Année : 2020

  • Le lien entre l’affaire de la princesse Haya et le divorce de Lala Salma vole la vedette à l’histoire de « son évasion »

    Décidémment, la princesse Lalla Salma a décidé d’occuper la une de la presse pour de bon. Sous le titre de « Le lien entre l’affaire de la princesse Haya et le divorce de Lala Salma vole la vedette à l’histoire de «son évasion », le site British Royal Re-Marry Couples reprend l’histoire de la disparition de la prince marocaine Lalla Salma. Voici le texte intégral de la publication :

    La confirmation du divorce de Lalla Salma vole la vedette à l’histoire de «son évasion»: la confirmation implicite du divorce de la Princesse Lalla Salma du roi Mohammed VI a davantage attiré l’attention des pionniers des médias sociaux que les rumeurs de son évasion.

    Cependant, certains d’entre eux considèrent que la vie privée de la famille royale au Maroc est une affaire interne qui devrait être respectée car son mariage avec le roi du Maroc, Mohammed VI en 2002, la Princesse Lalla Salma a attiré l’attention dans divers forums, que ce soit au niveau local ou international, à une époque où les épouses des rois marocains à travers l’histoire ont été absentes de la scène publique.

    C’est pourquoi son absence, qui a retenu l’attention de tous, s’est également produite à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc, car elle a soulevé de nombreuses questions et laissé la porte ouverte à un flux de rumeurs qui n’a pas encore pris fin.

    À cet égard, certains journaux internationaux, y compris des journaux espagnols, ont continué à parler de la nouvelle du divorce de la princesse avec le roi Mohammed VI, mais la nouvelle est restée sans confirmation officielle, pour montrer début 2018 une photo du roi Mohammed VI après avoir subi une opération cardiaque à Paris, et dans la photo apparassaient tous les membres de la famille royale composée de ses frères et enfants, à l’exception de sa femme Lalla Salma, ce qui a alimenté les rumeurs et soulevé la question auprès de ses partisans sur de l’absence de la princesse. Les informations sur le divorce de la princesse du roi du Maroc sont restées dans la presse internationale et les médias sociaux sans commentaire de la part du palais royal, tandis que les journalistes et certains sites Web ont parlé de l’absence soudaine de Lalla Salma lors de certaines activités telles que la lutte contre le cancer, ainsi comme son apparition publique avec sa fille la princesse Khadija dans la place Jamaa El Fna à Marrakech. Après sa dernière apparition officielle en 2017, comme indiqué par le site «Hespress» qui cite «Al-Ayyam».

    Récemment, un avocat de la famille royale, Eric Duppont Moretti, a publié un communiqué publié par le magazine français «Gala» le samedi 20 juillet 2019, et a suscité une nouvelle controverse sur la disparition de la princesse marocaine. Le texte de la déclaration, selon le journal français, a déclaré que le roi Mohammed VI et son ex-femme, la princesse Lalla Salma, démentent les informations qui circulent sur les conflits familiaux profonds concernant la fuite récente du Maroc, accompagné du prince héritier El Hassan.

    Les nouvelles de la princesse Lalla Salma voyageant sans sa fille, la princesse Khadija, en Grèce, depuis le début du mois de juillet pour les vacances d’été, ont fortement favorisé la rumeur de l’évasion de Lalla Salma. Une déclaration d’un avocat au nom du roi et son ex-épouse a confirmé que «les rumeurs selon lesquelles la princesse Salma s’est échappée ou que leurs deux fils ont été kidnappés et qui circulent depuis juillet sont de fausses nouvelles». L’adjectif «ex-femme» qui a été attribué à la princesse Lalla Salma, et qui a été répété dans la déclaration lue par l’avocat, a été la chose qui a attiré l’attention des pionniers des sites de réseaux sociaux, qui ont considéré le communiqué comme une confirmation officielle de la nouvelle du divorce du roi et de la princesse, dont a longtemps parlé la presse en lui donnant de nombreux décors.

    D’autres disent que le fait d’entrer dans la vie privée du roi l’offense, tout comme la question n’a pas d’importance pour le peuple, autant que les réalisations que le roi offre pour préserver la dignité de son peuple comme l’a écrit Saeed Al-Salmi, dans un commentaire dans sa page personnelle sur Facebook ».

    «Quand certains médias dépassent toutes les limites! », écrit Najwa d’Irak commentant les rumeurs concernant le roi et sa femme, la princesse Lalla Salma, sur sa page personnelle, en référence à la nécessité de respecter la vie privée de la famille royale.

    D’autre part, l’avocat Eric Duppont Moretti a également appelé dans le communiqué publié à respecter la vie privée de la famille royale marocaine et à rejeter la comparaison, effectuée par certains médias, qui font le lien entre la princesse Lalla Salma et le cas d’une autre princesse en allusion à la princesse Haya Al-Hussein et à la question de son évasion des Émirats arabes unis.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=W3o-WW0yA8o&w=560&h=315]
  • Conflit entre un think-tank américain et Rabie Mansouri

    M. Mohamed Yassine Mansouri

    Rabat, Royaume du Maroc

    Cher M. Mansouri,

    Comme nous vous l’avions informé dans notre correspondance du 31 janvier 2012, Gerson Global Advisors («GGA») a licencié MM. Steve Norris, Rabie Mansouri et Saad Bendidi, avec effet au 28 janvier 2012, et a mis fin à toutes relations avec chacune de ces personnes.

    Nous écrivons maintenant, cependant, parce que nous craignons que vous ayez la fausse impression que ces actions étaient dues à des problèmes financiers ou même à des problèmes liés aux relations de travail étroites que notre cabinet a entretenues avec le Royaume du Maroc. Je tiens à corriger cette impression et je peux affirmer catégoriquement que ces questions ne sont pas la raison pour laquelle nous avons été contraints de prendre cette mesure regrettable et j’espère que cette lettre pourra clarifier votre compréhension.

    La décision de licencier Rabie Mansouri, en particulier, a été pénible. Je lui faisais implicitement confiance et le considérais non seulement comme un ami proche, mais comme un membre à part entière de l’équipe GGA.

    Une fois qu’il est devenu évident qu’il était impliqué dans des activités hautement contraires à l’éthique, moralement répréhensibles et, dans certains cas, potentiellement criminelles, nous n’avons eu d’autre choix que de rompre toutes les relations avec lui. Lorsque ces problèmes avec Rabie Mansouri ont été portés à mon attention, j’ai contacté Steve Norris, lui ai proposé de le rencontrer et lui ai demandé de ne pas contacter Rabie jusqu’à ce que nos avocats aient terminé leur enquête. Malgré le fait que ni Steve Norris, Rabie Mansouri ni Saad Bendidi n’avaient la propriété légale de GGA, nous avons pris conscience que tous les trois collaboraient dans le but de tenter de prendre le contrôle de GGA ou de détruire la société, ne nous laissant d’autre alternative que celle d’écarter chacun d’eux de toute relation avec GGA.

    Bien que notre enquête soit toujours en cours, les preuves de plus en plus nombreuses des actes répréhensibles de Rabie Mansouri incluent désormais la falsification et / ou la modification de courriels de tiers aidant GGA dans ses services au Maroc, dont un exemple est inclus dans les présentes. Bien qu’aucun dommage évident n’ait été causé par cette transgression spécifique, nous et nos conseillers juridiques sommes devenus de plus en plus préoccupés par le fait que quiconque ayant l’audace de falsifier / modifier un e-mail qui vous a été envoyé, M. Mansouri, ait suggéré la possibilité distincte d’autres activités illégales et contraires à l’éthique qu’il pourrait ont également été perpétrées – une préoccupation qui s’est maintenant avérée fondée. Il existe des preuves incontestables, par exemple, que Rabie a déformé une situation personnelle à un ancien sénateur américain dans un effort frauduleux pour obtenir une extension de visa américain au nom d’un citoyen marocain.

    Nos avocats examinent actuellement un dossier croissant de ces activités manifestement contraires à l’éthique et potentiellement criminelles, y compris des courriels falsifiés / contrefaits impliquant, entre autres, de hauts responsables élus américains. Nous espérons éviter de devoir les remettre aux autorités judiciaires compétentes.

    Reconnaissant les dommages que Rabie a pu infliger au client et à notre entreprise, j’estimais qu’il était essentiel de protéger notre intégrité, l’intégrité du client, ainsi que ma réputation et ma réputation en fournissant immédiatement et définitivement des éclaircissements sur ces questions directement à toi.

    Puisque Rabie a choisi de répondre à son licenciement en calomniant et en diffamant GGA et moi-même, nous sommes maintenant confrontés à de graves problèmes de réputation. Le Maroc peut également avoir des problèmes de réputation importants, les paiements dus par le client et restant impayés à GGA et à des tiers de haut niveau, qui ont tous, de bonne foi, fourni des ressources et des services précieux au client. De plus, nous soupçonnons que des factures frauduleuses peuvent avoir été envoyées par Rabie Mansouri et que les paiements peuvent avoir été effectués directement à Rabie Mansouri et non transmis à GGA ou à des tiers. Malheureusement, Rabie a créé une situation qui a maintenant des conséquences graves et potentiellement dommageables qui devraient être une préoccupation pour vous, pour nous et pour le Maroc.

    Comme je l’ai mentionné dans des communiqués précédents, l’équipe consultative souveraine de la GGA reste intacte (et a maintenant ajouté les services distingués de l’amiral Dennis Blair, ancien directeur du US National Intelligence, en tant que président de notre conseil consultatif). Nous nous engageons à protéger notre réputation et celle de nos clients, plus particulièrement le Royaume du Maroc, et à fournir un service et une assistance continus de la plus haute qualité. Bien que mon équipe de direction et moi-même soyons extrêmement affligés par les conséquences malheureuses des actions de Rabie Mansouri, nous restons convaincus que notre précieuse relation avec le Maroc peut être résolue rapidement et positivement, avant qu’il ne puisse infliger de nouveaux dommages collatéraux. À cette fin, je me mettrai à votre disposition pour vous rencontrer, vous ou vos représentants, dans les meilleurs délais.
    Très respectueusement,

    Une fois que nous avons soupçonné qu’il y avait des activités potentiellement contraires à l’éthique de la part de Rabie Mansouri, nous avons ouvert une enquête. Dans le cadre de l’enquête, nous avons examiné le compte de messagerie des conseillers de Gerson Global de Rabie Mansouri. Aux États-Unis, il est légal et éthique pour un employeur d’examiner les communications des employés envoyées via le compte de messagerie de l’entreprise. Voici un exemple d’e-mails modifiés que nous avons découverts.

    Ce courriel particulier est le courriel original, qui a été vérifié auprès de Laddyma Thompson, qu’elle a envoyé au nom de Herb London à Rabie Mansouri le 9 janvier 2012 à 17 h 42. À la page deux, vous trouverez la version modifiée du courrier électronique original de Laddyma Thompson. Veuillez noter que Rabie Mansouri s’est envoyé l’e-mail modifié en le modifiant pour le faire apparaître comme s’il avait été envoyé directement de Laddyma Thompson à Russ Gerson, au lieu de Rabie Mansouri. Vous remarquerez également que la ligne d’objet a été modifiée ainsi qu’une bonne partie du corps de l’e-mail. C’est cette version modifiée que Rabie a ensuite envoyée à M. Mansouri et à Said Temsamani, comme on le voit à la page deux. Les parties surlignées en jaune de l’e-mail, situées à la page trois, sont celles que Rabie Mansouri a modifiées.

    P.S: : Dix jours après, M. Gerson Russ a été reçu à Rabat aux frais de Yassine Mansouri. Même le billet de vol semble avoir été payé depuis le Maroc.

  • Note a.s visite du président tunisien au Maroc

    Un communiqué de la maison Royale annonçe une visite de fraternité et de travail que le président tunisien Moncef Marzouki effectuera au Maroc du 8 au 10 février.

    Cette visite revêt une importance particulière par rapport au contexte dans lequel elle va se dérouler. Ci après quelques recommandations portant sur un accompagnement médiatique pertinent.

    1 Opportunités

    • Cette visite pourrait être lue sous le prisme du parallélisme entre deux chefs d’Etat symboles de la transition mais également acteurs de sécurisation et de stabilisation face à des conjonctures d’incertitude : ainsi, en Tunisie, la victoire des islamistes a ouvert la voie à des inquiétudes de la part de certaines franges de la société tunisienne qui dénoncent de plus en plus des dérapages et une volonté de la tendance extrémiste à dominer la société. Au Maroc, la Monarchie sous Sa Majesté Le Roi Mohammed VI est perçue comme une institution garante non pas seulement de la stabilité mais également des valeurs de modernité.

    • La visite du Chef d’Etat tunisien pourrait constituer un Levier d’action commune sur le plan international. Le Maroc et la Tunisie ont l’occasion d’agir en bloc uni. La réintégration par le Maroc de l’Union Africaine et les perspectives de réactivation de l’UMA constitue des fronts d’action commune.

    2 Messages a même de valoriser les retombées médiatiques de cette visite.

    Message 1 et 2

    • Mettre en exergue l’importance accordée par la diplomatie marocaine à la réactivation de l’UMA comme priorité. (Discours de Sa Majesté Le Roi, Constitution, Déclaration gouvernementale)

    • mettre cette visite dans une perspective plus large eu égard aux efforts marocains visant à normaliser les relations avec l’Algérie pour mettre en avant le volontarisme dont fait preuve le Maroc et à sa tête Sa Majesté Le Roi pour réactiver durablement la dynamique d’intégration maghrébine.
    Relais

    • Responsables diplomatiques marocains (ministère des affaires étrangères, diplomates accrédités…)

    • Parlementaires de différents groupes (majorité et opposition)

    • Journalistes ayant une notoriété à l’étranger ( Hassan Alaoui du Matin,…)

    Message 3

    Intégrer cette visite dans le cadre de la Nouvelle dynamique diplomatique du Royaume menée par Sa Majesté Le Roi. Le Maroc a su saisir la sensibilité de la conjoncture internationale et régionale qui mérite une activation du rôle diplomatique du Royaume (membre du Conseil de sécurité….)
    Relais

    Ce message pourrait être traité sous un angle analytique par des experts en matière de politique et de relations internationales (Saaf, Tozy, Darif, Housseini…)

    Message 4

    Mettre en avant la convergence entre les orientations politiques des deux pays (démocratisation, intégration politique….) renforcée par la conjoncture actuelle.

    Relais

    Ce message pourrait être diffusé à travers un double canal politique et académique. Il s’agit notamment de responsables de partis politiques des deux pays mais également des observateurs académiques et constitutionnalistes des deux pays.

    Message 5

    Mettre en avant les potentialités de complémentarité économique entre les deux pays qui peuvent passer d’une logique de concurrence économique à une logique de coopération voire d’intégration économique.
    Relais
    Opérateurs économiques des deux pays, Cgem , Casablanca Finance city..

    Message 6

    S’agissant d’une visite à portée symbolique émotionnelle pour le chef d’Etat tunisien ; il serait opportun de mettre en avant les sentiments exprimés par le chef d’Etat tunisien à l’égard du Royaume (gratitude à l’égard du Royaume comme terre d’accueil. Au delà de la visite d’Etat , il s’agit de la visite d’un ancien opposant et fils d’opposant qui a trouvé au Maroc une terre d’accueil.

    Relais

    Ce message devrait être inséré notamment dans un cadre médiatique audiovisuel de débat talk show ( avec acteurs des droits de l’homme qui connaissent personnellement M.Merzouki type Habib Belkouche , Herzenni…)

    Karim Bouzida, 7 fév 2012

    Tags : Maroc, Karim Bouzida, DGED, Mourad El Ghoul,

  • Algérie / Charité bien ordonnée

    « Dans notre métier, en effet, on ne met plus en prison un professionnel pour ses écrits, car cette pratique était courante par le passé. Il peut être poursuivi, bien sûr, mais il ne risque que des amendes. Jamais des peines de prison ».

    Par Mohamed Abdoun

    Le ministère de la Culture a ordonné, manu militari, le limogeage du directeur de la culture de M’sila. Le dénommé Rabah Drif, via son compte Facebook, a gravement porté atteinte à une grande figure de notre guerre de libération nationale, Abane Ramdane en l’occurrence.

    Cette décision, radicale et très rapide, vient peut-être mettre un terme définitif à cet inexplicable et éternel règne de l’impunité. Beaucoup d’individus, n’occupant pas forcément de hauts postes au sein de l’administration algérienne, se livrent en effet aux écarts de langage les plus outranciers qui soient sans jamais en être inquiétés.

    L’exemple le plus flagrant et le plus grossier qui me vient immédiatement à l’esprit est bien celui de Naima Salhi. Celle-ci avait déjà menacé de tuer sa fille si elle osait un jour s’exprimer en tamazight. Il n’est pas seulement question d’intolérance et de racisme ici. Il est carrément question de crime. D’assassinat. Cette personne, qui n’en est pas à un dépassement prêt, a également menacé tous ceux qui n’ont pas fait semblant –comme elle- de pleurer à la suite du décès de Gaïd Salah. Impossible, non plus, de ne pas penser à ce tristement célèbre « ministre insulteur ».

    Lui, en revanche, n’a pas du tout inquiété. Mais, l’on pourrait nous rétorquer que ses « écarts de langage » étaient antérieurs à sa promotion. Notre réponse serait que cela représente une raison de plus de ne jamais faire appel à un pareil individu, quelles que soient ses compétences, si le pouvoir, dans son acceptation la plus large, était vraiment sincère dans sa démarche.

    En tous cas, autant je me félicite de la célérité et de la radicalité de la décision prise à l’encontre de ce Rabah Drif, autant je me demande si la Salhi and co vont continuer de bénéficier d’une quasi-totale impunité. Elle n’est pas la seule, du reste. Les réseaux sociaux, où l’on croise le meilleur comme le pire, sont un terreau très favorable à la prolifération de toutes les formes d’écarts et de dépassements. Y mettre bon ordre passe peut-être par la loi à laquelle a appelé Tebboune le même jour.

    Il s’agit, indique un communiqué officiel émanant de la Présidence de la République, « d’élaborer un projet de loi criminalisant toutes formes de racisme, de régionalisme et du discours de la haine dans le pays ». Deux questions de taille se posent cependant. Est-ce qu’il n’y pas de risque que cette future loi soit utilisée comme alibi afin de procéder à de la censure bien ciblée au sein des réseaux sociaux ?

    En outre, le fait de criminaliser une déclaration, une parole, un mot, ne porte-t-il pas atteinte à la démocratie et à la liberté d’expression ? Le fait de « criminaliser » des déclarations, des avis, des messages, me semble être une mesure par trop radicale, alors qu’il eut surtout fallu qualifier de « délits » ce genre d’attitude ou de sorties publiques, au même titre que la fonction de journalisme.

    Dans notre métier, en effet, on ne met plus en prison un professionnel pour ses écrits, car cette pratique était courante par le passé. Il peut être poursuivi, bien sûr, mais il ne risque que des amendes. Jamais des peines de prison.

    Pour le cas qui nous intéresse, on est à la lisière de la violence, du rejet de l’autre et du recours à la force qui sont, eux, des crimes parfaitement qualifiés. L’idéal serait donc d’arriver à distinguer entre une déclaration, un avis, qui relève strictement du simple délit, et un appel à l’acte, à la violence, même soufflé à mots couverts que je qualifierais, moi, de crime pur et simple.

    Et, puisqu’il est question ici de « liberté d’expression », il serait bon au passage que des instructions soient données afin que les sites d’information bloqués chez nous ne le soient plus. Ce serait un gage de changement et de bonne volonté à l’adresse du hirak, lequel attend par ailleurs que tous les détenus d’opinion soient libérés…
    M. A.

    La Tribune des Lecteurs, 14 jan 2020

    Tags : Algérie, Hirak, racisme, régionalisme, amazigh,

  • Algérie : Chakib Khelil est au cœur de la corruption (Wikileaks)

    WIKILEAKS. RÉVÉLATION D’UN RESPONSABLE DE BP

    Chakib Khelil est au cœur de la corruption

    Les diplomates américains n’ont pas de mots assez durs pour qualifier le comportement de l’ancien ministre de l’Energie dans la gestion de Sonatrach. Ils affirment, crûment, que Chakib Khelil était au «centre de la corruption» de la compagnie nationale d’hydrocarbures.

    Dans un mémo daté du 21 février 2010, l’ancien ambassadeur David Pearce rapporte que «ni l’enquête sur la corruption ni le conflit politique qui peut se cacher derrière le scandale ne peuvent se résoudre rapidement, à cause des lenteurs de prise de décision du président Bouteflika».
    Dans une discussion avec Akli Brihi, représentant de British Petroleum, il a été souligné que Khelil était «responsable de la culture de corruption à Sonatrach».

    Le diplomate américain pointe du doigt le rôle de Reda Hemche, un parent de Chakib Khelil (dont Brihi a déclaré être un neveu, mais dont d’autres ont affirmé qu’il était un cousin) dans les actes de corruption. Le représentant de British Petroleum croit savoir que Mohamed Meziane, ancien PDG de Sonatrach, avait signé de nombreux contrats sous la contrainte. «Brihi, est-il écrit, a indiqué que M. Khelil avait fait un excellent travail en tant que ministre jusqu’à l’amendement de la loi sur les hydrocarbures de 2006». De l’avis du dirigeant de BP en Algérie, Khelil, frustré de ne pas pouvoir libéraliser le secteur, aurait décidé de «rejoindre le système».

    Selon ses dires, ce fut après 2006 que Chakib Khelil a installé Hemche et a remplacé des experts compétents et de haut niveau par les «oui-oui»(sic !). S’appuyant sur une conversation avec Akli Brihi, représentant de British Petroleum et Armando Gallego, directeur général de la compagnie ConocoPhillips, l’ancien ambassadeur américain à Alger rapporte que les pratiques de corruption étaient plus liées avec les sociétés de services – à l’exemple de l’entreprise italienne Saipem – et non pas avec des compagnies pétrolières. «La société de services soumettrait une facture gonflée et payait directement des membres de Sonatrach», est-il noté. Il en est ainsi, selon Akli Brihi, du contrat d’un milliard de dollars conclu avec cette société relatif au projet d’Arzew GNL ainsi que du contrat de construction de la nouvelle ville de Hassi Messaoud passé avec la société canadienne Lavalin.

    Brihi considère qu’il n’était pas impossible que des entreprises américaines soient impliquées dans ce genre de transactions, mais elles restent prémunies par les contraintes juridiques du Foreign Corrupt Practices Act.Le patron de BP, qui se montre décidément très loquace, estime que le président Bouteflika était un homme intelligent mais qui ne sait pas écouter. «L’énergie n’étant pas son domaine de compétence, explique-t-il, il a abandonné ces questions à Khelil, qui a été l’unique conducteur de la politique énergétique de l’Algérie.»

    Amel Blidi

    El Watan, 7 sept 2011

    Tags : Algérie, Wikileaks, Sonatrach, Chakib Khélil, corruption,

  • Algérie : Tlemcen et la lutte contre la contrebande (Wikileaks)

    Tlemcen espionnée par des Américains en 2008 (Wikileaks)

    El Watan, 7 septembre 2011

    Plusieurs notes portant la mention «section confidentielle» et référenciées, émanant de la chancellerie américaine et transmises à la Maison-Blanche en décembre 2008, mettent en cause le wali de Tlemcen, des responsables, ainsi que des universitaires.

    Les confidences contenues dans le rapport sous les numéro 001282 à 002 003 indiquent en préambule que «Tlemcen est une région agricole arable dont est originaire le président Bouteflika, plusieurs ministres d’Etat et des conseillers (…) Il semble que la région s’est illustrée par son essor économique, en comparaison avec d’autres wilayas du pays». Le document secret évoque le wali dont il précise l’origine (un haut diplômé de l’Est algérien) cité nommément (Abdelwahab Nouri). «Il a consacré le plus clair de son temps à tenter de convaincre le gouvernement de la situation dangereuse de la wilaya de Tlemcen frontalière avec le Maroc, au lieu de porter son intérêt sur la création des richesses et d’emplois (…). Le wali Nourri Abdelwahab a moqué les Marocains pour leur pratique de céder à leur roi. Abdelwahab, un fonctionnaire de carrière, originaire de l’extrémité opposée du pays près de la frontière tunisienne, voit clairement la sauvegarde de ses frontières avec le Maroc comme une de ses principales missions.

    La frontière est poreuse et difficile à surveiller par les patrouilles.» Un autre responsable, dont la fonction n’a pas été révélée, a déclaré, concernant la contrebande dans cette région : «Nous avons souvent fermé les yeux sur la contrebande des oranges.» Une contrebande qui se pratique à dos d’âne sans cavalier. Les ânes sont maintenant souvent équipés d’un lecteur de cassettes et d’écouteurs… S’ils sont surpris par la police des frontières, les ânes sont simplement libérés, tandis que les contrebandiers sortent indemnes. En revanche, le trafic de cannabis est très rentable pour les humains. Commentant la réalisation d’infrastructures à Tlemcen, le document révèle : «Un responsable nous a dit que le wali supervise les dépenses de 10 milliards en USD de projets d’infrastructures dans la wilaya.» Dans la même note, il est aussi question de la main-d’œuvre chinoise. «Lors d’une visite du site, le recteur de l’université nous a montré le bidonville de baraques en parpaing où 300 ouvriers chinois vivent (…) La présence des ouvriers chinois n’était pas, pour nos interlocuteurs, quelque chose de perçue négativement, néanmoins, ont-ils noté, certains des ouvriers ne sont pas près de retourner en Chine à la fin des projets» et de rappeler qu’un ouvrier chinois a épousé une Tlemcénienne et ouvert une boutique à Tlemcen en s’inquiétant que plusieurs Chinois se sont convertis à l’Islam, comme ils sont inquiétés du port du hidjab chez les filles de cette ville conservatrice. Evoquant les plantations viticoles, le rapport rappelle : «L’acteur français Gérard Depardieu a récemment essayé de créer une coopérative dans la région de Tlemcen parmi les viticulteurs privés. Le projet, en dépit de la production de certains vins excellents, a échoué et nos interlocuteurs de l’ONCV ont apparu heureux de cette disparition.»

    Toujours à propos du vin, la note indique : «Après son retour de l’hadj, il y a deux ans, par exemple, le wali avait fermé les bars de la ville, profitant d’une loi permettant à la wilaya de contrôler la vente d’alcool. Maintenant, il y a un seul magasin dans la région viticole où l’alcool est vendu.» Enfin, entre autres révélations, cette note concernant la présidente d’une ONG, en l’occurrence Mme Khira Taleb. «Militante Khira Taleb, qui aide les femmes victimes de violence domestique, a expliqué que la société civile a stagné à Tlemcen comme, d’ailleurs en Algérie. Elle a déclaré que le ministère de l’Intérieur n’octroyait plus d’autorisations aux nouvelles ONG, par rapport à Alger. Fait intéressant, elle a affirmé que le dynamisme des ONG actuelles, à la fois à Tlemcen et au niveau national, a été largement sapé par la façon dont l’Union européenne a structuré son petit programme de subventions. L’UE a, cependant, décidé en 2006, à aider les associations à travers le ministère de la Solidarité, injectant ainsi un niveau de contrôle de l’Etat qui limite la capacité des ONG à fonctionner indépendamment.» Mme Taleb observe tristement :«L’Union européenne a détruit la société civile à Tlemcen.» Le 9 décembre, une délégation américaine, conduite par l’ambassadeur Ford, a séjourné à Tlemcen et s’était entretenue avec des responsables et des intellectuels de la région.

    Chahredine Berriah

    tags : Algérie, Tlemcen, frontières, Maroc, contrebande,

  • Algérie : depuis 2002, le DRS a enquêté sur 1650 élus locaux pour corruption (Wikileaks)

    SUJET : ALGÉRIE : ENQUÊTE SUR LA CORRUPTION DE DIRECTEURS DE LA COMPAGNIE PÉTROLIÈRE NATIONALE

    1. (C/NF) Huit directeurs de la compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach, incluant le Directeur Général, sont sous une enquête de corruption et ont été licenciés et remplacés. Les initiés de l’industrie ont peur que les opérations de la compagnie ne soient bientôt affectées. Les services de renseignement algériens mènent l’enquête. Ce scandale est le dernier d’une série spectaculaire d’investigations et de poursuites que nous avons observé depuis un an, impliquant des ministres du gouvernement algérien et des entreprises publiques. Significativement, la plupart des ministères concernés sont dirigés par des ministres considérés comme proches du Président algérien Bouteflika, dont le ministre de l’Energie/Mines Chakib Khelil. Les spéculations vont bon train à propos du fait que les querelles intestines entre les dirigeants civils et militaires seraient derrière cette affaire, mais nous n’avons pas de preuve tangible. Le silence déterminé de Bouteflika ne fait qu’alimenter l’incertitude. Fin du résumé.

    Huit hauts fonctionnaires impliqués

    2. (U) Un scandale de corruption a éclaté, impliquant la plus grande entreprise d’Algérie, la compagnie d’État ayant le monopole sur le pétrole et le gaz, Sonatrach. Les premiers rapports de presse relatent que le 14 janvier un juge d’instruction a ordonné au PDG de Sonatrach Mohamed Meziane, au vice-président des pipelines Benamar Zenasni, au vice-président des activités en amont Boumediene Belkacem, et cinq autres cadres de la compagnie de répondre à des questions concernant des allégations d’irrégularités dans l’attribution de contrats à deux entreprises de consultation appartenant aux fils de Meziane et un fournisseur d’équipement de sécurité. Ils ont été interrogés pendant vingt heures.

    3. (U) Les huit fonctionnaires de Sonatrach ont été mis en examen (« contrôle judiciaire » qui oblige une personne à faire un rapport périodiquement à la police et à ne pas quitter le pays). Certains ont été détenus. Meziane lui-même a été placé sous contrôle judiciaire ; deux vice-présidents ont été détenus dans la prison de Serkadji. Un autre haut fonctionnaire de Sonatrach, le vice-président pour la commercialisation Chawki Rahal, a été placé sous contrôle judiciaire. Quatre directeurs de Sonatrach (pour les affaires sociales, l’exploration, les pipelines et le transport, et la commercialisation) ont été placé sous contrôle judiciaire. Les deux fils de Meziane sont détenus – certains disent pour avoir été les actionnaires majoritaires des compagnies auxquelles la Sonatrach attribuait des contrats. Tous les efforts déployés par les avocats de la défense pour lever les détentions et les contrôles judiciaires ont été rejetés. En dehors de la Sonatrach, l’ancien Directeur Général de la banque du Crédit Populaire d’Algérie Hachemi Mehaoui et son fils ont été mis en détention.

    4. (U) Abdelhafid Feghouli, vice-président des opérations en aval, a été immédiatement nommé Directeur Général de Sonatrach [NDLR : presque un an plus tard, Feghouli est sous mandat de dépôt pour corruption au sein de Sonatrach]. Les trois autres vice-présidents sous suspicion ont été remplacés. Le ministre de l’Energie/Mines Chakib Khelil, dont le ministère est responsable de Sonatrach, a affirmé lors d’une conférence de presse le 17 janvier que l’enquête l’avait pris au dépourvu et que tout ce qu’il savait était ce qui avait été rapporté par la presse. Depuis, il a refusé de discuter des allégations ou de prendre la responsabilité de l’affaire, disant le 2 février qu’il n’avait pas les détails des accusations et qu’il ne démissionnerait pas. Khelil a plaidé qu’il était responsable du secteur entier de l’énergie mais pas de la gestion de Sonatrach ou une autre des 50 compagnies d’énergie de l’Etat relevant du mandat de son ministère. Il a assuré à la presse peu après que l’affaire eut éclaté que la production de Sonatrach ne serait pas affectée et que la compagnie continuerait de mener à bien tous les projets en cours. Dans la semaine du 24 janvier, la presse a rapportée que les avocats de Sonatrach ne défendraient pas les suspects, puisque Sonatrach était la victime des fraudes qu’on les suspectait d’avoir commis.

    Les producteurs étrangers inquiets

    5. (C/NF) L’ambassadeur a rencontré le 27 Janvier XXXXXXXXX. La source de Meziane XXXXXXXXX lui a dit que la question à l’étude était l’attribution de contrats de Sonatrach à un fournisseur unique. Les réglements de Sonatrach spécifient des conditions strictes pour ce type de contrat (« procédure R-115). Seul le Directeur Général Meziane aurait eu le pouvoir de les autoriser et de les approuver.

    6. (C/NF) XXXXXXXXX a entendu dire que 1600 contrats étaient sous enquête. Certains de ces contrats seraient passés par les fils de Meziane. Quelques années auparavant, Sonatrach avait pressé Anadarko d’entrer dans un tel contrat avec conjointement les États-Unis et la coentreprise algérienne BRC (Brown and Root-Condor) pour développer le champ pétrolier d’el-Merk. XXXXXXXXX, le contrat ne fut jamais réalisé, BRC fut liquidée, et en 2008 Sonatrach a donné le contrat el-Merk à Anadarko. XXXXXXXXX a déclaré que ce contrat ne faisait pas partie de ceux qui sont soumis à l’enquête. (Commentaire : BRC, cependant, figure dans la liste des enquêtes en cours citées dans la presse. Fin du commentaire).

    7. (C/NF) XXXXXXXXX a noté qu’Abdelhafid Ferghouli, ancien vice-président pour les opérations en aval et maintenant Directeur Général par intérim, est le (désormais ex-) vice-président de Sonatrach qu’Anadarko ne connaissait pas. XXXXXXXXX doutait qu’il allait rester longtemps à la position la plus élevée. Personne ne s’attend à ce que les fonctionnaires de Sonatrach sous enquête ne retournent à leurs postes antérieurs.

    Continuité des opérations de Sonatrach

    8. (C/NF) L’affirmation du ministre de l’Énergie/Mines Khelil le 17 janvier que les opérations de la compagnie ne seraient pas affectées n’est pas restée incontestée. Plusieurs rapports de presse provenant d’initiés et d’experts industriels disent que la peur a paralysé les rangs supérieurs de Sonatrach, qui ont tous peur de prendre une décision. XXXXXXXXX a confirmé cette évaluation, et nous avons entendu des points de vue similaires chez les français – très préoccupés par Sonatrach puisque la compagnie pétrolière française Total est exposée ici—et d’autres diplomates. Il a dit que tous les hauts fonctionnaires, au moins au niveau des opérations en amont avec lequel il est familier, regardent derrière leurs épaules et ont peur de prendre des décisions ou de signer quoique ce soit. La compagnie ne voulait pas signer les avenants aux contrats d’assurance sur la production pétrolière XXXXXXXXX rendus nécessaires depuis les modifications du budget de 2009 (Loi des Finances Complémentaires) – contrats dont l’ancien vice-président des opérations en amont Belkacem était responsable. Sonatrach avait contacté des compagnies d’assurance étrangères pour fournir cette assurance. Maintenant, ces compagnies n’ont toujours pas été payées. Elles cesseraient d’assurer les opérations de production XXXXXXXXX pour longtemps. Si cela se produisait, le travail s’arrêterait. XXXXXXXXX a dit que les champs XXXXXXXXX constituent le plus grand projet en amont avec une participation étrangère en Algérie.

    Le rôle principal des services de renseignement d’Algérie

    9. (C) Tous les documents rapportent que l’équivalent algérien de la DNI [Director of National Intelligence], le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) , qui ne fait plus partie du Ministère de la Défense Nationale, a mené l’enquête. Même si la sortie du DRS hors de l’ombre et sous les feux des projecteurs est sans-précédents, son service spécial d’investigation des corruptions internes a été actif pendant des années (i.e., même aussi loin que l’ère Boumédiène [NDLR : Houari Boumédiène, président de la République algérienne démocratique et populaire de 1965 à 1978]). Le magazine « Jeune Afrique » a récemment affirmé, par exemple, que le DRS a enquêté sur 1650 élus locaux algériens (soit environ un sur dix) depuis 2002 pour corruption. XXXXXXXXX était très conscient de l’implication du DRS dans l’affaire Sonatrach et les affaires annexes, et a relaté que l’ancien vice-président Belkacem, au cours de plusieurs réunions avec XXXXXXXXX, a été extrêmement prudent dans ce qu’il disait lorsque d’autres, même du personnel de la compagnie, étaient présents. Il était très surveillé sur le téléphone. XXXXXXXXX a imputé ce comportement à l’inquiétude suscitée par la surveillance du DRS. XXXXXXXXX a confié que le DRS a interrogé beaucoup de membres du personnel local de la société XXXXXXXXX.

    Ramifications politiques

    10. (C/NF) XXXXXXXXX a noté que personne ne croit le ministre de l’Énergie/Mines Khelil lorsqu’il clame ne rien savoir à propos de l’enquête. La plupart croient que Khelil a guidé les opérations de Sonatrach. XXXXXXXXX a noté que ses conversations avec des initiés industriels l’ont mené à un cousin du ministre connu seulement comme Hemche, qui était un conseiller proche de l’ancien Directeur Général Meziane. Ses sources pensent que Hemche était un décideur clé, même si Meziane a réalisé les signatures. Début décembre dernier, Hemche a soudainement pris sa retraite et s’est retiré dans une résidence à Lugano, en Suisse.

    11. (C) L’ambassadeur a noté qu’Alger est bouillonnante de spéculations à propos du contexte politique de ce scandale et d’autres affectant plusieurs ministères et entreprises publiques. Certains ont cru qu’il s’agissait d’une conséquence logique de l’engagement maintes fois exprimé par le Président Bouteflika de s’attaquer à la corruption. La plupart, cependant, interprètent l’action du DRS contre les hauts fonctionnaires de Sonatrach – qui doivent tous leurs emplois à Bouteflika – comme les représailles militaires via le DRS contre le contrôle civil que Bouteflika a imposé depuis sa réélection pour un second mandat en 2004.

    Commentaire

    12. (C) Les enquêtes contre les dirigeants des sociétés qui financent plus de la moitié du budget du pays et produisent 98% de ses recettes d’exportation ont choqué le pays et généré des spéculations rampantes sur les motivations politiques sous-jacentes. Dans un pays où les relations de pouvoir et les processus sont opaques, la spéculation est un tissu aussi dur que la preuve est rare. Un analyste de visite d’une entreprise américaine de premier plan d’analyse des risques a dit à Poloff la semaine du 31 janvier, par exemple, que tous ses contacts croient que le DRS a formé cette enquête pour envoyer un message à Bouteflika, soit pour qu’il donne aux proches des généraux principaux une plus grande part du gâteau économique, ou pour que le « clan » des Algériens de l’Ouest de Bouteflika cède le pouvoir aux militaires (que beaucoup considèrent dominés par des Algériens de l’Est), ou simplement pour que l’autorité civile dominante redonne de l’influence derrière les coulisses aux militaires. En dépit de ces théories et d’autres que nous avons entendus, nous ne disposons pas de preuves formelles pour une quelconque interprétation politique particulière. Ce qui est certain c’est que les infractions reprochées dans cette affaire de corruption peuvent ne représenter seulement que la pointe de l’iceberg – ce qui est précisément le point d’une lettre ouverte publiée à l’intention du DRS par un ancien vice-président de Sonatrach le 30 janvier dans le quotidien français « El Watan ». Cet article a exhorté le DRS de se pencher sur une liste d’opérations de Sonatrach bien plus grande, incluant les ventes sur le marché à une poignée de clients reliés aux plus hauts membres de la structure du pouvoir [de Sonatrach]. La source américaine des analyses de risques était certaine que la DRS a utilisé cet article comme un nouvel avertissement pour l’autorité civile.

    13. (C) Ce cas est le dernier d’une série d’enquêtes sur la corruption, qui ont commencé à faire surface avec une fréquence croissante depuis le printemps dernier et qui est maintenant en compétition avec l’indignation des mesures de la TSA et l’échec de l’Algérie pour gagner la Coupe d’Afrique de football pour les titres de la presse quotidienne. Deux autres grands cas en cours présument des actes répréhensibles, dans la construction de l’autoroute Est-Ouest et dans l’attribution de licences de pêche à des entreprises turques. D’autres impliquent l’opérateur de téléphone Algérie Telecom contrôlé par l’État, BRC (mentionné précédemment), et la Banque Nationale d’Algérie. Peu de cas ont conduit actuellement à un procès ou une condamnation, durcissant l’opinion largement répandue que les principaux responsables politiques continuent de s’enrichir sur les fonds publics en toute impunité. Avec la présence supposée des « commissaires » du DRS dans pratiquement toutes les entreprises publiques ou ministères, les hauts fonctionnaires sont dit inquiets que chaque visiteur, en particulier non-Algérien, soit dûment constaté et signalé. Les fichiers du DRS, déjà gonflés par des décennies de saletés financières et politiques sur à peu près tous les Algériens notoires, sont dit grandissant avec des informations sur des relations d’affaires suspectes ou d’allégations de faveurs spéciales. La grande question à laquelle personne ne peut répondre définitivement est de savoir si Bouteflika orchestre cette campagne éclair anti-corruption, comme l’a clamé publiquement Ouyahia, ou s’il s’agit de son objectif ultime. Son silence, a noté la presse, n’a fait qu’alimenter les spéculations. PEARCE

    Source

    Tags : Algérie, Sonatrach, Wikileaks, DRS, corruption,

  • Moscou : Les pourparlers pour un cessez-le-feu échouent

    Haut diplomate russe: aucun résultat final obtenu lors des pourparlers sur la Libye à Moscou

    La Russie propose de reconstituer les mesures prises par les principaux acteurs pour parvenir à un règlement en Libye

    COLOMBO, 14 janvier / TASS /. Aucun résultat final sur le règlement en Libye n’a été obtenu lors des pourparlers à Moscou, mais les efforts se poursuivront, a déclaré mardi à la presse le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

    « Nous allons poursuivre nos efforts dans cette direction, aucun résultat final n’a été obtenu jusqu’à présent », a-t-il déclaré.

    Moscou propose de reconstituer les mesures prises par les principaux acteurs pour parvenir à un règlement en Libye.

    « Tous les efforts actuellement déployés par les Européens, y compris les Allemands, les Français, les Italiens, les efforts des voisins libyens – Algérie, Égypte – ainsi que les Émirats arabes unis, la Turquie, le Qatar et la Russie, nous voulons les rassembler pour que tout le monde agisse en une direction et exhorte toutes les parties libyennes à conclure des accords plutôt que de régler les choses militairement « , a-t-il dit.

    Lavrov a également déclaré que les extrémistes se déplacent d’Idlib en Syrie vers la Libye pour déstabiliser la situation dans ce pays d’Afrique du Nord.

    « Il y a les foyers restants d’activités terroristes, notamment à Idlib, où les extrémistes ont perdu du terrain », a déclaré Lavrov. « Mais malheureusement, si nous parlons des liens entre la Syrie et la Libye, ils [les terroristes] se déplacent en grande partie vers la Libye afin de continuer à remuer le pot dans ce pays ».

    Le plus haut diplomate russe a noté qu’environ 90% du territoire du pays était actuellement sous le contrôle du gouvernement syrien légitime et que les forces d’Assad gagnaient du terrain.

    « Certes, la tâche pour l’avenir est d’aplanir les problèmes dans le nord-est de la Syrie, qui sont principalement causés par la présence illégale des forces américaines qui encouragent activement le séparatisme sur la rive droite de l’Euphrate », a déclaré Lavrov.

    Lavrov a souligné que la situation en Syrie est bien meilleure qu’en Libye car le processus de règlement politique est en cours en République arabe. Cela est devenu possible car toutes les parties au conflit ont une approche responsable, a-t-il expliqué.

    Le 12 janvier, un cessez-le-feu en Libye proposé par les présidents russe et turc Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan dans le cadre d’une initiative plus vaste visant à instaurer la paix dans le pays est entré en vigueur à minuit. L’objectif du cessez-le-feu est d’arrêter les hostilités entre l’Armée nationale libyenne (LNA) dirigée par le maréchal Khalifa Haftar et le gouvernement d’accord national (GNA) de Fayez al-Sarraj, siégeant à Tripoli. Lundi, des représentants des parties au conflit sont arrivés à Moscou pour des entretiens, après quoi les envoyés du GNA ont signé un accord de cessez-le-feu.

    Haftar a pris une pause pour étudier l’accord. Cependant, plus tard, il a quitté Moscou sans mettre sa signature sous le document, ont rapporté les médias arabes. Aux premières heures du 14 janvier, des affrontements armés ont éclaté dans le sud de Tripoli – la cible d’une offensive décisive déclarée par Haftar en décembre. L’ANL a publié une déclaration déclarant « sa volonté et sa détermination à remporter la victoire ». TASS

    Tags : Libye, Russie, Turquie, Haftar, Al Sarraj, Tripoli, Algérie,

  • Libye : Ankara n’hésitera pas à donner à Haftar la leçon qu’il mérite, s’il poursuit ses attaques (Erdogan)

    – Contrairement à la volonté constructive du gouvernement de Tripoli, Haftar a fui Moscou sans signer l’accord de cessez-le-feu, a insisté le Président turc

    Ali Kemal Akan,Nur Asena Gülsoy | 14.01.2020

    AA – Ankara – Nur Asena Gülsoy

    « La Turquie n’hésitera pas à donner à Haftar la leçon qu’il mérite, s’il poursuit ses attaques contre le gouvernement légitime et nos frères en Libye », a déclaré le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan.

    Le chef de l’État s’est exprimé devant le groupe parlementaire de son Parti pour la Justice et le Développement (AK Parti), mardi à Ankara.

    Il a commenté les pourparlers organisés à Moscou, hier lundi, entre les parties belligérantes en Libye.

    « Le gouvernement légitime de Tripoli avait une volonté constructive, a fait remarquer Erdogan. Mais Haftar n’a pas voulu signer l’accord de cessez-le-feu. Il a d’abord attendu, puis a quitté, a fui Moscou. »

    Le Président a insisté : « Nous n’hésiterons pas à donner à Haftar la leçon qu’il mérite, s’il poursuit ses attaques contre le gouvernement légitime et nos frères en Libye. »

    Il a ajouté que la Turquie est « loin de tout aventurisme en Syrie, en Libye et en Méditerranée » et « n’a aucune aspiration impériale ».

    « Nous sommes déterminés à empêcher, nous-mêmes, si nécessaire, les tentatives du Régime syrien de violer la trêve, a-t-il conclu. Notre seul objectif est de défendre nos propres droits et ceux de nos frères. »

    Le Président Erdogan, et son homologue russe, Vladimir Poutine, avaient appelé, la semaine dernière, dans une déclaration commune à l’issue de leur réunion à Istanbul, à un cessez-le-feu en Libye à partir de dimanche à minuit.

    Célébré à Tripoli avec des feux d’artifice, le cessez-le-feu est entré en vigueur, dimanche à minuit, entre le gouvernement libyen d’entente nationale, internationalement reconnu, et les forces de Haftar, qui se disputent la légitimité et le pouvoir dans le pays riche en pétrole.

    L’attaque de Haftar contre Tripoli, depuis avril dernier, a avorté les efforts déployés par les Nations unies (ONU) pour organiser une conférence de dialogue entre les Libyens, dans le cadre d’une feuille de route internationale. (Anadolou)

    Tags : Libye, Turquie, Haftar, Sarraj, Moscou, Russie, Tripoli,

  • Mauritanie : Economie- Bouamatou réhabilité

    Le premier Ministre, Isamel Ould Beda Ould Cheikh Sidiya, a remis vendredi soir une distinction à l’homme d’affaires mauritanien, Mohamed Ould Bouamattou, pour ses efforts d’investissement dans le pays.

    La distinction a été remise, en son nom, à l’homme d’affaires Aziz Ould El Mami dans le cadre d’une cérémonie grandiose qui a réuni tous les hommes d’affaires mauritaniens. Cette cérémonie officielle présidée par le premier Ministre mauritanien a été précédé par le retrait d’une plainte introduite contre lui par des Ongs manipulées par l’ancien régime.

    Déjà décoré pour ses services rendus à la Nation, en 2010, l’homme d’affaires Mohamed Ould Bouamattou, vivant depuis 2013 en exil, a opposé une farouche résistance à l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz qui n’avait pas ménagé l’instrumentalisation des institutions de la Justice et de l’Etat en général pour lui porter préjudice. Cela n’avait pas découragé l’homme d’affaires à continuer son combat contre le régime au péril de ses biens.

    Le régime de Mohamed Ould Abdelaziz n’avait ménagé ni les moyens de l’Etat, ni ses relations à l’extérieur dans son harcèlement de l’homme d’affaires qui lui était opposé.

    Malgré cette réhabilitation de l’ancien patron des patrons en Mauritanie, Mohamed Ould Bouamattou ne devrait revenir au pays qu’après l’annulation des poursuites judiciaires contre lui et un ensemble d’autres mauritaniens dont notamment Mohamed Ould Debagh et Limam Chaafi.

    Une autre poursuite au nom de l’Etat contre l’homme d’affaires via Interpol avait été rejetée par cette dernière pour ses motivations politiques flagrantes.

    Depuis son élection, le nouveau président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani s’est engagé dans une nouvelle dynamique de consensus politique pour régler les problèmes du pays et pour la mise en place d’un Etat de droit garantissant aux mauritaniens une réelle liberté.

    Un nouveau climat propice qui, rappelle-t-on, a déjà vu le retour au bercail, il y a quelques jours, de Ahmed Baba Ould Aziz, un autre homme d’affaires qui a eu maille à partir avec le régime Ould Abdelaziz.

    Source : L’Authentique, 28 déc 2019

    Tags : Mauritanie, Mohamed Ould Abdelaziz, Mohamed Ould Bouamatou, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani,