Année : 2020

  • Une française convertie à l’islam invite Macron à suivre sa voie

    Elle ne veut plus qu’on l’appelle Sophie, mais Maryam Pétronin après sa conversion à l’Islam durant son séjour parmi les groupes djihadistes qui sévissent au Mali après avoir été kidnappé alors qu’elle faisait son travail humanitaire en faveur de la population locale.

    Après avoir écouté le discours du président français Emmanuel Macron et son projet controversé de réformer l’islam en France, Mme Pétronin a décidé de lui adresser une lettre publique dans laquelle elle rappelle sa conversion à la religion du prohpèhe Mahomet dont les caricatures ont démontré le niveau du débat qui secoue la société française et l’invite à faire de même.

    Maryam Pétronin dévoile que le président Macron est restée « sans voix » lorsqu’elle lui a annoncé sa conversion à l’Islam à Paris où il l’attendait à l’aéroport.

    Avec Zeri

    Tags : France, Sophie Pétronin, Islam, Islamisme, Macron, islamophobie, caricatures, Charlie Hebdo,

  • Un message de Maryam Petronin au président français après sa conversion à l’islam


    Le message de la Française au président de la République française, après avoir annoncé, sur le sol français, qu’elle s’était convertie à l’islam, et non en République du Mali où elle a été emprisonnée par des musulmans!
    Voici un message de Mme Mary (Sophie Petronin) au président français Emmanuel Macron:

    M. Macron, que la paix soit sur celui qui suit l’instruction …
    J’ai appris que vous étiez étonné de la façon dont Sophie Petronin, une catholique française de race blanche, s’est convertie à l’islam, après 75 ans de christianisme et pendant 4 ans de captivité parmi les musulmans!

    Laissez-moi vous simplifier les choses …

    M. Macron!

    Oui, j’étais prisonnier des musulmans.
    Cependant, ils ne m’ont jamais abusé et toute leur relation avec moi était remplie de respect et d’estime. Ils m’ont fourni à manger et à boire et même, malgré la rareté des ressources, m’ont donné un avantage sur eux-mêmes, en respectant mon intimité jusqu’au bout.

    Personne ne m’a jamais exposé au harcèlement verbal ou physique, ni insulté ma religion, ni Jésus ni la Vierge, que la paix soit avec eux, comme vous le faites avec le prophète Mahomet, que la bénédiction et la paix soient avec lui.

    Ils ne m’ont pas imposé l’Islam, mais j’ai vu dans leur comportement que ce sont des gens qui se purifient avec de l’eau, prient le Seigneur dans cinq prières quotidiennes et jeûnent le mois de Ramadan.

    M. Macron!

    Oui, les musulmans du Mali sont pauvres, leur pays est pauvre. Ils n’ont pas la Tour Eiffel et ils ne connaissent pas nos parfums français, mais ils sont plus purs que nous, tant dans leur corps que dans leur cœur.
    Oui, ils ne possèdent pas de voitures de luxe et ne vivent pas dans de hautes tours, mais leurs ambitions sont au-dessus des nuages ​​et leur foi est plus forte que les montagnes.

    M. Macron!

    Avez-vous déjà entendu dans votre vie l’enseignement du Coran qu’ils récitent clairement, dans leurs prières, matin et soir?
    Que la récitation est belle! Même si vous ne comprenez pas ce qu’ils disent, votre cœur tremblera et tremblera, et votre corps tremblera en les écoutant dire les paroles de Dieu qu’ils ont mémorisées!

    Lorsque vous ressentez et réalisez inconsciemment que ce n’est pas un discours humain, mais une mélodie céleste descendant du Ciel, vous avez un désir effréné de connaître le sens de ce qu’ils apprennent, matin et soir, dans leurs hymnes célestes!
    M. Macron!

    Avez-vous déjà dans votre vie abaissé votre visage pour l’amour de Dieu et fait que votre front touche le sol pendant que vous chuchotiez au Seigneur au sujet de vos préoccupations et le remerciez pour ses bénédictions, comme eux?
    Avez-vous déjà ressenti la proximité de Dieu avec vous et votre proximité avec lui?

    M. Macron!

    Leurs femmes sont noires comme du charbon, mais leurs cœurs sont blancs comme du lait.
    Ils portent des vêtements simples, mais aux yeux de leur peuple, ils sont les plus beaux du monde. Ils ne se mélangent pas avec des hommes étrangers, ils ne se mélangent pas avec eux et n’amènent pas d’hommes étrangers chez eux, en l’absence de mari. Ils ne se saoulent pas, ne jouent pas et ne commettent pas d’adultère!

    M. Macron!

    Les musulmans là-bas croient en tous les messagers de Dieu, même le messager de Dieu, Jésus qu’ils aiment plus que nous, ainsi qu’en sa mère Marie (Marie) dont j’ai pris le nom en raison de leur grand amour et de leur grand respect pour elle et sa position.

    M. Macron!

    Vous pourriez me demander: « Comment aiment-ils le Christ plus que nous? »
    Je vous répondrai: – Oui, ils aiment le Seigneur Christ plus que nous, car notre pays a versé le sang d’innocents au nom du Christ, ravagé leurs terres et pillé leurs richesses.

    Nous utilisons et tirons parti des biens des pays musulmans et, de diverses manières, nous rendons hommage à leurs dirigeants, leur imposons des projets de consommation commerciale non développementaux, semons des émeutes parmi eux, puis leur vendons des armes pour s’entre-tuer.
    Mais nous les traitons toujours comme des terroristes de toute façon, même s’ils sont conscients que nous sommes en fait des terroristes, pas eux!
    Cependant, malgré cela, ils m’ont traité ainsi que les autres otages avec la morale du Christ que nous avons enseignée dans les églises, mais nous ne l’appliquons pas vraiment!

    M. Macron!

    En fin de compte … je ne voulais pas publier mon islam au Mali, pour ne pas dire que je m’étais converti à l’islam sous l’épée. J’ai décidé de proclamer mon Islam quand je suis sur le sol français afin de transmettre le message de l’Islam à des millions de Français et d’Européens, ainsi qu’à son ensemble chrétien et athée!

    M. Macron!

    Cette religion, l’Islam contre lequel vous vous battez, jour et nuit, a ému mon cœur et a rempli mon esprit. Je ne suis pas retourné voir la France dans son glamour et sa beauté, plus belle que le pauvre et humble Mali. De plus, j’ai décidé d’y revenir, mais après avoir invité ma famille et mes proches à l’islam, parce que je veux qu’ils goûtent la douceur de ce que j’ai goûté en adorant le Dieu le plus miséricordieux et le plus miséricordieux, en dehors de qui il n’y a pas d’autre dieu, en leur souhaitant la bonté de ce monde et du monde à venir.

    Je vous invite dans l’Islam, et pour terminer vos calculs concernant cette grande religion qui a été le message de tous les messagers et prophètes depuis l’époque d’Adam, par Jésus-Christ et en concluant avec le champion de tous les peuples, Muhammad, que la bénédiction et la paix soient sur lui.
    Et la paix soit avec ceux qui suivent l’instruction …

    Merjem Petronin

    Preporod.info

    Tags : Islam, islamisme, terrorisme, Mali, Sahel, Sophie Pétronin, Macron,

  • L’Occident peut-il vaincre le «terrorisme islamique»?

    L’Occident ne semble remarquer l’incendie qu’il a provoqué aux quatre coins de la planète que lorsque les flammes la lèchent et ressentent sa chaleur.

    Peu importe que les souffrances causées par certains événements dont il est coresponsable aient été infligées beaucoup plus largement par la «périphérie», avant même qu’il n’y ait de rétroaction au «centre». En résumé: ce qui se passe ici n’est qu’une fraction de ce qui se passe là-bas.

    En ce qui concerne le «terrorisme islamique», cette dynamique atteint le paroxysme: n’est-ce pas peut-être l’Occident – de concert avec les monarchies pétrolières du Golfe – qui l’a utilisé et diffusé pour atteindre ses objectifs géopolitiques?

    De l’Afghanistan, au moment de la guerre menée par l’URSS, en passant par les Balkans lors du processus (induit) de désintégration de la Yougoslavie et de l’agression contre la Serbie puis, pour atteindre l’Afrique et le «Moyen-Orient» avec la guerre contre la Libye d’abord et à la Syrie – qui a échoué – et avant cela à l’Irak.

    Opérations visant le « Chaos Créatif », avec des effets secondaires incontrôlés, comme cela est typique des effets dévastateurs causés par chaque apprenti sorcier …

    Mais ce ne sont pas les seuls territoires où ce «cancer» – comment le définir, sinon? – reproduit. Pensez simplement au Caucase, par exemple, à la Chine au Xinjiang ou ailleurs en Asie, que les populations ont payé dans l’indifférence internationale. Souvenons-nous simplement des effets du terrorisme islamiste tchétchène en Russie …

    Certes, cependant, la perception du phénomène – complice des appareils informationnels-culturels «au casque», embauchés par les classes dirigeantes – ne commence à se manifester que lorsque cette longue traînée de mort et de destruction nous revient.

    Peut-être sous la forme d’un meurtre odieux d’un citoyen ordinaire, perpétré par un « extrémiste islamique », comme ce fut le cas avec le professeur de français décapité en banlieue parisienne par un Français d’origine tchétchène il y a quelques jours. Dont la famille, liée à la guérilla islamique tchétchène, avait «fui» la Russie pour obtenir l’asile politique en France.

    Il est difficile de trouver une analyse qui corrèle les effets du néocolonialisme et la propagation du djihadisme dans le cadre des États postcoloniaux, où les politiques d’indépendance vis-à-vis des anciens et des nouveaux parrains ont échoué en partie ou totalement, ainsi que dans la construction d’entités étatiques solides capables de satisfaire les besoins de leurs citoyens avec un développement autocentré, comme dans le cas de certains pays africains.

    Nous avons traduit ici une enquête multi-mains, publiée dans «Le Monde», qui fait le point sur l’évolution du djihadisme sur le continent africain, à partir de là où s’articulent les intérêts néo-coloniaux français et pas seulement, désormais menacés par l’insurrection Islamique, comme cela se produit par exemple autour des gisements de gaz au Mozambique.

    Exploitation des ressources sans contrepartie (à part les descendants qui vont engraisser les élites locales complaisantes), déracinement de la population, insertion des jihadistes dans cette contradiction et donc militarisation des territoires; à la fois par des armées «régulières» et par des milices privées hautement rémunérées.

    C’est le scénario qui se répète de plus en plus souvent, dans un cercle vicieux où la dynamique: extractivisme / déracinement / militarisation est rejoint par le «facteur islamique», qui agit selon toute vraisemblance «pour le compte de tiers» pour contrer les tentatives de pénétration d’autres acteurs mondiaux.

    On ne voudrait pas faire de mal aux auteurs, mais il semble que le principal moteur de leurs préoccupations, au-delà de la validité de l’étude, soit la menace pesant sur le plus grand projet d’extraction de gaz africain impliquant le français Total, au Mozambique (le neuvième plus grande ressource estimée de la planète), plus que la souffrance des 1 300 morts et des plus de 210 000 personnes déplacées, dans une vraie guerre qui ne s’appelle même pas ainsi et qui évidemment ne fait pas d’histoires.

    Une approche «euro-centrique», fondamentalement plus intéressée par les intérêts matériels de son propre impérialisme, pratiquement indifférente aux souffrances causées aux populations locales.

    Soit dit en passant, ENI est également impliquée dans l’extraction de gaz offshore au Mozambique …

    Si vous listez les différentes agences de sécurité privées impliquées dans les étapes ultérieures, vous trouverez les principales sociétés mercenaires mondiales: Blackwater, Wagner, Dyck Advisory Group, etc.

    Dans un autre article du Monde sur cette guerre peu oubliée, Total avoue avoir fait appel à 5 ​​de ces agences et qu’un appel d’offres était en cours pour confier le contrat à 7 autres!

    Ce n’est pas le seul nouveau projet de la multinationale française aux effets dévastateurs. Pensez à l’oléoduc de pétrole brut de l’Afrique de l’Est, un oléoduc de 1445 km qui part du lac Alberta en Ouganda et atteint la côte nord-est de la Tanzanie, dans l’océan Indien.

    Malgré le « capitalisme vert », sur les 400 puits d’extraction prévus à Tilenga, en Ouganda, 132 se trouvent dans un parc national protégé, avec un projet qui a un impact négatif sur environ 100 000 personnes, leur refusant les activités les plus élémentaires de subsistance par l’agriculture.

    Pour les oligarchies européennes, la «transition écologique» s’arrête à leurs propres frontières.

    Revenant à l’article traduit, nous avons une image assez réaliste de la façon dont les principales « sociétés holding » du terrorisme islamique « investissent également en Afrique », qui ces dernières années est devenue l’un des principaux théâtres du Jihad mondial, avec tout le respect dû à ceux qui pensaient que L’Etat islamique avait été vaincu parce qu’il avait été battu militairement au «Moyen-Orient». Nous voyons aussi les «coupures islamiques» à la solde de la Turquie, pour agir en Libye ou dans le conflit arméno-azerbaïdjanais.

    Comme le dit un chercheur cité dans l’enquête: tant que l’État islamique continuera d’avancer en Afrique, le rêve du «califat» mondial n’est pas mort. Nous ajoutons: tant que les conditions d’existence dans lesquelles des millions de personnes en Afrique sont contraintes sont celles dictées par la logique coloniale, ce «rêve» ou cauchemar aura un véritable espace social.

    Les stratégies d’enracinement changent – parfois la guérilla islamique prend la place d’une administration étatique absente – et les modes de fonctionnement, qui profitent des défaites subies. Mais la principale condition pour laquelle ils peuvent prospérer est la destruction que l’Occident a apportée et continue d’apporter dans ces territoires également par le biais de ses propres troupes d’occupation – comme c’est le cas au Sahel – ou par l’utilisation de soldats de fortune du XXIe siècle. .

    L’Occident capitaliste peut remporter des victoires limitées et limitées contre le djihadisme mais certainement pas gagner la guerre ou à l’intérieur de ses propres frontières – dans la mesure où il impose des politiques répressives – ou en dehors de cela – dans la mesure où les coalitions internationales sont préparées – car c’est l’une des premières causes de mal qu’il voudrait guérir.

    Bonne lecture!

    Source : Contropiano, 21 oct 2020

    Tags : Islam, Occident, terrorisme, djihadisme, Daech, ISIS, Etats Islamique, capitalisme, Afrique,

  • Sophie Pétronin : une libération qui révèle l’islamophobie en France

    Depuis son annonce d’une conversion à l’islam, Sophie Pétronin est critiquée. On lui reproche de faire le jeu des terroristes qui l’ont enlevée au Mali.

    Syndrome de Stockholm pour les uns, acceptation des idées des terroristes pour les autres… Depuis la libération de l’otage française détenue au Mali, Sophie Pétronin, les commentaires fustigent une déclaration de celle qui a passé près de quatre années en détention.

    A peine libérée, Sophie Pétronin a envoyé un message d’espoir à son pays d’adoption, le Mali, tout en affirmant être convertie à l’islam : « Pour le Mali, je vais prier, implorer les bénédictions et la miséricorde d’Allah, car maintenant je suis musulmane. Vous dites Sophie mais c’est Maryam que vous avez devant vous ».

    Pour la fachosphère, Sophie Pétronin aurait été convertie de force par ses ravisseurs. Présente depuis 2004 au Mali, l’ex-otage a pourtant pu se convertir avant d’être kidnappée par les terroristes. Atlantico titre même : « On croyait libérer une mère Teresa : on a libéré une mamie Daech ! »

    Autrement dit, il n’y a plus aucune distinction faite entre les musulmans et les terroristes qui ont kidnappé Sophie Pétronin. Du côté de la famille de l’ancienne otage, on comprend sa conversion mais on insiste sur le fait qu’il s’agissait d’une adaptation à sa vie malienne : « Allez passer quatre ans de votre vie professionnelle à Londres, je vous déconseille d’apprendre l’italien, vous feriez mieux d’apprendre l’anglais. Soit elle essaye de s’adapter, soit elle va périr, et ma mère s’est adaptée », explique Sébastien Chadaud-Pétronin, le fils de Sophie.

    Benoît Rayski, le journaliste d’Atlantico, ose de son côté dire que les ravisseurs sont les « amis » de l’ex-otage. Il reproche à Sophie Pétronin de vouloir retourner au Mali, « comme ça, ses frères djihadistes pourront l’enlever à nouveau ».

    Une sortie, comme beaucoup d’autres, qui montre comment, pour une conversion à l’islam, il est désormais possible de faire des amalgames sans faire sourciller.

    Le Muslim Poste, 13 octobre 2020

    Tags : France, Islam, islamisme, amalgame, islamophobie, Sophie Pétronin, conversion, Samuel Paty, Charlie Hebdo, caricatures,

  • L’État belge est condamné pour sa politique migratoire inhumaine

    Fin 2017, l’État belge concluait un accord avec la dictature du Soudan pour permettre l’identification d’exilés en transit vers l’Angleterre(1). Monsieur M.A., ressortissant soudanais arrêté et détenu en centre fermé, était alors identifié par la délégation soudanaise qui délivra un laissez-passer pour son expulsion. L’État a agi en violation des droits fondamentaux d’un bout à l’autre de cette affaire. D’abord, en ordonnant l’expulsion sans contrôle suffisant du risque encouru de subir torture et traitements inhumains et dégradants lors du retour au pays ; ensuite, en décidant de passer outre la décision de justice qui interdisait cette expulsion vers le Soudan ; enfin, en forçant le requérant à signer un retour “volontaire” qui n’avait de volontaire que le nom. Ce 27 octobre 2020, la Cour européenne des droits de l’Homme condamne la Belgique pour ces agissements graves et indignes d’un État de droit.

    Face au scandale de la collaboration entre la Belgique et le Soudan, État dictatorial, la Ligue des droits humains (LDH) avait introduit une action devant le Tribunal de 1ère instance de Liège, qui avait alors interdit les rapatriements vers le Soudan. La décision avait malheureusement été réformée en appel au motif que la LDH n’avait pas d’intérêt à agir au nom des personnes soudanaises. La LDH était par la suite intervenue devant la Cour européenne des droits de l’Homme dans l’affaire qui nous occupe aujourd’hui, M. A. c. Belgique.

    L’arrêt rendu ce jour est une belle victoire pour les droits fondamentaux : la Cour a décidé à l’unanimité que Monsieur M.A. a été expulsé vers le Soudan sans contrôle suffisant du risque de subir torture et traitements inhumains et dégradants, et en violation de son droit à un recours effectif. La Cour estime en outre que ce retour ne pouvait être qualifié de “volontaire”.

    Monsieur M.A., ressortissant soudanais, était arrêté en Belgique en septembre 2017 et détenu en centre fermé. Identifié par la délégation soudanaise qui délivre un laisser-passer, il introduit une requête de mise en liberté devant la Chambre du conseil de Bruxelles. Avant que cette demande ne soit examinée, il est averti qu’il doit partir le lendemain vers Khartoum. Suite à une requête unilatérale, le président du Tribunal de 1ère instance néerlandophone de Bruxelles interdit à l’État belge de rapatrier le requérant avant que les juridictions ne se soient prononcées sur la mesure de privation de liberté. Le renvoi par avion est annulé mais le requérant est malgré tout emmené à l’aéroport et placé, sous la menace, dans un avion. Un agent en uniforme le menaçant d’autres tentatives d’expulsion, il signe pour un renvoi qui n’aura de “volontaire” que le nom.

    “La Cour juge en particulier que les lacunes procédurales dont se sont rendues responsables les autorités belges préalablement à l’éloignement du requérant vers le Soudan n’ont pas permis au requérant de poursuivre la démarche de demande d’asile qu’il avait soumise à la Belgique et ont conduit les autorités belges à ne pas suffisamment évaluer les risques réellement encourus par le requérant au Soudan. D’autre part, en éloignant le requérant vers le Soudan en dépit de l’interdiction qui leur en était faite, les autorités ont rendu ineffectifs les recours que le requérant avait initiés avec succès.”

    La LDH se réjouit de cette victoire mais déplore le manque de considération du gouvernement de l’époque pour les droits fondamentaux et la séparation des pouvoirs. Elle espère que cet arrêt constituera un message fort vers le nouveau Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration. Il est urgent que la politique migratoire ne soit plus celle du retour à tout prix. Parce que le droit de demander l’asile doit être respecté, partout, tout le temps.

    (1) https://www.liguedh.be/belgique-soudan-une-intolerable-collaboration-technique

    27 octobre 2020

    Ligue des droits de humains, 27 oct 2020

    Tags : Belgique, droits humains, Soudan, ressortissants soudanais,

  • Algérie : Chute du dinar, pouvoir d’achat impacté

    Baisse progressive de la valeur de la monnaie nationale depuis 2014 : Chute du dinar, pouvoir d’achat impacté

    Les glissements successifs du dinar par rapport à l’euro et au dollar, depuis la chute des prix du pétrole en 2014, ont eu des répercussions négatives sur le pouvoir d’achat des ménages. Et la tendance va se poursuivre en 2021, 2022, 2023, selon les projections du projet de loi finances 2020.

    Cette série de baisses cumulées sur plusieurs années constitue une véritable dévaluation du dinar. Qu’on en juge. Sur le marché officiel, il faut 128,65 dinars pour un dollar américain et 152,208 dinars pour un euro. En 2014, la monnaie nationale était cotée à 80,56 dinars pour un dollar et 106,91 pour un euro. Soit une dévaluation de plus de 50% pour le dollar américain et plus de 30% pour l’euro depuis. Ce qui veut dire que les politiques des gouvernements précédents ont utilisé, ces dernières années, cette baisse du dinar par rapport au dollar américain, notamment pour augmenter les recettes fiscales afin de réduire le déficit du budget en forte augmentation. Le gouvernement Djerad ne semble pas opérer de rupture avec ces manœuvres monétaires puisque le projet de loi des finances 2021 prévoit, pour l’année prochaine, une baisse de 5% de la valeur du dinar. L’inflation ou hausse des prix, conséquence d’une inflation importée, corollaire de cette politique, est estimée selon ce texte à 5% en 2021, plus de 4% en 2022 et 2023.

    Eviter le syndrome latino-américain

    Sur le marché noir de la devise, c’est la flambée. Il faut désormais 202 dinars pour un euro, un niveau jamais atteint depuis le début du confinement. L’écart entre le marché parallèle et le marché officiel est d’environ 30%, soit un seuil important qui montre l’importance de la chute du dinar par rapport aux autres devises. Ce marché, considère l’économiste Hocine Benissad, reflète la vraie valeur du dinar. Il faut savoir en ce sens que la valeur d’une monnaie dépend de la solidité de l’économie nationale reflétée par les indicateurs macro-économiques, notamment le solde de la balance des paiements, du compte courant et celui de la balance commerciale.

    En Algérie, du fait de sa dépendance aux hydrocarbures, il y a une forte corrélation entre la valeur du dinar et la valeur du prix du baril algérien. Comme l’Algérie affectée par la crise a ses clignotants économiques au rouge, il est clair, selon des économistes, qu’elle devrait dévaluer sa monnaie. Cette question économique est également éminemment sociale. Selon eux, cette situation commande le sacrifice de la population pour espérer sortir des ornières de la crise financière actuelle et parvenir à une économie plus efficiente.

    Loin donc la cotation administrative du dinar appliquée avant la crise de 2014 éloignée des fondamentaux de l’économie nationale. La question est de savoir si le gouvernement Djerad n’a pas d’autre choix que de baisser la valeur de la monnaie : meilleure appréhension de l’assiette fiscale, meilleure collecte de l’impôt, meilleure politique fiscale, mobilisation de ressources extra budgétaires : emprunts obligataires, partenariat public-privé, IDE et promotion tous azimuts de l’investissement intérieur à travers une amélioration du climat des affaires et des incitations qui rendent plus intéressant l’acte de produire que d’importer.

    Dans le scénario contraire, l’Algérie risque d’être frappée par le syndrome latino-américain à la longue : la disparition des couches moyennes enregistrée dans certains pays d’Amérique du Sud en raison de la crise économique qui a touché et la population démunie et les couches moyennes de ces Etats. Protéger le pouvoir d’achat veut dire également en finir avec les dérèglements du marché intérieur et ses récurrentes pratiques spéculatives, les surcoûts logistiques à l’import et les surfacturations.

    Reporters DZ, 27 oct 2020

    Tags : Algérie, euro, dollar, dinar, change, pouvoir d’achat, économie,

  • Pour Driss Basri, « l’indépendance du Sahara est une question de temps »

    Ali Lmrabet (Journaliste indépendant marocain)
    Pour Driss Basri, « l’indépendance du Sahara est une question de temps »

    Abdelhamid Benhamla

    Ali Lmrabet, le journaliste marocain, qui se trouve actuellement chez lui au Maroc, est passé à Alger, avant l’Aïd, après avoir interviewé le Président sahraoui, pour le quotidien espagnol El Mundo. Le journaliste, dont les hebdomadaires Demain et Doumane avaient été fermés par les autorités marocaines, va déposer, au courant de cette semaine, un dossier pour la mise sur le marché marocain d’un nouvel hebdomadaire politico-satirique qui s’appellera Après-demain. Cette appellation, suggérée par son ami Plantu, le caricaturiste du quotidien français Le Monde, consacrera une autre phase dans sa lutte « pour une réelle démocratie au Maroc ». Ali Lmrabet avait tenu, avant cette interview, à apporter une précision sur la couverture de sa rencontre avec la presse algérienne, à la veille de l’Aïd. Il réitère sa position sur la question sahraouie et tient à faire éviter l’amalgame entre son opposition à la politique du royaume et à son attachement à son pays, le Maroc.

    Vous venez d’interviewer le Président sahraoui pour le quotidien El Mundo. Comment était ce premier contact ?

    Très bien. Je l’ai mis à l’aise et il en a fait de même. Il n’a esquivé aucune question et il ne m’a même pas demandé de lire l’interview avant sa parution. J’ai beaucoup apprécié. Je lui ai demandé de rencontrer les prisonniers marocains et il avait accepté, non sans insistance de ma part. J’ai demandé à tous les Sahraouis que j’ai rencontrés de faire un geste humanitaire et de les libérer. Les Sahraouis me disent que le Maroc nous a massacrés et je leur ai dit qu’il n’y a pas que vous. Je leur ai donné l’exemple des émeutes de la faim où la police et l’armée tiraient à bout portant sur les manifestants, sans distinction. J’observe, en tout cas, que les prisonniers marocains ne peuvent pas être une monnaie d’échange parce que le gouvernement marocain les a abandonnés.

    Voulez-vous nous rappeler vos démêlés avec la justice marocaine ?

    La première affaire importante a eu lieu en 2001, lorsque j’avais révélé que le palais royal de Skhirat, près de Rabat, pourrait être vendu. J’avais pour cela des documents prouvant les négociations qui allaient être entamées, en dehors du Maroc, avec de richissimes personnes venant d’un pays du Golfe. L’accusation était l’atteinte à la sacralité d’une résidence royale. Lors du procès, le procureur du roi, un jeune formé à Strasbourg, se lève de son siège et tire une grosse pierre qui était sous l’estrade. Il reprend sa place et la montre à l’assistance, en prenant un ton très sérieux et avec un arabe châtié, il dit : regardez cette pierre, si on la laisse comme ça, c’est une pierre, si on la met dans une mosquée ou dans une résidence royale, elle acquiert la sacralité. C’était en 2001, ce n’est pas de la préhistoire. A la fin de cette parodie de justice, j’ai été condamné à quatre mois de prison ferme et à la fermeture de mon journal.

    Vous avez été en prison pour cela ?

    Non, je n’avais pas fait de prison pour cette affaire bien que je m’y attendais un peu puisque je n’avais pas fait appel.

    Pourquoi ?

    J’avais des voies de recours que je n’avais pas utilisées, alors c’est le procureur lui-même qui avait fait appel. J’ai appris par la suite que le pouvoir ne voulait pas m’emprisonner mais juste me faire peur. Par la suite, il y a eu des menaces de mort, le fisc, la sécurité sociale, les écoutes téléphoniques… Bref, toute la panoplie.

    Pourquoi avez-vous fait de la prison alors ?

    Il y avait plusieurs procès, mais c’est un article qui m’a valu une accusation d’outrage au roi, d’atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc et d’atteinte à la monarchie. La totale. En première instance, j’ai eu pour quatre ans et l’équivalent de 3000 euros d’amende ; et en appel, j’en ai eu pour trois ans. J’ai passé, en tout, sept mois et demi en prison. C’était une expérience très riche pour moi parce que j’avais découvert le miroir obscur de la société. Les prisonniers d’opinion sont normalement emprisonnés ensemble, mais pour moi, j’ai « bénéficié » d’une exception, j’étais avec les prisonniers de droit commun.

    Vous aviez fait une grève de la faim qui a été très médiatisée, en Algérie et en Europe…

    J’en ai fait deux, la première a duré 55 jours et la deuxième 32 jours. Je dois dire une vérité que j’ai constatée dans cette affaire : le soutien des journalistes algériens a été largement plus important que celui des journalistes marocains.

    Après 7 mois et demi, vous avez bénéficié d’une grâce royale…

    Je ne l’avais pas demandée. Ce sont les pressions des médias, de l’opinion publique régionale et internationale et l’intervention personnelle du Secrétaire d’Etat américain, Collin Powel, qui aurait menacé le Maroc de ne pas signer l’accord de libre-échange. J’avais appris cela dans un article du Financial Time.

    Le gouvernement marocain refuse encore d’admettre le principe de l’autodétermination du peuple sahraoui…

    L’autodétermination du peuple sahraoui est une position que Hassan II avait exprimée en 1981, à Nairobi. Cette position a été dénoncée, en son temps, par le premier secrétaire de l’USFP, Abderrahim Bouabid, que le roi a assigné, pour cette raison, en résidence surveillée, pendant un an au sud du Maroc. Ce n’est donc pas une approche nouvelle, ni une position imposée par une quelconque partie et encore moins l’Algérie ou James Baker.

    Quelle analyse faites-vous des dernières sorties de Driss Basri ?

    Driss Basri m’a dit, en aparté, après son éviction, que ce qui gênait le pouvoir marocain dans le plan Baker, c’est le retour des réfugiés. Ils seront, dit-il, d’une manière ou d’une autre, sous tutelle des Nations unies et, en cas de troubles, la police et l’armée ne peuvent sévir parce que la région focalisera les regards de toute la communauté internationale. Il y avait réellement des risques de « dérives » qui pouvaient précipiter des décisions contraires aux intérêts du Maroc appelé, en plus, à démilitariser la zone. Driss Basri est conscient que le Front Polisario est très bien structuré et très bien politisé. Sans répression, il fera ce qu’il voudra, une fois que sa direction pénètre les territoires. Sa revendication plaide pour lui ; il demande la terre de son peuple pour y édifier son Etat. Ce n’est pas une mince affaire.

    Mais Driss Basri déclare avoir toujours soutenu le plan Baker…

    Oui, parce que, en son temps, disait-il, c’était gérable ; mais plus maintenant. Il m’a dit que les jeux sont faits ; l’indépendance du Sahara est une question de temps ; elle est inévitable. Ce ne sont pas les Sahraouis de service qui vont changer la donne ; ils sont exploités, comme d’ailleurs les transfuges du Polisario, jusqu’à l’usure. Moi, je souhaite très sincèrement que le Sahara soit marocain mais c’est aux Sahraouis d’en décider.

    Des projets ?

    Oui, je termine deux livres et je lance, au Maroc, un nouvel hebdomadaire politico-satirique qui remplacera Demain. Je vais l’appeler Après-demain. Et par honnêteté intellectuelle, je vous dis que ce n’est pas mon idée mais celle de Plantu, le caricaturiste du quotidien français Le Monde. Il était venu me voir en prison et comme la visite lui a été refusée, alors il m’a laissé un de ses livres qu’il avait pris le soin de dédicacer, en me suggérant cette idée.

    El Watan, 20 nov 2004

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Driss Basri, Front Polisario, Ali Lmrabet,

  • Maroc : Hammam, culture et tradition marocaine

    Visiter le Maroc est l’une des choses que tout le monde devrait faire au moins une fois dans sa vie. Une terre mystique et merveilleuse pleine de magie, de couleurs, de sensations et de parfums que peu d’autres pays peuvent se vanter d’avoir.

    Parmi ces merveilles, une chose à vivre est le hammam marocain. D’origine romaine (la ville regorge de ruines antiques et de traditions remontant à l’époque), la salle de bain a subi des changements qui l’ont rendue unique en son genre.

    L’eau est un symbole important de l’Islam et est donc utilisée avec parcimonie, et dans les hammams marocains, cela se produit, car même si vous rincez et qu’elle tombe au sol, elle se transforme en vapeur et redevient utile.

    Habituellement, les hammams sont construits près du masaajid, pour donner encore plus le sens du sacré et de la pureté aux visiteurs de celui-ci. Purifiez le corps avant de purifier l’esprit.

    Ce sont de grands bâtiments de trois ou quatre pièces à des températures différentes, carrelés avec des voûtes en dôme et sans piscine. Vous passez de pièce en pièce en effectuant certaines opérations pour en ressortir corps et esprit.

    Il est de coutume au Maroc d’utiliser le hammam une fois par semaine et nous nous retrouvons entre amis pour discuter dans certaines salles et s’entraider dans les moments de nettoyage du corps dans d’autres. C’est comme un lieu de rencontre social où vous pouvez échanger des idées, des connaissances et de nouvelles connaissances. Les hammams sont strictement répartis entre hommes et femmes.

    L’ouverture au tourisme a conduit à la construction de hammams beaucoup plus confortables et luxueux qui ressemblent à de vrais spas, où vous pouvez trouver l’assistant qui vous guide et vous aide dans les actions à effectuer, vous pouvez trouver des soins aux huiles relaxantes, boues et massages, salles de détente et salons où vous pourrez déguster le thé à la menthe marocain classique. Ces spas se trouvent dans les centres touristiques et dans les quartiers les plus riches des grandes villes.

    Mais les vrais hammams se trouvent dans les petites villes, dans les quartiers populaires, où les baigneurs sont souvent et uniquement marocains.

    Les hammams sont de différents types, des plus luxueux qui sont maintenant de véritables spas aux traditionnels où vous vivez vraiment l’expérience d’un bain sensoriel marocain.

    Dans les touristes, vous trouverez ceux qui vous accompagnent et vous serez guidé à travers l’expérience, tandis que dans les traditionnels, vous devrez le faire vous-même, souvent vous trouverez une aide aimable des clients. Une fois à l’intérieur, nous nous déshabillons et restons en sous-vêtements, hommes et femmes. Avant d’entrer dans les chambres, vous devez vous procurer des seaux d’eau que vous remplirez une fois à l’intérieur, tandis que les savons, utilisent les savons traditionnels marocains, vous les apporterez de l’extérieur et vous les achèterez à l’intérieur.

    Dans la première pièce, vous trouverez une température chaude qui vous permettra de vous acclimater à la chaleur. Nous nous arrêtons brièvement, puis passons au deuxième encore plus chaud et enfin au très chaud, où nous nous arrêtons un peu plus longtemps pour se détendre et permettre aux pores de la peau de s’ouvrir. La relaxation ne durera pas plus de cinq minutes, car la température est très élevée et vous pourriez risquer un effondrement.

    De nombreux Marocains préfèrent partir directement de la pièce très chaude. Une question d’habitude et du temps dont vous disposez pour vous consacrer à vous-même. Dans chaque pièce, il y a des robinets pour prendre l’eau à utiliser pour la purification. La pièce plus chaude sert à ouvrir les pores de la peau et à transpirer. Tel qu’il est écrit, le temps est limité. Vous irez ensuite dans la pièce la plus douce et vous asseyez pour vous détendre et laisser votre peau se reposer du choc thermique. Vous vous saupoudrez de savon. Habituellement, le marocain noir à base de savon naturel et d’huile d’olive, appelé « sapun bildi » est utilisé. Vous graissez votre corps et restez cinq minutes en pleine relaxation, en frottant ou avec votre main, mais vous devriez le faire avec les éponges spéciales qui sont vendues spécialement pour les hammams.

    Ensuite, vous rincerez abondamment à l’eau chaude à l’aide d’éponges spécialement conçues pour aider à exfolier la peau, appelées «kiis». Immédiatement, après le rinçage, vous remarquerez les différences de peau, elle semble renaître. Ces éponges sont réalisées à la manière d’un gant pour les parties accessibles et d’une ceinture avec deux oeillets sur les côtés pour l’utiliser lors du lavage de votre dos. Ils sont recouverts de tissu en forme de coin pour qu’ils ressemblent à du papier de verre. L’effet sur la peau est indescriptible.

    Dans les hammams traditionnels, les gens s’entraident souvent avec le frottement des kiis, mais si vous êtes seul et n’avez pas d’éponges à œillets ou que vous n’avez pas l’habitude de les utiliser, il est normal de payer quelqu’un pour le faire pour vous, alors dit: kessala.

    De la pièce très chaude pour ouvrir les pores on passe à la moins chaude, où vous utiliserez tous les savons naturels pour rincer et purifier votre corps et exfolier chaque lambeau de votre peau, afin de la purifier des impuretés et des peaux mortes. Vous pouvez utiliser un kessala qui utilise vos kiis avec le sapun bildi.

    Et après cette étape, et après avoir bien rincé, pour rendre votre peau plus fraîche et plus propre, il est pratique d’utiliser le ghassoul, un masque à base d’eau de rose et d’argile. Vous devez couvrir tout le corps, y compris le visage et la tête, laisser reposer et rincer. La peau et les cheveux en ressortiront renforcés, brillants et élastiques.

    Les femmes ont encore un produit à utiliser, mais pas toutes, le henné naturel, qui se rince après quelques minutes. Il adoucit et assainit la peau.

    À ce stade du spa, vous pouvez choisir le massage à l’huile d’argan, mais dans les hammams classiques, auxquels j’écris, cela ne se produit pas.

    Le bénéfice est à la fois spirituel et matériel. L’esprit se régénère avec toute cette chaleur et cette sueur, et comme si la négativité sortait et le frotter sur la peau semble éliminer la mauvaise humeur et le stress. La fumée de la vapeur et le clapotis de l’eau rendent tout plus relaxant et apaisent l’esprit.

    Alors que pour la peau, c’est une excellente touche saine. Les produits naturels l’hydrateront et le tonifieront, le rendant élastique et résistant. La vapeur et les éponges aideront ces produits à garder la peau propre, à libérer les pores pour les faire mieux respirer et à éliminer les peaux mortes pour la revitaliser.

    La différence de température, la vapeur et l’eau plus froide garantiront à la peau et aux muscles des chocs thermiques naturels et délicats qui tonifieront tout et les rendront plus élastiques.

    Tout cela en une heure. Et quand vous sortez, vous remarquerez la différence, il semble que vous veniez de naître: la peau, les muscles et l’esprit, complètement différents de la façon dont vous êtes entré.

    Source : Daily Muslim, 22 oct 2020

    Tags : Maroc, culture, hammam, bain, bain maure, bain turc,

  • Compte-rendu de la rencontre mauritano-sahraouie à Bir Mogreïn

    La rencontre entre la délégation mauritanienne et son homologue sahraouie a eu lieu à Bir Mogreïn. Du côté sahraoui, présidé par le secrétaire général du ministère de la sécurité et la documentation, accompagné du président de la Haute Cour de Justice, le coordinateur du Bataillon de Réserve et un fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. Du côté mauritanien, il y avait le Wali de Tiris Zemmour, M. Isselomou Ould Sayed, des responsables de quelques institutions sécuritaires, le gouverneur et le maire de Bir Mogreïn.

    La réunion a eu lieu à la demande des autorités sahraouies qui ont pris la parole en premier pour exprimer leur regret suite aux événements de la banlieue de Bir Mogreïn et l’agression dont a été victime un citoyen mauritanien de la part d’orpailleurs sahraouis. Les autorités sahraouies ont condamné cet acte étrange à l’éthique des sahraouis et aux relations séculaires qui les lient à leurs frères mauritaniens et ont promis que les coupables auront la punitions qu’ils méritent.

    De son côté, la délégation mauritanienne a réïtéré que ce genre d’incidents ne peut pas répercuter sur les relations de fraternité qui lient les deux peuple et a demandé de dépasser l’incident au nom de l’intérêt général.

    La partie mauritanienne a sollicité à la délégation sahraouie de rendre le véhicule Toyota Hilux à son propriétaire, le mauritanien Cheikh Ould Ahmed Cheikh dont l’immatriculation est 6144AX00 et qui a été enlevé par un citoyen sahraoui lors des derniers événements ayant eu lieu à la région des prospections proche de Bir Mogreïn. Les membres de la délégation sahraouie ont exprimé leur étonnement du fait qu’ils n’étaient pas au courant du fait et s’est engagé à rechercher la voiture en vue de la rendre à son propriétaire via les autorités mauritaniennes.

    Cette réunion bilatérale a contribué à tourner la page de ces événements et préparé le terrain pour la reprise des activités de prospection dans la zone citée.

    Source : Zouérate Média, 26 oct 2020

    Tags : Mauritanie, Sahara Occidental, orpailleurs, prospection, Bir Mogreïn, Tiris Zemmour,

  • Editorial : Des voix s’élèvent en Mauritanie pour prôner le boycott de la France

    En Mauritanie des voix s’élèvent de plus en plus pour demander le boycott de la France, de ses produits et de sa culture.

    Après l’éminence grise du mouvement islamiste, le Cheikh Dedew qui avait lancé récemment un appel dans ce sens, au lendemain de la republication des caricatures controversées de Charlie Hebdo, c’est au tour de l’écrivain francophone Moussa Ould Ebnou de déclarer sa fronde contre la puissance colonisatrice, annonçant au passage un embargo personnel contre tout ce qui est français, y compris la culture et invitant les écrivains musulmans francophones à une grève ouverte contre l’écriture dans la langue de Molière.

    Un grand coup de gueule pour ce grand philosophe et nouvelliste sortant de la Sorbonne.

    Ould Ebnou s’insurge ainsi contre les déclarations du président français Emmanuel Macron qui a déclaré que la France continuera à assumer les caricatures diffamatoires contre le prophète Mohamed (PSL).

    Notons que la France est actuellement dans le collimateur des défenseurs du prophète Mohamed (PSL) depuis le déclenchement de l’affaire Samuel Paty, du nom de ce professeur d’histoire Géo qui a préféré joué avec le feu en montrant à ses élèves des caricatures insultantes de l’idole des musulmans. La décapitation de Paty par un musulman Tchétchène fut utilisée par le gouvernement de Jean Castex pour lancer une nouvelle chasse aux sorcières contre les musulmans, ainsi que les ONG et les institutions d’obédience musulmane.

    C’est ainsi que le 21 Octobre, le préfet de Seine-Saint-Denis a pris la décision de fermer la grande mosquée de Pantin. Et le même jour, le Conseil des ministres a publié un décret administratif à l’encontre du collectif Cheikh Yassine dont le premier responsable a été mis en examen. Une épée de Damoclès pèse également sur plusieurs ONG de bienfaisance comme Baraka City ou le Collectif contre l’islamophobie (CCIF).

    Ainsi en France les musulmans ne sont pas vraiment en odeur de sainteté malgré leur nombre de plus en plus croissant. En effet ils constituent la principale minorité-près de 9% de la population et plus de 2500 lieux de culte- et ils ne sont pas du tout étrangers à l’histoire de France et les incursions musulmanes dans les Pyrénées ont fait date avec la fameuse expédition de Charles Martel le 25 octobre 732, qui empêcha Poitiers d’être une tête de pont pour l’islamisation de la France. Mais l’Espagne d’à côté portera l’étendard de l’islam durant près de huit siècles, de 711 à 1492.

    Et pour revenir à la France, la liberté religieuse est reconnue par l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Pourquoi est-elle foulée aux pieds aujourd’hui à tout va ?

    Pourquoi malgré l’article 1132-1 du Code du travail qui interdit les discriminations en raison de la religion le musulman est souvent interdit de faire sa prière dans son lieu de travail ?

    Et pourquoi la France à si peur de l’islam ?

    Bakari Guèye

    Source : Zahraa Chinguett, 26 oct 2020

    Tags : Mauritanie, caricatures, Charlie Hebdo, Samuel Paty, Islam, Islamisme, islamophobie,