Année : 2016

  • Il affirme la marocanité du Sahara occidental : Sarkozy s’attaque, de nouveau, à l’Algérie

    Nicolas Sarkozy a, encore, raté une occasion pour se taire concernant les dossiers internes de l’Algérie. 
    Invité à une conférence, grassement rémunérée, aux Emirats arabes unis, l’ancien locataire de l’Elysée, a asséné ses propres vérités sur les raisons de la fermeture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc, les imputant, directement, au conflit au Sahara Occidental. S’adressant à l’ambassadeur du Maroc présent dans la salle, Sarkozy fidèle à ses dérapages sur l’Algérie, affirmera, en réponse à une longue question d’une journaliste marocaine, que «la position de la France a toujours été de soutenir la marocanité du Sahara Occidental», évoquant son expérience personnelle à Laâyoune, en 1991 où «on aurait du mal à me convaincre de la nécessité d’une République sahraouie, dans une région du monde minée par le terrorisme». 
    On savait le patron du parti les Républicains pro-marocain, et qu’il est en pleine campagne «internationale» pour être réélu à la présidence française, mais là, il vient de franchir le Rubicon. Dans cette quête effrénée aux soutiens financiers pour sa campagne présidentielle, Sarkozy en remet une deuxième couche, en vantant les mérites du monarque marocain qui, selon lui, est une aubaine pour le Maroc et qui a su prendre les risques quand il le fallait. «Il a modifié la Constitution au moment du printemps arabe. Il a pris des risques politiques considérables qui ont garanti la paix au Maroc», précisera-t-il.
    Parlant du Maroc, Sarkozy ne pouvait s’abstenir d’évoquer l’Algérie prenant soin de ne pas la froisser, en soulignant la polémique que peut engendrer «un mot». Pourtant, il ne s’empêchera pas de mettre les pieds dans le plat en s’interrogeant sur «son développement» et «sa modernisation» malgré «ses potentialités» et «une population extraordinaire». Cet épisode rappelle la tempête soulevée par ses propos, en juillet dernier, lors d’une visite en Tunisie, se désolant de l’emplacement géographique de la Tunisie, entre l’Algérie et la Libye. «Vous n’avez pas choisi votre emplacement», avait-il dit pour amuser la galerie. Mais le plus surprenant, c’est que le président de l’ex UMP, s’interrogeait sur l’avenir de l’Algérie. «L’Algérie, qu’en sera-t-il dans l’avenir, de son développement, de sa situation ?». Un point d’interrogation suivi, directement, d’une réponse toute faite puisque de son avis le salut de l’Algérie est dans «l’Union pour la Méditerranée». 
    Nicolas Sarkozy regrettera, lors de cette conférence de presse aux EAU, l’abandon de son projet. «La priorité de la politique de la France doit être tournée vers la Méditerranée et je regrette que mon projet d’Union pour la Méditerranée ait été abandonné », dira-t-il. Avec sa créature en 2008, Nicolas Sarkozy adressait un message fort à Israël. En effet, l’instance voulue et défendue par Sarkozy est le seul espace officiel où des pays qui n’ont, officiellement, aucune relation diplomatique avec l’Etat hébreu, s’assoient à la même table que lui. En avril 2015, Israël et sept pays arabes, dont l’Algérie ou le Liban, ont siégé à Barcelone, à la même table d’une réunion de l’Union pour la Méditerranée (UPM), consacrée à la lutte antiterroriste. Que sera la réaction d’Alger ? Personne n’est dupe et le Sarkozy qui a visité le Maroc et la Tunisie est celui qui endosse le costume du candidat à l’Elysée. L’homme fait la tournée des pays du Maghreb, en attendant, certainement, son crochet par Alger, dans le but de rallier les voix communautaires à sa cause. Il veut les voix des émigrés maghrébins et il va, directement, à la source pour se les approprier. Sarkozy ne veut pas refaire les mêmes erreurs qu’en 2012 en snobant l’immigration. 
    par Moncef Wafi
    http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5223734
  • Déjeuner de travail avec M. Athar-Khan Chef du Cabinet du HCR (note du 1er Avril 2014)

    Mission Permanente du Maroc
               Genève                                                                                                           CONFIDENTIEL
    Genève, le 1er A vril 2014
    A : M. Le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération
    Rabat
    Objet : Déjeuner de travail avec M. Athar-Khan Chef du Cabinet du HCR
    J’ai l’honneur de vous informer qu’à la faveur du déjeuner de travail régulier que j’ai avec M. Sultah Athar-Khan, Chef du Cabinet de M. Antonio Guterresm Haut Commissaire pour les Réfugiés, qui m’a confié ce qui suit: 
    Le Secrétariat de l’ONU à New York l’a relancé avec insistance la semaine dernière pour obtenir son accord pour le reñplacement de M: Wolfgang Weisbrod-Weber à la tete de la MINURSO. 
    M. Athar Khan a résisté à cette insistance en expliquant poliment que le poste en lui-meme est intéressant. Cependant, il ne pense pas qu’il pourrait y apporter une valeur ajoutée sans que l’ONU ait une vision claire sur la solution politique. Ajoutant qu’il y a un besoin impératif d’une synergie entre le DPKO, dont relève la MINURSO, le DPA; qui s’occupe des négociations politiques, et le HCR, qui st en charge des CBM. 
    M. Athar-Khan recommande vivement que le Maroc prenne tout son temps avant de donner son accord á toute proposition de nomination qu’il aura reçue ou qu’il recevra incesamment. Le Maroc peut demander que le mandat de M. Weisbrod-Weber puisse etre prolongé pour quelues mois additionnels. 
    M. Athar-Khan estime que M. Christopher Ross, Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara, a atteint les limites de ce qu’il pourrait faire dans le cadre de sa mission et il n’exclue pas qu’il puisse “rendre le tablier” au lendemain de la présentation du rapport du SG de l’ONU au Conseil de Sécurité. Tout au plus pourra-t-il continuer jusqu’aux termes de son contrat á la fin de cette année. Arguant que M. Ross a des problèmes de santé. 
    M. Athar.Khan m’a chargé de transmettre le double message suivant aux hautes autorités marocaines : 
    – il est le seul á connaìtre tous les arcannes du dossier du Sahara dans ses dimensions multiples. 
    – il est l’ami inconditionnel du Maroc et il est disposé à travailler avec le Maroc pour la négociation d’un réglement politique du dossier du Sahara conformément au souhait du Maroc. Dans cette perspective, il a l’appui de M. Guterres. 
    A la lumière de ce qui précède, il est clair que M. Athar-Khan n’est pas intéressé par la direction de la MINURSO et espère vivement que M. Ross démissionne pour prendre sa place. Ce qui sera un scénario idéal pour le Maroc.
    Très haute considération
    L’ambassadeur Représentant Permanent
    Omar Hilale
    Objet : Déjeuner de travail avec M. Athar-Khan Chef du Cabinet du HCR
  • Postes consulaires Marocains – Plan d’action (2014-2018)

    Poste consulaire du Royaume du Maroc :
    Plan d’action (2014-2018):
    A- Introduction :
    1. Le présent plan ambitionne de mettre la lumière sur les grands axes de l’action qui sera menée au niveau d’une circonscription consulaire.
    2. La démarche poursuivie est simple, voire simpliste. Elle part d’une analyse de l’état actuel de fonctionnement du Consulat, de ses réalisations,et s’attelle aux insuffisances à pallier :
    1. Etablir un diagnostic aussi complet que possible,
    2. Mettre à profit les réalisations antérieures,
    3. Etablir une feuille de route qui s’identifie à la stratégie du département en la matière et prend en considération la politique du pays d’accueil.
    3.Conscient du fait que l’action consulaire est un travail de longue haleine, alors la capitalisation des expériences antérieures sera enrichissante à plus d’un titre. A cet égard, tout apport doit s’inscrire, tout simplement, dans une logique de continuité.
    4. Chercher l’efficience en fonction des moyens disponibles, ayant en vue l’usagerqui doit rester l’ultime objectif.
    B- Diagnostic :
    1. Prenant note des activités du poste et de ses réalisations,
    2. Le contexte actuel, marqué par des changements dans les politiques d’immigration et par les tendances qui s’annoncent, laisse entendre de nouvelles orientations en matière d’accueil,
    3. L’immigration se trouve au cœur des débats politiques, toutes tendances confondues. Les pays d’immigration par excellence, cherchent aujourd’hui à en limiter la vitesse et réduire l’effectif. Entre des raisons sécuritaires, sociales ou encore économiques, ces pays seraientt entrain de revoir leurs politiques d’immigration.
    4. De génération en génération, la Communauté marocaine à l’étranger s’avère de plus en plus exigeante en matière des services demandés(célérité, commande de la prestation à distance en utilisant les nouvelles technologies, accessibilité,…),
    5. La perception de la notion de la prestation chez le marocain à l’étrangerest, généralement, calquée sur celle qui s’opère autour de lui, fournie par certains services du pays d’accueil.
    C- Objectifs et orientations:
    1. Assimiler la nature des besoins de la communauté dans le nouveau contextequi serait entrain de se dessiner dans les pays d’accueil :
    a. Dresser un bilan de l’immigration marocaine dans la circonscription,
    b. Se mettre à l’écoutede toutes ses composantes,
    c. Se mobiliser aux côtés de toutes les sensibilitéspour s’enquérir de leurs aspirations,
    d. Anticiper sur les défisà court, moyen et long terme.
    2. S’intéresser à la communauté des étudiants, étant un grand potentiel à gérer en faveur des stratégies de développement de notre pays.
    3.Sur le plan économique:
    1. Identifier les secteurs clés,
    2. Sensibiliser sur les atouts du Maroc et en informer sur ses plans et stratégies,
    3. Présenter les différents avantages de l’économie marocaine,
    4. Mettre en relations les acteurs économiques de part et d’autres,
    5. S’activer en multipliant les contacts avec les différents opérateurs,
    6. Informer, via le Net, sur Maroc en chiffre,
    7. User de toutes les plates-formes (Université, Grandes Ecoles, Chambre de Commerce), qui seraient susceptibles de mettre la lumière sur les avancées du Maroc,
    8. Mettre au premier plan le tourisme, en facilitant l’accès à des informations sur le secteur et faire du site web, un espace d’échange au sujet du tourisme au Maroc.
    9. Encourager les RME à investir au Maroc : ils sont une source d’enrichissement et un facteur de développement inestimables, à tout égard, pour notre pays.
    4. Sur le plan social et culturel :
    1. Ranimer le rôle des associations et leur rôle dans l’encadrement des membres de la Communauté marocaine,
    2. Accorder une place importante à l’enseignement de la langue l’arabe,
    3. Porter un intérêt à la situation des enseignants et des prédicateurs, en concertation avec les départements concernés,
    4. S’intéresser aux problèmes de la communauté dans son pays d’origine,
    5. Réagir en concertation avec les Départements concernés pour mieux présenter le Maroc dans cette région,
    6. Réserver une place privilégiée à la femme et à la jeunesse dans toutes les actions.
    5.Sur le plan politique :
    a. Servir les intérêts de notre pays, et sa cause principale,
    1. Se mettre au diapason de l’évolution politique du pays d’accueil,
    2. Etablir des analyses régulières sur la situation politique,
    3. Emettre des points de vue à même d’aider à la prise de décision,
    4. Concerter avec les autorités locales sur des questions d’intérêt commun,
    5. Harmoniser des actions, s’il y a lieu, avec les autres postes (action à l’horizontale).
    6. S’approcher et établir des relations avec les élus,
    7. Etablir un annuaire des compétences marocaines dans la région.
    8. En ce qui concerne la société civile, la protection des droits des étrangers est généralement l’œuvre de des organisations non gouvernementales. Celles-ci sont pour la plupart des structures puissantes et très influentes dans le milieu politique. Les associations marocaines qui entretiennent des rapports avec ces organisations peuvent contribuer efficacement à la protection de nos ressortissants, notamment contre tout traitement discriminatoire ou expulsion arbitraire du pays de résidence.
    6.Sur le plan cultuel : les RME constituent un vecteur pour la propagation et le rayonnement de la culture de notre pays. Comme ils peuvent être les ambassadeurs d’un Islam de juste milieu ouvert, tolérant et respectueux des autres religions
    1. Veiller à des relations d’écoute et d’échange avec les Imams et les représentants des lieux de culte ;
    2. Œuvrer pour l’image d’un Islam modéré;
    7. Le mode organisationnelest important à plus d’un égard :
    1. Repartir l’organigramme en fonction des besoins et des prestations fournies,
    2. Identifier chaque prestation, sa nature et les usagers cibles,
    3. Quantifier la demande des prestations et anticiper les moyens,
    4. Mettre en place un système d’information capable de répondre à toutes les tâches,
    5. Optimiser les procédures et l’utilisation des moyens ;
    6. Responsabiliser le personnel et le motiver ;
    7. Informatiser les archives ;
    8. Proposer les aménagements techniques nécessaires pour améliorer le système informatique.
    9. Penser à l’ergonomie à l’enceinte du Poste,
    8. la dématérialisation de la tâche consulaire:
    1. Prendre en charge les membres de la communauté qui préfèrent faire appelle à des prestations via le net,
    2. Développer un système de prestation à distance, et assurer son entretien,
    3. Suivre de près toutes les innovations dans le monde des nouvelles technologies qui profitent à la prestation consulaire, et s’enquérir de l’expérience d’autres pays,
    4. Doter le site web de toutes informations actualisées sur l’action consulaire,
    5. Gérer le flux des usagers par le moyen de rendez-vous,
    6. Instaurer des bornes interactives au niveau du consulat ;
    7. Utiliser les nouvelles technologies pour communiquer avec les membres de communauté marocaine.
    9.Le maintien d’une coopération étroite avec les autorités locales. Il s’agit de relations à entretenir et à faire évoluer :
    1. Créer les conditions propices pour des relations régulières et à long terme avec les différentes composantes de l’autorité locale,
    2. Garder un lien équilibré avec la société civile et autres formes de pouvoir sur place,
    3. Etre attentif aux développements de la scène politique locale, et sur les questions liées à la problématique migratoire.
    4. Chercher à élargir le cercle des amis du Maroc.
    Dans toutes les actions, une importance particulière sera accordée à la femme et aux jeunes.
    D- Moyens :
    1. Améliorer l’état de la Chancellerie afin de répondre aux besoins de la Communauté Marocaine et la doter des moyens adéquats pour servir ses usagers,
    2. L’exploitation de tous les moyens disponiblesà l’effet de répondre aux attentes d’une communauté qui affiche de plus en plus ses préférences à l’usage des nouvelles technologies et aspire à des services comparables à ceux du pays d’accueil.
    3. Deux chantiers seraient visés : Les ressources humaines et le développement d’une nouvelle politique de communication :
    1. Développement d’un site web qui répond aux besoins des usagers,
    2. User des nouvelles technologies pour répondre aux besoins spécifiques de la Communauté,
    3. Formation continue au profit des agents à l’outil informatique et aux systèmes d’information.
    4. S’intéresser aux Associationset lieux de culte:
    1. Etablir avec elles un pont de communication permanent,
    b. Se consulter régulièrement pour échanger des points de vue,
    c. Etre à leur écouteet proposition,
    d. Renforcer leur action,
    1. Débattre des moyens et des objectifs qui leur sont assignées,
    2. Sen sibiliser les différents acteurs sur les orientations de la politique de notre pays en matière d’émigration,
    3. Se concerter sur différents sujets d’intérêt national.
    5. Les orientations du départementet autres instances en charge de la Communauté marocaine à l’Etranger :
    1. Assimiler les directives des départements concernés,
    2. S’inscrire dans les objectifs de la politique du département,
    3. Agir selon les moyens disponibles avec efficience et rigueur,
    4. Coordonner toute action avec les départements qui serait intéressés ou concernés par le citoyen marocain à l’étranger,
    5. Défendre au mieux les intérêts de la Communauté marocaine.
    6. Les enseignants relevant de la Fondation Hassan II.
    Une bonne gouvernance devrait permettre d’optimiser l’utilisation des moyens disponibles et permettre d’atteindre les objectifs visés dans les meilleures conditions.
    E. Suivi et évaluation :
    1.Les objectifs fixés nécessitent un suivi permanent et une évaluation à intervalles réguliers :
    1. Fixer pour chaque trimestre les objectifs à atteindre;
    2. Fixer des indicateurs de suivi et d’évaluation ;
    3. Evaluer les risques ;
    4. Exiger de tous les Services des rapports trimestriels sur leurs activités,
    5. Prendre note des difficultés et des solutions proposées,
    6. Entamer des démarches participatives,
    7. Rendre compte au département des avancées réalisées ;
    F. Conclusion :
    a. L’action consulaire évoluedans le temps. Elle s’inscrit de plus en plus dans les changements que connaît le monde d’aujourd’hui et subit de ce fait, elle aussi, les effets de la révolution numérique.
    b. Toutes les prestations passent aujourd’hui par des systèmes d’information, qui appellent aussi bien des ressources humaines qualifiées dans ce domaine, que des usagers en mesure d’assimiler le changement qui s’opère autour d’eux.
    c. Le Maroc s’est engagé sur la voie d’un programme numérique ambitieux. L’e-gouvernement (Maroc numeric 2013), lancédans ce cadre, est un chantier qui appelle à la mobilisation et au redoublement d’efforts pour le mettre sur les rails.
    1. S’il est vrai que les systèmes d’informations allègent et facilitent l’action consulaire dans ses actes administratifs, le contact humain demeure toutefois primordial.

    1. Le domaine consulaire ne répond pas seulement à un besoin en prestation d’un citoyen établi à l’étranger. Il contribue, dans le cas d’un pays comme le notre et dont l’économie dépend en partie des transferts de sa communauté à l’étranger, à cerner la problématique de l’émigration/immigration dans son ensemble. Il participe, au final, à édifier des politiques adéquates à cet égard. 
  • Marocleaks : Note interne sur la question du Sahara Occidental (MAE marocain)

    Aide mémoire sur les derniers développements de la question du Sahara marocain

    Mai 2014
    Rappel :
    1-Le Royaume du Maroc occupe dans l’histoire de la colonisation, comme dans le processus de décolonisation, une place singulière qui s’écarte du schéma habituel qui s’applique à d’autres pays. C’est ainsi qu’en 1912, le territoire marocain s’est trouvé reparti entre plusieurs zones d’occupation. Quarante quatre ans après, le Royaume du Maroc a commencé à recouvrer, graduellement, et à travers des accords internationaux négociés avec les différentes puissances coloniales son intégrité territoriale. C’est ainsi que le Royaume du Maroc a engagé, au lendemain de son indépendance en 1956, des négociations avec l’Espagne, qui ont abouti à la récupération, progressive, de certaines parties situées au sud du Royaume, à savoir Tarfaya en 1958, Sidi Ifni en 1969 et la région de Saquiet al Hamra et Oued Eddahab, plus connue sous le nom du Sahara à partir de 1975, à la faveur de l’Accord de Madrid, dont l’Assemblée générale a pris acte.
    2-Pour des considérations géopolitiques liées au contexte de la guerre froide, l’Algérie s’est opposée au parachèvement de l’intégrité territoriale du Maroc et s’est engagée dans une politique délibérée, consistant á contrarier systématiquement les droits légitimes du Royaume.
    3-La médiation africaine, engagée depuis 1976, n’ayant pas abouti, la question du Sahara a été confiée à l’ONU.
    I- Evolution de la question au sein des Nations Unies :
    4-Le Maroc a participé loyalement à la mise en œuvre du Plan de règlement proposé, en 1991, par les Nations Unies pour résoudre le différend sur le Sahara.
    5-Toutefois, le caractère complexe et délicat du processus d’identification, la volonté délibérée des autres parties d’exclure des composantes importantes des tribus sahraouies de ce processus, ainsi que les divergences fondamentales qui ont caractérisé les positions des parties sur des aspects importants du Plan, ont amené le Secrétaire Général et le Conseil de Sécurité des Nations Unies à conclure à l’inapplicabilité du Plan de règlement.
    6-C’est ainsi que le Secrétaire général a souligné dans son rapport du 17 février 2000 qu’« après neuf ans, il n’a pas été possible d’appliquer dans son intégralité quelque disposition principale du Plan de Règlement que ce soit, à l’exception de la surveillance du cessez-le-feu » et ce, en raison « des divergences fondamentales des vues entre les parties au sujet de l’interprétation à donner à ses dispositions principales » (Rapport S/2000/131 du 23 février 2000).
    7-Le Conseil de Sécurité a dû tirer les conséquences de ce constat, dans sa résolution 1292 du 29 février 2000, en recommandant au Secrétaire général de « prendre l’avis des parties et, compte tenu des obstacles existants, d’étudier les moyens de parvenir à un règlement rapide, durable et concerté de leur différend qui définirait leurs droits et obligations respectifs au Sahara occidental ».
    8-En application de cette recommandation, M. James Baker, Envoyé personnel du Secrétaire général, a tenu en l’an 2000, à Londres, puis à Berlin, une série de consultations durant lesquelles il a invité les parties à considérer une solution de compromis, dite « 3ème voie », en les appelant à « commencer à négocier une solution politique qui réglerait le différend au sujet du Sahara occidental » (Rapport S/2000/683 du 13 juillet 2000).
    9-En présentant le projet d’Accord-cadre, (Plan Baker I) en juin 2001, le Secrétaire Général et son Envoyé personnel ont considéré que le dit projet « offre ce qui pourrait être la dernière chance pendant les prochaines années » et ont exhorté toutes les parties intéressées à « saisir cette chance, car elle sert les intérêts de la population du Sahara occidental, ainsi que les pays de la région ».
    10-Par sa résolution 1359 du 29 juin 2001, le Conseil de sécurité a fait sienne cette recommandation et a donc « encouragé les parties à examiner le projet d’Accord-cadre et à négocier toutes modifications qu’elles souhaiteraient expressément voir figurer dans cette proposition, ainsi qu’à examiner toute autre proposition de règlement politique qui pourrait être avancée par les parties, pour parvenir à un accord mutuellement acceptable ».
    11-En réponse à cette résolution, le Maroc a accepté ce projet d’Accord-cadre, comme base de négociation, afin de régler définitivement ce différend régional. L’Algérie et le Polisario ont rejeté cette proposition et ont refusé la négociation qui leur était proposée par le Secrétaire général.
    12-L’Algérie ira même jusqu’à soumettre, le 2 novembre 2001, à M. Baker, à Houston, une proposition de partition du territoire et de la population du Sahara. Cette proposition sacrifie, faut-il le rappeler, le principe de l’autodétermination et le mythe « du territoire et du peuple sahraouis », qui ont toujours constitué le socle de la position, du moins déclarée, de l’Algérie à l’égard de ce conflit.
    13-Il est intéressant de souligner que l’Algérie passe délibérément sous silence le Plan Baker 1 ainsi que la proposition algérienne de partition du territoire, étape importante ayant marqué le processus de règlement de la question au sein de l’ONU.
    14-A l’issue de ces étapes, M. Baker a soumis le «  plan de paix » (Plan Baker II). Dans sa résolution 1495, en date de juillet 2003, le Conseil de Sécurité a subordonné son appui à ce plan à l’accord des parties. En raison de divergences fondamentales entre celles-ci au sujet de ce 2ème plan Baker, la condition posée par le Conseil de sécurité, pour le soutenir, n’était, de ce fait, pas remplie, le rendant, ainsi, caduc.
    15-Dans ce contexte, le Conseil a, par sa résolution 1541 du 29 avril 2004, définitivement clarifié la méthode préconisée par la communauté internationale pour le règlement de la question du Sahara. Il ne peut s’agir que d’une solution politique négociée. Le Conseil a tenu, également, à situer ce différend dans son véritable contexte régional, en demandant aux Etats de la région de coopérer, à cet effet, avec le Secrétaire général et son Envoyé personnel.
    16-A la suite de la démission de M James Baker en juin 2004, M Kofi Annan a désigné M Alvaro De Soto, pour lui succéder, en lui confiant le mandat de continuer à travailler avec les parties et les Etats de la région en vue de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable, sans y inclure aucune référence au Plan Baker II.
    Cette décision a généré une radicalisation de la position algérienne qui s’est illustrée, particulièrement, par le refus de coopérer avec M. De Soto et par la demande insistante de son remplacement.
    17-Après le refus de l’Algérie de coopérer, dans ce sens, avec son Représentant Spécial M. Alvaro De Soto, le Secrétaire Général a désigné, en Juillet 2005, M. Peter Van Walsum comme nouvel Envoyé Personnel pour le Sahara. Le Secrétaire Général lui a confié un mandat consistant à « évaluer la situation et rechercher avec les parties et les Etats voisins et d’autres protagonistes, le meilleur moyen de sortir de l’impasse politique actuelle ». (Lettre du Secrétaire Général S/2005/497).
    18-À cet égard, M. Van Walsum a décliné, le 18 janvier 2006, devant le Conseil de Sécurité, sa vision de toute solution au problème du Sahara. Il a ainsi procédé à un examen de la situation et à une analyse de la réalité qui entoure ce différend, appelant toutes les parties à s’engager dans des négociations. A ce sujet, il a exhorté la Communauté internationale à « persuader l’Algérie de participer aux négociations parce qu’elle détient la clé de la solution ».
    19-Cette approche a été confirmée par le Secrétaire Général de l’ONU dans son rapport d’avril 2006 (S/2006/249).
    II- Initiative marocaine et le déclenchement d’un nouveau processus :
    20-En réponse aux appels du Conseil de sécurité aux parties pour mettre fin à l’impasse politique, le Royaume du Maroc a soumis, le 11 avril 2007, au Secrétaire Général, « l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara. »
    21-Cette initiative est le fruit d’un large processus de consultation nationale et locale, associant les partis politiques, les populations et les élus de la région, à travers le Conseil Royal Consultatif pour les affaires sahariennes, en vue de recueillir leurs vues sur le projet de mise en œuvre d’une autonomie au profit de la région du Sahara. Ce processus de consultation interne a été également, complété par des concertations au niveau régional et international, en vue de recueillir le point de vue des pays concernés et intéressés par ce différend régional.
    22-Grâce à cette initiative, le Royaume du Maroc garantit à la population de la région, leur place et leur rôle, sans discrimination ou exclusion, dans ses organes et institutions. Ainsi, les populations du Sahara peuvent gérer démocratiquement leurs affaires, par le biais de pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, exclusifs. Elles ont les ressources financières nécessaires pour développer la région dans tous les domaines et participeront de manière active, dans les domaines économique, social et culturel de la Nation.
    23– Il s’agit d’une initiative de compromis qui est conforme à la légalité internationale, à la Charte des Nations Unies et aux résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, ainsi qu’au droit à l’autodétermination.
    En effet, le statut d’autonomie de la région du Sahara fera l’objet de négociations et sera soumis à une libre consultation référendaire des populations concernées.
    24– Dans un effort désespéré pour contrecarrer cette nouvelle dynamique, le polisario a présenté une proposition reprenant des propositions dépassées et n’apportant aucun élément constructif à même d’aider à résoudre le différend régional sur le Sahara.
    25-Le 30 avril 2007, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1754, qui marque un véritable tournant, et dont les principaux éléments sont :
    • L’absence de référence aux propositions antérieures, notamment le Plan Baker II;
    • La demande aux parties et aux Etats de la région de continuer à coopérer pleinement avec l’Organisation des Nations Unies et les uns avec les autres pour mettre fin à l’impasse actuelle et aller de l’avant vers une solution politique;
    • L’appréciation « des efforts sérieux et crédibles » du Maroc;
    • La consécration de la négociation comme mode voulu par la communauté internationale pour la résolution de ce différend et comme moyen pour satisfaire l’autodétermination;
    • La demande aux parties d’engager des négociations de bonne foi sans conditions préalables, en tenant compte des développements survenus, en vue de parvenir à une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable.
    26-Le Conseil de sécurité ayant opté pour un véritable tournant, en adoptant la résolution 1754, l’Assemblée générale lui a emboîté le pas, en consacrant la rupture avec les approches précédentes.
    27-En application de la résolution 1754, le Secrétaire général a invité les parties et les Etats de la région aux deux premiers rounds de négociation, qui se sont tenus, respectivement, les 18 et 19 juin et les 10 et 11 août 2007 à Manhasset.
    28– Cette rupture s’est confirmée, en effet, par l’adoption, sans vote, par l’Assemblée générale de la résolution A/62/116 du 17 décembre 2007, faisant sienne l’approche consacrée, par le Conseil de sécurité et élargissant le champ de l’autodétermination à toutes les formes possibles d’expression de l’autodétermination pour peu qu’elles « correspondent aux vœux librement exprimés des peuples concernés et qu’elles sont conformes aux principes clairement définis dans ses résolutions 1514 et 1541 et d’autres résolutions ».
    29-Ainsi, cette résolution de l’Assemblée générale ne fait plus aucune référence aux plans révolus et appuie, fermement, la résolution 1754 du Conseil de sécurité et se félicite du processus de négociations engagé. Ainsi, l’Assemblée générale se trouve, désormais, en phase avec le Conseil de sécurité ;
    30-La résolution 1783 adoptée par le Conseil de Sécurité en octobre 2007 a confirmé l’asymétrie positive en faveur de l’Initiative marocaine. Elle a ainsi demandé que les négociations se poursuivent « en tenant compte des efforts déployés depuis 2006 », dans une référence aux actions développées par le Royaume pour l’élaboration, la promotion et la présentation de son offre d’autonomie.
    31-A l’issue des quatre rounds de négociation, tenus en application des résolutions du Conseil de Sécurité 1754 et 1783, respectivement en juin 2007, en août 2007, en janvier et mars 2008, le Secrétaire Général a recommandé, dans son rapport S/2008/251 publié le 14 avril 2008, à « s’engager dans des négociations intenses et substantielles et à faire preuve de « réalisme et d’un esprit de compromis ».
    32- Dans ce même rapport, le Secrétaire général souligne, également, que l’Envoyé personnel présenterait « aux parties et au Conseil de sécurité un exposé sur la voie à suivre », ce qui converge clairement avec l’évaluation que fera plus tard, l’Envoyé personnel, M.Van Walsum.
    33-En effet, et dans son briefing, le 21 avril 2008, devant le Conseil de Sécurité, l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général, M. Peter Van Walsum a souligné qu’un « Sahara occidental indépendant n’est pas une option réaliste » et que « l’indépendance du Sahara n’est pas un objectif atteignable ».
    34-Ce constat est le résultat d’une évaluation responsable de l’Envoyé personnel, sur la base de son implication forte dans le dossier, de ses contacts avec les parties, ainsi que de ses consultations avec les autres membres de la communauté internationale concernés ou intéressés par ce différend régional.
    35-Dans sa résolution 1813 (2008), le conseil de Sécurité, tout en réitérant son appui sans réserve aux efforts du Secrétaire Général et de l’Envoyé Personnel, a appelé les parties à s’engager dans des négociations intenses et substantielles. Le Conseil a également souligné qu’il est indispensable pour les parties de faire preuve de réalisme et d’un esprit de compromis, afin de maintenir l’élan imprimé au processus de négociation.
    36Pour sa part, dans son rapport à la 63èmesession à l’Assemblée générale (A/63/131 du 15 juillet 2008, para. 9), le Secrétaire général « a convenu avec son Envoyé personnel que l’élan des négociations ainsi donné ne pourrait être maintenu que si les deux parties s’efforçaient de trouver un moyen de sortir de l’impasse politique actuelle, en faisant preuve de réalisme et d’un esprit de compromis ».
    37En revanche l’Algérie et le polisario ont multiplié les attaques publiques et violentes contre la personne et le mandat de M. Van Walsum. Cette attitude rappelle celle adoptée à l’égard de M. De Soto, en 2004.Au-delà de l’hostilité aux derniers Envoyés personnels, l’Algérie confirme son opposition à toute perspective de solution politique voulue par la Communauté internationale.
    38-Se félicitant, tout d’abord, de l’adoption de la résolution 1813 qui pourtant endosse l’approche de réalisme et l’esprit de compromis (Op.2), l’Algérie et le polisario n’ont pas tardé à faire de la personne de l’Envoyé personnel la cible de leurs attaques, allant crescendo, jusqu’à la proclamation de la rupture et le rejet de sa médiation.
    39-L’Assemblée Générale a adopté sans vote, le 5 décembre 2008, la résolution 63/105, qui enterre définitivement toutes les approches passéistes et stériles dont l’inapplicabilité et la caducité ont été établies par les Nations Unies et consacre le référentiel multiple et les formes diverses du principe de l’autodétermination. Elle renforce, aussi, la centralité de la négociation pour parvenir à une solution mutuellement acceptable engagée par les résolutions 1754, 1783 et 1813 du Conseil de sécurité, et scelle la cohésion entre le Conseil de sécurité et l’Assemblée Générale quant au traitement de la question du Sahara.
    40-Après la fin du mandat de M. Van Walsum, le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies a nommé M. Christopher Ross comme nouvel Envoyé Personnel, avec le mandat de travailler avec les parties et les États voisins sur la base de la résolution 1813 et les précédentes résolutions, en prenant en compte les progrès réalisés jusqu’à présent en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara.

    41-Sa première visite au Maroc et à la région du 18 au 24 Février 2009, a été l’occasion pour lui, de se mettre en contact avec les parties afin de connaître leurs vues sur les prochaines phases des négociations, et d’étudier les conditions de la préparation du cinquième round du processus lancé en 2007.
    42-Le Maroc a réaffirmé à l’Envoyé Personnel son engagement pour mettre en œuvre la résolution 1813 du Conseil de sécurité, dans le cadre de la continuation du travail fait par M. Van Walsum, et entrer dans une phase intense et substantielle de négociations sur la base de la proposition marocaine d’autonomie.
    43- Le rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur la question du Sahara marocain (S/2009/200 du 13 avril 2009) a réaffirmé la primauté de la résolution 1813 et la nécessité pour les parties d’engager des négociations de fond, tout en insistant sur l’importance d’une bonne préparation pour le prochain round de négociations, par la tenue d’une ou de plusieurs petites réunions préparatoires.
    44-Le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité, le 30 avril 2009, la résolution 1871, qui réitère et conforte le soutien du Conseil à l’ensemble des dispositions de la résolution 1813 d’avril 2008, consolidant ainsi le référentiel fondamental et incontournable défini par les Nations Unies pour parvenir à une solution politique, définitive au différend régional sur le Sahara marocain.
    En outre, ce nouveau texte conserve l’ensemble des dispositions de la résolution 1813, et, par conséquent, met l’action de l’ONU et les efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies sur la voie de la continuité, refusant un retour en arrière, comme cela a été préconisé par les autres parties, et consolide davantage le processus engagé depuis le mois d’avril 2007 grâce à l’Initiative marocaine d’autonomie.
    Il a également confirmé la centralité du processus de négociation et a refusé de céder au chantage politique, aux pratiques éhontées d’harcèlement et d’instrumentalisation qui l’accompagne, et aux tentatives de contournement de la voie fondamentale de la négociation.
    45-Après la deuxième visite de M. Ross à la région du 25 au 30 Juin 2009, le Maroc a insisté sur l’engagement fort du gouvernement marocain pour faciliter la mission de l’Envoyé de l’ONU, y compris la participation aux réunions informelles restreintes convoquées par M. Ross dans le cadre de son approche pragmatique en vue de la tenue du 5ème round des négociations.

    46-Le Maroc a exprimé le souhait d’une participation positive et efficace de toutes les parties afin d’assurer une préparation adéquate pour le 5ème round de négociations, tel que recommandé par les résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution 1871.

    47-Dans ce contexte, le Maroc a pris part à la première réunion informelle tenue à Vienne, les 10 et 11 août 2009, sous les auspices de l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général, en application de la résolution du Conseil de sécurité 1871. Ces entretiens ont été une nouvelle occasion pour le Maroc d’expliquer le contenu, le rationnel et la philosophie de l’initiative marocaine, en tant que solution de compromis pour mettre fin au conflit artificiel autour du Sahara marocain.
    48-Les autres parties, à savoir l’Algérie et le Polisario, se sont tenues à leurs positions obsolètes, en présentant des options et des solutions dont l’inapplicabilité a été prouvée et vérifiée.
    49-L’Assemblée Générale a adopté, le 10 décembre 2009, par consensus, la résolution 64/101 sur la question du Sahara marocain, qui appuie le processus de négociations en cours, met en exergue la responsabilité qui revient aux parties et aux Etats de la région à coopérer pleinement avec le Secrétaire Général et son Envoyé Personnel, et les uns avec les autres pour contribuer à la réalisation de progrès vers une solution politique de compromis au différend régional sur le Sahara.
    De même, et à l’instar des quatre dernières résolutions du Conseil de sécurité (1754, 1783, 1813 et 1871), cette résolution consolide la négociation comme l’unique voie pour aboutir à une solution politique et mutuellement acceptable à la question du Sahara, et exclut la référence au référendum comme moyen pour satisfaire l’autodétermination et le règlement de la question du Sahara marocain.
    Aussi, s’inscrit-elle dans la continuité des résolutions précédentes de l’Assemblée Générale 62/116 (2007) et 63/105 (2008), qui sont aujourd’hui en phase avec celles du Conseil de Sécurité.
    50-La 2èmeréunion informelle sur le différend régional sur le Sahara marocain, s’est tenue les 10 et 11 février 2010, à Armonk (New York), en application de la résolution 1871. Cette réunion a été l’occasion pour le Maroc pour démontrer le bien-fondé, la justesse et la pleine conformité de son Initiative d’autonomie avec la légalité internationale, ainsi qu’avec l’esprit et la lettre des résolutions du Conseil de sécurité.

    Le Maroc a exprimé sa volonté de négocier une solution réaliste et réalisable sur la base de son Initiative d’autonomie, dont la primauté a été explicitement soulignée par le Conseil de sécurité.

    En outre, le Maroc a démontré le référentiel dépassé de la soi-disant proposition des autres parties, son contenu obsolète et son interprétation biaisée du principe de l’autodétermination, ainsi que l’inapplicabilité du référendum avec des options extrêmes.

    51-Les positions des autres parties, l’Algérie et le Polisario, sont restées gelées, en proposant des options extrêmes pour le règlement de la question du Sahara, compromettant, ainsi, les efforts de l’Organisation des Nations Unies pour parvenir à une solution politique et durable à ce conflit.
    52-Le rapport du Secrétaire générale des Nations Unies S/2010/75 daté du 6 avril 2010, a réaffirmé la nécessité pour les parties à faire preuve de la volonté politique nécessaire pour engager des discussions de fond et assurer le succès des négociations. En outre, le rapport appelle la communauté internationale à accorder une plus grande attention quant aux questions de procéder à un recensement des réfugiés et de mettre en œuvre un programme d’entretiens individuels.
    53-La résolution 1920, adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité le 30 avril 2010, a confirmé et consolidé les directives nouvelles et les paramètres fondamentaux prévues par les dernières résolutions du Conseil de sécurité, qui devraient présider à la poursuite du processus politique, et guider l’action de l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général pour parvenir à une solution politique.
    54-En outre, elle conforte la détermination de la communauté internationale à préserver et renforcer la dynamique positive, enclenchée par la soumission de l’Initiative marocaine d’autonomie. Elle réitère, aussi, l’appréciation des efforts sérieux et crédibles du Maroc pour sortir de l’impasse, en appelant à des négociations intenses et substantielles, sur la base du réalisme et de l’esprit de compromis, en tenant compte des efforts déployés depuis 2006.
    Cette résolution considère, à juste titre, que la consolidation du statu quo n’est pas acceptable à long terme et souligne la nécessité de faire des progrès. Elle appelle les parties et les Etats de la région à coopérer davantage et pleinement avec les Nations Unies et les uns avec les autres pour sortir de l’impasse et progresser vers une solution politique. De même, elle appelle les parties à démontrer davantage de volonté politique pour progresser dans la négociation, et ce dans le contexte de la prééminence reconnue de l’Initiative marocaine d’autonomie, de par son contenu riche et substantiel, sa vision stratégique, sa conformité avec la légalité internationale, son caractère démocratique et ouvert, et sa philosophie qui rejoint la logique du compromis et de la « 3ème voie ».
    55-La 4èmeCommission de la 65ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté, sans vote, le 11 octobre, la résolution A/C.4/65/L.5 sur la question du Sahara, qui appuie le processus de négociations en cours et souligne la responsabilité des parties et des Etats de la région pour coopérer pleinement avec le Secrétaire général et son Envoyé personnel et les uns avec les autres pour progresser vers une solution politique au différend régional sur le Sahara marocain
    56– La 3èmeréunion informelle s’est tenue sous les auspices de l’Envoyé personnel du Secrétaire général, à Manhasett les 8 et 9 novembre 2010, avec la participation de toutes les parties, en application de la résolution 1920 du Conseil de sécurité. Durant cette réunion, le Maroc a souligné la nécessité de donner une nouvelle dynamique et un élan qualitatif aux négociations sur le Sahara, à travers une nouvelle méthodologie pour sortir du blocage actuel. Cette proposition a été acceptée par l’Envoyé personnel, l’Ambassadeur Christopher Ross.
    Le Maroc a également réitéré sa disposition à poursuivre les négociations, sur la base des paramètres du Conseil Sécurité et, en particulier, sur la base de l’initiative marocaine d’autonomie, saluée par la communauté internationale comme étant sérieuse et crédible.
    Le Maroc a aussi exprimé sa disposition de négocier une solution réaliste et réalisable sur la base de l’initiative marocaine d’autonomie, dont la prééminence a été explicitement soulignée par le Conseil de sécurité. Le Maroc a réaffirmé le caractère obsolète des précédents plans auxquels les autres parties continuent de s’attacher et l’inapplicabilité du référendum à options extrêmes.
    57-Dans le cadre de la poursuite de ce processus de négociations, La 4ème réunion informelle, qui s’est tenue sous les auspices de l’Envoyé personnel du Secrétaire général, à Manhasett les 16,17 et 18 Décembre 2010, a été l’occasion pour la délégation marocaine de présenter un certain nombre d’initiatives et de propositions pour donner davantage de chance à la négociation, accélérer son rythme et améliorer sa pertinence et sa perspicacité. Il a également été l’occasion d’évoquer la nécessité de ne plus limiter les tournées de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara à la simple préparation des rounds de négociation, mais à les inscrire dans une dynamique visant, en plus, à écouter ceux qui, dans la région, peuvent contribuer à faciliter le processus, en vue d’aboutir à une solution au service des intérêts du Maghreb arabe.
    La délégation marocaine a fait part de la forte volonté du Maroc d’aboutir à une solution définitive de la question du Sahara sur la base du réalisme et de l’initiative marocaine d’autonomie saluée par l’ensemble de la communauté internationale, en soulignant que le plan d’autonomie représente une opportunité réelle pour l’ensemble des peuples de la région.
    58– Lors de la 5ème réunion informelle, qui a eu lieu du 21 au 23 janvier 2011 à Greentree, à Long Island, aux Etats-Unis, le Maroc a présenté plusieurs idées concrètes pour accélérer le rythme des négociations sur le Sahara et a réaffirmé sa disponibilité à trouver une solution politique au différend régional, sur la base de son plan d’autonomie. Ces idées concernent le processus de négociations en cours et non pas la solution politique. La Délégation marocaine a évoqué l’idée de diversifier la mission de l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara, d’élargir la participation aux négociations, notamment aux représentants de la population des provinces sahariennes et d’examiner l’état réel des ressources naturelles de la région et la manière positive dont elle sont exploitées au profit des populations locales.
    59– La 6èmeréunion informelle, tenue les 7, 8 et 9 mars 2011 à Mellieha (Malte), a été l’occasion pour le Maroc d’émettre un certain nombre d’observations sur les limites de la soi-disant proposition du polisario, fondée sur des thèses obsolètes de par leur référentiel et au contenu inapplicable.
    Le Maroc a exprimé également son grand étonnement face au refus de l’autre partie de discuter de la question des droits de l’Homme sur laquelle elle avait pourtant beaucoup insisté précédemment et dont elle est à l’origine.
    60– Le Conseil de sécurité a adopté le 27 avril 2011, la Résolution 1979 sur le Sahara, félicitant les efforts consentis par le Royaume du Maroc, à travers son Initiative pour l’autonomie et les actions menées par Sa Majesté le Roi Mohamed VI, visant à la promotion et à la protection des droits de l’homme à l’échelle régionale et nationale.
    La Résolution encourage aussi les propositions émises dans le cadre de l’approche innovation du processus de négociation, à travers la participation des représentants légitimes de la population des provinces du sud aux négociations et aux débats thématiques sur les questions de gouvernance.
    La Résolution souligne aussi la responsabilité des autres parties dans l’impasse politique actuelle ainsi que dans la situation dramatique des droits de l’homme dans les camps de Tindouf en Algérie.
    Concernant les droits de l’homme, la Résolution ne fait aucune référence à un mécanisme de monitoring international, félicite les efforts consacrés par le Maroc dans ce domaine, et par conséquent, ne prend pas en considération les manœuvres des autres parties visant à discréditer les réalisations et les réformes annoncées par Sa Majesté le Roi, à travers l’instauration du Conseil National pour les Droits de l’Homme et l’Institution du Médiateur.
    D’autre part, le Conseil félicite la volonté du Royaume pour le renforcement de la coopération avec le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unions à travers la Délégation Interministérielle pour les Droits de l’Homme.
    Pour la première fois, le Conseil de sécurité a appelé le Haut Commissariat aux Réfugiés de procéder à l’enregistrement des populations séquestrées dans le camp de Tindouf en Algérie afin de garantir leur protection internationale et de prendre en considération leur volonté politique, à travers l’organisation d’entrevues individuelles.
    61- Lors du 7èmeround des négociations informelles, tenu à Manhasset les 7 et 8 juin 2011, le Maroc s’est félicité de l’adoption de la Résolution 1979 du Conseil de sécurité qui appelle l’Algérie à autoriser l’enregistrement et le recensement des populations séquestrées dans les camps de Tindouf sur son territoire.
    Le Maroc a de ce fait appelé l’Algérie et le polisario à remplir leurs obligations en matière des droits de l’homme, faisant valoir les réalisations marocaines dans ce sens, saluées par le Conseil de sécurité, à l’instar de la mise en place de l’Institution du Médiateur et du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) et de son antenne à Laâyoune.
    D’autres part, il a appelé les autres parties à faciliter le travail du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) pour le recensement et l’enregistrement des séquestrées du camp de Tindouf.
    Ce round a également porté sur les questions des ressources naturelles et la représentativité des populations sahraouies, pour laquelle le Maroc a précisé que le polisario ne peut plus continuer de prétendre être leur unique représentant.
    62-Lors du 8ème round des négociations informelles, tenu à Manhasset du 19 au 21 juillet 2011, le Maroc a souligné qu’il importe de donner la chance à l’approche novatrice des Nations Unies et qu’il s’investit dans cette démarche parallèle pouvant apporter un éclairage nouveau et faire évoluer le dossier à la faveur de la contribution des représentants respectés et légitimes de la population.
    Le Maroc a dénoncé avec force le statut quo inacceptable installé par les autres parties et a réitéré son appel à la communauté internationale et à l’Algérie, en tant que pays hôte des réfugiés sur son territoire, d’appliquer d’abord et avant tout le droit humanitaire international, notamment l’organisation et l’enregistrement des populations vivant dans les camps de Tindouf, en Algérie.
    Le Maroc a aussi dénoncé le reniement du polisario de ses engagements sur l’examen de la question des droits de l’homme que lui-même avait réclamé et que le Maroc avait accepté, fort de son arsenal juridique en matière des droits de l’homme.
    Parallèlement, le Maroc a insisté sur la nécessité de faire participer aux prochaines réunions les représentants légitimes et crédibles des provinces du sud aux prochaines réunions et en dehors, afin qu’ils puissent apporter leur contribution et réfléchir à un règlement définitif.
    Ce round a été également l’occasion pour le Maroc de souligner l’évolution de sa position de ses lignes initiales à travers l’Initiative marocaine d’autonomie et de rappeler son caractère légitime et sa conformité à la légalité internationale, tels que soulignés par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
    63– La 4èmeCommission de la 66ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté, sans vote, le 10 octobre 2011, la résolution (A/C.4/66/L.5)sur la question du Sahara, qui appuie le processus de négociations en cours et souligne la responsabilité des parties et des Etats de la région pour coopérer pleinement avec le Secrétaire général et son Envoyé personnel et les uns avec les autres pour progresser vers une solution politique au différend régional sur le Sahara marocain.
    64– Concernant la dimension humanitaire relative au différend régional sur le Sahara, Le Maroc a participé à plusieurs réunions et initiatives dans le seul but d’atténuer la souffrance des populations des camps de Tindouf en Algérie. Dans ce contexte, il convient de signaler que le programme de visites familiales s’est renforcé et s’est poursuivi sans interruption, malgré les tentatives de politisation de cette activité humanitaire par les autres parties.
    Dans le même cadre, un séminaire apolitique sur la culture Hassani a été organisé sous l’égide du HCR à Madère (Portugal) en septembre 2011.
    Les parties ont tenu sous l’égide du HCR et en présence de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU la 2ème réunion d’évaluation sur la mise en œuvre des mesures de confiance et ce, à Genève les 24 et 25 janvier 2012. Durant cette réunion, le Maroc a contribué positivement pour l’adoption de nouvelles mesures, y compris l’élargissement du nombre des bénéficiaires du programme relatif aux visites familiales par voie aérienne, par l’utilisation d’aéronefs plus large. Les parties se sont mises d’accord pour la tenue de deux autres séminaires apolitiques et l’adoption d’un nouveau plan d’action sur les CBM.
    65. Lors du 9ème round des pourparlers informels, tenu à Manhasset du 11 au 13 mars 2012, le Maroc a réitéré sa forte volonté de contribuer de manière effective à une solution novatrice allant au-delà des voies classiques pour sortir la question du Sahara de l’impasse, déplorant que les autres parties campent sur leur position, notamment, en ce qui concerne le recensement des populations dans les camps de Tindouf.
    Le Maroc a regretté, à cet égard, que le recensement, un droit humain inaliénable et une exigence non pas seulement du Maroc mais également de la communauté internationale, ne soit pas encore mis en œuvre, notant que le Conseil de sécurité avait appelé, dans sa résolution 1979 (2011) à un recensement des populations des camps de Tindouf.
    Le Maroc a rappelé aussi que l’Initiative d’autonomie est une initiative courageuse élaborée en réponse aux appels du conseil de sécurité de l’ONU pour une solution politique, négociée et mutuellement acceptable. Cette initiative est ouverte à la discussion et à la négociation.
    Par ailleurs, le Maroc a signalé que le 9ème round de pourparlers informels est intervenu dans un contexte particulier marqué par les mutations positives nées du « printemps arabe », et par la nouvelle dynamique dans les relations maghrébines. La délégation marocaine a relevé, à cet égard, que cette nouvelle donne régionale exige de toutes les parties à changer leur perception et à adopter une nouvelle approche constructive.
    66. La résolution du Conseil de sécurité 2044 (2012) adopté à l’Unanimité le 24 avril 2012, consolide, de nouveau, les paramètres définis par le Conseil pour parvenir à une solution politique définitive au différend régional autour du Sahara. Elle a conforté le processus de négociations comme voie unique de règlement du différend et a renforcé les approches innovantes.
    La prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie a été réaffirmée, ainsi que les principes cardinaux de réalisme et d’esprit de compromis comme moyens pour parvenir à la solution politique prônée par le Conseil.
    De même, la résolution reflète la détermination de la communauté internationale à favoriser l’engagement sincère et responsable de toutes les parties dans des négociations intenses et substantielles et à éviter le blocage et les stratégies de dévoiement.
    Nonobstant les tentatives répétées d’instrumentalisation de la question des droits de l’Homme au Sahara marocain, le Conseil de Sécurité a salué les mesures prises par le Maroc, dans le cadre du processus d’approfondissement des réformes politiques du Royaume.
    Le Conseil s’est félicité, dans ce sens, de l’opérationnalisation des deux antennes régionales du CNDH à Laâyoune et à Dakhla, ainsi que de l’interaction positive avec les procédures spéciales du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies.
    En revanche, le Conseil de Sécurité a réitéré, pour la seconde fois, son appel au Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés de procéder, conformément à son mandat et ses pratiques, au recensement des populations des camps de Tindouf, en concertation avec l’Algérie pays hôte. Dorénavant, cette opération ne constitue plus uniquement une exigence morale ou une responsabilité juridique internationale. Elle est, désormais, une obligation politique confirmée par l’instance exécutive onusienne.
    67-Considérant que la question du Sahara traverse actuellement une étape importante, le Maroc a mené une évaluation globale des derniers développements donnant lieu aux trois conclusions suivantes :
    • L’enlisement du processus de négociations, après la tenue de neuf rounds de négociations informelles, en l’absence de toute perspective de progrès ;
    • Les dérives inacceptables relevées dans le dernier rapport du Secrétaire Général de l’ONU, considéré injuste à l’égard du Maroc ;
    • Les agissements, déclarations et initiatives de l’Envoyé personnel et sa ligne de conduite déséquilibrée et partiale, contraire à la mission que lui a confiée le secrétaire général de l’ONU dans sa lettre de nomination en janvier 2009 et allant à l’encontre des paramètres définis par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
    68– Le Maroc a partagé cette évaluation avec le Secrétaire Général de Nations Unies tout en lui demandant de prendre les dispositions qui s’imposent à cet égard.
    69– Le Secrétaire Général des Nations Unies a désigné, le 15 juin 2012, M.Wolfgang Weisbrod-Weber (Allemagne) en tant que nouveau Représentant Spécial et chef de la MINURSO, en remplacement de M. Hany Abdel-Aziz dont le mandat a pris fin en avril 2012.
    70– Le Maroc a pris part à la 3ème réunion d’évaluation du programme des mesures de confiance, mené par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) entre les populations des provinces du sud du Royaume et leurs familles dans les camps de Tindouf en Algérie, les 19 et 20 septembre 2012 à Genève, en présence des délégations de l’Algérie, de la Mauritanie et du polisario.
    La réunion a été consacrée, notamment, à l’évaluation des visites familiales par voie aérienne et aux séminaires apolitiques organisés dans le cadre de ces mesures de confiance. Mis en œuvre sous l’égide du mandat global de protection humanitaire du HCR et conformément aux Conventions internationales afférentes, aux pratiques et aux décisions du Haut Commissariat pour les Réfugiés en la matière.
    71-L’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies chargé de la question du Sahara, M.Christopher Ross, a effectué une visite au Maroc le 27 octobre 2012. Cette visite s’inscrit dans le cadre des efforts déployés pour relancer le processus politique visant à trouver une solution politique, définitive et consensuelle au différend régional autour du Sahara marocain.
    72– Elle intervient également, suite à l’entretien téléphonique, du 25 août 2012, entre Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, et le Secrétaire Général des Nations Unies, M. Ban Ki Moon, et qui a été l’occasion d’insister sur l’impératif de réaliser des progrès dans le processus de règlement sur des bases solides et saines, de se conformer aux paramètres clairs contenus dans les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU et, en particulier, faire montre de réalisme et d’esprit de compromis et reconnaître le caractère sérieux et crédibles des efforts déployés par le Maroc dans le cadre de l’initiative d’autonomie.
    73-En date du 28 novembre 2012, l’Envoyé Spécial du Secrétaire Général de l’ONU en charge de la question du Sahara, a présenté devant le Conseil de Sécurité un rapport en application de la résolution 2044 du Conseil de Sécurité. Le rapport intervient également suite à la communication de Sa Maejsté le Roi, que Dieu L’Assiste avec le Secrétaire Général des NU du 25 août 2012 ainsi que suite à la tournée régionale de M.Ross qui a concerné le Maroc (Rabat et les provinces du Sud), l’Algérie (Alger et les camps de Tindouf), la Mauritanie, l’Espagne et la France ;
    74– Le rapport conforte la position du Maroc en ce qui concerne le processus de négociations à savoir :
    • L’enlisement du processus de négociations et la nécessité de donner une nouvelle dynamique à travers une nouvelle approche tout en s’attachant aux paramètres principaux définis par le Conseil de Sécurité en vue d’une visibilité pour ce processus ;
    • La nécessité de faire une distinction entre les aspects politiques, militaires, humanitaires et de droits de l’Homme en précisant que c’est l’aspect politique qui relève uniquement des attributions de l’Envoyé Spécial ;
    • Le rôle et la responsabilité de l’Algérie pour trouver une solution à ce différend régional artificiel et la nécessité de normaliser les relations entre l’Algérie et le Maroc pour avancer dans les négociations ;
    • Les menaces sécuritaires et les développements dans la région qui imposent d’adopter une nouvelle approche basée sur une plus grande coordination entre le Maroc et l’Algérie en vue de contrer les menaces y compris les sécuritaires dans les camps de Tindouf.
    75– Le rapport a suscité des réactions positives de la part de certains membres du Conseil de Sécurité qui ont renouvelé leur soutien au processus de négociations pour une solution politique au différend régional autour du Sahara marocain en soulignant le caractère réaliste et sérieux de l’initiative marocaine d’autonomie en tant que base pour le règlement de ce différend. Ils ont également salué les efforts du Maroc dans le renforcement des droits de l’Homme à travers des mécanismes nationaux et l’interaction positive avec les mesures pertinentes du Conseil des Droits de l’Homme. Ils ont également réitéré la nécessité de donner la possibilité au Haut Commissariat pour les Réfugiés de procéder au recensement des populations de Tindouf.
    76– L’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU, M. Christopher Ross a effectué, du 20 au 24 mars 2013, une visite au Maroc dans le cadre d’une tournée dans la région qui l’a mené en Algérie (Alger et camps de Tindouf), en Mauritanie et en Espagne. Cette visite visait la relance du processus de négociations sur des bases claires telles que définies par les résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, en vue de parvenir à une solution politique négociée et mutuellement acceptable au différend régional sur le Sahara marocain.
    La visite survient dans un contexte marqué par les derniers développements sécuritaires dans la région du Sahel et les différents appels visant à trouver une solution politique au différend sur Sahara marocain.
    Lors de sa visite à Rabat, l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU a eu des entretiens avec Messieurs le Chef de Gouvernement, le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, les Présidents des Chambres des Représentants et des Conseillers, les responsables du Conseil National des Droits de l’Homme, du CORCAS, du Conseil Economique et Social et Environnemental ainsi que les représentants de la société civile et d’ONGs marocaines.
    Les différents responsables marocains ont réaffirmé l’appui du Maroc aux efforts visant la reprise du processus de négociations pour parvenir à une solution politique au différend sur le Sahara, favorisant le retour des familles sahraouies à leur mère patrie et la relance de l’Union du Maghreb Arabe. Ils ont également mis l’accent sur les menaces sécuritaires qui guettent la région par les groupes terroristes, tout en rappelant l’importance de la normalisation des relations entre le Maroc et l’Algérie.
    M. Ross a eu également des entretiens avec les autorités locales à Lâayoune et Dakhla ainsi qu’avec des représentants de la société civile et ONGs.
    77Le Conseil de Sécurité a adopté, le 25 avril 2013, à l’unanimité de ses membres, la résolution 2099, qui se situe dans la logique des résolutions antérieures adoptées depuis 2007 en :
    • Confirmant, une fois de plus, la prééminence de l’Initiative marocaine d’autonomie et les paramètres d’une solution politique négociée et mutuellement acceptable, basée sur le réalisme et l’esprit de compromis;
    • Demandant aux parties de s’impliquer de bonne foi dans le processus de négociations, tenant compte des efforts déployés par le Maroc depuis 2006 ;
    • Interpellant l’Algérie pour s’investir, de manière constructive, dans la recherche de la solution politique à ce différend régional, en lançant un appel direct et spécifié aux Etats voisins pour s’impliquer plus résolument, en vue de mettre fin à l’impasse actuelle et avancer vers une solution politique définitive ;
    • Reconnaissant de manière explicite que le règlement de ce différend, doublé d’une coopération entre les Etats membres de l’UMA, contribuera à la stabilité et à la sécurité dans la région du Sahel ;
    • Confortant la position du Maroc en soulignant l’impératif du recensement des populations des camps de Tindouf, et en encourageant, le dialogue entre le HCR et le pays hôte, l’Algérie.
    Malgré les tentatives des autres parties d’instrumentaliser la question des droits de l’Homme à des fins politiques, la résolution reconnaît et salue les efforts du Maroc dans la promotion des droits de l’Homme et se félicite du rôle joué, dans ce sens, par le Conseil National des Droits de l’Homme, ainsi que l’interaction volontaire du Royaume avec les procédures spéciales du Conseil des Droits de l’Homme.
    78-La 68èmesession de l’Assemblée Générale a adopté, sans vote, le projet de résolution (A/C.4/68/L.5) qui appuie le processus de négociation en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable et se félicite de ce que les parties se soient engagées à continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’entrer, de bonne foi et sans conditions préalables, dans une phase de négociation plus intensive, en prenant note des efforts consentis et des développements depuis 2006.
    79-Du 14 au 18 août 2013, l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara, M. Christopher Ross a effectué sa 7ème visite dans la région. Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une tournée qui l’a mené en Algérie(Alger et les camps de Tindouf) et en Mauritanie, dans l’objectif de relancerle processus politique visant à parvenir à une solution politique définitive et consensuelle au différend régional autour du Sahara marocain.
    Lors de cette visite, M.Ross s’est entretenu avec lechef du Gouvernement, M. Abdelilah Benkirane, le Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération, M. Salahddine Mezouar en présence de la Ministre Déléguée auprès du Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, Mme Mbarka Bouaida, le Ministre de l’Intérieur, M. Hassad, le Président de la Chambre des Conseillers, M .Biadillah, le président de la Chambre des représentants, M.Ghellab.
    Les entretiens avec le responsable onusien ont porté sur les voies et moyens susceptibles de jeter les bases appropriées pour une reprise des négociations entre les parties. Les responsables marocains ont réaffirmé leur attachement au plan d’autonomie pour les provinces du Sud proposé par le Maroc comme étant « l’unique solution » pour la résolution du différend artificiel autour du Sahara marocain.
    M. Christopher Ross a eu également des entretiens avec les autorités locales de Lâayoune ainsi qu’avec les représentants de la société civile et des 0NGs.
    80-Le 30 Octobre 2013, l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général des Nations Unies a fait un briefing devant les members du Conseil de Sécurité conformémment à la résolution 2099 (2013) du Conseil de Sécurité. Dans sa presentation, M. Christopher Ross a fait part des resultants de sa visite dans la region en soulignant:
    • La nécessité de lancer sa nouvelle méthodologie basée sur la diplomatie des navettes de manière discrete et confidentielle. L’Envoyé Personnel envisage d’effectuer une visite dans la région fin novembre ou début décembre 2013;
    • La nécessité de continuer ses efforts visant à normaliser les relations entre le Maroc et l’Algérie, en vue de favoriser l’évolution vers une solution politique à ce différend régional artficiel;
    • Les menaces sur la sécurité ainsi que les développements dans la région et la nécessité pour la communuaté internationale d’aider à l’évolution vers une solution politique rapide et finale.
    81-Les members du Conseil de Sécurité ont réitéré leur soutien au processus de négociations visant à trouver une solution politique au différend sur le Sahara marocain, en mettant en exergue le réalisme et le sérieux de l’initiative marocaine portant sur la négociation d’un statut d’autonomie pour les provinces du Sud en tant que base pour la resolution de ce différend. Ils ont également salué les efforts du Maroc pour le renforcement des droits de l’Homme, à travers des mécanismes nationaux et internationaux et par le biais d’une bonne interaction avec les meures pertinentes du Conseil des Droits de l’Homme. Ils ont, par ailleurs, réitéré la nécessité de permettre au Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) de procéder au recensement de la population de Tindouf.
    1. Le 29 avril 2014, le Conseil de Sécurité a adopté, à l’unanimité de ses membres, la résolution RES/2152/2014 qui confirme, de manière forte et sans ambigüité aucune, la ligne de conduite qui a été la sienne pendant ces dernières années dans le traitement de cette question.
    Il y a lieu de rappeler, à ce sujet, que Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait, lors d’un entretien téléphonique avec le Secrétaire Général des Nations Unies, souligné l’impératif de préserver les paramètres de la négociation tels qu’ils sont définis par le Conseil de Sécurité, de sauvegarder le cadre et les modalités actuels de l’implication de l’ONU.
    Ainsi, la résolution RES/20152/2014 :
    • Préserve le cadre et les paramètres de la facilitation menée par les Nations Unies pour mettre un terme à ce différend régional. En effet, elle souligne la centralité de la négociation comme seule voie de règlement de ce différend, réitérant la prééminence de l’Initiative marocaine d’autonomie, dont les efforts menés pour son élaboration, ont été qualifiés de « sérieux et crédibles » et en appelant à des négociations sur la base du réalisme et de l’esprit de compromis pour parvenir à une solution politique définitive à ce différend régional;
    • Insiste, plus particulièrement, sur la dimension régionale du différend sur le Sahara et interpelle triplement l’Algérie :
    • Pour s’investir, de manière constructive et directe, dans le processus de recherche de la solution politique, puisqu’elle lui demande, de nouveau, « de coopérer plus pleinement avec l’Organisation des Nations Unies et les uns avec les autres et de s’impliquer plus résolument pour mettre fin à l’impasse actuelle et aller de l’avant vers une solution politique ».
    • Par rapport à ses responsabilités quant à la situation humaine et humanitaire qui prévaut dans les camps de Tindouf, en appelant Alger à procéder, sans aucun nouveau retard, au recensement et à l’enregistrement des populations des camps de Tindouf, conformément à ses obligations internationales, en l’invitant au déploiement des efforts à cet égard.
    • Au niveau du renforcement de la coopération régionale, puisque le Conseil a reconnu, de nouveau, « que la solution politique de ce différend de longue date et le renforcement de la coopération entre les États membres de l’Union du Maghreb arabe contribueraient à la stabilité et à la sécurité dans la région du Sahel ».
    • Met en avant les actions du Maroc en matière de consolidation de la promotion et de la protection des droits de l’Homme, tout en se félicitant des mesures et initiatives récentes prises par le Maroc pour renforcer les Commissions du CNDH à Dakhla et Laâyoune et l’interaction en cours du Royaume avec les procédures spéciales du Conseil des Droits de l’Homme.
    83-Le Maroc restera engagé, avec sérieux et bonne foi, dans les initiatives et les efforts de l’ONU pour dépasser l’impasse et mettre fin à la situation actuelle, pour parvenir à une solution politique, réaliste, définitive et mutuellement acceptable sur la base de l’initiative marocaine d’autonomie et dans le respect total de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume.

     
  • Incidente entre Marruecos y Carrefour de Palma de Mallorca

    En una nota enviada con fecha de 21 de julio del 2014, el Consul de Marruecos en Palma de Mallorca informa a su central sobre un correo electrónico que recibió del Director del Centro Comercial de Palma de Mallorca, José García Minguez, en el que « reitera sus excusas por el incidente provocado por la exposición de productos marroquíes y su label bajo bajo la bandera de la pretendida RASD ».
    « Consciente de la gravedad y de las implicaciones de tal incidente sobre el que enfoqué mi intervención, le Director del Centro en cuestión ha reaccionado, inmediatamente, procediendo a la instalación de letreros y de la bandera marroquí sobre los productos de nuestro país (adjunto fotos que me envíó el responsable) », añade la nota.
    Cabe recordar que el cónsul marroquí señaló a Minguz que el incidente fue reportado por el diario digital marroquí Rue 20, del que mandço una copia a su ministerio.
  • 40 ans d’occupation marocaine du Sahara Occidental : La lutte du peuple sahraoui pour son indépendance

    vendredi 26 février 2016 à 18h
    40 ans d’occupation marocaine du Sahara Occidental :
    La lutte du peuple sahraoui pour son indépendance
    Dans le cadre de la Semaine anticoloniale 2016
    En hommage au 40ème anniversaire de la République Arabe Sahraouie democratique (RASD) proclamée en 1976
    Avec la participation notamment de :
    Michèle Decaster, du mouvement de solidarité avec les Sahraouis
    Jean-Paul Lecoq, Maire PCF de Gonfreville l’Orcher (ville jumelée avec le camp de réfugiés de J’Réfia au Sahara Occidental), ancien député
    Henri Pouillot, président du Réseau Sortir du Colonialisme
    Un(e) représentant(e) du Front Polisario
    Espace Oscar Niemeyer
    2 place du Colonel Fabien Paris 19è Métro Colonel Fabien
    Source : http://paris.demosphere.eu/rv/44421
  • La jalousie de Sarkozy et la haine qui en découle

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=7d1njdmdqHU]

    Les marocains ont intérêt à ne pas croire les encensements de Sarkozy envers leur pays. N’avait-il pas roule le tapis rouge au Guide libyen Moamar El Gadhafi avant de l’assassiner dans des conditions qui dépassent l’entendement ? Qui a oublié la tente de Gadhafi plantée á proximité de l’Elysée alors que Sarkozy le recevait en grandes pompes?

    Aujourd’hui, Sarkozy lance des fleurs au roi du Maroc au même temps qu’il critique l’Algérie poussé par la jalousie des réussites de François Hollande qui a élevé les relations de la France avec l’Algérie au stade de la sérénité et l’amitié.
    Oui, Sarkozy, tout comme son ami Mohammed VI, n’arrive pas á avaler le rapprochement entre Paris et Alger et le partenariat stratégique entre les deux pays. Sa déclaration nauséabonde vise très simplement à saper l’entente entre Hollande et Bouteflika. Alors, pour se venger de l’Algérie quoi mieux que de crier haut la marocanité du Sahara Occidental. Bouteflika, n’avait-il pas dénoncé dans des déclarations dévoilées par Wikileaks la tendance de la France á se servir du soutien au Maroc pour se venger de l’Algérie? 
    Et puis, Sarkozy dans son désir de faire mal aux algériens, il fait carrément dans le mensonge, puisque la France, jusqu’à présent, n’a jamais reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. Certes, poussées par les pressions constantes des autorités marocaines, les responsables français rappellent souvent que la proposition d’autonomie marocaine est considérée par Paris comme « base sérieuse et crédible » aux négociations, mais sans jamais dire qu’elle est l’unique voie pour résoudre le conflit. Un jeu de mots que Rabat utilise comme argument face á son opinion publique qui commence à avoir ras-le-bol de ce problème qui dure depuis 40 ans. Mais, qu’est-ce que la France dit dans les coulisses de la vérité? Qu’elle soutient les efforts de l’ONU et son Envoyé pour le Sahara Occidental, Christopher Ross.
    Alors, les raisons des propos nauséabonds de Sarkozy sont claires. Il fait dans la jalousie et la haine qui en découle. Celui qui a transformé la Libye en bain de sang et en nouveau terrain de Daech n’a pas á donner des leçons de morale à quiconque. Il ferait mieux de balayer devant soi, au sein du parti qu’il a, lui-même, fait exploser, après sa pitoyable défaite aux urnes.
    Lorsqu’il parlait, n’arrêtait pas de manipuler les écouteurs qu’il avait entre ses mains qui tremblaient. Ses mains trahissent un état d’esprit caractéristique d’une personne qui fait dans le mensonge et le baratin.
  • Le Parlement européen recommande l’extension du mandat de la Minurso

    Le Parlement européen a réitéré son appel pour l’extension du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance du respect des droits de l’homme comme c’est d’usage pour des missions de maintien de la paix. 
    Dans un rapport, le Parlement européen a exprimé son étonnement que la Minurso reste «la seule mission des Nations unies en Afrique dépourvue d’un mandat de surveillance du respect des droits de l’homme», ce qui «ne permet pas d’avoir un mécanisme pour la déclaration des violations des droits de l’homme». 
    Un amendement portant sur l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance et la protection des droits de l’Homme au Sahara occidental, occupé par le Maroc, proposé par le groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) au Parlement européen, a été adopté en décembre. Cet amendement a été approuvé à l’issue du vote de la résolution du Parlement sur le rapport annuel 2014 sur les droits de l’Homme et la démocratie dans le monde ainsi que sur la politique de l’Union européenne en la matière. 
    Après un long débat, le Parlement européen a fini par adopter, par 258 voix contre 251, un amendement de députés qui exhortent les Nations unies à doter la Minurso d’un mandat de surveillance des droits de l’Homme. L’introduction d’une «composante droits de l’homme» dans le mandat de la Minurso pourrait non seulement permettre au Conseil de sécurité de recevoir des informations fiables et rapides sur la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, mais aussi de désamorcer les campagnes de désinformation menées par les autorités marocaines. 
    Bien que certains progrès dans le domaine des droits de l’homme ont été relevés, dans la pratique ils sont soumis à des restrictions inquiétantes, déplore le Parlement européen qui relève que des restrictions à la liberté religieuse, d’expression, de réunion et de manifestation continuent d’être imposées. Les lois qui criminalisent des actes considérés comme portant atteinte au roi, à la monarchie, à l’Islam, ou à la revendication de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ont limité les droits à l’expression, la réunion et l’association pacifiques, estiment les eurodéputés dans leur rapport. 
    Inquiétudes sur l’utilisation de la torture par le Maroc 
    Les citoyens marocains n’ont pas le droit de critiquer la légitimité de la royauté, contester la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, ou dénoncer la corruption, souligne dans son rapport le Parlement européen qui regrette, particulièrement, le comportement des forces de sécurité. Le Parlement européen fait état de préoccupations «graves» et «justifiées» quant à un «mépris généralisé» par les forces de l’ordre marocaines de la primauté de la loi, affirmant que les autorités marocaines répriment violemment «ceux qui contestent la souveraineté marocanité sur le Sahara occidental». «Les tribunaux marocains auraient ignoré les plaintes déposées par les avocats de la défense au sujet de violations de procédures pénales, invoquées sur des aveux qui auraient été obtenus sous la torture alors que les accusés ont été placés en détention provisoire», relève dans son rapport le Parlement européen qui ajoute que ces tribunaux «auraient refusé de permettre aux avocats de la défense de contre-interroger les témoins à charge ou de convoquer d’autres à la défense». Selon les parlementaires européens, même des experts de l’ONU ont exprimé leurs inquiétudes à ce sujet notamment sur «l’utilisation avérée de la torture pour obtenir des aveux dans les affaires pénales». 
    Après s’être rendu au Maroc et au Sahara occidental en décembre 2013, un groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a conclu que «le système judiciaire marocain pénal repose largement sur les aveux en tant que principale source de preuve à conviction». «Les plaintes reçues par le groupe de travail indiquent l’utilisation de la torture par des agents de l’Etat pour obtenir des preuves ou des aveux pendant la phase initiale des interrogatoires (à.) Les tribunaux et les procureurs ne respectent pas l’obligation d’ouvrir d’office une enquête lorsqu’il y a des motifs raisonnables de croire que des aveux avaient été obtenus par la torture et des mauvais traitements», affirme ce groupe de travail dans son rapport. 
    Sur le plan social, le Parlement européen a relevé le fossé entre riches et pauvres, soulignant la nécessité pour les autorités marocaines de lutter contre la corruption et la fraude. En dépit de la réforme constitutionnelle engagée dès 2011 avec l’adoption d’une nouvelle Constitution et la ratification par le royaume chérifien de nombreuses conventions internationales, de nombreuses dispositions constitutionnelles ne sont toujours pas appliquées, que ce soit dans la législation ou dans la pratique, déplore le Parlement européen. Au cours de l’année 2015, un ralentissement relatif du processus de réformes en matière des droits de l’Homme et libertés fondamentales a été remarqué, a affirmé en décembre dernier l’Union européenne dans sa déclaration publiée suite à la tenue du conseil d’association UE-Maroc.
    – – – – – – – – – – – – – – — 
    Camps des réfugiés sahraouis 

    Une délégation du Congrès américain en visite du 15 au 20 janvier 
    Une importante délégation du Congrès américain effectue depuis hier une visite de six jours aux camps des réfugiés sahraouis, a appris l’APS jeudi auprès des organisateurs. 
    La délégation comprend plusieurs conseillers des congressmen démocrates et républicains, amis du Sahara occidental, a précisé l’ONG Defense Forum Foundation, l’organisatrice de cette visite. Les conseillers des congressmen vont se rendre également à Alger à l’invitation du comité national algé- rien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS). 
    La visite a pour objectif de soutenir les revendications légitimes du peuple sahraoui à l’autodétermination et à exprimer le refus de la politique de colonisation menée par le Maroc, a précisé Defense Forum Foundation, une ONG américaine très active qui plaide pour la décolonisation du Sahara Occidental. Cette visite de soutien au peuple sahraoui intervient peu de temps après que le Maroc a essuyé la semaine dernière le refus du Département d’Etat américain d’utiliser une aide destinée à Rabat dans les territoires occupés. 
    Le Département d’Etat a clairement précisé que cette aide ne peut être utilisée au titre de l’assistance financière dans un territoire, dont le statut juridique est encore indéterminé et qui fait de surcroit objet d’un processus en cours pour l’autodétermination de son peuple. Une mesure pareille « Confirmera implicitement la marocanité des territoires sahraouis qui est contraire à la position du gouvernement américain sur ce dossier », a expliqué le caucus sahraoui au Congrès américain. 
    La société civile américaine représentée par des ONG s’est mobilisée dernièrement pour dénoncer les violations quotidiennes des droits de l’homme dans les territoires occupés. Fin décembre, la Fondation Robert kennedy Center pour la défense des droits de l’homme (RFK Center) en collaboration avec la Fondation Danielle Mitterrand et d’autres ONG ont dénoncé dans un rapport alternatif adressé à l’ONU la violation des droits civils et politiques du peuple sahraoui. 
    Ce rapport a été élaboré pour aider le groupe de travail de pré-session de l’ONU à établir la liste de points à traiter à l’occasion de l’examen de la mise en £uvre du pacte International relatif aux droits Civils et Politiques (PIDCP) par le Royaume du Maroc. 
  • De plus en plus de revers pour le Maroc : En attendant la visite de Ban Ki-moon dans la région

    Par Meriem ALI MARINA
    L’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, avait effectué en septembre dernier dans les camps de réfugiés sahraouis, dans le cadre des efforts de l’ONU visant à relancer les négociations entre le Front Polisario et le Maroc, dans l’impasse du fait de l’intransigeance de Rabat. La visite de trois jours de l’émissaire onusien, entamée samedi 5 septembre, à Chahid El-Hafed (camps de réfugiés), est la première du genre après le rapport sur le Sahara occidental, présenté au Conseil de sécurité par le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, en avril dernier dans lequel il avait appelé le Front Polisario et Rabat à «redoubler d’efforts» pour négocier une «solution politique». M. Ross qui s’est fixé l’objectif de renouer les fils de dialogue entre les parties en conflit, a eu des entretiens, au cours de son déplacement, avec des membres de la délégation sahraouie chargée des négociations et de hauts responsables sahraouis, selon l’agence de presse sahraouie. A l’issue d’une réunion avec l’envoyé personnel du SG de l’ONU, le membre de la délégation sahraouie de négociation, Ahmed Boukhari, avait une nouvelle fois souligné que l’«intransigeance» du Maroc est le «seul obstacle» devant les efforts de l’ONU pour parvenir à une solution au conflit sahraoui, appelant le Conseil de sécurité à «exercer des pressions» sur le royaume marocain afin de «se conformer à la légitimité internationale». Le diplomate sahraoui avait réaffirmé que la seule solution au conflit du Sahara occidental passe par l’organisation d’un référendum «libre, juste et impartial devant permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination». Renouvelant la coopération du Front Polisario avec l’ONU, M. Boukhari avait souligné que la visite de M. Ross s’inscrit dans le cadre des efforts de l’ONU pour relancer les négociations entre le Front Polisario et le Maroc pour la décolonisation du Sahara occidental. Le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU avait également souligné que la résolution du problème du Sahara occidental «contribuera dans l’établissement de la sécurité dans la région. «La situation sécuritaire dans la région a obligé l’occupant marocain et ses alliés à réviser leurs positions négatives qui empêchent une solution définitive au conflit du Sahara occidental», avait-il ajouté. En juin dernier, Ahmed Boukhari avait déjà souligné que les autorités marocaines cherchaient à «gagner du temps» pour maintenir les choses en l’état dans les territoires sahraouis occupés. «Le Maroc veut obstruer toute possibilité de progrès dans le processus de paix. Il cherche à gagner du temps en attendant l’arrivée, dans un an, d’un nouveau secrétaire général des Nations unies, avec l’illusion que cela entraînerait l’oubli et donc l’acceptation du fait accompli», avait-il averti.
    Ross réitère la position de Ban Ki-moon
    L’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a réitéré le 08 décembre dernier, à New York la position de Ban Ki-moon pour une solution politique garantissant le droit du peuple Sahraoui à l’autodétermination. »En guise de conclusion, je souligne encore que durant mes nombreux échanges, différentes interprétations sur l’objectif de ma mission et la portée de mon mandat ont été exprimées. Pour restaurer la clarté, le secrétaire général de l’ONU (Ban Ki-moon) a réitéré sa compréhension du processus dans sa déclaration du 4 novembre», a indiqué M. Ross dont une copie du briefing présenté au Conseil de sécurité, a été obtenue par l’APS. »Il (Ban Ki-moon) a souligné que le but du processus est de parvenir à un accord sur le statut définitif du Sahara occidental et il m’a chargé d’intensifier mes efforts pour faciliter l’entrée des deux parties (en conflit, le Maroc et le Front Polisario) dans des négociations sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable accordant au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination», a insisté M. Ross dans son briefing au Conseil de sécurité, qui a duré deux heures et tenu sous la présidence des États Unis. M. Ross a rappelé dans les conclusions de son briefing de cinq pages, lu devant les membres du Conseil de sécurité, l’appel lancé par Ban Ki-moon en direction des deux parties au conflit (le Maroc et le Front Polisario) pour engager rapidement des négociations directes et véritables. Il a relevé que le secrétaire général de l’ONU accordait une intention particulière à la question sahraouie qui nécessite «une solution urgente», affirmant que la persistance de ce conflit pourrait constituer «une bombe à retardement», qu’aucun acteur n’est en mesure d’atténuer les effets à lui seul. Malheureusement, selon M. Ross, ses efforts déployés durant sa navette diplomatique dans la région pour ramener les deux parties à se réunir n’ont pas été fructueux en raison de la position de l’occupant marocain. En dépit de l’avis favorable exprimé par le Front Polisario pour reprendre des négociations directes même en absence de nouvelles idées, «le Maroc a campé sur sa position en refusant d’engager de nouveaux pourparlers, a regretté le responsable onusien. Le Maroc ne voulait pas entendre parler de négociations sur le statut juridique du Sahara, pourtant exigées par l’ONU, et «voulait se limiter à des discussions sur les détails de son initiative d’autonomie», a encore regretté M. Ross. Rabat voulait en effet torpiller les actions de médiation de M. Ross en lui imposant en novembre dernier la condition de ramener d’autres parties à la table des négociations comme une partie prenante ou du moins un acteur, alors que la question sahraouie, est une affaire onusienne inscrite au chapitre des territoires à décoloniser conformément aux règles du droit international en la matière. 
    Ban ki-Moon dans la région dés janvier 
    Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, mènera des actions d’appui aux efforts de médiation pour le règlement du conflit au Sahara occidental occupé, en effectuant une visite dans la région dès janvier prochain, a annoncé à New York son Envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross. »Il (Ban Ki-moon) m’a demandé d’intensifier mes efforts. Et pour ajouter son propre appui au processus (de paix au Sahara occidental), il prévoit de visiter la région dès janvier», a déclaré M. Ross lors de son briefing au Conseil de sécurité de l’ONU. Au cours de cette réunion d’informations de deux heures sous la présidence des États Unis, le médiateur onusien a expliqué la position du secrétaire général de l’ONU sur la question du Sahara occidental et qui a été réitéré dans la déclaration de M. Ban Ki-moon faite le 4 novembre dernier. Cette visite constituera un «autre élément de pression sur le Maroc pour l’amener à coopérer avec les Nations Unies concernant la cause sahraouie», affirmait le représentant du Front Polisario à l’ONU, Ahmed Boukhari. «La visite du Secrétaire général de l’ONU dans la région, prévue début janvier, sera la première du genre dans le cadre des efforts consentis par Ban Ki-moon pour trouver une issue à la cause sahraouie qui se veut une question de décolonisation», a précisé M. Boukhari dans une déclaration à l’APS en marge du 14ème congrès du Front Polisario qui s’était tenu pour rappel en décembre dernier à Dahla (Camps des refugiés sahraouis). Il a estimé que la visite du SG de l’ONU dans la région était un «élément de plus qui s’ajoute aux pressions exercées sur le Maroc pour l’amener à coopérer avec l’ONU notamment après le rejet par le Maroc de sa proposition concernant la reprise des négociations directes entre le Polisario et le Royaume du Maroc». Pour M. Boukhari, la «visite onusienne qui offrira une nouvelle opportunité à la paix trouvera la coopération qu’il faut de la part du Polisario» soulignant que «si des pressions fermes et effectives ne sont pas exercées sur le Maroc, on aura manqué l’objectif de la visite du SG de l’ONU», a-t-il martelé. La visite de Ban Ki-moon devra inscrire la lutte du peuple sahraoui comme question prioritaire sur l’agenda de l’ONU notamment celui du SG et du Conseil de sécurité, a-t-il enchaîné.
    Des acquis diplomatiques et juridiques 
    Cela fait déjà quarante ans depuis que des milliers de Sahraouis sont clochardisés dans des camps de réfugiés établis dans le sud algérien, dans la wilaya de Tindouf plus précisément. Ces années n’ont pas été du tout repos pour ces derniers qui vivent de ce côté des Hamadas, dans des conditions inhumaines faisant face chaque jour que Dieu fait, à de multiples contraintes. Malgré la guerre et les pires conditions d’exil du peuple sahraoui soumis depuis 1975 aux aléas de la nature, vivant dans un environnement inhospitalier et dans des conditions infrahumaines la RASD est une réalité que le Maroc expansionniste n’arrive toujours pas à admettre. En ses 40 d’existence, la RASD aura accompli des miracles, au cours de ce long parcours caractérisé par une guerre d’extermination et un génocide sans précédent. La lutte du peuple sahraoui, pour son droit à l’autodétermination et son indépendance, continuait vendredi sa percée diplomatique et juridique internationale, marquant des sauts qualitatifs et historiques confortant le Front Polisario dans son juste combat. Et cette année 2105 qui s’achève, comme rappelé dernièrement par Abdelkader Taleb Omar, le premier ministre sahraoui dans un entretien (en octobre dernier) à El Djazaïr.com, a été marquée par tant d’événements. Sur le plan politique, la cause sahraouie a marqué sa présence dans maintes occasions comme ce fut le cas lors des débats de l’Assemblée générale de l’ONU. La cause sahraouie a été aussi au centre des débats lors de la réunion du 30 avril du Conseil de sécurité de l’ONU. N’oublions pas aussi de rappeler que la cause sahraouie a été débattue aussi au Parlement européen. Dernier fait en date : La Suède reconnait officiellement la RASD. Une décision ayant suscité une panique généralisée au sein du Palais Royale. Le tout est perçu par le Maroc comme étant le début de la fin. Le discours, tenu ces derniers temps par les responsables du royaume, particulièrement celui de son représentant à l’Assemblée générale de l’ONU, démontrent que le Maroc se sent de plus en plus isolé sur la scène internationale, si ce n’est les traditionnels soutiens dont il avait tout le temps jouit. Autrement dit, la cause sahraouie avance, lentement peut-être, mais à des pas rassurants nous permettent de concrétiser notre objectif principal qu’est l’indépendance du Sahara occidental. Sur le plan diplomatique, l’engagement des Nations unies à intensifier leurs efforts pour la recherche d’une solution au conflit du Sahara occidental, conformément à la légalité internationale a été réaffirmé récemment après l’annonce de la visite du secrétaire général Ban Ki-moon dans la région dans les prochains mois, afin d’«apporter lui-même une contribution» à une solution durable. Egalement, cette volonté a été soutenue par l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, qui a réitéré, lors de son briefing devant les membres du Conseil de sécurité à New York, la nécessité d’engager rapidement des négociations directes et véritables entre les deux parties en conflit au Sahara Occidental, conformément aux déclarations de M. Ban Ki-moon.
    L’homme du consensus 
    Plébiscité, mercredi 23 décembre, à Dakhla, pour un nouveau mandat à la tête du Front Polisario, lors de son 14ème congrès national, Mohamed Abdelaziz, unique candidat à sa propre succession, a été réinvesti de la confiance de la base militante de ce mouvement de libération avec, cependant, une nouvelle feuille de route et un Front réformé à travers sa dotation de plus de moyens de contrôle. Le congrès du Front Polisario qui a duré, exceptionnellement, huit jours, dans une conjoncture particulière, marquées par des «conquêtes» diplomatiques, sort, après un long débat renforcé par un Secrétaire général porté par un plébiscite franc et un Secrétariat national, dont les membres ont été élus directement par les congressistes. Le Front Polisario qui, pour la première fois depuis sa création en 1973, s’est vu obligé de prolonger ses travaux pour trois journées supplémentaires, sort, également, avec l’image d’un mouvement de libération qui, en dépit de son caractère d’organisation de résistance populaire au colonialisme, vient de réussir sa mue en un mouvement démocratique dans son fonctionnement. Ainsi, les amendements introduits dans le statut général du Front, adoptés par les congressistes, mettent en avant l’attachement de la base militante du Polisario au fonctionnement démocratique de leur mouvement. Quarante ans après la proclamation de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) et quarante deux ans après la création du Front de libération de la Seguia El Hamra et Rio de Oro (Front Polisario), ce congrès, qui est la plus haute instance de l’édifice institutionnel et politique sahraoui, vient de consacrer l’image d’un Front qui consolide ses fondements démocratiques et qui rénove ses modes de fonctionnement. La reconduction de M. Abdelaziz à la tête du Front conforte, aussi, le leadership du Polisario sur l’ensemble des instances de la République sahraouie proclamée en exil, comme elle exprime, selon de nombreux observateurs présents à ce conclave, l’attachement des Sahraouis à un règlement pacifique de ce conflit, à travers l’application de leur droit à l’autodétermination sous les auspices des Nations-Unies. 
    Une position inchangée, «historique et courageuse» de l’Algérie 
    Le Front Polisario a salué à la fin des travaux de son 14ème congrès, la position «de principe, historique et courageuse» de l’Algérie vis-à-vis de la cause du peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Dans son communiqué final, le Front Polisario s’est félicité du soutien inconditionnel et indéfectible de l’Algérie au peuple sahraoui dans son combat pour l’indépendance, saluant la position «de principe, historique et courageuse» de l’Algérie, gouvernement et peuple, et à sa tête le président de la République Abdelaziz Bouteflika, à l’égard de la cause du peuple sahraoui. Un soutien qui reflète, a-t-il soutenu, «la fidélité de l’Algérie aux principes de la glorieuse révolution du 1er novembre». Le Front Polisario a salué également la participation distinguée de la délégation algérienne aux travaux du congrès. Auparavant, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), en marge d’une rencontre avec le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a affirmé qu’en « Algérie, il existe une conviction profonde de la légitimité de la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance». «On a constaté l’admiration des délégations étrangères présentes au Congrès de la qualité de la participation algérienne à cet évènement», a poursuivi Saïd Ayachi. Le Président du CNASPS a également estimé que «le peuple algérien, qui avait longtemps souffert du joug du colonialisme, ressent profondément l’injustice subit par les Sahraouis». Le dossier sahraoui a connu ces derniers temps, selon lui, des «avancées notables», citant dans ce sens l’appel du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour relancer des négociations directes de paix entre l’occupant marocain et le Front Polisario sur des bases «sincères». Lors de son allocution à l’ouverture des travaux du congrès, qui a rassemblé 2472 congressistes, le ministre des Moudjahidines, Tayeb Zitouni, qui a conduit la délégation algérienne, avait indiqué que sa participation au congrès reflète l’attachement de l’Algérie aux principes de l’autodétermination des peuples. Le ministre avait, dans ce sens, affirmé que l’Algérie, qui a laissé son empreinte dans la décolonisation, «va continuer à soutenir le peuple sahraoui jusqu’à ce qu’il parvienne à exercer tous ses droits garantis par la légitimité internationale.»
    M. A. M.
  • « C’est un combat pour la justice et la liberté » (Claude Mangin Asfari)

    « C’est un combat pour la justice et la liberté »
    Claude Mangin Asfari, militante française des droits de l’Homme au Sahara occidental à El Djazaïr.com
    Entretien réalisé à Dakhla par Meriem ALI MARINA
    El-Djazaïr.com : Mme, après une quarantaine d’années de combat marquée par une guerre destructrice de seize ans, que peut-on dire au jour d’aujourd’hui de l’évolution de la cause sahraouie ? 
    Claude Mangin-Asfari : Eh bien, cette même cause a enregistré de francs succès ces dernières années. La mobilisation contre la colonisation du Sahara occidental est montée d’un cran, avec l’organisation de plusieurs marches à travers le monde, au moment où les dirigeants sahraouis, des militants et ONG multiplient les appels à l’adresse des Nations Unies afin de relancer le processus d’autodétermination pour mettre un terme à 40 ans d’occupation par le Maroc. De Washington à Londres, en passant par Paris, des membres de partis politiques et représentants d’ONG ont tenu à faire entendre leur voix. Cet élan de solidarité avec les Sahraouis vient s’ajouter aux appels des dirigeants sahraouis à la communauté internationale pour qu’elle assume ses responsabilités envers le peuple sahraoui qui vit, depuis 40 ans, sous l’autorité coloniale marocaine, et qu’elle organise un référendum d’autodétermination conformément aux résolutions pertinentes de l’Onu sur cette question. Ce n’est pas tout. Rien ne se cache plus à la communauté internationale s’agissant de la question des violations des droits de l’Homme dans les territoires occupés. Tous les rapports établis dans ce sens sont édifiants. 
    El-Djazaïr.com :Comment voyez-vous la prochaine étape de la lutte des Sahraouis particulièrement après la tenue de ce 14ème congrès du Polisario ?
    Claude Mangin-Asfari : Avant ma venue, ici à Dakhla, j’avais l’impression que cela allait représenter une étape importante pour la lutte du peuple sahraoui. Il s’est avéré que je ne me suis pas trompée. Les Sahraouis sont en lutte depuis plus de 40 ans réclamant l’application d’un droit qui leur a été pourtant garanti depuis 1991 et pour lequel toutes les conditions sont réunies sauf l’entêtement du Maroc qui se protège derrière la France.
    El-Djazaïr.com : Et la question de la reprise des armes est souvent évoquée ces derniers temps par les Sahraouis. Qu’en pensez-vous en tant que militante connue pour ses positions vis-à-vis de la question sahraouie ? 
    Claude Mangin-Asfari : Seules les Sahraouis à leur tête, leur représentant légitime, le Front Polisario pourront décider de la suite à donner à leur combat. Et vous les Algériens, vous êtes bien placés pour bien savoir que la liberté s’arrache et ne s’offre pas. Depuis le cessez-le-feu signé entre le Maroc et le Polisario, ce dernier a de tout temps honoré ses engagements. Il n’a rien à se reprocher contrairement au royaume marocain qui continue à faire fi des recommandations de la communauté internationale et de l’ONU. Autre chose : malgré la le fait que référendum d’autodétermination tant promis ne tarde à voir le jour, il a été établi qu’aucun sahraoui ne soit mêlé de prés ou de loin aux groupes terroristes. Combien même, la patience a ses limites. 
    El-Djazaïr.com : Justement, parlant de l’ONU et du référendum, quel est votre commentaire à propos de la visite de Ban-ki Moon prévue prochainement dans la région ? 
    Claude Mangin-Asfari : Je pense que ce dernier en fin de mandat voudrait le terminer avec une bonne note pour la cause sahraouie. Ce serait en tout cas, une énième gifle pour le Maroc. 
    El-Djazaïr.com : Votre analyse et engagement ne sont pas partagés par vos concitoyens français et la position de la France officielle vis-à-vis de la question sahraouie n’est guère honorable…
    Claude Mangin-Asfari : C’est une triste vérité. C’est malheureux de le rappeler mais c’est, là une position connue de tout le monde et nous la regrettons vivement. Notre autre objectif d’ailleurs, est de sensibiliser la société française qui ignore tout de la question sahraouie.
    El-Djazaïr.com :Vous dites une société française qui ignore tout de la question sahraouie à l’ère des nouvelles technologies. N’est-ce pas un peu énigmatique ?
    Claude Mangin-Asfari : Oui, tout à fait. Mais ce n’est pas la faute aux Français s’ils ignorent tout.
    El-Djazaïr.com :Cette faute incombe à qui donc selon vous ? 
    Claude Mangin-Asfari : Les médias français, qu’ils soient, presse écrite, radio ou même télévision font souvent l’impasse sur tout ce qui entoure la cause sahraouie. C’est une question taboue rarement évoquée. Beaucoup de nos médias, s’intéressent beaucoup plus à autre chose que ce mal vécu par les Sahraouis des camps des réfugiés ou de l’autre côté du mur de la honte, c’est à dire dans les territoires du Sahara Occidental occupés depuis l’invasion marocaine en 1975. Les amitiés qui lient depuis bien longtemps le Royaume marocain et l’Elysée ont fait que le problème du Sahara occidental est complètement occulté. D’ailleurs c’est que nous avons inscrit comme une priorité de notre association.
    El-Djazaïr.com : Cela veut dire…
    Claude Mangin-Asfari : Au niveau de notre association, nous axons l’essentiel de nos efforts afin de médiatiser le plus possible la question sahraouie et de faire la lumière sur les souffrances, comme signalé auparavant, des Sahraouis où qu’ils soient. 
    El-Djazaïr.com :Peut-on s’attendre à ce que cette position change au profit du peuple sahraoui ? 
    Claude Mangin-Asfari : Je l’espère, car les rapports de force se construisent, prenons le cas de l’annulation récente, par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), avec effet immédiat, de l’accord controversé de mars 2012 entre le Maroc et l’UE, englobant le Sahara occidental occupé, sur la libéralisation du commerce des produits agricoles et halieutiques : C’était impensable avant cette date. 
    El-Djazaïr.com :Mme, qu’est ce ça vous fait d’être l’épouse d’un militant d’un prisonnier politique sahraoui ? 
    Claude Mangin-Asfari : Que voulez que vous que je vous dise. C’est ainsi que va le train de ma vie. Un rituel que je mène depuis treize ans déjà. Disons que je mène du tourisme carcéral en lui rendant visite, lui et ses compagnons, une visite, une fois chaque quatre mois dans la prison de Salé au Maroc, où il été enlevé, torturé et incarcéré le 7 novembre 2010, la veille du démantèlement par la force par l’armée coloniale marocaine du « campement de la liberté et de la dignité » de Gdeim Izeik. 
    El-Djazaïr.com : Chose qui n’est assurément pas facile….
    Claude Mangin-Asfari : Bien entendu. Mais cela m’encourage à aller de l’avant dans mon combat aux côtés du peuple sahraoui pour le recouvrement de son indépendance. Car, en fait, il ne s’agit pas pour moi de défendre mon époux, mais la cause de tout un peuple qui aspire à vivre souverain sur tout le territoire de la RASD, une république en exil dans le Sud algérien. 
    El-Djazaïr.com : Mme, vous n’êtes pas sans savoir que votre époux Ennaâma Asfari, n’est pas le seul militant à être incarcéré pour son combat nationaliste. Et c’est pour cela, que, en compagnie d’autres militants (es) français (es), vous êtes militante au sein de l’association française des amis de la RASD (AARASD)…
    Claude Mangin-Asfari : Tout à fait. Comme je l’ai souligné auparavant, la cause sahraouie, je l’ai épousée depuis 1989. Autrement dit, mon combat avec les Sahraouis remonte à des années bien avant que mon destin et celui d’Ennaâma ne se croisent. C’est une conviction, un engagement que je compte tenir même au-delà de l’indépendance du Sahara occidental pour l’édification d’un Etat souverain. C’est un choix que je ne regrette en aucun cas. C’est un combat pour la justice et la liberté.
    El-Djazaïr.com :Mme, vous êtes une habituée des refugiés sahraouis à Tindouf. Que diriez vous des allégations marocaines affirmant à chaque fois que les réfugies, sont séquestrés dans ces campements ?
    Claude Mangin-Asfari : Cela ne nous étonne guère de la part du Makhzen qui tente à chaque fois de ternir l’image de l’Algérie qui a pris position en faveur de la justesse de la cause sahraouie. A ce Maroc, je dirais que c’est totalement absurde car dans les faits, les campements sont tout le temps ouverts y compris pour des délégations étrangères et les journalistes. Les conditions de vie sont assurément difficiles mais les réfugiés y mènent une ne vie ordinaire sans pression aucune. Ceux qui connaissent les camps vous diront que les tentes qu’ils occupent ne sont jamais fermées. Alors dite-moi comment un prisonnier ne tente pas de s’y évader. A ce sujet précis, nul ne pourrait remettre l’apport de l’Algérie à la cause sahraouie ainsi qu’aux réfugiés établis dans des campements depuis le début de l’invasion marocaine des territoires du Sahara occidental. 
    El-Djazaïr.com :Un dernier mot…
    Claude Mangin-Asfari : Non plutôt un souhait. Espérons que les Sahraouis puissent enfin avoir leur sort entre les mains.
    M. A. M.