Année : 2016
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Moroccoleaks : Note relative aux Envoyés Personnels pour le Sahara Occidental
Note élaborée par la Direction des Affaires Américaines du ministère marocain des affaires étrangères le 2 octobre 2014 sur les Envoyés Personnels du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental.La note souligne entre autres que «l’actuelle approche se base sur des négociations directes entre les parties prenantes. Chaque année, le Conseil de sécurité émet des résolutions appelant les parties prenantes à obtenir « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable » pour l’autodétermination du peuple du Sahara marocain. A cet effet, et pour aider donc les parties prenantes à réaliser des progrès, le Secrétaire Général nomme un Envoyé Personnel qui sert de médiateur et de facilitateur ». -
L’effet boomerang de la question du Sahara Occidental
La Guerre Froide est finie il y a plus de 25 ans. Et avec elles, les raisons qui justifiaient le soutien des Etats-Unis au Maroc dans le conflit qui l’opposait aux sahraouis. Les changements géopolitiques impliquent forcément les changements d’alliances et des intérêts. Le souci politique de la lutte contre l’idéologie socialiste s’est transformé en souci de lutte contre la crise financière.Les importantes ressources naturelles du Sahara Occidental ont poussé la France à poursuivre la politique marocaine visant à s’assurer le contrôle définitif de ce territoire.Faute de pouvoir contourner le principe d’autodétermination dans ce conflit qui dure depuis la retraie de l’Espagne en 1976, la France a imposé le principe de « solution mutuellement acceptable » en vue de garantir la situation de « ni guerre, ni paix ». Un statu quo qui apparaît, pour certains, bien plus commode que toute sortie de crise qui remettrait en cause la stabilité même relative et les équilibres actuels de la région.Le Maroc s’en est bien accommodé en espérant que le temps jouerait en sa faveur et atténuerait la volonté de résistance des sahraouis. C’était sans compter que « le vent peut souffler dans la directions contraire à celle voulue par les marins », dixit le proverbe arabe.Cette nouvelle configuration politique est derrière le nouveau discours du roi Mohammed VI, qui, à l’entendre, on dirait que Che Guevara a ressuscité et revenu au monde pour défendre les anciennes thèses de la gauche radicale.Qui avait imaginé que le souverain marocain allait, un jour, èpouser les discours de ses anciens ennemis, tel Kadhafi, Hugo Chavez ? C’est sans doute l’effet boomerang de sa volonté de coloniser le Sahara Occidental qui est derrière les délires de Mohammed VI.Si la configuration politique a changé, la nature du contentieux au Sahara Occidental est restée égale à elle-même : un problème de décolonisation d’un territoire non autonome dont l’unique solution conforme au droit international reste l’autodétermination.Le rappel de cette réalité par Ban Ki-moon a été manipulé par les autorités marocaines en vue de neutraliser les actions du chef de l’ONU visant à sortir ce conflit du statu quo. L’essentiel pour Rabat et que rien ne bouge jusqu’au départ du diplomate coréen le 31 décembre 2016. -
Mauritanie : Interception de faux billets provenant du Maroc
La police mauritanienne a intercepté lundi, à la frontière avec le Maroc, un camion transportant des marchandises avec à son bord des faux billets de banque de la monnaie nationale, a rapporté mardi le site Sahara Media.
Selon la même source, le camion portait une plaque d’immatriculation marocaine et avait été interceptée au PK 55 à la frontière mauritano-marocaine.« Le camion transportait 65 colis pleins de faux billets de 5000 ouguiya, portant le même numéro de série » a-t-il ajouté.Ainsi, le Maroc a ajouté une nouvelle arme en vue de déstabiliser les pays de la région. Après les tonnes de cannabis introduites en Mauritanie via le mur de défense militaire étendu le long des frontières du Sahara Occidental, s’ajoute un nouvel élément visant à déstabiliser la stabilité économique et financière mauritanienne.Pour rappel, les autorités mauritaniennes ont exprimé aux Nations Unies leur souci à cause des drogues qui inondent le pays provenant des frontières septentrionales. -
Lettre de Jean-Marc Ayrault parlant « d’occupation » du Maroc
En réponse à une lettre envoyée par l’Association des Amis de la RASD, Jean-Marc Ayrault reconnaissait bel et bien que la présence du Maroc au Sahara Occidental est une « occupation ».« Les socialistes dans leurs déclarations publiques s’en tiennent depuis l’occupation du territoire par le Maroc à une position privilégiant le respect du droit international et du droit à l0autodétermination des peuples colonisés », a-t-il dans sa réponse envoyée le 31 mars 2011.Il soulignait aussi la position du PS sur le conflit du Sahara Occidenal selon laquelle « tout doitêtre fait pour permettre aux sahraouis d’exprimer librement leur volonté sous le contrôle des organisations internationales ». -
Moroccoleaks : Les USA consultent la France concernant l’échéance d’avril (février 2014)
Les américains avouent subir des pressions des ONG sur le respect des droits de l’homme au Sahara Occidental et exigent des initiatives à présenter comme réponse à ces ONGParmi ces initiatives : mettre fin au jugements par le Tribunal Militaire; la légalisation des ONG sahraouies ASVDH et CODESA, avec insistance particuière sur la première; et suivi international de la situation des droits de l’homme sous l’égide du Haut Commissariat au Sahara Occidental et dans les camps des réfugiés -
Moroccoleaks : Entretien avec le Ministre Conseiller à l’Ambassade de France au Maroc
Il s’agit du compte-rendu d’un entretien entre le Secrétaire Général du Ministère marocain des affaires étrangères et M. Ludovic Pouille, Ministre Conseiller à l’Ambassade de France à Rabat.
Entretien qui fait partie des consultations périodiques entre les deux pays pour évaluer le soutien de la France au Maroc dans la question du Sahara Occidental.
Ces consultations permettent à la France « de gérer de manière satisfaisante les prochaines échéances » et notamment lw briefing de l’Envoyé Personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental.
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URGENT: Indépendance du Sahara Occidental, le Sénégal manoeuvre et perd devant l’ONU et l’UA
DERNIEREMINUTE.SN-La diplomatie du Sénégal prend à nouveau une belle gifle en plein figure. Mankeur Ndiaye qui s’est allié avec des pays comme l’Egypte et la France sur les ordres de l’Arabie Saoudite ainsi que la France pour casser le rapport du peuple Saharaoui a été stoppé net par l’ONU et UA. Ces tentatives qui a volé du Sénégal pour faire alliance contre le peuple sahraoui devant les instances onusiennes, se sont fracassées contre la position ferme de l’Union africaine attachée à la légalité internationale.Le Sénégal est-il sous les ordres de ses maîtres français. En tout cas, le président Macky Sall a décidé de trahir la cause défendue par l’Union Africaine : le droit du Sahara Occidental à une décolonisation conforme aux paramètres de la légalité internationale.Alors que le continent noir a dépêché au Conseil de Sécurité son Envoyé Spécial pour le Sahara Occidental, l’ancien président mozambicain, Joachim Chissano, pour faire part de la position de l’Afrique sur ce contentieux quadragénaire, le Sénégal nage à contre-courant en se positionnant du côté du Maroc et contre le principe africain de l’intangibilité des frontières héritées du colonialisme.La France et le Sénégal, les seuls pays á défendre l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc. La France, au nom de ses intérêts économiques et ses ambitions néocolonialistes. Le Sénégal, au nom de la servitude et l’esclavage dans le cadre des derniers vestiges de la Françafrique.Ainsi, Dakar a décidé de laisser tomber ses frères africains pour obéir les ordres des toubabs français et servir les marocains.En clair, le Conseil de sécurité des Nations unies a répondu favorablement à la demande de l’Union africaine, introduite via la mission angolaise auprès de l’ONU, de permettre à l’émissaire africain pour le Sahara Occidental, l’ex-président mozambicain Joachim Chissano, de présenter son rapport sur la situation dans ce pays colonisé par le Maroc. Le Makhzen est pris de panique.Les tentatives des deux pays africains qui ont volé à son secours, l’Egypte et le Sénégal – sur ordre de l’Arabie Saoudite –, ainsi que la France, pour faire alliance avec lui contre le peuple sahraoui devant les instances onusiennes, se sont fracassées contre la position ferme de l’Union africaine attachée à la légalité internationale.Malgré, donc, les manœuvres et l’opposition frontale de Paris, Dakar et Le Caire, l’envoyé spécial de la présidente de la Commission de l’Union africaine va rencontrer les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ce 26 avril à 15 heures, pour leur présenter le point de vue de l’Organisation africaine, a appris Algeriepatriotique de sources proches du dossier.L’émissaire africain pour le Sahara Occidental fera part à ses interlocuteurs, à New York, de l’exigence de l’Union africaine de faire annuler la décision du Maroc d’expulser les membres de la composante civile et politique de la Minurso et de rétablir la mission onusienne dans la plénitude de son mandat. L’Union africaine exprimera, à cette occasion, son attachement au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, a-t-on encore appris auprès de nos sources.Enfin, l’Union africaine exhortera les membres du Conseil de sécurité de l’ONU à protéger les ressources naturelles sahraouies spoliées par l’occupant marocain. Pour rappel, le Maroc et la France avaient réussi, l’année dernière, à saborder la rencontre de Joachim Chissano avec les membres du Conseil de sécurité.Le Makhzen tremble à l’idée que l’Union africaine fasse entendre sa voix à l’ONU. Comptant sur l’aide des monarchies du Golfe, le Makhzen a tenté de faire pression sur les deux pays à sa solde, le Sénégal et l’Egypte, pour affaiblir et contrebalancer la position africaine. Il s’est également arc-bouté sur la France dont il est une sorte de protectorat.Les Français considérant ce pays, en effet, comme une sorte de département d’outre-mer. Toutes les gesticulations de Rabat et tous les soutiens financiers, diplomatiques et politiques dont il bénéficie se brisent lamentablement contre la volonté stoïque du peuple sahraoui à recouvrer son indépendance et à l’éveil de la communauté internationale agacée par le comportement puéril de la monarchie marocaine et de ses serviteurs zélés.Sambou BIAGUI -
Khatri Addouh fustige les positions irresponsables du Maroc
Les positions «irresponsables» adoptées récemment par le Maroc «mettent la région dans une situation aux conséquences inconnues», a souligné hier à Alger le président du Conseil national sahraoui, Khatri Addouh.Intervenant au terme de ses discussions avec le président du Parlement algérien, Mohamed Larbi Ould Khelifa, M. Addouh a déclaré que «le Maroc met la région dans une situation aux conséquences inconnues, en réduisant la composante de la mission de la Minurso sur une décision unilatérale», appelant le Conseil de sécurité à réagir et à adopter «une position ferme» à l’égard de ces agissements «irresponsables et négatifs».M. Addouh a indiqué avoir évoqué avec M. Ould Khelifa les derniers développements de la question sahraouie, particulièrement le rapport récemment présenté par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Kimoon au Conseil de sécurité au terme de sa dernière visite dans la région. À la lumière de ce rapport, le Conseil de sé- curité s’attelle à débattre de la question sahraouie et des positions «dangereuses» récemment adoptées par le Maroc. Il a, dans ce sens, rappelé l’acharnement du Maroc contre le SG de l’ONU et ses tentatives d’entrave aux efforts de son envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross.Par ses positions, le Maroc «ne tente pas seulement de geler le processus de règlement mais de le faire échouer», a indiqué M. Addouh. Le responsable sahraoui s’est dit convaincu que le Conseil de sécurité répondra «avec fermeté» à ses dépassements en rétablissant la Minurso dans son mandat et dans ses prérogatives et en arrêtant un calendrier précis et dé- taillé pour un règlement sur la base d’un référendum d’autodétermination.Pour le président du conseil national sahraoui, les agissements du Maroc dénotent une immixtion dans les prérogatives du Conseil de sécurité qui a désigné et mis en place la Minurso en 1991 en lui confiant la mission de réunir les conditions nécessaires pour la tenue de cette échéance décisive. Il s’est par ailleurs félicité de la décision du Conseil de sécurité d’entendre l’envoyé spécial de l’Union africaine, l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, une démarche qui, espère-t-il, devra dégager une position ferme et urgente de cet organe onusien. M. Addouh a, de nouveau, rendu hommage, à l’Algérie pour son soutien «constant» à la cause sahraouie et au peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination.Le président du conseil national sahraoui est arrivé dimanche à Alger pour une visite de trois jours à l’invitation du président algérien du conseil de la nation Abdelkader Bensalah. -
L’Islande comme la CJUE, exclut le Sahara de son accord commercial
Les quatre États membres de l’association de libre-échange AELE – Norvège, la Suisse, l’Islande et le Liechtenstein – concluent de la même manière que la Cour de justice de l’Union Européenne. Les marchandises du Sahara Occidental ne peuvent être inclues dans les accords de libre-échange avec le Maroc.Ci-dessus : de la farine de poisson en cours de chargement sur un navire à El Aaiun, au Sahara Occidental. Il est arrivé à l’Islande d’importer de la farine de poisson en provenance du territoire occupé.La ministre des Affaires étrangères de l’Islande nouvellement nommée le 18 avril a répondu clairement au parlement islandais sur la question de savoir si oui ou non les marchandises en provenance du Sahara Occidental font partie de l’accord de libre-échange que le Maroc entretient avec les États de l’AELE.La déclaration suivante est une traduction de l’islandais de WSRW :« Madame la député demande si la ministre s’accorde avec l’interprétation des autorités norvégiennes et suisses que l’accord de libre-échange entre l’AELE et le Maroc ne couvre pas les produits du Sahara Occidental. Cette question n’a à ma connaissance pas été soulevée au Parlement auparavant, bien qu’il soit évidemment de la même veine que la résolution parlementaire que j’ai mentionnée plus tôt. La question, cependant, a été posée à la fois en Suisse et en Norvège, comme il est dit dans la requête de la députée. La position des deux États a été que l’accord ne couvre pas les produits du Sahara Occidental, étant donné que les pays ne reconnaissent pas le contrôle du Maroc sur le territoire. Dans la mesure où la question a été discutée au sein de l’AELE, ce sentiment n’a pas été contesté, et l’Islande et le Liechtenstein ont pris la position de la Suisse et de la Norvège dans cette affaire.Monsieur le Président. La réponse à cette question est claire. Nous sommes d’accord avec l’interprétation des autorités norvégiennes et suisses sur l’accord de pêche entre l’AELE et le Maroc, qu’il ne couvre pas les marchandises du territoire du Sahara Occidental. »La déclaration était une réponse à la question suivante de la députée Steinunn Þóra Árnadóttir :« Est-ce que Mm la Ministre des Affaires étrangères est d’accord avec l’interprétation par les autorités norvégiennes et suisses de l’accord de libre échange conclu entre l’AELE et le Maroc depuis 1997, en ce qu’il ne comprend pas les produits du territoire occupé du Sahara Occidental? » [Original en islandais sur le site Web du Parlement].Dans le débat qui a suivi, la député Árnadóttir a déclaré qu’elle était satisfaite de cette réponse du ministre. Elle a ajouté qu’il y avait eu auparavant des importations de produits de la pêche du Maroc vers l’Islande et qu’ à l’avenir elle serait très attentive à la question de savoir si nous pouvions être sûrs à 100% sur leur origine. La ministre a répondu que ce point était noté et qu’elle allait personnellement se pencher sur la question.En 2010, les importations de marchandises du Sahara occidental dans l’État de la Norvège de l’AELE ont provoqué un grand scandale, parce que les marchandises étaient étiquetés « Maroc » sur les importations. En omettant de déclarer le bon pays d’origine, l’importateur a reçu une amende record de la douane norvégienne de 1,1 millions d’euros. Voir ici les déclarations de l’AELE des gouvernements de Norvège et de Suisse.Le 10 décembre 2015, la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) est arrivée au même avis que les États de l’AELE : les marchandises provenant du territoire non autonome du Sahara Occidental ne peuvent être inclues dans l’accord de libre-échange UE-Maroc. Les proches alliés politiques du Maroc, principalement la France, s’est opposé à cette position. La France bloque le processus d’auto-détermination et la surveillance indépendante par les Nations unies du respect des droits de l’homme au Sahara Occidental par le biais de son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.Une importante partie du Sahara Occidental est occupée par son voisin le Maroc depuis les années 70.http://www.wsrw.org/a111x3458 -
La question saharaouie au cœur du bras de fer entre Alger et Ryad
Une aubaine pour le roi Mohamed VI qui vient d’obtenir le soutien des monarchies du GolfeLa question saharaouie au cœur du bras de fer entre Alger et RyadLe ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel est depuis dimanche dernier à Damas. Accompagné d’une forte délégation, M. Messahel prend part à la réunion du Comité de suivi algéro-syrien. Au même moment, le roi Mohamed VI effectue une tournée dans les pays du Golf. S’agit-il d’une coïncidence d’agendas ? Possible.Le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel est depuis dimanche dernier à Damas. Accompagné d’une forte délégation, M. Messahel prend part à la réunion du Comité de suivi algéro-syrien. Au même moment, le roi Mohamed VI effectue une tournée dans les pays du Golf. S’agit-il d’une coïncidence d’agendas ? Possible. Il n’en demeure pas moins que le déplacement du ministre des Affaires maghrébines en Syrie est à forte charge symbolique.Au-delà du fait qu’Alger – et c’est là son premier objectif – tient à renforcer sa démarche de trouver une solution politique au conflit de la Syrie, le déplacement d’un membre de son gouvernement à Damas, qui risque de provoquer une levée de boucliers chez les monarchies du Golfe, vise justement à rendre l’appareil à ces pays qui viennent de soutenir «la marocanité» du Sahara Occidental. Il s’agit à vrai dire, plus d’une «confrontation» entre Alger et l’Arabie Saoudite qui ne date, certes pas, d’aujourd’hui mais qui vient d’inclure la question du Sahara Occidental à la liste des divergences. Faut-il rappeler qu’Alger a refusé d’adhérer à l’opération «tempête décisive» au Yémen pilotée par l’Arabie Saoudite dans sa guerre contre l’influence iranienne sur le flanc sud au Yémen. Ryad avait mobilisé ses alliés arabes. Tous ont presque répondu à cet appel.L’Algérie, seul pays de la ligue arabe à exprimer son refus de se soumettre au plan de guerre mis en œuvre par l’Arabie Saoudite contre le Yémen, avait rappelé ses positions doctrinales de non-ingérence dans les affaires des autres Etats et son choix des voies diplomatiques, politiques et pacifiques dans le règlement des conflits. Ce qui a été le déclencheur des hostilités. Il y a eu aussi le refus d’Alger de cataloguer le Hezbollah comme une organisation terroriste dans le cadre des réunions de la ligue arabe. Il s’agissait là, encore une fois, d’une proposition saoudienne.«L’Algérie, pour qui la non-immixtion dans les affaires internes des autres pays est l’un des principes directeurs de sa politique étrangère, s’interdit toute interférence dans ce dossier et refuse de s’exprimer en lieu et place des Libanais dans une affaire qui les concerne d’une manière exclusive», avait rappelé le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra.Une position saluée par le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans son discours du 7 mars dernier. Ce second affront a déclenché la guerre froide entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite. Pour l’Arabie Saoudite, Alger a choisi de soutenir son concurrent iranien. Et dans cette logique d’affrontement diplomatique direct, la crise syrienne, libyenne ou encore la question saharaouie, font partie de ce bras de fer entre Alger et Ryad. Une aubaine pour le roi Mohamed VI qui vient d’obtenir le soutien des monarchies du Golfe afin de contrer la prochaine décision du Conseil de sécurité concernant la question du Sahara Occidental.Mohamed VI qui perdait du terrain sur cette question auprès de ses alliés européens surtout après le bras de fer qu’il a déclenché avec le secrétaire général de l’ONU, a choisi de se retourner vers ses alliés arabes. C’est lors du sommet Maroc-pays du Golfe, tenu dernièrement, que le souverain marocain a obtenu le soutien de son allié de toujours, l’Arabie Saoudite, et par conséquent celui des pays du Golfe. Un soutien qui vient s’ajouter à celui qu’il a eu, lors de son déplacement en Russie. Ce qui lui a permis d’ailleurs de narguer le Conseil de Sécurité et de défier l’Organisation onusienne ainsi que le conseil de sécurité en réduisant la participation de la Minurso au Sahara Occidental.Pour faire pressions sur les pays européens, le roi a fait valoir le rôle du Maroc dans la lutte antiterroriste. Cela a porté ses fruits puisque au cœur du Conseil de Sécurité qui s’est réuni à deux reprises dont une rencontre à la demande des Etats-Unis, il semblerait, selon des diplomates, que la France, l’Espagne, le Japon, l’Egypte et le Sénégal notamment ont pris le parti de Rabat et ont poussé le président du conseil de sécurité, l’Angolais Ismael Gaspar Martins à se contenter d’une simple déclaration lapidaire à la presse, selon laquelle la résolution du problème sera menée au plan bilatéral.Ainsi, les moult réactions qu’a suscitées la décision de Rabat de réduire la mission onusienne ne semblent pas avoir le poids des pressions qu’exercent Rabat sur les pays occidentaux en profilant la menace terroriste et en s’appuyant sur ses alliés. Et pour renforcer cette alliance, le roi Mohammed VI est depuis hier au Bahreïn afin d’exprimer, comme il l’a fait devant les pays du Golfe lors du sommet, «la fierté et la considération qu’inspire le soutien constant des pays du Golfe au Maroc dans la défense de son intégrité territoriale».Faut-il rappeler que le roi avait accusé l’Algérie, sans la nommer, de mener «une guerre par procuration» où le secrétaire général des Nations unies «est instrumentalisé pour essayer de porter atteinte aux droits historiques et légitimes du Maroc concernant son Sahara».A partir du moment où l’Algérie est citée comme partie prenante dans le conflit du Sahara Occidental par le Maroc alors qu’elle a toujours défendu le respect du droit international et des résolutions onusiennes, elle est, de fait, confrontée à une position à l’opposée de la sienne, des monarchies du Golf, juste par hostilité. Raison suffisante pour la diplomatie algérienne de continuer à défendre son autonomie et d’afficher alors clairement son renforcement à la solution politique en Syrie. Offrant par là même l’occasion à la Syrie de lever l’embargo diplomatique imposé par l’Arabie Saoudite et du coup la narguer puisque ce pays n’a pas manqué de redoubler les manœuvres pour isoler Bachar Al Assad.Le soutien récent de quelques pays du Golfe au Maroc sur le dossier du Sahara Occidental a bien accentué l’écart diplomatique entre Alger et l’Arabie Saoudite. La réponse d’Alger a été donnée en Syrie où Abdelkader Messahel a réaffirmé «la solidarité de l’Algérie avec la Syrie dans son épreuve», soulignant l’importance du dialogue et de la réconciliation pour sortir de la crise.H. Y.