant bien que le monde changeait, a fait semblant d’accepter que ses satellites accèdent à la souveraineté internationale. Mais les officiels français chargés de négocier cet important virage étaient très malins et ils ont pris le soin de préparer uns système dans lequel nos représentants, pour la plupart sont pris comme dans un filet dont nous avons du mal à sortir. Chaque fois que la France veut faire voter un texte au Conseil d’Insécurité des nations Désunies, elle sait qu’elle peut compter sur ses valets soumis qui, on le voit bien se retrouvent seulement en Afrique et nulle part ailleurs. Nos amis d’Asie, qui ont gagné leur indépendance dans le sang savent ce que liberté veut dire. Ils ne suivent pas aveuglément Paris.

    LE FMI N’A JAMAIS été mon verre de ntsamba et ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Voilà que le Congo vient encore montrer à la face du monde qu’il suit la France comme un toutou suivrait son maître en déclarant soutenir officiellement la candidature de Mme Christine Lagarde au poste de DG du FMI, en remplacement du trop indélicat Dominique Strauss-Kahn (qui a d’autres comptes plus brûlants à régler en ce moment). S’il est vrai qu’un accord tacite existe entre les USA et l’Europe pour que ce poste soit dévolu à un Européen, dans les textes, rien par contre ne dit que cela doit se faire ainsi. Au moment où le centre de gravité du monde ne cesse de se déplacer vers l’Asie, le Congo (et d’autres soumis à la France, gageons-le) préfèrent aller à contre-courant de l’histoire et servir leurs maîtres comme hier. Je vais vous faire rire (ou pleurer, c’est selon), mais dans les réformes proposées par Dominique Strauss-Kahn, il était prévu que le poids des « petits pays » augmentent. Vous savez quels pays, jusqu’à il y a environ 8 mois s’y opposaient? Le Gabon et le Cameroun. Comme par enchantement, deux pays du pré carré français! Je vous le dis, au bal des insoumis, nos pays vont rester longtemps assis!

    Obambé GAKOSSO, May 2011©

    Source : Obambé GAKOSSO

    Tags : Afrique, France, françafrique, spoliation, pillage, exploitation, esclavage,