Année : 2017

  • Inquiétude au sujet de la santé du lanceur d’alerte Mustapha Adib

    Transparency International France s’inquiète de la santé du lanceur d’alerte Mustapha Adib et demande aux autorités de prendre sa requête en considération.
    Alors qu’il entame son 12ème jour de grève de la faim, Transparency International France s’inquiète de l’état de santé de Mustapha Adib. L’organisation avait souligné son courage en lui remettant le prix de l’intégrité en 2000 .
    Ex-capitaine de l’armée marocaine, il avait dénoncé un système de corruption et les représailles dont il était victime : une confession qui lui avait valu d’être jugé par un tribunal militaire, radié de l’armée, puis de passer deux ans et demi en prison pour « outrage à l’armée » et « violation des consignes militaires ». Libéré en mai 2002, il avait finalement pu recevoir son prix lors de l’assemblée générale annuelle de Transparency International au Maroc en octobre de cette même année. C’est aujourd’hui en France et en homme libre qu’il poursuit son combat contre la corruption et pour que la « peur de perdre [son] emploi, d’être exclu de la société et d’avoir à reconstruire [sa] vie à partir de zéro » n’empêche plus ceux qui agissent de bonne foi et pour l’intérêt général de parler.
    Au moment où la France vient d’adopter une législation qui protège les lanceurs d’alerte, les autorités françaises, gouvernement et tribunaux, ne peuvent pas rester indifférents à la requête pacifique qui leur est adressée par Mustapha Adib.
    Contact presse
    Laurène Bounaud
    Déléguée générale Transparency France
    laurene.bounaud@transparency-france.org
    01 84 16 95 65 / 06 67 68 86 79
  • Maroc : saisie d’une nouvelle cargaison de phosphate sahraoui, à destination du Canada

    Source : Jeune Afrique, 19/05/2017
    Moins de trois semaines après l’interception d’un cargo en Afrique du Sud, sur laquelle la justice sud-africaine se prononcera le 9 juin, un deuxième navire transportant du phosphate produit par l’Office chérifien des phosphates (OCP) au Sahara a été immobilisé au Panama dans la nuit de mercredi à jeudi.
    Le vraquier acheminait une cargaison de 55 000 tonnes pour une valeur estimée à 6 millions de dollars, comme le rapportait Jeune Afrique Business+ jeudi 18 mai. Battant pavillon danois, le vaisseau dénommé Ultra Innovation, de la compagnie Ultrabulk Shipping A/S, se dirigeait vers le port de Vancouver. Il devait livrer sa cargaison à Agrium Inc., une entreprise chimique canadienne qui produit notamment des engrais, qui a confirmé à Reuters l’interception du navire. Il a été immobilisé au niveau de Panama City dans la nuit de mercredi à jeudi alors qu’il franchissait le canal du Panama, sur décision de la justice locale.
    Agrium, un des leaders mondiaux des produits destinés à l’agriculture, se fournit depuis 2011 en phosphates auprès de Phosboucraa SA, filiale du groupe marocain OCP au Sahara occidental. Le Front polisario, qui revendique l’indépendance de ce territoire sous souveraineté marocaine, a plusieurs fois tenté d’interpeller le géant canadien sur ce commerce qu’il considère illégal.
    Deuxième interception en un mois
    C’est la deuxième fois en un mois qu’un navire transportant du phosphate en provenance du Sahara occidental est ainsi intercepté. Le 1er mai, le NM Cherry Blossom acheminant plus de 50 000 tonnes de phosphates produits par Phosboucraa avait été saisi à Port Elizabeth (Afrique du Sud), en provenance du port de Laâyoune et à destination de la Nouvelle-Zélande, sur décision de la justice sud-africaine. Jeudi, une cour de justice sud-africaine, citée par Reuters, a réservé sa décision sur le maintien de ce navire à Port Elizabeth au 9 juin.
    Début mai, le porte-parole du gouvernement marocain Mustapha Khalfi avait réagi sur le sujet lors d’une conférence de presse expliquant que le Maroc était en règle vis-à-vis du droit international. Sollicité par Jeune Afrique à plusieurs reprises vendredi pour commenter ces informations, l’OCP n’était pas disponible.
  • Le Maroc au bord de l’implosion !

    Le Maroc a demandé à la Banque Mondiale de baisser la voix concernant ses pressions en faveur d’imposer à la population marocaine des mesures d’austérité. Le Makhzen veut appliquer ces mesures en cachette dans le but d’éviter un soulèvement populaire dont les signes sont visibles dans la région du Rif. Le peuple marocain est au bout des nerfs. Le Makhzen est assis sur une poudrière, la moindre étincelle le fera voler en éclats.
    C’est la « réalité marocaine » à laquelle ont fait allusion les responsables marocains en vue d’amener la Banque Mondiale à revoir la thérapie de choc qu’elle veut imposer au Maroc.
    Une cure d’austérité à ce moment serait l’étincelle qui fera exploser la colère du peuple marocain qui depuis les événements de 2011 a vaincu la peur pour sortir à la rue en vue de revendiquer ses droits. En particulier la jeunesse dont, selon le rapport de la Banque Mondiale, seul un jeune sur deux dans la tranche d’âge de 25-35 ans dispose d’un emploi ; emploi qui est par ailleurs souvent informel ou précaire.
    Aux problèmes économiques s’ajoutent les soucis politiques dérivés du problème du Sahara Occidental. Aux Nations Unies, les nervis du Makhzen, en maque d’arguments, sont obligés de dévoiler leur nature de voyous en s’en prenant physiquement aux diplomates algériens. Ils reprochent à l’Algérie son soutien au peuple sahraoui, oubliant le soutien inconditionnel et les conseils que leur apporte la France.
    Dans un lapse de temps de’un mois, deux bateaux portant du phosphate pillé au Sahara Occidental ont été saisis au Panama et en Afrique du Sud.
    L’étau se resserre de plus en plus sur le Makhzen dans la question du Sahara Occidental. C’est la raison pour laquelle Rabat n’a pas encore donné son feu vert à la nomination de l’allemand Horst Kohler envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental.
    Entretemps, le roi du Maroc Mohammed VI s’accroche à ce qu’il a appelé « politique de fermeté », synonyme d’intransigeance.
    Source : Maroc Leaks
    maroc, ONU, Sahara Occidental
  • Le Makhzen accuse toujours Alger

    Par Kamel Moulfi – Le Rif, haut lieu de la résistance marocaine contre le colonialisme, est en plein bouillonnement depuis plusieurs mois. Dans cette région, toute une population, d’une génération à l’autre, vit constamment dans le besoin et se trouve condamnée à végéter dans la misère : les rares qui ont un salaire ou une pension sont privés de la sécurité sociale, de la santé et de l’école pour leurs enfants, la majorité est contrainte au chômage et n’a d’autres recours que le travail au noir, sans aucun droit, ou l’émigration en Europe pour y trouver des conditions de vie décentes. Le décès du vendeur de poisson Mohcine Fikri, broyé par une benne à ordures dans la ville d’El-Hoceima en octobre dernier, a été le déclencheur d’un mouvement social de protestation, traduit ce jeudi par une grève générale et une marche de milliers d’habitants.
    Pour désamorcer la révolte des Rifains, portée par leurs revendications sociales face aux injustices criantes qu’ils subissent et par leur dénonciation de la corruption qui mine le régime marocain, le Makhzen, relayé par les médias à ses ordres, crie au «complot» téléguidé d’Alger. Notre pays est accusé d’«amplifier un fait divers pour tenter de nuire au Maroc». Le chef du gouvernement marocain, Saad Dine El Othmani, et les chefs des partis de sa majorité n’ont pas eu plus d’imagination en sortant la sempiternelle accusation archi-usée de la «main étrangère», visant évidemment notre pays. En clair, les protestataires seraient manipulés par l’Algérie. L’allusion au problème posé par l’occupation marocaine du Sahara Occidental est mise en évidence dans l’accusation de séparatisme lancée contre le mouvement du Rif et ses leaders.
    Le feu qui a pris à El-Hoceima n’a pas besoin, pour être entretenu, qu’à partir d’Alger on y ajoute de l’huile. Les troubles dans cette région marginalisée sont attisés par la situation sociale de ses habitants et par les déclarations méprisantes du gouvernement à leur égard. Or, les Rifains, c’est connu, n’ont jamais accepté que l’on égratigne leur dignité, et ce n’est pas le déploiement des forces de sécurité qui pourra également les dissuader de faire valoir leurs revendications.
    K. M.
  • Candidature de Leïla Aïchi : Le lobby pro-marocain a-t-il obtenu gain de cause ?

    Selon certaines sites électroniques d’information français et marocains, le nom de la sénatrice française d’origine algérienne, Leïla Aïchi a été retiré de la liste des candidats, aux Législatives françaises du mois de juin 2017, du parti d’Emmanuel Macron, la République en marche. Et ce, semble-t-il, depuis quelques heures. Sans être catégorique sur son caractère définitif, ni avancer la moindre raison à ce retrait, les sites en question n’ont pas manqué de le lier à la forte réaction de rejet de la candidature de Leïla Aïchi par le Makhzen marocain et ses relais dans l’Hexagone. 
    Pour rappel, ces derniers avaient, dès la publication de la liste des candidats de la République en marche sur laquelle la sénatrice d’origine algérienne figurait comme candidate dans la 9èmecirconscription des Français de l’étranger (Afrique du Nord et de l’Ouest), déclenché une véritable campagne pour obtenir son éviction. 
    La fallacieuse raison invoquée est ses positions en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui que le Makhzen marocain et ses sbires assimilent à une attitude contre l’intégrité du territoire marocain et l’unité de son peuple. Si la nouvelle de ce retrait venait à se confirmer, elle ne manquerait pas de poser moult interrogations sur les capacités qu’a le nouveau président à se libérer des pesanteurs de la politique étrangère de son pays. Parmi lesquelles, son alignement inconsidéré sur les thèses annexionnistes, contraires à la légalité internationale, du Makhzen marocain. Et ce ne serait pas faire preuve de manque de discernement que de dire que la confirmation de ce retrait ne serait pas bien vue à Alger.
    Mourad Bendris
  • Maroc : Nawel Madani victime de l’incompétence de la Royal Air Maroc

    L’humouriste belge, Nawel Madani, a posté une vidéo sur ses réseaux sociaux pour dénoncer le comportement scandaleux que la compagnie aérienne Royal Air Maroc lui a réservé à elle et à quelques dizaines d’autres passagers.
    L’actrice de 33ans raconte le calvaire qu’elle a vécu, et comment elle est passée d’un billet en premier classe à un vol charter. Une incompétence totale de la part de la compagnie aérienne marocaine qui montre tout le contraste qui existe avec l’image que cette compagnie médiocre essaye, tant bien que mal, à se donner à travers des campagnes publicitaires payées à coup de millions d’euros.
    http://www.algerianews24.com/people-nawel-madani-victime-de-lincompetence-de-la-royal-air-maroc/
  • Dossier : Le scénario vénézuélien menace l’économie Marocaine

    L’excitation diplomatique exagérée et enfantine, ainsi que les multiples agressions du Maroc envers l’Algérie, qui ont longtemps servi à détourner les regards de la population marocaine de leur amer réalité, ne servira désormais plus à grand chose, la grogne du Rif on est l’exemple concret. Devant le calme olympien d’une Algérie imperturbable, la situation économique dramatique du Maroc se fragilise d’année en année et ne présage rien de bon pour l’avenir du pays voisin.
    Aggravation du déficit commercial de 20,6% au 1er trimestre 2017
    Même avec des cours du baril de pétrole bas, l’économie marocaine n’y arrive pas. Le déficit commercial ne cesse de se creuser, au 1er trimestre 2017 l’aggravation déficitaire a atteint 20.6% !
    Les échanges extérieurs du Maroc ont été marqués par une aggravation du déficit de la balance commerciale de 20,6% au premier trimestre 2017, s’établissant à plus de 45,46 milliards de dirhams (MMDH), contre environ 37,69 MMDH un an auparavant, selon l’Office des changes.
    Cette aggravation est due à l’augmentation des importations (+9,9%), plus importante que celle des exportations (+3%), explique l’Office des changes, qui vient de publier ses indicateurs préliminaires du mois de mars 2017, notant que le taux de couverture des importations par les exportations s’est situé à 56,9%, contre 60,8% à fin mars 2016.
    L’accroissement des importations à 105,60 MMDH est essentiellement attribuable à l’augmentation des achats de produits énergétiques (+56,4%), notamment le gas-oil et fuel-oil (+86%), de biens d’équipement (+11,7%) et de produits bruts (+8,6%).

    Dépréciation du Dirham marocain 
    Le Maroc prévoit d’entamer en juin le processus de libéralisation du dirham, a annoncé le gouverneur de la banque centrale mardi, avançant ainsi le calendrier pour un pan essentiel du programme de réformes économiques conclu avec les créanciers internationaux du pays.
    Autrement dit, le Maroc a décidé de rentrer dans un processus de dépréciation de sa monnaie, comme ce fut le cas en Egypte, afin de tenter de résister à l’effondrement économique qui pointe le bout de son nez. Cette dépréciation engendrera une baisse sévère du pouvoir d’achat d’une population qui compte déjà 15.5% de personnes en situation d’extrême pauvreté.
    Une dette extérieure insoutenable !
    Le poids de la dette réelle, en incluant la dette garantie par l’Etat contractée par les entreprises publiques, est de 81% du PIB au Maroc. Une dette énorme qui s’élèverait à prés de 82 milliards de dollars, faisant ainsi du Maroc le pays le plus endetté du continent Africain. Cette dette est insoutenable et insupportable.
    La soutenabilité de la dette ne peut être réduite à des projections économiques abstraites. Le remboursement de la dette est une hypothèque qui pèse sur les 3 millions de Marocains. Ces citoyens payent directement cette dette avec la sueur de leur front, leurs salaires, l’avenir de leurs enfants. Chaque marocain paie chaque année au titre du service de la dette 7000 DH/marocain- l’équivalent de 700$. Qu’il soit un enfant, une personne âgée, un chômeur, femme, toutes les catégories de la population paient cette dette.
    Le service de la dette absorbe une partie importante des ressources nécessaires pour les besoins en éducation, santé, logement décent, investissement dans les infrastructures publiques de base, les programmes nécessaires à la croissance économique et au développement social, … C’est pour cette raison que la dette publique est insoutenable et insupportable.

    AlgeriaNews24

  • Procès de Gdeim Izik : Le barreau de Paris condamnent l’expulsion des deux avocates françaises

    Deux avocates parisiennes expulsées d’une salle d’audience au Maroc dans le cadre d’un procès sensible
    Le barreau de Paris est profondément choqué par l’expulsion de la salle d’audience mardi 16 mai 2017 de deux avocates parisiennes Me Olfa OULED et Me Ingrid METTON dans le cadre du procès de Gdeim Izik au Maroc.
    Me Olfa OULED et Me Ingrid METTON participaient au collectif de défense d’une vingtaine de prisonniers sahraouis. Un procès particulièrement sensible au Maroc. En effet, selon l’Action des chrétiens contre la torture (ACAT France) les accusés auraient été arrêtés, torturés et condamnés à de lourdes peines sur la base d’aveux signés sous la torture en raison de leur participation au camp de protestation sahraoui de Gdeim Izik en 2010.
    Lors de l’audience du 16 mai, les avocats de la défense marocains et Sahraouis ont annoncé la volonté des détenus de ne plus participer à ce procès et se sont retirés les uns après les autres après avoir adressé un dernier mot à la Cour.
    La possibilité de s’exprimer n’a en revanche pas été donnée à nos consœurs parisiennes et leur retrait a été acté d’autorité par le Président qui face à leurs protestations a demandé leur évacuation de la salle par la force. Elles sont alors brutalement mises en dehors de la salle d’audience. Grâce à l’interposition du bâtonnier de Rabat, elles n’ont pas été expulsées du tribunal et les policiers ont cessé de s’en prendre à elles.
    Le barreau de Paris regrette vivement qu’un tel incident ait pu survenir. Il rappelle conformément aux Principes de base des Nations Unies relatifs au rôle du barreau que les pouvoirs publics doivent veiller à ce que les avocats « puissent s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue ».
    Contact presse :
    Sébastien Rouichi-Gallot
    01 44 32 49 70

    Source : Barreau Avocats Paris

  • Les Marocains agressent un diplomate algérien au Comité de décolonisation

    La réunion du Comité de décolonisation qui vient d’avoir lieu du 16 au 18 mai à Saint Vincent et Grenadines, a été marquée par un grave incident provoqué par la délégation marocaine conduite par l’ambassadeur Omar Hilale, représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies. A court d’arguments au terme d’un large débat sur la question du Sahara Occidental, au cours duquel les membres du Comité ont opposé une fin de non-recevoir à la demande marocaine de faire admettre deux représentants fantoches, prétendument élus de Laâyoune et de Dakhla, la délégation marocaine n’a eu d’autre recours que de se livrer à des actes de provocation, des invectives et des insultes à l’égard de plusieurs délégations proches de l’Algérie. Plus grave, des membres de cette délégation ont agressé physiquement un membre de la délégation algérienne, provoquant ainsi une interruption de la séance de plus de trois heures et bouleversant les travaux de la réunion. Ne reculant décidément devant aucun moyen, la délégation marocaine a poussé l’outrecuidance jusqu’à prétendre qu’un de ses membres aurait été victime de coups portés par un membre de la délégation algérienne.
    Dans une mise en scène où le ridicule le disputait à l’ubuesque, la délégation marocaine, anormalement forte d’une quinzaine de membres, a exposé aux délégués présents dans la salle un de ses membres, agent des services de sécurité marocains de son état, comme une victime. Ce montage, qui n’a naturellement pas échappé aux nombreuses délégations prenant part à cette réunion, avait, en fait, pour objectif de détourner la réunion de son cours normal et d’empêcher le Comité de décolonisation d’adopter ses recommandations dans la sérénité, d’autant que lesdites recommandations ne faisaient place à aucune des propositions marocaines et qu’elles confortaient le Front Polisario en tant que représentant unique et légitime du peuple sahraoui.
    La veille déjà, et au cours d’un débat de fond, l’ambassadeur marocain s’était avait eu une réaction disproportionnée, et à tout le moins étonnante, à une déclaration du chef de la délégation algérienne qui, pourtant, n’avait fait qu’exposer fidèlement la position doctrinale de l’Algérie sur la décolonisation et tout particulièrement sur la question du Sahara Occidental. L’échange qui a suivi a donné lieu à une mise à nu en règle par le diplomate algérien de l’ensemble des allégations proférées par l’ambassadeur du Maroc. Qu’il s’agisse de la poursuite de la captation prédatrice par le Maroc du territoire du Sahara Occidental, de l’oppression de son peuple, de la politique de fuite en avant et des manœuvres dilatoires marocaines consistant à repousser indéfiniment les échéances du processus de règlement, de la violation systématique des droits de l’Homme dans les territoires occupés sahraouis et de leur fermeture à toute mission d’information ainsi qu’aux parlementaires et journalistes, le chef de la délégation algérienne a, une nouvelle fois, dévoilé méthodiquement devant les membres du Comité de décolonisation le vrai visage de la colonisation marocaine du Sahara Occidental et ses pratiques d’un autre âge, loin de l’image idyllique que s’efforce de véhiculer la propagande officielle marocaine.
    Il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois qu’une délégation marocaine se distingue d’une manière aussi scandaleuse dans un forum international. Déjà, par le passé, de nombreux incidents ont été rapportés à New York où, à l’occasion de l’examen par l’Assemblée générale de la question du Sahara Occidental, la délégation marocaine s’est singularisée par un comportement frisant l’hystérie à l’égard de l’ensemble des délégués qui refusaient de s’aligner sur les thèses annexionnistes du Maroc.
    L’incident qui est resté gravé dans les mémoire est sans doute celui qui remonte à juin 2016 et au cours duquel le président de séance avait dû, dans un geste exceptionnel, recourir à la brigade spéciale de sécurité de l’ONU pour faire face aux assauts d’une délégation marocaine déchaînée, menée par le même ambassadeur, Omar Hilale.
    On savait l’ambassadeur du Maroc aux Nations unies porté sur la diatribe et l’invective. Il vient toutefois d’ajouter à Saint Vincent et les Grenadines une nouvelle corde à son arc, celle d’un chef de gang. Quelle diplomatie !
    Karim Bouali
  • Phosphates : le Maroc pille, le Canada recèle, le Danemark transporte

    Un navire danois intercepté : le Maroc pille, le Canada recèle, le Danemark transporte
    Pour la deuxième fois ce mois-ci, un navire danois transportant du minerai en provenance du Sahara Occidental a été immobilisé au Panama. Selon l’ONG britannique Western Sahara Resource Watch, le navire danois Ultra Innovation est depuis hier soir immobilisé suite à une décision de justice, alors qu’il s’apprêtait à traverser le canal de Panama. Le bateau transportait une cargaison de phosphate pillé par le Maroc au Sahara Occidental et destiné, semble-t-il, à la compagnie canadienne Agrium. Ce navire, battant pavillon danois et appartenant à la compagnie Ultrabulk, un des plus grands au monde, a été intercepté le 18 mai 2017 sur la côte pacifique du canal, à proximité de la ville de Panama.
    Un incident similaire s’est produit il y a à peine trois semaines en Afrique du Sud. L’incident est désormais examiné ce jeudi par un juge du tribunal de Port Elizabeth, en Afrique du Sud. Il s’agit d’une cargaison transportant des marchandises en provenance des territoires occupés du Sahara Occidental que le Maroc tentait d’acheminer sur un autre navire en route pour la Nouvelle-Zélande. A noter que les autorités sahraouies n’ont à aucun moment donné le feu vert au Maroc pour exporter du phosphate à partir de son territoire.
    Les rapports publiés par Western Sahara Resource Watch en 2017, 2016 et 2015 ont placé Agrium comme le premier importateur de ces produits en provenance des territoires du Sahara Occidental. L’ONG britannique rapporte dans la foulée que les autorités sahraouies ont annoncé dans un communiqué de presse, rendu public aujourd’hui (jeudi) leur intention d’engager des poursuites judiciaires contre «toutes les parties impliquées dans le commerce illégal des ressources du Sahara Occidental et poursuivraient également à l’avenir les armateurs individuels chargés des opérations de transport, en plus d’actions civiles contre tous les pays qui autorisent les navires transportant des produits sahraouis à faire escale ou à transiter par eux».
    De Londres, Boudjemaa Selimia