Année : 2020

  • Maroc : cette explosion sociale qui vient

    Rabia Franoux Moukhlesse

    Tous les expatriés volontaires du monde éprouvent un sentiment de nostalgie pour leur pays d’origine. Souvent ils fantasment sur la réalité de ce dernier n’ayant pas suivi les évolutions de mentalités, les changements urbains, les modifications politiques etc.

    Mon cas est bien particulier ayant quittée le Maroc en 1999, soit à la mort du Roi, laissant derrière moi un Royaume plein d’espoirs sur les changements à venir avec ce nouveau souverain que l’on appelait le « roi des pauvres ». Après les années de plomb et malgré l’ouverture opérée dans les années 90, les marocains espéraient un renouveau total. Le changement étant toujours pour demain, le Maroc a vécu les révolutions arabes à travers ce que l’on a appelé le mouvement du 20 Février. Le trône a semblé vaciller et des changements constitutionnels ont été opérés pour calmer les esprits. Et voilà que 10 ans de plus ont passés et où en sommes-nous ?

    PROMESSES NON TENUES

    Les riches sont plus riches et les pauvres sont plus pauvres. Rien de choquant me direz-vous, puisque c’est le cas dans presque tous les pays ! Et bien pas tout à fait. Car le Maroc assume pleinement ces écarts humainement monstrueux. Casablanca recense plus de 8.000 millionnaires en dollars ce qui est plus que Londres, New York ou Hong-Kong. Les investisseurs étrangers se pressent attirés par les exonérations de taxes, la main d’œuvre bon marché et un point d’ancrage stable politiquement en Afrique.

    Les grandes sociétés marocaines n’ont jamais gagné autant d’argent, des fortunes personnelles ont été multipliées par 3 ou 4 en moins de 5 ans. Vous pouvez croiser quotidiennement les derniers modèles de grosses voitures qu’un Européen ne verra que dans les publicités. Des maisons de 400 ou 500 m² habitables poussent comme des champignons.

    Regardez cette masse de jeunes sans travail qui rêvent de l’Europe et risquent leur vie pour accéder à une vie sans faim.

    Tout ceci côtoie une classe moyenne qui se paupérise face au coût de la vie après avoir récemment émergé et surtout une cohorte de pauvres faisant l’immense majorité du Maroc. Voyez au-delà des images de cartes postales touristiques ces bidonvilles où les eaux usées coulent au milieu du chemin. Tous ces gens qui s’entassent dans 20m² recouverts de tôles, souffrant de la chaleur et du froid. La populace qui prend à 7 ou 8 un taxi le matin pour aller pointer à l’usine ou venir dans les belles villas valant 1 million d’euros en tant que jardinier, femme de ménage, cuisinière, homme à tout faire pour 300 euros par mois.

    Regardez cette masse de jeunes sans travail qui rêvent de l’Europe et risquent leur vie pour accéder à une vie sans faim. Croisez ces hordes de mendiants à chaque coin de rue… Et comprenez les attentes d’une jeunesse qui veut vivre décemment, qui souhaite un peu de liberté, qui attend une meilleure répartition de toutes ces richesses qui s’étalent avec indécence devant leurs yeux, qui veut des infrastructures dignes d’un pays en développement au lieu d’écoles privés, d’hôpitaux en souffrance et de mosquées pour seul refuge.

    RÉPONSE SÉCURITAIRE

    On obtient donc une situation explosive où les citoyens sont à bout de nerf et n’ont plus rien à perdre. Ils ne leur restent plus au pire qu’à se laisser embrigader dans un islam radicalisé qui leur promet un monde meilleur dans l’au-delà, un peu de considération ici-bas mais à condition d’essaimer leur vision délétère et la violence qui va avec. Et au mieux, de parler, revendiquer, dénoncer les injustices et les abus en espérant que les choses vont changer.

    Vous avez le cocktail (sans alcool) d’une explosion programmée

    Or, la réponse est toujours la même. Avant tout sécuritaire pour que rien ne change et surtout pas les privilèges. A chaque mot de trop, de critique, de manifestation ou d’information gênante pour les dirigeants, une cohorte de fonctionnaires zélés, nostalgiques des années de plomb où chaque tête qui dépassait disparaissait du paysage intervient et frappe de toutes ses forces. On assiste là aussi à une radicalisation de la répression. Toute personne ayant l’audace de dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas doit faire face au système judiciaire. La parole n’est pas libre. L’information n‘est pas libre.

    La société n’est pas libre. Un simple tweet, un blog, une chanson, une enquête d’investigation, une attitude postée sur face book, une « morale » non conforme aux mœurs d’un autre temps et vous pouvez gouter à l’hospitalité des prisons marocaines pour 4, 5 ou 25 ans. Les exemples sont nombreux de ces condamnations et s’accélèrent ces derniers temps dans l’indifférence et la méconnaissance totale, volontaire ou non, du reste du monde.

    Une population qui n’a rien à perdre même plus la vie, des privilégiés qui ne lâchent rien, des religieux qui ne rêvent que de mettre en place un califat basé sur la charia et vous avez le cocktail (sans alcool) d’une explosion programmée. Alors pour vos prochaines vacances, profitez vite du Maroc typique, de ses hôtels et golfs, de ses lieux de fêtes car il se pourrait bien qu’un jour il ressemble plus à l’Irak qu’au pays ouvert aux étrangers et à l’hospitalité légendaire.

    #saffibaraka (Ca suffit)

    Source : Marianne, 11 jan 2020

    Tags : Maroc, inégalités, pauvreté, injustice, répression, richesse,

  • WikiLeaks : Ces trois syllabes qui ont ébranlé le monde

    Incontestablement, WikiLeaks a bousculé, en cette fin d’année 2010, la hiérarchie des grands événements qui ont marqué le monde. Ce site internet, quasi inconnu il y a à peine deux mois, ainsi que son fondateur l’Australien Julian Assange, ont ravi la vedette. Les notes et les câbles diplomatiques américains mis en ligne par le site WikiLeaks ont provoqué une tempête dans le monde de la diplomatie. Une bombe virtuelle à fragmentation réelle assimilée par certains à un «11 Septembre diplomatique».

    Le monde entier épie, chaque jour, les nouvelles indiscrétions et les révélations pas trop gentilles et parfois «hard» qu’échangeaient les diplomates américains des quatre coins du monde avec leurs homologues. Mine de rien, le monde découvre que rien ne se cache, voire que tout se sait, finalement, par la magie de WikiLeaks !

    Des observateurs craignent même le pire car certaines révélations pourraient constituer le détonateur d’un conflit entre deux pays. WikiLeaks a montré au monde entier la face cachée de la diplomatie.Et, par endroits, il a donné un aperçu des visages et des positions en «off» de ceux qui nous gouvernent. Pour les journalistes du monde, les câbles de WikiLeaks sont tout simplement du pain béni même si certains croient y déceler une fuite organisée du gendarme américain. Les diplomates, eux, crient au scandale. Cela se comprend de leur part en ce sens qu’ils auraient souhaité continuer à vivre tranquilles en restant cachés… Mais WikiLeaks a levé la feuille de vigne qui cachait les feuilles de route de certains diplomates-espions qui s’en vont fouiner dans les poubelles des pays où ils travaillent. Depuis fin novembre dernier, date du début de la publication de plus de 250 000 télégrammes diplomatiques, le monde a un peu changé. Il a désormais l’avant et l’après-WikiLeaks !

    La mise à nu

    Les avis divergent évidemment sur les bienfaits et les méfaits de WikiLeaks selon qu’on soit diplomate ou Monsieur Tout-le-monde. Clay Shirky, spécialiste américain des questions sociales et économiques liées à Internet, résume bien ce sentiment nuancé : «Comme beaucoup, je suis partagé (…). Il est clair que les citoyens d’une démocratie doivent être en mesure de savoir ce que fait et ce que dit leur pays en leur nom. Et WikiLeaks remplit pleinement ce rôle.» «Mais d’un autre côté, tout ne peut pas rester parfaitement transparent», précise-t-il en référence au secret diplomatique. Au final, qu’il ait bien fait ou non, le fondateur de WikiLeaks est devenu une superstar mondiale qui devrait avoir plus d’amis en ce bas monde que d’ennemis. Les officiels.

    En attendant de savoir si cette formidable mise à nu a été préméditée ou pas, nous sommes sans doute des millions de citoyens du monde à attendre impatiemment les prochains câbles de… WikiLeaks. Julian Assange nous a promis une bonne année 2011, très riche en révélations croustillantes.

    El Watan, 30 déc 2010

    Tags : Wikileaks, Julian Assange,

  • Wikileaks: la France au top de l’espionnage industriel

    La France, plus encore que la Chine et la Russie, est le pays le plus actif en matière d’espionnage industriel chez ses alliés européens, rapporte mardi le journal norvégien Aftenposten sur la foi de télégrammes diplomatiques obtenus par WikiLeaks.
    « L’espionnage français est tellement étendu que les dégâts (qu’il provoque, Ndlr) pour l’économie allemande, dans leur totalité, sont plus importants que les dégâts provoqués par la Chine ou la Russie », selon une note non-datée de l’ambassade des Etats-Unis à Berlin.
    Aftenposten, qui a obtenu par un moyen non connu en décembre la totalité des 250.000 documents diplomatiques de WikiLeaks, reproduit aussi, en norvégien, les propos en ce sens du patron d’un groupe allemand cité par une note de l’ambassade.
    « La France est l’empire du Mal en ce qui concerne le vol de technologies, et l’Allemagne le sait », aurait déclaré en octobre 2009 Berry Smutny, directeur général du petit fabricant allemand de satellites OHB Technology.
  • WikiLeaks- Sahara Occidental : La fausse neutralité de Ben Ali

    Et un autre pavé dans la mare jeté par WikiLeaks !
    Le président tunisien, Zine El Abidine Ben Ali, accuse les Algériens d’être «responsables de l’actuelle impasse» dans laquelle se trouve le dossier du Sahara occidental. Le président a fait ces confidences au sous-secrétaire d’Etat américain, David Welch, à l’aune d’une rencontre à Tunis entre les deux hommes, en date du 28 février 2008.
    Jugement amplement partagé par M. Welch, qui estime d’ailleurs que ce contentieux bloquait tout progrès dans la région du Maghreb. Le diplomate américain rétorque même que les Algériens «se doivent d’accepter l’idée qu’il n’y aura jamais d’Etat indépendant au Sahara occidental». M. Ben Ali finit par répondre que le problème est complexe et que sa résolution prendrait plusieurs années. «Le dossier ne pourra pas être réglé par le biais du Conseil de sécurité de l’ONU», a ajouté le président tunisien.
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Wikileaks, front Polisario, Tunisie, Ben Ali,
  • Média américains: deux poids deux mesures sur Hong Kong

    Les médias américains manient le deux poids deux mesures dans leurs reportages sur Hong Kong, selon un quotidien suisse

    GENEVE, 5 janvier (Xinhua) — Les médias américains manient le deux poids deux mesures dans leurs reportages sur Hong Kong, selon un article publié récemment par un quotidien suisse.

    Les médias occidentaux qui n’ont pas de correspondants à Hong Kong ont tendance à user de « demi-vérités », par exemple des extraits vidéo de quelques secondes qui sont tronqués ou remontés, comme base pour leurs reportages, a dénoncé Matthias Müller, l’auteur de l’article, qui rapporte depuis Beijing pour le quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung (NZZ).

    Il a observé qu’une étude récemment menée par le groupe américain de surveillance des médias Fairness and Accuracy in Reporting (FAIR) a comparé les reportages et le choix des mots du New York Times (NYT) et de CNN sur les manifestations au Chili, en Equateur, à Haïti et à Hong Kong en Chine.

    FAIR est parvenu à la conclusion sans surprise que le nombre de reportages effectués par ces deux médias américains sur Hong Kong est beaucoup plus important que ceux consacrés aux manifestations dans les pays d’Amérique latine, bien qu’il y ait eu dans ces pays-là beaucoup plus d’arrestations, de blessures et de décès au cours des dernières semaines.

    C’est « une indication de la distorsion de leurs reportages », précise le journal.

    « La question reste de savoir pourquoi ces deux médias américains (le NYT et CNN) continuent de glorifier les ‘manifestants pro-démocratie’ en dépit des preuves d’une violence excessive », interroge le journal, ajoutant qu’ils n’ont pourtant pas hésité à étiqueter les manifestants violents au Chili et en Equateur comme « émeutiers », « pyromanes » ou « pillards ».

    Ainsi, le NYT et CNN se rendent un mauvais service, à eux-mêmes ainsi qu’à d’autres médias occidentaux, avec leurs reportages orientés. Il devrait être de leur devoir de rapporter les événements de manière objective et critique sur la base des faits, conclut le journal.

    Xinhua

    Tags : Hong Kong, Etats-Unis, médias, presse,

  • Trafic d’ivoire au Gabon : 5 ans de prison pour quatre trafiquants

    (Agence de Presse Panafricaine) – Appréhendés avec 120 kg d’ivoire à Oyem en novembre 2019, quatre trafiquants viennent d’être condamnés à 5 ans de prison ferme avec une lourde amende à payer.

    La justice gabonaise vient de mettre un terme aux activités illicites d’un réseau de trafiquants d’ivoire. En effet, le vendredi 3 janvier 2020, Roddy WOPINAS AYAFOR, Christian MBONGO, Joël Michel DJETOLA et Arsène NGUIALEBE ont été condamnés à une peine de cinq ans de prison chacun, et à payer une amende de 32.000.000frs CFA, ainsi qu’une seconde amende de 5.000.000frs de dommages et intérêts à verser à l’administration des Eaux et Forêts. Les quatre individus ont été reconnus coupables de délits de trafic d’ivoire et de complicité de trafic d’ivoire. La première audience de cette affaire s’était tenue le 27 décembre 2019. Le procureur avait requis l’application stricte de la loi à l’endroit des prévenus.

    Rappel. L’arrestation de ces quatre nouveaux condamnés s’était faite grâce à une opération de l’antenne provinciale de la Police Judiciaire du Woleu Ntem, appuyée par l’ONG Conservation Justice. L’arrestation s’était déroulée du 20 au 21 novembre 2019.

    Partie d’Oyem au petit matin le mercredi 20 Décembre 2019, l’équipe était bien arrivée sur le lieu indiqué pour effectuer la transaction illicite. Quelques heures plus tard, les agents remarqueront deux véhicules suspects effectuer plusieurs tours entre le carrefour Lalara et l’Auberge portant le même nom. Lesdits véhicules vont être filés pendant un moment. Sentant l’étau se resserrer sur eux, les indélicats vont prendre la fuite sur l’axe Lalara-Mitzic. Après quelques kilomètres de poursuite, un premier véhicule (un Toyota Pick-nick de couleur bleue) avait été intercepté avec à son bord Roddy AYAFOR (un ressortissant camerounais de 39 ans) et Arsène NGUIALEBE (Gabonais de 43 ans).

    Deux sacs de riz contenant de l’ivoire étaient à bord du véhicule. La deuxième voiture, un pick-up de couleur blanche conduit par Joël Michel DJETOLA (Gabonais de 29 ans) avait quant à elle été interceptée quelques minutes et kilomètres plus tard. Deux sacs contenant aussi de l’ivoire y avaient également été saisis. Au total, ce sont 27 pointes d’ivoire pour un poids de plus de 120 kg qui avaient été saisies.D’autres suspects ayant été cités, l’opération s’était poursuivie le jeudi 21 novembre 2019 avec l’arrestation, toujours dans la zone de Lalara, de Christian Mbongo (Gabonais de 43), résident du village Ouesso.

    APP, 11 jan 2020

    Tags : Côte d’Ivoire, ivoire, trafic, trafic d’ivoire,

  • RDC : Les étudiants évacuent le campus de l’université de Kinshasa

    En République démocratique du Congo, des milliers d’étudiants qui résidaient dans le campus de l’université de Kinshasa ont tous évacué.

    Mardi dernier, le ministre congolais de l’Education a suspendu toutes les activités au sein de l’institution suite à des manifestations au cours desquelles les étudiants protestaient contre la hausse des frais académiques.

    Des éléments de la Police Nationale Congolaise effectuent des patrouilles au sein du campus interdit d’accès aux étudiants.

    Pour le Général Sylvano Kasongo, chef de la Police de la ville de Kinshasa, cette mesure vise à déloger ‘’des non étudiants qui occupaient abusivement les résidences’’.

    Il est au micro de Gaius Kowene.

    BBC Afrique, 11 jan 2020

    Tags : RDC, Congo, étudiants, université de Kinshasa, campus,

  • L’Iran reconnaît avoir abattu l’avion ukrainien par « erreur » et explique ce qui s’est passé

    Trois jours après le crash de l’avion d’Ukrainian Airlines: l’Iran a reconnu ce samedi 11 janvier avoir abattu le Boeing 737 par « erreur » et a présenté ses excuses. Ses responsables militaires ont expliqué les conditions qui ont abouti à l’erreur humaine.

    Le vol PS752 de la compagnie Ukraine Airlines International (UAI) s’est écrasé de nuit à l’ouest de Téhéran, très vite après son décollage. Les victimes sont essentiellement des Irano-Canadiens, mais aussi des Afghans, des Britanniques, des Suédois et des Ukrainiens.

    Guide: Un lourd fardeau

    Le guide suprême d’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, a ordonné aux forces armées du pays de remédier à toute « négligence » et exhorté à faire le nécessaire « pour éviter la répétition d’accident pareil », selon un communiqué publié samedi sur son site internet.
    « Après avoir consulté les résultats de l’enquête qui a conclu à une erreur humaine, j’ai senti un lourd fardeau sur mon dos en raison de la catastrophe due à la perte des passagers dans cet accident triste », a-t-il dit dans le texte. Présentant ses condoléances aux familles des sinistrés et sa pleine solidarité avec elles.

    Rohani: Une erreur impardonnable

    L’Iran regrette « profondément » ce crash, « une grande tragédie et une erreur impardonnable », a déclaré le président iranien Hassan Rohani.
    « L’enquête interne des forces armées a conclu que de manière regrettable des missiles lancés par erreur ont provoqué le crash de l’avion ukrainien », a-t-il rapporté sur Twitter.

    Zarif: Aventurisme américain

    Plus tôt, le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif avait déjà exprimé des « excuses », tout en déplorant une « erreur humaine en des temps de crise causée par l’aventurisme américain (qui) a mené au désastre ».
    « Placées au plus haut niveau d’alerte pour répondre aux éventuelles menaces » américaines, les forces armées iraniennes avaient expliqué plus tôt que l’appareil avait été pris pour un « avion hostile ». « Le responsable » de cette erreur va être traduit « immédiatement » en justice, a ensuite précisé l’état-major.

    Etat d’alerte maximale

    Ce grave incident s’est produit à un moment où les forces armées iraniennes étaient en état d’alerte maximale. Elles avaient 5 heures plus tôt, procédé à une spectaculaire frappe balistique contre la plus grande base américaine en Irak, Aïn al-Assad. En riposte à l’assassinat de son chef de la force al-Quds du Corps des gardiens de la révolution islamique en Iran, le général Qassem Soleimani, dans un raid américain à proximité de l’aéroport de Bagdad en Irak.

    Des avions américains

    Le site en ligne francophone de la télévision iranienne Press TV a rapporté les conditions qui ont abouti à cette erreur humaine, citant des sources militaires iraniennes.

    Dans les heures qui ont suivi la frappe, les forces américaines ont multiplié des vols militaires, près des frontières aériennes de l’Iran. Selon des informations communiquées aux unités de défense antiaériennes, rapporte Press TV, peu avant l’incident du Boeing 737, certains centres militaires stratégiques du pays avaient été approchés par des avions de combat ennemis, ce qui a redoublé la sensibilité des unités de la DCA.

    Toujours selon le site francophone de la télévision iranienne, le communiqué de l’état-major met en relief une « énorme anomalie » qui a « leurré » le système de défense antiaérienne de la capitale et fait croire à « l’approche d’un avion ennemi vers un centre militaire sensible » et partant, a causé, la « tragique erreur humaine».

    « Dans cette conjoncture délicate et critique, le vol 752 de la ligne aérienne ukrainienne a décollé de l’aéroport Imam Khomeiny. Au moment où l’avion faisait demi-tour, il est passé pour un appareil militaire qui se dirigeait tout droit vers un centre militaire ultra-sensible des gardiens de la révolution, d’autant plus qu’il se trouvait en altitude et en position d’un appareil ennemi », explique le communiqué.

    Et d’ajouter : « Malheureusement, une erreur humaine a eu lieu et l’avion a été pris pour cible d’une manière non intentionnelle»,

    Chef du CGRI: J’aurai préféré mourir

    Amirali Hajizadeh, un général des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, a endossé la responsabilité du drame, dans une déclaration à la télévision iranienne.
    « J’aurais préféré mourir que d’assister à un tel accident », a-t-il dit, ajoutant que le missile avait explosé « à côté de l’avion ».

    Russie: Tirer les leçons

    Un haut responsable russe a appelé Téhéran à tirer les leçons de son erreur.
    « Si le déchiffrage des boîtes noires et les travaux de l’enquête ne prouvent pas que l’armée iranienne a fait cela intentionnellement et qu’il n’y a pas de raisons logiques à cela, l’incident doit être clos. Avec l’espoir que les leçons seront tirées et des mesures prises par toutes les parties », a déclaré le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement, Konstantin Kossatchev.

    France : la leçon est de mettre un terme à l’escalade

    «Les leçons que nous devons tirer de cette séquence dramatique que nous avons vécue depuis maintenant plusieurs jours, depuis la fin de l’année 2019, c’est qu’il faut mettre un terme à cette escalade», a poursuivi la ministre française.

    Position canadienne et ukrainienne

    Jeudi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait estimé qu’il ne s’agissait pas d’un accident. « Nous avons des informations de sources multiples » qui « indiquent que l’avion a été abattu par un missile sol-air iranien », disait-il. « Ce n’était peut-être pas intentionnel ».

    Pour sa part, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Vadym Prystaïko avait souligné que les enquêteurs ukrainiens bénéficiaient de la « coopération entière » de Téhéran.

    Selon l’AFP, l’Iran avait invité Boeing, le constructeur américain de l’avion, à participer à l’enquête, ainsi que les Américains, les Canadiens, les Français et les Suédois à observer les méthodes de travail suivies par les Iraniens dans cette affaire.

    Almanar

    Tags : Iran, Etats-Unis, Ukraine, Boeing, avion, vol,

  • Irak arrête des suspects responsables de la fuite de données sur Suleimani aux États-Unis

    La sécurité irakienne arrête des suspects responsables de la fuite de données sur Souleimani aux États-Unis

    Qassem Suleimani, commandant de la Force Quds d’Iran, est tombé martyr tôt vendredi dernier, avec le sous-commandant des Unités de mobilisation populaire d’Irak (Al-Hashad Al-Shabi, en arabe), Abu Mahdi al-Muhandis et d’autres des combattants lors d’un assaut mené sur ordre direct du président américain Donald Trump, près de l’aéroport international de Bagdad.

    Les forces de sécurité irakiennes ont arrêté trois employés de l’aéroport de Bagdad pour leur coopération présumée avec les États-Unis dans l’assassinat du général iranien Qassem Suleimani.

    HispanTV a rapporté que selon des sources proches du groupe enquêtant sur l’attaque, ces trois suspects avaient divulgué des informations détaillées sur les mouvements de Suleimani vers Washington, qui a volé le jour de l’attaque de Bagdad, la capitale irakienne, après un voyage à Damas, en Syrie.

    Suleimani, commandant de la Force Qods iranienne, est tombé martyr tôt vendredi dernier, avec le sous-commandant des Unités de mobilisation populaire d’Irak (Al-Hashad Al-Shabi, en arabe), Abu Mahdi al-Muhandis et d’autres combattants dans une agression menée par ordre direct du président américain, Donald Trump, près de l’aéroport international de Bagdad.

    Les données fournies par les employés étaient essentielles pour les États-Unis. a consommé son opération aérienne contre le haut commandement iranien et ses compagnons dans la capitale irakienne.

    L’enquête se concentre principalement sur les interrogatoires du personnel de l’aéroport et les hypothèses impliquées dans le bombardement meurtrier américain.

    À leur tour, les autorités syriennes ont lancé une enquête parallèle à l’aéroport international de Damas pour recueillir davantage d’indices.

    Le Premier ministre intérimaire irakien, Adel Abdul-Mahdi, a déclaré qu’il s’attendait à rencontrer Suleimani le jour de son assassinat.

    En réponse à ce crime, le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) d’Iran a mené mercredi de fortes attaques de missiles contre des bases américaines en Irak, dans lesquelles le chef de file, l’ayatollah Sayyed Ali Jamenei, a décrit comme un simple « gifle « et non de vengeance.

    Selon des sources locales, les défenses antimissiles américaines n’ont pas réussi à intercepter un missile iranien tiré sur ses bases en territoire irakien et bien que la partie perse affirme qu’au moins 80 militaires américains sont morts, Trump a déclaré dans un message à la nation que il y avait des dommages entre les soldes.

    Après l’opération éclair de l’Iran, le président américain Il a retiré toutes ses menaces militaires précédentes contre le pays perse, bien qu’il ait affirmé qu’il n’y avait pas eu de morts dans l’offensive iranienne contre deux bases américaines.

    Al Mayadeen, 11 jan 2020

    Tags : Iran, Irak, Etats-Unis, Souleimani,

  • Philippe avancera samedi des « propositions concrètes » sur la réforme des retraites

    PARIS (Reuters) – Au terme d’une journée d’échanges avec les partenaires sociaux, Edouard Philippe a salué vendredi des progrès vers un compromis sur la réforme des retraites et annoncé des “propositions concrètes” pour samedi.

    Les discussions, jugées “très constructives” par le Premier ministre, butent toujours sur les modalités financières du système et l’”âge d’équilibre” que l’exécutif maintient dans l’avant-projet de loi contre l’avis des syndicats réformistes.

    Si les syndicats opposés à un système de retraites par points – CGT et FO au premier chef – restent inflexibles, le chef du gouvernement ne déroge pas non plus à sa ligne de fermeté et a réaffirmé sa détermination à présenter un texte en conseil des ministres le 24 janvier pour une adoption avant l’été.

    “Je dirais que ce soir nous avons bien avancé dans la recherche du compromis que nous souhaitons obtenir, c’est donc une journée utile, mais il nous reste du travail”, a dit Edouard Philippe lors d’une brève déclaration à Matignon.

    Il a précisé qu’il rencontrerait vendredi soir Emmanuel Macron et prendrait contact “avec un certain nombre de responsables de la majorité pour évoquer les avancées possibles”.

    “Demain, par écrit, j’adresserai aux organisations syndicales et patronales des propositions concrètes qui pourraient être la base de ce compromis”, a-t-il annoncé.

    Au siège du Conseil économique, social et environnemental (CESE), où il rencontrait les 150 membres de la Convention citoyenne sur le climat, Emmanuel Macron a redit vendredi soir que la philosophie du projet de réforme visait à “consolider” un système par répartition “où c’est les travailleurs qui vont continuer de financer ceux qui sont à la retraite”.

    “Comment on fait alors que de moins en moins d’actifs financent des gens, et c’est très bien, qui vivent de plus en plus vieux ? Soit en disant on doit cotiser davantage, soit on doit travailler un peu plus longtemps, mais moi, je n’assume pas de baisser les retraites”, a-t-il ajouté.

    DÉFENSE ET ILLUSTRATION DE L’”ÂGE D’ÉQUILIBRE”

    Les consultations bilatérales organisées au lendemain d’une nouvelle journée de mobilisation contre le projet gouvernemental visaient à discuter de la méthode et du calendrier d’une “conférence de financement”, idée avancée par la CFDT de Laurent Berger et reprise par le gouvernement.

    Le gouvernement souhaite que la conférence soit organisée en parallèle de l’examen parlementaire du projet de loi et complète ou modifie le texte via des amendements. Le texte sera soumis à partir du 17 février à l’Assemblée nationale.

    L”‘âge d’équilibre” – l’option gouvernementale pour l’équilibre financier du système – figure dans l’avant-projet de loi qui a été communiqué au Conseil d’Etat : il entrera progressivement en vigueur à partir de 2022 pour atteindre 64 ans en 2027, sauf si les partenaires sociaux trouvent une solution alternative d’ici le 1er septembre 2021.

    Un document gouvernemental a été remis vendredi aux partenaires sociaux pour attester de l’efficacité d’un “âge d’équilibre”.

    Cette note chiffre le déficit du régime à 10 milliards d’euros en 2025 et 12 milliards en 2027. Mais l’introduction d’un âge pivot à 64 ans permettrait à l’Etat, selon ces estimations, de réaliser 3 milliards d’euros d’économies en 2022, 5 milliards en 2023, 6,5 milliards en 2024, 9 milliards en 2025, 11 milliards en 2026 et jusqu’à 12 milliards d’euros en 2027.

    Dans le détail, 37% des assurés (“inaptes, invalides, handicapés”) ne seraient pas concernés par l’âge pivot ou seraient concernés par un âge pivot plus bas que le droit commun (carrières longues, pénibilité, métiers régaliens).

    L’âge pivot décalerait l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans pour 32% et jouerait “positivement” pour 31% en leur permettant de partir plus tôt que dans le régime actuel.

    Laurent Berger, pour qui cette mesure paramétrique est un casus belli, est resté sourd à ces arguments et a de nouveau exigé vendredi son retrait.

    MARTINEZ PROPOSE DES PISTES FINANCIÈRES

    “On a essayé de dire que la CFDT n’avait jamais été désintéressée sur la question de l’équilibre mais qu’une mesure aveugle et injuste comme celle-ci n’avait pas lieu d’être dans le projet de loi”, a-t-il dit à l’issue de son entretien.

    “On a senti une volonté d’ouverture dans la parole mais encore une fois, tout ça se mesure in fine aux actes”, a-t-il ajouté.

    L’Unsa, autre syndicat réformiste, avait demandé vendredi matin que l’âge pivot soit retiré “dans les prochaines heures”. “Un compromis ne peut se faire qu’à partir du moment où on n’a pas l’épée de Damoclès de l’âge pivot”, a fait valoir son secrétaire général, Laurent Escure.

    Force ouvrière et la CGT ont réaffirmé leur désaccord avec le projet de système universel par points.

    L’intersyndicale CGT-FO-Solidaires-CFE-CGC-FSU a appelé à une manifestation massive samedi avant une nouvelle journée interprofessionnelle le 14 janvier.

    Philippe Martinez, dont le ton trahissait à la sortie de Matignon une forme de désabusement, s’est dit d’accord avec le principe d’une conférence de financement “qui ne soit pas déconnectée de l’examen du projet de loi”.

    Le secrétaire général de la CGT a avancé des pistes : réintégration pour “plusieurs milliards d’euros” de cotisations sociales patronales après un “bilan des exonérations”, “taxation d’un certain nombre de transactions financières”.

    “L’âge pivot c’est un faux problème, une fausse polémique. Il existe déjà!”, a-t-il lancé.

    L’Unsa a proposé pour sa part une taxation des revenus supérieurs à 10.000 euros mensuels et un recours partiel au Fonds de réserve des retraites (FRR), doté fin 2017 de quelque 36 milliards d’euros.

    Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, tout comme François Asselin (CGPME), a jugé “absolument indispensable” une mesure d’âge. Les représentants patronaux refusent une hausse des cotisations.

    Reuters, 10 jan 2020

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