Année : 2020

  • Maroc: les cent ans du Traité de Fès

    Il y a cent ans naissait le protectorat franco-espagnol sur le Maroc à la suite d’une convention entre la France et le « sultan de Fès » Abd-el-Hafid. L’historien Pierre Vermeren revient sur cette page d’histoire.

    Il y a cent ans, le 30 mars 1912, une convention était signée entre Eugène Regnault, ministre plénipotentiaire français à Tanger, et le « sultan de Fès » Abd-el-Hafid. Ainsi naît le protectorat franco-espagnol sur le Maroc, après des décennies d’activisme des deux puissances, l’occupation de vastes parties de l’Empire, une semaine de tractations, et 5000 soldats français sous les murs de la ville.

    Accusé de trahison pour avoir livré le pays aux « chrétiens » à Algésiras, Abd-el-Aziz est déchu en 1908. Les tribus révoltées du Sud ont proclamé son frère Abd-el-Hafid. Mais le « sultan du djihad » n’a guère de marge de manoeuvre. Non que le pays soit livré à l’anarchie, comme le soutient le « Comité du Maroc » à Paris. Mais la régulation de l’Empire ne dépend que secondairement du Makhzen (ou palais impérial). La population et les tribus marocaines, aux trois-quarts berberophones, échappent au contrôle du sultan, dont la légitimité est d’abord invocatoire. Certes, il exerce son pouvoir sur 40 de médinas cernées de hauts murs, et sur la fraction du territoire appelée « bled makhzen ».

    Mais dans de sa « reconnaissance du Maroc », datant de 1883-84, Charles de Foucault décrit une situation médiocre: « Le bled el-Makhzen, triste région où le gouvernement fait payer cher au peuple une sécurité qu’il ne lui donne pas, où entre les voleurs et le qaïd, riches et pauvres n’ont point de répit; où l’autorité ne protège personne, menace les biens de tous, où l’Etat encaisse toujours sans jamais faire une dépense pour le bien du pays, où la justice se vend, où l’injustice s’achète, où le travail ne profite pas, ajouter à cela l’usure et la prison pour dette, tel est le bled el-Makhzen ».

    « Pacification marocaine »

    Encerclé et menacé par les tribus du Moyen Atlas, Abd-el-Aziz doit son salut à une intervention militaire française. L’occasion est trop belle pour lui imposer le traité (en 9 articles). Par cet acte, le sultan délègue ses droits régaliens. A son article 2, il stipule: « Sa Majesté le Sultan admet dès maintenant que le Gouvernement français procède, après avoir prévenu le Makhzen aux occupations militaires du territoire marocain qu’il jugerait nécessaire au maintien de l’ordre et de la sécurité des transactions commerciales et à ce qu’il exerce toute action de police sur terre et dans les eaux marocaines ». Ainsi s’ouvre la « pacification marocaine ». Entamée par Lyautey dès 1904 sur les confins, elle s’effectue désormais au nom du sultan chérifien. Elle dura 22 ans, jusqu’en 1934. « Aucune tribu n’est venue à nous sans avoir été préalablement vaincue par les armes », écrit le Gal A. Guillaume, évoquant les 340 tribus, et l’interminable « pacification » qui coûta 60 000 hommes à l’armée française.

    A la Chambre, Jean Jaurès avait refusé de ratifier le traité: « Et d’abord, je vous demande de quel droit prenons-nous le Maroc? Où sont nos titres? On prétend que c’est pour rétablir l’ordre… N’ajoutez pas, Messieurs, que c’est pour promouvoir la civilisation… Il y a une civilisation marocaine capable de révolution et de progrès, civilisation antique et moderne… ». « C’est pour cela qu’au nom du droit bafoué, moqué mais qui est la grande réalité de demain nous protestons contre le principe même de ce traité de protectorat… ». Mais les logiques impérialistes à l’oeuvre se doublent des ambitions politiques et esthétiques du Gal légitimiste Hubert Lyautey.

    Ayant observé le Maroc depuis l’Oranie voisine, il veut reconstruire un trône alaouite jugé vacillant. Sitôt le traité signé, des forces militaires makhzen se soulèvent et des tribus encerclent Fès et ses 100 000 habitants. L’acte signé par Regnault doit être détruit. Mais les tribus sont repoussées par la garde française. Le président du conseil, R. Poincaré, charge le 27 avril 1912 Lyautey d’appliquer le traité au titre de commissaire résident général (article 5). Celui-ci déclare à Casablanca le 15 mai 1912: « Je porte à la santé de Sa Majesté le sultan, souverain de ce pays, que j’ai avant tout, la mission d’aider à raffermir son autorité et à établir l’ordre de la sécurité. J’y apporterai tout mon dévouement et toute ma loyauté ».Mais Lyautey sous-estime la « lame de fond berbère » qui menace la dynastie alaouite, selon les mots du Gal G. Spillmann. Après cinq siècles de résistances aux impérialismes (portugais, espagnol, ottoman, français et britannique), l’appel au djihad est une tradition qui a toujours sauvé les libertés berbères et marocaines.

    Le sultanat de ses rêves

    Fin mai 1912, Lyautey est dans Fès. Les tribus du Moyen Atlas et du Rif envoient des milliers de cavaliers qui lancent l’assaut contre la capitale impériale. Seule l’aide française reçue d’Algérie et de Casablanca, début juin 1912, parvient in extremis à briser l’étau au prix de furieux combats. Le rêve du protectorat a failli sombrer. Mais déjà, un troisième soulèvement éclate dans le Sud, où le cheikh Ahmed El Hiba est proclamé chef du djihad à Tiznit le 3 mai 1912, puis sultan à Marrakech le 15 août. Les guerriers chleuhs et arabes sont repoussés par l’armée française.

    Le sultan Abd-el-Hafid, sorti du piège de Fès, abdique au prix fort, laissant Lyautey choisir le sultan avec qui il va construire le sultanat de ses rêves.

    Que reste-t-il de cette histoire un siècle plus tard ? Le Maroc est devenu un royaume en 1957, dont les règles de succession s’apparentent désormais à celles des Bourbons. Le rêve lyautéen d’une monarchie puissante, administrative et incontestée, est devenu réalité. Après avoir échoué à chasser Mohammed V, la France coloniale déclinante lui a remis un pays pacifié comme jamais depuis Moulay Ismaël (fin XVIIe siècle). Les tribus berbères ont perdu leurs libertés ancestrales, et les fils de chefs tribaux loyaux ont édifié l’armée marocaine. Les Rifains, qui ont échappé à cette normalisation, manquent de renverser l’édifice lors du la Guerre du Rif des années vingt. Puis à l’indépendance, ils tentent de recouvrer leurs libertés en 1958 et 1959, mais la sanction militaire est impitoyable.

    En un siècle, le Maroc est devenu un autre pays, et les Marocains ont peu à voir avec leurs ancêtres. Vaincus, les berbères sont marginalisés. Même le rapport à l’islam a profondément changé en s’alignant sur le Moyen-Orient. Pourtant, dans les périphéries du pays, le feu couve sous la cendre en ces temps de crise économique impitoyable. Après Sefrou dans le Moyen Atlas en 2008, Laâyoune et Sidi Ifni au Sud en 2009, El Hoceima, Ajdir, Tanger, Nador et Taza dans le Nord, Tiznit et Dakhla ont grondé. L’écho de ces contestations, souvent violentes, parvient très assourdi en Europe. Mais il rappelle que le Makhzen n’en a pas fini avec ses insoumis, et que la question des libertés marocaines demeure posée.

    Par Pierre Vermeren,

    L’Express, 30/03/2012

  • Maroc : Pour un reportage sur le Polisario, Samira Sitaïl sollicite l’aide de la DGED

    « Bonjour Maurad, j’espère que vous allez bien.

    Je me permet de solliciter votre soutien pour la réalisation d’un sujet sur le Polisario et la dictature menée par Mohammed Abdelaziz, porté à la tété du mouvement pour la 11eme fois avec une majorité écrasante.

    Pourquoi Le vent de démocratie qui souffle dans la région du Maghreb continue « d’épargner » les camps sahraoui ?

    C’est sous cette angle que nous souhaitons aborder ce sujet en faisant témoigner « l’opposition » de Mohammed Abdelaziz, des experts étrangers « crédibles »,des anciens membres dirigeants de l’organisation et tout autre profil qui enrichirait notre démonstration.

    C’est un sujet difficile car les sources d’images sont rares, voire quasi inexistantes.

    En même temps, et quel que soit le temps que nous pourrions consacré à ce document, il est important que nous puissions le concrétiser.

    Simplement, je ne pourrais le mener à bien qu’en bénéficiant de votre aide.

    Je reste à votre disposition pour toute information complémentaire dont vous auriez besoin.

    Sincères salutations.

    Samira SITAIL,

    Directrice générale adjointe en charge de l’information-2M- »


    Source : (Voir image)

    Tags : Maroc, DGED, Samira Sitaïl, 2M,

  • Maroc : Note a/s Lettres Royales du 30 mars a.s AL QODS

    Note a.s Lettres Royales du 30 mars a.s AL QODS
    Sa Majesté Le Roi a adressé des Lettres Royales aux chefs d’Etats des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité et à plusieurs autres Hautes personnalités au sujet d’Al Qods.
    Cette démarche diplomatique riche par ses dimensions et ses significations requiert un accompagnement médiatique et communicationnel permettant de la mettre en valeur et renforcer sa portée.
    1 Les Lettres Royales s’inscrivent dans un cadre global et pérenne
    Les présentes Lettres Royales participent de l’intérêt et des initiatives conduits par Sa Majesté Le Roi en sa qualité que Président du Comité al Qods qui consistent dans le soutien infaillible et permanent à la cause palestinienne.
    Le soutien historique porté par le Maroc à la ville sainte d’Al Qods (depuis le Règne de Feu Hassan II) a été renforcé et renouvelé par S.M Le Roi Mohammed VI qui a additionné à cette attention une empreinte de proximité et d’humanité à travers un soutien direct aux populations de la ville.
    2 Une démarche inspirée par une philosophie humaniste
    Lire la suite depuis la source

    Tags : Maroc, Mohammed VI, monarchie marocaine, lettres royales, Palestine, Al Qods,

  • Sahara Occidental : La bataille du rally commence

    “Africa Eco Race”, qui relie Monaco et Dakar, a été donné, mardi matin au port Tanger Med. La caravane de la première étape de cette 12e édition du rallye “Africa Eco Race” compte 688 participants et 266 véhicules arrivés au port Tanger Med à bord d’un bateau en provenance de Savone, ville portuaire du nord de l’Italie, et ce pour prendre part au rallye dans ses quatre catégories, à savoir les motos, les véhicules quatre roues motrices (4×4), les SSV et les camions.

    Et ils comptent passer par le Sahara Occidental, territoire disputé par le Maroc et ses habitants autochtones, ce à quoi s’oppose le Front Polisario, porte-parole officiel de la population locale.

    Ce rally est l’occasion de raviver la polémique sur la légalité de la brèche ouverte dans le mur de défense militaire au point nommé El Guergarat, point de passage obligatoire du rally monégasque. A cet égard, le Front Polisario a saisi le secrétaire général de l’ONU pour dénoncer la traversée de son territoire par l’Africa Eco Race.

    « Je vous écris pour vous exprimer notre ferme condamnation du projet de traversée de la soi-disant « Africa Eco Race » dans les territoires occupés du Sahara occidental en complicité avec les autorités d’occupation marocaines », a souligné le Représentant du Front Polisario auprès des Nations Unies, Mohammed Sidi Omar, dans une lettre adressée mardi au Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, ONU, Africa Eco Race, rally, Monaco,

  • Le Maroc jalouse le protagonisme de l’Algérie dans la région

    Face aux succès de la diplomatie algérienne, le Maroc peine à trouver des motifs pour se faire repérer. Au Mali, la médiation d’Alger a été décisive. En Libye, la position de l’Algérie a freiné les velléités belliqueuses du zaïm turque qui s’était vu obligé de dépêcher son ministre des affaires étrangères en vue de mesurer le pouls à Alger. Une simple déclaration du nouveau président algérien a bouleversé l’échiquier libyen.

    Ce scénario inattendu a provoqué des ravages au Maroc. Le chef de la diplomatie marocaine se fait inviter dans la question libyenne. « Le Maroc préoccupé par l’escalade militaire » au même temps qu’il affirme que son pays s’oppose à toute intervention militaire en Libye.

    « L’Algérie se met en évidence : Tebboune a reçu Fayez Serraj (président GNA Libye) et Cavusoglu (MAE Turquie). Où est la diplomatie marocaine », se demande Hibapress presqu’en larmes.

    Yabiladi, pour sa part, a écrit : « Dossier libyen : Où se situe le Maroc dans la mobilisation internationale ? ».

    C’est une question qui dérange au plus haut point au Maroc. L’Algérie n’est pas n’importe qui. Elle est la première puissance au Maghreb et sa politique extérieure a été saluée par toute la planète. D’autres pays, comme le Maroc, sont connus pour leurs croisades conjointes avec la France en Afrique et leur dévouement à défendre les intérêts des puissances étrangères.

    Tags : Algérie, Maroc, Libye, Maghreb, Sahel, Mali,

  • Maroc : Le Roi prédateur est un séisme pour le palais royal

    Interview de Catherine Graciet par Bernard Strainchamps ( 1 avril 2012)
    Mohammed VI, roi du Maroc, est désormais le premier banquier, le premier assureur, le premier entrepreneur de bâtiments de son pays. Entretien avec Catherine Graciet co-auteure du document Le roi prédateur.
    Quelle est la genèse de ce livre ? Pourquoi avoir travaillé à deux journalistes sur ce sujet ?
    Eric Laurent et moi-même travaillons depuis longtemps sur le Maroc mais avec des expériences et des parcours différents. En 1993, Eric Laurent a longuement interviewé Hassan II pour un livre intitulé Mémoires d’un roi puis a gardé un contact privilégié avec le monarque jusqu’à sa mort, en 1999. Il a donc connu le palais royal et la Cour de l’intérieur. C’est rare pour un journaliste français. Mon parcours est très différent. De 2004 à 2007, j’ai travaillé comme journaliste d’investigation pour Le Journal hebdomadaire, un titre phare de la presse indépendante marocaine que les autorités ont fermé en 2009 pour lui clouer le bec. J’ai notamment passé un an au Maroc, à Casablanca, où j’ai multiplié les reportages et les enquêtes pour Le Journal hebdomadaire, tout en assumant les correspondances pour Radio Canada International et le quotidien Sud-Ouest. Pendant cette période, j’ai écrit avec le journaliste Nicolas Beau un premier livre sur le Maroc, intitulé Quand le Maroc sera islamiste (ed. La Découverte, 2006). Nous y traitons la question de l’islamisme politique mais aussi la corruption des autorités. Puis je suis rentrée en France à la fin 2007 pour rejoindre le site internet Bakchich dont j’ai géré le service Monde jusqu’en 2010, tout en ayant un œil sur le Maroc. Connaissant Eric Laurent depuis longtemps, l’idée d’unir nos forces, nos contacts et nos deux parcours sur le Maroc s’est imposée petit à petit. Au début, nous avions pensé travailler sur les relations franco-marocaines puis, au retour d’un premier voyage au Maroc, en juillet 2011, il nous est apparu évident que LE sujet à traiter était la prédation économique pratiquée par le roi Mohammed VI.
    Vous décrivez les étapes successives de la mise en place d’un système de prédation de l’économie marocaine au service du roi. Comment écrire un document avec des témoins qui sont obligés de rester dans l’anonymat ?
    Nous avons volontairement préservé l’anonymat de certaines de nos sources parce que c’était la condition sine qua non pour qu’elles parlent. Qu’elles soient au cœur du Palais ou qu’il s’agisse de diplomates étrangers ou d’hommes d’affaires, ces sources auraient eu beaucoup à perdre si leur anonymat était révélé ! Licenciement, harcèlement judiciaire ou fiscal, intimidations en tous genres… Les services secrets marocains savent très bien s’y prendre avec leurs ressortissants quand il s’agit d’essayer de faire taire quelqu’un. Il ne faut pas oublier qu’au Maroc, la personne du roi n’est plus considérée comme “sacrée” depuis peu mais reste “inviolable”. On peut aller en prison pour critiquer Sa Majesté ! Un peu comme si ceux qui critiquent Nicolas Sarkozy étaient embastillés ou poursuivis en justice. Travailler avec ces sources requiert donc une très grande prudence (pas d’échanges par mail ni de longues conversations téléphoniques…) mais aussi le fait de “croiser” les informations qu’elles nous communiquent avec plusieurs autres sources, pour s’assurer qu’elles ne sont pas en train de nous manipuler. Nous avons été particulièrement vigilants sur ce point. Il y a d’ailleurs des informations sensibles que nous n’avons pas publiées faute de pouvoir les confirmer avec une certitude de 100 %. Il faut aussi rendre hommage à toute une génération de journalistes marocains qui, malgré les intimidations, ont enquêté sur des sujets extrêmement sensibles comme la corruption ou l’argent de la monarchie.
    Tags : Maroc, Mohammed VI, le roi prédateur, Catherine Graciet, Eric Laurent,
  • Maroc : Du sang alaouite à Tel Aviv

    L’arbre généalogique est une question qui revêt une importance capitale dans les sociétés arabes. Un détail largement exploité par le roi le plus sanguinaire de l’histoire du Maroc, Hassan II. Avant de périr, il a pris le soin d’apprendre à son fils à évoquer ses racines « chérifiennes » et sa prétendue descendance du prophète.

    En vue de pousser le peuple marocain à se prosterner devant lui et à craindre sa « sainteté », le roi du Maroc n’hésite pas à rappeler à ses sujets ce mensonge dont la grossièreté n’a d’égal que le mensonge de l’apparition du roi Mohammed V sur la surface de la lune.

    Il agite avec fierté le prétendu lien de sang de la famille alaouite avec dernier des prophètes, Mohammed (alaws). Cependant, il se cache lorsque quelqu’un évoque la parenté avec les autres alaouites qui règnent sur la Syrie. C’est dire que ce lien est flexible et souple selon la circonstance. Tout comme le prétendu lien entre le roi du Maroc et Israël qui tente, avec beaucoup de maladresse, de jouer sur les deux cordes de la sympathie avec les palestiniens et les sionistes.

    Dans ce contexte, il n’est pas étonnant de voir Sa Majesté renier son propre sang en vue de préserver le prestige de sa couronne. Une couronne dont les privilèges ont largement été mis à profit par le prince Moulay Hassan pour faire preuve de son talent de Don Juan. Parmi ses aventures, ou plutôt mésaventures, on trouve sa relation avec la fille de Léon Benzaquen, premier juif marocain à être désigné ministre.

    De cette relation sont nés Hedva Selaa et Jacky. Ils ont grandi avec leur mère en Israël. Après le décès de cette dernière, sa fille Hedva a décidé de contacter son demi-frère, le roi du Maroc Mohammed VI. Pour étayer ses dires, elle accorde en 2013 un interview avec le journal Yediot Ahronot. Elle y pose avec une photo de Hassan II pour mettre en exergue la ressemblance entre les deux.

    Le journal israélien a contacté le palais royal à Rabat pour connaître sa réaction à cette publication. Après “24 heures de réflexion”, affirme le quotidien israélien, le palais a répondu que le Maroc “ne donnera aucune réponse officielle à ce récit”.

    Tags : Maroc, Israël, Hedva Selaa, Léon Benzaquen, Jacky,

  • Belgique : Quand la Banque Chaabi était accusée de blanchiment d’argent

    Source : Le Soir.be, 2 jui 1996

    La Commission bancaire exige 5 millions de l’établissement de crédit

    Blanchiment : la banque Chaabi à l’amende

    La Commission bancaire et financière a infligé, vendredi, à la succursale belge de la banque Chaabi («populaire», en arabe) du Maroc une amende administrative de cinq millions de francs après avoir constaté que cet établissement financier avait «gravement transgressé les dispositions» de la loi du 11 janvier 1993 relative à la «prévention de l’utilisation du système financier aux fins du blanchiment de capitaux».

    La Commission bancaire a pris sa décision après avoir constaté que la succursale anversoise de la banque Chaabi avait fractionné des opérations de transfert de fonds vers le Maroc afin de «contourner le seuil d’identification obligatoire des clients». La banque a en outre, selon la Commission, omis d’informer la cellule de traitement de l’information financière des opérations suspectes.

    L’article 4 de la loi du 11 juin 1993 impose aux établissements bancaires d’identifier « toute personne qui souhaite réaliser une opération dont le montant atteint ou excède 10.000 écus (385.000 FB), qu’elle soit effectuée en une seule ou plusieurs opérations». L’identification est également requise «si le montant est inférieur à 10.000 écus dès qu’il y a soupçon de blanchiment de capitaux». M. Benhmade, directeur général « ad interim» de la banque Chaabi, nous a confirmé l’imposition de l’amende par la Commmission bancaire.

    – La Commission, nous a-t-il déclaré, a jugé qu’il y avait eu un certain nombre de lacunes. Cette décision faite suite à l’«affaire d’Anvers» où des perquisitions ont eu lieu.

    Le 13 mai dernier, le directeur de la succursale anversoise de la banque avait fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Il est soupçonné d’avoir facilité le transfert de fonds provenant du trafic de la drogue, des Pays-Bas vers le Maroc. Ces opérations, qui porteraient sur plusieurs centaines de millions de francs, étaient effectuées en recourant, à leur insu, à des comptes d’autres clients. La limite fatidique des 10.000 écus pouvait ainsi être contournée.

    – L’enquête judiciaire se poursuit, a déclaré M. Benhmade. Elle concerne le directeur de l’agence d’Anvers et la direction générale de la banque.

    Selon lui, le directeur de l’agence d’Anvers serait actuellement «en congé». Il aurait donc bénéficié d’une levée du mandat d’arrêt. Le communiqué de la Commission relève en outre que « l’organisation de l’établissement de crédit présentait des lacunes graves en matière de contrôle interne de ses agences, de formation de ses employés et de contrôle des opérations de transfert de fonds».

    – Le plus important, commente M. Benhmade, est de constater que le communiqué de la Commission constate que «diverses mesures ont d’ores et déjà été adoptées qui tendent à remédier aux lacunes constatées». Ce que note effectivement la Commission.

    Tags : Maroc, Banque Chaabi, blanchiment, amende,

  • Mauritanie: Un leader de l’UPR s’abstient de parler d’Aziz dans une émission

    L’ex-député à l’assemblée nationale et l’un des leaders de l’UPR, Khalil Ould Tiyeb a annoncé lors de l’émission Parole politiques sur la Chaine privée El Wataniya, ce mardi 7 Janvier, à 22 heures, qu’il condamne les pratiques relatives aux facteurs suivants: le clientélisme, le tribalisme, la ségrégation dans le recrutement et dans les secteurs de l’administration. « J’invite les ministres et les responsables à la transparence dans la gestion des affaires publiques », a-t-il martelé.

    Ould Tiyeb a jugé de normale l’augmentation des indemnités des députés du fait qu’elle est relative au budget de l’assemblée nationale. Et s’agissant de l’augmentation des fonctionnaires, il a précisé qu’elle se fait suivant le budget et les recettes de l’Etat.

    Il a aussi souligné qu’il attire l’attention des membres du gouvernement de ne pas tomber dans les fautes déjà vécues. Selon Ould Tiyeb, il exhorte l’actuel président d’aller dans le sens des grandes lignes de son programme.

    A noter que durant l’émission, Ould Tiyeb s’est abstenu catégoriquement de parler du président sortant, M. Mohamed Ould Abdel Aziz après être apostrophé sur plusieurs questions posées par l’animateur sur divers points.

    Sur tous les thèmes de l’émission, l’invité s’est suffit de dire qu’il ne parle que du pouvoir actuel du fait qu’il l’accompagne dans sa politique et celle de son gouvernement.

    Source: Tawary

    tags : Mauritanie, UPR, Mohamed Ould Abdelaziz, Mohamed Ould Cheik El Ghazouani, Khalil Ould Tiyeb,

  • Guerre secrète des renseignements marocains contre l’Algérie: modus operandi pour exploiter les journalistes et les officiers déserteurs

    Par Anouar Malek
    «Les renseignements marocains s’emploient souvent à recruter des militaires afin de s’en servir pour critiquer l’Algérie et faire l’apologie du Maroc dont elle ferait la première victime de la politique algérienne».
    «Certaines personnes à qui j’ai eu affaire et qui se sont avérées plus tard être en mission de renseignements, m’ont dit que les témoignages des officiers déserteurs constituent la plus grande menace qui pèse sur le régime algérien. C’est pour cette raison que le Maroc œuvre à utiliser ces militaires pour atteindre ses objectifs et montrer à la communauté internationale que l’Algérie est le principal acteur du conflit au Sahara Occidental».
    «Comme je l’ai déjà mentionné, les renseignements marocains se tournent vers les journalistes qui sont leur trait d’union avec ces pseudos témoins. A travers eux, les médias marocains font passer des messages en rapport avec la question sahraouie et le Front Polisario. De par mes contacts avec ceux qui ont publié ou à qui on a publié des livres, je me suis rendu compte qu’ils avaient été au préalable contactés par les renseignements marocains, de façon directe via des maghrébins établis à l’étranger, ou au moyen des journalistes et correspondants qui sont au service du Makhzen».
    «Je ne ferai pas la promotion de ces officiers en citant leurs noms, mais je précise qu’en plus de leurs témoignages qui appuient les accusations de l’internationale Socialiste, le Makhzen attend d’eux des informations et des positions affichées publiquement sur de prétendues relations liant le Front Polisario aux renseignements algériens, ainsi que des témoignages sur des questions où le Maroc est impliqué, comme le trafic de drogue en Algérie, les cellules terroristes dormantes et les prisons dans les camps de Tindouf». «Des sources de Paris m’ont par ailleurs affirmé que les renseignements marocains ont proposé à quelques officiers de travailler secrètement pour eux, de manière à ce que les renseignements français et algériens n’en apprennent rien. Leur but est de les inciter et de les aider à déserter, de découvrir les coulisses des investissements étrangers en Algérie ainsi que les relations entre l’Etat et certains investisseurs arabes».
    «Said Messalha, un investisseur palestinien qui a la nationalité israélienne, était directeur général de la société algero-turque du fer à Annaba. Il avait fui l’Algérie pour échapper aux impôts. Je lui ai parlé et il m’a affirmé que lorsqu’il avait été arrêté à Rabat, les renseignements marocains avaient fait pression sur lui pour le recruter, et le voyant hésitant, ils l’ont remis à l’Algérie en raison du mandat d’arrêt international dont il faisait l’objet pour une évasion fiscale qui a dépassé 170 milliards de centimes. Après sa libération, il a à nouveau rejoint Rabat et les renseignements marocains l’ont aidé à transférer très facilement l’argent qu’il avait pris avec lui d’Algérie et à rallier Israël. Quand je lui ai demandé pourquoi ce service, il m’a répondu qu’il avait payé un pot-de-vin, en plus de certaines informations qu’il a fournies au sujet de l’investissement en Algérie. Il leur a aussi promis de collaborer avec eux contre l’Algérie».
    Tags : Algérie, Maroc, Front Polisario, Sahara occidental, DGED, services secrets,