Année : 2016

  • Los saharauis presionaron por derechos humanos mientras se decidía el futuro de la misión de paz en el Sahara Occidental

    Nota del editor: una versión de este post fue publicada originalmente en Watching Western Sahara Checkdesk, una plataforma colaborativa para vídeos curados y contextualizados del Sahara Occidental. 

    Por Madeleine Bair
    Mientras los diplomáticos internacionales se reunían para decidir sobre el futuro de la misión de las Naciones Unidas para el mantenimiento de la paz en el Sahara Occidental, los manifestantes en todo el territorio ocupado protestaron pidiendo autodeterminación y derechos humanos.
    La disputa sobre la soberanía del Sahara Occidental se ha mantenido durante más de cuatro décadas. Tras la retirada de España de su antigua colonia, Marruecos libró una batalla por el territorio, combatiendo contra el ejército saharaui independiente del Frente Polisario. Cuando la ONU rompió el alto al fuego en 1991, decenas de miles de saharauis han sido desplazados a campos de refugiados argelinos. Hoy, el territorio disputado está en la lista de la ONU de territorios no autogobernados. Uno de los pasos en los que las partes se pusieron de acuerdo fue en un referendum que permita a los saharauis votar por su independencia o su integración en Marruecos, pero todavía no ha sucedido.
    El Consejo de Seguridad de la ONU anunció el 29 de abril su decisión anual de extender su misión de mantenimiento de la paz, conocida como MINURSO (por sus siglas en inglés), extendiendo el mandato de la misión por otro año. Los saharauis y defensores internacionales han pedido a la ONU que extienda el mandato de la misión para incluir el monitoreo de los derechos humanos. El jueves 28, el enviado de la Unión Africana al Sahara Occidental, el expresidente mozambiqueño Joaquim Chissano, pidió que se estableciera una fecha para celebrar el referendum. 
    La frustación con el status quo puede verse en videos de las manifestaciones en el Sahara Occidental. El lunes 25, varias protestas coordinadas tuvieron lugar en todo el territorio.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=d4fpMRg0Lpc]

    En la manifestación de arriba, una mujer sostiene una bandera saharaui mientras los manifestantes piden la autodeterminación –un acto criminal bajo la ley de Marruecos, que prohíbe que organizaciones e individuos desafíen la soberanía marroquí sobre el territorio. Cantando en árabe, los manifestantes piden el derrocamiento del régimen y su derecho a la autodeterminación.

    [facebook url= »https://www.facebook.com/saharawivoice/videos/1161737483845225/ » /][youtube https://www.youtube.com/watch?v=vkikOLnEb_o]

    Para más vídeos del Sahara Occidental, visite Watching Western Sahara Checkdesk, un proyecto de WITNESS Media Lab, donde una versión anterior de este post fue originalmente publicada.
  • RÉDUITE À TROIS PAYS RÉUNIS À TUNIS – Quel avenir pour l’UMA?

    C’est dire si les statuts de l’instance sont caducs puisque 27 ans après, on en est au même statu quo ante.
    Le Tunisien Taïeb Baccouche a été nommé nouveau secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe en succession à Habib Ben Yahia à la faveur de la 34e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) qui s’est tenu à Tunis, jeudi dernier. Cette décision a été approuvée à l’unanimité par les participants, à savoir le ministre tunisien des Affaires étrangères Khemaïes Jhinaoui, le vice-ministre libyen aux Affaires étrangères Mohamed Tahar Sayala, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe Abdelkader Messahel et de l’ancien secrétaire général de l’UMA, Habib Ben Yahia. Cet ancien secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), qui fut également ministre de l’Education et porte-parole du gouvernement entre le 17 janvier et le 24 décembre 2011 (successivement aux gouvernements Mohamed Rached Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi) puis, ministre des Affaires étrangères dans le premier gouvernement Essid, de février 2015 à janvier 2016, connaît bien les rouages et les missions toutes platoniques de cette instance qui est maintenue contre vents et marées, pour sa symbolique.
    Les participants aux travaux de cette 34e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) «ont mis l’accent sur la nécessité de poursuivre l’action commune pour la consolidation de l’édifice de l’UMA, en vue de faire face aux risques menaçant la région dont le terrorisme», comme l’a rapporté l’APS.
    Mais le message essentiel est intervenu, la veille même de la réunion, lorsque Abdelkader Messahel a évoqué une proposition de l’Algérie qui souhaite la révision du système et des structures de l’Union du Maghreb arabe (UMA), insistant sur la nécessité de l’adapter aux mutations en cours et de lui permettre de relever les défis régionaux et internationaux actuels.
    La région qui a connu d’importants bouleversement, depuis 2011, avec le soi- disant printemps arabe, et fait face à plusieurs maux tels que le terrorisme, la migration clandestine et le trafic de drogue, attend, depuis deux décennies au moins, la concrétisation des objectifs initialement assignés à l’UMA qui, c’est certain, avait suscité une attente et une aspiration majeures des peuples concernés.
    C’est dire si les statuts de l’instance sont caducs puisque, 27 ans après, on en est au même statu quo ante, alors que les mutations ont été nombreuses, aussi bien pour le Maghreb lui-même que pour les relations internationales dans leur ensemble.
    Relancer l’UMA est d’ailleurs une utopie, dans le contexte actuel, si ce n’est à travers l’approfondissement des échanges économiques entre les trois pays qui tentent de ramer à contre-courant, à savoir l’Algérie, la Tunisie et la Libye, les deux autres membres ayant en quelque sorte fait sécession par leur politique de la chaise vide, leurs visées latentes étant de saboter systématiquement tous les efforts qui contribuent à revitaliser une UMA condamnée à souffrir de l’offense faite au peuple sahraoui avec la bénédiction de l’ancienne puissance coloniale française.
  • Rencontre de soutien à la lutte des peuples palestinien et sahraoui à Alger

    Une rencontre de soutien à la lutte des peuples palestinien et sahraoui a été animée hier à Alger par des intellectuels algériens, sahraouis et palestiniens, portant notamment sur « l’écho mondial » de la révolution algérienne et les mouvements de libération en Palestine et au Sahara occidental. 
    Les participants à cette rencontre, organisée à l’occasion du 71e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945, ont souligné la nécessité de poursuivre le soutien aux peuples sahraoui et palestinien et de faire face au « nouveau plan colonial sioniste et occidental visant le monde arabe ». 
    A cette occasion, le représentant du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), Mohamed Salah, a estimé que « ce qui se passe actuellement dans le monde arabe s’inscrit dans le cadre d’un nouveau plan colonial occidental et sioniste qui vise notamment à saper le projet national palestinien ». 
    Pour sa part, le représentant du Front Polisario, Mohamed Amine, a indiqué que la révolution algérienne « est une source d’inspiration d’autres peuples opprimés », à l’instar des peuples sahraoui et palestinien, a-t-il soutenu.
  • Sahara occidental : Le référendum de toutes les attentes

    Le temps du référendum a vraiment sonné. Dans la dernière colonie africaine, le sentiment d’injustice se fait fortement ressentir dans les camps des réfugiés de l’exil forcé et les territoires occupés pliant sous le joug de la barbarie coloniale.
    A la faveur de sa dernière visite, l’une des rares fois où un secrétaire général se rend aux camps des réfugiés, Ban Ki-moon a perçu dans toutes ses dimensions, légale, humanitaire et sécuritaire, la situation dans laquelle vivent les Sahraouis. Fondamentalement préoccupés à juste titre par la « situation sécuritaire », en dégradation accrue et impactant sur mission onusienne de surveillance du cessez-le-feu, le secrétaire général de l’ONU a vécu de près « les grandes souffrances » et les conditions difficiles du peuple sahraoui. 
    « Cette situation est inacceptable », a-t-il martelé. Le déni de justice, né de la décolonisation confisquée par les signataires du traité de Madrid de toutes les compromissions, a dérivé 40 ans plus tard sur un statu quo jugé intenable par l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies. 
    « Il est temps d’engager des négociations sérieuses sans conditions préalables et de bonne foi pour parvenir à une solution politique mutuellement acceptable qui permet l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », a indiqué Ban Ki-moon dans les recommandations de son rapport périodique sur le Sahara occidental. Du reniement des accords de paix conclus sous le parrainage de l’ONU et de l’Organisation africaine, en défiance du dépositaire de la légalité internationale, le Maroc est donc coupable de la crise de confiance qui altère non seulement la « bonne foi », mais également les principes mêmes du règlement du conflit et le cadre légal inscrit dans la mission de la Minurso chassée manu militari. 
    Le précédent n’a pas son pareil dans l’histoire de la décolonisation des territoires sous occupation coloniale. « Le Maroc entrave les démarches onusiennes visant à instaurer la paix », a affirmé dimanche dernier le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, à l’issue de ses entretiens avec le ministre algérien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. Tout en appelant au « retour de la Minurso afin qu’elle accomplisse ses missions », le chef de la diplomatie sahraouie a souhaité que le « Conseil de sécurité assume toutes ses responsabilités et prenne les mesures nécessaires en ce sens », s’agissant notamment des sanctions décrétées contre l’occupant qui « refuse de se plier à la légalité internationale ». 
    Le choix entre le référendum ou la guerre, brandie légitimement par le peuple sahraoui, las des promesses de paix non tenues, impose l’établissement d’un calendrier et la fixation d’une date pour l’organisation du référendum, revendiqués impérativement par le Front Polisario sous la pression d’une jeunesse grondant de pessimisme. La main tendue une fois de plus par les Sahraouis atteste essentiellement de la « bonne foi » et d’un engagement sans faille en faveur de la paix. « Le Conseil de sécurité doit saisir cette volonté et œuvrer en faveur de la paix », a souligné Ould Salek. Cette exigence devenue incontournable a été réitérée par des sénateurs américains.
    « Au vu des questions sécuritaires importantes qui s’imposent à la région, il est plus que jamais important que les Etats-Unis et leurs alliés se mettent du côté du peuple sahraoui et exigent la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental », ont souligné Joseph Pitts, un républicain de Pennsylvanie, et John Conyers, un démocrate du Michigan, dans une chronique publiée récemment sur le site d’information et d’analyses « Politico ». Des pressions doivent être exercées, selon eux, sur le Maroc pour l’amener à honorer son engagement initial et mettre fin à son opposition viscérale à la surveillance des droits de l’homme au Sahara occupé. Cette question humanitaire vitale a été appréhendée par l’intergroupe du Parlement de l’Union européenne (UE) « paix pour le peuple sahraoui » regrettant qu’elle n’ait pas figuré dans l’agenda du Conseil de sécurité. La paix définitive bientôt de retour au Sahara occupé de toutes les injustices ? 
    Larbi Chaabouni
  • Ghoul met en garde contre les manipulations du Maroc

    Le président de TAJ, Amar Ghoul a affirmé que l’Algérie refuse catégoriquement que le Royaume Chérifien soit l’arme avec laquelle on frappe la région Arabe et le nord d’Afrique. Ce dernier a même exprimé sa grogne contre les médias marocains qui s’acharnent à semer la zizanie.
    Lors de son discours prononcé en marge de la journée de solidarité avec le peuple sahraoui organisée samedi à Alger, M.Ghoul a dénoncé l’entêtement atypique du makhzen qui «use et abuse de manœuvres dilatoires» dans le sillage d’une fuite en avant qui n’a d’autres objectifs que celui de se conformer à la légalité internationale.
    Ghoul a, par ailleurs, adressé quelques piques à l’endroit du régime marocain, en dénonçant les visées expansionniste du makhzen et ses tentative répétées d’attenter à l’intégrité territoriale des pays du voisinage, comme il a fait, par le passé, avec la Mauritanie et même avec l’Algérie, a-t-il précisé.
    M. Amar Ghoul, président de TAJ a assuré que la question du Sahara Occidental « est avant tout une question d’occupation et de décolonisation » soulignant que le statut quo au Sahara Occidental représente « une réelle menace sur la stabilité de la région.
    Il a appelé à « accorder un intérêt particulier à cette cause qui concerne toute la région mettant en garde contre la persistance de la pression, de l’entêtement et de l’occupation sur fond de détérioration de la situation des droits de l’Homme des Sahraouis qui pourrait conduire à une situation explosive dans le continent.
  • Le Makhzen prépare-t-il un mauvais coup contre la mission de l’ONU au Sahara Occidental et l’Algérie ?

    Le Maroc joue avec le feu depuis qu’il a été malmené au Conseil de sécurité à travers la résolution 2285 prolongeant jusqu’à fin avril 2017 la mission de la Minurso, et à l’Union européenne dont la Cour de justice a rendu un arrêt qui annule l’accord agricole UE-Maroc signé en 2012. 
    Des sources très au fait du dossier le confirment à travers deux séries d’informations importantes et corroborées. L’une concerne la diffusion par Al-Jazeera d’un enregistrement audio d’un certain Adnane Al-Sahraoui qui active dans la nébuleuse terroriste au Sahel. Celui-ci menace d’attaquer la Minurso et les lieux touristiques au Maroc. 
    Le scenario élaboré dans les laboratoires de la DGED, les services secrets marocains depuis quelques années déjà, veut présenter le Polisario comme complice des groupes terroristes. Après le coup du mail reçu par Hillary Clinton dans lequel son conseiller se basant sur une source français lui affirme que Bouteflika est de mèche avec Belmokhtar et la propagation de cette intox par le Makhzen, l’Algérie doit s’attendre à d’autres coups tordus. 
    Selon une autre source basée au Mali, les Marocains redoublent d’activité actuellement pour saboter les accords de paix inter-maliens conclus récemment en Algérie. Nos sources affirment que le Makhzen va jusqu’à «mobiliser» une «armée» de péripatéticiennes au plus près des forces spéciales américaines et des militaires français. 
    Cette opération de sabotage serait financée par les monarchies du Golfe qui disposent de relais à Gao – où sept diplomates algériens furent enlevés – et sur la frontière mauritanienne. Une autre information fait savoir que le groupe terroriste dénommé Mujao a été créé par les services marocains. 
    Le timing choisi pour commanditer l’enregistrement diffusé par Al-Jazeera, menaçant la Minurso, porte la signature de la DGED. Cela annonce des coups tordus pour pousser au départ de la mission onusienne dont les membres seraient ainsi menacés. Cela vise aussi à dissuader les Etats d’envoyer leurs ressortissants au «casse-pipe». 
    Le temps presse pour le Makhzen, car dans trois mois à peine, la question de la mission onusienne en charge de la surveillance du dossier sahraoui va revenir devant Conseil de sécurité et la France va se retrouver bien isolée cette fois-ci face aux Américains, aux Britanniques, aux Russes et même peut-être aux Chinois qui vont suivre pour exiger le retour de la composante civile et politique de la Minurso. Mohammed VI, qui affirmait que sa décision – de renvoyer la Minurso – était irrévocable et qui risque ainsi de perdre la face et paraître minable aux yeux de ses sujets, tenterait le diable en s’adonnant à des actions aventuristes désespérées. 
    Une telle option est d’autant plus envisageable, notent nos sources, que le Makhzen encourt le risque que la nécessité d’étendre la mission de la Minurso à la supervision du respect des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental soit enfin reconnue de telle façon qu’elle devienne effective. Les voix de parlementaires et de personnalités politiques en Europe ne cessent de s’élever dans ce sens. 
    Les événements qui ont entouré la question du Sahara Occidental, ces derniers mois, ont ramené le Maroc à la case départ du conflit. La preuve est dans le maintien de la Minurso et le rappel de sa mission consistant en la préparation d’un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental. 
    Cette nouvelle situation met le Maroc dans l’isolement total et même ses soutiens les plus inconditionnels, comme la France, montrent une gêne évidente qui laisse envisager l’éventualité que la fiction de la solution de l’autonomie avancée, en désespoir de cause, par Rabat, soit progressivement abandonnée sous la pression américaine. 
    Dans ces conditions, qui indiquent des perspectives très sombres pour le Maroc avec la probabilité de plus en plus forte que le Sahara Occidental obtienne son indépendance, le Makhzen pourrait être tenté par la politique du pire, c’est-à-dire la provocation contre le personnel de l’ONU à travers la Minurso, voire contre l’Algérie.
    Houari Achouri
  • La grande corruption règne en maître au Maroc

    Imaginez que le chef de l’Etat français soit aussi, dans le même temps, propriétaire de la plus grosse holding privée du pays. Difficile à envisager ? Attendez, cela ne fait que commencer. Imaginez aussi que le secrétaire général de l’Elysée soit le PDG de cette holding. Imaginez que cet homme, ainsi devenu l’homme d’affaires le plus puissant de la République, possède par ailleurs une ribambelle d’entreprises en son nom propre, qui décrochent des concessions ou marchés publics à tour de bras. Inconcevable, dites vous ? Ce n’est pas fini. Imaginez maintenant que le premier ministre prévoie, par décret officiel, d’investir des millions d’euros d’argent public dans une société privée appartenant au secrétaire général de l’Elysée… Et enfin, le coup de grâce : imaginez que la société en question soit une entreprise fantôme sans locaux ni personnel et qui présente — le pompon — de faux chiffres en guide de plan d’affaires !
    Si seulement le dixième de tout cela était vrai, le président français tomberait immédiatement, entraînant le gouvernement, voire la cinquième République dans sa chute. Mais ce qui n’est pour laFrance qu’une fiction invraisemblable est la réalité crue du Maroc, un pays ami et allié.
    Pour ceux qui l’ignorent encore, le roi Mohammed VI est en effet l’actionnaire majoritaire du groupe SNI, qui comprend entre autres la plus grosse banque privée, le plus gros opérateur minier et la plus grosse chaine de distribution du royaume. L’homme qui dirige ce conglomérat tentaculaire, dont le chiffre d’affaires équivalait il y a quelques années à 8% du PIB, s’appelle Mounir Majidi, et il occupe en même temps la fonction de secrétaire particulier de Mohammed VI.
    A ce titre, il est le plus proche collaborateur du souverain puisqu’il aménage son agenda, organise ses rencontres, filtre les informations qu’il reçoit, etc. Cette double casquette fait de M. Majidi l’homme le plus détesté par les milieux d’affaires marocains. Forcément : il leur livre, au nom du roi, une concurrence aussi impitoyable que déloyale, vu son influence démesurée sur des organismes financiers comme la Caisse de dépôt et de gestion, le ministère des finances, l’administration des impôts, etc. Mais l’homme d’affaires de la monarchie n’oublie pas ses propres intérêts. Egalement propriétaire de plusieurs entreprises opérant dans divers secteurs, M. Majidi n’hésite pas, pour défendre ses affaires personnelles, à tirer sur les leviers étatiques dont il dispose.
    Révélée il y a deux semaines sur le blog de l’auteur de ces lignes, l’affaire BaySys illustre jusqu’à la caricature la mécanique implacable du “Majidi business”, aujourd’hui au cœur de la corruption d’Etat au Maroc.
    Ce qu’il faut en retenir : en 2010, le secrétaire particulier de Mohammed VI entre en contact avec BaySys, un équipementier aéronautique américain à la recherche d’un partenaire financier pour le tirer d’une mauvaise passe. Plutôt que sortir son propre chéquier (il en a pourtant les moyens), M. Majidi oriente l’équipementier américain vers Royal Air Maroc (RAM). C’est donc la compagnie aérienne publique qui devra débourser les quelque 25 millions d’Euros dont BaySys avait besoin, en ponctionnant l’argent du contribuable… mais non sans que M. Majidi n’en profite au passage. A cet effet, le Secrétaire particulier du roi crée en août 2010 BaySys Morocco, une coquille vide sans locaux ni personnel qu’il contrôle à 100% via deux sociétés écrans.
    Quelques mois plus tard, un décret officiel du Premier ministre marocain Abbas El Fassi autorise la RAM à prendre des parts dans BaySys Morocco. Mieux encore : les prévisions qui justifient cet investissement sont particulièrement fantasques. Il est ainsi prévu que la société de M. Majidi réalise un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros et un bénéfice net de 4,3 millions d’euros… dès sa première année d’exercice, et sans qu’aucune hypothèse de calcul n’étaye ces chiffres incroyables ! Le plus aberrant est que ces prévisions peu crédibles ont traversé, sans changement, cinq niveaux de vérification supérieurs de l’Etat marocain : la RAM elle-même, puis le ministère des Finances, la Primature, le Secrétariat général du gouvernement et enfin la Banque Centrale, qui a publié les mêmes chiffres quelques mois plus tard, tels quels, dans un document interne. Les hauts fonctionnaires marocains seraient-ils tous incompétents ? Bien sûr que non. Seulement, àpartir du moment où le tout-puissant Secrétaire particulier du roi est impliqué dans une procédure, les commis de l’Etat, aussi haut placés soient-ils, signent ce qu’on leur demande designer sans poser de questions.
    Au final, l’investissement n’a pas eu lieu car l’affaire a capoté pour des raisons qui restent àéclaircir (malgré de multiples relances, les responsables de BaySys International sont restés muets). La manière dont tout cela a été goupillé, néanmoins, renseigne sur la nature réelle du régime marocain : un système où les conflits d’intérêts règnent et où le trafic d’influence bat son plein, au plus haut niveau de l’Etat et avec la complicité des autorités élues. Abbas El Fassi, chef d’un parti politique et ancien premier ministre qui a signé le décret BaySys, est aussi, incidemment, le père de Fihr El Fassi, ancien DG de l’une des sociétés de M. Majidi. La société en question, FC Com, domine le marché de l’affichage au Maroc grâce aux conditions extrêmement avantageuses accordées par les municipalités et offices publics. Salaheddine Mezouar, autre chef de parti et ancien ministre des Finances qui a cosigné le décret BaySys, est aussi un des obligés de l’entourage royal. Il a récemment été épinglé pour s’être accordé des primes mirobolantes, au prix d’un échange de faveurs avec Noureddine Bensouda, actuel trésorier général du royaume, ancien directeur des impôts et autre membre de la Cour. Et ainsi de suite…
    L’année dernière, pourtant, le Maroc avait lui aussi vécu son “printemps arabe”. Confronté à des manifestants réclamant la démocratie, Mohammed VI avait fait promulguer une nouvelle Constitution sensée instaurer la “bonne gouvernance“ et la “reddition des comptes”. Une réforme qualifiée alors d’“exemplaire” par Nicolas Sarkozy et d’“historique” par Alain Juppé. Jugez plutôt : l’article 36 du nouveau texte fondamental interdit expressément… le trafic d’influence ! —un délit par ailleurs puni de 2 à 5 ans de prison par l’article 250 du code pénal marocain. Mais au Maroc, la théorie est une chose et la pratique en est une autre. Quel procureur serait assez fou pourenclencher des poursuites contre Mounir Majidi, ou en général contre les membres d’une clique couverte par le roi en personne ? Jaafar Hassoun, un juge qui s’était essayé à titiller des proches du monarque, s’est retrouvé en 2011 radié de la magistrature, interdit de se reconvertir dans le barreau et harcelé pour abandonner toute velléité de se lancer en politique.
    En l’absence de contre-pouvoirs fonctionnels, la grande corruption s’épanouit librement au Maroc, face à l’apathie grandissante d’une opinion publique désabusée par tant de duplicité. Naguère rugissante, la presse indépendante n’est plus que l’ombre de ce qu’elle était, vaincue par une décennie de harcèlement judiciaire et économique. M. Majidi, également le premier annonceur publicitaire du pays, a démontré sa capacité à boycotter des journaux jusqu’à les acculer à la faillite. Aujourd’hui, les titres de presse les plus courageux peuvent encore épingler des seconds couteaux comme MM. Mezouar ou Bensouda. Mais dès qu’on approche du premier cercle royal, silence général. Il est révélateur que l’affaire BaySys, alors même qu’elle “buzzait” intensément sur Internet et les réseaux sociaux (elle a même engendré le hashtag #MajidiGate sur Twitter)… n’ait pas été mentionnée par un seul journal marocain. Quant au gouvernement islamiste de Abdelilah Benkirane, élu sur la promesse de lutter contre la corruption, il est tout aussi silencieux. Et pour tout dire, simplement hors sujet.
  • Le Maroc recourt à la carte du terrorisme pour empêcher la MINURSO de mener à bien sa mission au Sahara Occidental

    Le Maroc serait tenté d’utiliser la carte du terrorisme pour menacer la présence des Nations Unies au Sahara occidental qui dure depuis plus de deux décennies, rapporté une source informée citée par le site Soumoud.
    Selon la même source, le régime marocain qui fait face à une pression internationale sans précédent à cause de ses dérapages contre les Nations Unies, tente de faire échouer les efforts du Conseil de sécurité qui a donné un délai de 90 jours pour le retour de la « MINURSO » à la totalité de ses fonctions.
    N’étant pas en mesure d’une confrontation avec le Conseil de sécurité, le régime marocain a commencer à concocter des dangereux attaques contre la « MINURSO » dans une tentative de mettre fin à la présence de l’ONU au Sahara occidental, et ainsi laisser la place au chaos dans la région de l’Afrique du Nord.
    La source affirme que les menaces de la branche du Grand Sahara de « Daech », qui détient des liens très étroits avec les services secrets marocains, ont été prises au sérieux, ce qui explique l’Etat-Major du Conseil à tenir, pour la première fois, une réunion sur le Sahara occidental, pour analyser les dangereux développements, en particulier less graves menaces proférées contre la « MINURSO ».
    Le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU a laissé entendre que la communauté internationale ne tolérera aucune manque dans la protection de la MINURSO dont l’équipe entier doit retourner dans les prochains trois mois.
    La source souligne que les Nations Unies sont conscient de la coïncidence des événements de l’expulsion de la « MINURSO » et les menaces de « Daech » ainsi que le délai octroyé au Maroc. De là l’insistance sur la responsabilité des deux parties dans la protection du personnel de la « MINURSO ».
    La même source a averti que le Maroc va essayer de créer un scénario dans le but d’accuser le Front Polisario de mener des attaques contre la « MINURSO ». La présentation du leader de Daech, Abou Walid Sahraoui comme membre du Polisario et agent de l ‘Algérie présage la préparation d’un dangereux scénario contre les Nations Unies et le front Polisario.
    Le succès de l’Algérie dans l’avortement d’un plan de déstabilisation de la région au mois de mars dernier, la réussite des manœuvres militaires l’armée sahraouie, et l’unanimité des sahraouis autour de l’option militaire en vue de mettre fin à l’occupation marocaine de leur pays, dérange au plus haut point le Maroc et ses alliés du Golfe, qui se préparent pour mettre en application un plan basé sur la carte du terrorisme pour semer le confusion et entraîner la région dans la guerre, ajoute la source qui prévient que le délai de 90 jours octroyé au Maroc sera difficile et précise beaucoup de prudence et d’engagement en vue de parer toute éventualité. Le Maroc qui a perdu des alliés de la taille des Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, et même la France, pourrait être tenté par des aventures de conséquences imprévues, autant contre l’ONU que contre la RASD ne procédant à l’agression des territoires libérés.
    Source : Soumoud, 8 mai 2016
    Traduction non officielle : Diaspora Saharaui
  • L’Algérie appelle à réviser «l’acte constitutif de l’UMA»

    Tout en appuyant la question du Sahara occidental et la stabilité en Libye 
    L’Algérie appelle à réviser «l’acte constitutif de l’UMA»
    Les travaux de la 34e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe (UMA), à laquelle l’Algérie a pris part, représentée par le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, se sont clôturés hier, à Tunis. Cette session qui devait se pencher sur une évaluation objective et globale du bilan de l’action maghrébine et les moyens de la renforcer pour relever les défis et répondre aux aspirations des peuples de la région, a également été une occasion d’approfondir la concertation et la coordination entre les pays membres de l’UMA concernant les questions politiques, régionales et arabes d’intérêt commun. Elle a été également l’occasion pour l’Algérie de réitérer sa proposition de revoir le système, les structures et l’acte constitutif de l’UMA mais aussi de rappeler que la question du Sahara occidental est une affaire de décolonisation. A ce propos justement, en marge des travaux de la rencontre, M. Messahel a tenu à réaffirmer la position de l’Algérie à l’égard de la question du Sahara occidental qui constitue «une affaire de décolonisation» et une question qui «relève de l’ONU», ajoutant que «que toutes les résolutions onusiennes affirment qu’il s’agit d’une question de décolonisation inscrite sur la liste des pays non autonomes depuis 1963, qui sera traitée sur cette base». Sur la Libye, le ministre, qui a estimé que les pays du Maghreb doivent soutenir ce pays, a exprimé le souhait que Tripoli abrite dans les semaines à venir la prochaine session des pays du voisinage. «Le plus important aujourd’hui est la sécurité et la stabilité de la Libye», a déclaré M. Messahel pour qui le transfert à Tripoli du conseil présidentiel du gouvernement d’union nationale libyen «est le couronnement des efforts de l’Algérie en faveur d’une solution politique pacifique». Le ministre a également réitéré, dans son discours à l’ouverture des travaux, «la disponibilité de l’Algérie à œuvrer de concert avec les institutions libyennes pour relever tous les défis politiques, sécuritaires et économiques et relancer les mécanismes de coopération entre les deux pays. De même que son engagement à continuer à soutenir ce pays frère», affirmant que c’est «le couronnement des efforts que l’Algérie n’a eu de cesse de consentir en faveur d’une solution politique pacifique à même de réaliser la sécurité et la stabilité en Libye et dans les pays voisins». M. Messahel a appelé les partenaires internationaux à soutenir ce gouvernement et a également réaffirmé le soutien constant de l’Algérie aux efforts de l’envoyé du Secrétaire général de l’ONU en Libye, Martin Kobler, pour faire avancer le processus de règlement politique et conforter les acquis réalisés et les efforts onusiens en faveur de la stabilité et la sécurité dans l’espace régional et arabe. Revenant sur l’Union du Maghreb arabe, le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabe a appelé à entreprendre «rapidement un processus de réforme véritable qui passe par une modernisation globale des structures, la révision des mécanismes et du mode de fonctionnement». Il s’agit, a-t-il poursuivi, de «réviser tous ses instruments juridiques y compris l’acte constitutif de l’UMA». «L’UMA doit emboîter le pas aux autres ensembles régionaux qui ont réussi», a estimé M. Messahel qui affirme que «la situation ne prête pas à optimisme» d’où, a-t-il dit, «l’urgence de redoubler d’efforts et de rattraper le temps perdu afin de concrétiser les objectifs qui sont la raison d’être de l’UMA». Le ministre a rappelé le contexte régional critique et les «menaces sécuritaires inédites» qui pèsent sur la région avec, «en tête, la prolifération du terrorisme et du crime organisé». «La réponse à ces menaces reste tributaire de la capacité des pays de l’UMA à s’adapter aux mutations régionales et internationales et l’intensification de leur coordination dans le cadre d’une stratégie maghrébine globale qui tienne compte des dimensions sécuritaire et de développement et consacre les valeurs de modération», a encore soutenu M. Messahel, invitant les pays du Maghreb à une action commune qui consacre le concept d’intégration économique sur la base d’une approche pragmatique graduelle en prélude à une action régionale commune. L’appel lancé par M. Messahel a été partagé par les participants, qui ont également mis l’accent sur la nécessité de poursuivre l’action commune pour la consolidation de l’édifice de l’UMA, en vue de faire face aux risques menaçant la région dont le terrorisme. «La recrudescence des menaces sécuritaires, les nombreux défis transfrontaliers dus à la propagation du terrorisme, au trafic d’armes et de drogue et la situation financière difficile imposée par la crise économique mondiale exigent des pays de l’UMA d’unifier leurs rangs et de conjuguer leurs efforts», a indiqué d’ailleurs, le Secrétaire général sortant de l’UMA, Lahbib Benyahia. Le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaïes Jhinaoui, a exprimé, pour sa part, l’attachement de son pays à l’UMA «en tant que choix stratégique», appelant à œuvrer avec les pays de l’UMA à «impulser un nouveau souffle au processus maghrébin de façon à répondre aux aspirations des peuples de la région». Le délégué du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Siyala, a salué les efforts des Etats de l’UMA et leur soutien au rétablissement de la sécurité et de la stabilité en Libye, appelant à la nécessité d’intensifier l’action commune entre les pays de l’UMA. La ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération chargée des Affaires maghrébines, africaines et des Mauritaniens établis à l’étranger a indiqué que les défis imposés par les situations régionales et internationales exigeaient des pays de l’Union davantage d’efforts pour faire face aux risques et réaliser les aspirations des peuples de la région. La ministre déléguée auprès du ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Mme Mbarka Bouaida, a souligné la nécessité de conjuguer les efforts des pays de l’UMA notamment dans le domaine économique.
    H. Y./APS
  • Sahara occidental : la honte d’une Espagnole

    par Rosa Montero, El Pais, 3/5/2016
    Original: Vergüenza
    Traduit par Fausto Giudice, Tlaxcala 
    Ils sont 125 000 et vivent depuis 40 ans dans des camps de réfugiés. La mort du Sahraoui Brahim Saika ravive une lutte oubliée.
    Au fond du puits de notre oubli. C’est là que sont les Sahraouis. Je viens de lire que le 15 avril le syndicaliste sahraoui Brahim Saika, 32 ans, est mort dans un hôpital à Agadir (Maroc). Brahim avait été arrêté le 1er avril en sortant de son domicile pour participer à une manifestation pacifique. « Il a été emmené au poste de police de Guelmim, où il a été torturé pendant des heures », rapporte la délégation sahraouie en Espagne. Brahim a alors décidé de commencer une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements. Je suppose qu’ils l’ont laissé en très mauvais état, puisque seulement cinq jours plus tard, il était dans des conditions si graves qu’il a été transporté à l’hôpital. Jeune et fort, il est mort à une vitesse inhabituelle, et les autorités ont apparemment refusé de le faire autopsier. J’écris ces lignes quatre jours après son décès, et pour le moment la nouvelles n’est presque pas sortie dans les médias, à part quelques sites. J’imagine le pauvre Brahim recourant à la seule arme extrême de lutte dont il disposait, la mort par inanition, en espérant que ce dernier cri d’angoisse et de dénonciation serait finalement entendu. Mais même son agonie n’a pas réussi à nous atteindre.
    Maintenant, c’est moi qui ai envie de crier en écrivant ceci, parce que chez moi aussi, les Sahraouis s’étaient presque effacés de la mémoire; et ceci bien que je sois allée à plusieurs reprises dans les camps de réfugiés, que je me soie toujours sentie très proche de leur cause, et que j’aie écrit une vingtaine de reportages et d’articles à leur sujet. Mais les années passent comme une pluie de plomb, et l’implacable politique marocaine de répression et d’écrasement, de concert avec l’indifférence épouvantable de la communauté internationale, ont réussi à enterrer vivant ce petit peuple héroïque et tenace. Et le pire est que l’indifférence est non seulement celle des gouvernements mais aussi des organisations prétendument progressistes, car on parle beaucoup des Palestiniens, mais personne ne dit rien des pauvres Sahraouis, bien que leur situation soit encore plus critique. Bien sûr, ils sont une poignée de gens sans pétrole ni intérêt géostratégique. Personne ne semble se soucier de leur souffrance.
    Honte. J’éprouve une honte personnelle pour mon amnésie, mais surtout, je ressens une honte collective infinie, parce que c’est l’Espagne qui est à blâmer pour ce drame. Pendant près de cent ans, nous les avons colonisés avec nonchalance : pendant toute cette période, un seul Sahraoui est arrivé à l’université (il devint médecin). À la mi-1975, nous leurs avons promis l’indépendance, et les innocents Sahraouis y ont cru. Trois mois plus tard, le 14 novembre, était signé à Madrid un accord partageante le Sahara occidental entre le Maroc et la Mauritanie : « Nous avons été trahi et vendus comme des moutons ». Les Espagnols se retirèrent à toute vitesse et le Maroc a envahi le Sahara de manière brutale. Tous ceux qui pouvaient, hommes et femmes, enfants et personnes âgées, ont fui dans le désert sans nourriture et avec pour seuls bagages les vêtements qu’ils portaient, pendant que les Marocains les bombardaient au napalm. Au cours des premières semaines, des milliers d’enfants moururent de maladies et de faim. Finalement, l’Algérie leur a proposé de s’installer dans la Hamada, le désert le plus inhospitalier au monde, un enfer de pierre où seuls vivent les scorpions et les serpents. Et ils y sont toujours.
    Ils sont environ 125 000 et vivent depuis 40 ans sous des tentes provisoires de réfugiés. Sensés, pacifiques et stoïques, ils ont tout essayé sans recourir au terrorisme, et voici comment nous les avons récompensés : par une ignorance olympique de leurs droits et de leur douleur. Le Maroc a failli encore et encore aux obligations impliquées par les résolutions de l’ONU et a commis toutes sortes d’exactions, mais l’Espagne continue à embrasser ce monarque alaouite que notre couronne aime tant. Et non seulement nous n’avons jamais défendu les Sahraouis, mais nous avons aussi été le principal fournisseur d’armes au Maroc, ces armes avec lesquelles il les anéantit. Je ne veux même pas imaginer le désespoir que doivent ressentir les réfugiés, dans leur sombre conviction noire qu’il n’y a pas d’issue : « Le Maroc nous tue à petit feu ». Toute cette souffrance pourrait un jour se transformer en violence terroriste et alors nous les condamnerons et nous nous frotterons les mains. Une fois qu’ils seront devenus les méchants, notre culpabilité se dissipera.
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