Année : 2020

  • Quand le Maroc découvre que le Sénégal ne reconnaît pas sa prétendue souveraineté sur le Sahara Occidental

    13 nov 09

    Note d’alerte

    Compte-rendu de la réunion du conseil des ministres sénégalais

    Le conseil des ministres sénégalais s’est réuni le 12 novembre sous la présidence de Mr Abdullay Wade. Dans le compte-rendu publié sur le site officiel du gouvernement, on peut lire le paragraphe suivant :

    « Madame le Ministre de l’Agriculture a informé le Conseil qu’une sévère résurgence du criquet pèlerin s’est développée dans l’ouest de la Mauritanie, à partir d’une reproduction qui a eu lieu durant l’été. Elle a rassuré le Conseil en affirmant que pour le moment, il n y a pas de menaces pour les pays limitrophes, sauf pour le sud du Maroc et le Sahara occidental où des ailés, venant des zones infestées pourraient disparaître. »

    Observation et alerte

    • On peut relever l’utilisation, dans un cadre officiel sénégalais, de l’appellation « Sahara occidental ».

    • A travers l’utilisation de l’expression « le sud du Maroc et le Sahara occidental », le gouvernement sénégalais donne au « Sahara occidental » les caractéristiques d’un pays souverain en le mettant à un même niveau que le Maroc.

    Note d’alerte

    13 nov 09

    Compte-rendu de la réunion du conseil des ministres sénégalais

    Le conseil des ministres sénégalais s’est réuni le 12 novembre sous la présidence de Mr Abdullay Wade. Dans le compte-rendu publié sur le site officiel du gouvernement, on peut lire le paragraphe suivant :
    « Madame le Ministre de l’Agriculture a informé le Conseil qu’une sévère résurgence du criquet pèlerin s’est développée dans l’ouest de la Mauritanie, à partir d’une reproduction qui a eu lieu durant l’été. Elle a rassuré le Conseil en affirmant que pour le moment, il n y a pas de menaces pour les pays limitrophes, sauf pour le sud du Maroc et le Sahara occidental où des ailés, venant des zones infestées pourraient disparaître. »

    Observation et alerte

    • On peut relever l’utilisation, dans un cadre officiel sénégalais, de l’appellation « Sahara occidental ».

    • A travers l’utilisation de l’expression « le sud du Maroc et le Sahara occidental », le gouvernement sénégalais donne au « Sahara occidental » les caractéristiques d’un pays souverain en le mettant à un même niveau que le Maroc.

    Tags : Marocleaks, Maroc, Sénégal, Sahara Occidental,

  • La RDC et l’Angola veulent exploiter conjointement le pétrole de l’Atlantique

    – Situé au large de leurs côtes.

    AA / Kinshasa/ Pascal Mulegwa

    Le président angolais João Lourenço et son homologue de la République démocratique du Congo (RDC) Felix Tshisekedi ont exprimé leur intention d’exploiter conjointement les ressources pétrolières situées dans la zone d’intérêt commun (ZIC), au large des côtes des deux pays dans l’océan atlantique.

    Les deux présidents se sont rencontrés dimanche à Benguela, une des plus importantes villes angolaises.

    Ils ont convenus « que les équipes techniques des deux pays se réuniraient, dès que possible, pour établir le calendrier d’action nécessaire à la mise en œuvre du projet conjoint », indique un communiqué de la Maison civile du président Lourenço, rendu public après la rencontre.

    L’Angola exploite seul les gisements partagés par les deux pays.

    Début 2015, la société angolaise du pétrole (Sonangol) et la société congolaise des hydrocarbures avaient conclu une série d’accords sur l’exploitation de cette zone d’intérêt commun.

    La partie congolaise n’a jamais révélé quoi que ce soit sur cet accord qui devrait notamment définir la part de la production qui revient à la RDC.

    Le président congolais affirmait, en septembre dernier, avoir « besoin des millions de dollars de ce pétrole » pour le financement de l’enseignement primaire, devenu gratuit en RDC.

    « Il esquive un peu », avait déclaré Tshisekedi à deux médias français en marge de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre dernier, à propos de son homologue angolais.

    La RDC revendique – depuis juin 2003 – un pan de la production des blocs angolais en eaux profondes.

    Le 11 mai 2009, le Congo – Kinshasa avait déposé une requête auprès de l’ONU pour obtenir la délimitation de ses frontières maritimes.

    Quelques semaines plus tard, la ZIC avait été créée, en application du traité de Montevideo sur le droit de la mer.

    La ZIC avait décidé d’étendre de 200 miles marins l’étendue du plateau continental de sa côte atlantique, entre l’Angola et sa province de Cabinda.

    Anadolou

    Tags : RDC, Congo, Angola, pétrole, Cabinda,

  • Algérie : Feuille de route

    Le premier Conseil des ministres présidé par Abdelmadjid Tebboune a annoncé les grandes lignes et le plan d’actions futures de l’Exécutif. Une feuille de route pour une démarche attendue. Il est plus que jamais temps de s’engager dans une politique novatrice et d’innovation. Les nouveaux ministères spécifiques mis en place augurent de l’intérêt donné aux secteurs d’avenir. Reste la traduction de la bonne intention en actions concrètes.

    La question économique est bien évidemment au cœur de l’action du gouvernement. Il ne saurait y avoir de développement sans une économie solide et diversifiée. On ne le répétera jamais assez, l’Algérie aux potentialités mal exploitées. Il n’y a point de pays sous-développés mais des pays sous-gérés, a-t-on l’habitude de dire.

    Le gouvernement, qui intervient dans une conjoncture difficile, que certains qualifient de périlleuse, sera vite comptable devant l’opinion. L’Algérie ne saurait entamer une nouvelle ère sans un véritable changement dans la manière de gouverner. Le pays ne saurait désormais être gouverné avec les mêmes méthodes éculées, dont les résultats ne sont plus à rappeler.

    Indubitablement, l’avenir est à construire. A commencer par de nouvelles règles du jeu politique. Et le retour vers des réflexes fondateurs du développement. Ceux-là mêmes qui ont fait leurs preuves ailleurs. Une nouvelle ère requiert un renouvellement à tous les niveaux des mécanismes de fonctionnement des structures de l’Etat. Et un changement dans les mentalités.

    Le changement doit être l’affaire de tous pour pouvoir avoir une chance de se réaliser un jour. Certes, beaucoup de réalisations ont été accomplies. Il s’agit d’aller de l’avant et d’y mettre les moyens. Inscrire ces tendances dans un processus vertueux de longue haleine.

    Aujourd’hui, il est impératif de revenir aux fondamentaux. Et le nouveau gouvernement est astreint d’entamer son action dans ce sens. Celui de moraliser l’économie et d’installer la rigueur. Une feuille de route, passage irrémédiable pour tout processus ambitionnant le développement.

    Reporters.dz,  jan 2020

    Tags : Algérie, Hirak, Abdelmajid Tebboune, gouvernement,

  • Sénégal : Karim Wade arrêté en possession de drogue au Maroc

    Le fils du président sénégalais, Karim Wade, avait été arrêté au Maroc en 2009 pour détention de haschich (Cannabis), révèle une dépêche de wikileak exploitée par le journal sénégalais Le Quotidien.

    « Il y a deux ans, un fonctionnaire de police marocain trop zélé a arrêté Karim Wade à l’aéroport de Casablanca, en possession de haschich », écrit Le Quotidien. Après son arrestation, Karim Wade aurait été mis en détention quelque temps avant que sa libération ne soit ordonnée par le roi du Maroc, Mohamed VI, qui « craignait une crise diplomatique avec le Sénégal », selon la même source.

    « Il a été rapporté à la mi-août qu’un officier supérieur de la police de l’aéroport de Casablanca a été brutalement affecté à un poste à Laayoune (dans le sud du Maroc), au Sahara occidental. Les motifs invoqués étaient divers : un journal déclarait que c’était parce qu’il avait arrêté un proche d’un dirigeant africain qui transportait de la drogue. Des informations de police ont confirmé, ont indiqué que le proche en question était Karim Wade, le fils du président sénégalais, Abdoulaye Wade », écrivait l’Ambassade des Etats-Unis dans une dépêche diplomatique révélée par wikileaks.

    Karim Wade, 43 ans, ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie du Sénégal est présenté, par un câble diplomatique de l’ambassade des Etats-Unis à Dakar rendus public par Wikileaks, comme un personnage vénal qui s’enrichit de façon éhontée sur le dos des Sénégalais et qui est prompt à traîner devant les tribunaux tout journaliste qui lui impute le moindre acte de mauvaise gestion.

    Source : AfriSCOOP via Al- Akhbar

    Tags : Maroc, Karim Wade, Mohammed VI, Sénégal, cannabis, haschich, Wikileaks,

  • Conflit entre le Sénégal et le Maroc à cause de l’Arabie Saoudite

    Un conflit entre le Maroc et le Sénégal a éclaté en raison de l’exécution d’une extradition sollicitée par l’Arabie Saoudite contre l’avis des autorités sénégalaises qui estimaient que l’affaire avait déjà été jugée au Sénégal. Voici le texte intégral du courrier envoyé, à ce sujet, par Ouali Tagma, alias « monsieur Afrique », à son collègue le directeur de l’agence marocaine de coopération internationale, Mohamed Methqal. Ce dernier l’a remis au chef de la diplomatie marocaine de l’époque, Salaheddine Mezouar.
    « Le Maroc a procédé ce jour a l’extradition en Arabie Saoudite d’un ressortissant sénégalais contre l’avis du Sénégal qui estimait que l’affaire avait déjà été jugée au Sénégal . Les autorités sénégalaises sont furieuses. A ma connaissance Le Ministère de la Justice n’a pas sollicité l’avis du MAE. C’est une affaire qui peut avoir des conséquences. Le SG est certainement au courant. Il faudrait que M. Le Ministre soit au fait parce qu’on risque de lui en parler ».
    Tags : Maroc, Sénégal, Arabie Saoudite, extradition,
  • Mahinur Ozdemir devient officiellement ambassadrice de Turquie en Algérie

    Karim Fadoul

    L’ancienne députée bruxelloise Mahinur Ozdemir est devenue, le 1er janvier dernier, ambassadrice de Turquie en Algérie. Elle succède à Mehmet Poroy, ambassadeur depuis 2015. Comme cela a été confirmé à la RTBF, la désormais ex-Schaerbeekoise a pris possession de la représentation diplomatique située chemin des Aqueducs à El Biar, le quartier des ambassades. Sollicitée par les autorités turques dès le mois de septembre, Mahinur Ozdemir, qui possède la double nationalité, a accepté la mission. A ce stade, pas de commentaire de l’intéressée qui prend ses marques dans ce nouveau rôle, éloigné de la vie politique belge.

    Conseillère communale en 2006, députée en 2009

    Mahinur Ozdemir entame sa carrière politique en 2006. Elle se présente sur la liste cdH à Schaerbeek en vue des communales. Elle est élue avec 839 voix, troisième score de la liste. Mahinur Ozdemir, licenciée en sciences politiques, porte le voile islamique comme une autre élue PS, Derya Alic. Mais celui-ci ne fait pas polémique. Mahinur Ozdemir sera davantage sous le feu des projecteurs en juin 2009, lorsqu’elle fait son entrée au Parlement bruxellois. Elue députée avec 2851 voix, l’intéressée est assaillie par la presse nationale et internationale au moment de sa prestation de serment. Elle sera réélue en 2014 (3098 voix) avant de décider de ne pas se présenter en 2019.

    Pour cause. Quatre ans plus tôt, Mahinur Ozdemir est exclue de son parti le cdH suite à une polémique liée au génocide arménien. Lors d’une sollicitation par nos confrères de RTL-TVi, elle refuse de s’exprimer sur la question, expliquant plus tard avoir simplement obéi aux injonctions de son propre parti : ne pas formuler de déclarations à ce sujet dans les médias. Par ailleurs, à l’époque, la Belgique n’a pas encore officiellement reconnu le génocide arménien. Mais pour certains humanistes et principalement leur président de l’époque Benoît Lutgen, pas question de fermer les yeux sur un dossier aussi sensible. Une procédure d’exclusion est lancée. Le recours interne de Mahinur Ozdemir, soutenue par Joëlle Milquet, sera rejeté.

    En 2016, elle parvient à faire condamner un internaute qui l’a menacée de mort sur Internet.

    Sans parti, Mahinur Ozdemir siégera comme indépendante jusqu’à la fin de ses mandats régional et communal. Des rumeurs l’envoient au PS en vue des communales de 2018. Elle réfute catégoriquement. Elle décide finalement de ne pas se présenter aux élections locales. Décision identique pour les régionales quelques mois plus tard

    Si Mahinur Ozdemir n’a jamais caché son attachement à la Turquie, le pays de ses parents, personne ne la voyait occuper un poste d’ambassadrice pour le pays dirigé par le président Recep Tayyip Erdogan. Alors premier ministre, celui-ci avait assisté en personne au mariage de Mahinur Ozdemir. Son parti islamo-conservateur l’AKP, avait d’ailleurs exprimé son soutien à Mahinur Ozdemir lors de son exclusion du cdH.

    Ce dimanche, sur Instagram, Mahinur Ozdemir a publié une photo de sa remise de lettres de créance au ministre algérien des Affaires étrangères.

    RTBF.be, 6 jan 2020

    Tags : Algérie, Mahinur Ozdemir, Turquie, Belgique,

  • Mali : l’obsession algérienne du Maroc

    Maroc telecom, Attijari et RAM, trois sociétés marocaines installées au Mali ont connu en 2014 « des difficultés d’ordre administratif et même judiciaire » selon un email envoyé par Mohamed Methqal, le directeur de l’agence marocaine de coopération internationale, AMCI, au ministre des affaires étrangères à l’époque, Salaheddine Mezouar.

    « A priori ces circonstances seraient liées aux pressions algériennes » écrit M. Methqal.

    Tags : Maroc, Mali, Algérie, lobbying,

  • Maroc : Premiers contacts du hacker Chris Coleman avec le public marocain

    Le 27 septembre 2014, le mystérieux hacker Chris Coleman a fait sa première apparition. Pour se faire remarquer, il a envoyé des emails à plusieurs personnalités marocaines. La première? Mbarka Bouaida. Il les invitait à voir ses publications sur Facebook.
    Désespérée, la ministre Mbarka Bouaida a demandé de l’aide chez l’un de ses collègues pour dénoncer des photos et des documents sur sa vie privée et son mariage.
    Voici le contenu de son mail de présentation:
    Visitez ma page facebook « les nouvelles du Makhzen »:
    https://www.facebook.com/pages/Les-nouvelles-du-Makhzen/591174744320748
  • Manœuvres marocaines au Mali

    Manœuvres marocaines au Mali

    Voici des messages interchangés entre un ministre des affaires étrangères et l’ambassadeur directeur de l’agence marocaine de coopération internationale, le bras financier du lobbying du Maroc en Afrique et en Amérique Latine.

    Texte intégral des courriers confidentiels marocains :

    Pour toi seul à lire et avis.

    ———- Forwarded message ———-

    From: SiMohamed METHQAL <mohamed.methqal@gmail.com></mohamed.methqal@gmail.com>

    Date: Thu, 30 Jan 2014 13:30:25 +0000

    Subject: Maroc-Mali Fwd: HAUTE IMPORTANCE

    To: SALAHEDDINE MEZOUAR <smezouar@maec.gov.ma></smezouar@maec.gov.ma>

    Pour info, dans le cadre de la tournée africaine royale.

    Lire ce qui suit.

    J’ai eu Monsieur BA hier au phone pour faire un point sur le forum économique Maroc/Mali, l’idée étant de le faire coïncider avec la visite de SM a Bamako.

    Il s agit d’une bonne opportunité pour :

    1/ rayonner sur la région et dire que le Maroc s implique pour développer l’économie de la région

    2/ se positionner comme le premier pays avec lequel le Mali organise un forum économique.

    Mais il faut une réponse avant lundi car les délais sont serrés !

    Ce forum était prévu en Mars.

    Le budget transmis est de 83 mio FCFA soit environ 126 000 euro. Nous pourrions négocier avec eux pour dire la partie marocaine paye 50% et la partie malienne 50%. Le financement marocain peut être envisageable via AMCI (Agence Marocaine de Coopération Internationale, ndlr) + 3 grands groupes marocains OCP, AWB, CGEM.

    Le projet du forum est bien, programme, participants de la partie malienne. il s agit d’une mobilisation de haut niveau. les secteurs porteurs, …

    Pour rappel:

    Je vous avais déjà parle de ce forum a la suite de ma rencontre avec Monsieur BA en décembre.

    J’avais reçu Monsieur BA sur demande de M.Tagma en Décembre qui est promoteur d’un forum économique Mali / Maroc.

    Monsieur BA (consultant auparavant, a travaille avec Macky Sall pour sa campagne électorale, il est aujourd’hui conseiller chez président IBK).

    Il est très connu en Afrique pour la qualité de son travail et a une bonne réputation (j’ai fait mon enquête chez les amis consultants en Afrique).

    La réputation de Monsieur BA est de meilleure que celle du promoteur ayant organise le forum FOGECA à Dakar.

    Son frère Hassan BA est conseiller chez Mostafa Terrab à OCP.
    ________________________________________
    From: alhouseyny BA [bapolycom@gmail.com]
    Sent: Thursday, January 30, 2014 8:50 AM

    To: Mohamed Methqal

    Subject: Fwd: budget logo

    bonjour mr meqtal. Comme convenu je vous envoi ci joint un budget estimatif du forum. par ailleurs a la suite de notre conversation hier j ai tenu réunion avec 3 personnes importantes: son excellence mr Toumani Djime Diallo SG de la Présidence de la république/ MR Moustapha Ben Barka ministre de la promotion des investissements et du secteur prive et avec Mr Mamadou Sidibe président du conseil national du patronat du Mali.nous sommes d accord sur la chose suivante: si
    avant samedi il est confirme formellement la tenue du forum avec l’événement diplomatique annonce, du cote malien l’état et le secteur prive vont ensemble se mobiliser intensément pour son succès d autant plus que les termes de références et le format existent, et les salles réserves. il restera du cote marocain une même motivation et mobilisation: cgem et gouvernement. pour le budget la monnaie est en franc cfa et surtout nous ne demandons pas l extraordinaire simplement

    ce qui est possible et raisonnable car pour nous le plus important est la tenue et réussite de cet événement.

    ———- Forwarded message ———-
    From: Casimir Sangala

    <casimirsangala19@gmail.com<mailto:casimirsangala19@gmail.com>></casimirsangala19@gmail.com<mailto:casimirsangala19@gmail.com>

    Date: 2014-01-22

    Subject: budget logo

    To: alhouseyny ba <bapolycom@gmail.com<mailto:bapolycom@gmail.com>></bapolycom@gmail.com<mailto:bapolycom@gmail.com>

    Casimir SANGALA
    Juriste et communicant

    Tags : Maroc, Mali, AMCI, lobbying, Casimir SANGALA, Alhouseyni, 

  • La chute de l’aigle est proche

    Bruno Guigue

    Aurions-nous atteint ce moment crucial où l’hyperpuissance en déclin se met à douter d’elle-même ? La presse américaine vient de relater ce que l’ancien président Jimmy Carter a dit à Donald Trump lors de leur récente entrevue. Le locataire de la Maison-Blanche avait invité son prédécesseur à lui parler de la Chine, et Jimmy Carter a rapporté publiquement la teneur de cet entretien lors d’une assemblée baptiste en Géorgie. C’est une véritable pépite.

    “Vous craignez que la Chine nous passe devant, et je suis d’accord avec vous. Mais savez-vous pourquoi la Chine est en train de nous dépasser ? J’ai normalisé les relations diplomatiques avec Pékin en 1979. Depuis cette date, savez-vous combien de fois la Chine a été en guerre avec qui que ce soit ? Pas une seule fois. Et nous, nous sommes constamment restés en guerre. Les États-Unis sont la nation la plus belliqueuse de l’histoire du monde, parce qu’ils désirent imposer des valeurs américaines aux autres pays. La Chine, elle, investit ses ressources dans des projets tels que les chemins de fer à grande vitesse au lieu de les consacrer aux dépenses militaires.

    Combien de kilomètres de chemin de fer à grande vitesse avons-nous dans ce pays ? Nous avons gaspillé 3 000 milliards de dollars en dépenses militaires. La Chine n’a pas gaspillé un centime pour la guerre, et c’est pourquoi elle est en avance sur nous dans presque tous les domaines. Et si nous avions pris 3000 milliards pour les mettre dans les infrastructures américaines, nous aurions un chemin de fer à grande vitesse. Nous aurions des ponts qui ne s’effondrent pas. Nous aurions des routes qui sont maintenues correctement. Notre système éducatif serait aussi bon que celui de la Corée du Sud ou de Hong Kong.”

    Qu’un tel bon sens n’ait jamais effleuré l’esprit d’un dirigeant américain en dit long sur la nature du pouvoir dans ce pays. Il est sans doute difficile, pour un Etat qui représente 45% des dépenses militaires mondiales et dispose de 725 bases militaires à l’étranger, où les industriels de l’armement contrôlent l’Etat profond et déterminent une politique étrangère responsable de 20 millions de morts depuis 1945, d’interroger son rapport pathologique avec la violence armée. “La guerre au Vietnam, disait déjà Martin Luther King, est le symptôme d’une maladie de l’esprit américain dont les piliers sont le racisme, le matérialisme et le militarisme”.

    Mais cette question concerne surtout l’avenir. Par la faute de leurs dirigeants, les USA sont-ils condamnés à connaître le sort de ces empires qui ont sombré à cause de leurs ambitions démesurées, littéralement asphyxiés par le poids exorbitant des dépenses militaires ? A la fin de son mandat, en 1961, le président Eisenhower dénonçait avec des accents prophétiques un complexe militaro-industriel qui faisait peser une chape de plomb sur la société américaine. Pas plus que Donald Trump ou Barack Obama, il ne se souciait du sort des populations affamées, envahies ou bombardées par l’Oncle Sam au nom de la démocratie et des droits de l’homme. Mais comme Jimmy Carter aujourd’hui, il pressentait sans doute que la course aux armements serait la principale cause du déclin de l’empire.

    Car les néoconservateurs et autres « Docteur Folamour » du Pentagone, depuis plusieurs décennies, n’ont pas seulement fait rimer démocratie libérale et massacre de masse au Vietnam, au Laos, au Cambodge, en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie, sans oublier les tueries orchestrées dans l’ombre par la CIA et ses succursales, de l’extermination de la gauche indonésienne (500 000 morts) aux exploits des escadrons de la mort guatémaltèques (200 000 morts) en passant par les bains de sang exécutés pour le compte de l’empire par les lobotomisés du djihad planétaire. Les stratèges de l’endiguement du communisme à coups de napalm, puis les apprentis-sorciers du chaos constructif par importation de la terreur, en effet, n’ont pas seulement mis la planète à feu et à sang.

    Marionnettes de l’État profond américain, ces bellicistes qui ont pignon sur rue au Congrès, à la Maison-Blanche et dans les think tanks néocons ont également plongé la société américaine dans un marasme intérieur que masque à peine l’usage frénétique de la planche à billets. Car si le bellicisme des Etats-Unis est l’expression de leur déclin, il en est aussi la cause. Il en est l’expression, lorsque pour enrayer ce déclin, la brutalité des interventions militaires, des sabotages économiques et des opérations sous fausse bannière est la marque de fabrique de la politique étrangère américaine. Il en est la cause, lorsque l’inflation démentielle des dépenses militaires sacrifie le développement d’un pays où les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus nombreux.

    Alors que la Chine investit dans les infrastructures civiles, les Etats-Unis laissent les leurs à l’abandon au profit des industries de l’armement. Washington fait des rodomontades à l’extérieur, mais laisse le pays se déliter à l’intérieur. Le PIB par habitant est colossal, mais 20% de la population croupit dans la pauvreté. Les prisons sont pleines : les détenus américains représentent 25% des prisonniers de la planète. 40% de la population est frappée par l’obésité. L’espérance de vie des Américains (79,6 ans) est passée derrière celle des Cubains (80 ans). Comment un petit pays socialiste, soumis à l’embargo, peut-il faire mieux qu’une gigantesque puissance capitaliste auréolée de son hégémonie planétaire ? Il faut croire qu’aux USA la santé de la plèbe n’est pas la préoccupation majeure des élites.

    Habile compétiteur, Donald Trump a gagné les élections en 2016 en promettant de restaurer la grandeur des Etats-Unis et en s’engageant à rétablir les emplois perdus à cause d’une mondialisation débridée. Mais les résultats obtenus, faute de réformes structurelles, infligent une douche froide à ses ardeurs incantatoires. Le déficit commercial avec le reste du monde a explosé en 2018, battant un record historique (891 milliards de dollars) qui pulvérise celui de 2017 (795 milliards). Donald Trump a complètement échoué à inverser la tendance, et les deux premières années de son administration sont les pires, en matière commerciale, de l’histoire des États-Unis.

    Dans ce déficit global, le déséquilibre des échanges avec la Chine pèse lourd. Il a atteint en 2018 un record historique (419 milliards) qui dépasse le bilan désastreux de l’année 2017 (375 milliards). La guerre commerciale engagée par Donald Trump a surtout aggravé le déficit commercial américain. Alors que les importations de produits chinois vers les USA continuaient de croître (+7%), la Chine a réduit ses importations en provenance des Etats-Unis. Donald Trump a voulu utiliser l’arme tarifaire pour rééquilibrer le bilan commercial des Etats-Unis. Ce n’était pas illégitime, mais irréaliste pour un pays qui a lié son destin à celui d’une mondialisation dictée par des firmes transnationales made in USA.
    Si l’on ajoute que le déficit commercial avec l’Europe, le Mexique, le Canada et la Russie s’est également aggravé, on mesure les difficultés qui assaillent l’hyperpuissance en déclin. Mais ce n’est pas tout. Outre le déficit commercial, le déficit budgétaire fédéral s’est creusé (779 milliards de dollars, contre 666 milliards en 2017). Il est vrai que l’envol des dépenses militaires est impressionnant. Le budget du Pentagone pour 2019 est le plus élevé de l’histoire des Etats-Unis : 686 milliards de dollars. La même année, la Chine a dépensé 175 milliards, avec une population quatre fois supérieure. Rien d’étonnant à ce que la dette fédérale ait battu un nouveau record, atteignant 22 175 milliards de dollars. Quant à la dette privée, celle des entreprises et des particuliers, elle donne le vertige (73 000 milliards).
    Certes, les USA bénéficient d’une rente de situation exceptionnelle. Le dollar est encore la monnaie de référence pour les échanges internationaux et pour les réserves des banques centrales. Mais ce privilège n’est pas éternel. La Chine et la Russie remplacent leurs réserves en dollars par des lingots d’or et une part croissante des échanges est désormais libellée en yuans. Les Etats-Unis vivent à crédit aux dépens du reste du monde, mais pour combien de temps ? Selon la dernière étude du cabinet d’audit PwC (“Le monde en 2050 : comment l’économie mondiale va changer ces 30 prochaines année”), les “pays émergents” (Chine, Inde, Brésil, Indonésie, Mexique, Russie, Turquie) pourraient peser 50% du PIB mondial en 2050, tandis que la part des pays du G7 (États-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Japon) descendrait à 20%. La chute de l’aigle est proche.

    Source

    Tags : Etats-Unis, Chine, économie, guerres, armée, dépenses militaires,