Année : 2020

  • France : Les opposants à la réforme tentent de maintenir la pression

    PARIS (Reuters) – Les syndicats opposés au projet de réforme des retraites se sont efforcés de maintenir la pression jeudi, sixième journée d’action interprofessionnelle après 43 jours de contestation, réfutant tout baroud d’honneur face à un exécutif résolu à aller “au bout de cette démarche”.

    Le taux de grévistes était en hausse par rapport aux jours précédents à la SNCF : 10,1%, selon la direction, dont 30,5% des conducteurs. Dans l’Education nationale, la mobilisation progresse également, mais loin des chiffres du début du mouvement, le 5 décembre. Le ministère recensait une moyenne de 6,72% d’enseignants en grève, dans les premier et second degrés.

    A Marseille, la manifestation qui s’est déroulée jeudi matin a rassemblé 110.000 personnes, selon les organisateurs, 8.000 selon la police. A Toulouse, la police a compté 7.300 manifestants, les syndicats 80.000.

    “Au bout de 43 jours d’un conflit historique, il est normal qu’un mouvement pendulaire s’effectue. Un grand nombre de secteurs importants, bloquants et visibles, sont en train de réfléchir pour partir en grève reconductible”, a dit à Reuters Franck Bergamini, secrétaire de FO des Bouches-du-Rhône.

    Des salariés du port de Marseille, de la pétrochimie, des transports, des enseignants, des “gilets jaunes” mais aussi des dizaines d’avocats en robe ont défilé côte à côte.

    “Les manifestations ne sont pas le seul baromètre, il faut regarder les grèves. Il n’y a pas un gramme de démobilisation même si les jambes sont lourdes”, a déclaré à Reuters Olivier Mateu, secrétaire de la CGT des Bouches-du-Rhône.

    L’intersyndicale CGT-FO-FSU-CFE-CGC-Solidaires et les organisations de jeunesse UNEF-UNL-FIDL-MNL ont d’ores et déjà annoncé de nouvelles mobilisations les 22, 23 et le 24 janvier, date de la présentation du projet de loi en conseil des ministres et d’une 7e journée d’action nationale.

    “Il ne m’appartient ni de décréter les débuts ni les fins de grève”, a déclaré mercredi Emmanuel Macron à des journalistes, en marge de ses vœux à la presse.

    “Il y a un travail qui va se poursuivre dans chaque entreprise et au niveau des fédérations concernées par la grève parce qu’au fond, le sujet ce sont les transports principalement. La grève a beaucoup diminué à la SNCF, elle reste encore assez présente à la RATP”, a-t-il ajouté.

    “ON NE VA PAS LÂCHER”

    Le front syndical s’est scindé depuis que le Premier ministre, Edouard Philippe, a consenti à suspendre la mesure de “l’âge pivot” à 64 ans pour ramener le système de retraites à l’équilibre financier en 2027.

    Une décision saluée par les syndicats réformistes CFDT et Unsa mais dénoncée comme un “enfumage” par la CGT et FO, qui réclament toujours le retrait du texte prévoyant la fusion des 42 régimes existants en un système “universel” par points.

    “Le chantage d’Edouard Philippe concernant l’âge d’équilibre a mobilisé les salariés du privé comme du public au lieu de les décourager”, estime Cédric Caubère, secrétaire général CGT Haute-Garonne, qui manifestait à Toulouse.

    Pour Philippe Martinez, “il n’est jamais trop tard pour convaincre et pour faire céder un gouvernement”.

    “On voit bien qu’il y a d’autres professions qui ont décidé de généraliser, d’amplifier le mouvement. La détermination est toujours là”, a assuré le secrétaire général de la CGT au départ du cortège parisien.

    “Bien évidemment que le mouvement est très long, très dur à porter” mais “on ne va pas lâcher”, a abondé le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier.

    Les syndicats tentent de diversifier leurs actions pour faire durer le mouvement. Ainsi l’intersyndicale a-t-elle lancé mardi pour trois jours une opération “ports morts”, qui perturbe l’activité des sept grands ports français.

    A Marseille, les dockers et agents CGT ont cadenassé les portes d’entrée au Grand Port Maritime de Marseille (GMPP) et bloqué les accès. Ils prévoient de nouveau trois jours de grève la semaine prochaine.

    “Le secteur maritime est en train d’entrer dans l’action, cela concerne les compagnies maritimes, le remorquage et les avitailleurs”, a dit à Reuters Olivier Mateu, secrétaire de la CGT des Bouches-du-Rhône.

    Tags : France, retraites, réforme des retraites, réforme, syndicats, négociations, grève,

  • L’Algérie et la Tunisie, les deux grands absents à la Conférence de Berlin?

    Libye/Conférence de Berlin : Liste des invités et des exclus (encadré)

    AA / Mustafa Dalaa

    Le gouvernement allemand a officiellement annoncé la liste des États et des organisations internationales invités à participer à la conférence de Berlin sur la crise libyenne, au niveau des chefs d’État et de gouvernement, qui comprenait quelques amendements à la liste originale du groupe 5 + 5, excluant certains pays voisins en plus du Qatar, et les deux parties au conflit libyen Et l’Union africaine.

    ** Les pays et organisations suivants sont invités à la Conférence de Berlin, selon une déclaration du Conseil du gouvernement allemand, rapportée par le site Web  » Deutsche Welle »:

    1- Le Groupe des cinq membres permanents du Conseil de sécurité: les États-Unis d’Amérique, dont la participation du président Donald Trump n’a pas encore été confirmée, la Russie et la France qui soutiennent le général à la retraite Khalifa Haftar, ainsi que le Royaume Uni et la Chine.

    2- Pays régionaux: Outre l’Allemagne en tant que pays organisateur, la Turquie, l’Italie, ainsi que l’Égypte et les Émirats soutiens de Haftar, participeront à la conférence.

    3- Algérie: elle n’avait pas été conviée à la conférence malgré ses longues frontières avec la Libye (environ un millier de kilomètres) en raison de la crise qu’elle a connue après la démission du président Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril, après des manifestations de masse contre sa candidature à un cinquième mandat présidentiel. Après l’élection du président Abdel Majid Tebboune, en décembre dernier, et son affirmation selon laquelle l’Algérie « restera active dans la crise libyenne, qu’on le veuille ou non », son pays a été invité à la conférence de Berlin avec le soutien de la Turquie et de la Russie, de l’envoyé des Nations Unies, Ghassan Salamé, ainsi que du gouvernement libyen.

    4- Congo: Invité de dernière minute, l’Union africaine ayant mandaté son président, Dennis Sassou Angesso, il y a trois ans, pour présider un comité de haut niveau sur la crise libyenne. Brazzaville cherche à accueillir, le 25 janvier, une réunion africaine consacrée à la crise libyenne, et c’est dans cette perspective que le ministre congolais des Affaires étrangères a visité plusieurs pays d’Afrique du Nord, dont l’Algérie, l’Égypte et la Mauritanie.

    5- Les parties au conflit en Libye: Plusieurs critiques ont été adressées à la conférence de Berlin pour ne pas avoir invité les deux parties au conflit libyen, premiers concernés par la résolution de la crise, mais il a été annoncé au dernier moment que Fayez al-Sarraj, président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen internationalement reconnu, et le seigneur de guerre, Khalifa Haftar, ont été invités à participer à la conférence de Berlin.

    6- Organisations internationales: avec à leur tête les Nations Unies et leur mission en Libye, l’Union Européenne, l’Union Africaine, ainsi que la Ligue Arabe.

    ** Pays absents de la conférence de Berlin:

    1- Tunisie: Bien que ce soit le pays voisin le plus touché par la guerre en Libye, d’autant plus que les deux pays partagent près de 500 km de frontières, la Tunisie n’a pas été invitée à participer à la conférence, malgré l’insistance de la Turquie sur sa présence, et l’entretien de la chancelière allemande, Angela Merkel, avec le président tunisien, Kaïs Saïed, au cours duquel la chancelière a invité le président tunisien à visiter son pays sans participer à la conférence de Berlin, ce qui a incité l’ambassadeur de Tunisie à Berlin, Ahmed Blade, à exprimer « le grand étonnement et la surprise » de son pays face à la décision de « l’exclure » de la conférence.

    2- Qatar: Considéré parmi les pays qui soutiennent le gouvernement libyen d’entente nationale, et malgré l’insistance de la Turquie sur sa présence pour faire l’équilibre face aux pays soutenant Haftar et participant à la conférence de Berlin, le Qatar n’a pas été convié. Le ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed bin Abdul Rahman Al Thani, a expliqué que l’exclusion de son pays à de la participation à la conférence de Berlin peut être due à des considérations propres au pays hôte ou aux Nations Unies.

    Anadolou, 16 jan 2020

    Tags : Libye, Allemagne, Conférence de Berlin, Algérie, Tunisie, Turquie, Russie, France, Haftar, Tripoli,

  • Répondre aux aspirations de la jeunesse du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord

    Depuis quelques mois, les jeunes sont toujours plus nombreux à descendre dans les rues du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) pour réclamer l’amélioration de la gouvernance, de la transparence, des services publics, de l’environnement et des perspectives d’emploi.

    Si ces manifestations nous rappellent les « printemps arabes » de 2010 et 2011, c’est parce qu’elles en sont, pour de nombreux experts, la prolongation et qu’elles trouvent leur origine dans l’attente, trop longtemps insatisfaite, de véritables changements structurels dans la gouvernance économique et sociale. Mais tandis que les manifestations de 2010-11 ont été concomitantes à plusieurs chocs exogènes et endogènes (comme le brusque effondrement des prix du pétrole ou le déclenchement de conflits civils) qui ont bouleversé la région, les mouvements d’aujourd’hui ne doivent pas fatalement produire les mêmes effets déstabilisateurs. De fait, les troubles de l’année 2019 offrent à la région une occasion unique d’accélérer le déploiement de réformes porteuses de transformation et capables de libérer l’incroyable potentiel de l’un de ses meilleurs atouts : sa jeunesse et ses multiples talents. Et c’est exactement ce que la stratégie du Groupe de la Banque mondiale pour la région MENA cherche à obtenir.

    Toute évaluation de la situation des jeunes dans la région doit commencer par un rappel de statistiques qui donnent à réfléchir : deux tiers des habitants ont moins de 35 ans ; le chômage des jeunes (15-24 ans) dépasse les 25 % ; et pratiquement la moitié de ce groupe (40 %) est constitué de femmes, y compris de diplômées de l’enseignement supérieur. C’est d’ailleurs la seule région au monde où la probabilité de se retrouver au chômage augmente avec le niveau d’instruction, alors même que ses pays investissent généreusement dans le système public d’éducation, avec des dépenses médianes supérieures à la moyenne de l’OCDE. Clairement, l’utilisation du capital humain constitue un défi de taille. Tout comme le développement de ce capital : un enfant qui naît aujourd’hui dans un pays de la région MENA aura à 18 ans un niveau de productivité de 55 % inférieur à celui qu’il pourrait atteindre en bénéficiant d’une éducation et de soins de santé de qualité. Et, actuellement, près de 60 % des enfants ne savent pas lire couramment. Le cumul de ces handicaps est inquiétant.

    Face à la gravité de la situation, la Banque mondiale a lancé en 2019 sa stratégie élargie pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. S’appuyant sur celle de 2015, élaborée dans le sillage du Printemps arabe et des différents chocs connexes, la stratégie de 2019 entend créer des débouchés économiques pour les jeunes en axant les efforts sur l’amélioration du capital humain, le levier des technologies numériques et le développement de l’activité du secteur privé, y compris pour les jeunes entrepreneurs, en garantissant une concurrence libre et équitable sur les marchés des biens et des services.

    Le déploiement opérationnel de ces axes est désormais bien engagé. Nous venons de lancer un plan d’action pour le capital humain dans la région MENA, qui définit des objectifs ambitieux en termes d’amélioration de l’éducation, de la santé, de la protection sociale et de l’emploi. Ce plan régional est en train d’être décliné pays par pays. Nous sommes également déterminés à doubler les connexions internet haut débit et, face à leur rôle essentiel pour l’essor d’une nouvelle économie numérique, à généraliser les paiements décentralisés.

    Parallèlement à la mise en œuvre de cette stratégie élargie, nous nous employons à mieux comprendre l’étendue et la diversité des aspirations d’une jeunesse tout sauf monolithique. Ainsi, alors que notre vision pour la région repose sur un rôle plus prononcé du secteur privé dans la création d’emplois durables de qualité, des enquêtes récentes montrent que les jeunes de la région MENA souhaitent voir l’État continuer à jouer un rôle important dans la création d’emplois et la fourniture de biens et de services abordables (comme le logement), signe d’attentes fortes sur le plan de l’égalité des chances et des opportunités mais aussi de l’égalité de traitement. Comme la plupart de ces pays disposent d’une marge de manœuvre budgétaire limitée, il est cependant évident que le secteur public ne peut pas rester la solution de premier recours, ce qui oblige à s’intéresser de plus près au rôle optimal de l’État dans les économies du 21e siècle.

    Pour les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, défis et opportunités vont de pair. Mais tous disposent d’un atout exceptionnel : une jeunesse nombreuse et dynamique ! Dès lors, tout l’enjeu pour ces pays comme pour la communauté internationale tient en une question : comment exploiter au mieux ces incroyables énergies pour assurer une croissance inclusive et durable dans la région MENA et au-delà ?

    Anna Bjerde

    Directrice de la stratégie et des opérations de la Banque mondiale, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord

    Banque Mondiale-Blogs, 13 jan 2020

    Tags : Afrique du Nord, MENA, Maroc, Tunisie, Libye, Algérie, Mauritanie,

  • France / Afrique : les intérêts économiques refont surface

    Et pour cause, Emmanuel Macron a été particulièrement irrité par les récentes déclarations de certains dirigeants africains, qu’il accuse de distiller un sentiment antifrançais au cœur des populations et de la jeunesse africaine.

    Lassaad Ben Ahmed | 13.01.2020

    AA / France / Fawzia Azzouz

    Le 25 novembre au Mali, périssaient 13 militaires français dans un crash aérien alors qu’ils participaient à une opération antiterroriste de la force Barkhane. Très vite, les débats se sont cristallisés sur la légitimité de la présence de l’armée française en Afrique et sur ses intérêts cachées. Nombreuses ont été les critiques qui considèrent que l’Etat français maintient sa mainmise sur l’économie africaine par une présence militaire sous couvert de lutte antiterroriste.

    Le sommet du G5 Sahel, convoqué à l’initiative du président français Emmanuel Macron, s’ouvre ce lundi à Pau. Au programme des discussions, figurent évidemment les opérations antiterroristes au Sahel via l’opération Barkhane, qui mobilise 4500 militaires français dans la zone mais aussi, une quête de ce que le chef de l’Etat appelle « la clarté ».

    Et pour cause, Emmanuel Macron a été particulièrement irrité par les récentes déclarations de certains dirigeants africains, qu’il accuse de distiller un sentiment antifrançais au cœur des populations et de la jeunesse africaine.

    Après la mort de 13 soldats français au Mali fin novembre, nombreux ont été les observateurs à s’interroger sur la légitimité de la présence de la France dans la région et ont notamment pointé du doigt le fait que si Paris se justifie en invoquant la nécessaire lutte contre le terrorisme, il n’en demeure pas moins qu’elle y possède d’indéniables intérêts économiques.

    Le 26 novembre, tandis qu’Emmanuel Macron rendait hommage à ces 13 militaires tombés au Mali via son compte Twitter, le sociologue Mathieu Rigouste lui avait répondu en lui demandant si les victimes étaient mortes pour « protéger » le pays ou pour « protéger les intérêts de l’Etat et des industries françaises ».

    Dans une analyse de la situation, publiée sur le média indépendant « l’Orient XXI », le spécialiste explique que « la concurrence chinoise menace les intérêts énergétiques et commerciaux occidentaux en Afrique depuis le début des années 2000 ». Il précise que « le Sahel abrite de grandes réserves pétrolières ainsi que des gisements d’uranium et d’or, mais aussi de gaz, de coltan, de cuivre, de grenats, de manganèse et de lithium, de minerais magnétiques et de terres rares ».

    Il rappelle, par ailleurs, dans son écrit, que le chercheur à l’institut stratégique de l’école militaire de Paris, Mahdi Taje, assumait ce positionnement dans les colonnes d’un média malien en 2017, en affirmant que « la réalité géographique de cette zone permettrait à certains États, s’ils se positionnent économiquement et militairement, de mieux contrôler les richesses des États du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest ».

    A noter également que dans le rapport du Sénat français de 2013, les parlementaires évoquaient la volonté française d’assurer « un accès sécurisé aux ressources énergétiques et minières » de l’Afrique, à travers l’opération Serval (devenue Barkhane en 2014).

    S’agissant de l’activité des entreprises françaises sur le continent africain, Mathieu Rigouste rappelle qu’elles sont au nombre de 40 mille dont 14 multinationales d’envergure, comme les géants Total, Areva ou encore Vinci.

    Les vendeurs d’armes comme Dassault figurent également sur la liste des entreprises ayant très clairement un profit à tirer des opérations françaises au Sahel. « Serval puis Barkhane ont été l’occasion de tester et de promouvoir les avions de chasse de Dassault et les missiles de la société aéronautique MBDA » note le sociologue qui mentionne également les « exportations de Rafale au Mali ».

    Dans un rapport publié en avril 2019 par Hervé Gaymard, mandaté par la diplomatie française pour « relancer la présence française en Afrique », on apprend qu’en « vingt ans, les exportations françaises ont doublé sur un marché qui a quadruplé, d’où une division par deux de nos parts de marché ».

    Sur cette période, « les exportations françaises vers le continent africain ont doublé (d’environ 13 à 28 milliards de dollars, en 2000 puis 2017), sur un marché dont la taille a quadruplé (d’environ 100 à environ 400 milliards de dollars d’exportations) ».

    Le stock d’investissement direct étranger français sur le continent africain «sont passés d’environ 5,9 milliards d’euros en 2000 à 52,6 milliards d’euros en 2017 (avec un pic à plus de 56 Md EUR en 2016) », selon ce même rapport.

    Les importations, elles, concernent principalement l’uranium, le cacao, les fruits tropicaux ou encore l’huile.

    Pour le géopolitologue Pascal Boniface, interrogé par Anadolu, « la France doit faire face à la concurrence d’autres acteurs dans la région dont la Chine et la Russie », illustrée par « la réussite des sommets Chine/Afrique et Russie/Afrique ».

    Il estime que la France « sait très bien qu’elle ne peut pas rester éternellement dans le Mali et au Sahel sauf à susciter une grogne » où elle serait qualifiée « non pas d’armée d’occupation mais sa présence sera de moins en moins bien acceptée ».

    C’est le cas, d’ailleurs, ces jours-ci, à la faveur de manifestations demandant le départ des forces françaises, devenues fréquentes, la dernière en date a eu lieu vendredi 10 janvier à Bamako.

    Boniface, par ailleurs directeur de l’IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques), considère que la France et l’Afrique doivent « trouver une relation où chacun gagne à coopérer avec l’autre ».

    Pour le sociologue Saïd Bouamama, cité par le journal « Jeune Afrique », le néocolonialisme trouve sa source dans « l’instauration de nouveaux mécanismes de dépendance qui ne nécessitent pas l’occupation militaire des pays ».

    Il met ainsi en lumière « le double processus d’un encouragement à l’endettement suivi d’une exigence sous condition pour pouvoir continuer à bénéficier des crédits », opérés, entre autres, par l’Etat français.

    Le sociologue estime, enfin, que « la décolonisation n’a pas été poussée jusqu’aux domaines économiques et culturels » et que « les imaginaires sont restés ceux du dominant », notamment sur le continent africain.

    « Les politiques de coopération, d’aide soi-disant technique, les ONG, la francophonie, etc., ont été des outils de cette mise en dépendance culturelle et psychologique », conclut-il.

    À ce propos, le « pacte colonial » imposé par les pays européens à leurs anciennes colonies et selon lequel ces dernières ne peuvent importer que des produits provenant de la métropole et ne doivent exporter que vers celle-ci, a très longtemps pénalisé les pays africains.

    Fin décembre, le président Macron annonçait en grande pompe depuis Abidjan, la fin programmée du franc CFA qu’il considère comme l’un des derniers « vestiges de la françafrique » ainsi que la fin du dépôt des réserves de change en France pour les 8 pays d’Afrique de l’Ouest francophones (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo).

    Il n’en demeure pas moins que jusqu’à aujourd’hui, ces réserves sont toujours détenues par le trésor français.

    Anadolou

    Tags : Afrique, France, françafrique, colonisation, colonialisme, Franc CFA, FCFA,

  • Maroc : Quand Abdelmalek Alaoui traite Ali Lmrabet de « traître »

    Dans cet email, Abdelmalek Alaoui, directeur de Global Partnership Intelligence, traite Ali Lmrabt de « traître » en raison d’un article sur Hicham Alaoui.

    Voici l’article :

    Ali Lmrabet

    J’ai accroché ce matin sur ce mur l’interview du prince Hicham El Alaoui dans le quotidien espagnol El Pais. L’idée était de donner l’information mais aussi d’étudier certaines réactions.

    Voilà un prince alaouite, petit-fils de roi, neveu de roi et cousin de roi, et de surcroît troisième dans la ligne de succession au trône, qui assur…e à contrecourant de tout ce qui s’écrit et se dit au Maroc, que notre pays n’est pas une « exception » dans la région, et que s’il n’introduit pas des réformes urgentes et profondes il y aura inévitablement des troubles autrement plus graves que ceux de Tunisie.

    Son analyse appelle à un débat. Parce que c’est un intellectuel, parce qu’il n’est pas n’importe qui et enfin par le sérieux, ou la gravité, des choses qu’il avance.

    Qu’il ait raison ou pas c’est une autre histoire. Chacun est libre d’interpréter à sa manière ces déclarations et s’il a des arguments contraires à ceux du prince il peut les présenter dans un débat d’idées comme dans tout pays civilisé. Le Maroc est bien un pays civilisé, n’est-ce pas ?

    Or, depuis une bonne dizaine d’heures depuis que j’ai accroché cette interview aucun cybermakhzenien, aucun « flic dans sa tête », aucun vrai flic de la DST, de la DGED, des RG, des renseignements de la gendarmerie ou des bureaux de l’armée, ne s’est manifesté, ni n’a osé critiquer ce qui normalement, pour infiniment moins que ça, vaut à ce mur un tombereau d’injures et d’accusations malveillantes de la part des services, des désaxés et des ignorants.

    Si je peux comprendre qu’un « nihiliste » ou qu’un citoyen marocain qui espère le vrai changement n’ait rien à redire de ce qu’avance ce prince, si je peux comprendre qu’un cyberchékam de l’Etat doive attendre des instructions pour oser (sinon ikazbou babah) émettre une critique au cousin du roi, par contre ce que je ne comprends vraiment pas c’est l’édifiant silence des cybermakhzeniens ou autres « flics dans leur tête ».

    Alors que normalement cette meute est aux avant-postes pour veiller au grain, surveiller la moindre déviation et protéger la patrie en danger, là face à Hicham El Alaoui ils se taisent. Ils fuient. Ils font comme s’il n’y avait rien.

    J’avais vraiment espéré que ces courageux patriotes, flics vrais ou simulés, ou en apprentissage, se lancent à l’attaque du prince : « Combien l’Espagne vous a payé a Moulay pour faire cette interview dans un quotidien espagnol ennemi du Maroc ? », « Etes-vous un traître Moulay Hicham ? », « Pourquoi vous versez de l’huile sur le feu avec cette interview ? », etc… La littérature habituelle.

    Et pourtant, à part une ébauche de remarques assez ternes, il n’y eu aucune attaque contre Hicham El Alaoui, aucun battement d’aile de mouche. Rien.

    Mais pourquoi donc ? Si comme nous le chantent ces cybermakhzeniens, ainsi que ces écervelés de la monarchie, le Maroc est en train de changer et que c’est le pays de la démocratie et de la liberté d’expression, pourquoi ne peut-on pas critiquer un prince ? Pourquoi ne pas le contredire dans un débat démocratique ? Pourquoi ne pas s’en prendre à lui comme on le fait souvent, « courageusement », derrière un ordinateur ?

    La vérité, c’est que cette bande de lâches et de serviles, je parle de ces cybermakhzeniens et de ces monarchistes de la dernière heure, ces amoureux du baisemain et des marches de « l’amour », ces « naâmistes», cette tribu d’habitués de la prosternation, ont peur. Oui, ils ont peur que l’article 179 du code pénal qui punit toute critique à un membre de la famille royale leur tombe sur la gueule.

    Et oui, On est courageux jusqu’à une certaine limite. Au delà, rien n’est sûr.

    Mais alors que fait-on des convictions ? Quand on aime sa patrie on doit être prêt à se sacrifier pour elle, aller en prison et même, dans les cas extrêmes, à mourir. Ce prince, ce « Moulay Hicham » s’en prend à la stabilité de notre patrie, croit-on ? Attaquons-le, donc ! Et tant pis pour l’article 179 du code pénal. Sur ce mur nous l’avons critiqué maintes fois, mais sans jamais l’injurier ou porter atteinte à sa dignité comme le fait une certaine presse téléguidée par qui de droit.

    Triste réalité de ce monde, le patriotisme s’éteint quand on éteint son ordinateur ou quand il y a risque de se retrouver privé de liberté, convoqué devant un tribunal, sans son précieux portable et sans le net. Défendre la monarchie avec un ordinateur relié à un router, et au chaud chez soi, oui, oui et oui, aller en taule pour des idées, des convictions, fréquenter des taulards qui ne viennent pas des beaux quartiers, subir les humiliations des gardiens, « la khouya ». Mali ana ?

    Quel beau patriotisme, quel beau nationalisme, sincère et vigoureux…

    Je n’ai donc que mépris pour ces makhzeniens qui vont d’un mur à un autre en criant « vive le roi !», sans connaître le sens de ce mot, « parce que c’est comme ça », « parce que tout le monde le dit », et « parce que si on ne le dit pas on peut aller en prison ». Sans faire fonctionner leur tête, sans lire l’histoire et les histoires de ce pays.

    Cher amis, le Maroc que nous voulons est celui où tout le monde pourra critiquer, émettre des doutes, des opinions différentes et même anachroniques, sans qu’on le menace, de prison ou de stigmatisation. Un Maroc éloigné de la peur du Makhen, débarrassé de la pensée unique et où chacun cultive ses propres convictions dans le respect d’autrui.Dans le respect mutuel.

    Si certains veulent vivre éternellement dans la servitude et la prosternation perpétuelle, libres à eux, mais ils n’ont pas le droit de nous empêcher d’aspirer à la liberté.

    Vive le Maroc et vive la liberté !

    Source : mail confidentiel (voir image ci-jointe)

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Ali Lmrabet, Abdelmalek Alaoui, Hicham Alaoui,

  • Le roi du Maroc est dans son château à Betz de peur d’une révolution

    « Le roi du Maroc est dans son château à Betz de peur d’une révolution ». C’est le titre de cet article qui a attiré l’attention de la boîte d’Abdelmalek Alaoui, une boîte chargée de ce qu’on appelle « veille médiatique » et qui consiste à surveiller tout ce qui est publié sur la toile, notamment sur le Maroc.

    Cet article a été publié par le site « ghazli.com » qui n’existe plus, mais dont nous avons une copie grâce à un email confidentiel de la DGED.

    Voici son texte intégral:

    Le roi du Maroc est dans son château à Betz de peur d’une révolution

    Le courage du roi du Maroc l’a amené à se planquer en France dans un château confortable sur le dos de son peuple.

    Il a fait de son pays une attraction pour les Français, Anglais et Espagnoles en livrant son peuple comme de la main d’œuvre à bas coût.

    Il a donné l’opportunité aux femmes de devenir la femme de ménage, la cuisinière et selon les lieus à la prostitution comme à Marrakech et à Agadir.

    Les hommes doivent se contenter au métier de service mais au même tarif.

    Le seul avenir au Marocain c’est la révolution ou venir en Europe car il est impossible de survivre au Maroc.

    Marine Lepen ne dit rien quand 60000 Français vivent au Maroc pour profiter des bas salaires et le prix de l’immobilier moins cher.

    Avant la vente de son pays aux étrangers un Marocain pouvait acheté un Riad pour 15000 euros mais après l’invasion des étrangers le même Riad vaut 150 000 euros alors que le salaire de 200 euros ne donnera jamais la possibilité un marocain a être propriétaire.

    Le roi du Maroc vie vraiment comme un roi et détient dans chaque ville impérial un énorme palace .

    Lundi 31 Janvier 2011

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Château de Betz, luxe, vacances, loisirs,

  • Tunisie : L’UGTT appelle à former un gouvernement de sauvetage en urgence

    Dans une allocution prononcée par le Secrétaire général de l’UGTT (Centrale syndicale), Noureddine Tabboubi, devant un rassemblement de syndicalistes, à l’occasion du 9ème anniversaire de la Révolution tunisienne
    Mona Saanounı |
    14.01.2020

    AA/Tunis/Yemna Selmi

    Le Secrétaire général de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT- Centrale syndicale), Noureddine Tabboubi, a appelé, mardi, à former en urgence un gouvernement de sauvetage, qui adopte un programme social.

    C’est ce qui ressort du discours prononcé par Tabboubi, lors d’un rassemblement de syndicalistes devant le siège de l’UGTT à Tunis, à l’occasion du 9ème anniversaire de la Révolution tunisienne, qui avait abouti à la chute de l’ancien président tunisien défunt Zinelabidine Ben Ali.

    Tabboubi a appelé le président de la République, Kaïs Saïed, à « désigner une personnalité consensuelle pour la présidence du gouvernement, qui soit compétente et intègre et œuvre à la formation d’un gouvernement de sauvetage sur la base d’un programme social répondant aux attentes de notre peuple avec ses différentes classes sociales ».

    Le Secrétaire général de l’UGTT a également considéré que « le prochain gouvernement doit renfermer un nombre limité de ministres et que ses membres doivent être compétents et intègres ».

    Il a, entre autres, mis l’accent sur « la nécessité de tenir des concertations élargies entre toutes les parties autour de la formation du gouvernement, le plus rapidement possible ».

    Plus tôt dans la journée, le Président tunisien, Kais Saïed, avait envoyé une correspondance aux blocs parlementaires, leur demandant de présenter des noms de candidats compétents pour présider le prochain gouvernement, après le rejet du gouvernement de Habib Jemli.

    Vendredi dernier, le Parlement tunisien avait voté à une majorité de 134 députés contre le gouvernement de Habib Jomli, tandis que 72 députés avaient voté pour et 3 autres s’étaient abstenu.

    Tabboubi a considéré, d’autre part, que « l’UGTT est l’abri de tous les Tunisiens et avait eu un rôle crucial dans la destitution de l’ancien régime lors de la révolution, à travers l’organisation de manifestations de protestation et de grèves notamment à Sidi Bouzid (centre), Kasserine (ouest) avant que les manifestations ne s’étendent vers d’autres régions dont la capitale Tunis ».

    Le Secrétaire général de l’UGTT a souligné, dans ce contexte, que « sans l’UGTT, la révolution n’aurait pas réussi et le régime d’oppression n’aurait pas été destitué ».

    Et d’ajouter que « la célébration de l’anniversaire de la révolution reflète le refus de la dictature et de la corruption par la Tunisiens ».

    Les Tunisiens célèbrent, mardi, le 9ème anniversaire de la révolution (17 décembre 2010-14 janvier 2011) et la destitution du régime du président défunt Zinelabidine Ben Ali.

    Des centaines de syndicalistes ont scandé, lors du rassemblement devant l’UGTT, des slogans relatifs à la révolution tunisiennes dont « fidèles au sang des martyrs » et « Travail, liberté, dignité ! ».

    Anadolou

    Tags : Tunisie, UGTT, syndicats, travail,

  • Algérie : Une prière pour une mission

    par Abdou BENABBOU

    Aller à la rencontre de personnalités marquantes de la scène politique algérienne et laisser dire aux constitutionnalistes que la pénalisation du président de la République n’était pas à écarter est sans conteste un éclairage important sur la nouvelle méthode de gouvernance de Tebboune.

    Elle semble enterrer le mépris flagrant qu’affichait le président déchu à l’adresse d’hommes dont il estimait qu’ils étaient porteurs d’ombre susceptible de contrarier son pouvoir et écorcher sa mainmise totale sur le pays. C’est sans doute d’abord à ce niveau que Bouteflika a entamé la creusée de son tombeau en peaufinant avec une débile maladresse la portée sur son dos de toutes les antipathies et les inimitiés. Qu’un Taleb Ibrahimi ait été ému de recevoir à son domicile le président n’est pas rien. La nature humaine est avant tout cela. L’être humain peut se transformer en volcan face à la déconsidération. Il peut offrir sa veste en échange d’une considération.

    Très souvent, et particulièrement en Algérie, face à un manque de considération manifeste, la réaction humaine devient terre à terre et quand elle se situe au sommet de l’Etat elle peut avoir des effets catastrophiques. L’histoire de l’Algérie est riche de zizanies accoucheuses de phénoménales crues psychologiques incontrôlées.

    Cependant, l’évolution sociale et politique du pays ne ressemble en rien à celle des deux dernières décennies. Le président de la République mesure à sa juste valeur la dimension de la crise devant laquelle il fait face et il maîtrise les aléas comme les bénéfices de la retombée des destinées. Il en connaît les senteurs pour en avoir goûté. Loin de chercher à composer avec les hommes, en homme d’Etat tel qu’il se dévoile, il a compris que sa grande arme ne peut être que la bonne foi et que sa lourde responsabilité exige d’être largement partagée. Prendre sur soi d’aller rendre visite à des personnalités et l’annoncer officiellement est un acte de gouvernance. Il n’est pas l’offre d’un partage mais une prière pour une mission.

    Source

    Tags : Algérie, Abdelamjid Tebboune, Ahmed Taleb Ibrahimi, consultations, Constitution,

  • Miguel Urban : reconnaître la RASD et changer de politique vis-à-vis du Sahara occidental

    Miguel Urban, eurodéputé d’Unidas Podemos, demande au gouvernement de coalition de Madrid de reconnaître la RASD et de changer de politique vis-à-vis du Sahara occidental

    Urban dénonce que les gouvernements successifs du PSOE et du PP ont « progressivement hypothéqué tout espoir d’autodétermination du peuple sahraoui » pour une « raison géopolitique supposée », la relation avec le Maroc, qu’ils n’ont cependant pas non plus renforcée.

    « Pendant toutes ces années, les différents gouvernements d’Espagne ont cédé au chantage du gouvernement marocain, pensant que l’opinion publique de notre pays finirait par oublier les Sahraouis », estime Urban.

    Pour cette raison, il défend l’argument que le premier gouvernement de coalition depuis la « transition » devrait changer de cap dans un dossier où la « responsabilité historique (de l’Espagne) ne devrait pas être négociable ».

    Selon lui, le gouvernement « doit prendre des mesures pour cesser d’être un problème comme il l’a été jusqu’à présent et devenir une partie de la solution au problème politique du Sahara », à commencer par la reconnaissance et la nationalité.

    Ensuite, poursuit-il, l’Espagne doit avoir un « rôle actif et déterminé dans les institutions internationales » pour restaurer un processus de négociation qui est « au point mort « depuis la démission de Horst Köhler, le dernier envoyé du Secrétaire général de l’ONU.

    À cette fin, il avance qu’ « une solution juste, pacifique, démocratique et durable devrait être assurée à ce conflit qui passe inévitablement par le respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ». Et il prévient que l’impossibilité d’une solution pacifique et donc la possibilité d’un retour au conflit armé est un scénario aujourd’hui « hypothétique mais à ne pas exclure » ».

    Avec la tenue du dernier congrès du Front POLISARIO à Tifariti, capitale du Sahara occidental libéré, Urban explique que « les Sahraouis ont décidé de bouger » et maintenant la question est de savoir « s’ils vont le faire seuls ou si pour la première fois le nouveau gouvernement sera prêt à les accompagner ».

    Tlaxcala, 12 jan 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Unidas Podemos, RASD, gobierno español,

  • Maroc – WikiLeaks : « les réalités du Sahara occidental », selon Washington

    Dans le câble diplomatique américain daté du 17 août 2009 (09RABAT706) et révélé par WikiLeaks, le chargé d’affaires Robert P. Jackson fait une synthèse sur « les réalités du Sahara occidental ». Traduction des principaux extraits.

    2)(…) Depuis que le roi Hassan II a lancé la Marche verte en 1975, la question du Sahara occidental a été étroitement liée à la stabilité du trône et du Maroc lui-même. Hassan II, deux fois victime de coups d’État et en guerre pendant des années avec la gauche, s’est servi du Sahara occidental pour aiguillonner le nationalisme et installer son armée loin dans le désert. Plus récemment, cependant, ce lien s’est estompé.

    Le roi Mohammed VI est plus en sécurité, se maintenant au pouvoir plus par l’amour que par peur et sans apparemment être confronté à aucune menace intérieure majeure. Il a cependant pris récemment quelque distance sur la question [du Sahara occidental] et ne s’est pas rendu sur le territoire depuis trois ans, un contraste saisissant avec ses déplacements incessants dans tout le Royaume.
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    20) La dispute entre l’Algérie, le Maroc et le Sahara occidental relève de la situation de l’œuf et de la poule. L’Algérie a indiqué que ses relations avec le Maroc ne pouvaient pas s’améliorer tant qu’il n’y aurait pas d’autonomie au Sahara occidental. Le Maroc, qui suit de près les liens étroits entre les dirigeants du Polisario et leurs hôtes algériens, reste convaincu qu’il n’y aura pas d’accord si les relations avec les Algériens ne s’améliorent pas. En réponse, en juin 2009, les Marocains ont affirmé que leur but principal était désormais de se rapprocher de l’Algérie.

    Retrouvez le câble original en anglais ici.

    Jeune Afrique, 26 sept 2011

    Tags : Sahara occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Etats-Unis, Algérie,