Année : 2020

  • Entrepreneuse prospère au Maroc devient SDF aux Pays-Bas

    L’entrepreneuse Gemma van de Burgt et son fils de 10 ans ont dû quitter le Maroc en juillet à cause de l’épidémie de corona. Mais une fois aux Pays-Bas, ils n’ont nulle part où aller et ils errent de maison en maison depuis des semaines. « Je ne m’attends vraiment pas à une réception de joie, mais les agences pourraient être un peu plus indulgentes. J’ai un enfant. »

    Gemma, d’origine néerlandaise, dirige depuis plus de dix ans un salon de cuisine à Marrakech : Souk Cuisine. L’amour pour le pays l’a amenée dans la ville marocaine.

    « Le salon de cuisine a été un succès. Des gens partout dans le monde ont visité notre cuisine », dit Gemma. Et son fils Dylan Ashton (10) se sentait également comme un poisson dans l’eau à Marrakech.

    Quitter la maison et le foyer

    Mais la couronne est arrivée. Le Maroc était verrouillé. Les touristes sont restés à l’écart, la pauvreté a frappé. Parce que Gemma veut le meilleur pour son fils et parce qu’il n’y avait plus de pain sec à gagner, elle a quitté la maison et le foyer en juillet pour retourner aux Pays-Bas. « Aucune idée de combien de temps, mais j’ai aussi pris le manteau d’hiver de mon fils. À cause de la corona, tout est incertain. »

    Gemma est réaliste : elle ne s’attendait pas à être accueillie à bras ouverts dans son pays natal. Cependant, il tiendrait compte de sa situation, qui est entièrement due à l’épidémie de corona. Mais dans des villes comme Amsterdam et Eindhoven, elle ne peut pas simplement louer un logement. « Vous êtes en retard de quelques mois. Et les sociétés de logement ne peuvent rien faire pour vous à court terme. »

    Un studio trouvé

    Gemma a passé les dernières semaines avec des amis et des connaissances à Eindhoven, Amsterdam, Bussum et Haarlem, entre autres. À un moment donné, son fils a dû retourner à l’école. « J’ai donc dû m’installer quelque part. J’ai maintenant un loyer temporaire. Une sorte de studio que j’ai trouvé grâce à des connaissances à Amsterdam Sloten. C’est temporaire, donc je ne peux pas m’inscrire non plus. »

    Sinon, elle n’a rien trouvé d’autre. « Je n’ai ni travail ni aide. Nous vivons maintenant de mes économies que j’ai mis de côté grâce au salon de cuisine, mais elles vont s’épuiser ».

    Être indulgent

    Encore une fois, elle ne veut pas être pitoyable. Mais elle veut défendre son droit. « Et je suis sûr qu’il y a plus d’entrepreneurs qui doivent revenir de l’étranger et sont maintenant livrés à eux-mêmes. »

    Qu’espère-t-elle? « Que les sociétés de logement ou les municipalités, dans des cas aussi exceptionnels, feraient un geste de coeur. Ils peuvent le faire. Mais au lieu de cela, ils s’en tiennent aux règles. »

    Avenir

    Comment voit-elle l’avenir ? « Honnêtement ? Je ne sais pas. Cela reste à voir. Et mon mari est toujours en Afrique et ne peut pas revenir à cause d’un visa expiré. A cause de cela on est séparés les uns des autres depuis des mois. Corona a vraiment bouleversé ma vie. »

    RTLNieuws, 23 oct 2020

    Tags : Maroc , Pays Bas, étrangers, expatriés, coronavirus, covid 19,

  • Algérie : Le vote des expatriés en question

    par Abdelkrim Zerzouri


    Comment se comporteront les Algériens de l’étranger lors du référendum constitutionnel du 1er novembre ? Le vote des expatriés reste une inconnue à la veille de cet important rendez-vous. Les animateurs de la campagne référendaire, qui se sont fortement mobilisés durant trois semaines pour défendre avec force et argument le « Oui », n’ont pas manqué de souligner que le projet d’amendement constitutionnel soumis au référendum populaire le 1er novembre consacrera un rôle économique et social important à la communauté algérienne résidant à l’étranger, tout en préservant la dignité des vivants et celle des morts, qu’on ne pouvait même pas rapatrier pour les enterrer sur le sol de leurs aïeux.

    On rappelle également que l’exclusion de cette communauté par la Constitution de 2016, interdisant l’accès à certains postes de responsabilité aux binationaux (art. 63) notamment, ne sera qu’un mauvais souvenir d’une sombre période marquée par tant d’injustices. Déjà, bien avant l’avènement de la nouvelle Constitution, le président Tebboune a montré tout l’intérêt que porte le pays à ses enfants vivant à l’étranger. Mais quel écho tout cela devrait-il avoir ?

    Les électeurs de la communauté algérienne installée à l’étranger vont-ils répondre massivement à l’appel du devoir et exercer leur droit en exprimant leur choix entre le « Oui » et le « Non », ou va-t-on encore assister à une forte abstention qui nous rappellerait le faible taux de participation à l’élection présidentielle du 12 décembre dernier ? Les enjeux sont presque identiques, voire une continuation sur une même ligne pour poser le premier jalon de l’Algérie nouvelle, mais les sentiments seraient plutôt tempérés par rapport à la présidentielle, qui a connu de graves dérives qualifiées d’antidémocratiques par de nombreux observateurs.

    Les opposants à l’élection présidentielle ont tout fait, en effet, pour empêcher les expatriés de rejoindre l’urne, allant jusqu’à les intimider devant les portes des centres de vote, en sera-t-il de même ce 1er novembre ?

    Sur près d’un million d’électeurs recensés à l’étranger, seulement 8.69% ont voté à l’élection présidentielle du 12 décembre, un faible taux en partie dû au climat tendu créé par les opposants à cette élection, mais le rendez-vous du 1er novembre pourrait présenter un autre portrait de la participation des expatriés.

    Aucune élection ne ressemble à une autre. Et il y a également cette évolution dans les positions des électeurs, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, dont il faut tenir compte sur le plan des tendances à l’abstention, à la participation et au boycott. Reste que les paramètres disponibles ne permettent pas de sonder avec précision ces penchants. En raison de la crise sanitaire, qui rend très difficile, voire impossible, tout déplacement à l’étranger, aucun média n’a pris le pouls de cette communauté algérienne établie à l’étranger au sujet du référendum constitutionnel, ni aucune rencontre organisée à l’étranger par les animateurs de la campagne référendaire.

    Bien sûr, il y a les représentations consulaires, présentes sur place, qui peuvent jouer un rôle dans le sens de la sensibilisation au vote, mais rien n’a filtré à ce propos. Une discrétion totale entoure ce genre d’activité, si activité il y a. De toute évidence, on devrait attendre le 1er novembre pour être fixé sur le comportement de vote des Algériens en général, et les expatriés en particulier, dont la distance qui les sépare de leur pays a été distendue par la Covid-19, en sus d’autres facteurs qui diffèrent des conditions de déroulement du vote à l’intérieur du pays, à l’exemple des longues distances à parcourir pour rallier les centres de vote dans un contexte marqué par le reconfinement à travers de nombreux pays, particulièrement en Europe où se concentre un grand nombre d’électeurs.

    Le Quotidien d’Oran, 28 oct 2020

    Tags : Algérie, Constitution, 1er novembre, référendum vote, communauté algérienne,

  • Mélenchon, est-il toujours fier d’être né au Maroc?

    Dupé par les dépêches de la MAP, comme le dernier des analphabets marocains, Jean-Luc Mélenchon a sorti sa fameuse : « Oui, je suis né au Maroc, c’est mon pays natal et je pense qu’il mérite votre admiration ».

    La performance dont Mélenchon parle s’est avéré un leurre. Jour après jour, les indicateurs sur l’état de la pandémie au royaume de Mohammed VI grimpent de plus en plus forçant les autorités à maintenir la fermeture des frontières au tourisme dont le pays a tant besoin.

    Le nom du Maroc a été souvent citée dans le dossier de l’assassinat du professeur Samuel Paty. Mélenchon s’est probablement affiché avec Abdelhamid Sefrioui, le marocain qui se trouve actuellement au cachot suite à sa fatwa se trouvant derrière le crime qui a secoué la société française.

    A la prétendue performance du Maroc dans la gestion du coronavirus que Mélenchon a loué à l’Assemblée Française, il pourrait aussi ajouter le record enregistré par le royaume chérifien en matière d’attentats terroristes. Ses compatriotes marocains méritent un prix dans ce domaine puisque, depuis 2004, ils occupent la Une de la presse internationale.

    Mélenchon, à l’instar de ses collègues politiciens de l’Hexagone, préfèrent tourner le regard ailleurs. Ils n’ont pas le courage de voir la réalité en face par crainte que le Maroc ouvre la porte aux africains qui n’attendent qu’un petit geste pour embarquer vers l’El Dorado européen. Au nom des intérêts géo-politiques et en vue de protéger leur allié criminel, les autorités françaises ont choisi de s’en prendre à l’Islam et aux musulmans.

    Tags : Maroc, France, Samuel Paty, Charlie hebdo, caricatures, Macron, Jean-Lec Melenchon, pandémie, coronavirus, covid 19,

  • Grande mosquée d’Alger : Ouverture, aujourd’hui, de la salle de prière

    Cet immense hall, qui s’étend sur une surface de 20 000 m2 et peut accueillir jusqu’à 120 000 fidèles, sera ouvert à l’occasion de la fête religieuse du «Mouloud»

    La salle de prière de la Grande mosquée d’Alger sera inaugurée aujourd’hui à l’occasion de la fête religieuse du Mouloud. L’annonce en a été faite le mercredi 14 octobre par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui avait présidé une réunion du Gouvernement par visioconférence sur ce dossier ainsi que sur d’autres.

    A l’issue de cette communication, le Premier Ministre avait informé l’opinion du report de l’inauguration officielle de l’édifice religieux, programmée pour le dimanche 1er novembre, et annoncé les décisions du président de la République relatives à l’ouverture de la salle de prière de «Djamàa El Djazaïr» et à la levée de la suspension de la prière du vendredi.
    Selon le communiqué publié par les services du Premier Ministère, «la situation de la pandémie du Coronavirus (Covid-19) et son évolution au niveau mondial et national empêchent l’inauguration de Djamàa El Djazaïr en présence des autorités religieuses musulmanes des cinq continents, des institutions et universités du monde musulman, des organisations internationales islamiques, des oulémas et des intellectuels».

    «De ce fait, et une fois la pandémie passée, Monsieur le Président de la République procédera personnellement à l’inauguration de Djamàa El Djazaïr en présence des invités de l’Algérie», a-t-il encore été indiqué, pour préciser que l’ouverture de la salle de prière «coïncide avec la célébration du 1er Novembre 1954».

    Pour rappel, le chef de l’Etat avait annoncé, le 20 août dernier, l’inauguration officielle de la Grande Mosquée d’Alger pour le 1er novembre avant de laisser ouverte cette cérémonie qui devrait voir la participation d’invités étrangers et de représentants diplomatiques de pays musulmans accrédités en Algérie. Cependant, le chef de l’Etat risque d’être absent à l’ouverture de la salle de prière de «Djamàa El Djazaïr» en raison de son confinement volontaire de cinq jours depuis samedi dernier, et ce, après que plusieurs cadres supérieurs de la présidence de la République et du gouvernement aient présenté des symptômes de contamination au nouveau coronavirus (Covid-19).

    Un chantier ouvert en 2012
    Les travaux de la Grande mosquée d’Alger ont été entamés en 2012 par lEntreprise chinoise China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) pour se classer comme la plus grande d’Afrique et la troisième plus grande au monde après «Masdjid Al-Haram» de La Mecque et «Masdjid Al-Nabawi» de Médine. L’utilité, mais le coût surtout, de cet édifice dans une Algérie où le besoin d’infrastructure d’utilité publique se pose toujours, a nourri la polémique pendant des années. Cependant, au début septembre, l’Argentier du pays a mis fin à cette polémique. «Loin des surenchères avancées çà et là, le véritable coût global des affectations allouées à la construction de ce monument religieux, civilisationnel et politique est de 898 millions d’euros et non 3 milliards», comme rapporté, avait déclaré Aymen Benabderrahmane. La salle de prière, qui sera ouverte aujourd’hui au public, s’étend sur 20 000 m2 pour accueillir jusqu’à 120 000 fidèles, un chiffre qui ne sera probablement pas atteint avant longtemps en raison des risques de contamination à la Covid-19 et du maintien des gestes de prévention en vigueur pour les mosquées de grande capacité d’accueil. Déployée sur une superficie totale de 27,75 hectares la Grande mosquée d’Alger dispose de 12 bâtiments indépendants dont une grande bibliothèque riche d’un fonds bibliothécaire d’un million de livres et pouvant recevoir 3 500 personnes. Selon une fiche technique communiquée aux médias, elle dispose d’un centre culturel de 8 000 m2 de superficie, pouvant accueillir 3 000 personnes et d’une maison du Coran «Dar El Qoran», d’une capacité de 300 places, dédiée aux étudiants post-gradués algériens et étrangers en sciences islamiques et sciences humaines. La Grande mosquée d’Alger abrite également une médiathèque, une vidéothèque, une filmothèque, deux amphithéâtres, un amphithéâtre de 500 places avec salle de projection, une salle de travail d’une capacité d’accueil de 30 à 50 personnes, des espaces de projection, des ateliers d’art et un pôle informatique. Quant au minaret, il comporte 43 étages desservis par des ascenseurs panoramiques permettant d’observer la baie d’Alger et ses environs. Chaque étage est doté d’un espace fonctionnel dont une aire dentrée spacieuse, avec un grand foyer, prévu au pied du minaret, un musée et un centre de recherche pour l’art et l’histoire islamiques.



    Zinedine Zebar, photographe-reporter : «Vue d’en haut et de près, la mosquée est encore plus impressionnante»

    Entre 2015 et 2020, le photographe-reporter Zinedine Zebar a documenté les travaux de réalisation de la Grande mosquée d’Alger en se rendant sur le chantier et en prenant des centaines de photos à l’intérieur et à l’extérieur. Pendant cinq ans, il a suivi attentivement son évolution en regardant travailler les ouvriers et les maçons chinois qui, pierre par pierre, ont donné corps à ce qui va rester pendant longtemps sans doute le plus grand édifice religieux musulman jamais construit en Algérie.

    Entretien réalisé par Salim Benour

    Reporters : Depuis des années, inlassablement, vous photographiez la Grande mosquée d’Alger depuis les premières fondations pratiques à ce jour. D’où vous est venu cet intérêt pour l’édifice religieux ?

    Zinedine Zebar : Pour un photographe de l’évènement comme moi, je ne pouvais pas ne pas m’intéresser à la Grande mosquée d’Alger. Avant même que je ne décide de travailler dessus, je m’intéressais à son sujet en raison de la polémique qu’elle avait suscitée au moment de l’annonce du projet. Après, en regardant la maquette et en voyant que le projet était devenu d’importance nationale, pas seulement au plan religieux, j’ai décidé d’échafauder un plan de travail pour capter la naissance et l’évolution de la mosquée. Je devais choisir entre l’esthétique et l’information, j’ai davantage travaillé sur l’information même si je n’ai pas négligé les photos artistiques que j’espère exposer un jour à l’intérieur même de la mosquée ou ailleurs dans un lieu approprié.

    A quel moment précis avez-vous commencé à travailler sur le projet sans discontinuité ?

    J’ai pris le chantier en route, car en 2015, beaucoup de choses étaient déjà faites par les Chinois. Cela dit, les travaux déjà réalisés concernaient les fondations et tout ce qui est encore souterrain. Quand j’ai commencé à travailler sur la mosquée, les piliers montaient encore et l’ensemble du site était encore vraiment un chantier. Le projet s’est accéléré sous mes yeux si je puis dire et je l’ai vu prendre forme. Les centaines de clichés que j’ai réalisés témoignent de cette évolution vers la consistance et comment le site commençait déjà à marquer l’ensemble du paysage de la baie d’Alger. C’est surprenant comment un édifice peut modifier complètement des lieux qu’on croyait inchangeables.

    En dehors du monumental, qu’est-ce qui vous a le plus intéressé dans cette grande mosquée ?

    Je m’intéressais à tout. Dès l’entrée du chantier, j’avais la fièvre de photographier et de capter tous les mouvements matériels et humains à l’intérieur du chantier. Les restrictions de sécurité et le fait de ne pas gêner les travaux dans certains endroits particuliers, comme la coupole, ne m’ont pas permis de faire certaines photos. Quand des gens travaillent dans un chantier où la sécurité est un impératif, vous ne pouvez pas vous déplacer comme vous voulez. On fait la grimace et on passe son chemin, avec la compensation que vous n’avez pas raté grand-chose au point de vue de l’information photographique. Les photos aériennes que j’ai prises à différents moments du chantier ont été pour moi un moment professionnel et de plaisir intense. Je remercie l’Unité aérienne de la Sûreté nationale (UASN) pour m’avoir permis de prendre place parmi ses équipes héliportées et de m’avoir aidé à prendre les clichés que je voulais. Vue d’en haut et de près, la mosquée est encore plus impressionnante. On réalise ce que c’est comme prouesse architecturale et technologique même s’il existe dans le monde des constructions qui défient l’imagination que l’on a de l’art de bâtir. Pour vous dire, j’ai encore faim de ces prises aériennes que j’aimerai refaire parce qu’il y a toujours quelque chose à découvrir en fonction de la lumière, de la couleur du ciel, du temps qu’il fait.

    Continuerez-vous à travailler sur la Grande mosquée ?

    J’irai aujourd’hui regarder ce qui se passer durant l’inauguration de la salle de prière et d’observer comment se déroulera cette cérémonie qui restera dans l’histoire religieuse et architecturale du pays. J’irai aussi vendredi pour assister à la prière hebdomadaire, car cela me permettra de compléter mon travail en m’intéressant cette fois à l’humain, aux premiers instants où l’édifice religieux sera fréquenté par les premiers fidèles qui l’aborderont.

    Reporters DZ, 28 oct 2020

    Tags : Algérie, Grande Mosquée, Aïd El Maoulid,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 27 octobre 2020

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    COVID-19

    Hier, le Secrétariat de l’ONU a été informé par une mission permanente auprès des Nations Unies de cinq cas de positivité à la COVID-19 au sein de son personnel. Le service médical de l’ONU a immédiatement entrepris de tracer les contacts de ces personnes, avec la pleine coopération de la mission concernée. Toutes les réunions qui devaient se tenir aujourd’hui en personne au Siège ont été suspendues.

    Syrie

    M. Geir Pedersen, l’Envoyé spécial pour la Syrie, s’est adressé aujourd’hui aux membres du Conseil de sécurité par visioconférence depuis Beyrouth, leur relatant sa récente visite à Damas, où il s’est notamment entretenu avec le Vice-Premier Ministre, M. Walid al-Moallem. Il a déclaré qu’il chercherait à approfondir son dialogue avec les parties syriennes et les principaux acteurs dans les mois à venir en examinant l’état de mise en œuvre de la résolution 2254 et en cherchant à identifier la meilleure façon d’élargir le processus politique.

    M. Pedersen a noté que les lignes de front en Syrie n’ont pas changé au cours des derniers mois et que le nombre de civils tués au cours de cette période est, selon les organisations de surveillance, le plus bas depuis 2011. Mais il a averti que la situation dans le pays, dans laquelle sont impliqués des éléments militaires étrangers, continue d’être tendue.

    Le Coordonnateur des secours d’urgence, Mark Lowcock, a également informé le Conseil de sécurité de l’évolution de la crise humanitaire en Syrie. Il s’est dit alarmé de la violence et de l’insécurité qui touchent les civils et les travailleurs humanitaires, demandant qu’ils soient protégés, car les bombardements dans les zones situées en première ligne dans le nord-ouest du pays, ainsi que les frappes aériennes contre Edleb, se sont poursuivis.

    M. Lowcock a également informé le Conseil de l’impact humanitaire de la crise économique, de l’accès des organisations humanitaires en Syrie et de l’assistance qu’elles prêtent à travers le pays.

    Tanzanie

    Dans une déclaration rendue publique hier à propos de la Tanzanie, le Secrétaire général a appelé tous les acteurs nationaux à veiller à ce que les scrutins se déroulent de manière inclusive et pacifique. À cet égard, il a rappelé qu’un processus électoral inclusif et une large participation effective des partis politiques et de leurs candidats, en particulier les femmes, restent essentiels pour sauvegarder les progrès réalisés par la Tanzanie dans la consolidation de la stabilité, de la démocratie et du développement durable.

    Le Secrétaire général a exhorté tous les dirigeants politiques et leurs partisans à participer pacifiquement à cet exercice et à s’abstenir de toute violence. Il a appelé en outre les autorités à offrir un environnement sûr permettant aux Tanzaniens d’exercer leurs droits civils et politiques.

    Afghanistan

    Dans une déclaration également rendue publique hier, le Secrétaire général a déclaré qu’il suivait avec une vive inquiétude les violents incidents qui se sont produits en Afghanistan ces derniers jours. Ces incidents ont coûté la vie à plus de 40 civils et en ont blessé plusieurs autres, parmi lesquels des femmes et des enfants.

    Le Secrétaire général a fermement condamné l’attentat-suicide qui a visé des civils dans un centre éducatif le 24 octobre à Kaboul, et a tué au moins 25 civils et blessé plus de 50 autres, la plupart de jeunes étudiants. Il a rappelé que les attaques délibérées contre des civils constituent de graves violations du droit international humanitaire et peuvent constituer des crimes de guerre. Ceux qui commettent de tels crimes doivent être tenus pour responsables, a ajouté le Secrétaire général.

    Afghanistan – Assistance humanitaire

    Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré que les violents combats qui ont éclaté le 11 octobre entre les forces de sécurité nationales afghanes et un groupe armé non étatique se poursuivent près de Lashkargāh, dans la province de Hilmand, située dans le sud du pays.

    Les autorités locales ont initialement estimé à 35 000 le nombre de personnes déplacées. Avec nos partenaires humanitaires, nous essayons toujours de vérifier ces chiffres, avec près de 9 700 personnes déplacées confirmées à ce jour.

    La violence a poussé au maximum la capacité d’accueil des hôpitaux de la ville. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 15 établissements de soins ont été pris pour cible, touchant des milliers de personnes.

    L’ONU travaille en étroite coordination avec le Gouvernement et les partenaires sur le terrain pour prêter assistance aux nécessiteux. Les autorités locales, grâce au soutien du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), continuent de fournir de l’eau potable dans les lieux où se trouvent les populations déplacées. Une aide alimentaire leur est également fournie.

    Depuis le début de l’année, six millions de personnes au total ont reçu une aide humanitaire dans le cadre du Plan 2020 de réponse humanitaire pour l’Afghanistan.

    Afghanistan – Rapport

    Un nouveau rapport rendu public par la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) révèle que le nombre de civils afghans tués et blessés dans le conflit n’a pas décliné depuis le début des pourparlers de paix intra-afghans. Pourtant, les chiffres globaux des victimes civiles pour les neuf premiers mois de 2020 ont chuté d’environ 30% par rapport à 2019.

    Yémen

    Dans certaines régions du Yémen, les taux de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans sont les plus élevés jamais enregistrés dans ce pays, avec plus d’un demi-million de cas dans les districts du sud, d’après une analyse publiée aujourd’hui par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) avec certains partenaires de l’ONU.

    L’analyse -qui porte sur 133 districts du sud du Yémen qui abritent 1,4 million d’enfants de moins de 5 ans- révèle une augmentation de près de 10% des cas de malnutrition aiguë en 2020.

    Au moins 250 000 femmes enceintes ou allaitant ont également besoin d’un traitement contre la malnutrition. Les experts avertissent que le nombre réel est probablement plus élevé, car les facteurs de malnutrition au Yémen se sont aggravés en 2020.

    Pour sauver des vies et éviter une nouvelle aggravation de la situation, l’ONU lance un appel de plus de 50 millions de dollars pour intensifier d’urgence les programmes de nutrition, y compris le traitement des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère. Dans le même temps, un financement est également nécessaire pour intensifier les programmes d’alimentation, d’eau, d’assainissement et de santé, y compris de vaccination.

    Arménie – Azerbaïdjan

    En réponse à l’escalade continue du conflit au Nagorno-Karabakh, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré aujourd’hui qu’elle envoyait des fournitures médicales, comprenant des kits de traumatologie et chirurgicaux, à l’Arménie et à l’Azerbaïdjan. L’OMS a déclaré que des fournitures d’urgence sont arrivées à Erevan le 23 octobre et que celles destinées à Bakou sont actuellement en transit.

    Les fournitures comprennent des kits de traumatologie, chacun contenant des médicaments et des provisions nécessaires pour assurer les soins post-traumatiques de 100 blessés. Fournis aux ministères de la santé en Arménie et en Azerbaïdjan, ils sont utilisés dans tous les systèmes de santé publique pour apporter des soins à ceux qui en ont besoin.

    L’ONU réitère son appel à une cessation immédiate des hostilités dans la zone de conflit.

    Maintien de la paix

    Aujourd’hui, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Jean-Pierre Lacroix, a rencontré le Commissaire à la paix et à la sécurité de la Commission de l’Union africaine (UA), M. Smaїl Chergui, en République centrafricaine. Ils y seront rejoints par le Président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale, M. Gilberto Veríssimo. Leur visite de trois jours vise à faire progresser la paix et la stabilité dans le pays dans le contexte des prochaines élections, dont le premier tour est prévu le 27 décembre.

    Ils rencontreront de hauts responsables gouvernementaux, des partis politiques, la société civile et des groupes de femmes pour appeler à un engagement collectif afin d’assurer la tenue d’élections crédibles et inclusives, ainsi que la mise en œuvre de l’Accord politique signé par le Gouvernement et 14 groupes armés en février de l’année dernière.

    M. Lacroix vient de terminer sa visite au Soudan, où il a participé hier à une réunion tripartite avec le Gouvernement du Soudan, le Commissaire Chergui, et M. Atul Khare, le Chef du Département des opérations pour l’ONU. Ils ont discuté du soutien et de la coopération des opérations hybrides ONU-UA au Darfour au fur et à mesure de leur retrait, et de la meilleure façon dont l’ONU peut aider dans la mise en œuvre de l’Accord de paix.

    Équateur – COVID-19

    L’équipe des Nations Unies, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Lena Savelli, travaille avec les autorités pour faire face à l’impact de la pandémie. L’équipe s’est concentrée sur les petites et moyennes entreprises pour les garder ouvertes et préserver les emplois.

    Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont lancé une initiative de start-up numérique qui a touché plus de 120 000 entreprises avec des directives sur la façon de renforcer leur capacité à offrir leurs produits et services en ligne. Cela cible également les travailleurs migrants et réfugiés.

    Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) cofinance une initiative de quatre millions de dollars avec le Gouvernement pour travailler avec les autorités sur les recommandations concernant les soins maternels, l’accouchement, le post-partum et la contraception, afin de répondre aux besoins de planification familiale des Équatoriennes. Le FNUAP appuie également la réponse des autorités dans les zones frontalières du nord et du sud, y compris dans la région amazonienne, en mobilisant des ressources pour des kits de test, des équipements de protection individuelle pour les responsables de la santé et une formation sur la santé sexuelle et reproductive pour les autorités locales, ciblant un demi-million de personnes.

    Investissement étranger direct mondial

    La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a révélé dans son dernier rapport que les flux mondiaux d’investissements étrangers directs (IED) ont chuté de 49% au premier semestre 2020 par rapport à l’année dernière. Cela est dû aux retombées économiques de la pandémie.

    Les économies développées ont connu la plus forte baisse de l’IED, atteignant environ 98 milliards de dollars au cours de la période de six mois, soit une baisse de 75% par rapport à l’année dernière.

    Climat

    La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a annoncé les lauréats des Prix mondiaux de l’action climatique des Nations Unies de cette année. Les lauréats de cette année vont du seul hôtel caribéen neutre en carbone, situé à Aruba, à la première plateforme au monde entièrement dédiée aux obligations vertes et au lancement de la première équipe solaire entièrement féminine au Liban pour lutter contre les stéréotypes de genre dans le secteur de la construction dominé par les hommes.

    Journée mondiale du patrimoine audiovisuel

    La Journée mondiale du patrimoine audiovisuel est célébrée aujourd’hui, avec pour thème de cette année : « Votre fenêtre sur le monde ». Dans un message, la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Mme Audrey Azoulay, a déclaré que cette Journée était l’occasion de redoubler d’efforts dans la préservation de notre richesse audiovisuelle commune, qui constitue une partie essentielle de notre histoire partagée.

    Mme Azoulay a noté que trop de documents sont perdus, endommagés ou effacés par négligence, du fait de mauvaises pratiques de stockage et de formats obsolètes ou du manque de moyens de les lire. Elle a souligné que leur disparition constitue une perte regrettable pour tous les peuples du monde, contre laquelle l’UNESCO est déterminée à lutter.

    Tableau d’honneur

    Le Cameroun a payé l’intégralité de ses contributions au budget ordinaire, devenant ainsi le cent trente et unième État Membre à le faire.

    Tags : SYRIE, RÉPUBLIQUE-UNIE DE TANZANIE, AFGHANISTAN, YÉMEN, ARMÉNIE, AZERBAÏDJAN, ÉQUATEUR, COVID-19, Cemroun,

  • Algérie : Les fauteurs de troubles à la manœuvre

    Déboutés par le peuple qui refuse de marcher dans leur combine, consistant à remuer ciel et terre pour provoquer le chaos en Algérie, les voilà de retour, ces éternels semeurs de troubles qui, trouvant prétexte dans le confinement préventif du chef de l’État, déploient leur propagande médiatique au grand jour. Pour ce faire, ils s’adonnent à leur sport favori, celui de colporter les rumeurs dans les mailles des réseaux sociaux. Pas que, puisque ces fake news sont saupoudrées d’une bonne salve de commentaires calomnieux.

    L’adhésion du peuple à la démarche du président Tebboune dont le rendez-vous du dimanche prochain constitue la rupture avec le passé dérange les forces du mal et autres chargés de mission télécommandés par les ennemis de l’Algérie. Ils étaient nombreux en effet, à l’affût, ces commandos des cellules dormantes de l’ex-FIS, cloitrés dans leurs bureaux élus dans les capitales étrangères, et tapis derrière l’écran, manœuvrent à coup de cacophonies qu’ils tiennent pour des infos « exclusives ».

    Dans un contexte régional explosif et un monde déréglé, la stabilité et la force de l’Algérie dérangent les intérêts occultes de certaines officines étrangères qui ont envoyé leurs missionnaires attitrés pour tenter de semer le doute, la panique et la confusion au sein du peuple qui vit en communion avec son Président et son Gouvernement.

    Par des montages Photoshop, invention de fausses informations et la publication de posts anonymes sur des réseaux sociaux, les professionnels de la désinformation essayent de détourner l’attention sur leurs échecs répétés à faire sortir le peuple dans la rue. Ces missionnaires, qui ont vendu leurs âmes pour quelques dollars et euros doivent savoir que le peuple est éveillé et conscient des enjeux du moment. Ce même peuple les a démasqués et a fait échec à leurs plans vils et mesquins.

    L’entente entre le Président et son Peuple et entre lui et l’Institution militaire ne sont pas faits pour arranger les choses pour les charognards qui sévissent sur la toile.
    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 28 oct 2020

    Tags : Algérie, Abdelmajid Tebboune, Constitution, référendum, 1er novembre,

  • Algérie : «La France résiste à rendre les archives coloniales algériennes» (Chikhi)

    L’Algérie se réservera le droit de faire appel à la Cour international si le gouvernement français ne donne pas suite aux demandes de l’Algérie a déclaré M. Abdelmadjid Chikhi.

    S’exprimant mardi lors d’une intervention sur les ondes radio de la Chaîne 3, le conseiller du président chargé des archives et de la mémoire nationale a fait savoir que l’Algérie n’entend pas renoncer à sa volonté de récupérer les archives et le patrimoine matériel qui lui ont été enlevés pendant la période coloniale et qui se heurte au blocage du côté français.

    M. Chikhi, considère que tout le patrimoine qui a été volé par la France pendant les 132 ans de la brutale colonisation de l’Algérie, «doit retourner ».

    Pour lui, toutes les archives, objets historiques et culturels relatifs à l’histoire du pays et illégalement transférés par l’occupant en France, doivent lui être restitués, constatant, à cet égard, une «résistance» de Paris à se conformer à la demande maintes fois réitérées par l’Etat algérien.

    Chikhi a noté que les contacts initiés pour résoudre ce problème ont tendance à «s’éterniser», observant que lorsque les chercheurs algériens se rendent chez leurs homologues français pour discuter, «ils restent sur leur faim».

    Constatant une «résistance viscérale» pour répondre à la demande légitime de l’Algérie de reprendre le contrôle de son patrimoine, il a néanmoins noté «une certaine volonté» de la part de l’autre partie, qui pourrait conduire à des résultats «plus heureux». Mais, a-t-il tempéré, nous n’avons pas avancé en raison de la situation défavorable engendrée par la pandémie de Covid 19.

    Concernant l’historien Benjamin Stora, chargé d’animer les débats côté français, il a relevé un état d’esprit qui pourrait, selon l’orateur, «contribuer à faciliter un dialogue, qui devrait reprendre prochainement».

    Parmi les archives demandées par l’Algérie, M. Chikhi a également évoqué celles relatives aux essais nucléaires français dévastateurs effectués au Sahara algérien, qui ont notamment abouti à des traces indélébiles sur les habitants de cette région et leur environnement.

    Avec Echourouk

    Tags : Algérie, France, colonisation, colonialisme, crimes, répression, guerre d’Algérie,

  • Guinée : Déclaration de Josep Borrell sur l’élection présidentielle du 18 octobre 2020

    République de Guinée : Déclaration du Haut Représentant/Vice-Président Josep Borrell à la suite de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020

    L’Union européenne prend note de l’annonce des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de Guinée. Bien que le scrutin se soit déroulé dans le calme, des interrogations demeurent quant à la crédibilité du résultat, notamment en ce qui concerne la remontée des procès-verbaux et le décompte final des votes. Il conviendra d’y répondre dans le cadre d’un dialogue inclusif et de la poursuite du processus de validation prévue par la loi.

    L’UE soutient les efforts de diplomatie préventive déployés par la CEDEAO, l’Union africaine et les Nations Unies en vue de restaurer la confiance. À cette fin, tous les acteurs impliqués dans ce processus doivent pouvoir jouir pleinement de leur liberté de mouvement et d’expression. Il importe également que les moyens de communication, en particulier l’accès à l’internet, soient garantis en toute circonstance.

    Enfin, l’UE condamne, une fois de plus, les violences qui ont causé la mort de nombreuses personnes, et cela quels qu’en soient les auteurs. Elle exhorte les autorités à diligenter des enquêtes indépendantes afin que justice soit rendue dans les meilleurs délais.

    Source : EEAS, 27 oct 2020

    Tags : Guinée, Alpha Condé, élections présidentielles, répression, Union Européenne, UE, Josep Borrell,

  • Les enjeux de la Méditerranée occidentale

    27/10/20 – HR/VP Blog – La Méditerranée occidentale a de tout temps été une région clé pour l’Europe et elle le restera. Mais pour que les relations entre les deux rives de la Méditerranée se développent de façon mutuellement profitable, il nous faudra réussir à combler ensemble le fossé qui tend à se creuser entre elles, notamment sur le plan économique.

    La semaine dernière, j’ai été invité à participer à la réunion des ministres des affaires étrangères du groupe dit des 5+5 de Méditerranée occidentale. Ce Forum rassemble depuis trente ans maintenant, 5 pays de l’Union, l’Espagne, la France, l’Italie, Malte et le Portugal, et 5 pays du Sud de la Méditerranée, l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie.

    Bien que cette structure soit informelle, elle permet de confronter les points de vue et de développer des partenariats autour d’une région, la Méditerranée occidentale, qui a joué dans le passé, joue aujourd’hui et jouera encore demain un rôle essentiel pour l’Union Européenne.

    Les écarts se creusent entre l’Union et le Maghreb

    Au cours de cette réunion j’ai été impressionné par la description qu’ont faite mes collègues des difficultés que traversent actuellement les pays du Sud de la Méditerranée. Les écarts de richesse entre les deux rives de notre mer commune, déjà considérables, s’accroissent. Les 102 millions d’habitants des 5 pays du Sud de la Méditerranée représentent un peu moins du quart de la population de l’Union mais leur PIB cumulé est 60 fois moins élevé que celui de l’Union. Autrement dit la richesse produite par habitant y est 13 fois plus faible qu’en Europe. Et même si on corrige cette différence des niveaux des prix, qui sont nettement plus bas de l’autre côté de la Méditerranée, l’écart des niveaux de vie reste encore quasiment de un à cinq.

    Et surtout, le mouvement de rattrapage qu’on avait pu observer jusqu’au milieu des années 2000 s’est inversé depuis : en 2005, le niveau de vie moyen des habitants des 5 pays du Sud de la Méditerranée était 3 fois plus faible que celui des Européens, aujourd’hui il l’est presque 5 fois plus.

    Une démographie dynamique

    Cette stagnation des niveaux de vie n’est pas simplement liée aux difficultés des économies du Sud de la Méditerranée, elle est due aussi aux dynamiques démographiques : entre 1990 et 2019, la population des 5 pays du Maghreb s’est en effet accrue de 57 % quand celle de l’Union ne progressait que de 6%. La croissance des économies a eu du mal à suivre ce rythme.

    De plus, ces chiffres se rapportent à l’année 2019. En 2020, la pandémie de COVID-19 a profondément affecté les économies du Maroc ou de la Tunisie, qui dépendent beaucoup du tourisme, de la sous-traitance automobile ou encore du textile. Tandis que la baisse du prix et des volumes des ventes d’hydrocarbures frappe durement celle de l’Algérie. Et tous les pays de la région souffrent de la forte diminution des transferts en provenance de leurs émigrés présents en Europe du fait de la crise.

    « La Covid-19 s’est jouée des notions de Nord et de Sud : les pays les plus touchés au Nord sont au Sud de l’Europe, et les plus touchés au Sud sont au Nord de l’Afrique ». Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires Etrangères

    Comme l’a indiqué justement mon collègue, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères du Maroc, au cours de notre rencontre : « la Covid-19 a durement frappé la Méditerranée occidentale. Elle s’est jouée des notions de Nord et de Sud : les pays les plus touchés au Nord sont au Sud de l’Europe, et les plus touchés au Sud sont au Nord de l’Afrique ».

    Tant que le niveau de vie stagnera au Sud de la Méditerranée et que l’écart se creusera entre ses deux rives, il sera difficile d’éviter le développement de l’instabilité politique et sociale sur l’autre rive et les mouvements migratoires vers l’Europe. Il est donc dans l’intérêt des Européens de contribuer activement à inverser cette tendance, dans le respect bien entendu de la souveraineté de chacun.

    « Les profondes difficultés de cette région tiennent en particulier au « non Maghreb ». Celui-ci reste en effet l’une des régions les moins intégrées en termes économiques. »

    Les causes de ces profondes difficultés sont nombreuses. Elles tiennent néanmoins pour une part importante au « non Maghreb ». Cette région reste en effet l’une des moins intégrées au monde en termes économiques : les échanges entre les pays du Maghreb sont estimés à un quart de leur potentiel. En 2012, nous avions proposé un large éventail de mesures pour favoriser cette intégration régionale et encourager une coopération plus étroite avec l’UE.

    Les conflits persistent

    Huit ans plus tard, les relations bilatérales certes ont gagné en maturité et la coopération s’est étendue à des questions essentielles comme le changement climatique. Néanmoins, les efforts déployés n’ont eu que des effets limités. Les conflits persistants et les intérêts divergents entre les pays de la région ont prévalu sur les efforts de coopération en vue de résoudre des difficultés communes. Cela n’a pas permis en particulier de répondre aux attentes d’une population jeune et éduquée en pleine croissance.

    Pour ne rien arranger, les relations commerciales avec l’Europe ne se sont pas développées. Elles ont au contraire sensiblement décliné depuis la fin de la décennie 2000. Aujourd’hui le commerce extérieur avec ces pays ne représente que de l’ordre de 3 % du total des échanges de l’Union. Les exportations de l’Union vers le Maghreb pèsent 8 fois moins par exemple que celles vers les Etats Unis.

    Une dynamique à inverser d’urgence

    Il nous faudra impérativement réussir à inverser ensemble cette dynamique pour faire en sorte que la sortie de la crise du COVID-19 soit à la fois numérique, écologique et équitable des deux côtés de la Méditerranée. Notre coopération avec le Maghreb se développe dans un contexte international de plus en plus incertain – voire conflictuel: relocalisations et souveraineté économique sont désormais devenus des thèmes dominants dans le monde entier.

    « L’Europe n’a pas l’intention de se replier sur son pré-carré. Notre volonté de reconquérir une plus grande souveraineté économique peut être une chance pour le Maghreb. »

    Mais notre volonté de reconquérir une plus grande souveraineté économique pour l’Europe peut être un atout pour le développement du Maghreb. L’Europe n’a pas l’intention en effet de se replier sur son pré-carré : il s’agit de produire des richesses en lien étroit avec nos voisins immédiats pour tirer profit de nos complémentarités et améliorer ensemble notre niveau de vie et le nombre de nos emplois. Il reste cependant encore beaucoup à faire, notamment en termes de réformes politiques et économiques, pour réussir à attirer les investisseurs étrangers dans les pays du Maghreb.

    Une instabilité politique et sécuritaire croissante

    Ces difficultés économiques et sociales persistantes sont allées de pair avec une instabilité politique qui s’est traduite en particulier par les affrontements internes en Libye et le déploiement du terrorisme islamique dans tout le Sahel. Cela a amené l’Union à développer sa coopération avec la région en matière de sécurité.

    L’Algérie la Tunisie et le Maroc participent à plusieurs programmes européens en matière de lutte contre le terrorisme. La coopération se poursuit aussi en matière de lutte contre la criminalité organisée. Aux côtés des pays de la région, l’Union participe enfin activement au processus de Berlin pour la Libye, piloté par les Nations unies, pour rétablir la paix et la stabilité en Libye. En mars dernier, l’UE a ainsi lancé l’opération Irini pour contribuer à faire respecter l’embargo sur les armes, décidé par les Nations unies, mais aussi pour combattre la contrebande et le trafic d’êtres humains.

    « Il y a lieu de se réjouir des derniers développements en Libye : grâce notamment aux efforts des pays du Maghreb, la voie de la négociation semble prévaloir. »

    Il y a lieu de se réjouir des derniers développements en Libye : grâce notamment aux efforts des pays du Maghreb, la voie de la négociation semble prévaloir. Elle l’emportera si les Libyens parviennent à trouver par eux-mêmes des solutions. Les Nations Unies et l’Union européenne apporteront tout le soutien nécessaire à leurs efforts de compromis. Nous avons évidemment bien conscience cependant que ces défis sécuritaires ne pourront être relevés dans le long terme que si on s’attaque en même temps à leurs causes structurelles à travers de profondes réformes politiques et socio-économiques.

    Les migrations doivent se faire de façon ordonnée

    Nos sociétés et nos peuples sont étroitement liés, des millions de citoyens des pays du Maghreb vivent légalement dans les pays de l’Union Européenne. Ces pays sont confrontés également de pressions migratoires venant de pays d’Afrique subsaharienne. Nous devons renforcer davantage notre coopération avec les pays d’origine et de transit pour assurer que ces mouvements migratoires se fassent de façon ordonnée. C’est le but des dialogues migratoires que nous chercherons à développer avec les pays du Maghreb, en s’appuyant sur les coopération solides qui existent déjà dans ce domaine.

    Cette réunion informelle m’a permis de mieux cerner les graves difficultés que traversent actuellement nos voisins du Sud de la Méditerranée et les énormes enjeux liés au développement de nos relations. Elle ne constituait cependant qu’une première étape avant une autre échéance importante : le Forum Régional de l’Union pour la Méditerranée qui se tiendra le 27 novembre prochain.

    Le 27 novembre : les 25 ans du processus de Barcelone

    Avec nos partenaires de l’ensemble du pourtour méditerranéen cette fois, nous dresserons le bilan de 25 années du processus de coopération régionale dit de Barcelone. A cette occasion, l’Union confirmera sa détermination à faire de la Méditerranée une région plus sûre, plus prospère et plus stable. J’ai pleinement conscience que les actions menées en ce sens depuis un quart de siècle n’ont eu que des résultats limités et que la tâche s’annonce particulièrement rude pour les mois qui viennent…

    Source : EEAS, 27 oct 2020

    Tags : Mediterranée, Union Europea, UE, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Union pour le Méditerranée, UpM, Processus de Barcelone,

  • Le scandale des travailleurs saisonniers marocains en Corse.

    Imaginez-vous que les producteurs de clémentines de Corse et les autorités insulaires (avec la bénédiction de nos pouvoirs publics) ont imaginé et mis sur pied un véritable pont aérien entre la Maroc et Bastia pour transporter dans l’île dite de Beauté 900 travailleurs saisonniers, originaires du royaume chérifien, pour « sauver la récolte des clémentines corses » !

    Dès le printemps, les producteurs locaux s’inquiétaient : après une récolte 2019 médiocre en quantité, les conditions de circulation drastiques imposées par le Maroc à ses ressortissants depuis le début de la pandémie de Covid-19 menaçaient la cuvée 2020. Or, les saisonniers marocains sont d’autant plus demandés que le travail de récolte des fruits, pénible, ne séduit guère sur place. Comment leur permettre de gagner la Corse, où le marché de la clémentine – de 20 000 à 30 000 tonnes produites chaque année – emploie directement 600 personnes et génère plus de 50 millions d’euros de revenus annuels ?

    Afin de parer la menace de vergers désertés, plusieurs réunions furent organisées avec la préfecture de la Haute-Corse depuis l’été. L’Office français de l’immigration et de l’intégration fut mis dans la boucle, comme les autorités marocaines et les représentations françaises. Le protocole permettant l’acheminement en Corse, par voie aérienne, de 902 travailleurs saisonniers marocains, fut validé le 23 septembre par le Centre interministériel de crise (CIC) rattaché au premier ministre. « Un pont aérien exceptionnel en tout point par son ampleur et son contexte, souligne l’un des négociateurs du processus : les producteurs ont même accepté de prendre à leur charge les frais de location d’avions à la compagnie Transavia pour l’acheminement des travailleurs marocains en Corse » – un coût de l’ordre de 500 000 à 600 000 euros, dont la charge sera partagée entre les 72 des 145 producteurs de clémentines à avoir réclamé de la main-d’œuvre cette année.

    « La pandémie rend ce genre d’opérations plus lourd, précise Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, dont le bureau de Casablanca a supervisé le processus, mais elles font partie de nos missions traditionnelles. »

    Dès l’arrivée sur place des saisonniers, en cinq vagues successives du 9 au 28 octobre, un strict protocole sera observé, supervisé par plusieurs services de l’Etat et la Chambre de commerce et d’industrie de la Haute-Corse. « Tout a été minutieusement préparé, estime François Ravier, préfet de la Haute-Corse. Des prélèvements (Covid ) seront effectués au Maroc avant le départ des travailleurs, puis sept jours après leur arrivée et de nouveau avant leur départ, avec des contrôles renforcés sur leurs conditions de vie et de travail. » Les éventuels porteurs du virus seront mis en quarantaine dans des campings de la région, et l’acheminement vers chaque exploitation sera compartimenté. Le tout, assurent les pouvoirs publics, dans une « constante préoccupation » du respect de la dignité des travailleurs saisonniers…

    Fait notable dans une île où la moindre initiative de cet ordre se doit d’être soumise aux élus locaux, ceux-ci sont restés à l’écart de la démarche. « Aucune écoute, aucun intérêt manifesté par la majorité nationaliste de l’Assemblée de Corse, silence radio », se désole une agricultrice.

    C’est que la profession, si elle se félicite d’un succès logistique, ne souhaite plus le commenter publiquement : sitôt ébruitée la nouvelle de l’arrivée en Corse de près d’un millier de personnes en provenance de l’extérieur de l’île, les producteurs de clémentines ont subi le courroux des réseaux sociaux et se trouvent désormais accusés de favoriser la propagation de la pandémie de Covid-19.

    « C’est tristement habituel ici, soupire un responsable du monde agricole en Haute-Corse : les mêmes qui étaient, hier, favorables au tourisme de masse pour sauver la saison dénoncent aujourd’hui l’arrivée hyper encadrée de travailleurs. » De telles critiques, si elles « écœurent » volontiers les producteurs de clémentines, ne devraient pas empêcher le premier vol direct Casablanca-Bastia d’atterrir vendredi 9 octobre en fin de matinée.

    Il n’empêche, à nos yeux cette affaire est un scandale. Avec un nombre de chômeurs ayant dépassé les 25 000, la Corse est en tête des demandes d’emploi en France. Ne pourrait-il se trouver parmi ceux-là quelques centaines de personnes moins paresseuses que les autres qui accepteraient un travail saisonnier de quelques semaines consacré à la cueillette des clémentines ?

    Ne pensez-vous pas que la question mérite tout de même d’être posée ?

    Le 9 octobre 2020.

    Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.

    Source : CER, 9 oct 2020

    Tags : Maroc, France, Corse, clémentines, récolte, coronavirus, covid 19,