Année : 2016

  • Le Maroc dos au mur

    Ban Ki-moon en visite à Alger le 6 mars : Sahara occidental, terrorisme, situation dans la région et en Afrique au menu
    L’ONU s’était engagée en 1991 à organiser un référendum d’autodétermination mais, après près de vingt-cinq longues années, ce n’est toujours pas le cas. Et le Maroc, soutenu dans sa politique expansionniste par un membre permanent du Conseil de sécurité, la France en l’occurrence, refuse toujours la mise en œuvre du plan de paix qu’il a signé avec le Front Polisario. 
    C’est d’ailleurs l’une des questions et les perspectives de son règlement qui a été au centre des discussions entre le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, et l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, samedi dernier, avant que ce dernier ne soit reçu également par le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, hier dimanche. 
    Les discussions ont également porté sur la préparation de la visite, prévue les 6 et 7 mars prochain, en Algérie du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. «La situation dans la région, en Afrique et au Moyen-Orient sera passée en revue à l’occasion de cette visite. 
    Le secrétaire général de l’ONU échangera également avec ses interlocuteurs algériens sur le terrorisme et la menace qu’il fait peser sur la paix et la sécurité internationales», a-t-on indiqué dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères. La coopération entre l’Algérie et le système des Nations unies et les moyens de sa promotion «sera également à l’ordre du jour des discussions de M. Ban Ki-moon à Alger», selon la même source. 
    Il s’agit de la première visite dans la région de M. Ban consacrée au conflit du Sahara occidental. Du côté sahraoui, beaucoup est attendu de cette visite. Le chef de la délégation sahraouie aux négociations a, en effet, affirmé à Chahid El Hafed que le peuple sahraoui attendait beaucoup de la visite du SG de l’ONU, Ban Ki-moon, prévue début mars prochain dans la région pour mettre un terme à l’entêtement marocain. 
    «Il est important que l’ONU assume ses responsabilités pour trouver une solution et mettre un terme à l’occupation marocaine au Sahara occidental, de même qu’il est important qu’elle puisse compter sur les efforts de la communauté internationale pour mettre fin à l’entêtement du Maroc», a déclaré Khatri Addouh à l’APS. 
    «Il est temps que l’ONU assume ses responsabilités et que la communauté internationale fasse pression sur ceux qui entravent les efforts de la communauté internationale et font obstacle à la visite de l’envoyé spécial de l’ONU dans les territoires occupés et à la Minurso, en l’empêchant d’accomplir ses missions et d’élargir ses prérogatives à la surveillance des droits de l’homme au Sahara Occidental», a-t-il ajouté.
    LE MAROC DOS AU MUR
    Ban Ki-moon, qui s’apprête à effectuer sa visite dans la région, avait exhorté, en novembre dernier, les deux parties du conflit, le Maroc et le Front Polisario, à engager rapidement des négociations en vue de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable, accordant au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination. Une position du SG de l’ONU à laquelle le royaume s’est encore opposé, tout comme sa visite dans la région d’ailleurs. 
    Le régime marocain craint cette visite. Le Maroc ne veut pas que ses moyens d’obstruction et sa politique dans les territoires occupés soient révélés au grand jour, notamment ses violations systématiques des droits de l’homme et le pillage des richesses. 
    L’opposition du Maroc à cette visite s’inscrit dans le sillage des entraves qu’il met aux efforts internationaux visant à organiser un référendum pour le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. 
    «L’ONU doit satisfaire les revendications soulevées par le peuple sahraoui et le continent africain, lors de ses récentes conférences, et arrêter une date pour un référendum d’autodétermination au Sahara occidental, d’autant que les délibérations du Conseil de sécurité approchent, et ce sur la base du rapport que présentera le SG de l’ONU en avril prochain», a insisté Khatri Addouh pour qui la date prévue pour cette visite doit être respectée par l’ONU et par Ban Ki-moon qui a bénéficié, la semaine dernière, d’un soutien franc et affiché du Conseil de sécurité. «Le SG de l’ONU est tenu de dire toute la vérité sur les auteurs des entraves aux efforts internationaux dans cette région», a encore estimé Addouh. 
  • Malgré le forcing marocain, Ban ki-moon vient dans la région

    MALGRÉ UN FORCING MAROCAIN
    Ban Ki-moon maintient sa visite à Alger
    Ban Ki-moon se rendra finalement en Algérie selon le calendrier prévu initialement en dépit du forcing des autorités marocaines pour un report de cette visite au mois de juillet prochain. Cette visite prévue du 7 au 9 mars prochain intervient sur fond de tension entre Alger et Rabat mais mènera quand même le secrétaire général de l’ONU à Tindouf dans les camps de réfugiés sahraouis où est ardemment espérée une avancée notable dans le règlement du dernier conflit de décolonisation au monde.
    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – De ce fait, le déplacement de Ban Ki-moon est perçu comme un véritable évènement sur au moins deux points. D’abord parce qu’il a décidé de faire de lui-même le point sur le dossier sahraoui, de s’enquérir des violations des droits de l’Homme à El-Ayoun (territoire occupé du Sahara occidental) et de présenter son rapport au Conseil de sécurité en avril prochain. Ensuite parce qu’il a fait face et déjoué toutes les manœuvres marocaines tendant à lui faire d’abord annuler puis reporter son déplacement dans la région et plus particulièrement encore à El-Ayoun. Mohammed VI n’a pas hésité à lui demander de manière officielle (par lettre) de reporter sa visite provoquant ainsi la colère du secrétaire général de l’ONU qui a menacé de se rendre uniquement dans les camps de réfugiés sahraouis, à Tindouf, si le roi persistait dans sa demande. 
    L’affaire a pris des proportions telles qu’elle a poussé tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU à afficher leur soutien à Ban Ki-moon afin d’aboutir à une solution politique à un conflit qui n’a que trop duré. La position du Conseil de sécurité s’est fait entendre publiquement de façon à contre-carrer l’offensive marocaine et dévoiler son objectif, à savoir gagner du temps jusqu’à parvenir à la fin du mandat de Ban Ki-moon qui arrive à échéance à la fin 2016. Fait nouveau, l’appui à cette tournée a été exprimé y compris par la France dont les positions se rapprochent habituellement des thèses marocaines sur le sujet, et en dépit de la récente visite de Mohammed VI à Paris où il s’est entretenu avec François Hollande. Tous ces éléments laissent donc supposer l’existence d’une volonté d’entamer un tournant nouveau dans le traitement du dossier de décolonisation du Sahara occidental volontairement maintenu dans l’impasse depuis 1991, date de la signature d’un cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination sous les auspices de l’ONU et de l’OUA. Près de trente années après, aucune avancée n’a été enregistrée. Le dossier sahraoui demeure au stade premier, otage de manœuvres marocaines décriées par une bonne partie de la communauté internationale. C’est le signe d’échec aussi et surtout des différents secrétaires généraux des Nations-Unies qui se sont succédé. Boutros Ghali et même Kofi Annan ont très peu œuvré pour l’aboutissement du processus de décolonisation, mais voilà que Ban Ki-moon semble réaliser «l’urgence d’une solution» car, déclarait-il récemment encore, «la persistance de ce conflit pourrait constituer une bombe à retardement». Parviendra-t-il à une solution là où d’autres ont échoué ? Sa volonté et le soutien des quinze membres permanents du Conseil de sécurité constituent à cet effet des atouts majeurs à même de déboucher sur une issue historique.
    A. C.
  • The Western Sahara Scandal: The Forgotten Emergency

    The Western Sahara scandal. The last colonial war in Africa is still unresolved, in spite of over 40 years of.. 
    The Western Sahara scandal. The last colonial war in Africa is still unresolved, in spite of over 40 years of efforts on the part of the United Nations. A people has been destroyed, its rights to its native soil confiscated, half of its people living in refugee camps – three generations now that have never known a normal, free life – while the rest barely ekes out a living in the barren eastern part of the country, just beyond a Berlin-like wall built by the occupant, Morocco.
    And all the riches of the country from ocean fisheries and phosphate mining go to Morocco, leaving not a cent for the native people of the Western Sahara, the Sahrawis.
    Morocco has brought into the country some 350,000 Moroccan immigrants; they help exploit the phosphate mines and have even set up modern agricultural infrastructures producing tomatoes, while the exploration rights to oil recently discovered in the ocean have been sold to Americans. The Moroccan tomatoes bought by Europeans are often in fact grown in the Western Sahara.
    Who knew?
    Actually, nobody knows. Or cares. This is an international scandal, one of the worst offenses against human rights and human dignity. And a conspicuous United Nations failure.
    How did it all start?
    With a war in the Western Sahara when the former colonial power, Spain, withdrew, handing over the administration jointly to Morocco and Mauritania. War started when the Polisario, seeking independence for the country,established in 1976 a Sahrawi Arab Democratic Republic (SADR) with a government-in-exile in Tindouf, Algeria. The Polisario bravely fought on, until Mauritania was pushed back and a cease-fire was brokered by the United Nations in 1991 and a referendum planned to enable the Sahrawi to chose between independence or integration with Morocco.
    So far, the vote hasn’t taken place and Morocco remains put, occupying the whole western half – some 80 percent of the country – where the only sources of income are located, fisheries, phosphates and recently, oil. Thus, the Sahrawis are left totally destitute and over 100,000 fled in refugee camps in Algeria, near Tindouf. According to the UNHCR, the UN Refugee Organization, there are presently some165,000 refugees in five camps that offer little opportunities for the young. They even lack playgrounds:
    Refugees thus barely survive with a minimum of aid from the World Food Programme, mostly grains, no vegetables or fruits with, as a result, a large number of children suffering from stunted growth.
    And the international aid diminishes each year, as the world’s attention is deflected to other more “sexy” emergencies, like the continuing one in Syria or the earthquake in Nepal that has recently filled headlines. Aid to Sahrawi refugees now stands at some US$30 million.
    Thirty million. That’s as much as Morocco is getting for the rights to the Western Sahara’s fisheries it has managed to sell to the European Union.
    And that’s half the yearly cost of MINURSO, the UN force set up in 1991 to watch over the cease-fire – some 250 soldiers camped near the wall that divides the country. MINURSO’s mandate has just beenrenewed by the UN Security Council on 28 April 2015 for another year – yet without any modification to its mandate which is simply “reporting” if it sees any cease-fire violation with no ability to intervene. And worse, no requirement to report and intervene in the case of human rights violations – something that in principle should be possible because Morocco has signed all the human rights international agreement and is supposed to respect them. But the question does not even arise since MINURSO’s mandate doesn’t cover this kind of situation.
    A blatant injustice.
    How to resolve it? In fact, the solution had been found forty years ago, in 1975, when the International Court of Justice called for a referendum to decide the destiny of the country. But the voting, in 40 years, has never been organized: it seems that the UN has never been able to get the belligerents to agree to a definition of who should have the right to vote – no doubt due to the large Moroccan immigration that muddied the waters, giving the locals the sense of losing control over their own land.
    Forty years. That’s how long it has taken the United Nations (and the international community) to get exactly nowhere.
    Why?
    UN incompetence? No, UN staff, when interviewed in the media (for example by ARTE TV in a film released in April 2015) express their dismay and desire to see the situation resolved. In fact, the United Nations classifies the Western Sahara as a “non self-governing territory.”
    The blame must be laid where it belongs.
    One, general indifference. The media doesn’t talk about the Western Sahara, it’s a boring subject when Libya and Syria are falling into chaos, flows of immigrants are dying in the Mediterranean, refugees are over-running Europe and Nepal is shaken by an earthquake milling thousands of victims and destroying UNESCO heritage sites. And yet, human rights organizations are far from silent, dozens have accused Morocco of human rights violations, from Amnesty International to Human Rights Watch. It is true that the Polisario has also been accused of mistreating Moroccan prisoners by France Libertés, but attempts by Morocco to get the Polisario classified as a terrorist organization by the United Nations have never worked. Still, indifference in the international community prevails.
    Two, private interests. For example, it suits the European Union to pay those (rather modest) fishing rights to Morocco and European fishing fleets are going at it with a vengeance: the ocean in front of the Western Sahara is now seriously over-fished. And America has to think of exploiting the newly discovered oil fields. And the phosphate mines are among the most important in the world. Also, Morocco has a strong international presence and is a traditional partner protected by France.
    In short, two of the countries that hold veto power at the UN Security Council, the United States and France have absolutely no interest to see any change to the situation in the Western Sahara. Nor does the European Union.
    A conspiracy of silence.
    For how long?
    The ARTE TV documentary suggested that the young generation of Saharawis is losing patience. These are young men and women born in the refugee camps, those who have never known anything else since their fathers and grandfathers were the first refugees. They are often highly educated, some 10 percent of the young are reportedly managing to get university degrees in Europe. This is a little like the Palestinians, also born in refugee camps and often highly educated.
    In fact, the Sahrawis distinguish themselves in Africa for being a well educated population (95% is alphabetized vs. 50% of Moroccans). They also practice a soft, liberal form of Islam, with women playing a strong role. It seems this is a Sahrawi tradition, perhaps reinforced by the experience in refugee camps where women call the shots; they are the ones who organize the distribution of aid, making sure it is fair and that no family goes hungry. Finally, the Polisario army is still active and training daily: the Sahrawis haven’t given up on their military tool yet but they – for the time being – prefer diplomatic tools and hope that some day soon, the international community will wake up and help them solve the problem. The Polisario has won formal recognition for the SADR from 86 states including South Africa, it maintains diplomatic relations with 40 states, and is a member of the African Union.
    For the time being, the only European citizens who seem to worry about the Sahrawis and publicly side by them are the Spaniards:
    How long can we make them wait before the situation blows up?
    The UN Secretary General is well aware that the clock is ticking. On 4 November 2015, he called on all concerned, within the region and the wider international community, to take advantage of the “intensified efforts” of his Personal Envoy to facilitate the launching of true negotiations in the coming months. Morocco’s King swiftly reacted, stating in the course of a surprise visit to Western Sahara’s Laayoune (his third visit since he succeeded to the throne in 1999) that he would not compromise on Morocco’s claim to sovereignty over the Western Sahara and vowing that he would offer no more than autonomy.
    In short, they are back to square one.
  • Sahara Occidental : Une visite qui fait peur

    La prochaine visite du Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-Moon, dans la région, sera d’une extrême importance pour le règlement du conflit du Sahara Occidental qui empoisonne les relations entre le pays du Maghreb et notamment entre Alger et Rabat.
    Christopher Ross s’attelle déjà à préparer cette visite prévue du 7 au 3 mars prochain. Il aura ainsi à prendre le pouls à Alger, Rabat mais aussi auprès des responsables de la République sahraouie. Il faut dire que du côté marocain, on ne voit pas cette visite du bon œil, surtout que ces derniers temps le SG de l’ONU n’a pas manqué d’émettre des réserves sérieuses sur la politique menée par le Maroc dans les territoires occupés.
    La tension est montée même d’un cran, lorsque l’ONU a donné instructions fermes à tous ses diplomates de ne pas participer au fameux forum de Cran Montana prévu dans la ville de Dakhla. Des instructions qui signifient clairement que l’ONU ne reconnaît aucune autorité du Maroc sur les territoires sahraouis. Ce même Maroc qui a aussi auparavant mis en doute ce qu’il a qualifié de neutralité de l’envoyé spécial de l’ONU, Christopher Ross, avant que n’intervienne le SG onusien pour remettre les choses au clair et signifier clairement aux Marocains que M. Ross n’a pas à épouser les thèses marocaines pour être accepté par Rabat.
    Une tension qui renseigne sur la fragilité de la position marocaine qui ne peut plus continuer dans sa politique de fuite en avant et qui doit se soumettre aux résolutions internationales et se plier à la volonté de la communauté internationale d’organiser un referendum d’autodétermination dans lequel le peuple sahraoui pourra s’exprimer sur son avenir.
    La visite, une première, de Ban ki-Moon, lèvera à n’en pas douter le voile sur les manquements et les faux fuyants des Marocains et permettra d’engager enfin une solution juste pour le peuple sahraoui. Ban Ki-Monn, après cette visite, aura à se prononcer sur ce conflit et à tracer clairement les lignes qui devront désormais mener vers sa résolution. Et c’est ce que semble craindre grandement la partie marocaine.
    Par Abdelmadjid Blidi
  • Sahara occidental: Ban Ki-moon investit le terrain

    Partant du perchoir de l’ONU à la fin de l’année en cours, le secrétaire général de l’ONU joue sa dernière carte dans l’un des plus vieux conflits du monde.
    La question du Sahara occidental a été au centre de la visite de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU à Alger, Christopher Ross. L’objet de la visite n’est pas anodin, puisque Ross est chargé de préparer la visite de Ban Ki-moon dans la région, dans le cadre du règlement du conflit sahraoui. La mission de Ross est très spéciale en raison du caractère inédit du déplacement du secrétaire général de l’ONU.
    En effet, malgré ses multiples déplacements à travers la planète, Ban Ki-moon, qui suit le dossier de décolonisation du Sahara occidental au même titre que ses prédécesseurs, ne s’est jamais personnellement impliqué. Ce développement augure-t-il d’une issue finale au conflit qui oppose le Maroc à la République sahraouie? Il est certainement difficile de répondre à cette question, sachant les soutiens dont bénéficie le Maroc de la part de la France et des Etats-Unis. Mais l’on sait d’ores et déjà que Ban Ki-moon sera en Algérie le 6 mars prochain, sans rien de spécial en poche que les résolutions de l’ONU qui prévoient un référendum d’autodétermination en application des règlements internationaux. Partant du perchoir de l’ONU à la fin de l’année en cours, le secrétaire général de l’ONU joue sa dernière carte dans ce qu’il est convenu de qualifier d’un des plus vieux conflits du monde, mais aussi l’ultime dossier de décolonisation. Ban voudrait sans doute sortir par la grande porte en réglant la question d’une manière ou d’une autre, mais les chances d’y parvenir en une seule tournée dans la région sont très faibles, pour ne pas dire quasi nulles. En effet, le Maroc s’entête à proposer son plan de large autonomie et refuse toute idée de négociation avec la Rasd, tout en développant un discours de défiance à l’endroit de l’envoyé spécial de l’ONU. Il lui a d’ailleurs refusé l’accès aux territoires sahraouis occupés et fait agir ses puissants alliés pour empêcher toute enquête onusienne sur les violations des droits de l’homme dans le Sahara occidental.
    Mais pour illusoire que puisse paraître la prochaine visite de Ban Ki-moon dans la région, les Sahraouis veulent tout de même y croire. «Il est important que l’ONU assume ses responsabilités pour trouver une solution et mettre un terme à l’occupation marocaine au Sahara occidental, de même qu’il est important qu’elle puisse compter sur les efforts de la communauté internationale pour mettre fin à l’entêtement du Maroc», a déclaré Khatri Addouh, chef de la Délégation sahraouie aux négociations.
    Le gouvernement du Sahara occidental entend profiter de la présence du secrétaire général de l’ONU au Maghreb pour mobiliser la communauté internationale et placer le problème de décolonisation au coeur du débat public, le temps de la présence de Ban Ki-mon dans les alentours du Sahara occidental. L’opération relève certainement de la simple communication politique, mais les enjeux sont tels que le peuple sahraoui n’a d’autres moyens de lutte que celui d’attirer l’attention du reste du monde sur la situation de déni de liberté qu’il vit depuis près de 40 années. Et surtout depuis la signature de l’accord de paix en 1991, garanti par la communauté internationale et violé depuis par le Maroc dans une sorte d’indifférence générale. Cette visite, espèrent les responsables sahraouis, peut rouvrir les yeux des dirigeants du monde sur la politique marocaine dans les territoires occupés. C’est, estime Khatri Addouh, ce que craint le Palais royal. Pour le chef de la Délégation sahraouie aux négociations, «la date prévue pour cette visite doit être respectée par l’ONU et par Ban Ki-moon qui a bénéficié la semaine dernière d’un soutien franc et affiché du Conseil de sécurité». Il y a donc un réel espoir sahraoui de voir leur combat pacifique aboutir enfin après tant d’années d’attente. «Il est temps que l’ONU assume ses responsabilités et que la communauté internationale fasse pression sur ceux qui font obstacle à la visite de l’envoyé spécial de l’ONU dans les territoires occupés et à la Minurso, en l’empêchant d’accomplir ses missions et d’élargir ses prérogatives à la surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental», souligne Addouh, convaincu que son peuple touche presque au but.
    L’enthousiasme des populations sahraouies est néanmoins contredit par la froideur des puissances amies du Maroc qui disent soutenir les résolutions de l’ONU, encouragent Ban Ki-moon à se rendre dans la région, mais affichent une trop grande indulgence à l’endroit d’un régime marocain liberticide.
  • Les véritables raisons de l’annulation par le Makhzen de la tenue du Sommet arabe au Maroc

    Le Maroc a décidé à la dernière minute d’annuler l’organisation du sommet arabe à Marrakech. Les autorités marocaines ont mis en avant l’impossibilité, dans le contexte actuel, de réunir les chefs d’Etat et les monarques arabes, craignant ainsi un échec de cette rencontre. Or, des sources informées, contactées par Algeriepatriotique,ont expliqué que c’est surtout le Maroc qui risque de sortir perdant de ce rendez-vous raté avant même sa tenue. 
    Une des raisons principales qui ont poussé le Makhzen à se raviser de réunir chez lui les dirigeants arabes est la diminution drastique des aides fournies par les riches monarchies du Golfe au Maroc. Une baisse due à la chute brutale des cours des hydrocarbures sur les marchés mondiaux, qui s’est répercutée négativement sur les économies du Conseil de coopération du Golfe (CCG). 
    Par ailleurs, la guerre au Yémen a entraîné Riyad dans une spirale de dépenses faramineuses, de même que le coût de la guerre provoquée contre le régime de Damas s’est avéré plus élevé que prévu, le conflit s’éternisant et les pays qui ont financé les groupes rebelles ayant échoué dans leur plan, depuis l’intervention militaire directe de la Russie aux côtés de Bachar Al-Assad. Une intervention qui a faussé tous les calculs des parrains de l’opposition syrienne pro-occidentale. 
    Cet amoindrissement des ressources en provenance des pays du Golfe est mal perçu par le Maroc qui se voit, ainsi, faire les frais d’une situation à laquelle il a pourtant contribué, c’est-à-dire son soutien intéressé aux guerres au Yémen et en Syrie. 
    Dans le même sillage, et pour sauver la face, le Makhzen craignait, en réunissant les dirigeants arabes à Marrakech, que le Sommet débouche sur des décisions qui «fâcheraient» la Russie et l’Iran et qui créeraient au Maroc deux nouveaux ennemis, alors même que les relations avec ses alliés traditionnels – les monarchies du Golfe et les Etats-Unis – vacillent. 
    Le ministre marocain des Affaires étrangères l’a appris à ses dépens au sortir de son entrevue avec le secrétaire d’Etat, John Kerry, et l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU, Susan Rice. Des indiscrétions en provenance de Washington et de New York, font état, en effet, d’un fiasco total des tentatives de Rabat de pousser les Américains à dissuader le secrétaire général des Nations unies de se rendre dans la ville sahraouie occupée de Laâyoune. Le département d’Etat américain aurait même proposé aux autorités marocaines de recevoir Ban Ki-moon en marge du Sommet arabe qui allait se tenir au Maroc. D’où la fuite en avant du roi Mohammed VI et sa cour.
    Karim Bouali

  • Le Maroc veut torpiller la visite de Ban Ki-Moon : Mohammed VI attendu à Paris

    Alors que le Conseil de sécurité de L’ONU vient de réaffirmer tout son appui à la prochaine visite du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental et notamment à EL Ayoun , la panique s’est emparée de nouveau du Palais royal et du monarque marocain.
    Il faut rappeler que Ban Ki-Moon devait initialement se rendre dans la région fin 2015 et un communiqué officiel a même été publié à ce propos. Mais aussitôt le Maroc et son intenable ambassadeur aux Nations unies qui se comporte beaucoup plus en makhzni qu’en diplomate a fait pression sur les «amis» du Maroc au Conseil de sécurité et sur le secrétaire général de l’ONU pour l’amener à reporter sa visite dans la région. Cette visite doit avoir lieu en déplacement est prévue pour le mois de mars prochain, avant l’expiration du mandat de la Minurso et avant une réunion décisive du Conseil de sécurité. Dans le même temps âpres une visite illégale à El Ayoun occupée dans des conditions de sécurité digne d’un Etat de siège Mohammed VI qui se réveille épisodiquement pour rappeler la colonisation du Sahara occidental , envoie son ministre marocain des Affaires étrangères à Londres, dans le cadre de la conférence des donateurs sur la Syrie, où il a remis à Ban Ki-moon une lettre du roi du Maroc, laquelle il appelle le secrétaire général de l’ONU à reporter son déplacement au «Maroc», en faisant sciemment l’impasse sur le projet de Ban Ki-moon de visiter également les territoires sahraouis occupés.
    Ainsi le Maroc qui a fermé le territoire qu’il colonise à la presse internationale et aux observateurs étrangers qu’il malmène et expulse sans ménagement veut absolument éviter que la visite du SG de l’ONU, puisse intervenir avant la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU prévue en avril prochain pour la reconduction de la Minurso et, éventuellement, que le secrétaire général de l’ONU puisse se rendre à EL Ayoun, occupée. On peut aisément comprendre pourquoi le Maroc ne veut pas de cette visite qui pourrait se révéler explosive pour les tenants de la thèse de l’autonomie et le secrétaire général de l’ONU pourrait être tenté d’imputer clairement la responsabilité au Maroc dans l’impasse actuelle et le fait que ce pays sape systématiquement les efforts de l’envoyé personnel Christopher Ross. D’autant que Ban Ki- Moon n’est pas un SG de L’ONU que l’on peut impressionner , menacer ou corrompre.
    Il faut rappeler la fermeté du secrétaire général de l’ONU qui a sèchement répliqué au ministre marocain des Affaires étrangères, Salah-Eddine Mezouar, qu’il était décidé à maintenir son déplacement dans la région en mars prochain comme convenu. Un sentiment de panique s’est, depuis, emparé du Makhzen qui a décidé de dépêcher en catastrophe des émissaires pour bloquer le projet de Ban Ki-moon qui a décidé de se rendre uniquement à Tindouf si le Maroc refusait son déplacement à EL Ayoun . C ‘est dans ce cadre que la ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, Mbarka Bouaida, a été dépêchée «en toute urgence» à Washington et que le roi Mohammed VI se déplacera, mercredi prochain, à Paris, où il compte des « sujets » au sein du gouvernement Valls, pour tenter de faire obstruction à la visite du secrétaire général de l’ONU. 
    Pour «noyer» cette visite et la dévier de son véritable objectif lié au conflit du Sahara occidental, Rabat suggère qu’elle ait lieu en marge du prochain sommet arabe prévu au Maroc. Ce qui explique l’étonnante déclaration favorable aux thèses marocaines arrachées au chef de la diplomatie saoudienne . Une déclaration recadrée judicieusement par le MAE sahraoui , Mohammed Ould Salek. En effet une autre grande source de préoccupation pour le Maroc est le départ de Laurent Fabius du Quai d’Orsay , qui instruisait ouvertement ses diplomates pour défendre la thèse morte et enterrée de la marocanité du Sahara. Depuis des mois, le Maroc, ses lobbies et relais à Paris se sont démenés comme de beaux diables pour faire nommer à la tète de la diplomatie française une native du pays , Elisabeth Guigou qui a été jusqu’à organiser une réception royale dans les salons d’apparat du Quai d’Orsay , sous couvert d’une manifestation d’une association pour la méditerranée que préside son époux, Jean- louis Guigou.
    La déception du Maroc est d’autant plus grande qu’il avait deux fers au feu et espérait voir Ségolène Royal , a qui, il venait de dérouler le tapis rouge à Ouarzazate, , emportait la partie. Mais le funambule Hollande en a décidé autrement. Pour ne pas trop mécontenter Mohammed VI. Il a fait entrer au gouvernement éjectant son ménagement Fleur Pellerin qui n’a pas démérité Audrey Azoulay , sa conseillère culturelle, mais aussi et surtout la fille de André Azoulay , conseiller du monarque qui fait la pluie et le beau temps dans les medias français et ceux qui se prévalent de culture .
    Mokhtar Bendib
  • Face aux pressions de Paris et Washington : Ban Ki-moon fera une visite en deux temps dans la région

    L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, Christopher Ross a eu des entretiens, avec les membres de la délégation sahraouie aux négociations portant sur l’agenda de la visite du SG de l’ONU, Ban Ki-Moon dans la région.
    «La rencontre a essentiellement porté sur la visite attendue du SG de l’ONU, Ban Ki- Moon dans la région», a rapporté l’agence sahraouie SPS citant le chef de la délégation sahraouie aux négociations.
    Khatri Addouh a qualifié cette visite d’»importante» en ce sens, a-t-il précisé, qu’elle offre «l’opportunité de discuter avec le SG de l’ONU de la question sahraouie».»
    La visite de Ban Ki-Moon devra se tenir à la date prévue soit début mars prochain», a encore fait savoir le responsable sahraoui. Selon des sources diplomatiques aux Nations unies, les pressions intenses de la France et dans une moindre mesure de Washington, sur le secrétaire général de l’ONU, dont la probité est légendaire, ne l’ont pas fait changer d’avis mais amené à faire une concession pour ne pas se dédire de ses engagements. Ban Ki-Moon a en quelque sorte accepté de se rendre dans la région début mars prochain et s’entretiendra avec le président sahraoui Mohamed Abdelaziz et y retournera en Juillet pour une visite à Rabat et à El Aiun occupée. 
    Le secrétaire général de l’ONU a refusé une solution bancale de compromis proposée par Rabat et qui consistait à le recevoir en marge du sommet Arabe. Un sommet que le monarque marocain vient d’annuler au mépris de ses engagements vis-à-vis de ses pairs sous des prétextes futiles. 
    D’un autre côté à Rabat, l’échéance d’avril est un véritable cauchemar pour le Maroc qui va d’ échec en échec au Sahara occidental et qui ne compte plus que sur la France de Hollande pour lui faire gagner du temps et pour qu’enfin le Conseil de sécurité applique ses résolutions que le Maroc, comme son allié israélien bafoue allègrement. 
    Il faut souligner que la visite du secrétaire général de l’ONU dans les camps de réfugiés sahraouis, la première depuis plus de vingt ans est un tournant dans la mesure où le Conseil de sécurité doit s’engager à appliquer l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.
    M. Bendib
  • Maroc : snober la Ligue Arabe pour séduire la Russie

    Le Maroc vient de refuser l’accueil du sommet de la Ligue Arabe. Les raisons ne sont pas toujours celles déclarées dans les communiqués officiels. Au Maroc, il faut chercher les raisons ailleurs. D’habitude, elles se trouvent dans son obsession de contrôler le Sahara Occidental et ses nombreuses richesses.
    Rabat n’a rien à cirer de la situation au Monde Arabe ni des souffrances des palestiniens. Ce qui motive les faits et gestes du Maroc est la prochaine réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui sera précédée par la visite du chef de l’ONU, Ban Ki-moon, dans la région.
    Dans une conjoncture décisive dans la recherche d’une solution définitive au conflit du Sahara Occidental, le Maroc cherche à charmer la Russie. C’est dans ce contexte qu’intervient la visite qui s’est achevée hier d’une semaine d’une délégation de journalistes russes représentants les principaux médias de Russie .
    Rabat veut éviter tout ce qui peut fâcher la Russie, y compris un sommet arabe dont les débats principaux tourneront autour de la Syrie, l’allié de Moscou.
  • Maroc : snober la Ligue Arabe pour séduire la Russie

    Le Maroc vient de refuser l’accueil du sommet de la Ligue Arabe. Les raisons ne sont pas toujours celles déclarées dans les communiqués officiels. Au Maroc, il faut chercher les raisons ailleurs. D’habitude, elles se trouvent dans son obsession de contrôler le Sahara Occidental et ses nombreuses richesses.
    Rabat n’a rien à cirer de la situation au Monde Arabe ni des souffrances des palestiniens. Ce qui motive les faits et gestes du Maroc est la prochaine réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui sera précédée par la visite du chef de l’ONU, Ban Ki-moon, dans la région.
    Dans une conjoncture décisive dans la recherche d’une solution définitive au conflit du Sahara Occidental, le Maroc cherche à charmer la Russie. C’est dans ce contexte qu’intervient la visite qui s’est achevée hier d’une semaine d’une délégation de journalistes russes représentants les principaux médias de Russie .
    Rabat veut éviter tout ce qui peut fâcher la Russie, y compris un sommet arabe dont les débats principaux tourneront autour de la Syrie, l’allié de Moscou.