Année : 2020

  • Algérie : BAC au rabais !

    La décision du ministère de l’éducation, ou plus exactement du gouvernement, d’offrir l’examen du baccalauréat (BAC) aux élèves ayant obtenu 9 de moyenne sur 20 a terriblement choqué l’opinion. C’est à juste titre un scandale ! Déjà que la majorité des lauréats calent à l’université où les études se font en langue française surtout dans les filières techniques; à quoi faudrait-il s’attendre en termes de niveau et de résultats, avec des «bacheliers» nettement en dessous de la moyenne ? Qu’ils ne nous servent pas l’argument du Coronavirus pour justifier cette malheureuse offrande qui achève le peut de crédit qui reste à cet examen qui a perdu de son prestige depuis des années ! Le virus n’y est en effet pour rien. Faut-il rappeler en effet que les élèves ont été examinés uniquement sur les deux trimestres qu’ils ont effectivement étudiés avant l’arrivée de la pandémie en Algérie. En l’occurrence, cette mesure est déjà en soi un sacré coup de main aux candidats qui devaient se contenter de deux trimestres d’études dans leurs révisions. Mais c’était sans compter sur la grande «générosité» du gouvernement qui décide d’offrir un cadeau inespéré aux candidats qui n’ont aucune chance de décrocher le précieux sésame en temps normal. Mais c’est un cadeau empoisonné dans la mesure où cette mesure unique au monde, disqualifie sa majesté le BAC, et enverra à l’université une armée de cancres dont la vocation devait être au mieux, de refaire l’année, au pire, quitter les lycées et se diriger vers la vie active, pour reprendre la bonne vieille formule des années d’or du BAC. Comme il fallait s’y attendre, tous les syndicats et tous les acteurs de la famille de l’éducation ont dénoncé cette mesure qui conjugue populisme et anti pédagogisme. Tant qu’à faire, il aurait mieux valu annuler purement et simplement les épreuves et offrir un BAC bas de gamme à tous les candidats ayant obtenu 9 de moyenne durant l’année scolaire. Cela nous aurait fait des économies en ces temps de crise financière aigue. Auquel cas, ce serait vraiment dommage de se jouer ainsi de l’avenir de nos enfants qu’on bombarde à l’université avec un niveau au ras des pâquerettes. Quoi qu’il en soit et quelque soit le bout par lequel on prend cette mesure, le BAC 2020 est bâclé. Il ne pourra éviter le sobriquet du «BAC Corona» comme le furent le «BAC Al Hamla» de Bab El Oued en 2001, le «BAC Zenzela» en 2003, ou encore le «BAC Mousalaha» en 2006.

    Imane B

    L’Est Républicain, 12 oct 2020

  • Sur le devant de la scène

    Au plan politique, il ne faut évidemment pas s’attendre à des évolutions spectaculaires, en bien comme en mal, pour ce qui est des questions brûlantes à travers le monde, d’ici la tenue de la présidentielle américaine, qui désormais n’est plus qu’à une encablure. On aurait pu d’ailleurs faire la même remarque il y a plusieurs mois déjà, depuis que la campagne électorale aux Etats-Unis a pris le pas sur tout ce qui est susceptible de se produire sur la scène mondiale. A une exception près toutefois : la pandémie de Covid-19 qui elle par contre domine nettement le débat y compris aux Etats-Unis, le pays qu’elle a frappé et qu’elle frappe encore le plus durement. Le fait est qu’il n’y en a aujourd’hui que pour elles deux, la pandémie et l’élection américaine. Tout le reste, dont des crises particulièrement intenses, est en stand-by. Leurs protagonistes en ont profité pour se mettre d’accord sur une trêve, il est vrai pas toujours respectée, mais que néanmoins ils observent dans l’ensemble. Les derniers à s’accorder un répit en attendant que les Américains choisissent entre Donald Trump et Joe Biden, ce sont les belligérants au Haut-Karabagh, les seuls pourtant à se déclarer les hostilités au beau milieu d’une crise sanitaire mondiale d’une ampleur sans précédent. Un répit qui n’a pas tardé à voler en éclats, sans doute, mais il pourrait se renouveler, et vraisemblablement tenir plus longtemps que la première fois.

    En effet, il peut ne servir à rien de se faire la guerre quand la première puissance au monde, dont beaucoup dépend, est elle-même indécise sur son sort immédiat. Il se trouve que sur le front économique non plus il ne faut pas s’attendre à un tournant majeur, dans le bon ou le mauvais sens. Mais cela, ce n’est pas à la crise présidentielle américaine qu’on le doit, mais à la pandémie. La récession actuelle n’étant pas due à une cause endogène, mais à une pandémie, à quelque chose d’extérieur par conséquent, à la différence par exemple de celle de 2008, il ne serait possible d’en sortir que si la pandémie prend fin, ou du moins passe mais sans retour possible sur sa pente décroissante. C’est loin d’être le cas une dizaine de mois après son apparition. Ce serait pourtant une erreur de croire que l’économie mondiale renouerait avec la croissance dès la fin de la pandémie. Comme elle n’était pas déjà florissante au moment où cette dernière est intervenue, elle ne passerait pas directement de la récession à l’expansion dès lors que le Covid-19 se serait essoufflé. Mais jusque-là, l’économie dont il a été question n’est qu’une partie de l’économie, l’économie réelle. Dans un tout autre moment de l’histoire, il n’aurait pas été nécessaire de le signaler. Par le passé, quand il y avait une crise, récession ou dépression, l’une ou l’autre s’étendait à l’économie dans son ensemble. On n’imaginait même pas que les marchés financiers puissent prospérer quand l’économie réelle est plongée dans la récession. La pandémie a fait s’affaisser l’économie réelle, c’est-à-dire la production des biens et services, mais fait grimper les indices boursiers. Un âge d’or pour la Bourse dans la débâcle générale. Or ce découplage, cette scission, ce divorce entre la sphère financière et la sphère réelle n’est pas un produit de la pandémie, il lui est même antérieur de plusieurs années. Il a commencé en 2008, avec la crise de l’immobilier américain, qui en un rien de temps a diffusé dans le monde entier, pour aller ensuite s’élargissant. Rien n’est parvenu depuis à le réduire, pas même la pandémie, qui au contraire l’a amplifié.

    Le Jour d’Algérie, 13 oct 2020

  • Algérie / Santé : vide effarant

    par Abdelkrim Zerzouri


    S’il est admis que la santé en général se porte mal en Algérie, la santé mentale, elle, échapperait à toute évaluation conséquente en l’absence de données sur le nombre exact de personnes atteintes de troubles mentaux, ni même d’un cadre réglementaire adéquat. Même si on tente de rassurer sur le sujet, quand le ministre délégué chargé de la Réforme hospitalière, Smaïl Mesbah, affirme à l’occasion de la de la célébration de la Journée mondiale de la santé mentale, coïncidant avec le samedi 10 octobre, que l’offre de soins en santé mentale a connu, ces dernières années, «une nette amélioration», la situation ne serait pas moins déficiente sur le plan de la prise en charge de ceux qu’on désigne pudiquement sous le nom de patients atteints de déficience mentale.

    D’ailleurs, le ministre avoue dans la foulée que «des défis restent à relever» sur ce plan, dont l’inadéquation des structures existantes, le poids des tabous, l’intégration de la notion de santé mentale comme composante à part entière de la santé et la place de la prévention, par rapport à celle du soin médico-psychologique proprement dit, qui demeure très aléatoire malgré le développement de la science sur ce registre, y compris dans les pays les plus avancés.

    Et les mots restent encore assez tendres pour décrire une situation des plus inquiétantes. Serait-on exagérant si on avance que l’Algérie figure parmi les premiers pays consommateurs de médicaments antidépresseurs ou tranquillisants ? On n’aurait aucune donnée statistique pour le prouver, mais on peut apprécier à travers un recoupement de données parcellaires que la consommation des médicaments en question, acquis sur ordonnance auprès de l’officine pharmaceutique ou sur le marché noir des médicaments psychotropes, bat son plein et touche pratiquement tous les âges et toutes les franges de la société, avec une prévalence de propagation du phénomène dans le milieu juvénile quand il s’agit de se procurer ces médicaments sur le marché noir. Près de deux millions de comprimés psychotropes, destinés à l’écoulement sur le marché noir, ont été saisis par les services de la police judiciaire de la sûreté nationale durant les huit premiers mois de l’année en cours ! Combien en a-t-on vendu légalement et quelles quantités de marchandises sont passées entre les mailles des filets des services de sécurité ? C’est tout simplement alarmant.

    Le nombre des patients atteints de troubles mentaux pris en charge dans les structures psychiatriques n’est pas connu, comme on le reconnaît officiellement, puisque une enquête nationale a été initiée au mois d’avril 2019 pour identifier le nombre des porteurs de ces pathologies, sans parler des addicts aux psychotropes, des malades qui s’ignorent, et qui ferait sauter le compteur si leurs effectifs sont pris en considération. Comment en est-on arrivé à cette déplorable situation ? Est-ce parce qu’il n’y a personne pour défendre les droits des malades mentaux, abandonnés par la société, jusque y compris au sein de leurs propres familles ? Et, justement, quand tout s’effondre autour des franges fragiles de la société, c’est à l’Etat de combler le vide effarant.

    Un sérieux effort devrait être déployé, et en urgence, pour élaborer un cadre réglementaire de l’offre de soins en santé mentale en Algérie, dont l’élaboration des textes d’application de la loi sanitaire en matière de modalités d’hospitalisation, encore inexistants (!), et la mise en place dans ce sillage des conseils juridiques dans les hôpitaux et services de psychiatrie. Ce n’est pas une mince affaire d’hospitaliser ou d’interner (le mot exact) une personne dans un hôpital psychiatrique, qui sera privée de ses facultés mentales et par extension de ses responsabilités civiles et pénales.

    Le Quotidien d’Oran, 13 oct 2020

  • Un site camerounais propose le Maroc pour la retraite de Paul Biya

    Le site Cameroun Magazine prévoit la chute du président Paul Biya et selon ses pronostiques, il se rendra au Maroc pour y écouler ses derniers jours. A ce titre, il rappelle un article publié par le blog Diaspora Saharaui sous le titre « Le Maroc, maison de retraite pour les dictateurs » à l’occasion du décès dans ce pays d’Edith Lucie Bongo Ondimba, l´épouse du défunt président gabonais Omar Bongo Ondimba.

    « Ainsi, le Maroc prendra soin de tous les dictateurs africains qui l’ont soutenu dans son effort pour annexer le Sahara Occidental : Ahmed Sekou Touré, Paul Biya, Joseph Kabila, Obiang Nguema, Blaise Compaore, etc », dit-il.

    Cet article dévoile l’image du Maroc auprès des africains en tant que soustraitant de la France dans l’accueil et la protection de ses pions en Afrique. Un article qui rappelle la complicité du régime marocain avec les plus grands dictateurs de l’histoire dont Joseph Mobutu Sese Seko décédé au Maroc le 7 septembre 1997, ainsi que le Shah d’Iran lors de sa chute suite à la victoire de la révolution islamique guidée par El Khomeïni.

    Ces anciens dirgeants déchus par les révoltes populaires dans leurs pays respectifs s’installent au Maroc faute de trouver un chez-soi ailleurs. Ils y sont gâtés et ils y trouvent un paradis fiscaux pour garder l’argent qu’ils ont détourné au détriment de la misère et des souffrances de leurs peuples.

    Loin de la portée des tribunaux des droits de la personne, ils vivaient paisiblement avec des succulents repas et les meilleurs soins de santé. Pas mal comme retraite pour des hommes ayant causé la mort de plusieurs dizaines de milliers de personnes.

    Tags : Maroc, Cameroun, Paul Biya, Mobutu Sese Seko, Shah d’Iran, Edith Lucie Bongo Ondimba, retraite, dictateurs,

  • La Belgique vue par les algériens

    L’inconsistante Belgique ou l’héroïsme ordinaire

    Par Amine Bouali

    La Belgique est un pays plutôt ennuyeux, elle n’a ni le soleil de l’Italie ni le panache de l’Espagne. Mais c’est aussi un véritable cas d’école : depuis décembre 2018, elle n’a pas de vrai gouvernement mais dans la vie quotidienne, tout fonctionne apparemment normalement, et à côté de sa capitale, la cosmopolite Bruxelles, ses deux régions si dissemblables, la Wallonie et la Flandre, se détestent cordialement, sans se résoudre encore à se déclarer la guerre.

    Le plat pays, à l’inverse de sa voisine du sud, la grandiloquente France, ne se prend pas au sérieux et n’arrête pas de se moquer de lui-même. Ce bout de terre de rien du tout, d’à peine 11 millions d’habitants, est pourtant la patrie de Tintin, du coureur cycliste Eddy Merckx, du peintre René Magritte et de l’immense Jacques Brel.

    Malgré son inconsistance apparente, il est le 24ème plus riche pays de la planète et son PIB a atteint 533 milliards de dollars en 2019. Avec beaucoup moins de ressources naturelles que d’autres pays mais surtout avec beaucoup moins d’esbroufe et de paresse. Le lecteur peut se demander quelle mouche nous a piqués pour faire ce petit éloge insolite de la lointaine Belgique ? D’abord, bien sûr, pour une raison surréaliste, et ensuite parce que ce pays approximatif nous a semblé être l’exemple instructif de l’héroïsme ordinaire et le contraire… de la fanfaronnade !

    Algérie1, 11 oct 2020

    Tags : Belgique, Algérie, Wallonie, Frandre, Tintin, Eddy Merckx, Magritte, Jacques Brel,


  • Algérie : Plaidoyer pour la formation d’une armée africaine

    Toutes les interférences et interventions militaires étrangères en Libye et au Mali « ont été des problèmes plus que des solutions » ce qui augure mal de l’avenir de la région, a fait observé l’ancien diplomate algérien, Hocine Meghlaoui, se prononçant ainsi en faveur de la « formation d’une armée africaine » pour parvenir à préserver la paix dans le continent et mieux lutter contre le terrorisme.

    « Au Mali, au Niger et en Libye, il y a beaucoup d’intervenants mais peu de résultats, malheureusement. Alors, est-ce que ce n’est pas le moment d’indigéniser la lutte contre le terrorisme ? Pourquoi ne pas former une armée totalement africaine, bien équipée et bien entrainée ? », a plaidé hier ce chercheur, auteurs de plusieurs ouvrages, sur les ondes de la Chaine 3 de la Radio nationale. « Est-ce que les Maliens ou les Nigériens ne sont pas capables de lutter par eux-mêmes contre le terrorisme ? », s’interroge également Meghlaoui, dont la conviction est fondée sur l’expérience algérienne.

    « L’Algérie a vaincu le terrorisme toute seule. Nous avons été mis pratiquement sous embargo et nous avons réussi à vaincre le terrorisme. C’est aussi la même chose pour la Libye », a-t-il soutenu.

    L’ancien diplomate a plaidé également pour « l’implication » de l’Algérie dans la résolution des conflits des pays de voisinage, dont le rôle recherché n’est pas d’interférer dans les affaires internes de ces pays, mais pour préserver la stabilité de ces pays frontaliers, qui sont sans un impact sur sa stabilité intérieure, estimant aussi que la situation sécuritaire dans ces pays représente une menace pour l’Algérie « dans la mesure où le terrorisme risque de s’étendre au voisinage ».

    « Il s’agit d’enjeux vitaux même pour la sécurité de l’Algérie. L’Algérie doit être impliquée dans ce qui se passe dans la région, pas uniquement en Libye, mais aussi dans tout le Sahel car n’oublions pas le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Tchad qui sont aussi des pays frontaliers à nous », a-t-il indiqué. Il juge ainsi que l’Algérie, qui partage plus de 6 000 KM avec ces pays, « ne peut pas rester indifférente ». « Il faut stabiliser ces pays. Mais malheureusement ce qui a été fait jusqu’à présent n’a pas permis de les stabiliser. Il y a trop d’interférences étrangères et aussi trop d’inté- rêts. L’Algérie doit aussi défendre ses intérêts. Et ces derniers priment sur tous autres intérêts car il y a d’abord l’intérêt sécuritaire. Nous devons défendre notre sécurité », a estimé Hocine Meghlaoui.

    « L’Algérie doit jouer un rôle important en Libye »

    Cela explique aussi pourquoi l’Algérie doit jouer un rôle important dans la résolution de la crise libyenne, dont la multiplication des interventions des pays occidentaux de la Turquie a transformé le pays en poudrière. « La Libye est un pays voisin. Nous partageons près d’un millier de kilomètres de frontières. Nous avons des tribus issues de mêmes familles qui sont installées dans les deux côtés des frontières. Nous ne pouvons pas tourner le dos à cette question.

    Il s’agit de questions très compliquées et très délicates, nous devons y aller franchement parce que nous avons le droit en tant que pays voisin d’être impliqués, voire même plus que les autres », a-t-il souligné. Évoquant les échecs des opérations militaires étrangères au Mali dans la préservation de la paix et la stabilité dans ce pays, comme Serval, Barkhane (initiées par l’armée française), Minusma (par les Nations unies) et Takuba (une task force européenne ; française et Estonienne), l’ancien diplomate estime que cela démontre l’ampleur des intérêts économiques et géopolitiques dans la région.

    « Prenons l’exemple de la Turquie. Ça a surpris tout le monde que la Turquie soit en Libye, dernier pays africain de l’empire ottoman. La Turquie a quitté la Libye en 1912. Et la Turquie maintenant confirme cette tendance que les anciens colonisateurs reprennent un peu le pied dans leurs anciennes colonies. Ça on le constate très clairement lorsque on est dans les conférences internationales », a-t-il décortiqué.

    Il a cité aussi que la Turquie a trouvé en la Lybie une extension stratégique, économique, militaire, et maritime, soulignant que les entreprises turques dans ce pays ont un portefeuille de 16 milliards de dollars. « Mieux encore, le gouverneur de la Banque centrale libyenne – celle de Tripoli – est allé à Istanbul et même rencontré le président Erdoğan (…) et fait un dépôt de 8 milliards de dollars à la Banque centrale turc pour 4 ans, sans intérêts et sans frais. Cela a permis d’ailleurs de soulager la livre turc qui est en baisse », a-t-il ajouté.

    Meghlaoui arrive ainsi à la conclusion : « les pays ne bougent pas sans qu’il y ait des intérêts ». Estimant que la diplomatie algérienne est « une diplomatie de paix » dont les principes « sont contenues dans la charte de l’ONU », l’ancien diplomate remarque qu’« il y a très peu d’États qui respectent encore les principes de la diplomatie comme c’est le cas actuellement pour l’Algérie. Je pense qu’il est temps de revoir un petit peu notre diplomatie et faire un bilan sérieux pour voir où nous en sommes et définir les objectifs et les moyens ».
    Hamid Mecheri

    Le Courrier d’Algérie, 12 oct 2020

    Tags : Algérie, Libye, Mali, Turquie, colonisation, colonialisme, exploitation, spoliation, pillage, pétrole, richesses, ressources naturelles, Afrique, Union Africaine,

  • Algérie : Hommage au militant mauritanien Moustapha Ould Badreddine

    IL ÉTAIT DE TOUS LES COMBATS JUSTES : Hommage au militant mauritanien Moustapha Ould Badreddine

    Le secrétaire général du parti de l’Union des forces de progrès en Mauritanie, Mohamed El Moustapha Ould Badreddine décédé vendredi dernier des suites d’une longue maladie à l’hôpital de Tizi-Ouzou, où il a été admis il y a trois mois, a été transféré samedi, en Mauritanie, au terme d’une cérémonie de recueillement, au Salon d’honneur de l’Aéroport international d’Alger, Houari-Boumedienne, à la mémoire de ce grand militant maghrébin et africain.

    Engagé depuis son jeune âge pour la justice sociale et le respect des droits des peuples, le défunt Mohamed El Moustapha Ould Badreddine a été dans tous les combats, pour la liberté, la dignité, le progrès, contre le racisme; ce qu’il lui a valu d’être un acteur incontournable sur la scène politique mauritanienne.

    Apprécié et écouté dans les espaces et les réseaux de soutien, aux niveaux régional, africain et international, aux causes justes des peuples en lutte, il a été une voix pour les peuples palestinien et sahraoui opprimés respectivement par le systèmes politique colonial, israélien et marocain. Il était connu sur la scène mauritanienne et ailleurs pour ses positions tranchées et sans ambigüité en faveur de la justice sociale, la démocratie et les droits de l’Homme dès le début de son engagement politique. Il a été un militant déterminé dans son engagement et son soutien politique à la cause du peuple sahraoui.

    Âgé de 82 ans, le défunt Ould Bedreddine faisait partie des personnalités politiques de l’opposition mauritanienne depuis l’indépendance de ce pays, et est considéré comme une figure centrale de la gauche mauritanienne et du mouvement démocratique national. Le militant vient de tirer sa révérence sur une terre qu’il aimait, car étant « la citadelle des révolutionnaires et des militants engagés pour les causes justes, » comme il aimait le dire souvent. Moustapha Ould Badreddine était parmi les hauts cadres du parti de l’Union des Forces de Progrès (UFP), au sein duquel il avait occupé plusieurs fonctions, vice-président et secrétaire général outre que député, en 2006, dans l’institution parlementaire de Mauritanie.

    Dans son parcours de militant, dès sa jeunesse, il a été un acteur clé dans la création du Syndicat des enseignants arabes en 1960 et a été élu à son bureau exécutif avant de d’occuper le poste de président des enseignants de cette organisation syndicale de 1966 à 1969. Après avoir été des années durant un acteur et un soutien indéfectible à la cause palestinienne, il l’a été aussi pour le peuple sahraoui en lutte contre la colonisation espagnole puis l’occupation illégale marocaine des territoires du Sahara occidental, en 1975.

    Convaincu que les justes combats des peuples aboutissent à embrasser le soleil de la liberté et de l’indépendance, lui et tant d’autres Mauritaniens n’ont et ne cessent de faire preuve de solidarité et de soutien à un peuple africain, voisin de surcroît, le peuple sahraoui déterminé à exercer son droit incontournable à l’autodétermination, et à son indépendance, la dernière question de décolonisation en Afrique, ne serait plus une question inscrite sur l’agenda onusien.

    Et pour rendre hommage à la mémoire de ce militant mauritanien, africain et internationaliste, qu’est Mohamed El Moustapha Ould Badreddine, nombreux étaient, samedi dernier, au Salon d’honneur pour le saluer et lui réaffirmer l’engagement renouvelé, à la solidarité agissante et la fraternité en faveur des peuples encore sous l’oppression du pire système politique pour l’homme, le colonialisme, contre lequel l’une des figures du combat africain, maghrébin et de la scène arabe, Moustapha Ould Bedrdine a combattu, à travers notamment son soutien indéfectible à la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance.
    Karima Bennour

    Le Courrier d’Algérie, 12 oct 2020

    Tags : Algérie, Mauritanie, Sahara Occidental, militant,


  • Maroc : Le Makhzen harcèle la soeur de Maati Monjib et le pousse à la grève de la faim


    En manque d’argument de de preuves, le régime marocain que les français amateurs des « bienfaits » de La Mamounia adorent louer et édulcorer s’en prend à la soeur du professeur Maati Monjib dans le but de le museler. Celui-ci vient d’annoncer, dans un communiqué, qu’il entame une grève de la faim.

    Voici le texte de ce communiqué:

    J’annonce que je suis obligé encore une fois d’entamer une grève de la faim pour protester contre l’harcèlement policier et judiciaire contre ma famille et notamment ma jeune soeur qui subit depuis quelques jours des interrogatoires marathoniens. La voiture officielle de la police se gare devant chez elle pendant des heures dans un quartier populaire, ce qui provoque une pression aussi terrible que sournoise et les rumeurs les plus folles…

    Je déclare de nouveau ici que je suis totalement innocent des accusations financières mensongères et à but diffamatoire et que je n’ai jamais menacé la sécurité de l’Etat: choses qu’on me reproche sans la moindre preuve.

    Cette grève d’avertissement durera trois jours.

    Mes revendications sont tout simples: l’arrêt du harcèlement policier et judiciaire contre ma soeur et l’arrêt de la très forte campagne diffamatoire menée contre moi et ma soeur par les officines de la police politique comme ChoufTV, Alahdath Almaghribya, le360, Barlamane .com….

    Si ces revendications, qui sont d’ordre purement humain, ne sont pas satisfaites je serai obligé d’entamer une grève de la faim illimitée. Car la vie, liberté et la dignité ont la même valeur pour moi.

    Tags : Maroc, Maati, Monjib, Makhzen, liberté d’expression, répression,

  • Maroc : Sit-in de Solidarité avec Omar Radi


    Communiqué

    Communiqué de la coordination Casa – Rabat pour la liberté d’Omar RADI et tous les prisonniers d’opinion

    Halte à la fabrication des accusations et à l’instrumentalisation des affaires de mœurs

    Liberté pour le journaliste Omar RADI et tous les prisonniers politiques

    La coordination Casa – Rabat pour la liberté d’Omar RADI et tous les prisonniers d’opinion a tenu une réunion (par visioconférence), le vendredi 9 octobre 2020, afin d’examiner les récents développements du procès du journaliste et militant Omar Radi poursuivi en état de détention pour des chefs d’inculpation manifestement formulés sur mesure pour un procès préfabriqué.

    L’affaire vient de connaître un nouveau développement qui constitue une tentative grave évidente de priver Omar RADI de ses moyens de défense.

    C’est ainsi qu’après avoir accusé Omar RADI de viol, deux mois se sont écoulés avant que le ministère public ne s’avise de poursuivre le seul témoin des faits – Imad STITOU – qui est justement un témoin à décharge. ce dernier avait attesté dès l’enquête préliminaire de la gendarmerie du caractère consensuel de la relation sexuelle incriminée, et à l’issue de l’enquête préliminaire où toutes les parties ont été écoutées, il ne pesait aucune accusation contre Imad STITOU. Le ministère public a décidé de l’inculper a son tour de « complicité », et de demander au juge d’instruction dix semaines après le début de son travail de procéder à une investigation.

    La coordination considère que ce nouveau développement constitue une manifestation de l’acharnement injustifié des autorités contre la presse libre au Maroc en général, et contre ces deux journalistes en particulier et qu’il pèse dans le sens de l’innocence de ces deux journalistes.

    En changeant le statut du seul témoin (a décharge), le ministère public tente de priver Omar RADI d’un procès équitable et de lui enlever une preuve de son innocence de l’inculpation qui pèse sur lui.

    La tentative poursuivi par certains médias aux ordres de persuader l’opinion publique d’une «participation au viol » de IMAD STITOU, tout comme celle d’instrumentaliser les violences faites aux femmes de manière plus générale, s’inscrit dans la stratégie des appareils sécuritaires visant à discréditer les voix libres et les voix opposantes par l’usage des affaires de mœurs. C’était déjà le cas des poursuites engagées à l’encontre des journalistes Hicham MANSOURI, Taoufiq BOUACHRINE, Hajar RAISSOUNI et Soulaiman RAISSOUNI.

    La coordination Casa – Rabat pour la libération de Omar RADI
    ANNONCE l’organisation d’un Sit-in devant la Cour d’appel de Casablanca, le mardi 13 octobre à 9h30, À L’OCCASION DE L’AUDIENCE D’INSTRUCTION

    DÉNONCE l’isolement dans lequel est maintenu Omar RADI depuis plus de deux mois et il réitère son appel à la libération immédiate d’Omar Radi et l’abandon des poursuites à son encontre ;

    Condamne et dénonce les manœuvres visant à priver Omar RADI de ses moyens de défense ;

    Condamne l’instrumentalisation d’affaires de mœurs pour bâillonner les voix critiques

    Exprime, par ailleurs, son soutien à l’historien et journaliste Maâti MONJIB et aux membres de sa famille visés par une enquête préliminaire sur de prétendues infractions de blanchiment de capitaux;

    Relance son appel à tous les organes démocratiques défendant les libertés au Maroc à unir leurs forces et privilégier l’unité de lutte pour faire face à l’attaque généralisée contre les journalistes, la liberté d’expression et les droits du peuple marocain ;

    Le journalisme n’est pas un crime

    Les libertés d’opinion et d’expression ne sont pas des crimes

    Tags : Maroc, Omar Radi, répression, liberté, presse, journalisme,

  • Maroc : Isarël demande l’extradition de deux criminels israéliens

    Les services de sécurité du Maroc et d’Israël sont arrivés à un accord en vue d’extraditer deux criminels recherchés par Tel Aviv.

    Etant donné qu’il n’y a pas de relations officielles entre les deux pays, Golan Avitan y Chiko (Moshe) Beit Adah seront livrés à travers l’Espagne.

    Selon des déclarations accordés au site Mako par un officiel de la police israëlienne, « il s’agit de deux criminels dangereux qui ont fui Israël pour échapper à la justice ». « Nous avons de bonnes relations avec de nombreux policiers du monde entier, en plus de diverses agences de sécurité qui nous aident à mettre la main tous les criminels israéliens en fuite – où qu’ils soient. Ils pensent que nous les laisserons profiter de la vie en toute impunité, mais ils se trompent « , affirme-t-il.

    Un envoyé de responsables de la police marocaine s’est rendu en Israël pendant environ une semaine et a organisé une série de réunions avec des responsables de la police israélienne pour organiser l’extradition, rapporte Mako.

    L’arrestation d’Avitan il y a environ un an et demi a été effectuée à la lumière d’informations fournies à la police marocaine par la police israélienne. Avitan était l’un des principaux criminels de l’organisation criminelle d’Yitzhak Abergil et était un suspect dans l’affaire 512.

    Beit Adah, qui dirige un réseau de falsification de documents, était également un suspect dans l’affaire 512 pour violence et accusations de drogue. Les responsables marocains ont récemment réussi à trouver des preuves supplémentaires contre Beit Adah et les membres du réseau de falsification de documents.

    Une cinquantaine de suspects appartenant à des familles du crime organisé israélien ont été arrêtés en 2015 dans le cadre de l’affaire 512, qui couvrait un réseau mondial de trafic de drogue, de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale géré par la famille Abergil alors qu’elle se trouvait au sommet de la pègre israélienne, principalement entre 2002 et 2006.

    Avitan a fourni les télécommandes pour activer les charges explosives utilisées dans une attaque contre un bâtiment utilisé pour échanger de l’argent en 2003 à Tel Aviv. La cible de l’attaque était Zev Rozenstein, un ennemi d’Abergil. Trois personnes ont été tuées dans l’attaque et une vingtaine de personnes ont été blessées, selon Mako.

    Le criminel avait initialement été inculpé de trois chefs d’accusation de meurtre, mais son avocat a réussi à réduire les accusations à des accusations beaucoup plus légères, ramenant sa peine à neuf ans de prison et par la suite à le faire remettre en résidence surveillée avec un bracelet de suivi et une caution. de 11 millions de shekels dans un fonds de logement pour garantir qu’il ne fuirait pas le pays.

    Il y a environ deux ans, Avitan a affirmé qu’il avait besoin d’aller chez un dentiste et a réussi à s’échapper sur un yacht d’Ashkelon à Chypre, puis en Espagne et au Maroc. Le dépôt a été remis à l’État après avoir violé l’accord d’assignation à résidence.

    Avitan a réussi à obtenir la citoyenneté marocaine et sa femme l’a rejoint plus tard et a également obtenu la citoyenneté. La police marocaine a découvert plus tard que les deux hommes avaient obtenu la citoyenneté après avoir payé des milliers d’euros au réseau israélien de falsificateurs de documents géré par Beit Adah.

    Un responsable de l’application de la loi a déclaré à Mako que l’accusation exigera qu’Avitan reçoive trois peines à perpétuité et n’acceptera aucun accord de plaidoyer.

    La citoyenneté marocaine de Beit Adah et d’Avitan sera révoquée.

    « Naturellement, nous n’avons pas l’intention de faire référence à des actions menées en Israël ou à l’étranger, et ces déclarations ne confirment ni ne nient le contenu de la question », a déclaré la police israélienne dans une réponse à Mako.

    Source : Jerusalem Post, 11 oct 2020

    Tags : Maroc, Israël, mafia, crime organisé, extradition, Golan Avitan, Chiko (Moshe) Beit Adah,