Année : 2020

  • Sahara Occidental : Le passage d’El Guargarat est fermé (photos)

    SOURCE SAHRAOUIE: LE PASSAGE DU GUERGARAT EST COMPLÈTEMENT FERMÉ ET SOMMES PRÊTS À TOUTES LES ÉVENTUALITÉS (PHOTOS)

    Aujourd’hui, mercredi, les masses sahraouies ont complètement fermé le passage de Guerguerat, au milieu de fortes tensions dans la région actuellement exigeant l’indépendance de la tutelle du Maroc et l’autodétermination.

    Une source sahraouie de haut rang a déclaré à Zahra Chinguetti, que la fermeture cette fois, diffère des expériences précédentes, qu’elle pourrait être définitive et que la région est ouverte à développements dangereux.

    La source sahraouie a déclaré que la patience des sahraouis a atteint sa limite finale et que le monde doit agir pour freiner la dégradation de la situation qui conduirait en une confrontation armée dans un proche avenir.

    Nous n’avons pas été en mesure de prendre l’avis du gouvernement marocain sur les événements en cours d’accélération dans la région du Guerguerat , donc ne pouvons donner d’éclaircissements à ce sujet.

    Zahraa.mr

    Source : Adrar Info, 21 oct 2020

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, sahraouis, El Guergarat, passage, ONU MINURSO,





  • Pétition contre le corps diplomatique du Maroc au Canada

    Fatima Maarouf, ressortissante franco-canadienne, a ouvert une pétition contre le corps diplomatique marocain en service au Canada.

    La pétition demande l’expulsion de l’Ambassadeur du Maroc Soraya Otmani, mettre le Centre culturel Marocain de Montréal ( Dar Al Maghrib) sous la tutelle du gouvernement du Canada, enquêter sur toutes les activités reliées à Toraya Otmani depuis qu’elle était consule du Maroc jusqu’à aujourd’hui: entre autre le financement de la construction du Centre culturel Marocain , Dar Al Maghrib à Montréal, la démolition et la construction de l’ambassade du Maroc à Ottawa, ouvrir une enquête sur le circuit des transferts d’argent vers toute institution marocaine au Canada ou Canadienne en lien avec la représentation diplomatique marocaine au Canada ( Ambassade, consulat, centre culturel,) depuis que Soraya Otmani était consule du Maroc à Montréal, récupérer l’argent volé et ou détourné des Marocains.

    Fatima Maarouf est analyste de marché reconnue qui travaille avec le gouvernement canadien, activiste dans le domaine associatif et politique canadien. Elle dispose d’un Magistère en économie, en plus d’un diplôme en Marketing et dministration des affaires. Elle jouit d’une grande expérience en matière d’enquête dans le domaine financier.

    Selon une vidéo qu’elle a posté sur Youtube, Mme Maarouf a été arnaqué par le corps diplomate en service au Canada suite à l’organisation d’un festival en partenariat avec le Centre culturel marocain de Montréal. Ce dernier n’a pas respecté ses engagements par rapport au budget du festival.

    Son insistence lui a valu des menaces de la part des officiels marocains, ce qui l’a poussée à faire une enquête qui lui a permis de découvrir l’existence d’entreprises écrans et d’autres fictives qui échappent au fisc canadien. « J’étais choquée de voir l’ampleur de la fraude découverte », dit-elle.

    En 2018, le ministère marocain des affaires étrangères a dépêché une délégation composée de 2 personnes pour lui proposer de l’argent contre son silence. Devant son refus, les autorités marocaines ont entamé une série d’intimidations, de menaces et d’attaques diffamatoires à travers les réseaux sociaux contre la personne de Fatima.

    Selon Mme Maarouf, le consul du Maroc à Montréal, Touraya El Otmani n’a aucun diplôme d’études, « même pas un diplôme du Baccalauréat », elle ignore tout du protocole diplomatique et ne parle pas anglais, la première langue officielle du Canada.

    Tags : Maroc, diplomatie, Canada, ambassade du Maroc au Canada, consulat, Fatima Maarouf, Touraya El Othmani, Festival marocain de Laval,

  • Algérie : La ville d’Annaba paralysée par les manifestants

    Des parents de harragas bloquent Les accès à la ville

    Il a régné une atmosphère infernale pour les conducteurs qui voulaient soit rentrer en ville ou en sortir. Un encombrement étalé sur plusieurs kilomètres obligeait les véhicules à rouler à une allure d’escargot, pare-chocs presque contre pare-chocs.

    Selon nos informations, des jeunes membres des familles et des voisins de 10 jeunes harraga originaires de la cité de Boukhadra qui n’avaient plus donné signe de vie depuis leur départ vers l’autre rive de la Méditerranée avaient bloqué toutes les issues à l’Ouest de la ville. Les sorties par Sidi Brahim ou par le viaduc de la Cité Seybouse étaient pratiquement fermées.

    De longues queues s’étaient formées aux stations de taxis et de transporteurs clandestins. Le désarroi se lisait sur les visages des personnes en attente d’un véhicule quelconque pour rentrer chez elles. Beaucoup de mères de familles qui s’étaient rendues en ville pour acheter des effets ou des fournitures scolaires pour leurs enfants.

    La rentrée scolaire est là et ceux qui n’avaient pas pris leurs précautions étaient désemparés de se retrouver et obligés de rentrer tard la nuit. Sur le viaduc un nombre important de voitures se rassemblaient et formaient sur plusieurs files un danger certain au vu du poids énorme qu’il supportait.

    Des familles ont été agressées par de jeunes voyous qui avaient profité de cette situation pour tenter de chaparder quelques téléphones portables ou un sac à main. Les conductrices étaient d’après des témoignages, les plus visées. Est-ce-que ces gens ont pensé aux personnes malades, aux ambulances transportant quelques blessés ou un malade en détresse ? Non ! Ce qui comptait pour eux ne consistait qu’à faire organiser des recherches pour retrouver les harraga disparus ou qui n’ont pas encore donné de leurs nouvelles. Un peu de civisme de leur part aurait permis d’éviter cette anarchie.

    D’autre part les usagers se demandaient pourquoi ce laxisme manifesté par les services chargés du maintien de l’ordre et d’assurer la sécurité des citoyens, et de protéger leurs biens.

    Ahmed Chabi

    L’Est Républicain, 21 oct 2020

  • Algérie : Quand les enfants étaient enlevés «légalement»

    par Allal Bekkaï


    Jadis, et conformément aux us et coutumes, l’oncle, le grand-père, le beau-père, le beau-frère, le cousin, voire le voisin «ken yasreq» (littéralement volait) l’innocent enfant à l’insu de ses parents pour le faire circoncire. La fête de «Nefqat sebaâ waouchrine» ou celle du Mouloud était propice à la circoncision des enfants âgés d’un, trois ou cinq ans (chiffre impair), selon la tradition. Tenue de cérémonie de mise composée d’une chechia, kachabia et bligha, achetée discrètement et à l’avance à la Qissariya. Destination : salon de coiffure du charismatique Si Charif, le fameux «hadjam» (scarificateur), au seroual arbi avec bretelles, de la rue de Mascara en face de derb Messoufa. Indiquons au passage qu’une venelle, voisine de sa consœur joaillère Ras sagha et la mosquée Sidi Bellahcène, était dédiée à cette corporation : il s’agit de derb el Hadjamine…

    L’acte chirurgical de notre barbier, en l’occurrence Si Charif, s’accompagnait invariablement du simulacre rituel de l’oiseau fictif : «hawa zawech !» désignait-il d’un geste théâtral un point au plafond. Un dérivatif ou plutôt une diversion toujours efficace puisque la circoncision s’opérait comme par enchantement, en un clin d’œil (et sans anesthésie !). Le fauteuil était aménagé en «table» d’opération pour la circonstance. Pour maîtriser l’enfant «vulnérable», notre «hadjam» adoptait avec lui une prise «martiale» avant de passer à l’acte. Si Charif fera des émules dans ce métier, dont Choukchou le barbier de derb Sidi Hamed, Soulimane le coiffeur d’ El Mawqaf, Rahmoun l’infirmier de la Qissariya, entre autres…

    A cette occasion, la fête se faisait parfois en musique avec «A’ marh’ba ouled sidi, toul syoufhem…». C’est la «khatna» (belle-mère), mot hébreu, dérivé à priori de «kh’tana», laquelle avait l’exclusivité et le privilège de «couver» le «m’tahar» qui s’était prêté au rituel religieux obligatoire de la circoncision (d’où le lien sémantique «orfi» coutumier de ces deux mots de la même «famille» culturelle ; chez les Turcs, «khatoun» signifie maîtresse de maison). Le soir ou le lendemain, les femmes amies de la maison venaient à leur tour voir le nouveau circoncis et chacune lui remettait quelques pièces de monnaie destinées à la mère ; on entendait de la musique, on dansait ou l’on regardait danser et la fête se terminait par des you-you stridents et des vœux genre «o’qba larassiya» (meilleurs vœux pour ses «futures» noces). La traditionnelle séance de henné faisait partie des préparatifs de la cérémonie : les pieds de l’enfant étaient badigeonnés de «henna» et la paume des mains «frappée» du «douro» symbolique contre le mauvais œil.

    Aujourd’hui, cette «initiative», cette pratique a disparu des mœurs sociales : l’évènement est programmé par la famille qui est «préparée» psychologiquement au choc post opératoire (à travers le choix de la date, la désignation des accompagnateurs, le rendez-vous auprès du médecin chirurgien, l’hôpital ou le siège de l’association caritative quand il s’agit d’une circoncision collective)… Ambiance musicale avec Abderrahmane Djalti «Diroulou henna» et Karim Mesbahi «Hani, ya haney» via Youtube… Autre temps, autres mœurs.

    Par ailleurs, le premier jeûne d’un enfant, en l’occurrence la fille, une sorte de «baptême» de carême, donnait lieu à un cérémonial particulier : arborant la tenue traditionnelle , le«caftan chedda» avec tous les bijoux en or qui vont avec, la petite «aroussa» effectue avec sa maman en haïk une longue tournée à pied et en toute sécurité chez les voisins et auprès de la famille avant de faire un détour obligé aux studios des Meghelli, Zmirli, Baghdad, Adem ou Bendahma pour immortaliser ce «baptême» de jeûne. Cependant, le passage pompeux de ces fillettes richement accoutrées dans la rue (et cela jusqu’aux années 70) ne fut jamais émaillé d’un quelque incident que ce soit, à savoir un enlèvement, un braquage ou un vol à la tire… Aujourd’hui, et pour des raisons de sécurité mais aussi de commodité, les fillettes sont prises en charge at home au studio par une habilleuse professionnelle qui «collabore» avec le photographe en fournissant la chedda, les accessoires et les bijoux en toc…

    Quant à l’envers du décor, tragique celui-là, il s’illustre par les temps qui courent, par le phénomène de disparition et d’enlèvement d’enfants qui a pris dernièrement des proportions alarmantes chez nous. «Prison à perpétuité et peine capitale» sont annoncées dans le projet de loi contre le kidnapping. Et pour cause. Devant cette série noire marquée par le rapt et/ou le meurtre d’enfants, à l’instar des Chaïma, Haroun, Youcef, Yacine, Nadia…, une psychose semble s’installer dans la durée au sein des familles …

    Parallèlement au dispositif sécuritaire mis en place à cet effet (système d’alerte, numéro vert, enquête…), Face book s’en mêle, solidarité oblige, à travers la publication de photos, de témoignages et de messages de sympathie ainsi que l’organisation de ratissage citoyen, version battue canine. Par rapport aux parents des victimes, impuissants, ils sont pris en étau entre l’angoisse et le deuil, avec les dégâts collatéraux sur la vie privée et la santé mentale que l’on sait, cette dernière étant déjà impactée par la pandémie du Covid-19… Au menu : chagrin, pleurs, crise d’hystérie, plaintes et complaintes…

    Le Quotidien d’Oran, 21 oct 2020

    Tags : Algérie, enlèvements, enfants, séquestration, rapt,

  • Sahara Occidental : El Guergarat fermée par des manifestants sahraouis

    Selon plusieurs sources, le passage de El Guergarat a été fermé ce mercredi matin par des manifestants sahraouis provenant des camps des réfugiés en Algérie et des territoires libérés.

    L’initiative de fermer la brèche illégale d’El Guergarat, vient en réponse aux trente ans de promesses creuses de l’ONU et de son échec à décoloniser le Sahara occidental et à organiser un référendum pour lequel une mission (MINURSO) a été créée en 1991.

    La mesure vient également en réponse aux provocations marocaines et aux violations répétées du cessez-le-feu dans une tentative de légaliser l’occupation du Sahara occidental au détriment de la souveraineté sahraouie.

    D’après les déclarations d’un responsable sahraoui cité par le site mauritanien Mounsif, la fermeture du passage cette fois-ci diffère des occasions précédentes et pourrait être définitive ajoutant que la région pourrait connaître des dévéloppements graves. Le responsable sahraoui a indiqué que la patience des sahraouis est arrivé à ses limites et la communauté internationale est invitée à agir en vue d’empêcher un affrontement militaire éminent.

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, violations, El Guergarat, passage, brèche,

  • Escalade des pays du Golfe contre Moustapha Ould Chafai

    ESCALADE DES MÉDIAS DES PAYS DU GOLFE CONTRE OULD IMAM CHAFEI

    Les médias du Golfe (de l’Arabie saoudite basés aux Émirats arabes unis) se sont soulevés contre l’ancien dissident mauritanien et homme d’affaires de premier plan, Moustafa Ould Al-Imam Chafei, au moment où persiste une impasse, dans les relations entre l’Arabie saoudite et la Mauritanie, depuis l’arrivée au pouvoir du président Mohamed Ould Cheikh Al-Ghazwani.

    Al-Arabiya.net a rapporté le retour du dissident , Moustafa Ould Al-Imam Chafei, en disant: « L’homme du Qatar au Sahel » revient en Mauritanie après 10 ans d’exil « .

    Al-Arabiya a déclaré que les services de renseignement qataris avaient mis à la disposition de Ould El Chafei, un avion privé de luxe sur la recommandation du bureau de l’émir.

    La chaine indique que le gouvernement saoudien est contrarié par la présence croissante de Ould El Chafei sur le continent africain, et ses bonnes relations avec les nouveaux décideurs en Mauritanie.

    En outre, le parti pris de Moustafa Ould Chafei envers l’État qatari a irrité le reste des pays du Golfe, en raison de sa grande influence dans certains pays africains, dont les relations avec le Qatar se sont considérablement développées au cours de la période récente.

    http://zahraa.mr/node/25183

    Source : Adrar Info

    Tags : Mauritanie, Moustapha Ould Limam Ould Chafai, Pays du Golfe,

  • Sahara Occidental occupé : Des centaines de manifestants au pied du mur de la honte et à Guerguerat

    Depuis lundi, dans la zone bordant le mur marocain de la honte dans la ville sahraouie libérée de M’heris, des dizaines de Sahraouis se sont rassemblés au pied d’un poste militaire marocain et ont manifesté leur rejet de la situation actuelle de blocage au Sahara occidental.

    Une situation de passivité de l’ONU et de blocage du processus de paix du fait notamment de la nomination d’un envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour faire avancer le processus à travers des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario. Une autre caravane de la societe civile sahraouie se dirige vers la brèche illégale d’El Guerguerat, au sud du Sahara occidental, pour organiser une manifestation populaire avec le même objectif: dénoncer le blocus dans le plan de paix. Dans cette zone en particulier (El Guerguerat), il existe une brèche illégale ouverte par l’occupant marocain depuis 2000 et à travers laquelle des milliers de véhicules passent quotidiennement avec des marchandises à vendre dans toute l’Afrique, en plus d’être l’un des principaux points que les mafias font le trafic de drogues en provenance du Maroc et les acheminent sur tout le continent. Aujourd’hui, les Sahraouis disent assez, ils le disent au Maroc, qui envahit le territoire sahraoui depuis plus de 45 ans, ils disent à l’ONU qui traite ce conflit avec passivité et parti pris envers l’occupant colonial marocain. Une position scandaleuse accentuée depuis le mandat du SG de l’ONU.

    Les Sahraouis disent aussi honte aux puissances qui soutiennent le Maroc dans son occupation du Sahara occidental, et elles le disent aussi à tous ceux qui, avec le Maroc, exploitent les ressources naturelles du Sahara occidental. Les manifestants qui se rendent vers la brèche de guéguerre sont soutenus et accompagnés par des dizaines de citoyens sahraouis qui résident habituellement dans les zones libérées du Sahara occidental et il n’est pas exclu que davantage de Sahraouis se joignent également à eux. Pour le moment, tout indique que Guerguerat sera la destination finale où les militants planteront leur camp de base et matérialiseront leur protestation dans le but de combler complètement ce fossé illégal et d’envoyer un message clair au Maroc et à la communauté internationale, et le message est le même que celui qui se répète depuis plus de quatre décennies: les Sahraouis ne renonceront pas à leur terre ou à leurs droits légitimes d’étendre leur souveraineté sur l’ensemble de leur territoire.

    Cette caravane, va protester et fermer temporairement toutes les brèches illégales ouvertes par le Maroc le long du mur de la honte qui divise le Sahara occidental, et sa protestation aboutira enfin dans la région d’El Guerguerat , avec pour objectif de montrer le soutien et la fraternité de la société civile sahraouie avec les troupes de l’armée nationale sahraouie présentes dans la zone.

    Pour rappel le président sahraoui Brahim Ghali avait assuré dans un entretien à la télévision algérienne que toute attaque des forces d’occupation marocaines contre des civils sahraouis dans la région d’El Guerguerat serait considérée comme une déclaration de guerre.Le président sahraoui a également rappelé que les troupes de l’armée nationale sahraouie sont plus que préparées et pleinement disponibles pour engager tout acte militaire nécessaire à la défense de l’intégrité des civils sahraouis. La tension est montée en flèche après que cette semaine des dizaines de civils sahraouis – y compris des responsables de la société civile sahraouie – se soient déplacés vers le mur militaire marocain pour protester contre l’occupation et l’incapacité de l’ONU à résoudre le conflit. . Pour calmer les manifestations, des membres de la mission des Nations unies (Minurso) ont essayé de dissuader les manifestants sahraouis de protester. Pour rappel après la démission inattendue de l’ancien envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler, le processus de paix et l’élan créé après les deux cycles de négociations à Genève sont au point mort.

    Le président sahraoui, dans une lettre adressée à l’ONU, demande une plus grande implication du Conseil de sécurité pour sortir de l’impasse actuelle au Sahara occidental. Le Front Polisario demande la nomination d’un nouvel émissaire de l’ONU pour réactiver le dialogue tandis que le Maroc préfère un blocage pour perpétuer l’occupation du Sahara occidental.
    M. Bendib

    Le Courrier d’Algérie, 21 oct 2020

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, El Guergarat, mur de la honte, ONU, MINURSO, spoliation pillage, ressources naturelles,

  • Quand Emmanuel Macron “plagie” Réda Malek

    Le président français Emmanuel Macron a déclaré -dans le cadre de ce qu’il qualifie de lutte contre le radicalisme islamiste- que « la peur va changer de camp », en reprenant la célèbre phrase du défunt chef de gouvernement Réda Malek prononcée dans les années 1990.

    Selon la presse française, le locataire du palais de l’Elysée a lancé lors d’un conseil de défense et de sécurité nationale tenu dimanche soir, suite à l’assassinat d’un prof d’histoire à Paris, que « la peur va changer de camp » et que « les islamistes ne doivent pas pouvoir dormir tranquille dans notre pays [France, ndlr] ».

    En effet, c’étaient les mêmes mots utilisés par feu Réda Malek -en pleine crise des années 1990- en martelant que « la peur doit changer de camp ». C’était lors de l’enterrement de l’une des icônes du 6e art en Algérie, en l’occurrence Abdelkader Alloula, assassiné par des terroristes en mars 1994.

    Revenant sur sa déclaration qui est devenue célèbre, le défunt Réda Malek a rappelé que « j’étais alors chef de gouvernement et que la peur s’était emparée de l’opinion publique, journalistes, universitaires…j’ai dit que la peur devait changer de camp (groupes terroristes) car la lutte a porté et c’est grâce à elle que l’Algérie restera debout ».

    Echourouk Online, 21 oct 2020

    Tags : France, Emmanuel Macron, Reda Malek, plagiat, Islam, terrorisme, Samuel Paty,

  • Erdogan accuse Macron de «régler des comptes avec l’islam et les musulmans»


    Lors d’un discours en visioconférence ce 20 octobre, Recep Tayyip Erdogan a fustigé les propos de son homologue français, tenus le 2 octobre, sur la création d’un «islam des Lumières» en France. Le dirigeant turc considère que ces initiatives visent à «régler des comptes avec l’islam et les musulmans».

    Le Président turc a critiqué la volonté d’Emmanuel Macron de construire un «islam des Lumières» en France, lors de la visioconférence réalisée par l’Organisation de la coopération islamique ce 20 octobre.

    «Ceux qui sont perturbés par la montée de l’islam attaquent notre religion à travers les crises qu’ils provoquent. La rhétorique anti-islam et anti-musulmane est l’outil le plus utile pour les politiciens occidentaux pour dissimuler leurs échecs», a déclaré le Président turc.

    «”L’islam français”, “l’islam européen” et “l’islam autrichien” en sont des exemples récents», a souligné M.Erdogan, ajoutant que le véritable enjeu de ces initiatives menées par le Président Macron est de «régler des comptes avec l’islam et les musulmans». Il a déclaré que celles-ci visaient à créer un profil lâche, peu rassurant et timide pour les musulmans ainsi qu’un système anti-islamique dans lequel les rituels religieux ne peuvent être pratiqués qu’à domicile et où l’utilisation des symboles religieux est interdite.

    «Le nom d’un tel système n’est pas démocratie, mais totalitarisme», a conclu M.Erdogan.

    Loi «contre les séparatismes»

    Lors de son discours prononcé aux Mureaux le 2 octobre, le Président français a dévoilé une partie des mesures du projet de loi «contre les séparatismes», principalement l’islamisme radical, dans son pays. Un texte qui sera présenté le 9 décembre en conseil des ministres.

    Dans le cadre de la lutte contre le «séparatisme islamique», les autorités françaises ont l’intention d’accorder une attention particulière à l’éducation des enfants. Emmanuel Macron a également exprimé l’idée de créer, avec le Conseil français du culte musulman (CFCM), une organisation qui permettra de construire un «islam des Lumières» dans le pays.

    Pour ce faire, M.Macron a annoncé la fin des imams détachés, c’est-à-dire formés dans des pays étrangers (Turquie, Algérie, Maroc). Désormais, en accord avec le CFCM, la formation d’imams sera «labellisée» en France afin d’éviter l’ingérence de pays étrangers dans la pratique du culte sur le sol français, et de renforcer le contrôle du financement des mosquées.

    Un projet vivement critiqué

    «Ce texte sera un coup pour rien», a prédit le député Les Républicains Éric Ciotti. À son tour, Marine Le Pen a déploré que «rien» n’ait été dit sur l’immigration, «terreau du fondamentalisme islamiste», tout en reconnaissant qu’un «certain nombre de ces mesures vont dans le bon sens».

    Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, a qualifié ce discours de «mise en scène dramatisante absolument inutile», puisque «la loi telle qu’elle est aujourd’hui permet de réprimer les actes délictueux tels que d’éventuels prêches, de quelque religion que ce soit». Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a regretté l’absence d’inflexion de la politique économique et sociale.

    Ecourouk online, 21 oct 2020

    Tags : France, Turquie, Emmanuel Macron, Erdogan, Islam,

  • Un Maroc de façade

    par Alain Gresh, 3 juillet 2007
    Le Monde diplomatiqueUn Maroc de façade↑
    Lockerbie, une erreur judiciaire ?

    C’est le 21 décembre 1988 qu’un Boeing du vol Pan Am 103 s’écrase au-dessus du village écossais de Lockerbie, faisant 270 morts. Bien que plusieurs autres pistes aient été évoquées, notamment celle de la Syrie, des groupes palestiniens, de l’Iran, c’est finalement la Libye qui sera visée par une longue enquête pleine de rebondissements. Deux suspects libyens seront livrés en avril 1999 à la justice écossaise pour jugement (ce qui permettra au colonel Kadhafi un retour sur la scène internationale et un allègement des sanctions prises contre lui par les Nations unies). Le 31 janvier 2001, un des suspects est condamné à la prison à vie, l’autre est acquitté.

    Dans un texte de Jean-Pierre Langellier, son correspondant à Londres, et intitulé « Unique condamné pour l’attentat de Lockerbie, Al-Megrahi est autorisé à refaire appel, » Le Monde explique : « Ancien agent des services secrets libyens, Abdel Basset Ali Al-Megrahi, 55 ans, « pourrait avoir été victime d’une erreur judiciaire », a estimé une commission indépendante écossaise, sur la base d’éléments nouveaux recueillis pendant trois ans d’enquête. »

    « Dans leur rapport, les huit membres de la Commission pour l’examen des affaires criminelles estiment que « certaines des choses (…) découvertes pourraient signifier que le condamné est innocent, certaines qu’il est coupable », mais « c’est à un tribunal d’en décider ». »

    « L’affaire est donc renvoyée à la cour d’appel d’Edimbourg. Trois de ses juges examineront le rapport lors d’une procédure pouvant durer jusqu’à un an. La cour aura à choisir entre rejeter l’appel, ordonner un nouveau procès ou libérer le condamné. Al-Megrahi, détenu près de Glasgow, a toujours clamé son innocence. »

    En conclusion, Langellier écrit : « Dans une lettre adressée à l’ONU en août 2003, la Libye a reconnu sa responsabilité dans l’attentat. Elle a signé peu après avec Londres et Washington un accord d’indemnisation des victimes – portant sur 2, 7 milliards de dollars – qui a permis la levée des sanctions imposées à Tripoli par l’ONU et les Etats-Unis. »

    Rappelons que Pierre Péan, dans son livre Manipulations africaines (Plon, 2001), avait contesté la crédibilité de la piste libyenne. On pourra lire des extraits de ses thèses dans « Les preuves trafiquées du terrorisme libyen », Le Monde diplomatique, mars 2001. On notera le rôle du juge Bruguière, celui-là même qui a mordu la poussière lors des élections législatives de juin 2007 (sous la bannière de l’UMP).

    Gaza, la Palestine et l’Arabie saoudite

    Alors même que Mahmoud Abbas multiplie les déclarations intransigeantes concernant un éventuel dialogue avec le Hamas, l’Arabie saoudite, qui a parrainé les accords de La Mecque, semble développer une autre stratégie. Lors de sa tournée au Proche-Orient (après son voyage en France et en Europe), le roi Abdallah devait rencontrer Abbas à Amman. Cette rencontre a été annulée ,et la presse de la région donne comme explication le mécontentement du roi devant le refus obstiné d’Abbas d’explorer la voie du dialogue national. De plus, le président Moubarak, inquiet de la situation à Gaza, serait sur la même longueur d’onde que le souverain saoudien.

    D’autre part, Le Monde diplomatique de juillet publie un article que j’ai écrit sur la crise actuelle en Palestine, intitulé « Comment le monde a enterré la Palestine », dont vous aurez un aperçu sur notre site, mais pour le lire intégralement il faut acheter le journal 🙂

    A ceux qui douteraient encore que la création d’un gouvernement d’urgence par Abbas créerait les conditions d’une avancée de la paix, je conseille la lecture de l’analyse de Yezid Sayigh, « Hamas coup in Gaza », publiée par The International Institute for Strategic Studies, Londres.

    Un Maroc de façade

    Le Comité pour la protection des journalistes publie le un rapport accablant intitulé joliment Un Maroc de façade, signé de Joel Campagna et Kamel Labidi. Ce texte existe aussi en anglais et en arabe.

    En voici quelques extraits.

    (…) « Ce printemps, des responsables du gouvernement ont commencé à parler d’amendements au Code de la presse et de l’édition, appelant à la création d’un conseil national de la presse ayant le pouvoir de priver de publicité et d’interdire des journalistes pour de prétendues violations des règles déontologiques. Le projet de révision ne touche pas aux actuelles interdictions formulées en termes vagues sur le manque de respect à la monarchie, à l’islam, et sur la diffamation envers les institutions de l’Etat comme l’armée et l’appareil judiciaire. S’il limite le nombre d’infractions pouvant conduire un journaliste en prison, le projet de loi augmente cependant les amendes maximales pour des violations présumées de la loi. »

    « En réaction à ces tendances inquiétantes, le CPJ a envoyé une délégation à Rabat et à Casablanca, qui a passé dix jours à rencontrer des journalistes marocains et des membres du gouvernement, enquêter sur les restrictions faites aux médias, évaluer leur impact, et exprimer leur inquiétude aux autorités. S’il se vante d’avoir une presse écrite vivante, estime le CPJ, le Maroc a fini par compter sur un système feutré de contrôle judiciaire et financier pour continuer à tenir sous surveillance les journalistes entreprenants. Le bilan montre que les conditions de la liberté de la presse sont loin de la reluisante version fournie par les autorités et par beaucoup de journalistes. »

    (…) « Mais malgré un soi-disant régime parlementaire et une société civile dynamique, le pouvoir réel demeure fermement entre les mains du roi et du makhzen, un cabinet fantôme composé principalement de représentants du Palais, de dirigeants de l’appareil de sécurité et de l’armée, qui agissent en sous-main et donnent les principales orientations. Les critiques du régime disent que le roi et un petit groupe de proches collaborateurs accumulent le pouvoir plutôt qu’ils ne le libèrent, comme l’exigerait une vraie démocratie. La menace grandissante du terrorisme a aggravé les choses. Plusieurs attaques-suicides ont secoué Casablanca le 16 mai 2003, tuant 44 personnes. D’autres attaques, de plus faible ampleur, ont eu lieu depuis. Cet extrémisme violent combiné à un mouvement islamiste croissant a maintenu le Palais sur les dents et a peut-être poussé certains Marocains à vouloir donner la priorité à la sécurité sur les libertés publiques. »

    Diffférents moyens sont utilisés pour faire pression contre la presse, notamment les tribunaux qui condamnent les journaux à de lourdes peines. La publicité est un autre « argument ».

    « L’usage par les autorités de la publicité en guise de récompense ou de punition est un autre outil effectif. Selon de nombreux journalistes, compagnies d’Etat et agences gouvernementales privent les journaux critiques de ressources publicitaires cruciales. »

    « Les compagnies privées proches du roi et du gouvernement ont aussi retiré leurs annonces de journaux ayant eu une prise de bec avec le gouvernement. Quand Le Journal a été provisoirement interdit en 2000, le magazine a perdu 80 % de ses publicités, selon Jamaï. L’éditeur de Al-Ousbouiya Al-Jadida, Abdelaziz Koukas, note que son hebdomadaire indépendant gagnait auparavant environ 100 000 dirhams (12 000 $) par mois en recettes publicitaires mais que, depuis qu’il a été accusé d’offense au roi pour avoir publié, en 2005, un entretien avec Nadia Yassine, fille du dirigeant islamiste Abdel Salam Yassine, il n’a perçu qu’un total de 250 000 dirhams (30 000 $) en publicité. De grandes compagnies comme Royal Air Maroc, ONA et Meditel ont toutes arrêté d’acheter des espaces publicitaires, dit-il. »

    « La disparité des recettes publicitaires entre publications indépendantes et progouvernementales est évidente. Des journaux soutenant le régime, comme les quotidiens Aujourd’hui le Maroc et Le Matin, sont remplis de pages de publicité. « Dans Le Matin, il n’y a pas une page sans publicité », observe Anouzla en feuilletant l’édition du 2 avril. »

    En conclusion, les auteurs du rapport écrivent :

    « En dépit de l’amélioration par rapport aux années 1990, le CPJ conclut que la liberté de la presse a régressé notablement au cours des cinq dernières années. Malgré les progrès du Maroc, il reste encore beaucoup à faire dans un pays qui se décrit lui-même comme une monarchie constitutionnelle. »

    « Huit ans après le début du règne du roi Mohammed, les dirigeants marocains doivent joindre les actes à la parole afin de démontrer leur engagement public en faveur de la démocratisation et de la liberté de la presse. La loi sur la presse actuellement en révision fournit une occasion propice à l’abolition de mesures qui permettent au Maroc d’emprisonner ou d’interdire des journalistes de la même manière que ce qui se passe dans d’autres pays arabes, présentés comme beaucoup plus répressifs. Une réforme judiciaire est nécessaire pour éliminer les poursuites à caractère politique et les coups bas. Car enfin, quand des juges rendent des verdicts alors que la défense ne se trouve pas dans le prétoire, le soutien déclaré du Maroc à la modération et à l’Etat de droit ne peut que sonner creux. »

    Alain Gresh

    Le Monde diplomatique, 3 juillet 2007

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