Année : 2016

  • Manœuvres militaires sahraouies dans les zones libérées

    par Yazid Alilat
    Le Front Polisario a annoncé hier samedi que des manœuvres militaires avaient été organisées le même jour « dans la région d’Aghouinit, dans les territoires libérés du Sahara occidental », par l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS). Ces manœuvres, selon un communiqué de l’agence de presse sahraouie, ont été menées « dans la zone sud par les unités 1, 3 et 7 de l’ALPS ». L’organisation de ces manœuvres militaires, très rares en cette période de l’année, coïncide avec un agenda onusien chargé, dont l’examen par le Conseil de sécurité de l’ONU du rapport semestriel de son SG, Ban Ki-moon, sur la situation au Sahara occidental. Selon le chef d’état-major de l’Armée de libération sahraouie, « ces manœuvres s’inscrivent dans le cadre du programme annuel du ministère de la Défense », et « font suite aux récents agissements de l’occupant marocain qui sont de nature à saper les négociations entre les deux parties ». Les manœuvres militaires sahraouies sont également une réaction face « à l’expulsion par le Maroc de la composante civile de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) », ajoute le chef d’état-major de l’ALPS. 
    Comme elles « préparent les troupes en prévision de toute urgence », précise-t-il. Youcef Ahmed, membre du secrétariat général du Front Polisario, explique de son côté que ces manœuvres militaires sont « un message » de l’Armée de libération sahraoui pour « la libération des territoires occupés du Sahara occidental ». « Cette libération est notre principal objectif », a-t-il affirmé avant d’appeler le Conseil de sécurité de l’ONU « à garantir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et mettre fin au conflit au Sahara occidental ». La direction politique du Front Polisario rappelle ainsi aux membres du Conseil de sécurité que le dossier de décolonisation du Sahara occidental reste pendant, en dépit des efforts déployés par les secrétaires généraux de l’ONU qui se sont succédé depuis le cessez-le-feu en 1991. 
    Dans son rapport sur la situation au Sahara occidental qui sera discuté à la fin du mois par les membres du Conseil de sécurité, M. Ban a rappelé qu’ « il était temps d’engager des négociations sérieuses, sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple (du Sahara occidental) ». Il a souligné dans ses recommandations au Conseil de sécurité de l’ONU, contenues dans son dernier rapport sur le Sahara occidental, qui sera examiné 27 avril, qu’une « solution politique doit impérativement inclure la résolution du conflit au Sahara occidental ». L’inquiétude des Sahraouis sur la menace que fait peser le Maroc sur la Minurso, en expulsant son personnel, a été en outre évoquée par M. Ban dans son rapport, où il relève que « cette mission a été mise en place pour surveiller le cessez-le-feu et organiser un référendum d’autodétermination ». Mais l’expulsion de sa composante civile par le Maroc, mécontent que le SG ait parlé d’occupation du Sahara occidental, « a empêché cette mission de maintien de la paix de l’ONU d’effectuer ses fonctions », selon le SG de l’ONU, pour qui « l’incapacité de la Mission à exécuter ses tâches entraînerait, à court et à moyen terme, des conséquences importantes sur la stabilité de la région et sur la crédibilité des opérations de maintien de la paix du Conseil de sécurité et des Nations unies ». Le SG de l’ONU estime en fait que « la sécurité dans ces territoires risque de se détériorer avec cette crise qui a fortement impacté la mission de la surveillance du cessez-le-feu de la Minurso ». Les manœuvres militaires sahraouies sont par ailleurs un message clair au Maroc et à la communauté internationale que l’option de la reprise des combats est sur la table, à défaut d’organisation d’un référendum sous l’égide de l’ONU pour l’autodétermination au Sahara occidental.
  • Montée des tensions sur le dossier sahraoui

    par Kharroubi Habib
    Les monarchies arabes ont de tout temps manifesté leur soutien au Maroc sur la question du Sahara occidental. Mais jusqu’à peu elles ont évité de le faire ostensiblement pour ménager l’Algérie. Elles ont rompu avec cette ligne et affichent désormais une totale solidarité avec la monarchie marocaine dont l’expression résonne comme une « déclaration de guerre » à l’endroit de l’Algérie. 
    Leur implication au côté de Rabat, maintenant franchement assumée, est venue en réplique au refus de l’Algérie d’intégrer les alliances militaires arabes et musulmanes qu’elles ont échafaudées pour censément faire face aux menaces que représentent la prétention à l’hégémonie régionale de la part de l’Iran et les organisations islamo-terroristes dont les actions minent leur stabilité nationale. Ce qu’il y a d’alarment dans la manière par laquelle elles ont cette fois affiché leur soutien à Rabat est qu’elle a conforté Mohammed VI et le Makhzen dans leur intransigeance à ne faire aucun compromis qui mettrait fin au blocage que connaît le dossier sahraoui. 
    L’Algérie n’est pas dupe de l’intention à son égard de ces monarchies, qui est qu’elles veulent lui créer une situation de tension avec son voisin de l’Ouest qui s’additionnant aux problèmes que lui vaut sa crise intérieure politique et économique et aux dangers sécuritaires qu’elle connaît à ses autres frontières l’oblige : soit à changer de position sur le conflit du Sahara occidental et même celle ayant trait à ceux que le Moyen-Orient connaît, soit à se lancer dans une guerre ouverte avec le Maroc. Assuré du soutien de ces monarchies et comptant sur celui de chancelleries occidentales trouvant leur intérêt à mettre l’Algérie en mauvaise posture, le Maroc est visiblement tenté de s’en prendre à elle quitte à aller à la confrontation ouverte. 
    Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a parfaitement pris conscience que la perspective d’un embrasement régional découlant de l’impasse dans laquelle est le dossier du Sahara occidental n’est pas simple spéculation pessimiste. Il a pris la mesure de sa réalité et sa gravité au contact des réfugiés sahraouis à qui il a rendu visite et dont il a entendu le refus d’admettre qu’il soit question du maintien du statu quo dont l’ONU est responsable. Dans le rapport qu’il a présenté au Conseil de sécurité il a souligné ce fait dont il n’a pas caché qu’il peut être cause de la reprise des hostilités entre les Sahraouis et le Maroc, ce qui inéluctablement entraînera leur élargissement les transformant en conflit armé régional. 
    Le Front Polisario a confirmé la conclusion alarmante du rapport de Ban Ki-moon en mettant en garde l’ONU qu’il ne peut plus se contenter de ses promesses non tenues à l’égard des Sahraouis dans un message adressé en son nom au Conseil de sécurité par son président Mohamed Abdelaziz et qu’il vient d’accompagner par l’organisation de manœuvres militaires au but évident de démontrer que les Sahraouis sont fin prêts à reprendre leur lutte de libération nationale. 
    Ce n’est certes pas le soutien maintenant ostensible affiché par les monarchies arabes au Maroc qui est susceptible de faire baisser la tension dans le conflit marocco-sahraoui. Quoiqu’elle ne veut nullement de cette perspective où les monarchies veulent l’entraîner en représailles de ses positions à l’encontre de leurs menées dans le monde arabe, l’Algérie n’ôtera pas son soutien aux Sahraouis. Ils se leurrent ceux qui pensent qu’elle n’a pas le choix de faire autrement en tablant qu’il existerait sur le sujet désaccord entre ses autorités et leur population. Sur cette question et sur celle de la Palestine, ces autorités par ailleurs décriées ont au contraire l’appui franc et massif des Algériens.
  • Montée des tensions sur le dossier sahraoui

    par Kharroubi Habib
    Les monarchies arabes ont de tout temps manifesté leur soutien au Maroc sur la question du Sahara occidental. Mais jusqu’à peu elles ont évité de le faire ostensiblement pour ménager l’Algérie. Elles ont rompu avec cette ligne et affichent désormais une totale solidarité avec la monarchie marocaine dont l’expression résonne comme une « déclaration de guerre » à l’endroit de l’Algérie. 
    Leur implication au côté de Rabat, maintenant franchement assumée, est venue en réplique au refus de l’Algérie d’intégrer les alliances militaires arabes et musulmanes qu’elles ont échafaudées pour censément faire face aux menaces que représentent la prétention à l’hégémonie régionale de la part de l’Iran et les organisations islamo-terroristes dont les actions minent leur stabilité nationale. Ce qu’il y a d’alarment dans la manière par laquelle elles ont cette fois affiché leur soutien à Rabat est qu’elle a conforté Mohammed VI et le Makhzen dans leur intransigeance à ne faire aucun compromis qui mettrait fin au blocage que connaît le dossier sahraoui. 
    L’Algérie n’est pas dupe de l’intention à son égard de ces monarchies, qui est qu’elles veulent lui créer une situation de tension avec son voisin de l’Ouest qui s’additionnant aux problèmes que lui vaut sa crise intérieure politique et économique et aux dangers sécuritaires qu’elle connaît à ses autres frontières l’oblige : soit à changer de position sur le conflit du Sahara occidental et même celle ayant trait à ceux que le Moyen-Orient connaît, soit à se lancer dans une guerre ouverte avec le Maroc. Assuré du soutien de ces monarchies et comptant sur celui de chancelleries occidentales trouvant leur intérêt à mettre l’Algérie en mauvaise posture, le Maroc est visiblement tenté de s’en prendre à elle quitte à aller à la confrontation ouverte. 
    Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a parfaitement pris conscience que la perspective d’un embrasement régional découlant de l’impasse dans laquelle est le dossier du Sahara occidental n’est pas simple spéculation pessimiste. Il a pris la mesure de sa réalité et sa gravité au contact des réfugiés sahraouis à qui il a rendu visite et dont il a entendu le refus d’admettre qu’il soit question du maintien du statu quo dont l’ONU est responsable. Dans le rapport qu’il a présenté au Conseil de sécurité il a souligné ce fait dont il n’a pas caché qu’il peut être cause de la reprise des hostilités entre les Sahraouis et le Maroc, ce qui inéluctablement entraînera leur élargissement les transformant en conflit armé régional. 
    Le Front Polisario a confirmé la conclusion alarmante du rapport de Ban Ki-moon en mettant en garde l’ONU qu’il ne peut plus se contenter de ses promesses non tenues à l’égard des Sahraouis dans un message adressé en son nom au Conseil de sécurité par son président Mohamed Abdelaziz et qu’il vient d’accompagner par l’organisation de manœuvres militaires au but évident de démontrer que les Sahraouis sont fin prêts à reprendre leur lutte de libération nationale. 
    Ce n’est certes pas le soutien maintenant ostensible affiché par les monarchies arabes au Maroc qui est susceptible de faire baisser la tension dans le conflit marocco-sahraoui. Quoiqu’elle ne veut nullement de cette perspective où les monarchies veulent l’entraîner en représailles de ses positions à l’encontre de leurs menées dans le monde arabe, l’Algérie n’ôtera pas son soutien aux Sahraouis. Ils se leurrent ceux qui pensent qu’elle n’a pas le choix de faire autrement en tablant qu’il existerait sur le sujet désaccord entre ses autorités et leur population. Sur cette question et sur celle de la Palestine, ces autorités par ailleurs décriées ont au contraire l’appui franc et massif des Algériens.
  • Bruit de bottes au Sahara occidental

    par Moncef Wafi
    «P réparer les troupes en prévision de toute urgence», l’explication officielle des manœuvres militaires effectuées hier dans les territoires libérés du Sahara occidental, par l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS), se passe de tout commentaire superflu. Et ce qui n’était que verbe, il y a quelques semaines, se concrétise aujourd’hui sous forme d’une mobilisation en perspective de la reprise de la lutte armée. 
    Ces manœuvres militaires sahraouies nous rapprochent plus d’une confrontation armée avec l’occupant marocain que d’une solution pacifique sous l’égide onusienne. Une option diplomatique qui s’éloigne de plus en plus avec l’appui français qui plombe le Conseil de sécurité et des pays du Golfe qui ont rassuré les Marocains de leurs appuis militaire et financier. Les Sahraouis, excédés par l’incapacité de la Minurso à organiser le référendum sur leur autodétermination, savent qu’ils ne peuvent compter que sur leurs armes pour pousser Rabat à des négociations sérieuses et sans conditions préalables. Et pour cela, ils se disent prêts à sacrifier leurs vies pour la cause, pour la libération des territoires occupés du Sahara occidental, le «principal objectif» des Sahraouis. 
    Ces manœuvres, qui interviennent à seulement quelques jours de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui doit statuer sur l’avenir de la Minurso au Sahara occidental, sont également un message à la face du monde quant à la détermination du peuple sahraoui à recouvrer son indépendance. Une détermination à en découdre palpable chez les plus jeunes bercés aux exploits guerriers d’El Ouali, tombé au champ d’honneur en 1976. Cette plus que probable reprise de la lutte armée devra consommer la fin d’un statu quo meurtrier pour le peuple sahraoui dont a profité pleinement le Maroc qui a repris du terrain sur le plan diplomatique contre intérêt économique. 
    Ce risque d’embrasement dans la région n’est pas pour arranger les affaires de personne et laisse les portes grandes ouvertes à une internationalisation du conflit avec l’implication supposée des armées du Golfe. Les Sahraouis veulent en finir avec 25 ans d’une trêve inutile à l’ombre d’appétits économiques et d’une frilosité onusienne anesthésiée par les intérêts des ex-puissances coloniales. La guerre qui approche à grandes enjambées serait le pire scénario qui puisse être écrit, et les morts qui tomberont des deux côtés, les Sahraouis promettant d’exporter leur lutte au cœur même des villes marocaines, une marque de honte au fronton de l’ONU, carcasse inutile devant les aspirations de la dernière colonie en Afrique.
  • Sahara occidental: Risque d’escalade

    C’est le statu quo au Sahara occidental. Les solutions tardent à se faire jour et l’impatience des populations sahraouies, qui ne voient rien arriver, risque de vite atteindre ses limites.
    Les signaux d’un revirement fâcheux prédisant le retour aux armes se font de plus en plus précis. Hier, des manœuvres militaires ont été effectuées dans la région d’Aghouinit, dans les territoires libérés du Sahara occidental, par l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS), en présence du Premier ministre, Abdelkader Taleb Omar, et du ministre de la Défense, Abdelah Lehbib. 
    Ces manœuvres, bien qu’elles s’inscrivent dans le cadre du programme annuel du ministère de la Défense sahraoui, font suite aux «récents agissements de l’occupant marocain, de nature à saper les négociations entre les deux parties (le Maroc et le Front Polisario)», a indiqué le chef d’état-major de l’ALPS. Il faut dire que le contexte particulièrement délétère dans lequel interviennent ces manœuvres est de nature à renseigner sur ce plan de dernier recours que les dirigeants sahraouis s’apprêtent activement à actionner, en cas d’un nouvel échec de la communauté internationale à apporter une solution définitive. Le recours à la force militaire est donc une option non négligeable. 
    Les manœuvres militaires d’hier sonnent déjà comme un avertissement de plus. Il est à inscrire dans une optique de changement de stratégie face à la paralysie internationale qui peine sérieusement à sortir des déclarations d’intention et de vœux pieux. Youcef Ahmed, membre du secrétariat général du Front Polisario, a indiqué que cette manifestation se veut un message de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS), en tant qu’aile armée du Front Polisario, pour «la libération des territoires occupés du Sahara occidental. Cette libération est notre principal objectif», a-t-il affirmé. 
    Ce climat de tension est accentué notamment par la dernière décision du royaume chérifien qui a procédé à l’expulsion de la composante civile de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), déployée, rappelle-t-on, sur décision du Conseil de sécurité et ayant pour mission l’organisation d’un référendum libre et intégré, en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui.
    Jeu trouble de la France
    Cette décision a été, en effet, très mal perçue par la partie sahraouie. Cela, estiment les dirigeants sahraouis, risque d’attiser davantage le climat de tension déjà à son comble.
    Dans de telles conditions, l’escalade n’est donc pas à écarter. Ce risque est d’ailleurs sérieusement appréhendé par les acteurs internationaux largement acquis à l’option d’un référendum d’autodétermination. 
    Exception faite d’un certain nombre de lobbies actionnés par des pays pour qui le maintien du statu quo dans cette région est fortement recommandé. L’ONU, elle-même, à travers son secrétaire général, Ban Ki-moon, s’en est vertement prise à ces lobbies qui bloquent tout processus de paix. C’est dans ce contexte que le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a lancé jeudi, depuis Bruxelles, un «appel pressant» au Conseil de sécurité de l’ONU pour rétablir la pleine autorité de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Il a exhorté, par la même, l’Union européenne à «assumer ses responsabilités» envers le peuple sahraoui. L’expulsion de la composante civile de la Minurso par le Maroc, a-t-il poursuivi, «ouvre la voie à l’escalade et menace très sérieusement le processus de décolonisation engagé par l’ONU au Sahara occidental». 
    Le ministre sahraoui des Affaires étrangères a estimé que le Conseil de sécurité doit «arrêter une date et un calendrier précis» pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination, un objectif pour lequel la mission onusienne (Minurso) a été créée. Pour Ould Salek, des parties étrangères bloquent néanmoins le processus entamé par l’ONU, refusant une solution durable dans cette région. «Le Conseil de sécurité est devenu une partie du problème. C’est de l’intérieur du Conseil de sécurité que la France bloque le processus», a-t-il dénoncé.
    Par Karim Benamar

  • Moroccoleaks : Analyse préliminaire du rapport du Secrétaire Général de l’ONU

    Analyse synthétique duMinistère marocain des Affaires Etrangères sur le rapport (S/2014/ 258 du 10 avril 2014), que compte présenter le Secrétaire Général des Nations Unies au Conseil de sécurité sur la question du Sahara Occidental, et ce, en application de la résolution 2099 (2013).
  • Moroccoleaks : Document confidentiel fuité par Anders Kompass

    Le suédois Anders Kompass, directeur des opérations de champ au HCDH passait régulièrement au Représentant Permanent du Maroc à Genève des documents confidentiels sur le Sahara Occidental. Vous trouverez ici un compte-rendu d’une réunion entre le ministre marocain des affaires étrangères et la Haut Commissaire pour les Droits de l’Homme.
    Kompass a été viré du HCDH après avoir fuité un rapport confidentiels sur les viols d’enfants en Centrafrique par des casques bleus. Cependant, c’est le silence radio au HCDH sur les informations que Kompass passait au Maroc sur les activités du Commissariat en relation avec le Sahara Occidental.

  • Moroccoleaks : Stratégie d’escalade proposée par Hilale

    La décision de l’ONU de traiter le Sahara Occidental en tant que territoire non-autonome irrite au haut point les autorités marocaines. L’ambassadeur Omar Hilale propose un plan pour maintenir le statu quo qui « consacre son contrôle sur le Sahara et lui draine un soutien international grandissant, particulièrement dans l’actuel contexte politico-sécuritaire ».

  • Sahara occidental: Les reproches des Etats Unis au Maroc.

    Les Etats-Unis ont reproché au Maroc de vouloir geler le processus onusien du Sahara occidental.
    C’est ce qui a fuité lors de la visite de travail au Maroc, le 21 octobre 2014, de John Desrocher, Sous-secrétaire adjoint pour les Affaires du Proche-Orient au Département d’Etat. 
    Ce dernier a déclaré aux officiels marocains que « la dynamique doit se poursuivre et éviter de geler le processus ».
    Le responsable américain a également affirmé « ne pas comprendre le refus permanent du Maroc d’accueillir Mme Bolduck et de continuer à surseoir à la visite de M.Christopher Ross alors que ce dernier a apporté toutes les précisions aux questions qui lui ont été soulevées ».
    S’agissant de la déclaration des Etats Unis, lors du briefing du 27 octobre 2014, le responsable américain a indiqué que l’ensemble des commentaires qui lui ont été fournis par les autorités marocaines sera intégré dans ce cadre.
  • Moroccoleaks : Le Maroc soupçonne l’ONU de préparer une solution imposée aux parties

    A Monsieur le Secrétaire général
    Objet : Question du Sahara marocain / Analyse préliminaire du rapport du Secrétaire Général de l’ONU
    J’ai l’honneur de vous soumettre, ci-après, l’analyse synthétique de cette Direction sur le rapport (S/2014/ 258 du 10 avril 2014), que compte présenter le Secrétaire Général des Nations Unies au Conseil de sécurité sur la question du Sahara marocain, et ce, en application de la résolution 2099 (2013).
    Analyse du rapport du Secrétaire général : 
    Aspects politiques 
    Le Secrétaire général indique que la situation au Sahara marocain est demeurée calme sans crainte de reprise des hostilités militaires dans le moyen terme (§2) 
    Le rapport fait état des efforts considérables du Maroc dans la région du Sahara en termes d’investissements, d’infrastructures et de développement économique et social (§ 3) 
    Le nombre important des délégations étrangères qui visitent le Sahara marocain (S4) ; 
    La soumission à Sa Majesté le Roi en octobre 2013 par le Président du CESE du rapport final sur le modèle développement, et la reconnaissance par le SG que ce document constitue une partie du vaste processus de régionalisation lancée par Sa Majesté (§7) ; 
    La référence à la situation de frustration des jeunes dans les camps de Tindouf, en raison de l’absence de progrès dans le processus politique et les conditions économiques en plus des mesures sécuritaires imposées par l’Algérie et le polisario (§9) 
    La référence aux lettres du polisario pour dénoncer l’exploitation des ressources du Sahara et le rappel par le Secrétaire général de l’avis juridique de l’ONU de 2002 que les contrats d’exploration ne sont pas illégales et que l’exploitation des ressources sont conformes au droit international tant que leurs retombées sont dans l’intérêt de la population locale » (§11 et 12) 
    Le rapport décrit de manière plus ou moins factuelle le déroulement des consultations menées par l’EP dans la région et les discussions avec les parties autour sa nouvelle approche de diplomatie de la navette, en soulignant que le processus n’a plus d’options et que des progrès doivent être faits durant 2014 (§15-§31) ; 
    Le rapport fait sienne l’appréciation de l’EP de l’existence d’un manque de confiance de la part des sahraouis par rapport à la mise en œuvre de l’autonomie ; (§ 18) 
    Le Rapport consacre de manière explicite le refus de l’Algérie d’être partie aux négociations et que le différend ne devrait en aucun cas être lié ni à aux relations entre l’Algérie et le Maroc ni à l’évolution de l’intégration régionale ; (§20 et 24) ; 
    L’appui unanime du Groupe des amis du SG pour le Sahara à l’approche de l’EP et leur compréhension au sujet du besoin de progresser par rapport aux deux questions relatives à la substance de la solution politique et les moyens de réaliser l’autodétermination (§26) ; 
    Le rapport singularise deux questions liées au processus politique : la substance de la solution politique mutuellement acceptable et les moyens de satisfaire l’exercice de l’autodétermination ; 
    S’agissant des étapes à venir, le rapport fait état de la volonté de l’EP d’examiner les réponses des parties à ses questionnaires et de poursuivre ses consultations bilatérales de manière régulière (une fois par mois). Le briefing qu’il compte faire devant le conseil en octobre 2014 évaluera l’utilité de sa nouvelle approche. (par 32). 
    Le rapport fait état de la coopération du Maroc dans le cadre de son dialogue avec la MINURSO au niveau des autorités locales et des antennes du CNDH, et pour régler certaines difficultés techniques (drapeaux et plaques des véhicules) (§ 47 et 50). 
    Le rapport souligne le rejet par le Maroc de toute implication de l’UA dans le processus politique (par 86 et 88). 
    Volet militaire : 
    Le rapport indique que la MINURSO a continué de maintenir ses bonnes relations et sa communication avec les FAR (§33) ; 
    Le rapport souligne que le nombre des violations générales par les FAR de l’Accord militaire No.1 a diminué drastiquement passant de 42 en 2013 à 6 en 2014, tout en précisant que les FAR ont saisi la MINURSO que ces activités civiles ne violent pas l’Accord militaire No.1 (§35 et 36) ; 
    La MIUNRSO souligne dans son évaluation globale que les violations ne portent pas préjudice au cessez le feu (§42) ; 
    Le rapport souligne que le polisario continue d’escorter les observateurs de la MINURSO (§41) ; 
    Le rapport souligne les efforts des FAR dans le domaine du déminage (§45) ; 
    C- Aspects liés aux droits de l’Homme et questions humanitaires : 
    Le rapport souligne que le Programme Alimentaire Mondial (PAM) continue de fournir des rations alimentaires à 90.000 personnes et 35.000 rations supplémentaires aux personnes vulnérables, en attendant l’enregistrement (§54) ; 
    Conformément à la recommandation du rapport du Secrétaire général et l’appel du Conseil de sécurité dans sa résolution 2099, le HCR a poursuivi son dialogue avec l’Algérie, pour l’envoi d’un expert durant la seconde moitié de 2014 pour discuter des modalités de réalisation de l’enregistrement dans les camps (§63) ; 
    Le rapport souligne la reprise du programme des visites familiales et la tenue d’un 5ème séminaire apolitique en mars 2014 ; (§67) ; 
    Il indique que des allégations des violations des droits de l’Homme au Sahara et aux camps de Tindouf en Algérie, continuent d’être rapportées (§70) ; 
    Le rapport met en exergue toutes les mesures prises par le Maroc pour le renforcement de la protection et promotion des droits de l’Homme (§70- 77) ; 
    Le rapport fait référence à la lettre de Monsieur le Ministre pour informer le SG sur le projet de loi interdisant le jugement des civils par le tribunal militaire (§82) ; 
    Le rapport mentionne les lettres adressées par le polisario au Secrétaire général de l’ONU au sujet des allégations de violations de droits de l’Homme au Sahara marocain (§84) ; 
    Le rapport s’étale sur les plaintes d’ONGs pro-polisario relatives aux restrictions à la liberté d’association et à l’enregistrement d’ONgs pro-polisario (§ 79-80) ; 
    Le rapport passe sous silence la situation des droits de l’homme dans les camps de Tindouf en Algérie (§83) ; 
    Il fait état de l’annonce par le polisario de la création d’un « conseil national sahraoui des droits de l’Homme » (§84). 
    Appréciations d’ordre général : 
    Si le rapport est plus concis par rapport à celui de 2013, il n’en demeure pas moins qu’il est incohérent, biaisé, déséquilibré et met expressément sur le même pied d’égalité un Etat membre des Nations Unies et un acteur non étatique ; 
    Le rapport souligne que le Sahara figure sur la liste des territoires non autonomes, en contradiction avec tous les efforts menées par les Nations Unies visant à trouver une solution politique à un différend régional, impliquant deux Etats voisins ; 
    Le rapport dédouane l’Algérie en colportant sa thèse qu’elle n’est partie au différend mais peut aider au règlement, en défendant le principe de l’autodétermination ; 
    Malgré tous les efforts réalisés par le Maroc en matière de promotion et de protection des droits de l’Homme, le rapport récidive en insistant sur la nécessité d’une surveillance des droits de l’Homme au Sahara. la mention de l’objectif ultime d’un mécanisme indépendant et durable de monitoring orientera les débats au conseil de sécurité dont certains membres vont insister sur l’adjonction d’un para sur l’impératif de ce mécanisme 
    Le Secrétaire général met sur le même pied d’égalité le Maroc et le polisario en termes d’obligations en matière de coopération avec les mécanismes internationaux des droits de l’homme, en reconnaissant, en particulier, la création par le polisario d’un « conseil national sahraoui des droits de l’Homme » 
    le rapport colporte clairement la thèse du polisario et de l’Algérie au sujet de l’exploitation des ressources naturelles et passe sous silence les efforts consentis par le Maroc pour le bien être de la population du Sahara ; 
    Il met en doute la légalité de l’accord de pêche signé par le Maroc avec l’UE 
    Le rapport ouvre la voie à une nouvelle étape dans le processus en deux temps : la première concerne le briefing de l’EP en octobre 2014 sur l’évaluation de sa nouvelle approche et la seconde en avril 2015 pour l’évaluation du processus politique dans sa globalité ; 
    En d’autres termes, la nouvelle étape du traitement du dossier serait de nature à revoir tout le processus politique et les conditions de son lancement et un prélude pour « enterrer » définitivement la proposition marocaine d’autonomie, dans la perspective d’une « solution » qui sera imposée aux parties.