Année : 2020

  • Carlos Ghosn disposait d’un double de son passeport français

    TOKYO (Reuters) – Les autorités japonaises permettaient à Carlos Ghosn de disposer d’un double de son passeport français dans un boîtier verrouillé alors qu’il était placé en résidence surveillée, rapporte jeudi la chaîne de télévision publique NHK, apportant un éclairage sur la manière dont l’ex-patron star a réussi à quitter le Japon.

    Les procureurs menaient jeudi une perquisition au domicile de Carlos Ghosn à Tokyo, a indiqué par ailleurs NHK, trois jours après que le patron déchu de Nissan et Renault est parvenu à s’enfuir au Liban alors qu’il était assigné à résidence dans l’attente de son procès en 2020.

    Deux membres de l’entourage de Carlos Ghosn ont dit mercredi à Reuters que l’ancien patron star de l’alliance Renault-Nissan avait été aidé dans sa fuite par une société privée.

    Dans un bref communiqué rendu public mardi, Carlos Ghosn a justifié sa fuite par le traitement qui lui était réservé et a dénoncé une justice japonaise “partiale”.

    Les autorités japonaises n’ont pas officiellement commenté jusqu’à présent la fuite de l’ancien président de Nissan, qu’elles accusent de malversations financières lorsqu’il était à la tête du constructeur japonais. Carlos Ghosn clame son innocence et dénonce un complot visant à l’évincer de Nissan.

    Des représentants à Beyrouth ont fait savoir que Carlos Ghosn, qui possède les nationalités française, libanaise et brésilienne, était entré légalement au Liban muni d’un passeport français.

    Cependant l’un des avocats japonais de l’homme d’affaires a déclaré qu’ils disposaient des trois passeports (français, libanais et brésilien) de leur client, conformément aux termes de son placement en résidence surveillée à Tokyo en avril dernier.

    Il apparaît toutefois que Carlos Ghosn s’était vu délivrer un passeport français de rechange, a rapporté NHK en citant des sources non identifiées, et qu’il en disposait dans les mois qui ont précédé sa fuite.

    D’après la télévision publique japonaise, citant ces sources, l’ancien patron de Nissan était “tenu” d’être muni d’un passeport depuis mai dernier, sans donner plus de détails.

    Au Japon, les ressortissants étrangers doivent se déplacer en permanence munis de leur passeport ou d’une pièce d’identité délivrée par un gouvernement.

    Les avocats de Carlos Ghosn conservaient la clé permettant d’ouvrir le boîtier dans lequel se trouvait le double du passeport français de leur client, a déclaré NHK.

    Aucun commentaire n’a pu être obtenu dans l’immédiat auprès du cabinet de l’avocat de Carlos Ghosn.

    Reuters, 2 jan 2020

    Tags : Carlos Ghosn, renault, Japon, Liban, Turquie, France, évasion,

  • Tunisie : L’ambassadeur de France fait la promotion du tourisme

    Lorsque S.E. l’ambassadeur de France fait la promotion du Tourisme tunisien auprès des siens un 1er Janvier 2020

    Par Anouar Chennoufi

    Alors que la plupart des gens étaient encore au lit après avoir veillé pour fêter le Nouvel an 2020, S. E. l’Ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor, qui a également célébré la fin de l’année 2019 entouré des siens, a choisi d’aller sur le site touristique des célèbres ruines de Dougga, dans le gouvernorat de Béja, à moins de 6 km de la délégation de Téboursouk.

    Soit un Premier Janvier 2020 à Dougga, surtout entouré de certains membres de sa famille, dont en particulier le grand journaliste Patrick Poivre d’Arvor (plus connu sous PPDA), frère aîné du diplomate français.

    A travers ce geste, Oliver Poivre d’Arvor a tenue à dire à tous leurs amis restés en France pour les fêtes « à quel point la Tunisie est belle à toutes les saisons », en vue d’encourager ses compatriotes à visiter l’intérieur du pays et découvrir cet exceptionnel site archéologique classé au patrimoine mondial de l’humanité.

    Monsieur l’Ambassadeur de France en Tunisie a écrit, dans son statut publié sur sa page Facebook, qu’il entendait par là atteindre le MILLION de touristes français « que nous nous sommes fixés comme objectif avec René Trabelsi, le ministre tunisien du Tourisme et de l’Artisanat pour l’année 2020. »

    BRAVO (et Bonne année à votre excellence)

    Tunivisions.net, 2 jan 2020

    Tags : Tunisie, ambassadeur de la France, Olivier Poivre d’Arvor, tourisme,

  • Mauritanie : Aziz, de la Perte à la Perdition

    La récente sortie médiatique de l’ancien président de la république Mohamed Ould Abdel Aziz nous a offert le spectacle pathétique d’un narcissique mégalomane empêtré dans ses propres contradictions et en proie à une indéfinissable propension à l’autodestruction. Et la malédiction l’a poussé à révéler « on air » son propre naufrage. Pour quelqu’un qui proclamait à l’envi « ne pas être fait pour perdre », le voilà qui revient nous annoncer sa perdition.

    Nous saisissons cette occasion pour rappeler que l’arrivée au pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz a été marquée par la consécration utopique ; et la confiance inébranlable de l’imaginaire se nourrissait d’intérêts concrets. Depuis, Aziz et utopie ont été des termes corrélés, voire synonymes. Et l’aventure mauritanienne de l’utopie en a été d’autant plus accidentée. Mais bientôt, nous avions découvert que l’utopie n’a pas tenu ses promesses et que son insertion dans son programme l’a arraché à ses références conceptuelles. En outre, il ne nous avait pas fallu longtemps pour établir une distinction raisonnable entre la possibilité de l’utopie et l’impossibilité des chimères. Quoique les plus pessimistes parmi nous n’ont même jamais cru au tracé de cette ligne de démarcation.

    A ses ambitions utopiques se sont attachées des considérations économiques, sociales et politiques. L’utopie a été le moteur de l’histoire de ces dernières années dans la mesure où elle a dégagé des horizons inattendus ou tout simplement un sentiment diffus et paralysant qui s’est contenté d’alimenter notre complaisance vis-à-vis de nous-mêmes. Aujourd’hui, nous payons péniblement le prix exorbitant de notre confiance en l’avenir et les perspectives se sont croisées.

    Avec Aziz, nous avions si bien gonflé notre ego et suralimenté notre imaginaire social que nous nous sommes ensuite croisés les bras : nous étions si convaincus d’être un pays du futur que nous avons oublié d’être un pays du présent. L’incontournable mauvaise conscience ne s’est pas refusé à être le masque illustré de l’utopie.

    Je conçois que pour certains l’utopie est un mode de programmation gouvernementale efficace ; mais quand le pouvoir de Aziz nous a fait ingurgiter ce concept compact qui promettait d’être totalisant, il s’était vite révélé totalitaire. Et dans l’effritement de cette totalité, l’utopie a laissé se déséquilibrer notre futur. Mais à ce moment-là, la multitude ne savait pas que la fragilité de l’utopie réside dans la supposition d’une préséance du futur sur le présent.

    Au cours de la décennie écoulée, le pays a connu toutes les contradictions possibles en matière de Politique, Economie et Société. Cette période célébrée en tant qu’ère de la démocratie et des libertés a été celle durant laquelle se sont cristallisés les ressentiments identitaires, s’est développé le clientélisme politico-affairiste sur fond de népotisme et de néo-tribalisme, le tout accompagné d’une dissolution des mœurs sans précédent dans notre histoire.

    L’apologie du médiocre et de l’incompétence étalée au grand jour se convertissait en une course effrénée et frénétique pour l’enrichissement illicite, le détournement sans vergogne des deniers publics et le gaspillage des ressources naturelles.

    Par ailleurs, il est ahurissant de voir comment le pouvoir en place réagissait face aux problèmes sociaux qui surgissaient ça et là et qui – phénomène extraordinaire – gagnaient exponentiellement en amplitude tant par la réaction ou l’inaction du gouvernement que par leur propre effet boule de neige. A chaque évènement de ce type, le pouvoir y voyait la « main » de l’opposition. Soit. Mais cela ne soustrayait rien au bien-fondé ou à la légitimité de la cause revendiquée. En tout état de cause, une telle réaction obsidionale avait – à tout le moins – le propre d’occulter les réalités profondes qui sous-tendaient de telles revendications ou de tels évènements pour n’en retenir que le superflu.

    Sans acrimonie cependant, je vous invite à admettre que la crise systémique que connait aujourd’hui la Mauritanie n’est guère le fait exclusif de l’avènement du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz ni de sa gestion du pays – fut-elle erratique et empreinte d’improvisation – mais elle est le résultat de l’échec de toutes les politiques de développement initiées et conduites par tous les pouvoirs qui se sont succédés à la tête de notre pays depuis son accession à l’indépendance. Et le pouvoir de Aziz n’en était que l’avatar. Il n’était qu’à entendre le discours aporétique que son pouvoir nous a servi avec un flegme et une assurance tels que cela dissimulait mal l’entropie qui caractérisait le système et dont la panacée autosuggérée n’était rien moins qu’une procrastination devenue chez nous une seconde nature.

    Il n’est jamais trop tard de cesser les discours de célébration et de commencer à révéler les effets pervers de l’utopie. Ainsi, l’une des tâches urgentes est de restaurer le futur ; notre futur à la confiscation duquel nous avons assisté à travers l’expansion fulgurante de la précarité en plus de l’état de tension sociale redevenu extrêmement prégnant. Sans trop s’encombrer l’esprit de préjugés et a fortiori de fantasmes, l’opportunité nous est encore offerte de redresser la barre et de changer de cap avec sérénité, apaisement et surtout clairvoyance.

    L’avènement d’une Mauritanie unie, réconciliée et prospère ne se réalisera qu’en rompant définitivement avec cette façon de gouverner héritée des temps anciens.

    Pour ce faire, il nous faudra une nouvelle manière de penser, de voir et d’agir. C’est si vague, si vaste que c’en est tout un programme.

    Hassana Mbeirick

    Source

    Tags : Mauritanie, Mohamed Ould Abdelaziz, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, UPR,

  • Evasion de Carlos Ghosn : Sept gardes à vue à Istanbul

    Turquie: Sept gardes à vue à Istanbul dans l’affaire de l’évasion de Carlos Ghosn

    AA – Istanbul

    La police turque a interpellé, à Istanbul, sept personnes suspectées d’avoir aidé Carlos Ghosn, ancien patron de Renault-Nissan, à fuir au Liban.

    Ghosn était en détention provisoire à domicile au Japon, où il est sujet à plusieurs affaires de corruptions liées à la période où il dirigeait le groupe Renault-Nissan.

    Le 30 décembre 2019, il s’est échappé de son domicile à Osaka et est arrivé à l’aéroport Ataturk d’Istanbul de manière illégale, avant de rejoindre le Liban, pays dont il est originaire.

    Suite à cela, la police turque a ouvert une enquête.

    Ainsi, 7 personnes, dont 4 pilotes de la compagnie aérienne privée qui a transporté Ghosn, 2 membres du personnel au sol et le directeur d’une société privée de transport de marchandises, ont été placées en garde à vue. (Anadolou)

    Tags : Carlos Ghosn, Japon, évasion, Renault-Nissan, Liban, Turquie, Istanboul,

  • Belgique : La princesse Lalla Salma du Maroc dans la DH de ce jeudi !

    La dh.be consacre son édition de ce jeudi une page à la princesse marocaine Lalla Salma.

    Sous le titre de « Où est passée la Princesse, les Belgo-Marocains s’inquiètent », le journal belge revient sur la disparition de celle que fut jusqu’à décembre 2017 la première dame du Maroc.

    Dans le but d’éclairer ses lecteurs, La DH publie une interview avec le journaliste bruxellois d’origine marocaine Khalil Zeguendi, rédacteur en chef du magazine Le Maroxellois.

    Selon M. Zeguendi, les marocains sont réellement inquiets sur le sort de la princesse Lalla Salma qui « occupait l’avant-scène médiatique. « On la voyait constamment aux côtés du Roi lorsqu’ils recevaient les têtes couronnées et les Chefs d’État, précise-t-il. Depuis deux ans, plus aucune photo ou aucun enregistrement ne la montre, si ce n’est des montages avec des photos d’archives. Lalla Salma est devenue un fantôme ».

    On y reviendra sur cette intéressante interview qui relance le sujet de la disparition de la désormais Salma Bennani, de son nom de jeune fille.

    Tags : Maroc, Lalla Salma, Mohammed VI, têtes couronnées, couples royaux, divorce, disparition, Salma Bennani, Khalil Zeguendi,

  • l’UE est le principal donateur pour l’activité du PAM en appui aux réfugiés sahraouis en Algérie

    L’Union européenne aide le PAM à lutter contre la malnutrition chez les réfugiés Sahraouis

    ALGER – Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies a salué une contribution de 1,3 million d’euros (1,4 million de dollars) de l’Union européenne (UE) pour traiter et prévenir la malnutrition chez les enfants et les femmes réfugiés sahraouis dans les cinq camps situés près de Tindouf en Algérie.

    Le soutien de l’UE aux activités de nutrition du PAM intervient à un moment clé. La dernière enquête nutritionnelle, menée cette année conjointement par le PAM et le HCR, a révélé que les taux de malnutrition aiguë globale (MAG) chez les enfants sahraouis réfugiés de moins de cinq ans ont atteint 7,6% en 2019 contre 4,7% en 2016. L’enquête a également révélé que la moitié des enfants de moins de cinq ans et des femmes âgées de 15 à 49 ans souffrent d’anémie.

    « La tendance à la malnutrition croissante dans les camps de réfugiés sahraouis est inquiétante car elle peut entraîner davantage de décès et de maladies », a déclaré Patrick Barbier, chef du bureau de la protection civile et de l’aide humanitaire en Algérie. « Avec cette nouvelle subvention au PAM, l’UE veut s’assurer que les enfants et les mères réfugiés sont aidés et évitent des souffrances inutiles. Les familles de réfugiés sahraouis peuvent continuer à compter sur l’UE pour un soutien humanitaire vital. »

    Les fonds permettront au PAM de fournir aux enfants et aux femmes des produits nutritionnels spéciaux pour traiter et prévenir la malnutrition pour les 18 prochains mois. Ils permettront aussi de promouvoir les habitudes alimentaires saines, à travers une sensibilisation accrue à la nutrition et à des activités d’éducation.

    « Le PAM est reconnaissant de la généreuse contribution de la Commission européenne à nos programmes de nutrition, qui ont été chroniquement sous-financés dans le passé », a déclaré le représentant du PAM et directeur pays en Algérie, Imed Khanfir. « Le PAM a besoin d’un financement régulier et prévisible pour traiter et prévenir la malnutrition dans les camps de réfugiés à Tindouf. »

    Cette contribution s’ajoute à une contribution de 4 millions d’euros (4,6 millions de dollars) cette année pour couvrir les besoins alimentaires de base de milliers de familles de réfugiés sahraouis. l’Union européenne est le principal donateur pour l’activité du PAM en appui aux réfugiés sahraouis en Algérie, couvrant 30 pour-cent des fonds requis en 2019 pour cette opération.

    Les réfugiés sahraouis vivent depuis 40 ans dans des conditions difficiles dans le désert du Sahara, dans le sud-ouest de l’Algérie. Hébergées dans cinq camps de réfugiés près de la ville algérienne de Tindouf, les familles de réfugiés dépendent principalement de l’assistance du PAM pour leurs besoins alimentaires. Les possibilités d’emploi et de subsistance sont limitées.

    La Commission européenne est le plus grand donateur des activités du PAM en faveur des réfugiés sahraouis en Algérie. En 2019, ECHO a couvert 30% des besoins de financement du PAM pour cette opération.

    Le PAM soutient les réfugiés du Sahara occidental en Algérie depuis 1986. Les opérations du PAM en Algérie sont menées et surveillées en collaboration avec des organisations nationales et internationales pour garantir que l’aide alimentaire parvienne aux personnes auxquelles elle est destinée.

    Source

    Tags : Sahara Occidental, PAM, UE, aide humanitaire, réfugiés sahraouis,

  • Des missiles US au Maroc, pourquoi?

    Les Forces royales air (FAR) et l’usine américaine Raytheon de Tucson ont signé un contrat pour la production d’un lot de missiles air-air.

    Il s’agit d’un « contrat incitatif (ferme) à prix fixe non concurrentiel de 768 283 907 dollars, pour le lot de production de missiles air-air avancés à moyenne portée (AMRAAM) », explique le département américain de la défense.

    Ce contrat prévoit aussi de fournir aux FAR des missiles d’entraînement, un système de télémétrie AMRAAM, des pièces de rechange et tout autre matériel de support technique de production. Les travaux seront exécutés à Tucson dans l’Arizona, avec une date d’achèvement prévue le 28 février 2023, informe-t-on.

    Surnommé Slammer par les pilotes américains, AIM-120 AMRAAM est un missile air-air de moyenne portée (de 75 à 160 km selon la version du missile), muni d’un système de guidage à radar actif.

    Le Maroc envisage également se renforcer militairement par l’acquisition de nouveaux navires de guerre, rapporte Al Ahdath Al Maghribia qui cite des médias espagnols dans son édition de ce mardi 31 décembre. Ces deux navires de guerre seront vendus au Maroc par son voisin du Nord, avec lequel les transactions militaires sont rompues depuis trois décennies.

    Ce lot de deux navires de guerre devrait coûter au royaume 260 millions d’euros. Il s’agit, selon les sources du quotidien, de deux patrouilleurs de grande classe fabriqués par une compagnie appartenant à l’Espagne (Navantia).

    Ces deux navires patrouilleurs constituent la seule commande du Maroc auprès de l’Espagne depuis trente ans. Car, poursuit le quotidien qui cite des sources médiatiques espagnoles, le Maroc a mis, depuis les années quatre-vingt, le cap sur le partenariat français pour acquérir ce dont il a besoin en matière d’armement maritime.

    PressTV, 31 déc 2019

    Tags : Maroc, armement, missiles, FAR, armée,

  • Maroc : Le Makhzen se plie à la pression nationale et internationale

    Selon le site Barlamane.com, des hautes autorités seraient en colère contre le président du parquet suite à sa décision d’arrêter le journaliste Omar Radi en raison d’un commentaire sur les réseaux sociaux.

    Commentant cette nouvelle, Fouad Abdelmoumni, ancien secrétaire général de Transparency Maroc, a indiqué que cette annonce est est le fruit de la pression nationale et internationale. « Après le dédit auquel la pression nationale et internationale ont contraint l’Etat dans la poursuite de Omar Radi après Hajar, Barlamane.com, organe officieux des services, annonce que c’est le chef du parquet qui serait sur la sellette pour servir de fusible », a-t-il indiqué.

    « L’escalade répressive hors normes que le Maroc a connue depuis quelques années, et son accélération forcenée en ce mois de décembre, ont eu plusieurs bras : la police qui établit les accusations, le parquet qui plaide, la justice qui sanctionne, la presse qui légitime, le gouvernement et le parlement qui regardent ailleurs, et au dessus de tous, le palais qui « veille à l’orientation stratégique du pays et de ses institutions », a-t-il ajouté.

    Pour Abdelmoumni, « que le système fasse marche arrière lorsque la société se mobilise fortement est bon à prendre. Qu’il reconnaisse les abus est nécessaire. Qu’il sacrifie quelques répressifs zélés serait un pas dans la bonne direction ».

    « Mais, souligne-t-il, la direction n’est pas un bouc émissaire qu’on jette en pâture ; c’est l’abandon du tout répressif, c’est la reconnaissance de la pleine liberté d’expression, c’est l’annulation de toutes les sacralités et lignes rouges, c’est considérer qu’aucune expression ne peut mener à la prison à moins d’être un appel direct à la violence, et c’est faire le ménage de l’ensemble des fonctions liées à la justice et à la protection de l’ordre. Vaste programme… ».

    Tags : Maroc, Omar Radi, Fouad Abdelmoumni, presse, journalistes, répression, parquet,

  • Le projet turc en Libye

    Parce qu’elle a réussi à occuper une partie de la Syrie, sous prétexte d’en faire une zone tampon entre elle et les Forces démocratiques syriennes, la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, croit rééditer le même exploit en Libye. A-t-elle des chances d’y parvenir ? Oui, si les pays de la région, en particulier l’Egypte, l’Algérie et la Tunisie la laissent faire, comme elles avaient laissé le couple franco-britannique détruire l’Etat libyen, il est vrai dans un contexte différent de celui d’aujourd’hui.

    Elle n’en a en revanche aucun si les pays du Sahel et ceux du Maghreb s’entendent pour l’empêcher de poser pied en Libye. Ce dont le président turc est venu s’assurer dernièrement auprès des dirigeants tunisiens, ce n’est pas tant de leur disposition à s’inscrire dans son projet d’occupation de Tripoli que de leur neutralité dans le cas où il passe à l’action.

    Si au lieu de Kaïs Saïed, son interlocuteur avait été Rached Ghannouchi, maintenant non seulement le président d’Ennahda, le principal parti tunisien, mais le président de l’Assemblée, il serait probablement reparti avec l’assurance qu’il était venu chercher.

    En vertu de la Constitution tunisienne, la politique extérieure et les questions de sécurité ne relèvent pas du gouvernement, qui en l’occurrence n’est pas encore formé, mais du président de la République. Cela n’a pas empêché Erdogan de prêter ensuite à ses hôtes ces mêmes propos qu’il avait conçu l’espoir d’entendre d’eux, comme si en Tunisie il était un peu en territoire conquis.

    La mise au point de la présidence tunisienne n’a pas dû néanmoins lui déplaire beaucoup, puisqu’elle revenait à réaffirmer la politique de neutralité observée par Tunis dans les affaires libyennes, en dépit donc du développement que compte leur donner la Turquie.

    Erdogan n’aurait pas fait le déplacement s’il était certain que les Tunisiens prendraient mal qu’il soit seulement venu chercher de la compréhension auprès d’eux relativement à son projet d’occupation de la Libye.

    On ne peut même pas exclure qu’il en ait profité pour les sonder sur le sentiment des Algériens sur le même sujet, espérant sans doute qu’Alger soit dans les mêmes dispositions que Tunis. Maintenant, il se peut qu’à leur tour les Tunisiens n’aient discuté avec lui de la Libye, pour eux carrément un sujet de politique interne, que pour mieux prendre connaissance des intentions qu’il nourrit à cet égard. Il est venu prendre leur pouls, et ce seraient eux qui aient pris le sien. Il n’en reste pas moins qu’il ne pouvait se permettre une démarche de reconnaissance de ce genre qu’à Tunis, où il compte des amis.

    La Tunisie est le seul pays arabe où des islamistes sont en train de former un gouvernement. Le seul donc qui puisse être tenté de ne pas condamner sa deuxième occupation d’un pays arabe, après celle de la Syrie.

    S’il était certain de trouver un accueil comparable à Alger, nul doute qu’il y aurait fait un saut par la même occasion. Le seul fait qu’il n’ait pas eu une idée pareille prouve qu’Alger est hostile à son ambition libyenne. Ce projet est le même que celui qui a été mis en œuvre en Syrie, au bout de plusieurs années d’approche et d’intrigues.

    En Libye, son corps expéditionnaire se trouvera pris entre deux armées qui n’accepteront jamais sa présence à leurs frontières.

    En Syrie même d’ailleurs les jours de sa présence militaire sont comptés. Dans le pire des cas, elle ne durera que le temps que le demi-millier de soldats américains restera autour des puits de pétrole de Deïr-ezzour. C’est en vain qu’Erdogan veut ressusciter l’empire ottoman.

    Le jour d’Algérie, 31 déc 2019

  • Sahara occidental : Retour au blocage après l’espoir de règlement du conflit

    Après une intense médiation qui a ravivé l’espoir de paix au Sahara occidental, le processus de règlement onusien s’est heurté, en 2019, au blocage depuis le départ de Horst Kohler, Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unis, dont le poste est toujours vacant.

    M. Kohler, ancien président allemand, a décidé en mai dernier de se retirer de son rôle d’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental après 20 mois de médiation qui l’ont vu insuffler une nouvelle dynamique au processus de règlement du conflit au Sahara occidental.

    Sa démission a répondu à un souci de santé mais le double jeu du Maroc a certainement renforcé sa conviction de renoncer à sa mission de médiation. Avec son départ, le conflit au Sahara occidental aura consommé quatre médiateurs après les deux américains, James Baker et Christopher Ross et le hollandais, Peter Van Walssun.

    Politicien avisé, l’ancien émissaire a reconnu à l’issue d’une deuxième table ronde tenue en mars à Genève (Suisse) que la tâche n’était pas facile et qu’il ne fallait pas «s’attendre à un résultat rapide car les positions divergeaient toujours fondamentalement».

    Campant sur sa position de blocage, le Maroc ne s’est pas montré coopératif rejetant les mesures de confiance sur lesquelles a insisté l’émissaire onusien en particulier celles portant sur «le déminage et la reprise des visites entre familles sahraouies».

    Pour le Front Polisario, l’inflexibilité manifestée par l’occupant marocain lors de ces discussions fait «voler en éclats toute chance de restaurer la confiance et de faire avancer les questions essentielles».

    La déception était à la hauteur de l’espoir du peuple sahraoui qui a cru que l’autodétermination était enfin à sa portée après 28 ans de promesses non tenues.

    Le double échec de l’ONU et du Conseil de sécurité

    Alors que l’absence d’un Envoyé personnel a paralysé le processus de paix, l’Onu a été invitée plusieurs fois à préserver l’élan de Genève en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination, seul moyen de parvenir à une solution pacifique et durable dans la dernière colonie en Afrique.

    Il va sans dire que le retard pris dans la désignation d’un nouvel émissaire pour le Sahara occidental a été exacerbé par les conditions préalables imposés par le Maroc.

    Dans les faits, l’ONU tout comme son organe suprême, le Conseil de sécurité, ont manqué en 2019 l’occasion d’éviter le blocage du processus politique et permettre à la Mission de l’ONU pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) d’accomplir la mission pour laquelle elle a été créée. En octobre, un Conseil de sécurité divisé a adopté une résolution déséquilibrée qui a porté un sérieux coup à l’élan politique qu’il a entretenu pendant 18 mois.

    Le texte prorogeant le mandat de la Minurso d’une année a rompu avec la pratique en vigueur depuis plus de deux ans, en vertu de laquelle le mandat de la Minurso était reconduit sur une base semestrielle.

    La résolution présentée par les EtatsUnis, mais marquée surtout par l’empreinte de la France, a été critiquée par plusieurs membres du Conseil de sécurité pour «son libellé favorable au Maroc».

    L’Afrique du Sud, la Russie et la Chine ont déploré des tentatives d’estomper des paramètres de règlement du conflit convenus dans les résolutions précédentes du Conseil de sécurité.

    La référence aux notions de «réalisme» et «compromis» dans ladite résolution était une tentative de saper certains principes, dont le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, qui pourtant a été consacré par l’Assemblée générale et les résolutions pertinentes du Conseil sécurité.

    Face au blocage, la poursuite de la lutte

    En septembre, le SG de l’ONU, Antonio Guterres, a levé toute équivoque sur la nature du conflit au Sahara occidental, réaffirmant dans un rapport soumis à l’Assemblée générale que les organes de l’ONU traitent ce dossier comme une question de décolonisation.

    En parallèle, le Front Polisario qui continue d’appeler de ses voeux à sortir de cette impasse, a affirmé qu’il «ne sera jamais acteur d’un processus ne respectant pas le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination».

    L’affirmation a été réitérée par son secrétaire général, Brahim Ghali, également président de la République arabe sahraouie (Rasd), à l’issue du 15ême Congrès du Front Polisario, tenu dans les territoires sahraouis libérés de Tifariti du 19 au 25 décembre.

    Le Congrès a été l’occasion de rappeler la poursuite de la lutte du peuple sahraoui et l’apport décisif que pourrait apporter l’Union africaine (UA) à la libération des territoires occupés.

    Simultanément, la forte présence des délégations étrangères à ce congrès a reflété l’élan de solidarité internationale à la cause sahraouie, exprimé auparavant à l’occasion de la 44ème conférence européenne de soutien au peuple sahraoui (Eucoco), qui s’est tenue en novembre à VictoriaGastiez en Espagne, avec l’ambition de contribuer à l’effort de progresser vers une solution pacifique, et constituer «un jalon dans le processus de paix».

    Dans le même sillage, l’année 2019, a été marquée par une mobilisation accrue des ONG et des défenseurs des droits de l’homme à travers le monde pour empêcher le pillage des ressources naturelles au Sahara occidental qui, par ailleurs, se poursuit sans le consentement de son peuple, propriétaire légitime du territoire.

    Les Débats, 31 déc 2019

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, Horst Koehler, envoyé spécial, Conseil de Sécurité,