Année : 2020

  • La France défend son pion en Côte d’Ivoire

    Alassane Ouattara ne cache plus sa nature de dictateur africain. Avec l’aide de la France, il veut s’octroyer un troisième mandat présidentiel. C’est tout juste s’il ne veut pas s’introniser Monarque en Côte d’Ivoire!

    En contrepartie, Ouattara a défendu le Franc CFA à un moment où cette monnaie coloniale est pointée du doigt par la société civile africaine. La France qui joue ses intérêts économiques est prête à lui offrir cette opportunité afin qu’elle puisse continuer à exploiter les ressources ivoiriennes sans avoir recours à de moult négociations qui peuvent éventuellement subir un échec…

    La France ne désire pas prendre le risque de se faire dégager de ce pays. Aussi, elle fait tout pour le maintien de Ouattara au pouvoir, homme qu’elle a déjà réussi à pervertir et mouiller dans des affaires de corruption.

    Un constat frappant! Les pays occidentaux affichent un mépris abominable aux populations africaines au moment où ils se targuent d’être des prophètes de la Démocratie dans le monde! Quelle dérision!

    En naïfs que nous sommes, nous continuons à croire leurs balivernes! Croyons-nous toujours que des pays occidents aux appétits mercantiles vont nous offrir de l’aide au développement de nos contrées? Pourtant, nos ancêtres nous ont légués des adages instructifs mais nous n’y prêtons aucune attention. L’un de ces adages nous renseigne bien que nulle personne ne s’occupera à vous remplir les poches mais il s’appliquera plutôt à remplir tout d’abord les sienne! A bon entendeur, Salut!

    Tags : Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, France, françafrique, Franc CFA, FCFA,

  • Ceuta : Il rentre au Maroc à la nage avec son fils de 7 ans

    Selon le site Ceuta TV, un citoyen marocain, piégé à Ceuta depuis mars par la fermeture de la frontière, a nagé de Benzú à Belliones, portant son fils de 7 ans dans sa traversée. Un effort énorme et dangereux pour cet homme, qui a réussi avec succès son entreprisevisant à regagner son pays natal.

    En raison de la fermeture de la frontière suite à l’épidémie de coronavirus au Maroc, l’homme s’est retrouvé coincé à Ceuta. Les raisons pour lesquelles il n’a pas pu être rapatrié par le couloir humanitaire qui a été ouvert à travers la frontière de Tarajal la semaine dernière sont inconnues.

    Dans le but de rentrer chez lui, il s’est aventuré samedi dans la mer depuis la plage de Benzú, portant son fils, un garçon de 7 ans. Ce dernier portait un gilet de sauvetage.

    La traversé à nage a fini avec succès et les deux ont réussi à atteindre la zone marocaine en toute sécurité, où ils ont été mis en quarantaine.

    Ce n’est pas le premier cas qui se produit pendant cette pandémie, avec plusieurs Marocains essayant de rentrer dans leur pays par la plage de Benzú, ou Tarajal, vers la ville de Castillejos.

    Tags : Espagne, Ceuta, Melilla, coronavirus, covid 19,

  • Le roi Salmane, boude-t-il le Maroc?

    Selon le site Mondafrique, le roi Salmane d’Arabie Saoudite ne s’est pas rendu à Tanger cet été « en raison des très mauvaises relations entre son pays et le Maroc ». Pour la deuxième année, le souverain saoudien, boude ses vacances à Tanger, une ville qui s’était habitué à ses visites et ses dépenses faramineuses.

    Dans un article signé Nicolas Beau, le site Mondafrique que les relations entre le Maroc et le royaume des Al Saoud ne sont plus aussi chaleureuses qu’auparavant, ce qui a poussé le prince héritier Mohamed Ben Salmane a empêcher son père de se rendre dans son luxueux palais de Tanger.

    Lorsque le roi Salmane se rendait à cette ville du nord du Maroc, il était accompgné d’une impressionnante cour composée de près de 1000 personnes dont la présence fait beaucoup de bien à l’économie et la population de la ville. Elle occupait au moins 800 chambres d’hôtels et permettait aux entrerpises de louer près de 200 voitures de luxe et de mobiliser des centaines d’emplois en plus des sociétés de restauration, livraisons, services, gardes du corps, jardiniers,etc.

    Le journal israélien Haaretz affirme que le roi Salmane bin Abdelaziz Al Saoud a déboursé en un mois pas moins de 100 millions de dollars lors de son séjour très médiatisé dans la ville du détroit. D’après la même source, ce voyage à lui seul pourrait représenter 1,5% des revenus annuels du royaume provenant du tourisme étranger.

    Avant 2015, le roi Salmane passait ses vacances d’été dans sa résidence de Vallauris, su sud de la France, où il avait fait privatiser la plage publique de la Mirandole et qu’il a dû quitter après avoir reçu un accueil mouvementé suite à la polémique suscitée par la décision d’interdire au public l’accès au littoral voisin de la villa royale de Golfe-Juan.

    Tags : Maroc, Tanger, Roi Salmane, Al Saoud, MBS,



  • Maroc : L’OCP engage FleishmanHillard dans le combat commercial

    FleishmanHillard a accepté de représenter le groupe OCP, le géant des engrais phosphatés détenu à 94% par le gouvernement marocain, alors qu’il cherche à repousser les droits compensateurs imposés par le département américain du commerce.

    Tampa’s Mosaic Co. a déposé une pétition auprès du département du commerce en juin, affirmant que les exportations de l’OCP vers les États-Unis sont injustement subventionnées par le Maroc, mettant en péril l’avenir de ses mines et de ses installations de production et de l’emploi de 3500 travailleurs en Floride et en Louisiane.

    Dans sa «lettre d’entente» avec l’OCP, FH décrit un programme de communication en deux phases à compter du 6 octobre concernant les litiges et les enquêtes en matière de droits compensateurs.

    La phase de planification et de préparation de la phase 1 d’un mois, qui a un plafond budgétaire de 100 000 $, couvre la collecte d’informations, l’analyse des médias sociaux traditionnels / américains, l’identification / recommandations des parties prenantes, l’analyse des informations (par exemple, les messages qui communiquent le mieux les positions / objectifs d’OCP) , personnalisation des matériaux et planification numérique.

    L’activation et la campagne d’engagement de la phase 2 devraient durer cinq mois et ne pas dépasser 250.000 de dollars américains.

    Cela comprend la sensibilisation externe, les médias gagnés, l’engagement des parties prenantes / de la base / de grasstops, le développement de microsites, la base en ligne, des points de contact sur le terrain (par exemple, recruter et mobiliser des professionnels locaux et nationaux compétents qui peuvent communiquer avec, informer et mettre à jour les médias , décideurs politiques bipartis, législateurs, dirigeants et représentants des agences gouvernementales) et amplification numérique payée.

    Les vice-présidents principaux de la FH, Anthony Zagora et Bailey Witt, travaillent sur le compte OCP avec le vice-président Tayler Tchoukaleff et Spencer Girouard.

    Omnicom est propriétaire de FH.

    Cornerstone Government Affairs travaille également pour l’OCP dans le cadre d’un contrat d’un an de 300.000 $ qui est entré en vigueur le 1er octobre.

    Source : ODwyers, 14 oct 2020

    Tags : Maroc, OCP, phosphates, Etats-Unis, USA, engrais, dumping, concurrence déloyale,

  • Algérie : Quand Haddad régnait sur les ports d’Algérie 0

    par Abla Chérif

    L’audition d’anciens directeurs de ports a révélé l’ampleur des privilèges accordés à Ali Haddad qui, affirment ces derniers, bénéficiait de ces avantages grâce au ministère des Transports.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – L’ex-directeur du port d’Alger est le premier a être appelé à la barre ce mercredi, troisième jour du procès de Haddad. Il est poursuivi pour mauvaise utilisation de fonction, utilisation de deniers publics de manière contraire à la loi et octroi d’indus avantages. Mohamed Kerrah nie d’emblée tous les faits qui lui sont reprochés et insiste sur le fait que tous les avantages ont été octroyés à l’homme d’affaires durant une période où il n’était pas en fonction.

    « J’étais en poste de 2011 à 2017, dit-il. Les premiers accords conclus avec Haddad au port d’Alger ont eu lieu en 2002, soit neuf ans avant mon arrivée. Quand je suis arrivé, un contrat se trouvait donc déjà en cours. Dans le document en question, il y avait des clauses qui permettaient un renouvellement de tous les accords passés, le ministère des Transports est seul responsable de ces accords. Avant d’entreprendre quoi que ce soit, il fallait son accord, je n’ai signé aucun contrat, les seuls documents que j’ai signés portaient sur le renouvellement du bail. Même après mon départ à la retraite, tout a été renouvelé avec l’accord du ministère concerné .» Il ajoute : « Le terrain a été acquis par Haddad en 2006, je n’étais pas en poste à cette époque.

    Le droit de jouissance lui a été accordé par le ministère des Transports. En 2012, Haddad a changé l’appellation d’une de ses sociétés, un document nous a été adressé pour nous en informer et j’ai signé une nouvelle fois .»
    L’enquête menée sur les faits qui se sont déroulés a établi qu’en janvier 2018, l’ex-ministre des Transports, Abdelghani Zaâlane, lui avait accordé un renouvellement pour une durée de vingt ans de concessions de trois structures portuaires au port d’Alger, 64 447 m2, au quai 36, 3 735 m2 au môle et 5 860 m2 au quai 26, servant à la construction d’une unité de bitume.

    L’ancien directeur du port de Mostaganem est appelé à son tour à la barre. Poursuivi pour mauvaise utilisation de fonction, conflit d’intérêts et octroi d’indus avantages, il nie à son tour tous les faits qui lui sont reprochés et affirme que rien ne pouvait être entrepris sans l’accord du ministère des Transports.

    « En 2016, déclare ce dernier, de nombreuses entreprises privées et publiques ont présenté des demandes pour des concessions portuaires, la décision était du ressort du ministère du Transports (…) les demandes de Haddad ont été acceptées ».

    L’enquête menée a établi là, également, que Ali Haddad avait pu bénéficier d’un espace de stockage de bitume de 2 600 mètres carrés pour une durée de quinze années.

    Les mêmes avantages lui ont été accordés au port de Annaba où il a pu bénéficier de deux espaces d’une superficie de 3 500 mètres carrés et de 4 230 mètres carrés. La première assiette lui a été octroyée en 2014. Une année après, le ministère des Transports l’autorise à acquérir la seconde unité de stockage de bitume.
    A. C.

    LE PATRON DE L’ETRHB AU JUGE :

    «J’ai été jugé avant de comparaître devant un tribunal»
    Le juge entame l’audition de Ali Haddad en lui rappelant qu’il est poursuivi pour blanchiment d’argent.

    Le prévenu, jugé à partir du pénitencier de Tazoult, exige que le droit de présomption d’innocence lui soit appliqué. «C’est de votre droit», répond le magistrat. Haddad poursuit : «C’est un droit dont je n’ai jamais bénéficié (…)
    On m’accuse d’avoir accaparé tous les marchés du pays, On impute à Haddad tout ce qu’il y a de plus mauvais, tout ce qu’il y a de mal dans le pays. L’entreprise que je gère a été mise sur pied en 1988 avec mes frères.»
    L’ex-patron de l’ETRHB est interrogé sur les nombreux crédits bancaires qui lui ont été octroyés. «Douze crédits ont été accordés à mon entreprise, soutient le prévenu. Neuf d’entre eux ont été totalement remboursés, et les trois autres crédits ont été remboursés à hauteur de 25%.»

    Le rapport de l’enquête menée autour de l’ETRHB a démontré que l’entreprise avait pu bénéficier de 452 crédits auprès des banques, pour un montant de 211 000 milliards de centimes. Sur la somme globale, 167 000 milliards de centimes ont été accordés par des banques publiques, à leur tête le CPA (Crédit populaire d’Algérie) qui, à lui seul, a accordé 73 000 milliards de centimes.

    Le juge interroge ensuite Haddad au sujet de l’affaire du tramways. Réponse : «Mon entreprise, l’ETRHB, participait à hauteur de 5%, le reste était détenu par Alstor France. La société mère et une entreprise italienne. Je ne peux pas me défendre comme les autres. Je ne peux pas me défendre correctement puisque le juge d’instruction ne m’a remis aucun document et que je me trouve en prison. Ils ont voulu ternir mon image, me salir. J’ai été jugé avant de comparaître devant la justice.

    La presse m’a sali dès mon arrestation.» Le magistrat demande ensuite à Ali Haddad se s’exprimer au sujet des 124 marchés publics dont a bénéficié le groupe ETRHB pour un montant de 78 410 milliards de centimes. Réponse : «J’ai obtenu 124 marchés sur les 5 000 autres existants.

    En 2015, j’ai perdu deux milliards de DA, entre 2017 et 2018, les gains de l’entreprise ont chuté de 4 milliards de DA.» Haddad se plaint : «À chaque comparution, on m’accuse d’une nouvelle chose. La première fois, on a dit que j’allais prendre la fuite et que j’étais britannique.

    La seconde fois, on m’a dit que j’avais une casemate pleine d’armes, et à présent, que je suis l’ami de Trump.»

    Haddad tente de s’exprimer au sujet de l’affaire, qui l’a conduit à Tazoult, du contrat de lobbying passé avec un cabinet américain pour un montant de dix millions de dollars.

    Mais le juge lui demande de mettre fin à son discours car n’étant pas concerné par ce dossier. Il est 18h30. Le tribunal lève la séance. L’audition de Haddad se poursuivra aujourd’hui.
    A. C.

    Rebbouh Haddad : «Je n’avais pas de salaire au groupe»

    Rebbouh Haddad, frère du principal inculpé dans l’affaire de l’ETRHB, a été, à son tour, auditionné hier au niveau de la cour d’Alger.

    Face au juge, ce dernier a affirmé qu’il ne possédait aucun bien immobilier en son nom tant en Algérie qu’à l’étranger, mais qu’il détenait, en revanche, un compte bancaire commun, avec son épouse et ses enfants, qui contient 70 000 euros. «Je ne suis pas concerné par la gestion de l’ETRHB», soutient encore ce dernier en expliquant que son rôle au sein de cette entreprise se limitait à assurer la coordination entre les différentes commissions et que celles-ci étaient dotées chacune de son propre responsable. À une question du juge sur le montant qu’il percevait au niveau de l’entreprise de son frère, Rebbouh répond qu’il n’était pas payé : «Je n’avais pas besoin de salaire, je prenais de l’argent lorsque j’en avais besoin.»

    À une autre question relative au rôle qu’il jouait au sein du club sportif de Haddad, il répond encore : «J’étais bénévole, j’étais là pour aider, c’est d’ailleurs moi qui ai amené Djamel Belmadi.»

    Rebbouh Haddad a été placé sous mandat de dépôt le 1er mars dernier après avoir été auditionné dans le cadre de l’enquête qui a touché l’ETRHB. Il avait été écouté par un juge d’instruction du tribunal de Bir-Mourad-Raïs qui avait conclu à sa culpabilité dans l’affaire Ali Haddad.

    Mardi, second jour du procès, Amer, un autre des frères Haddad, avait comparu devant le juge, affirmant, à son tour, qu’il n’était nullement concerné par la gestion de l’ETRHB : «J’ai une part dans l’héritage qu’a laissé mon défunt père. J’ai une société versée dans les travaux publics mais elle est gérée par un spécialiste, quant à moi, je perçois un salaire mensuel de 200 000 DA.»

    Lors du procès en première instance qui s’était déroulé au tribunal de Sidi-M’hamed, Ali Haddad avait paru très contrarié par la présence de ses frères, affirmant au juge qu’il était le seul responsable de l’ETRHB et qu’aucun des membres de sa fratrie n’avait de responsabilité dans cette affaire.
    A. C.

    Le Soir d’Algérie, 15 oct 2020

    Tags : Algérie, Ali Haddad, corruption, procès, Bouteflika, frères Haddad, ETRHB,


  • Vivre au Maroc, par Paul Bowles

    « Le détroit de Gibraltar m’a toujours fasciné : il semble être le centre de l’univers. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi de vivre là. D’un côté il y a le Maroc, de l’autre l’Espagne. De tout temps, j’ai aimé les deux pays. Mais je précise que c’est entre l’Espagne et le Maroc que j’aime vivre, et non entre l’Europe et l’Afrique. L’Europe ne m’attire pas tellement : pour moi, elle s’arrête aux Pyrénées. L’Espagne est autre chose, presque un autre continent. L’atmosphère y est différente du reste de l’Europe, et j’ai toujours aimé le fait qu’on retrouve en espagnol beaucoup d’expressions d’origine arabe.

    On me dit que l’Espagne a beaucoup changé, qu’elle est devenue beaucoup plus américaine, comme Paris et Londres. Je ne sais pas pourquoi tous ces européens veulent imiter les américains.

    Ce que j’aime surtout, ce sont les grandes villes des années 30. Mais aujourd’hui, ce sont les arrières-pays et les campagnes qui m’attirent, beaucoup plus que toute ville moderne.

    Tanger est toutefois différente pour moi : c’est une ville que j’ai de tout temps aimée et où j’ai vécu pendant 61 ans. C’était le point de départ de mon voyage à travers le Maroc, à la recherche de la musique traditionnelle. J’avais également l’habitude d’aller en Espagne, mais j’ai arrêté parce que les conditions de voyage sont devenues très désagréables. Un pont va toutefois être construit; j’espère que je le verrai – et l’utilisera- avant de mourir. »

    Source : Tan querida Tanger

    Tags : Maroc, Espagne, Tanger, Détroit de Gibraltar,

  • Maroc : « Bousbir » : Colonie des prostituées d’antan…

    « Radi l’bousbir ? », dixit « Tu vas à Bousbir ? ».

    Cette phrase, ma grand-mère la répétait pour plaisanter avec mon grand-père quand elle le voyait sortir chic et bien habillé. C’était il y a 13 ans, j’étais encore enfant, Bousbir avait déjà disparu depuis 1955, mais la phrase est restée.

    Bousbir a marqué la mémoire casablancaise qu’on le veuille ou non.

    Bousbir est la prononciation marocaine du prénom de Prosper FERRIEU. Chargé depuis 1865 de l’agence consulaire française de Casablanca, il était propriétaire du terrain qui deviendrait le quartier réservé. Le premier Bousbir fut bâti dans l’ancienne médina, mais très tôt il se déplaça vers la nouvelle ville sur la colline de Derb Sultan en 1922. Entouré par la Régie des Tabacs et le quartier des Habous, avec une superficie d’environ 24.000 m2. Un quartier complet, clos de murs, composé de ruelles labyrinthiques. Il possédait le grand cinéma du quartier appelé « Cinéma Mauritania », le Café de la Porte, le Café du Cinéma, le Café du Hammam, le Café des Chômeurs, le Café des Roseaux, le Café de l’Amina des Cheikhat, le Café du Raïs, Le Café Edmond. Bousbir comportait également des Hammams, des marchands de charbon et de fruits, des coiffeurs pour dames et hommes, six restaurants, des boutiques de vêtements ainsi qu’un bureau de tabac. Chacune des ruelles portait un nom indiquant les origines des prostituées : rue Elfassiya, rue Doukkaliya, rue Lahriziya, etc.

    Les prostituées étaient originaires de plusieurs régions du Maroc principalement, ainsi que d’Algérie et du Maroc espagnol, selon l’enquête ethnographique réalisée par Jean Mathieu et P. – H. Maury, présentée dans le Livre intitulé « Bousbir, la prostitution dans le Maroc colonial », livre édité et présenté par M. Abdelmajid Arrif.

    Ces prostituées venaient travailler à Bousbir pour des raisons qui différaient d’une prostituée à l’autre : fuite d’une maison close, arrestation pour cause de prostitution clandestine, misère, fuite d’un mariage forcé et précoce.

    Le quartier de Bousbir, vivait une vie normale, celle d’un quartier en mouvement. Mais l’administration coloniale avait voulu l’« orientalisme» à tout prix. Les prostituées traditionnelles étaient habillées en caftans de trois pièces au moins, brodés, elles portaient des bijoux, des coiffures et des foulards à l’ancienne, leurs yeux étaient maquillés de khôl, leurs mains décorées de henné.

    Il y avait aussi les modernes, celles qui portaient les vêtements tendance de l’époque : chemise, jupe, robe.

    Les prostituées se pointaient chaque matin après leurs cafés et leurs premières cigarettes devant les portes des chambres closes, dans l’attente de passagers ou de touristes cherchant du plaisir. Il y en a qui dansaient, chantaient, ou même qui hélaient les passants avec des expressions érotiques et sexuelles : « Aji Tchrub Atay …», dixit « Vient boire un thé …» ou « T’ala t’alleq m’aya ? ». Ou bien elles faisaient appel à des jeux et des plaisanteries grossières avec les clients.

    Les clients de Bousbir étaient hétérogènes : les clients européens étaient en général des marins de passage, des touristes venus découvrir le quartier. Français, Marocains juifs ou musulmans, légionnaires et soldats français, chacun de ces clients s’offrait une des prostituées qu’il souhaitait ou que la patronne avait choisi pour lui. Les pratiques sexuelles variaient d’une prostituée à l’autre, selon le désir du client ainsi que la somme qu’il donnait.

    La direction de la Sécurité Publique surveillait régulièrement la santé des prostituées avec des fiches sanitaires dans le dispensaire municipal de surveillance sanitaire et de prophylaxie anti- vénérienne, pour contrôler la santé des prostituées, afin d’éviter la transmission des infections vénériennes. Selon le témoignage de ma grand-mère, qui a vécu dans le quartier de Derb Sultan, non loin du quartier réservé, et qui entendait ces échos, « la patronne des filles (moqaddama) lavait le vagin des prostituées avec de l’eau chaude du sel et de la pierre d’alun (chebbe en algérien et chebba en marocain) pour éviter les chancres ». Selon le même témoignage, les grandes familles de Derb Sultan, issues généralement de la région de la Chaouïa, Settat, Fès et Marrakech apostrophaient les prostituées avec des expressions méprisantes telles que : al-bâghiya, al-qahba. Mais d’autres les appelaient plus joliment bnât l-hwa.

    Les prostituées se tatouaient entre elles à l’aide d’une aiguille et d’indigo (nila). Le tatouage représentait alors, dans la culture marocaine, une véritable arme contre le mauvais œil. Les prostituées traditionnelles portaient des tatouages à l’ancienne : as-siyala (tatouage sur le menton), l-hmimiqa (motif sur le talon d’Achille), l-buja entre les yeux, l-khatem sur les doigts. Les modernes tatouaient des motifs plus contemporains et plus « jeunes », parfois du texte en caractères latins ou des dessins. Par exemple : « Pas de Confiance Pour les Hommes de Tlemcen », « Vive l’amour », « Pas chance au Maroc » (sic), « Vive abbés » (sic), des prénoms masculins : Mustapha, Ahmed. Ou encore des dessins et des motifs quelconques. Ou bien encore des dessins obscènes tels que des dessins de pénis.

    «Ti regardes ……..mais ti touche pas ! »

    Source : Rachid Dechmi Meliani

    Tags : Maroc, prostitution, Bousbir, Casablanca,

  • Maroc : 40 ans avant de retrouver le corps de son fils, victime des années de plomb


    Fatima, 74 ans, a attendu plus de 40 ans avant de récupérer le corps de son petit garçon de 11 ans abattu en pleine rue par des militaires pendant une grève réprimée avec violence.

    Il faut grimper un escalier bien raide dans un petit immeuble de la casbah pour atteindre l’appartement de Fatima Mazioudi. Elle vit seule avec ses souvenirs et une de ses filles. Depuis la minuscule lucarne réservée aux femmes, elle jette un oeil dans la rue… “Ce jour-là, c’était un peu comme aujourd’hui, calme. J’étais à la maison et j’attendais que mon mari rentre du travail. Ahmed a lui aussi regardé par la fenêtre, il a vu que le magasin d’en bas était ouvert alors il est sorti. Je le revois encore, il voulait en profiter pour voir si l’école serait ouverte le lendemain”, se souvient Fatima Mazioudi. Malgré les quarante années qui se sont écoulées, elle n’a rien oublié de ce 23 mars 1965. Le jour, où son petit garçon Ahmed, âgé de 11 ans, n’a pas résisté à la tentation d’aller faire un tour chez le marchand, comme tous les gamins.

    En bas, quelques grévistes continuaient à manifester leur mécontentement contre le gouvernement, contre ces années de plomb où le roi du Maroc, Hassan II, menait le pays d’une main de fer. “Il y avait eu des grèves 2 jours plus tôt et là, c’était plus calme”, poursuit Fatima. “Ils avaient envoyé les tanks dans le quartier… Ce sont les voisins qui m’ont avertie. On m’a dit que mon enfant avait été blessé et que les militaires l’avaient emmené. Il avait reçu des balles et certains m’ont expliqué que l’enfant reviendrait une fois soigné. Des témoins ont dit qu’il avait été touché au ventre. Mais ceux qui l’ont tué ne voulaient laisser aucune trace. Mon mari l’a cherché partout jusqu’à sa mort. Il a contacté le ministère de la Justice, de la Défense. Quarante ans que j’attends qu’il me ramène mon fils”.

    Le 16 juin 2006, après des années de recherches, Fatima Mazioudi reçoit une étrange nouvelle. “C’est le CCDH (Conseil Consultatif des Droits de l’Homme) à qui j’avais fait une demande pour récupérer le corps de mon fils qui m’a téléphoné. Il avait été retrouvé. Mon fils n’a jamais été déclaré mort mais seulement disparu. Et pourtant, il avait été enterré. Je suis même allée sur sa tombe. Depuis je ne dors plus. J’espérais tellement le retouver vivant”.

    Source : Six pieds sur terre

    Tags : Maroc, années de plomb, répressionm Hassan II, Makhzen,


  • Algérie : La Campagne référendaire prend des couleurs

    Le président du mouvement El Islah, Filali Ghouini, a déclaré, pour sa part, que le projet d’amendement de la Constitution «ouvre de nouvelles perspectives pour les compétences nationales, notamment les jeunes, qui aspirent au changement».

    La campagne référendaire pour la révision de la Constitution a atteint sa vitesse de croisière et il arrive désormais que certaines wilayas aient reçu la visite de plusieurs partis et organisations de la société civile. Les animateurs de la campagne, entre chef de partis, responsables d’associations nationales ou encore des responsables dans les institutions de la République, en sont à expliquer dans les détails certains aspects des amendements constitutionnels. D’autres, à l’image du président de l’APN, appellent les représentants du peuple à s’impliquer directement dans la campagne référendaire pour sensibiliser les citoyens sur l’utilité historique d’un vote positif.

    Ainsi, M.Chenine a exhorté les députés à s’investir «dans la campagne référendaire pour sensibiliser les électeurs sur ses objectifs, à savoir l’avènement d’une Algérie nouvelle garantissant les droits et les libertés individuelles et collectives». Le président de l’APN a mis en avant le fait que le projet qui sera soumis au vote des Algériens n’est autre qu’«une passerelle solide vers une nouvelle ère en rupture avec la corruption et la bureaucratie» dans le cadre d’une nouvelle gouvernance soumettant les deniers publics à un strict contrôle.

    Animant un meeting à Mascara, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Baadji Abou El Fadl, a abordé le volet relatif au pouvoir exécutif, estimant que l’adoption du principe du gouvernement issu de la majorité aux élections «rectifie la situation politique précédente qui était anormale». Il a relevé que les amendements soumis au référendum populaire «consacre le principe de l’alternance au pouvoir à travers la limitation des mandats et ferme définitivement la porte au despotisme».

    De son côté, le président du mouvement El Islah, Filali Ghouini, a déclaré, pour sa part, que le projet d’amendement de la Constitution «ouvre de nouvelles perspectives pour les compétences nationales, notamment les jeunes, qui aspirent au changement». Pour M.Ghouini, «le projet d’amendement de la Constitution intervient pour mettre un terme aux anciennes pratiques, notamment l’argent sale, pour laisser place à l’honnêteté et la crédibilité», a fait valoir M. Ghouini.

    Pour ce qui le concerne, le Mouvement de l’Entente nationale (MEN) s’est exprimé par voie de communiqué. Son secrétaire général Ali Boukhezna, y interpelle les Algériens à «contribuer collectivement au succès du référendum sur l’amendement constitutionnel pour jeter les bases de la construction de l’Algérie nouvelle». Cette formation politique a assuré que son positionnement est mu par «son adhésion constante à l’œuvre d’édification nationale et sa conviction que l’étape actuelle exige la mobilisation de l’ensemble des forces politiques et des acteurs de la société qui aspirent à participer à la construction de l’Algérie nouvelle».

    Du côté des organisations socioprofessionnelles, on retiendra la sortie du SG de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui. L’homme qui ne cache pas son enthousiasme pour les amendements a évoqué le Président Tebboune, comme «le garant de l’unité nationale et de l’avenir du pays et ouvre la voie à une participation effective du peuple à l’édification de l’Algérie nouvelle».

    Du côté de la société civile, les participants à une conférence de sensibilisation dans le cadre de la campagne référendaire à Adrar, ont mis en évidence qu’au 1er novembre, les Algériens auront à voter pour «un document important», dont l’un des point forts est «le renforcement du rôle de la société civile, la promotion de l’action participative et le respect des droits et libertés.»

    Une posture prise par la très connue association d’alphabétisation «Iqra», dont le président de la wilaya d’Adrar, Hamdaoui Hacène, a salué, lui, «la mise en place par les pouvoirs publics de différentes instances consultatives pour la consécration du rôle de la société civile et sa participation à la gestion des affaires publiques, à l’instar de l’Observatoire national de la société civile, en plus des articles prévus dans le projet de la Constitution accordant une protection réglementaire aux associations».

    Nadera Belkacemi

    Ouest Tribune, 15 oct 2020

    Tags : Algérie, référendum, Constitution, campagne,

  • Le bac, les Algériens et la Covid-19

    Des centaines de milliers d’Algériens, entre lycéens et candidats libres, sont fixés sur leur sort. Plus de la moitié voient les portes de l’université s’ouvrir devant eux. Les autres devront prendre leur mal en patience. Il y en aura, parmi ces derniers, qui retenteront leur chance l’année prochaine, alors que d’autres s’orienteront vers la formation professionnelle. En tout état de cause, cette année scolaire qui se termine sur une note plutôt positive, comparativement à bien d’autre pays, reste très spéciale. Elle l’est, en raison de la situation sanitaire exceptionnelle, mais également en raison de la note plancher, fixé à 9/20. Ce bac restera dans les annales de l’Education nationale, comme celui de la Covid-19.

    On retiendra, malgré tout que la reine des épreuves, celles du baccalauréat, est bel et bien passée et sera marquée comme une réussite sur le tableau d’un gouvernement qui a su réussir un défi, dans un contexte épidémique problématique. Il suffit de rappeler que la France, pays de naissance du baccalauréat, a préféré s’en passer, pour mesurer l’importance du défi relevé par l’Algérie et les Algériens. Cette institution que tout le monde respecte et veut garder, en ce sens qu’elle constitue une étape cruciale dans la vie de chaque jeune homme et jeune fille, ainsi que pour leur famille, a résisté à l’épreuve de la Covid-19. Bravo donc à tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette entreprise qui ne semblait pas si évidente que cela en mars dernier.

    Ce succès permet aux Algériens de continuer à croire à l’utilité de l’effort individuel des jeunes et à l’extrême importance de la recherche du savoir, comme moyen privilégié d’ascension sociale. Même si l’actualité a tendance à nous faire croire que la course à l’argent facile est en train de devenir un sport national, il n’en reste pas moins qu’à l’occasion d’un examen, comme celui du baccalauréat, on se rend compte que la société tient toujours au savoir.

    Ce qu’en reteindront les candidats, c’est la fin d’une angoisse de l’attente des résultats. Ils retiendront également, comme l’une des spécificités de leur bac, l’absence de vacances dignes de ce nom. Ils partiront dès aujourd’hui à la course aux inscriptions universitaires pour ceux qui ont réussi l’examen. En attendant, on aura constaté que la cuvée 2019/2020 n’a pas dérogé à la tradition. L’année prochaine sera peut être différente, mais l’institution du Bac restera toujours très respectée par la société. Et c’est cela l’essentiel.

    Par Nabil. G.

    Ouest Tribune, 15 oct 2020

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