Année : 2020

  • Fériel Bouakkaz, une hackeuse algérienne distinguée

    De la wilaya d’Annaba où elle avait vu le jour, en passant par l’université de Béjaïa jusqu’à avoir une bourse d’étude à l’université de Bretagne Occidentale, en France, Fériel Bouakkaz, cette hackeuse éthique attitrée entre dans le gotha de la cybersécurité. Ainsi, dans un portrait dressé par le site business.lesechos.fr, Fériel Bouakkaz est présentée comme pionnière dans la cybersécurité.

    La sortante de l’université algérienne est énseignante-chercheuse à Efrei Paris (École d’Ingénieurs généraliste du Numérique). Elle s’est distinguée par le fait qu’elle est la 1ère femme de France habilitée CEH (Certified Ethical Hacker). Un titre prestigieux dans le domaine du piratage éthique en information lui permettant de former des hackeurs éthique certifiés. « Se nourrir de l’énergie ambiante.

    Née à Annaba, dans le Nord-Est algérien, Fériel Bouakkaz n’est pas issue du sérail de la tech (son père est boulanger, tandis que sa mère gère le foyer), mais elle est adepte, depuis son plus jeune âge, de jeux vidéo », écrit la même source. Interrogée par l’interviewer, Fériel Bouakkaz, jeune de 30 ans, s’est confiée à cœur ouvert : « Curieuse de découvrir les arcanes du ‘gaming’ et consciente que l’informatique offre de nombreuses opportunités professionnelles, j’ai choisi cette voie sans trop me poser de questions. »

    À noter que notre ressortissante vit en France depuis sa soutenance de thèse et est enseignante-chercheuse en cybersécurité depuis trois ans.

    Le Courrier d’Algérie, 17 oct 2020

    Tags : Algérie, cybernétique, informatique, hacking, hacker, piratage,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 23 octobre 2020

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Libye

    Ce matin, le Secrétaire général s’est félicité de la signature d’un accord de cessez-le-feu par les parties libyennes, à Genève, sous les auspices de l’ONU. C’est une étape fondamentale vers la paix et la stabilité en Libye, a-t-il déclaré, et il a félicité les parties d’avoir fait passer l’intérêt de leur nation avant leurs différences.

    Plus tôt dans la journée, à Genève, la Représentante spéciale par intérim, Stephanie Williams, avait déclaré que les parties avaient convenu que toutes les unités militaires et les groupes armés en première ligne retourneraient dans leurs camps. Ce mouvement s’accompagnera du départ de tous les mercenaires et combattants étrangers de tous les territoires libyens -terrestre, aérien et maritime- dans un délai maximum de trois mois à compter de ce jour.

    Journée des Nations Unies

    Demain sera célébrée la Journée des Nations Unies. Notre soixante-quinzième journée de l’ONU, en fait, qui marque l’entrée en vigueur de la Charte des Nations Unies en 1945. Dans son message, António Guterres note que le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU tombe au milieu d’une pandémie mondiale et que notre mission fondatrice est plus critique que jamais. Il souligne que lorsque la pandémie a frappé, il a appelé à un cessez-le-feu mondial. Il ajoute que dans notre monde d’aujourd’hui, nous avons un ennemi commun: la COVID-19.

    M. Guterres souligne que nous devons également faire la paix avec notre planète et que l’urgence climatique menace la vie elle-même, ajoutant que partout dans le monde, nous devons faire davantage pour mettre fin aux souffrances humaines de la pauvreté, des inégalités, de la faim, de la haine, et pour lutter contre les discriminations basées sur la race, la religion, le sexe ou toute autre distinction.

    À l’occasion de cet anniversaire de l’ONU, il a demandé aux gens partout dans le monde de s’unir et a souligné que l’ONU n’était « pas seulement à vos côtés, elle vous appartient et « nous les peuples », c’est vous ».

    75 ans de concert d’amour

    Demain, à midi, la Société de musique de chambre des Nations Unies donnera la première du concert virtuel « 75 ans d’amour ». Le programme sera musicalement représentatif au niveau régional, tandis que le répertoire des cinq groupes régionaux officiels de l’ONU sera présenté. Les chansons choisies seront liées au message du soixante-quinzième anniversaire de l’ONU.

    L’allocution d’ouverture sera prononcée par Fabrizio Hochschild, qui a dirigé nos efforts pour marquer le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, ainsi que Filippo Grandi, Haut-Commissaire pour les réfugiés; et Melissa Fleming, responsable de la communication mondiale.

    Le concert sera lancé sur la chaîne YouTube officielle de ONU75, ainsi que sur d’autres plateformes des Nations Unies et du HCR.

    Soudan

    Le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, se joindra au Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, Smaїl Chergui, pour une visite au Soudan à partir de demain.

    Leur visite de trois jours visera à renforcer le partenariat important entre l’ONU et l’Union africaine et se concentrera sur l’opération conjointe Union africaine-ONU au Darfour -la MINUAD- et son retrait.

    Au Soudan, M. Lacroix et M. Chergui rencontreront notamment le Président du Conseil souverain et le Premier Ministre pour discuter de la situation d’ensemble au Darfour et du mandat de la MINUAD. Ils participeront également à la vingt-huitième réunion du Mécanisme tripartite de coordination de la MINUAD le 25 octobre.

    Ils se rendront également à El-Fasher, au Darfour, pour rencontrer des représentants des autorités locales. Ils tiendront une assemblée publique virtuelle avec le personnel de la MINUAD pour les remercier de leur travail de protection des civils, notamment à la lumière des défis supplémentaires posés par la pandémie de COVID-19, et pour soutenir l’Accord de paix de Djouba récemment signé.

    Soudan – Inondations

    À la suite de pluies et d’inondations sans précédent qui touchent 875 000 personnes, une urgence sanitaire secondaire se profile avec plus de 4,5 millions de personnes exposées au risque de maladies à transmission vectorielle, a annoncé le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

    Des mares d’eau stagnante offrent des sites de reproduction pour les moustiques, vecteurs de la fièvre hémorragique virale, du chikungunya et du paludisme.

    Le paludisme, par exemple, a atteint des niveaux épidémiques dans 15 des 18 États à la fin septembre, avec plus d’un million de cas signalés.

    Avec nos partenaires humanitaires, nous avons acheté et distribué 266 kits de santé d’urgence pour soutenir le traitement du paludisme et d’autres besoins de santé pour aider jusqu’à 2,7 millions de personnes pendant trois mois.

    Pourtant, on note des pénuries importantes de fournitures pour lutter contre le paludisme et faire face aux niveaux actuels d’infection, ainsi que des difficultés de distribution de fournitures dans certaines zones, en raison des inondations.

    La composante du secteur de la santé du Plan d’intervention humanitaire pour le Soudan n’est pour l’instant financée qu’à hauteur de 19% des besoins.

    Soudan du Sud

    Au Soudan du Sud, le Coordonnateur humanitaire, Mohamed Ag Ayoya, a condamné aujourd’hui les intimidations de travailleurs humanitaires à Renk, dans l’État du Haut-Nil.

    Le 12 octobre, un groupe de jeunes a exigé que les organisations humanitaires réattribuent des emplois aux populations locales. Ces demandes n’ayant pas été satisfaites, les jeunes ont alors insisté pour que toutes les activités humanitaires soient suspendues et que les travailleurs humanitaires quittent la région immédiatement.

    Suite à une augmentation des menaces et des attaques, 30 personnes ont été transférées vers la base de l’ONU la plus proche pour leur sécurité.

    M. Ayoya a déclaré que l’intimidation des travailleurs humanitaires retardait la fourniture de l’aide dont les plus vulnérables avaient grand besoin et était inacceptable.

    Somalie

    Alors que la Somalie se prépare à organiser des élections, le Représentant spécial du Secrétaire général, James Swan, a souligné la nécessité de garder l’espace politique ouvert et de permettre à une diversité de voix et de points de vue de s’exprimer dans le cadre du processus démocratique.

    Pour y parvenir, M. Swan a déclaré que la liberté d’expression, d’opinion et de réunion devait être protégée.

    COVID-19 – Kenya

    Au Kenya, l’équipe des Nations Unies, dirigée par le Coordonnateur résident Siddharth Chatterjee, travaille en étroite collaboration avec des partenaires locaux pour lutter contre l’impact disproportionné de la pandémie sur les femmes et les filles.

    ONU-Femmes et le Fonds des Nations Unies pour la population ont contribué à mettre en place une ligne d’assistance téléphonique nationale gratuite pour aider à fournir des soins de santé, de sécurité et une assistance juridique à un nombre croissant de femmes et d’enfants touchés par les mutilations génitales féminines, la violence sexiste, l’abandon des enfants et le mariage des enfants. La ligne d’assistance offre des conseils 24 heures sur 24 en anglais, en swahili et dans d’autres langues locales, traitant plus de 1 000 cas par mois.

    Au Kenya, une femme ou fille sur cinq, âgée de 15 à 49 ans, a subi une mutilation génitale.

    L’équipe de l’ONU sur place est préoccupée par le fait que la pandémie a retardé les progrès pour mettre fin aux mutilations génitales féminines. Les filles sont touchées de manière disproportionnée par les fermetures d’écoles, ce qui provoque une augmentation des mariages d’enfants, des grossesses chez les adolescentes et des violences sexuelles.

    L’équipe des Nations Unies a intensifié ses efforts pour résoudre ces problèmes, notamment pour garantir le financement et l’engagement communautaire.

    Liban

    Un détachement de soldats de la paix des Nations Unies est retourné dans la zone d’opérations de la Mission au sud du Liban après avoir achevé plus de trois semaines de travaux d’ingénierie à Beyrouth, en appui à l’Armée libanaise.

    Près de 150 soldats de la paix issus de 13 contingents de la FINUL ont facilité la reprise des opérations dans le port de Beyrouth en enlevant 11 500 tonnes de débris. Ils ont également effectué des travaux de construction et démantelé quatre des entrepôts endommagés du port.

    En outre, les soldats de la paix de la FINUL ont contribué à la restauration des sites patrimoniaux endommagés en déblayant quelque 500 tonnes de gravats et en séparant et stockant environ 150 tonnes de pierres, de façades et d’ornements en bois pour une utilisation future.

    Traité sur l’interdiction des armes nucléaires

    Aujourd’hui, la Jamaïque et Nauru ont déposé leurs instruments de ratification du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.

    À ce jour, 49 États ont ratifié le Traité. Il en faut un de plus pour que le Traité entre en vigueur.

    Nous ne manquerons pas de vous informer dès que cette étape importante sera atteinte.

    Guinée

    Dans une déclaration sur la Guinée, le Secrétaire général a condamné les violences qui ont suivi les élections de dimanche.

    Le Secrétaire général appelle toutes les parties à prendre immédiatement des mesures pour mettre fin à la violence et encourage tous les acteurs à attendre l’annonce des résultats officiels par la Commission électorale nationale indépendante et à résoudre tout différend potentiel par le biais de mécanismes juridiques établis.

    Côte d’Ivoire

    Le Secrétaire général s’est dit préoccupé par la situation tendue en Côte d’Ivoire, qui est sur le point de tenir des élections. Il a condamné les violences, qui ont fait plusieurs morts à Bonoua et Dabou.

    Le Secrétaire général appelle les leaders d’opinion, les dirigeants politiques et chacun à rejeter l’utilisation du discours de haine et l’incitation à la violence selon des lignes ethno-politiques.

    UN PRESS RELEASE, 23 oct 2020

    Tags : ONU, Côte d’Ivoire, Libye, Soudan Soudan du Sud, affaires humanitaires, désarmement, Somalie, Kenya, Guinée, coronavirus, covid 19,

  • Algérie : La « provocante » déclaration du Ministre de la jeunesse et des sports Sid Ali Khaldi (Video)

    En marge d’un meeting de la campagne électorale pour le référendum de la révision de la constitution du 1er novembre prochain , le Ministre de la jeunesse et des sports Sid Ali Khaldi a tenu des propos assez virulents à l’encontre des détracteurs de la prochaine échéance électorale les invitant à changer de pays dans la mesure ou ils ne seraient pas satisfaits de la dernière mouture de la Constitution qui sera soumise au référendum populaire le 1er novembre prochain.

    La Nation, 22 oct 2020

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=agzrCTn1zd4&w=560&h=315]

    Tags : Algérie, Constitution, 1er novembre, référendum,

  • Pays Bas : Le Maroc refuse de rapatrier ses ressortissantsdont la demande d’asile a été refusée

    Le nombre de demandes d’asile de ressortissants de pays sûrs augmente en pourcentage, malgré une pandémie corona

    En raison de la pandémie corona, l’afflux de ressortissants étrangers a pratiquement stagné de mars à juillet, mais le nombre de demandes d’asile de soi-disant «pays sûrs» n’a pas diminué en pourcentage. En fait, il y a même une légère augmentation par rapport à 2019. C’est ce que montrent les rapports du Service de l’immigration et de la naturalisation (IND).

    Cela concerne les personnes venant d’Algérie ou du Maroc par exemple. Ces pays sont considérés comme sûrs par le gouvernement néerlandais, car « en général, il n’y a pas de poursuites pour des raisons telles que la race ou la religion, la torture ou les traitements inhumains ».

    En théorie, l’expulsion de ces demandeurs d’asile devrait donc se dérouler sans heurts, mais le Maroc ne veut pas du tout le retour des personnes qui ont quitté leur pays. Le pays a même refusé d’en discuter avec le secrétaire d’État Ankie Broekers-Knol (Justice et Sécurité) depuis près d’un an.

    Vérifier les frontières européennes

    L’expert en radicalisation Keklik Yücel pense qu’il est nécessaire de mieux contrôler les frontières européennes, a-t-elle déclaré au Goedemorgen Nederland. D’une part, vous devez vous assurer que les «vrais réfugiés» sont correctement accueillis et répartis entre les pays européens, tandis que d’autre part, vous devez vous assurer que vous pouvez empêcher les étrangers d’entrer en sécurité.

    «Je pense que c’est incroyablement difficile de toute façon. Mais vous devez faire tout ce que vous pouvez pour y parvenir, et cela doit être au niveau européen », déclare Yücel. Si cela ne fonctionne pas, vous devez le faire sur la base de votre propre leadership politique, dit Yücel. «Nous avons également plusieurs politiciens aux Pays-Bas qui ont un accès plus facile au Maroc. Utilisez Aboutaleb (maire de Rotterdam, éd.) Par exemple pour les contacts diplomatiques bilatéraux. Résolvez-le, car ce n’est pas bon. »

    Source : wnl.tv, 21 oct 2020 (traduction automatique)

    Tags : Maroc, Pays Bas, Algérie, demandeurs d’asile, réfugiés, frontières, clandestins, migration,

  • Campagne de boycott des produits français – Lancée sur les réseaux sociaux

    Des internautes ont lancé sur les réseaux sociaux une campagne d’envergure de boycott des produits fabriqués en France sous le hashtag “#BoycottLes produitsfrançais” en réaction aux déclarations du président français Emmanuel Macron encourageant les caricatures et les dessins offensants le Prophète Mohamed (QSSSL).

    En effet, le hashtag incitant au boycott des produits français s’est placé en tête des sujets les plus discutés dans le monde arabo-musulman et ce en réaction aux propos hostiles à l’Islam et aux musulmans tenus par des officiels français et en soutien au Prophète (QSSSL).

    En Algérie, plusieurs pages sur les réseaux sociaux et des personnalités publiques ont manifesté leur soutien à cette initiative.

    Le président français a déclaré, lors d’un hommage rendu au prof d’histoire-géographie tué par un jeune homme d’origine tchétchène, que « Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent », martelant que ce dernier a été assassine « parce qu’il incarnait la République ».

    « Samuel Paty fut tué parce que les islamistes veulent notre futur et qu’ils savent qu’avec des héros tranquilles tels que lui, ils ne l’auront jamais», a insisté celui qui a succédé à François Hollande en 2017.

    Imène Boukhatem / Traduit par: Moussa. K.

    Source : Echourouk Online, 23 oct 2020

    Tags : France, Islam, Islamisme, Charlie Hebdo, caricatures, Samuel Paty, boycott, produits français, réseaux sociaux, campagne,

  • La concurrence Algérie-Maroc expose le caractère fermé de l’influence au sein de l’UA


    Selon des rapports de presse spécialisés, l’Algérie n’a nommé aucun candidat à des postes clés au sein de l’Union africaine. Sept postes sont ouverts au changement, dont le plus important est celui de Commissaire du Département Paix et Sécurité (PSD), que l’Algérie occupe depuis 2008. Il a d’abord été occupé par Ramtane Lamamra puis Smail Chergui, l’ancien ambassadeur d’Algérie à Moscou .

    Le site d’information français Africa Intelligence suit de près cette question et a déclaré que l’Algérie avait apparemment tardé à désigner un candidat pour succéder à Chergui pour deux raisons: le mécontentement de nombreux États membres de l’Union africaine face à la domination algérienne sur le poste; et les divergences entre le Premier ministre Abdelaziz Djerad et le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum qui ont empêché tout accord sur un candidat spécifique. La situation a été exacerbée par l’incapacité du président algérien Abdelmajid Tebboune à intervenir.

    Bien que la première raison puisse être quelque peu acceptable, il est difficile de croire qu’une question d’une telle sensibilité et d’une telle importance ait été laissée entre les mains d’un premier ministre aux pouvoirs constitutionnels limités et d’un ministre des Affaires étrangères, indépendamment de sa compétence. De telles choses sont généralement gérées par le président de la République, et dans de nombreux cas, elles sont gérées par ce que feu Abdelhamid Mehri a appelé «l’autorité réelle».

    L’Algérie a non seulement renoncé au poste de commissaire du PSD, mais n’a pas non plus proposé de candidats à l’un des six autres postes. Dans ce vide algérien est entré le Maroc qui a présenté des candidats à tous les postes. Cependant, aucun des candidats marocains n’a aucune chance d’être nommé, à l’exception d’un seul; Mohamed Sadiki est candidat au poste de commissaire à l’agriculture et au développement rural.

    Il n’est pas certain que l’Algérie ait travaillé dans les coulisses pour bloquer les candidats marocains, mais Rabat estime que c’est le cas et en est bouleversé. Ce qui est certain, selon Africa Intelligence, c’est que l’Algérie a les yeux rivés sur le Secrétariat général du PDF, qui est un rôle puissant pour lequel Alger est susceptible de nommer Abdelkader Araoua.

    Il semble que l’une des raisons de l ’« échec »marocain soit le manque relatif d’expérience de Rabat dans les batailles diplomatiques en coulisses par rapport à l’Algérie. Cependant, Africa Intelligence estime que cela est dû au fait que «la campagne marocaine n’a pas été menée par le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita mais par Yassine Mansouri, chef du service de renseignement extérieur de la DGED». Ironiquement, les dossiers des candidats marocains ont été transférés au Bureau du conseiller juridique de l’Union africaine, dirigé par Lamine Baali, représentant de la République arabe sahraouie démocratique.

    Indépendamment des détails, remporter des postes clés offre aux pays et aux gouvernements le type d’influence et de pouvoir que la diplomatie traditionnelle ne peut pas. Avec les guerres et les crises qui dominent le continent africain, le commissaire PSD restera le rôle le plus fort et le plus important. La tourmente met les commissaires de l’UA, en particulier le chef du PSD, en contact avec les dirigeants mondiaux, et les impose comme négociateurs directs avec les pays et organisations intéressés par l’Afrique aux niveaux régional et international.

    L’Afrique n’est plus cet espace négligé sur les cartes des préoccupations internationales. Son énorme richesse naturelle; sa capacité de grand marché de consommation; sa prédisposition constante aux guerres et aux crises; et la croissance du terrorisme international sont autant de facteurs qui en font le centre de l’attention internationale des anciennes puissances coloniales, de l’Union européenne et des États-Unis. Dernièrement, il est également d’un grand intérêt pour les puissances montantes de la Chine, de la Russie, de la Turquie et de l’Inde.

    L’Union africaine fait entendre sa voix sur les questions qui la concernent. Par exemple, l’UA tente maintenant de présenter un candidat africain pour succéder à l’américaine Stephanie Williams au poste de chef adjoint de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye lorsque ses fonctions prendront fin le mois prochain. Le seul candidat à ce jour est le bulgare Nikolay Mladenov, l’envoyé de l’ONU dans le conflit israélo-palestinien, mais l’UA le rejette malgré le soutien américain et l’absence d’objections européennes.

    À travers le continent, il y a au moins dix pays qui seront témoins d’élections présidentielles ou parlementaires, ou les deux, au cours des six prochains mois. Il s’agit de la Guinée, de la Tanzanie, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso, du Niger, du Libéria, du Bénin, de l’Ouganda, des Seychelles et de la République centrafricaine. Beaucoup de ces élections se dérouleront dans une atmosphère de tension et de rejet populaire des candidats ou de la manière dont les scrutins sont organisés. Les résultats de certains sont déjà rejetés par la population et peuvent conduire à des troubles civils.

    L’Afrique, qui au cours des deux dernières décennies a fait des progrès démocratiques, entre dans une période de rechute, que les dictateurs arabes endurcis envient. Les mêmes dirigeants qui ont conduit les pays africains vers la démocratie se sont transformés en dictateurs qui refusent de quitter leurs positions. À l’exception du Niger, tous les chefs des pays qui doivent tenir des élections sont candidats au maintien en fonction, malgré le rejet populaire et ne remplissant pas les conditions légales et constitutionnelles. En Guinée et en Côte d’Ivoire, par exemple, les présidents démocratiquement élus Alpha Condé et Alassane Ouattara ont falsifié les constitutions pour rester au pouvoir. En Ouganda, le président Yoweri Museveni, 77 ans, s’emploie à remporter un nouveau mandat au poste qu’il occupe depuis 1986.

    Tout cela révèle qu’il est très tentant de concourir pour des postes de direction de l’UA. L’Union compte 55 États membres, mais l’influence et les rôles clés sont limités à une poignée, et il y a une tendance croissante à attirer de nouveaux membres dans le club d’influence et à persuader les autres de démissionner. Cependant, il semble que l’équilibre des pouvoirs entre les membres de ce club soit préservé car chacun a besoin des autres d’une manière ou d’une autre, ou sait que ce sera le cas à l’avenir. La concurrence entre l’Algérie et le Maroc a ainsi mis en évidence le caractère fermé de l’influence au sein de l’Union africaine.

    Traduit de Al Quds Al Arabi, octobre 2020

    Tags : Maroc, Algérie, Union Africaine, Conseil de Paix et Sécurité, Lobbying,

  • Un ex-prisonnier marocain devient le héros du Maroc

    Comment l’ex-prisonnier Karim d’Utrecht est devenu le héros du Maroc

    UTILE AU TEMPS DE LA CORONA

    Dans une jeep pleine de cartables, Karim Boulidam (33 ans) d’Utrecht traverse le Maroc avec son ami Jamal (33 ans). Le duo d’Utrecht distribue environ 150 cartables par jour aux enfants. « Nous rendons ces enfants super heureux, soulageons les parents et aidons l’économie locale. »

    « Attends, je vais mettre la voiture de côté pendant un moment. » Il s’avère qu’il n’est pas si facile de raconter son histoire via un téléphone portable en roulant sur un chemin de terre au Maroc. Depuis Al Hoceima, ville portuaire du nord du Maroc, Karim est en route pour les montagnes de l’Atlas où il espère à nouveau ravir un certain nombre d’enfants avec un cartable. Il avait déjà fait cela dans les montagnes près de la ville côtière, où il était initialement en vacances avec sa famille.

    Ennui

    Au bout d’un mois, l’ennui s’est installé, dit-il. « La plupart des Marocains européens restent chez eux à cause de la couronne, il n’y avait donc pas grand chose à faire. » Karim a décidé de se rendre utile et a acheté 20 cartables dans un magasin local. Avec un ami, il est allé dans les montagnes du Rif, où il a distribué les sacs aux écoliers. Il a posté une vidéo sur Instagram et ce fut un grand succès. «J’ai immédiatement reçu beaucoup de messages de personnes qui voulaient m’aider et donner de l’argent», dit Karim avec enthousiasme.

    24 heures après la diffusion de sa vidéo sur les réseaux sociaux, 60 donateurs s’étaient déjà inscrits. « Au bout de deux jours, j’ai dû appeler de l’aide, car je ne pouvais pas y faire face par moi-même. » Il a fondé la fondation RizQ, qui travaille contre la pauvreté en général, pour rendre disponible un numéro de compte pour les dons. De plus, il était assisté d’un ami, Youssef Amakran, un voyageur du monde qui partage ses expériences via Facebook et Instagram. « Les paiements via Tikkies n’étaient bientôt plus possibles pour moi. » Les dons pour le projet caritatif provenaient principalement des Pays-Bas, mais aussi de Belgique et de France, d’importants dons ont été faits.

    Karim distribuait des cartables aux enfants. Il y a environ six ans, il a acheté un gros lot aux Pays-Bas qu’il avait expédié au Maroc. Il s’est inspiré de la politicienne Fatima Talbi, décédée l’année dernière, qui collectait chaque année des cartables pour orphelins au Maroc dans le cadre du projet «Chaque enfant un cartable».

    Karim a été touché par cette initiative et, avec Fatima, l’a étendue à d’autres endroits au Maroc. En 2014, il a distribué 8000 cartables à plusieurs amis, en 2015 il y en avait déjà 22000. Et maintenant, en partie par ennui, mais surtout par engagement avec son pays d’origine, Karim choisit de relancer cette campagne.

    Beaucoup de Marocains ont autre chose en tête que d’acheter des cartables pour leurs enfants, dit Karim: «Ils pensent: nous n’avions pas ces sacs avant, pourquoi nos enfants en auraient-ils besoin? Ces fournitures scolaires peuvent également être stockées dans un sac en plastique ou un sac en toile de jute. Et les cartables sont assez chers, ils peuvent les manger pendant deux semaines. « 

    Histoire différente

    Pour les enfants, c’est une histoire complètement différente: «S’ils voient que quelqu’un de la classe a un joli sac, ils veulent en avoir un eux-mêmes. Sinon, ils n’ont pas du tout envie d’aller à l’école.

    Karim dépense environ 18 euros par cartable. Par son action, il soutient non seulement les parents et les enfants, mais aussi l’économie locale. Les petits entrepreneurs sont gravement touchés par le fait que les Marocains européens restent à l’écart à cause de la couronne. «Nous avons déjà aidé vingt magasins en cette période de crise. Ils ont dû passer des commandes supplémentaires pour nous », dit Karim.

    Au total, il a maintenant distribué environ 2 500 sacs dans les écoles du Maroc, et il y en aura au moins 2 000 de plus, assure-t-il. Selon l’âge, les cartables sont remplis d’étuis à crayons, stylos, gommes à effacer, crayons, crayons de couleur, peinture, tableaux noirs et craie. Les tout-petits reçoivent un gobelet, une boîte à lunch et un tableau noir, les enfants plus âgés peuvent compter sur des feutres et des ciseaux.

    Bienfaiteurs

    Quelle est la réponse aux deux bienfaiteurs inconnus? « Nous nous rendons toujours visite la veille pour informer les enfants et la direction. » Tôt le lendemain, Karim conduit dans les montagnes avec son compagnon. «Certains enfants sont surpris et un peu méfiants. Ils ne nous connaissent pas non plus, bien sûr. D’autres sautent en l’air, ouvrent immédiatement le sac et se mettent à courir. Que Karim parle leur langue est un gros avantage. «Mais cela ne s’applique pas au sud du Maroc. Heureusement, mon ami connaît cette langue. Et sinon, nous montrons simplement les sacs, alors ils comprendront!

    Sporadiquement, le contact est plus difficile. Dans une mise à jour récente sur Facebook, Karim dit que lui et son ami se sont vu refuser l’entrée dans un village de montagne de l’Atlas. Les villageois méfiants craignaient que des enfants soient enlevés ou violés. Cela s’était déjà produit dans un autre village, ont-ils dit aux deux garçons. Il dit via WhatsApp que le froid est à l’improviste: « Nous avons eu une bonne conversation avec ces gens et maintenant nous sommes heureusement les bienvenus. »

    Chaussures cassées

    Le projet avec les cartables a depuis été élargi. Les gens peuvent également faire un don pour acheter des vêtements et des chaussures d’hiver. «Nous avons vu de nombreux enfants dans les montagnes marcher avec des chaussures cassées, des tongs ou des pieds nus. Même maintenant, les dons affluent, nous avons rapidement atteint 12 000 euros.

    Karim prévoit de travailler sur ce projet au moins jusqu’à la fin du mois d’octobre. Karim tire en grande partie la motivation du projet de son expérience. «Mes parents ont fui le Maroc à cause de la pauvreté. Mon père s’est également promené ici pieds nus. J’aurais pu être un tel enfant moi-même. J’ai eu la chance d’avoir grandi en Europe. Mais je n’oublierai jamais d’où je viens.

    Une autre partie de son passé a également incité Karim à faire quelque chose de bien pour les autres. Dans sa jeunesse, il a été détenu pendant environ quatre ans. Après sa libération, il s’est consacré aux anciens détenus par le biais du magazine Made in Prison et a commencé à enseigner l’éducation dans les écoles pour garder les jeunes sur la bonne voie. «J’ai fait beaucoup de mauvaises choses», dit-il. « J’en ai pris beaucoup et maintenant je veux donner quelque chose en retour. » Le projet avec les cartables s’intègre parfaitement dans sa vision actuelle de la vie. «Faire quelque chose de bien me donne une grande satisfaction et j’obtiens beaucoup de gratitude en retour. Cela approfondit ma vie. Mais je le fais aussi par amour pour le pays et pour mes parents.

    Règles de corona strictes

    Les mesures Corona s’appliquent également au Maroc. «Les règles sont assez strictes ici. La moitié des enfants vont à l’école le matin, l’autre moitié l’après-midi. Ils ne sont pas autorisés à s’asseoir les uns à côté des autres et ils portent tous une casquette en classe. Certaines écoles réagissent même un peu effrayées. «Ils veulent que nous nettoyions les sacs avant de les distribuer. Et cette distance de 1,5 mètre est difficile à maintenir lorsque les enfants viennent à vous. Le strict respect des règles varie d’une école à l’autre. « Dans d’autres endroits, ils ne sont pas difficiles et ils sont un peu plus détendus. »

    Source: AD.NL, 22 oct 2020 (traduction automatique)

    Tags : Maroc, Pays Bas, RME, cartables scolaires, élèves, écoles, pauvreté,

  • Amnesty International : L’ONU doit surveiller les droits de l’homme au Sahara Occidental

    MAROC ET SAHARA OCCIDENTAL. L’ONU DOIT SURVEILLER LA SITUATION DES DROITS HUMAINS AU SAHARA OCCIDENTAL ET DANS LES CAMPS DE RÉFUGIÉ·E·S SAHRAOUIS À TINDOUF

    Le suivi indépendant, impartial, exhaustif et permanent des droits humains doit occuper une place centrale dans le cadre du maintien de la présence de l’ONU au Sahara occidental et dans les camps de réfugié·e·s sahraouis, a déclaré Amnesty International le 21 octobre 2020. L’organisation demande au Conseil de sécurité de l’ONU de renforcer la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) en ajoutant à son mandat le suivi et le compte-rendu de la situation des droits humains.

    Le Conseil de sécurité de l’ONU doit voter sur le renouvellement du mandat de la MINURSO le 28 octobre 2020, soit trois jours avant son expiration. Celle-ci est l’une des seules missions modernes de maintien de la paix des Nations unies n’ayant pas de mandat relatif aux droits humains. Des atteintes à ces droits et des violences ont été commises par les deux camps – les autorités marocaines et le Front Polisario, mouvement indépendantiste – au cours des plus de 40 années de conflit autour de ce territoire.

    Le 14 septembre, dans son Intervention sur la situation actuelle des droits de l’homme dans le monde, lors de la 45e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, la haute-commissaire aux droits de l’homme a déclaré que le Hautcommissariat aux droits de l’homme des Nations unies continuait « de suivre la situation au Sahara occidental », où les dernières missions techniques remontent à cinq ans.

    Absence de mécanisme indépendant de suivi des droits humains

    L’accès des organisations indépendantes de défense des droits humains et des journalistes à la région reste restreint, ce qui a entravé le suivi des atteintes aux droits humains au Sahara occidental et dans les camps de réfugié·e·s de Tindouf, en Algérie. Les 25 et 28 février 2020, les autorités marocaines ont expulsé au moins neuf personnes à leur arrivée à l’aéroport de Laayoune, dont plusieurs députés espagnols et une avocate espagnole, qui devaient observer le procès d’un défenseur des droits humains (Khatri Dada, évoqué ci-dessous).

    Les autorités marocaines, qui gèrent de facto le territoire situé à l’ouest de la berme, un mur de sable de 2 700 km qui sépare les zones du Sahara occidental contrôlées par le Maroc et le Polisario, affirment que le Conseil national des droits de l’homme du Maroc (CNDH) joue déjà un rôle dans la « protection des droits humains sur le territoire ».

    Cependant, le président du CNDH et au moins 27 de ses membres sont nommés par le roi du Maroc, ce qui entrave son indépendance et son impartialité. De plus, le CNDH ne peut pas accéder aux camps de Tindouf.

    Il faut sans attendre mettre sur pied un mécanisme totalement indépendant et impartial au sein de la mission de maintien de la paix de l’ONU, doté du mandat et des ressources lui permettant d’effectuer un suivi efficace et constant des atteintes aux droits humains commises au Sahara occidental et dans les camps de Tindouf, a déclaré Amnesty International le 21 octobre 2020.

    Dans son rapport publié en septembre, le Secrétaire général des Nations unies a rappelé au Conseil de sécurité que dans sa résolution 2494 d’octobre 2019, il avait encouragé vivement à renforcer la coopération avec le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), y compris en facilitant des visites dans la région. Le rapport note également que « [l]a surveillance des droits humains au Sahara occidental demeure fortement entravée par le manque d’accès du HCDH à ce territoire. Les défenseurs et défenseuses des droits humains, les chercheurs et chercheuses, les avocats et avocates et les représentantes et représentants d’organisations non gouvernementales internationales continuent également de rencontrer des contraintes similaires ».

    Atteintes aux droits humains et violences persistantes au Sahara occidental en 2020

    Amnesty International continue de recenser les atteintes aux droits humains et violences commises au Sahara occidental. En janvier, la police marocaine a interdit un rassemblement dans les locaux de l’Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’homme commises par l’État marocain (ASVDH) organisé en l’honneur d’Aminatou Haidar, défenseure des droits humains et lauréate du prix Nobel Alternatif de la paix 2019.

    Le 4 mars 2020, à l’issue d’un procès inique, un tribunal de Laayoune a déclaré coupable et condamné à 20 ans d’emprisonnement le militant sahraoui de 21 ans Khatri Dada, en raison de son implication dans des actes de vandalisme, des accusations qu’il nie, et pour « outrage à fonctionnaires publics », au titre des articles 580-2 et 263-267 bis du Code pénal. Ces accusations sont liées aux événements du 19 avril 2017, dans la ville de Smara, où un véhicule de police avait été attaqué par un groupe de 15 personnes. Pendant son procès, Khatri Dada a affirmé qu’il n’était pas présent pendant ces événements et a déclaré au juge que les « aveux » utilisés contre lui à titre de preuve avaient été obtenus sous la contrainte pendant l’interrogatoire dont il avait fait l’objet après son arrestation pour une formalité administrative le 26 décembre 2019, plus de deux ans et demi après les faits. La condamnation du militant a été confirmée en appel le 12 mai 2020.

    Le 15 mai, la police a arrêté Ibrahim Amrikli, un journaliste citoyen et militant des droits humains de la Fondation Nushatta, et l’a accusé de « violation de la loi relative à l’état d’urgence ». Il a été libéré sous caution après 48 heures et a déclaré à Amnesty International qu’il avait subi de mauvais traitements pendant sa détention. S’il est possible que l’urgence sanitaire liée à la pandémie de COVID-19 justifie l’imposition par l’État de mesures restrictives, les circonstances de l’arrestation d’Ibrahim Amrikli, de son interrogatoire et de sa mise en accusation semblent indiquer qu’il a été pris pour cible en raison de son travail de journaliste engagé et de militant en faveur des droits humains. Sa prochaine audience est prévue le 16 novembre.

    Le 17 juin, les autorités marocaines ont eu recours à une force excessive pour disperser un rassemblement de commémoration du 50e anniversaire des manifestations de Zmala contre l’occupation espagnole. Le rassemblement devait avoir lieu à 7 heures dans la rue Smara, à Laayoune, mais dès que 10 militantes sont arrivées, la police a commencé à les disperser. Une vidéo de cette dispersion montre au moins 20 policiers poussant, giflant et arrachant le voile des militantes Mina Baali et Salha Boutenguiza.

    Le 1er juillet, des policiers de Laayoune ont maintenu arbitrairement en détention pendant au moins 10 heures Essabi Yahdih, fondateur d’Algargagrat Media, et l’ont interrogé sur ses activités journalistiques, alors qu’il s’était présenté au commissariat pour obtenir un certificat administratif.

    Le 29 septembre, le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Laayoune a annoncé qu’une enquête avait été ouverte sur l’Instance sahraouie contre l’occupation marocaine, une association fondée neuf jours auparavant et appelant à la « défense des droits de la population sahraouie à la liberté, à l’indépendance et à la dignité par des moyens légitimes pacifiques ». Le même jour, la police a interdit une réunion des membres de l’association. D’après ses trois fondatrices, Aminatou Haidar, Mina Baali et Elghalia Djimi, des véhicules de police sont restés garés devant leur domicile du 30 septembre au 7 ou au 8 octobre, pour empêcher tout nouveau rassemblement et les intimider. Les militantes ont déclaré à Amnesty que, tout au long de l’année, leur domicile avait été surveillé, que des véhicules de police, banalisés ou non, avaient été régulièrement stationnés devant chez elles et que des policiers en civils les avaient suivies, elles et leur famille, dès qu’elles sortaient.

    Les autorités marocaines maintiennent toujours 19 hommes sahraouis en prison dans des lieux éloignés de leur domicile, ce qui empêche leur famille de leur rendre visite régulièrement. Ces hommes avaient été condamnés en 2013 et 2017 à l’issue de procès iniques entachés par l’absence d’enquête adéquate sur les allégations de torture des accusés. Ils avaient été déclarés responsables de la mort de 11 membres des forces de sécurité tués lors d’affrontements intervenus en 2010, lorsque ces forces avaient démantelé un grand camp de protestation à Gdim Izik, au Sahara occidental.

    Situation opaque dans les camps de Tindouf, contrôlés par le Front Polisario

    Un suivi permanent de l’ONU en matière de droits humains est également nécessaire dans les camps de Tindouf, où l’accès aux informations concernant la situation sur le terrain est limité, exposant les habitant·e·s au risque d’atteintes aux droits humains et les privant de recours pour amener les responsables à rendre des comptes. Le Front Polisario n’a pris aucune mesure pour mettre fin à l’impunité dont bénéficient les responsables des atteintes aux droits humains commises dans les camps qu’il contrôle.

    Le 8 août, la police des camps du Front Polisario à Tindouf a maintenu le journaliste citoyen Mahmoud Zeidan en détention pendant 24 heures et l’a interrogé sur des publications sur Internet dans lesquelles il critiquait la manière dont les autorités géraient la répartition de l’aide liée au COVID-19.

    Complément d’information

    Le Sahara occidental fait l’objet d’une querelle territoriale entre le Maroc, qui a annexé ce territoire en 1975 et revendique sa souveraineté sur celui-ci, et le Front populaire pour la libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario), qui appelle à la création d’un État indépendant et a établi un gouvernement autoproclamé, en exil dans les camps de réfugié·e·s de Tindouf (sud-ouest de l’Algérie). Un accord conclu aux Nations unies en 1991, qui a mis fin aux affrontements entre le Maroc et le Front Polisario, requiert l’organisation d’un référendum afin que le peuple du Sahara occidental puisse exercer son droit à l’autodétermination, en choisissant l’indépendance ou l’intégration au Maroc. Le référendum ne s’est pas encore tenu, du fait de désaccords persistants sur le processus visant à déterminer qui est habilité à voter dans le cadre de cette consultation.

    La Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été établie en 1991 pour intervenir dans le territoire annexé par le Maroc en 1975, ainsi que dans les camps de réfugié·e·s sahraouis situés à Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie. Depuis lors, son mandat l’engage à veiller au respect du cessez-le-feu entre les forces armées marocaines et le Front Polisario, et à mettre sur pied un référendum afin de déterminer le statut définitif du Sahara occidental.

    Le 23 mai 2019, l’ancien président allemand Horst Köhler a démissionné de ses fonctions d’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. Il n’a pas encore été remplacé.

    Le 22 janvier 2020, la Chambre des Représentants du Royaume du Maroc a adopté deux lois ajoutant une partie des eaux territoriales du territoire non autonome du Sahara occidental à son domaine maritime.

    Source : Amnesty International, 22 oct 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, droits de l’homme, Amnesty International, MINURSO,

  • Ephémérides : Le jour où le Maroc a livré á la France les leaders du FLN

    Quand les français signaient le premier acte de piratage aérien

    En 1965, le Maroc a livré au Mossad les enregistrements des débats de la Ligue Arabe sur la possibilité d’une attaque contre Israël. Ce n’était pas la première trahison du roi Hassan II aux arabes. Neuf ans auparavant, il livrait à la France l’avion qui transportait les principaux leaders du FLN.

    Cela est arrivé le 22 octobre 1956, à un moment où les pays maghrébins qui étaient indépendants se faisaient du souci en raison de la prolongation de la violence française contre le peuple algérien.

    Ce jour-là, un avion marocain a été mis à disposition de la délegation de responsables algériens pour regagner la Tunisie en vue de participer à une réunion maghrébine à Tunis. Il y avait à bord aussi deux journalistes françaises pour couvrir l’événement. Autour de l’avion rôdaient des éléments des services secrets français venus de l’ambassade de France à Rabat.

    L’équipage est français et le commandant Gaston Grellier reçoit ses instructions en vol. À bord, l’hôtesse Claudine Lambert tente de ne pas éveiller les soupçons des passagers qui sont armés, il s’agit de cinq chefs historiques du FLN, Ahmed Ben Bella, Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed et Mohamed Boudiaf. Une fois l’avion posé, les troupes françaises donnent l’assaut et interpellent Ben Bella et ses compagnons.
    Aprés un retard inexplicable, l’avion fait une escale inattendue aux Iles Baléares. La décision a été prise par le pilote français engagé par l’Etat marocain en vue de réfléchir sur les ordres qu’il vient de recevoir de Paris et qui lui pressaient de changer de cap vers Alger. Il a fini par obéïr en faisant attérrir l’avion à l’aéroport d’Alger. Une fois sur terre, l’équipage complice quitta l’appareil après avoir étteint les lumières intérieures. Aussitôt, un contingent équivalent à l’effectif d’un bataillon prend l’avion royal marocain en assault.

    Dans un ton triomphaliste, les militaires français criaient : « La guerre est finie ! », « Nous avons gagné ! ». L’évidente ambiance de lynchage visant à intimider les passagers algériens a été soudainement interrompue par Aït Ahmed : « Fusillez-nous et finissons-en ! », a-t-il dit.

    Plus tard dans la nuit, les ôtages sont conduits au siège de la DST à Alger où ont débuté les interrogatoires. La réaction des moudjahidines algériens était unanime : « Ce n’est pas l’arrestation de quelques dirigeants ou responsables qui mettra fin à un mouvement d’envergure issu des profondeurs du peuple ». Leurs interlocuteurs cachaient à peine leur arrogance et conviction que l’Algérie restera française jusqu’à la fin des temps.

    Dans les montagnes, villes et villages, le combat faisait rage. Rien nse semble arrêter la guerre de libération malgré les tonnes de tracts déversés par l’aviation militaire proclamant une victoire présumée suite au kidnapping des dirigeants du FLN dont l’arrestation a conduit à des violentes représailles contre les ressortissants français.

    En vue de les garder en vie, le gouvernement français décide de les faire transférer en France dans un avion menottés et interdits d’aller au toilettes si ce n’est accompagné d’un gendarme. Sur le sol parisien, des marchands les accueillaient dans la rue avec des slogans harneux. Ils étaient excités par les circonstances de l’opération de piratage.

    L’euphorie provoquée par cet acte a vite été déchantée par les protestations des militants anti-colonialistes des partis de gauche. Protestations qui étaient accompagnées par les nombreu succès de la résistance. La réponse coloniale était la répression, la torture, la liquidation physique des militants algériens.

    Entre le congrès de la Soummam en 1956 et la perspective très proche de la constitution du GPRA (gouvernement provisoire de la République algérienne) à Tunis, la lutte en Algérie avait beaucoup progressé malgré les massacres, les tortures, les emprisonnements en masse qui avaient marqué la criminelle répression de la Bataille d’Alger.

    Dans les derniers mois de l’année 1958, De Gaulle transféra ses prisonniers dans une sorte de lieu de résidence pénitentiaire hautement surveillée pour empêcher leur lynchage. C’est à Fort Liédot, à l’autre bout de la petite Ile-d’Aix (département de Charente-Maritime) en plein océan Atlantique, qu’ils ont été conduis.

    Pour Ben Bella, le fait que la présence de l’armée française dans au Maroc permettait de surveiller les faits et gestes des révolutionnaires algériens à la loupe constituait un acte de trahison de la part du roi Mohammed V. Selon Hassanine Haykel, journaliste et conseiller du président égyptien Nasser, Hassan II était derrière cette trahison

    Cet acte de la piraterie aérien relève surtout de la faiblesse de la IVème République (1946-1958). En effet, dès le début de l’année 1956, les militaires français deviennent les véritables décideurs. Ce sont ces mêmes militaires qui décideront, deux ans plus tard, d’achever cette République pour en faire une autre plus dure. Il faudra alors tout le génie du général de Gaulle pour que le pouvoir revienne aux civils.

    Tags : Algérie, Maroc, détournement avion FLN, piratage aérien, France, guerre de libération, colonisation, De Gaulle, OAS,

  • Algérie : Echoroukonline remporte le prix de la presse électronique

    Le prix du Président de la République du journaliste professionnel a été attribué, dans sa sixième édition, mercredi soir à Alger à, exerçant dans différentes catégories de médias.

    Concernant les médias électroniques, les confrères Houssam Eddine Fodhil , dayaa Eddine Bourezk et Mahdi Ferrah d’Echourouk Online se sont vu octroyer le premier prix pour son thème « numérisation du secteur de la santé….prémices de l’Algérie nouvelle », alors que le deuxième a été octroyé à Abdelkader Chems Eddine Houari de l’APS, le troisième est revenu à Ahmed Laalaoui d’El Watan Press.

    La cérémonie de distinction s’est déroulée au Centre international des conférences (CIC), en présence du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, du président du Conseil constitutionnel, Kamel Fenniche et de plusieurs membres du gouvernement et de hauts responsables, ainsi que nombre de journalistes.

    Rachel Hamdi

    Echourouk online, 23 oct 2020

    Tags : Algérie, information, médias, presse électronique, Echourouk Online,