Année : 2016

  • Exposition artistique sur la lutte de la femme au Sahara Occidental à l’Université de Rennes 2

    Le professeur Moisés Ponce de León organise du 8 au 19 mars dans le hall de la Bibliothèque Universitaire de l’Université Rennes 2 une exposition artistique faites d’aquarelles sur la femme au Sahara Occidental sous le titre de « Etonnantes femmes sahraouies: De la tradition à l’émancipation ».
    L’exposition comprend des biographies de femmes sahraouies et leur active participation dans la lutte de libération du peuple du Sahara Occidental contre l’occupation marocaine, ainsi que des panneaux expliquant le conflit à l’aide de résolutions des Nations Unies et de la Cour International de Justice.
    Vous êtes tous conviés. Le professeur Moisés Ponde de León annonce que les panneaux qui seront exposées, y compris les portraits des femmes sahraouies seront à votre disposition si vous souhaitez les utiliser pour organiser une autre exposition.

  • La RASD pour toujours

    Quarante ans. C’est l’âge de la RASD, la République arabe sahraouie démocratique. C’est aussi celui du plus ancien et unique problème de décolonisation que la «Communauté internationale» n’a pas encore pu ou voulu résoudre. Il s’agit, et on le devine bien, de l’occupation du Sahara occidental par une puissance étrangère, le Maroc voisin. 
    Quarante après, le fait accompli colonial perdure. Certes, le droit international ne reconnait pas la souveraineté du Maroc sur les territoires sahraouis. Mais l’état de fait annexionniste est là. Et il est bien là malgré les impuissantes tentatives onusiennes d’y organiser un référendum d’autodétermination. Un insoutenable statu quo encouragé d’une manière ou d’une autre par certaines puissances détentrices du droit de véto au Conseil de sécurité de l’ONU, la France au premier chef. 
    Dans la réalité, au plan de paix onusien fondé sur le libre choix d’avenir des Sahraouis, le Maroc oppose un intransigeant plan d’autonomie sous entière souveraineté chérifienne. Un plan appuyé de manière claire par la France qui contribue ainsi à l’enlisement du conflit consécutif à l’évacuation en 1976 de la Saguia El Hamra et de Rio de Oro par l’Espagne coloniale. 
    Il est clair que le Maroc, appuyé solidement par la France, et à un degré moindre par les Etats-Unis, est encouragé dans sa politique de fait accompli annexionniste et de fuite en avant diplomatique. 
    Quarante ans après, le conflit est donc dans une impasse historique. Un cul-de-sac stratégique qui ouvre sur le meilleur comme sur le pire. Le meilleur serait évidemment de permettre au peuple sahraoui le choix sans entraves de son destin. Le pire serait le retour aux armes qui serait le recours du désespoir historique des Sahraouis qui auront longtemps éprouvé les voies de la patience et de la sagesse. 
    Les Sahraouis y sont préparés comme vient de le rappeler leur leader historique Mohamed Abdelaziz, président de la RASD et SG du Front Polisario, le fer de lance de son combat anticolonial : «Les combattants de l’armée de libération populaire sahraouie (…) sont prêt à faire face, à toutes les éventualités et les défis». Ce retour au pire militaire, Mohamed Abdelaziz l’appelle métaphoriquement «la liste du sacrifice, de la gloire et du martyre (qui) demeure ouverte aussi longtemps que nous ne n’aurons pas atteint notre objectif, à savoir la liberté et l’indépendance». En clair, si le Maroc persistait toujours dans sa politique de fait accompli colonial, «nous reprendrons la lutte armée légale». 
    Par conséquent, l’option militaire n’est jamais à exclure. Elle pourrait même être la clé du problème. L’ultime solution. Mais, fort heureusement, on n’y est pas encore et la voie diplomatique est encore possible. Et sous l’égide de l’ONU comme vient de le rappeler le président Abdelaziz Bouteflika. Selon le chef de l’Etat, l’Algérie, pays géopolitiquement concerné par le conflit mais qui n’y a jamais été partie prenante, «ne ménagera aucun effort» pour apporter son soutien à la proposition de Ban Ki-moon visant à relancer les négociations directes entre le Maroc et le Polisario pour parvenir à une solution «juste et durable» garantissant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination. 
    Ce quarantième anniversaire de la RASD fut ainsi propice au président de la République pour réitérer la position de principe de l’Algérie pour l’autodétermination des Sahraouis. Une position qui procède de son constant attachement doctrinal au respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Strictement dans la ligne des Nations unies et dans la lignée de l’Afrique qui a placé le parachèvement de la décolonisation en tête des priorités de son organisation continentale depuis sa création. 
    Le conflit du Sahara occidental porte d’autre part une autre vérité : Le Maghreb en construction ne saurait faire l’économie de réalités historiques fondant l’autodétermination légitime du peuple sahraoui. 
    Depuis le départ des Espagnols en 1976, les territoires sahraouis sont, selon l’ONU, sans administration. En 2002, un avis de droit de Hans Corell, vice-SG de l’ONU, conclut que le Maroc n’est pas une puissance administrante du Sahara occidental. Et même si la formule «autorité administrante» est quelque peu ambiguë, rien dans l’histoire des anciens territoires de Saguia El Hamra et de Rio De Oro, encore plus dans les liens d’allégeance intermittents entre des tribus sahraouies et le royaume alaouite, notamment sous les rois Saadiens, n’est de nature à empêcher un référendum d’autodétermination. Les 266 000 km2 du Sahara occidental, dont le Maroc contrôle seulement 80% à l’intérieur de murs de séparation, n’ont jamais été une terra nullius, pas plus qu’ils ne furent sous souveraineté reconnue du Palais royal. 
    A ce jour, ces territoires sont considérés comme non autonomes, l’ONU appelant déjà en 1965 l’Espagne, puissance occupante, à les décoloniser. En avril 2007, elle a engagé le Maroc et le Polisario (résolution 1754) à négocier«en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.» Il y a depuis le processus de Manhasset aux USA.
     L’Union africaine et la Ligue arabe, même si elles ont des positions différentes, considèrent finalement que la question relève fondamentalement de l’ONU. C’est tout cela que le président Bouteflika a sans doute voulu rappeler dans son récent message. Enfin, ne jamais oublier que les Sahraouis sont les descendants directs des Almoravides qui furent à l’origine de la première construction maghrébine.
    N. K.
  • L’Afrique est solidaire avec le peuple sahraoui jusqu’à son accession à la libération et à l’indépendance

    ADDIS ABEBA, Éthiopie, 1 mars 2016/APO (African Press Organization)/ — L’appel à la décolonisation, la libération et l’indépendance de la dernière colonie en Afrique a été lancé à maintes reprises au Sahara occidental et dans le monde entier quand le peuple sahraoui a célébré le 40e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique le 27 février 2016.Une délégation de la Commission de l’Union africaine et de certains États membres s’est jointe à d’autres dignitaires internationaux pour prononcer des messages forts de soutien et de solidarité au peuple du Sahara occidental. 
    Il s’agissait d’un message clair et sans équivoque : l’Afrique ne sera pas libre jusqu’à ce que la dernière de ses colonies, le Sahara occidental, ne soit libérée, libre et indépendante.Le Commissaire en charge des Affaires sociales à l’Union africaine, Dr Mustapha Sidiki Kaloko, représentait la Présidente de la Commission de l’Union africaine, Dr Nkosazana Dlamini Zuma, aux célébrations qui ont eu lieu dans le camp des réfugiés à Dakhla près de Tindouf. Il a prononcé le message de félicitations, de soutien et de solidarité de la Présidente, rassurant le peuple du Sahara occidental que « l’Afrique sera toujours aux côtés du peuple sahraoui jusqu’à la victoire ».
    Dr Kaloko a réitéré les décisions des 25e et 26e Conférences des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine exhortant les Nations Unies à « fixer une date pour la tenue du référendum sur l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et à protéger l’intégrité du Sahara occidental, en tant que territoire non autonome, de tout acte susceptible de l’ébranler » .
    Sur Twitter, la Présidente de la Commission de l’Union africaine, Dr Dlamini Zuma, a réaffirmé la solidarité de l’Afrique envers le peuple sahraoui jusqu’à la victoire : « Le référendum au Sahara occidental est une promesse qui vous a été faite par l’Afrique et par la communauté internationale. Nous mettrons tout en œuvre pour qu’elle se réalise » a-t-elle écrit.Les délégations se sont succédé à la tribune pour reprendre le même message d’encouragement et de solidarité. 
    La ministre des Affaires étrangères et vice-première ministre de la Namibie, S.E. Madame Netumbo Nandi-Ndaitwah, qui a elle-même vécu dans des camps de réfugiés de différents pays avant l’indépendance de son propre pays, a déclaré : « L’Afrique est solidaire du peuple du Sahara occidental jusqu’à son independence. Nous serons avec vous de sorte que vous trouviez votre place sur l’échiquier international comme nous l’avons fait aux portes de l’Union africaine ».
    Le Sahara occidental a été accueilli comme membre de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) en 1982. Il demeure à ce jour un membre actif de l’Union africaine.
    Dans son message de 40e anniversaire adressé au peuple sahraoui et au reste du monde, le Président de la République sahraouie, S.E. M. Mohamed Abdelaziz, a rendu hommage à l’Afrique, qu’il a décrite comme le continent de révolutions et de mouvements de libération, pour avoir accueilli la RASD. 
    « Nous attachons une grande valeur à l’engagement de l’Union africaine à la défense de la cause sahraouie et nous apprécions son rejet et sa condamnation des pratiques coloniales du Maroc » a déclaré le Président dans un message télévisé.Le Président sahraoui a saisi cette occasion pour demander à l’Union africaine d’intensifier son engagement, en tant que partenaire des Nations Unies (ONU), d’amener à bon terme le plan ONU-OUA de 1991 sur le référendum portant sur l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Le peuple sahraoui attend sans aucun doute avec grande impatience que le Secrétaire général des Nations Unies, Monsieur Ban ki Moon, annonce la date du référendum promis il y a 25 ans lors de sa visite dans la région, les 4 et 5 mars prochains.
    Parmi les autres dignitaires internationaux et délégations officielles et non officielles des États membres de l’Union africaine, on relève les pays suivants : Algérie, Angola, Gabon, Kenya, Mozambique, Namibie, Afrique du Sud, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe. Les délégations hors-Afrique sont venues de Cuba, du Mexique et de plusieurs pays européens. 
    Les célébrations comprenaient une parade militaire, civile et culturelle, avec la participation active de Sahraouis venant des territoires libérés ainsi que des territoires occupés. Ils ont continuellement chanté en chœur : « Aucune alternative, aucune alternative à l’autodétermination ! ». 
    Afropages, 01/03/2916
  • L’intégration maghrébine, un chantier à l’état embryonnaire

    L’Algérie et le Maroc sont les principaux acteurs de la région

    L’intégration maghrébine, un chantier à l’état embryonnaire
    Aujourd’hui, il est devenu impossible à un Etat seul, quelle que soit son importance économique ou la diversité de ses richesses naturelles, de réaliser un développement économique réussi, sans l’adhésion positive et active à un groupement économique régional.
    Aujourd’hui, il est devenu impossible à un Etat seul, quelle que soit son importance économique ou la diversité de ses richesses naturelles, de réaliser un développement économique réussi, sans l’adhésion positive et active à un groupement économique régional. Les pays du Maghreb arabe qui adhèrent de manière inconditionnelle aux différents projets d’intégration régionale proposés par les parties extérieures, et notamment européennes, comme le groupe 5+5, le processus de Barcelone et le projet de l’Union méditerranéenne, tardent à mettre en œuvre l’UMA (Union du Maghreb Arabe), gelée depuis longtemps, «bien qu’elle soit d’un coût moindre et apporte plus de bénéfices et qui, de surcroît, est plus facile à réaliser si la question du Sahara occidental est résolue», soulignent certains experts financiers. 
    D’autre part, l’échec des pays de la région à reprendre la construction de l’UMA a poussé certains Etats maghrébins à opter pour des choix stratégiques individuels dans leurs relations avec les puissances internationales, surtout sur le plan économique. Ces choix se sont concrétisés par la conclusion de conventions de partenariat entre certains Etats maghrébins et l’Union européenne ainsi que des traités de libre-échange avec les Etats-Unis d’Amérique. Alors que les Etats maghrébins pouvaient réaliser de larges bénéfices s’ils avaient adopté face à ces puissances internationales une attitude unie. C’est-à-dire comme groupement économique et démographique fort dans le cadre d’une Union maghrébine homogène. Cette union est devenue, aujourd’hui, plus que jamais une nécessité incontournable pour atténuer les effets des chocs externes liés à la chute des cours de la plupart des matières premières.
    L’UMA devrait ainsi bâtir son économie sur des bases solides à savoir le renforcement de la coopération financière ainsi que des relations économiques et commerciales.
    Il faut savoir que les échanges commerciaux intermaghrébins demeurent dérisoires. Ils ne dépassent pas aujourd’hui 3% du commerce extérieur, restant ainsi en deçà des attentes des peuples et du potentiel existant. En revanche, les transitions commerciales entre les pays du Grand Maghreb et ceux de l’Union européenne représentent 70%.
    L’union n’est donc qu’à un stade symbolique, ce qui (le non-Maghreb) coûte cher au Maghreb, alors que la région possède de nombreuses ressources : du pétrole, du gaz, des phosphates en abondance, une production agricole variée et souvent de qualité, des paysages magnifiques qui attirent des millions de touristes étrangers chaque année et des millions de jeunes qui continuent d’arriver sur le marché du travail.
    Les dirigeants doivent ainsi parvenir à dépasser toutes les contingences et réfléchir à mettre en place les moyens nécessaires à la construction maghrébine sur le plan économique.
    Aujourd’hui, il est plus qu’évident que l’obstacle majeur à l’intégration maghrébine est le différend algéro-marocain sur la question du Sahara occidental. Ainsi, la nature des relations entre ces deux pays est le réel indicateur par lequel le degré d’avancement ou de retard de ladite intégration peut être mesuré. De même, elle constitue un déterminant majeur de l’avenir de tous les projets liés à cette intégration, eu égard à la place de l’Algérie et du Maroc et de leur position stratégique au sein de l’espace maghrébin. L’union ne peut donc voir le jour sans un rapprochement entre les deux pays qui, faut-il le reconnaître, sont les principaux acteurs de toutes les interactions, positives ou négatives, de la région maghrébine.
    L’Algérie n’a aménagé aucun effort pour trouver une solution juste à ce conflit et continue toujours à le faire. D’ailleurs, dans un message adressé au président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, à l’occasion du 40e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a réaffirmé, samedi dernier, la volonté de l’Algérie de trouver une solution juste à cette question : «L’Algérie ne ménagera aucun effort pour apporter son soutien et son appui à la proposition du secrétaire général de l’ONU visant à relancer les négociations directes entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario et à ses efforts en vue d’une solution juste et durable qui garantirait au peuple frère du Sahara occidental l’exercice de son droit inaliénable à l’autodétermination», a déclaré le président Bouteflika. «Une telle voie ne fera qu’ouvrir de nouveaux horizons plus prometteurs à la paix et au développement dans la région du Maghreb et en Afrique», a-t-il ajouté.
    Il faut dire que la prolongation de la question du Sahara occidental ne peut servir que l’intérêt des puissances étrangères, qui veulent maintenir leur mainmise sur l’espace maghrébin. Ce qui leur permet de renforcer leur influence, non seulement dans la région maghrébine, mais également dans l’ensemble du continent africain.
    B. A.
  • Au forum d’Echaab : l’ONU doit lever toute équivoque au Sahara occidental

    Le peuple sahraoui espère voir la visite, le mois prochain, du secrétaire général des Nations Unies Ban ki Moon dans les camps de réfugiés lever toute équivoque et mettre l’organisation onusienne devant ses responsabilités, notamment en matière de conformité avec ses propres décisions. C’est le vœu émis hier, par le militant sahraoui et enseignant universitaire Baba Mustapha El Seyed, lors d’une conférence- débat animée au forum d’El Chaâb. 
    A l’ occasion de la célébration du 40ème anniversaire de la RASD, avec l’ex sénateur et juriste Boudjamaâ Souileh et le spécialiste en relations internationales Makhlouf Sahel se sont relayés à la tribune. Pour les trois invités du forum, il est inconcevable que l’institution onusienne ne réagisse pas aux manœuvres et manipulations des politiciens marocains pour faire avorter toute démarche confortant l’autodétermination du peuple sahraoui. 
    « L’occupation par le Maroc du Sahara est loin d’être un problème régional. C’est une question d’occupation qui a suscité l’intérêt de toute la communauté internationale, mais sans pouvoir ni vouloir y mettre fin », atteste le militant sahraoui. Il a rappelé que l’occupant, ne cesse, fort de l’appui de ses alliés, de bafouer toutes les conventions des droits de l’homme. Il a regretté le fait que l’occupant, pays voisin , censé constituer un appui au profit du peuple sahraoui pour faire face à l’occupation espagnole qui a imposé son diktat dans la région un siècle durant, complote avec ses alliés pour faire de ce pays une colonie . 
     Il a cité l’accord de Madrid signé en 1975 et la politique du fait accompli imposée par les autorités marocaines. Ces décennies de résistances, de souffrances, d’exactions et de spoliations de richesses n’ont à aucun moment pu faire fléchir la détermination des sahraouis. L’invité sahraoui a salué les efforts de l’Algérie et son implication pour faire entendre la voix des sahraouis à travers le monde. « La question sahraouie est la cause défendue par tous les peuples épris de liberté et justice », a t –il souligné tout en dénonçant la politique de deux poids et deux mesures adoptée par l’ONU. 
    En témoigne selon lui, « la reconnaissance du Timor Est », a t-il fait remarquer. Pour les deux autres invités, il temps que la communauté internationale se conforme à ses principes et œuvre pour la consécration de l’équité la cause sahraouie, d’autant plus que tous les rapports de l’ONU confirment qu’il n’y a aucun lien d’appartenance entre le Maroc et le Sahara occidental. Selon eux , « Il faut donner la possibilité au peuple sahraoui, la possibilité et les moyens nécessaires pour son autodétermination ». 
    Safia.D
  • Sahara occidental RÉFUGIÉS DEPUIS 40 ANS

    Les réfugiés sahraouis vivent depuis 1975 dans des camps au milieu du
    désert. Leurs enfants y naissent et y grandissent, sans rien connaître
    d’autre qu’une vie de réfugiés. Bien qu’une des crises les plus longues
    du monde, elle reste l’une des plus méconnues. Comment survivre dans
    un désert loin de tout ? Et continuer à espérer une solution politique
    après un statu quo de 4 décennies ? Allez à la rencontre de ces femmes
    et de ces hommes au fil des pages de ce dossier.

    Un conflit tombé dans l’oubli

    La crise des réfugiés du Sahara occidental
    est l’une des plus longues de l’histoire, et
    l’une des plus méconnues. Cette ancienne
    colonie espagnole n’a toujours pas de
    statut définitif. Depuis 40 ans, les
    Sahraouis attendent une solution.

    Colonisé en 1884 par l’Espagne, le Sahara occidental
    est un territoire situé au sud du Maroc (cf
    carte), riche en eaux poissonneuses et en gisements
    de phosphate. Originellement peuplé de
    nomades, qui élevaient entre autres des chameaux,
    leurs routes suivaient la pluie et les points d’eau.
    En 1965, dans le cadre d’un mouvement de décolonisation
    au niveau international, une résolution
    de l’ONU mentionne le Sahara occidental dans la
    liste des régions à décoloniser. Dans la colonie, des
    mouvements identitaires autochtones commencent à
    revendiquer l’indépendance des Sahraouis, en s’unissant
    sous la bannière du Front Polisario, en 1973. Or
    le Maroc et la Mauritanie revendiquent eux aussi la
    souveraineté sur le Sahara occidental. Des revendications
    que la communauté internationale ne reconnait
    pas, suite à un avis consultatif de la Cour de justice
    internationale de 1975. Le 6 novembre de la même
    année, 350.000 civils marocains se mettent en route
    pour le Sahara occidental, c’est « la Marche verte ».
    Camps de réfugiés en Algérie
    Cet évènement précipite le retrait espagnol et
    marque le début d’un conflit ouvert entre le Maroc,
    la Mauritanie et le Front Polisario, qui autoproclame
    peu après la « République Arabe Sahraouie
    Démocratique » (RASD). Pris entre deux feux, des
    civils sahraouis commencent à fuir de l’autre côté
    de la frontière algérienne et les premiers camps de
    réfugiés y sont établis.
    En 1979, la Mauritanie se retire du conflit, qui se
    poursuit entre le Maroc et le Front Polisario. Le
    conflit s’enlise en 1981 quand le Maroc entreprend
    la construction d’un mur de sable de près de 2.000
    km (bordé de champs de mines et de postes de
    contrôle), qui divise encore à ce jour le territoire
    du Sahara occidental en deux parties (cf carte cidessus).
    En 1991, un plan de paix est enfin conclu
    par l’ONU, prévoyant un cessez-le-feu garanti par des
    casques bleus et l’organisation d’un référendum sur
    l’autodétermination du peuple sahraoui.
    Des modalités qui bloquent
    Si le cessez-le-feu est depuis lors respecté, le référendum,
    lui, n’a toujours pas eu lieu. Et pour cause :
    si les deux camps sont bien d’accord sur la nécessité
    d’organiser un référendum, ils ne sont pas d’accord
    sur des modalités essentielles de son organisation,
    telles que son objectif. En effet, pour le Maroc, le
    territoire du Sahara occidental fait partie intégrante
    du territoire marocain, mais il est prêt à lui accorder
    une autonomie avancée. Le Maroc voit le référendum
    comme une manière de confirmer cet état des choses.
    Le Front Polisario, lui, considère que le statut du territoire
    du Sahara occidental reste encore à définir, et
    il voit dans le référendum le moyen de le faire, en y
    présentant plusieurs options : indépendance, autonomie
    élargie, appartenance au Maroc…
    En cours de décolonisation
    A l’heure actuelle, le territoire reste donc un « Territoire
    non autonome en cours de décolonisation »
    selon l’ONU. Une partie de la population sahraouie
    vit dans la zone occidentale du Territoire, sous
    Un conflit tombé dans l’oubli
    Galuha Bahia, 64 ans, fait
    partie des premiers
    réfugiés, pris entre deux
    feux, qui ont traversé la
    frontière algérienne pour
    fuir les violences. Elle se
    rappelle bien du début de la guerre et raconte que
    tout était allé très vite. « Je me souviens que
    nous avons tout abandonné, jusqu’au lait que
    nous avions. » Les troupeaux de chameaux
    massacrés restent ancrés dans sa mémoire.
    « Nous, nomades, étions dépendants de ces
    troupeaux. Nous n’avions quasiment plus rien.
    Fuir était l’unique solution. » Galuha se retrouve
    sur les routes, seule avec ses trois enfants.
    « Nous étions déjà loin de la ville, et pourtant
    nous sentions l’impact des bombes comme lors
    d’un tremblement de terre. C’était terrifiant. » Elle
    raconte les mouvements de foule, la majorité des
    personnes qui fuyaient à pied, sans rien, sans se
    retourner. « Arrivée au camp de réfugiés, ma famille
    n’avait absolument rien. Il fallait repartir de zéro. »
    « Des bombes comme un tremblement de terre »
    contrôle du Maroc, une autre dans la zone orientale,
    sous contrôle du Front Polisario. Enfin, une troisième
    et grande partie de la population sahraouie vit en dehors
    du Territoire, dans des camps de réfugiés situés
    au sud-ouest de l’Algérie, où ils attendent de pouvoir
    un jour rentrer chez eux, avec leurs enfants et leurs
    petits-enfants. Oxfam apporte de l’aide humanitaire
    dans ces camps de réfugiés et relaye leurs voix au
    niveau international depuis les années septante.
    Aujourd’hui, la situation des réfugiés sahraouis est
    considérée comme une crise oubliée : une crise humanitaire
    grave et de longue durée où les populations
    concernées reçoivent trop peu d’aide internationale,
    où il y a un manque de volonté politique de résoudre
    la crise et un faible intérêt médiatique au niveau
    international.

  • Humour noir

    Un homme. Un chameau. Un buisson. Le nomade solitaire à côté de l’unique tache verte dans une mer de sable faisait l’effet d’une nature morte presque absurde. La chaleur torride pesait comme un couvercle sur le désert.
    « Au nom du ciel, mais que fait cet homme ? », demandais-je au chauffeur qui était venu me chercher à l’aéroport. Il se mit à rire dans sa barbe. « Vous ne le connaissez pas ? », répliqua-t-il, le visage impassible. « C’est notre gardeforestier».
    Au cours des vingt dernières années, je me suis rendu cinq fois dans le Sahara occidental, un territoire non autonome revendiqué par le Maroc. Dans des camps de réfugiés situés du côté algérien de la frontière, des dizaines de milliers de Sahraouis attendent de pouvoir rentrer chez eux, et ce depuis 1975. Au fil des ans, l’humour noir est, pour bon nombre d’entre eux, devenu une manière de faire face à cette situation critique et sans issue. Et ils ne sont pas les seuls. Ce genre d’humour est également courant chez les habitants de Gaza et des Kivus congolais. Des comparaisons qui en disent long…
    « Critique » est le mot qui convient pour désigner la crise des réfugiés du Sahara occidental. Ces réfugiés sont dépendants de l’aide humanitaire, qui leur apporte principalement de l’huile, du sucre, des lentilles, du riz, du soja, du blé et de la farine. Meurent-ils de faim ou de soif ? Non. Mais 40 années de ce rationnement alimentaire ne sont pas sans conséquences : 25 à 30 % des enfants souffrent d’un retard de croissance et plus de la moitié des femmes enceintes sont anémiques.
    « Sans issue » est un autre qualificatif désignant parfaitement cet état de fait. La situation politique est dans l’impasse. Le référendum qui a été promis aux Sahraouis il y a des années n’a toujours pas eu lieu. La communauté internationale ne parvient pas à aider les parties au conflit à trouver une solution et depuis 2007, il n’y a même plus de véritables négociations directes.
    « Désespoir » devrait être le maître mot des Sahraouis, alors que tout au contraire, ils continuent d’y croire : beaucoup de familles ont une valise prête dans le coin de leur tente. Ils sont prêts à partir, à rentrer chez eux, convaincus que cela arrivera un jour. Qu’ils entrevoient encore ce « retour », après 40 années d’attente, est en soi déjà surprenant. Mais cet espoir peut également se transformer en frustration. Les Sahraouis, un peuple fier, ne continueront pas d’attendre éternellement. Aujourd’hui, les jeunes perdent patience. Dans une région où les groupes extrémistes sont légions et où l’ampleur du trafic d’armes dépasse le PIB de nombreux pays, le Sahara occidental est une poudrière qui menace tôt ou tard d’exploser.
    Oxfam soutient ces réfugiés afin que leurs espoirs et leurs efforts aboutissent enfin. En collaboration avec d’autres ONG comme la Croix-Rouge, des organisations d’aide médicale et logistique, nous apportons un complément de nourriture dans ces camps. Mais nous aidons aussi le peuple sahraoui à faire entendre sa voix à l’échelle internationale et nous entrons nous-mêmes en dialogue avec les politiques.
    Pour que les négociations reprennent dans le cadre du droit international et que les Sahraouis entrevoient de réelles opportunités d’un avenir meilleur. Pour éviter que l’humour ne disparaisse et que seule demeure la noirceur.
    Stefaan Declercq,
    Secrétaire Général, Oxfam-Solidarité.
  • Sahara occidental : Des vœux pour que la visite de Ban Ki-moon amène le Maroc à respecter les décisions

    Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a émis le vœu que la visite du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans la région puisse amener le Maroc à respecter les décisions de l’organisation onusienne en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Dans une déclaration à l’APS, M. Taleb Omar a souligné que « le peuple sahraoui attend que le SG de l’ONU applique ce qui était prévu dans son rapport de 2014, et dans lequel il a soulign é la nécessité de sortir avec des conclusions et de présenter de nouvelles options s’il n’y a aucune avancée en 2015 ». Il a indiqué que les Sahraouis aspirent que la prochaine visite de Ban Ki-moon « ouvre une nouvelle ère pour la politique et les positions de l’ONU vis-à-vis de la cause sahraouie pour que le bourreau et la victime ne soient plus sur le même pied d’égalit é ». « Bien que Rabat refuse jusqu’à présent la visite de Ban Ki-moon au Maroc et aux territoires occupés, l’ONU a tenu à ce son SG visite le 5 mars prochain les territoires libérés et les camps de réfugi és sahraouis après sa visite en Mauritanie et en Algérie », a-t-il dit. Il a ajouté que le régime marocain « veut suspendre ou reporter cette visite mais les Nations Unies ont décidé de maintenir la date de la tournée contre la volonté de Rabat, ce qui est nouveau, a-til noté, puisque l’organisation onusienne avait toujours attendu l’accord du Maroc pour chacune de ses initiatives par le passé, mais aujourd’hui elle est convaincue de la nécessité d’ouvrir de nouveaux horizons pour la paix, dont la région a besoin plus que jamais », a souligné le responsable sahraoui. M. Taleb Omar a cité parmi les plus importants résultats des 40 années de la création de la république arabe sahraouie démocratique (RASD), la valorisation des capacités du citoyen sahraoui, l’amélioration du niveau de vie du peuple sahraoui dont les compé- tences se comptent désormais par milliers.

    LES COMPÉTENCES SAHRAOUIES EXISTENT DANS TOUS LES DOMAINES
    Il a affirmé que « les comp étences sahraouies existent dans tous les domaines et ce sont elles qui dirigent leurs propres entreprises puisant l’expérience nécessaire dans la lutte armée et l’action diplomatique et celle de la gestion administrative et la prestation de services au profit de la société en cette circonstance difficile ». M. Taleb Omar a précisé que la question sahraouie s’appr ête à entamer une nouvelle étape notamment après avoir acquis la reconnaissance de l’Union africaine (UA) et de plusieurs autres pays à travers le monde et après que « le Maroc s’est avérée une partie entravant la solution pacifique à travers son refus de la visite de Ban ki-moon ». Il a en outre estimé que « cette étape est marquée par le conflit opposant « l’occupant marocain et l’union européenne et la décision de Rabat de suspendre ses contacts avec l’UE pour contester le verdict de la CJUE (Cour européenne de Justice, Ndlr) qui a annulé l’accord agricole liant les deux parties. La CJUE avait annulé, le 10 décembre dernier, l’accord agricole qui liait l’UE au Maroc, et ce, suite à une plainte déposée par le Front Polisario qui a contesté cet accord qui incluait le Sahara Occidental occupé par le Maroc. La CJUE avait relevé dans son jugement que le Conseil de l’UE a manqué à son obligation de vérifier si l’exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental occupé se fait ou non au profit du peuple sahraoui. « Le Maroc se trouve dans une situation d’isolement au vu de ses probl èmes avec l’union africaine et l’ONU et en confrontation avec la plupart de pays du monde en raison de son occupation illégale du Sahara Occidental », a-t-il ajouté. Cette situation devrait « inciter la communauté internationale à reconnaître la RASD en tant que membre à l’ONU en réponse à l’intransigeance du régime marocain », a souligné le responsable sahraoui ajoutant qu’ »aujourd’hui les positions de l’UA sont plus audacieuses et plus franches ». Le premier ministre sahraoui, a par ailleurs affirmé qu’à travers les « exhibitions militaires commémorant le 40ème anniversaire de la proclamation de la RASD, les Sahraouis veulent montrer qu’ils ont une armée bien pré- parée d’autant que la lutte armée est une éventualité qui n’est pas écartée, à laquelle on se prépare ». Les Sahraouis « sont tenus dans le même temps de cesser les hostilités, privilégier les moyens pacifiques et miser sur la visite du secrétaire général des Nations unis pour parvenir à un règlement », a-t-il ajouté avant de conclure que cela n’exclut pas pour autant « que nous nous préparions à l’autre option ».

    http://www.lemaghrebdz.com/?page=detail_actualite&rubrique=Maghreb&id=75239
  • Asesinado un saharaui en los territorios liberados por disparos marroquíes a pocos días de la visita de Ban Ki-moon

    El Presidente de la Republica Árabe Saharaui Democrática (RASD), Mohamed Abdelaziz, ha pedido al secretario general de la ONU, Ban Ki-moon, que se investigue el asesinato de un ciudadano saharaui por disparos de militares marroquíes efectuados desde el muro que divide el Sáhara Occidental.
    El fallecido, Achmád Abád Yuli, era un pastor nómada que estaba en las inmediaciones del muro defensivo marroquí recogiendo sus camellos, en la parte controlada por el Frente Polisario.
    La muerte del ciudadano saharaui se ha producido días antes de que viaje a la zona el secretario general de la ONU, en un periplo que no incluye ni Marruecos ni el Sáhara Occidental ocupado por imposición de las autoridades de Rabat, aunque si contempla la visita a una base de la misión de NNUU en los territorios liberados por el Polisario.
    La muerte del pastor es para los saharauis una grave violación del alto el fuego al que llegaron Marruecos y el Frente Polisario, proclamado el 6 de septiembre de 1991, para realizar después un referéndum de autodeterminación controlado por la ONU.
    Representantes de organizaciones de Derechos Humanos saharauis han visto en este incidente una maniobra de Marruecos para impedir la visita de Ban Ki-moon a los campamentos de refugiados en Tinduf y, especialmente, a Bir Lehlu, en los territorios liberados, donde precisamente hace 40 años se proclamo la RASD.
    Según la versión facilitada por la agencia Sahara Press Service (SPS), el incidente tuvo lugar el 27 de febrero de 2016 cerca del sector de Güelta , una zona geográfica donde no está permitido el uso de armas por el acuerdo del alto el fuego.
    Abrieron fuego sin previo aviso
    Informaciones de testigos presenciales citadas por SPS señalan que “las fuerzas marroquíes abrieron fuego sin previo aviso”, mataron a cuatro camellos y después dispararon hacia la víctima y sus compañeros, “que sobrevivieron de milagro”.
    La agencia oficial de marroquí MAP, por su parte, afirma que entre las 23 horas y la medianoche del sábado una persona que estaba cerca del muro de defensa, a unos 150 metros, “realizaba movimientos sospechosos y persistentes”, ante lo que dos miembros de las Fuerzas Armadas Reales dispararon un « tiro de advertencia », « en el contexto de las amenazas de seguridad transfronterizas y como consecuencia del recrudecimiento de tráficos de todo tipo y de la multiplicación de intentos de franqueamiento de la línea de defensa ».
    Al amanecer, los militares marroquíes vieron que había cuatro dromedarios muertos. La misión de las Naciones Unidas en el Sáhara, MINURSO, que vigila el alto el fuego entre Marruecos y el Frente Polisario, indicó que también había el cadáver de un hombre.
    Mohamed Abdelaziz, líder del Polisario, habla de “crimen contra un ciudadano saharaui inocente por las fuerzas de ocupación marroquí en una zona que está bajo la responsabilidad de la ONU” y subraya “la necesidad de adoptar medidas firmes y severas para hacer frente a semejantes atrocidades”.
    “El Presidente saharaui ha recordado que la ONU es la principal responsable de garantizar el cumplimiento del plan de arreglo de las Naciones Unidas en el Sáhara Occidental en todos sus aspectos, incluido el alto del fuego, firmado bajo su supervisión el 6 de septiembre de 1991, en preparación para la organización de un referéndum de autodeterminación del pueblo saharaui”, según SPS.
    Abdelaziz exige una investigación justa y transparente, en presencia de las partes en conflicto y la familia de la víctima, “para revelar todas las circunstancias de este cobarde crimen y determinar responsabilidades”.
    “La zona que se considera desmilitarizada de acuerdo al alto del fuego ha presenciado en los últimos años muchos casos similares, desde la muerte de ganaderos y sus ganados por explosión de artefactos y bombas y por el fuego directo de las fuerzas de ocupación cerca del muro de la vergüenza, considerado un crimen contra la humanidad”, indica SPS.
  • Sahara Occidental : pas d’amélioration en vue… mais alors pas du tout!

    Que vaut la liberté d’un peuple face à la manne pétrolière? RIEN! On connait la chanson, si le peuple – sahraoui en l’occurrence – laisse les compagnies pétrolières en paix, ils en tireront des bénéfices substantiels. Toujours la même.
    Le groupe britannique Cairn Energy vient d’annoncer avoir débuté un programme de forage dans la zone de Foum Draa, et avoir acquis une participation dans un autre projet, au large de Boujdour, plus au sud. Si le premier se trouve en territoire marocain, le second est au-delà de la limite géographique entre le royaume et le Sahara occidental, dernier territoire africain dont le statut post-colonial reste à régler. Rabat, qui contrôle la région, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Mais celui-ci est rejeté par le Polisario, qui réclame un référendum d’autodétermination avec le soutien d’Alger. Tous les efforts de médiation de l’ONU, qui y compte une mission (la Minurso), restent vains et, faute de règlement, les détracteurs du Maroc l’accuse d’exploiter à son profit les richesses du Sahara, vaste territoire d’à peine un million d’habitants. Ces accusations, démenties par Rabat, se concentrent jusque-là sur le phosphate, dont le royaume est l’un des principaux producteurs, et sur la pêche, les longues côtes sahraouies étant très poissonneuses. Mais avec l’éventualité d’une découverte de pétrole, cette controverse pourrait prendre de la vigueur, selon des analystes.
    Erik Hagen le président de l’ONG Western Sahara Resource Watch (WSRW) à déclaré:
    L’annonce de forages au large de Boujdour, dans le cadre d’un accord entre Cairn, l’américain Kosmos Energy et l’Office nationale marocain des hydrocarbures et des mines (Onhym), constitue un développement très inquiétant. Ce que font les compagnies pétrolières va rendre encore plus compliquée la résolution du conflit. Le Maroc n’aura aucun intérêt à une solution négociée si du pétrole est découvert.
    Dépourvu à ce jour d’importantes réserves en hydrocarbures, le royaume doit importer massivement pour subvenir à ses besoins énergétiques, sur fond de déficit public chronique (7,3% du PIB l’an dernier). De son côté, Kosmos Energy assure agir de manière éthique (!), en conformité avec la loi internationale (!!), et souligne que la découverte de pétrole rejaillirait positivement sur la population sahraouie (!!!). Les transferts de l’Etat marocain vers le (Sahara) sont déjà largement supérieurs aux recettes issues de ces provinces, plaide l’ex-ministre marocain des Finances, Nizar Baraka. Pour un peu, on pleurerait. Il ajoute, pour enfoncer le clou:
    Au niveau énergétique, le CESE (Conseil Economique, Social et Environnemental, dont il est le président) propose lui-même de mener des projets éoliens dans la région, très venteuse.
    Manière déguisée de vendre du vent…Jon Marks, expert du Maghreb et spécialiste des questions énergétiques, juge que les dernières signatures de contrats sont un succès pour le Maroc.
    Le fait que Kosmos soit parvenu à convaincre un groupe pétrolier comme Cairn de s’engager (…) montre que le business au Sahara n’est plus tellement considéré comme un produit toxique.
    En résumé, si les décolonisations se passent mal, en général, celle du Sahara Occidental n’est pas prés d’être résolue. J’allais oublier, Mr Baraka prévoit des investissements à hauteur de 13 milliards d’euros sur 10 ans – à des fins de développement pour la région – en recourant davantage au privé. Les entreprises privées aussi, on les connait. Elles ont pour nom Academi (ex Blackwater), Combat Support Associates, Aegis Defence Services, etc.