Année : 2020

  • Kissinger : Les États-Unis et la Chine doivent se fixer des lignes rouges pour éviter une troisième guerre mondiale

    Sans règles, la situation peut être « similaire à celle qui a précédé la Première Guerre mondiale ». Il répondait indirectement à Pompeo, l’actuel Secrétaire d’État qui a avait dénoncé l’historique ouverture des États-Unis sur la Chine menée par Kissinger sous la présidence de Nixon pour casser le camps communiste et affaiblir l’Union soviétique.

    Par : David Wainer – Bloomberg

    L’ancien secrétaire d’État Henry Kissinger a déclaré que les États-Unis et la Chine devaient se fixer des règles d’engagement dans leur concurrence de plus en plus féroces si ils ne veulent pas risquer de recréer les mêmes conditions chaotiques qui avaient caractérisé la politique mondiale et qui avaient mené à la Première Guerre mondiale.

    « Nos dirigeants et leurs dirigeants doivent discuter des limites au-delà desquelles ils ne pousseront pas les menaces », a déclaré Kissinger, 97 ans, mercredi lors d’un débat via Internet organisé par l’Economic Club de New York. « Et puis ils doivent trouver un moyen de mener une telle politique sur une longue période. »

    « Vous pouvez dire que c’est totalement impossible », a-t-il ajouté. « Et si c’est totalement impossible, nous glisserons vers une situation similaire celle qui avait prévalu à la veille de la Première Guerre mondiale. »

    Kissinger, qui a été l’artisan et le négociateur du rapprochement des États-Unis avec la Chine sous la présidence de Richard Nixon, a déclaré que l’objectif était alors de créer un contrepoids à l’Union soviétique. Il a déclaré qu’il était de plus en plus alarmé par une nouvelle guerre froide qui se développait entre la Chine et les États-Unis, qu’il attribuait aux progrès technologiques qui ont considérablement changé le paysage géopolitique.

    Les États-Unis ont besoin d’une « nouvelle façon de penser » qui comprend que le monde est trop complexe pour qu’un pays « parvienne à une telle supériorité unilatérale à la fois en termes de stratégie et d’économie que personne ne sera en mesure de nous menacer », a-t-il déclaré dans son accent allemand devenu sa marque distinctive.

    Ses avertissements sont survenus alors que l’administration du président Donald Trump annule – et même désavoue – l’ouverture à la Chine qui est l’héritage largement loué de Kissinger, qui était également le conseiller à la sécurité nationale de Nixon et dont le rôle dans la poursuite de la guerre du Vietnam a été, à l’époque, reprouvé.

    S’exprimant à la bibliothèque présidentielle Richard Nixon en juillet, le secrétaire d’État Michael Pompeo a qualifié les dirigeants chinois de tyrans résolus à l’hégémonie mondiale, brossant un sombre portrait de la direction du pays alors que les tensions montent en flèche entre les deux plus grandes économies du monde.

    « Si nous plions le genou maintenant, les enfants de nos enfants pourraient être à la merci du Parti communiste chinois, dont les actions sont aujourd’hui le principal défi pour le monde libre », a déclaré Pompeo. « Le monde libre doit triompher de cette nouvelle tyrannie » avait-il conclu.
    Bloomberg

    Afrique-Asie, 10 oct 2020

    Tags : Etats-Unis, Chine, troisième guerre mondiale, conflits, affrontements, guerre, 

  • Commentaire : Bataille

    Par Fouzia Mahmoudi

    Alors que les sondages sur l’élection présidentielle de 2022 en France se multiplient ces dernières semaines, il apparaît de manière de plus en plus évidente qu’il manque à droite une personnalité capable d’enthousiasmer et de rassembler les électeurs de cette famille politique. Et si certains noms ont plus de succès que d’autres auprès des personnes sondées, aucun ne sort, pour le moment, du lot.

    C’est dans cette conjoncture que l’ancienne ministre sarkozyste Rachida Dati a posé des jalons en vue de la présidentielle de 2022 en affirmant au quotidien britannique «The Times» sa détermination à «gagner» cette élection.

    Interrogée, dans le cadre d’un portrait, sur ses projets pour les deux années à venir, l’ex-candidate LR à la Mairie de Paris a répondu : «Gagner l’élection présidentielle de 2022», selon ses propos publiés en anglais par le journal. «Quand vous faites de la politique et que vous gagnez des batailles électorales et que vous faites en sorte que votre cause avance, que vous défendez vos valeurs et une communauté de destins, nécessairement, il arrive un moment où vous vous dites, surtout quand vous voyez l’état du pays, cette bataille, peut-être que je pourrais la mener», a ajouté l’ancienne ministre de la Justice.

    En juillet déjà, Rachida Dati avait estimé avoir «un rôle à jouer» pour la présidentielle. «Ce sera à ma famille politique de choisir un candidat pour 2022», mais «je participerai à cet engagement majeur», avait-elle alors affirmé au «Parisien» en se disant convaincue qu’il n’y a «pas d’homme ou de femme providentielle».

    Début septembre, elle avait cependant assuré que l’ancien ministre Xavier Bertrand, qui se positionne activement pour 2022 depuis l’été, était «celui qui a le plus faim» à droite. «J’ai envie, mais je veux que ce soit le meilleur et je ne sais pas si je peux être la meilleure», avait alors ajouté Dati sur BFM TV en se plaçant «dans une dynamique collective».

    Les Républicains, anticipant une possible défection de François Baroin pour la présidentielle, ont renvoyé le choix de leur candidat à avril 2021. L’ancienne garde des Sceaux est revenue sous les feux des projecteurs après une campagne combative pour la Mairie de Paris qui l’a placée en deuxième position (34 % des voix au second tour) derrière Anne Hidalgo (49 %), alors même que sa candidature au départ avait été largement moquée.

    Par ailleurs, dans le cadre de l’enquête sur Carlos Ghosn, une information judiciaire a été ouverte par la justice sur des faits d’«abus de biens sociaux» et de «corruption passive» autour de contrats de conseil passés par l’alliance Renault-Nissan avec Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer, que l’ancienne eurodéputée a régulièrement dénoncée comme une «manœuvre» et une «instrumentalisation».

    Reste à voir si les électeurs de droite à l’échelle nationale, comme l’on fait les électeurs de droite de Paris, seraient prêts à se ranger derrière l’ex-garde des Sceaux, qui malgré les moqueries qu’elle a eues à subir tout au long de sa carrière, a toujours réussi à sortir du lot et à ne pas tomber dans l’oubli comme ce fut le cas pour tant d’autres personnalités politiques avant elle.

    Tags : France, Macron, Rachida Dati, Nicolas Sarkozy, élections, campagne, Paris,

  • Algérie : Défendre et concrétiser ses revendications

    La campagne référendaire autour du nouveau projet de Constitution entre ce samedi dans son quatrième jour. Et le moins que l’on puisse dire pour le moment, c’est qu’elle est loin d’avoir atteint sa vitesse de croisière. Ou pour reprendre les termes utilisés par l’agence officielle Aps, elle a débuté de manière timide en ces premiers jours d’explication.

    Pourtant cette nouvelle Constitution constitue le premier socle sur lequel se bâtira la nouvelle République ou la nouvelle Algérie. Une constitution qui répond en premier à la principale revendication des premiers marcheurs du hirak qui ont investi les rues algériennes un certain 22 février pour faire barrage à un cinquième mandat de l’ancien président, mais aussi et surtout signifier leur refus d’une prolongation du quatrième mandat comme le complotait le cercle du président démissionnaire.

    Et la mouture de la nouvelle Constitution a pris un soin particulier à verrouiller le nombre de mandats présidentiels, les limitant à deux. Et le président Tebboune l’a encore rappelé dans son interview accordée au journal français l’Opinion, martelant que « la Constitution est un document sacré. Si le peuple la respecte, les dirigeants doivent la respecter encore plus. C’est peut-être philosophique pour certains.

    En Algérie, plus personne ne pourra toucher à la Constitution pour (réaliser) un troisième mandat», poursuivant sur le même sujet «Je m’interdis de juger mes pairs et ne jette la pierre à personne. Mais on a vu les conséquences de ces prolongements successifs. Le président Zeroual avait fixé une limite à deux mandats. Moi, j’y tiens personnellement, aussi bien pour la présidence que pour le Parlement», ajoutant que «dix ans, c’est suffisant pour exprimer ses idées, développer son schéma de développement politique».

    Ainsi, le référendum du 1er novembre prochain est une étape cruciale pour cette nouvelle Algérie pour laquelle des millions d’Algériens ont battu le pavé des mois durant. Mais il reste que pour réussir cette campagne d’explication, il faudrait un engagement fort de la société civile et une moindre implication de ces parties et partis qui ont servi jusqu’à l’allégeance l’ancien système et marginalisé les jeunes et les forces vives de la nation.

    Les nouvelles forces politiques, association et société civile ont cette obligation de plaider en faveur du «oui» au référendum sur la nouvelle Constitution qui est la concrétisation et le fruit de leur lutte.
    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 10 oct 2020

    Tags : Algérie, Constitution, réformes, référendum,

  • Frontière entre l’Algérie et le Maroc

    La frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc est une frontière internationale continue longue 1 601 kilomètres ou 1 559 kilomètres si l’on considère les 42 kilomètres avec le Sahara Occidental comme n’en faisant pas partie.

    La frontière terrestre est fermée depuis 1994.
    Sommaire [masquer]
    1 Historique
    1.1 Avant l’occupation française
    1.2 Période française
    1.3 Depuis l’indépendance
    2 Dispute frontalière
    3 Caractéristiques
    3.1 Nord
    3.2 Hamada du Guir
    4 Hamada du Draâ
    5 Références
    6 Liens externes

    Historique

    Avant l’occupation française

    1557, Hassan Pacha repousse les attaques de Mohammed ech-Cheikh sur Tlemcen avant de le faire assassiner pour faire respecter la frontière entre le royaume Saadien et la Régence d’Alger au niveau de l’Oued Moulouya. Cette frontière sera respectée pendant plus d’un siècle avant que Moulay Ismaïl ne réussisse a étendre son territoire jusqu’à la Tafna pour une courte période puisqu’il sera battu en 1663 par le dey Hadj Chaâbane qui le contraint de conclure la paix.
    1795, le sultan alaouite Moulay Sliman entreprit de reconquérir Oujda, le bey d’Oran n’y opposa pas de résistance et la frontière est définitivement fixée à l’oued Kiss.

    Période française

    Frontière entre le Maroc et l’Algérie en 1963La frontière moderne entre l’Algérie française et le Maroc a été définie la première fois le 18 mars 1845 par le traité de Lala-Maghnia suite à la bataille d’Isly remportée par le Maréchal Bugeaud. Ce traité concernait le nord de la frontière jusqu’à Teniet-Sassi à 120 kilomètres de la méditerranée, le sud n’ayant pas encore été colonisé par les français.

    En 1903 le Général Lyautey fonde Colomb-Béchar poste avancé face au Maroc et les luttes du Cheikh Bouamama. Les autorités marocaines affirment que Béchar a été construite sur leur territoire.

    1912 une nouvelle limite administrative dite ligne Varnier est établie entre Figuig et Tiberiatine.
    La région de Tindouf est conquise par les français en 1934 elle est aussi réclamée par le royaume du Maroc.

    Depuis l’indépendance

    Le « Grand Maroc » revendiqué par l’Istiqlal1956, Allal El Fassi dirigeant de l’Istiqlal énonce sa théorie du Grand Maroc et affirme les revendication sur le Touat, Béchar et Tindouf.

    6 juillet 1961, accord entre Hassan II et Ferhat Abbas président du GPRA stipulant que les revendications marocaines seront discutées le lendemain de l’indépendance de l’Algérie.

    Du 1e octobre au 5 novembre 1963, la guerre des sables. Trêve signé à Bamako.

    Mai-juillet 1966, incidents suite à la nationalisation des mines de Gara Djebilet par l’Algérie.

    15 janvier 1969, Signature du Traité d’amitié de bon voisinage et de coopération d’Ifrane[1].

    Juillet 1970, mise en place d’une commission mixte de bornage.

    15 juillet 1972, signature entre le président algérien Houari Boumediene et le roi du Maroc Hassan II de l’accord frontalier décidé par convention un mois plutôt.

    17 mai 1973, ratification du traité par l’assemblée algérienne.

    28 mai 1992, la chambre des représentants du royaume chérifien ratifie a son tour le traité de 1972 délimitant la frontière avec l’Algérie.

    1994, suite à décision marocaine d’imposer le visa au ressortissants algériens, l’Algérie ferme ses frontières avec le Maroc.

    2004,samedi 31 juillet 2004 l’accès au territoire marocain n’est plus soumis aux formalités de visa suite à une décision prise sur hautes instructions du roi, Mohammed VI .

    2005 le visa d’entrée en Algérie, est levé . Cette décision intervient plus de huit mois après que le souverain chérifien (le 30 juillet 2004 ), Mohammed VI, eut annoncé la suppression du visa pour les Algériens désirant se rendre au Maroc.

    2008 le Maroc souhaite une normalisation avec l’Algérie.

    Dispute frontalière

    La dispute frontalière au nord est due aux interprétations différentes qu’en font les algériens et les marocains. Pour le Maroc la frontière naturelle se situe au niveau de l’Oued Tafna alors que pour l’Algérie elle se situe à l’Oued Moulouya, les deux fleuves étant distant de 100 à 150 kilomètres l’un de l’autre.

    Caractéristiques

    Nord

    La frontière entre le Maroc et l’Algérie débute au nord par l’Oued Kiss sur prés de 48 kilomètres jusqu’à quelques kilomètres du poste frontière de Zoudj Baghel entre les villes de Oujda (Maroc) et Maghnia (Algérie). Il commence a son embouchure sur la Méditerranée en séparant les villes de Saïdia (Maroc) et Marsa Ben M’Hidi (Algérie).

    Après le contournement de ville d’Oujda, la frontière retrouve un obstacle naturel avec les massifs de Beni Snous et Beni Bou Saïd qui s’étendent à l’est côté algérien.

    Après un tracé plus ou moins rectiligne, La frontière épouse en partie les courbes de l’Oued Bou LArjam dans la vallée aride du Chott El Gharbi (lac salé) dans la Wilaya de Naâma. Elle se prolonge avec d’un côté la plaine aride côté marocain et et la plaine steppique côté algérien.

    Hamada du Guir

    Ensuite ce sont les Monts des Ksours contreforts de l’Atlas Saharien qui servirons de frontière naturelle à l’exception de l’enclave formée par la région de l’Oasis de Figuig.
    Un lignage Est-Ouest de près de 160 km de long au nord de Béchar jusqu’à l’Oued EchChair le long duquel elle descend plein sud sur une quarantaine de kilomètres jusqu’à l’Oued Guir.

    Hamada du Draâ

    Elle repart de façon linéaire sur un axe Est-Ouest sur près de 80 kilomètres avant de repartir plein sud à travers le Hamada du Guir. La frontière est matérialisée par un léger massif côté algérien et par les dunes de la Marzouga côté marocain.

    Ensuite sur près de 200 kilomètres sur un axe Nord-Est – Sud-Ouest le long des contreforts rocheux du Hamada de la Daoura jusqu’à Dayet Ahrbor et la Vallée du Draâ.

    C’est l’Oued Draâ qui 380 kilomètres durant prolongera la frontière jusqu’au point méridien 8° 40′ ouest.

    Enfin pour finir la frontière descend sur 158 kilomètres (dont 42 avec le Sahara Occidental) le long de la ligne située par 8° 40′ ouest.

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, frontières, colonisation, 

  • L’Algérie reprend son rang de premier fournisseur de l’Espagne en gaz

    SONATRACH ET NATURGY SIGNENT UN ACCORD GAZIER METTANT UN TERME À LEUR CONTENTIEUX : L’Algérie reprend son rang de premier fournisseur de l’Espagne

    La Compagnie pétrolière nationale et le groupe espagnol Naturgy ont signé, ce jeudi à Alger, des avenants aux contrats de vente de gaz liant les deux sociétés, a annoncé Sonatrach dans un communiqué. Un accord gazier qui mettra ainsi un terme à leur contentieux autour des prix du gaz.

    L’Algérie, est depuis des années, le principal fournisseur de gaz de l’Espagne, notamment via le gazoduc Medgaz (dont Sonatrach possède 51 % et Naturgy 49 %). Mais avec l’effondrement des prix du pétrole et du gaz provoqué par la pandémie de Covid-19, Naturgy a décidé de renégocier tous ses contrats d’approvisionnement en gaz. Il faut souligner que près de 60 % du gaz qui arrive en Espagne provient d’Algérie. Ces avenants aux contrats de vente de gaz ont été paraphés peu avant l’entrevue qui a réuni les P-DG de Sonatrach et Naturgy respectivement Toufik Hakkar et Francisco Reunes, note la même source. Cette rencontre a été tenue en marge de la visite officielle en Algérie du président du Gouvernement espagnol, Pedro Sanchez entamée mercredi. « La signature de ces avenants renforce le partenariat entre Sonatrach et Naturgy dont la relation commerciale date des années 70 et qui sont également les deux actionnaires de la société Medgaz qui exploite le gazoduc reliant l’Algérie à l’Espagne, respectivement à 51% et 49% », précise la même source. « L’industrie pétrolière et gazière a été fortement impactée par la pandémie de la Covid-19, Sonatrach surmonte, en étroite collaboration avec ses clients, les effets de cette pandémie sur les activités commerciales » a fait savoir Hakkar. Selon lui, l’accord auquel sont parvenus Sonatrach et Naturgy traduit le « caractère stratégique » des relations de long terme et de confiance qui les lient et par lequel elles visent à consolider leurs positions sur le marché espagnol. Pour sa part, Le P-DG de Naturgy a déclaré que « cet accord démontre la volonté des deux sociétés de poursuivre leur partenariat à long terme, entamé il y a des décennies ». « Cette alliance stratégique est essentielle pour l’approvisionnement en gaz compétitif et sûr du marché espagnol, et donc essentielle pour le développement économique et social des deux pays », a-t-il ajouté. Cette rencontre a été une occasion pour les deux responsables d’échanger sur d’autres possibilités de coopération future entre les deux compagnies et sur les meilleurs moyens d’élargir leurs relations commerciales, a conclu le communiqué. Par ailleurs, en marge de sa participation au Forum d’Affaires algéro-espagnol, organisé à l’occasion de la visite officielle du président du Gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, le ministre de l’Énergie, Abdelmadjid Attar, a reçu jeudi dernier en audience le P-DG de la compagnie espagnole énergétique Naturgy, Francisco Reynes Massanet.

    Au cours de cette rencontre, « les deux parties ont passé en revue l’état des relations de coopération et de partenariat entre la société nationale des hydrocarbures Sonatrach et l’entreprise espagnole Naturgy ainsi que les voies et moyens de leur renforcement dans l’intérêt mutuel des deux pays », indique un communiqué du ministère. Les deux parties ont salué, à cette occasion, les « relations de partenariat traditionnelles et stratégiques » entre les deux compagnies et se sont félicitées de la signature des avenants aux contrats de vente de gaz liant les deux sociétés, qui vient renforcer le partenariat commercial entre Sonatrach et Naturgy qui dure depuis plus de 50 ans. Les discussions ont, également, porté sur les perspectives de coopération futures notamment dans le domaine de l’exploration et la production des hydrocarbures. À cet effet, le ministre a invité la compagnie espagnole à explorer les opportunités offertes dans ce domaine, avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les hydrocarbures qui « ouvre des perspectives très prometteuses pour un partenariat mutuellement bénéfique ».
    Hamid Mecheri

    Algérie -Espagne -coopération : L’Espagne mise sur l’Algérie dans ses stratégies à moyen et long terme

    À la faveur de la visite officielle à Alger du président du gouvernement espagnol
    l’ Algérie et l’Espagne ont réaffirmé, au cours d’un Forum d’Affaires, l’impératif de renforcer et de consolider leurs relations économiques à travers l’exploration de davantage d’opportunités de partenariat dans divers domaines d’activité.

    S’exprimant à l’ouverture des travaux du forum tenu dans le cadre de la visite du président du

    gouvernement espagnol, M. Perdo Sanchez, le Premier ministre, M. Abdelaziz Djerad a indiqué que les entreprises espagnoles pourront coordonner avec leurs homologues algériennes pour parvenir à de véritables opportunités de partenariat et d’investissement au niveau du marché algérien où elles trouveront toutes les conditions de croissance et de prospérité.

    PRIVILÉGIER D’AUTRES FORMES DE COOPÉRATION ET DE PARTENARIATS

    Abdelaziz Djerad a appelé à » se focaliser sur les principaux secteurs que le programme d’action du Gouvernement vise à promouvoir, à savoir les hydrocarbures, les énergies renouvelables, les industries manufacturières, l’industrialisation, le tourisme et l’économie du savoir ». « Les relations commerciales entre les deux pays ont été impactées par la crise du coronavirus. Cependant, nos économies disposent des capacités suffisantes pour y faire face, ce qui fait de cette crise une opportunité pour développer d’autres formes de coopération et de partenariats adaptées aux nouvelles exigences », a déclaré M. Djerad. De son côté, le chef du gouvernement espagnol a souligné que « le volume des investissements et échanges commerciaux entre les deux pays est certes important, mais ne reflète pas les potentialités des deux pays dans le domaine économique ». Il a mis en avant les opportunités offertes aux deux pays pour approfondir et renforcer la coopération économique à moyen et long termes, notamment dans les domaines de l’énergie, du numérique, de l’industrie agroalimentaire, de la défense, de l’environnement, de la technologie, de l’ingénierie et des bureaux d’études. M Pedro Sanchez est revenu, en outre, sur l’importance de la coopération et de la consolidation des partenariats dans les domaines de la santé, de la médecine et de la pharmacie, d’une grande importance notamment en cette conjoncture que traversent plusieurs pays du monde, en raison de la pandémie du nouveau coronavirus. Il a estimé que « l’Algérie est un pays sur lequel l’Espagne mise dans ses stratégies à moyen et long termes, de par sa place prépondérante dans la région du Maghreb et en Afrique ». Une cinquantaine d’entreprises et d’organisations patronales des deux pays avaient pris part aux travaux de ce Forum. Les participants ont fait part de leur volonté d’amorcer un saut qualitatif en matière de relations commerciales et d’investissements entre les deux pays, dénombrant les opportunités de partenariat, très fortes, en dépit des difficultés imposées par la pandémie coronavirus. La délégation d’affaires espagnole comprenait une quinzaine de grandes entreprises activant notamment dans le secteur de l’énergie, de l’industrie mécanique, de l’industrie agroalimentaire, des finances et de la construction, ainsi que quatre organisations : la Chambre de commerce d’Espagne, la Confédération espagnole des organisations des entreprises, l’Union générale des travailleurs et l’Agence de promotion de travail -Foment del Trebal. Du côté algérien, une trentaine d’entreprises publiques et privées ont pris part au forum ainsi que les principales organisations patronales. La rencontre a été également marquée par une importante participation officielle avec la présence notamment des ministres algériens chargés des Affaires étrangères, de l’Intérieur, de la Santé, de l’Énergie, de la Culture, de l’Industrie, et du Commerce extérieur.

    POUR MADRID L’ALGÉRIE EST UN PARTENAIRE « STRATÉGIQUE »

    Dans son intervention, le ministre délégué chargé du commerce extérieur, Aissa Bekkaï a qualifié cette rencontre de « très importante » pas seulement du fait que l’Espagne constitue le 5ème fournisseur et le 3ème client de l’Algérie (selon les statistiques des neuf premiers mois de 2020) mais aussi du fait de la mutation économique à laquelle aspire l’Algérie et qui exige davantage d’investissements. M. Bekkaï a rappelé les spécificités des relations économiques entre les deux pays de par la proximité géographique et du Traité d’amitié, de bon voisinage et coopération économique qui les associe. Dans des déclarations à la presse en marge du forum, le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham a indiqué que le climat des affaires a enregistré, ces derniers mois, des changements sur le plan législatif visant à lever les obstacles sur l’investissement étranger, notamment à travers la libéralisation des initiatives et l’annulation de l’obligation d’établir des partenariats avec une partie locale, à l’exception de certaines filières stratégiques. L’Algérie s’attend, en contrepartie, à des investissements « sérieux » qui s’inscrivent dans le cadre de la politique nationale visant à augmenter les niveaux d’intégration industrielle locale dans les différentes filières industrielles, selon le ministre. Au moment où l’Algérie représente un marché voisin de l’Espagne à rendement élevé, l’Espagne peut de son côté être une destination pour les marchandises algériennes hors hydrocarbures, ajoute M. Aït Ali Braham. Pour sa part, la Secrétaire d’État espagnol au Commerce, Xiana Méndez Bértolo a estimé que l’Algérie constituait un partenaire « stratégique » et irremplaçable pour son pays, indiquant que le chiffre des échanges bilatéraux dénote l’importance des relations économiques devant être, justement, améliorées en faveur d’une relation durable entre les deux parties. Mme. Méndez Bértolo a également mis en valeur les efforts déployés par le gouvernement algérien en vue d’éradiquer la bureaucratie et faciliter les procédures d’investissement et de commerce, et ce, « en dépit des charges qui pourraient en découler », affirmant que la levée de la règle du 49/51% régissant les investissements étrangers en Algérie contribuerait à faire avancer le rythme des affaires et des investissements espagnols dans ce pays. En parallèle, « le gouvernement espagnol accompagne les entreprises nationales dans leur activité vers l’international notamment en Algérie où la diversité est considérée comme étant un enjeu majeur que suit l’Espagne minutieusement », a-t-elle souligné. L’Algérie est vue comme « un marché prometteur », a estimé la secrétaire d’État au Commerce, et l’idée de la considérer comme une porte d’accès vers l’Afrique est « très intéressante » aux yeux des Espagnols notamment après l’entrée en vigueur de la ZLECAF. Pour rappel le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Espagne a atteint environ 7 milliards Usd en 2019, dont 3 milliards Usd d’exportations algériennes, principalement les hydrocarbures. Au cours de sa visite le chef du gouvernement espagnol a été longuement reçu par le président Tebboune et a tenu une séance de travail avec le premier ministre Abdelaziz Djerad, à laquelle ont pris part plusieurs ministres ddont le ministre des AE , Sabri Boukadoum.
    Mokhtar Bendib

    Le Courrier d’Algérie, 10 oct 2020

    Tags : Algérie, Espagne, coopération, gaz, conflit Sonatrach, Naturgy,

  • La police belge acquitté de la mort d’un jeune marocain de 17 ans

    La police belge a été acquitté dans le dossier de la mort du jeune marocain de 17 ans, Mehdi. Pour le parquet de Bruxelles, il n’y a pas eu d’infraction.

    Le parquet de Bruxelles a annoncé jeudi les résultats de l’enquête judiciaire qui a été menée à la suite du décès de Mehdi Bouda, 17 ans, décédé sur le coup des suites d’une collision par une Golf GTI de la police locale.

    Le frère de la victime n’hésite pas à comparer le cas de son frère à celui de George Floyd, le black américain tué par asphyxie.  » Dans le cas de George Floyd, c’est un genou qui le tue, dans le cas dans mon frère c’est une voiture de police (…) toute la violence, tout le débat est là, un jeune qui prend la fuite car il se sent en insécurité « , affirme Ayoub Bouda.

    Tags : Belgique, Maroc, marocain, Mehdi Bouda, George Floyd,

  • Laila Lalami bricole habilement l’historiographie et donne ainsi vie à un esclave noir

    Une seule phrase lui a été consacrée en historiographie. Dans son roman La Florida, Laila Lalami donne vie de manière convaincante au premier explorateur noir américain.

    Plus de trente ans après la découverte du continent américain par Christophe Colomb, les Espagnols, dont l’officier espagnol Cabeza de Vaca, réclament la Floride pour la couronne espagnole. En 1527, c’est très simple. Le drapeau est hissé sur la plage de sable blanc et le notaire, lisant son parchemin, déclare que le roi et la reine d’Espagne ont un nouveau territoire d’outre-mer.

    Mais le reste de l’expédition d’exploration se transforme en désastre. Tout d’abord, l’équipage est en proie à la faim, la soif, la fièvre et les attaques des tribus indigènes, puis la flotte est détruite par des erreurs de navigation. Sur les six cents hommes, quatre survivent: l’officier Cabeza de Vaca (« tête de vache ») lui-même, deux Espagnols et un esclave noir.

    Leur célèbre histoire de survie est la suivante: les quatre hommes rejoignent différentes tribus indiennes, d’abord en tant que serviteurs qui sont battus lorsque l’ancien du village n’aime pas quelque chose, puis en tant que médecins auxquels sont attribués des pouvoirs mystiques (y compris la prononciation de l’Ave Maria). Quand, après huit ans, ils rencontrent accidentellement des cavaliers d’une nouvelle mission espagnole, les hommes eux-mêmes sont devenus des demi-Indiens: ils portent des tuniques en peau de daim jusqu’aux genoux, des tresses jusqu’à la poitrine, des boucles d’oreilles turquoise et un bâton de marche rouge avec des plumes d’ara. Le récit de l’officier de ses années avec les peuples amérindiens, adressé et dédié au roi, est d’une grande valeur anthropologique en raison de sa connaissance culturelle détaillée de leurs langues et modes de vie.

    Le quatrième survivant

    Voilà pour l’histoire originale enregistrée dans l’historiographie. Mais l’œil de l’écrivain Laila Lalami (1968, Maroc) attire l’attention de quelque chose qui a toujours été négligé: le quatrième survivant, Estebanico, qui est également protégé de la maladie et de la mer perfide, est « un noir arabe d’Azamor ». Cela fait «El Negro», conclut Lalami, le premier explorateur noir d’Amérique. Et comme on ne sait rien de son parcours – une seule phrase lui est consacrée dans le récit de voyage complet – l’écrivaine, qui est également professeur à l’Université de Californie, lui fait revivre son roman La Florida, un Pulitzer et finaliste. Prix ​​Booker.

    Son personnage principal s’appelle Mustafa ibn Muhammad ibn Abdussalam al-Zamori, mais a été renommé Estebanico par les Espagnols. Son idiome est le silence, et la parole est un penseur, un témoin silencieux; pas un conquérant avec une ruée vers l’or mais un esclave du conquérant, quelqu’un qui devient un explorateur contre sa volonté. Lalami donne à l’esclave noir la liberté que son célèbre compagnon n’a pas obtenue, car il veut avoir un pied blanc avec le roi espagnol: Estebanico décrit les événements réels, y compris les détails pervers que l’officier omet dans son célèbre récit. Que les Espagnols ont épousé des Indiennes et que les Indiens ont été maltraités, torturés et violés, par exemple.

    Dans l’histoire originale, après avoir été sauvé après toutes ces années, l’esclave est vendu au vice-roi espagnol, qui s’est installé sur le continent américain. Dans l’histoire de Lalami, il essaie de sortir de ce sort en se faisant déclarer mort afin de pouvoir retourner dans sa tribu avec sa femme indienne enceinte, heureusement pour toujours, et jusqu’à ce que la mort les sépare.

    Lalami ébranle habilement les fondements du récit de voyage historique et nous rappelle que – selon le narrateur – rumeurs, fantasmes et mensonges sont inclus dans l’historiographie officielle et, surtout, cachés et oubliés. Cela ne devient plus d’actualité.

    Source : De Volkskrant, 9 oct 2020

    Tags : Maroc, Laila Alami, La Florida, esclave noir, Espagne, Amérique,

  • Maroc – Rif : deux ex-prisonniers politiques condamnés à nouveau

    Deux ex-prisonniers politiques du mouvement populaire rifain, le Hirak, ont été à nouveau condamnés à la prison.

    Jamal Mouna a été condamné à 8 mois de prison assortis d’une amende de 5000 dirhams. En 2019 a été libéré après deux ans de prison ferme pour participation au Hirak rifain.

    Nabil Amzgidaou qui venait de sortir de prison suite à une grâce royale, vient d’être condamné à nouveau à quatre mois de prison et doit payer une amende de 500 dirhams. La justice marocaine lui reproche d’avoir participé à une manifestation dans sa ville natale d’Imzouren.

    Selon plusieurs militants de la région du Rif cités par le site Arif News, ces punitions visent à semer la peur parmi les rifains. «Le Maroc veut terroriser les rifains pour empêcher que le meurtre de Mohsin Fikri et le début du mouvement populaire rifain ne soient commémorés», a déclaré un militant. Un autre activiste d’Al Hoceima a déclaré à Arif News que « le Maroc veut rendre la vie impossible aux Rifains pour les pousser à embarquer sur les bateaux d’émigration, ainsi Rabat change la démographie de la région en sa faveur et les Rifains doivent laisser de la place pour cela».

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, répression, Jamal Mouna, Nabil Amzgidaou,

  • Maroc : Il y a six ans, le cauchemar du hacker Chris Coleman

    C’était au début de mois d’octobre de l’année 2014. Un mystérieux hacker a commencé à distiller des documents classés confidentiels sur la toile. L’Etat marocain vit épreuve sur épreuves ses publications et ses provocations verbales. Surtout Mbarka Bouaida, à l’époque ministre déléguée auprès du Ministre des Affaires Etrangères que le Makhzen avait avancée en raison de la fortune de sa famille. Mbarka a été littéralement terrorisée par le hacker qui semble l’en vouloir à cause de ses origines sahraouies. Les photos de son mariage et une lettre adressée à son mari ont été étayées sur la toile.

    Interrogé sur ses fins, il déclare vouloir déstabiliser la diplomatie marocaine et rendre service à la cause sahraouie. Le chef de la diplomatie marocaine à l’époque, Salaheddine Mezouar, a pointé du doigt la France, avec laquelle les relations traversaient une période glaciale en raison de l’affaire El Hammouchi. Lors d’une visite en France,ce dernier a été convoqué par la justice française suite à una plainte déposée par un citoyen franco-marocain et un autre franco-sahraouie. En effet, derrière ce hacker, l’ombre des services secrets plannent en vue de faire pression sur le Maroc pour l’amener à reprendre la coopération judiciaire qu’il avait suspendue pour protester contre le traitement réservé au chef de ses services de sécurité.

    Le contenu desdits documents divulgués sont exposés sous les rubriques suivantes :

    -les menaces du Makhzen contre l’Algérie ;

    -le dossier du Sahara occidental ;

    -l’offensive marocaine en Afrique ;

    Ces révélations confirment que le Maroc regarde toujours l’Algérie comme son ennemi stratégique exclusif. Dans cette veine, il met en branle une stratégie élaborée, cohérente et touffue visant à consumer l’Algérie. Pour cela, le Makhzen n’hesite à endosser le costume de sous-traitant fidèle au bénéfice de la France dont le soutien est vital pour Rabat.

    Les révélations du hacker dénommé Chris Coleman se sont limités au lobbying dans une question considérée névralgique pour le Makhzen, le Sahara Occidental, sans vouloir atteindre aux questions stratégiques, tels que le jeu du Makhzen avec la menace terroriste, l’émigration, le trafic de drogue et les pratiques marocaines avec les personnalités françaises à Marrakech, notamment la prosotitution et la pédophilie. L’opération a été clôturée par le succès puisque, trois mois après, au mois de février 2015 plus précisément, Mohammed VI s’est rendu à Paris rencontrer François Hollande et mettre fin à la brouille entre les deux pays.

    Celui qui a été qualifié de « Snowden marocain » a semé la zizanie dans les milieux du pouvoir marocain qui a gardé le silence total sur cette sorte de boîte de pandore qu’il aurait fallu pour le Makhzen qu’elle ne s’ouvre jamais. Il n’a pas hésité à prouver l’authenticité de ses documents lorsque des responsables marocains l’ont accusé de faux.

    Qu’il a inquiété les hautes sphères de l’Etat marocain, il n’y a aucun de doutes là-dessus. Pour certains, il a mimé ceux qu’il prétendait vouloir déstabiliser. Une chose est sûre, avec sa déclaration d’amour envers la cause des sahraouis, il a signé son acte de divorce avec les marocains, toutes couches confondues. A l’instar de leur Makhzen, la question sahraouie est une ligne rouge.

    Pourquoi le dossier du Sahara Occidental ?

    Parce que c’est le talon d’Achille du régime. Un épineux dossier empoisonné légué par le roi Hassan II à son fils Mohamed VI qui a été envahi par l’armée chérfienne en vue de sauver la monarchie alaouite menacée par plusieurs tentatives de coup d’Etat. C’était le soupapa de sécurité qui a fini par échapper à son contrôle. Un dossier qui « schlingue » à tous les niveaux, tant les montants alloués à la corruption des élites marocaines et internationales, pour plaider la cause de la souveraineté chérifienne ont été (et sont toujours) faramineuses. Tant la crédibilité des uns est souillée par une partie de jambes en l’air ou une invitation au luxueux palais de La Mamounia. Le hacker a pris le soin d’étaler les factures payés par Mourad El Ghoul dont l’ordinateur hébergeait le programme Amadeus pour faire les réservations en live.

    Par la force des choses, la question sahraouie est devenue le lieu d’une surdétermination ; elle semble condenser toutes les inimitiés que le Makhzen nourrit à l’endroit de l’Algérie, mais ce n’est plus à travers ce dossier qu’il faut envisager la question du leadership régional ; c’est à l’inverse, à travers le prisme de la question de l’hégémonie au plan régional qu’il faut administrer le dossier du Sahara occidental. C’est cette inversion du sens de la détermination provoquée par les retournements géostratégiques en cours, que le Makhzen semble avoir intégré dans sa stratégie visant à bousculer l’Algérie, comme en atteste le contenu des documents officiels marocains dévoilés par Chris Coleman.

    Des sommes faramineuses ont été versés à des journalistes étrangers, notamment américains, pour que leurs articles et leurs reportages lient le Front Polisario au terrorisme jihadiste. Richard Miniter, prétendu expert en investigation journalistique, a reçu 20.000 dollars pour la rédaction d’un seul article.

    Les journalistes français à la solde du Makhzen

    Le hacker a dénudé les relations de quatre journalistes français avec les services secrets marocains dont le contact était Ahmed Charaï, patron d’un groupe de presse dont fait partie L’Observateur du Maroc qui relayait régulièrement des chroniques rédigées par Mireille Duteil ( du Point), José Garçon (ancienne journaliste à Libération) Dominique Lagarde (ancienne rédactrice en chef à l’Express) et Vincent Hervouet, éditorialiste sur TF1 et présentateur sur LCI.

    Grâssement payés par l’Etat marocain, les articles des journalistes français visaient à édulcorer le régime de Mohammed VI et plaidaient ses thèse sur le Sahara Occidental. Le journal algérien a relevé entre 22 et 26 chroniques consacrées à la question du Sahara Occidental, toujours favorables à la position de Rabat. Dans ces révélations, les algériens ont trouvé enfin le secret de l’acharnement de la presse française contre l’Algérie et surtout à l’image positive extérieure travaillée à coups de centaines de millions de dollars.

    Ces révélations ont contribué à ternir davantage l’image de la presse française et ont remis sur la table la question de la fiabilité des informations livrées par les médias de l’Hexagone sur l’Afrique.

    La préparation du retour à l’Union Africaine

    Parmi les documents révélés, les activités marocaines visant à préparer le retour du Maroc à l’organisation panafricaine qu’il avait quitté en 1984 suite à l’adhésion de le République Arabe Sahraouie Démocratique à l’Organisation de l’Unité Africaine.

    Dans ce but, Rabat comptait sur le soutien de la France et ses pays satellites : Sénégal, Côte d’Ivoire, République Centrafricaine, Guinée Conakry…

    Avec les africains, les diplomates marocains n’hésitaient pas à faire des dons monnétaires de la main à la main. Selon un document confidentiel, les ambassadeurs de plusieurs pays ont reçu 5000 dollars en guise d’encouragement dans l’entreprise marocaine visant à exclure la question du Sahara Occidental de l’agenda de l’Union Africaine. Le Ministre sénégalais des affaires étrangères à l’époque, Mankeur Ndiate, avait l’habitude de passer chaque année à l’ambassade du Maroc à Dakar pour recevoir la quantité de 140.784 dirhams (13.000 euros) sous couvert de cadeau pour permettre à des membres de sa famille de réaliser le pèlerinage à La Mecque.

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, Lobbying, Hacker Chris Coleman, Afrique, Makhzen, 

  • La variété locale du cannabis au Maroc est-elle la voie à suivre?


    Par Pierre-Arnaud Chouvy, CNRS-Prodig, Geopium

    Le Maroc serait l’un des principaux producteurs de haschich au monde depuis les années 80, lorsque la production à grande échelle s’est vraiment développée dans la région du nord du Rif, où la culture du cannabis est tolérée depuis longtemps.

    Au cours de la dernière décennie, la culture du cannabis dans le Rif a subi sa plus importante évolution depuis l’émergence de l’industrie du haschisch dans les années 1960. Une grande partie de la variété locale de cannabis kif (une race locale) a été rapidement supplantée par des hybrides modernes avec des rendements de résine beaucoup plus importants et une puissance beaucoup plus élevée qui peuvent produire de plus grandes quantités d’un haschich plus puissant. En conséquence, il est probable que la baisse des deux tiers signalée de la culture du cannabis qui a commencé au milieu des années 2000 en raison de pressions accrues en matière de répression a été au moins partiellement compensée par une augmentation des rendements.

    En effet, à partir de la fin des années 2000, l’industrie marocaine du cannabis s’est adaptée à la pression locale et à la concurrence internationale (substitution des importations en Europe) en se transformant grâce à l’utilisation de variétés de cannabis à haut rendement, des pratiques de culture modernes et des techniques modernes de production de haschisch, avec le résultat est que des dérivés de cannabis plus puissants et plus variés sont maintenant produits.

    Alors que l’adoption de telles variétés à haut rendement s’est très probablement avérée économiquement avantageuse pour les producteurs locaux, au moins en rendant le nouveau haschisch marocain plus attrayant et exportable, le passage massif du kif principalement pluvial à des hybrides systématiquement irrigués a alourdi le fardeau sur les ressources en eau limitées de la région. Face à une utilisation non réglementée et sans entrave des eaux souterraines par l’industrie modernisée du cannabis et à une sécheresse nationale prolongée qui a déclenché des troubles sociaux depuis 2015, les autorités marocaines auraient choisi d’interdire le semis d’hybrides assoiffés pendant la saison 2020.

    Dans l’intervalle, selon les discussions tenues avec les agriculteurs du Rif, les mesures de confinement et les fermetures de frontières provoquées par la pandémie COVID-19 (y compris au Maroc) ont gravement perturbé l’importation de semences hybrides approvisionnées annuellement principalement en Espagne et aux Pays-Bas. En conséquence, le semis de graines hybrides a été largement compromis et la plupart des cultivateurs de cannabis marocains ont dû recourir à la culture du kif, la variété locale du cannabis marocain qui est par définition la mieux adaptée à son environnement naturel, compte tenu notamment de la rareté croissante des ressources en eau. Il est probable, cependant, que certains agriculteurs auront eu recours à des semis d’hybrides pollinisés par des plantes kif voisines, même si cela impliquait des rendements réduits.

    Pourtant, interdire la culture d’hybrides ne garantit pas une moindre utilisation de l’irrigation puisque des rendements bien plus élevés peuvent être obtenus avec le kif irrigué qu’avec le kif pluvial. La récolte 2020 pourrait bien s’avérer financièrement intéressante car les graines hybrides coûteuses auront été remplacées par des graines de kif gratuites obtenues à partir des récoltes passées, car les systèmes d’irrigation mis en place pour les hybrides peuvent être utilisés pour augmenter les rendements de kif, et comme le haschisch produit à partir de la atteignant déjà des prix plus élevés au cours des dernières saisons.

    La perturbation causée par la pandémie associée aux restrictions liées à la sécheresse à la culture hybride peut avoir un côté positif puisque les ressources en eau de la région sont trop rares pour permettre la culture d’hybrides à grande échelle à long terme. De plus, le passage massif du kif aux hybrides pourrait contrecarrer les opportunités des agriculteurs marocains de profiter des valeurs intrinsèques et ajoutées de leur terroir, de leur race et de leurs techniques de production traditionnelles (tamisage manuel à sec). Surtout dans un marché déjà saturé de produits de cannabis issus d’hybrides.

    L’avenir de la région du Rif dépend en grande partie de l’avenir de l’industrie du cannabis car le cannabis est l’une de ses rares cultures commerciales rentables. Et l’avenir de l’industrie du cannabis dans le Rif dépend à la fois de pratiques urgentes de conservation des ressources naturelles (en particulier du sol et de l’eau) et du développement d’une culture de cannabis artisanale de haute qualité qui se distinguera sur un marché mondial à croissance rapide et compétitif où les hybrides modernes puissants et les variétés locales rares sont les grandes tendances.

    L’avenir du Rif et celui de son industrie du cannabis sont intimement liés et peuvent être prometteurs à condition de mettre l’accent, sur le terroir, ou sur ce qu’on a appelé le «goût du lieu» en anglais. La pandémie et la sécheresse devraient être considérées comme des opportunités pour le Rif de relancer son agriculture pré-intensive et hybride: en valorisant et en préservant ses caractéristiques géographiques et historiques distinctives, ses pratiques agricoles à faible impact (peu d’irrigation et d’intrants chimiques) , l’originalité et la typicité de son haschich, ainsi que sa qualité.

    Ceci peut être réalisé en préservant la race locale du Rif car seule la variété kif est adaptée aux sols difficiles et aux conditions climatiques de la région du Rif: en préservant le kif, on peut préserver le Rif et vice-versa.

    Au final, seule une réglementation légale rendra possible les réglementations environnementales et agricoles nécessaires en reconnaissant le Rif comme un terroir de cannabis, où le haschisch produit selon des normes biologiques et plus équitables se voit attribuer une appellation d’origine protégée à valeur ajoutée dans un environnement de plus en plus compétitif. marché mondial du cannabis.

    Source :idpc.net, 8 oct 2020

    Tags : Maroc, cannabis, haschich, kif, chanvre, marijuana, drogue, stupéfiants,