Mois : mai 2016
-
Jornadas para el tema del Sahara Occidental en el TPPCGIO el 18 y 19 de junio
En los días 18 y 19 de junio de 2016 se celebrarán en Madrid las Segundas Sesiones del Tribunal Permanente de los Pueblos Contra la Guerra Imperialista y la OTAN. Esta iniciativa está promovida por un grupo amplio de personas de diferentes organizaciones, movimientos y militancias que tienen en común la lucha contra la guerra como “arma” esencial del imperialismo. Este tribunal tiene carácter permanente y trabaja de forma continua sobre los resultados de cada convocatoria.Inicialmente sus objetivos son las denuncias y condenas de carácter social y político relativas a las guerras imperialistas, sin descartar que en los casos en que se disponga de fundamentación suficiente se puedan promover acciones jurídicas. Se pretende abordar el incremento de la escalada belicista y de los gastos militares con el correlato de los recortes sociales. Así mismo se abordarán las agresiones políticas, económicas, mediáticas y las propiamente militares de esta estrategia de dominación.Queremos mostrar que los distintos conflictos que los medios nos presentan como inconexos pertenecen en realidad al mismo esquema de dominación global. Con las denuncias y condenas que se presenten en el Tribunal, queremos desenmascarar y hacer frente a la actual impunidad de los culpables.Las Sesiones Constitutivas del Tribunal se celebraron entre los días 16 y 18 de octubre de 2015 y, como resultado, se produjeron una serie de Resoluciones de condena que puede consultarlas aquí: https://forocontralaguerra.org/portal-del-tppcgio/sesiones-constitutivas/conclusiones/Si bien las Sesiones Constitutivas se habían organizado sobre cuatro ejes temáticos (OTAN, Medios, Refugiados y Guerras de baja intensidad), para estas Segundas Sesiones los trabajos estarán orientados a escenarios de guerra geográficos y sociales: Ucrania/Este de Europa, Palestina/Oriente Próximo, Venezuela/América Latina, Sáhara Occidental y Víctimas y Refugiados.Conocedores de su compromiso en favor de los pueblos y contra el imperialismo, nos gustaría invitarle a participar en este Tribunal. Puede hacerlo de diversas maneras: manifestando su adhesión y figurando en el listado de personas que apoyan esta iniciativa (https://forocontralaguerra.org/portal-del-tppcgio/sesiones-constitutivas/constitucion-del-tribunal/grupo-de-apoyo/), formando parte del Comité Asesor con su aportación personal de comunicaciones, testimonios, documentos de análisis o cualesquiera forma de contribución a los debates y trabajos del Tribunal (https://forocontralaguerra.org/portal-del-tppcgio/sesiones-constitutivas/constitucion-del-tribunal/comite-asesor/) o asistiendo a las Segundas Sesiones que tendrán lugar los días 18 y 19 de junio en Madrid, a las que puede enviar comunicación escrita o grabación de vídeo o audio si no puede hacerlo en persona. También puede hacer una aportación económica para sufragar los gastos, en la cuenta indicada aquí: https://forocontralaguerra.org/portal-del-tppcgio/sesiones-constitutivas/administracion-del-tribunal/donativos/En caso de que decida asistir, le rogamos nos comunique su posible participación antes del 11 de junio y la Mesa en la que participaría, rellenando el formulario de inscripción: https://forocontralaguerra.org/portal-del-tppcgio/segundas-sesiones/formulario-de-inscripcion-a-las-segundas-sesiones/En este caso, le señalamos que no tenemos medios para sufragar su invitación, ya que se trata de una iniciativa totalmente altruista y desinteresada, pero sería de gran valor para el Tribunal contar con su asistencia. Asimismo, le rogamos de la máxima difusión a esta iniciativa.Los detalles de esta convocatoria están recogidos en nuestro portal web: https://forocontralaguerra.org/portal-del-tppcgio/segundas-sesiones/convocatoria-a-las-segundas-sesiones-del-tribunal-permanente-de-los-pueblos-contra-la-guerra-imperialista-y-la-otan/. De ella, encontrará también traducciones a diversas lenguas.Puede recabar más información sobre el Tribunal en el portal web: https://forocontralaguerra.org/portal-del-tppcgio/.Un afectuoso saludoEl Grupo PromotorEn cuanto al escenario en el que participo, Sahara Occidental, nos serviría para el trabajo:En el día 18, la mayor utilidad estaría en la participación de cuantas personas tengan disposición de debatir y perfilar un borrador que serviría de base para la aprobación de uno que resultaría definitivo y destinado a la sesión del día siguiente. También cuantas otras personas quieran aportar toda clase de documentación que evidencie la situación en el Sahara en toda su dimensión humana, legal y política.Para el día 19, serviría de especial consideración y repercusión contar la presencia y testimonioPeriodistas gráficos. Analistas especializados en la zona.Abogado/as que defienda, sea observador en juicios, o similarMiembro de la AFRAPEDESA, u otra asociación de víctimas.Representante de Frente POLISARIO.Representante de la RASD -
La question du Sahara Occidental s’invite à la table des discussions
Hocine AdryenLe désaccord entre l’Algérie et la France sur la sortie de crise au Sahara occidental persiste à cause du soutien que la France apporte au Maroc et à son plan d’autonomie.Les Algériens ont introduit la question du Sahara occidental dans la première rencontre algéro-française sur la sécurité organisée hier à Alger, la première du genre depuis le réchauffement des relations bilatérales entamées en 2012 et l’arrivée de François Hollande à l’Élysée.Les travaux de cette réunion, qui se sont déroulés au siège du ministère des Affaires étrangères, ont été co-présidés par le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, et l’ambassadeur Didier Le Bret, coordonnateur national du renseignement auprès de la présidence de la République française, ont porté , outre la question du Sahara occidental, sur la situation en Libye, en Tunisie et au Sahel.La lutte contre le terrorisme et le renforcement de la coopération dans ce domaine, à travers notamment l’échange d’expériences, ont été également abordés : « C’est la première session de ce dialogue à ce niveau avec la participation d’experts des deux pays et cela fait partie du souci partagé de combler un certain vide et un manque de dialogue sur des questions sensibles », a relevé Messahel, précisant que « le manque de dialogue nous entraîne vers des malentendus ».Pour le ministre, la réunion « est un exercice très utile » qui va se poursuivre avec les Français et d’autres partenaires pour la stabilité de la région. « Nous aurons certainement d’autres occasions pour continuer ce que nous venons de commencer ensemble dans ce segment qui manquait au partenariat qui est dense entre nos deux pays », a-t-il dit.Pour sa part, M. Le Bret a indiqué que cette réunion a été l’occasion d’engager des consultations sur des sujets qui concernent les deux pays, comme la lutte contre le terrorisme et la prévention contre la radicalisation : « C’est un dialogue que nous avons conduit avec l’ensemble des administrations concernées comme la Défense, les Affaires étrangères et les Services de renseignements pour pouvoir ensemble faire que nos efforts convergent sur toutes les questions qui sont aujourd’hui des préoccupations majeures, qu’il s’agisse de la Libye ou du nord du Mali », a-t-il déclaré, prenant soin d’éviter de parler de la question du Sahara occidental où la France appuie depuis longtemps sans réserve la position marocaine qui plaide, sans toutefois réussir à fédérer autour de lui une majorité de pays, pour son plan de l’autonomie de la région.Si par le passé, les responsables algériens évitaient d’aborder la question avec leurs homologues français, la tendance s’est inversée depuis peu. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait pour la première fois évoqué en présence du ministre français Jean-Marc Ayrault lors d’une conférence de presse, le 29 mars dernier, au siège du ministère des Affaires étrangères, et rappelé quelques vérités sur ce dossier.Rappelant la position intangible de la diplomatie algérienne sur cette question depuis plus de 40 ans, Lamamra a indiqué qu’il « faut prendre les décisions qui s’imposent pour permettre l’autodétermination » du peuple sahraoui.La question du Sahara occidental relève d’un « processus de décolonisation », a rappelé le ministre algérien qui a ajouté que « Monsieur Jean-Marc Ayrault est ministre depuis quelques semaines « alors que la crise du Sahara occidental « dure depuis près de 40 ans ».Martelant le terme de « responsabilité » et de devoir devant « l’Histoire », Ramtane Lamamra a dit « espérer que l’administration Hollande va contribuer à aider la région » et permettre « une sortie de crise ». Jean-Marc Ayrault a rappelé la position française sur la question du Sahara occidental occupé, affirmant qu’elle n’a pas changé : « Entre amis, on se dit les choses franchement » a-t-il répondu.Le ministre français a indiqué que la France « a toujours la même position » sur cette question, expliquant que son pays œuvre à promouvoir « un effort de dialogue pour que les relations entre le Maroc et l’ONU s’apaisent ».Selon Jean-Marc Ayrault, la France souhaite que la mission des Nations unies au Sahara occidental puisse se poursuivre. Il a réaffirmé la volonté de la France d’un « renouvellement du mandat » de la Minurso. Reste à savoir si le dialogue engagé avec la France sur le sujet du Sahara occidental aboutira à terme à la reconnaissance de la nécessité d’engager le plan de paix onusien, qui s’articule autour de la question d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui. -
Les américains veulent éviter la reprise d’une guerre au Sahara Occidental : Tractations avec Mohammed VI
Des informations faisant état de l’existence de tractations secrètes entre l’administration américaine et les plus hautes autorités marocaines concernant le retour de la Minurso au Sahara occidental circulent avec insistance ces derniers jours. L’objectif de ces pourparlers est de trouver un terrain d’entente pour tenter de désamorcer une crise aux prolongements incertains…Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Il y a près de deux mois éclatait une guerre ouverte entre Mohammed VI et Ban Ki-moon violemment pris à partie pour avoir réussi à détourner une manœuvre marocaine visant à faire capoter sa visite dans la région.Désireux de gagner du temps jusqu’au départ du secrétaire général de l’ONU (son mandat expire à la fin de l’été), le souverain avait, on s’en souvient, tout tenté afin d’obtenir l’annulation d’une tournée, ce qui aurait vidé le rapport annuellement soumis par l’institution au Conseil de sécurité de tout son contenu et surtout déchargé de toute nouvelle avancée pour la résolution du conflit. Pour ce, Mohammed VI avait adressé des lettres, certaines secrètes, d’autres publiques, à un Ban Ki-moon qui les a poliment ignorées, provoquant ainsi le courroux d’un jeune roi qui décide alors de croiser le fer en refusant de le recevoir à Rabat, prétextant un voyage à l’étranger puis en faisant la sourde oreille à une demande d’atterrissage de l’avion onusien à El-Ayoun, capitale du Sahara occidental occupé où éclatent fréquemment des révoltes durement réprimées par l’occupant. Ban Ki-moon maintient sa décision et se rend (en mars dernier) à Alger, dans les camps de réfugiés sahraouis puis en Mauritanie et présente au Conseil de sécurité (en avril) un rapport contenant des recommandations qui enfoncent davantage Mohammed VI.De son côté, le roi soulève les foules contre Ban Ki-moon à Rabat, l’attaque en des termes peu diplomatiques, l’accuse de partialité, renvoie 83 membres de la Minurso (Mission des Nations-Unies pour le Sahara occidental), convoque par deux fois l’ambassadeur US après la promulgation d’un rapport défavorable par le département d’Etat.Mohammed VI fait aussi acquisition de nouvelles armes financées par l’Arabie Saoudite. De son côté, le Front Polisario, usé par des années d’attente et des conditions de vie pénibles, menace de reprendre les armes. Les frontières Ouest de l’Algérie sont sous haute tension, incitant le vice-ministre de la Défense à se déplacer sur les lieux et alerter sur les dangers en cours. Le roi du Maroc se dit prêt à aller jusqu’au bout et refuse de se plier aux injonctions du Conseil de sécurité concernant le retour de la Minurso et le retour à des négociations sans préalable pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination.Le renvoi des 83 membres de la mission onusienne et la fermeture des bases de la Minurso dans les territoires occupés ont été très mal perçus par les Nations-Unies qui y voient un précédent et un mauvais exemple pour d’autres pays en conflit à travers le monde, mais aussi comme étant une porte ouverte à toutes les dérives au Sahara occidental. Ban Ki-moon qualifie la situation d’explosive et appelle les Nations-Unies à agir au plus vite. En dépit des pressions américaines, Mohammed VI refuse d’obtempérer.Pour tenter de désamorcer la crise, avons-nous appris, des tractations ont été entreprises ces derniers jours par les Américains dans le but de trouver un terrain d’entente avec les Marocains. Le premier point concerne, évidemment, le retour de la Minurso. Le Maroc a quatre mois pour permettre aux militaires de l’ONU de rejoindre les bases de Dakhla et toutes celles vidées le mois passé, mais un retour dans les formes édictées par les Nations-Unies est refusé par le roi.Les informations en cours laissent cependant entendre que Mohammed VI, qui s’est mis à dos une bonne partie de la communauté internationale, aurait donné son accord pour le retour de la mission onusienne à condition qu’elle se limite à un rôle d’observation du cessez-le-feu (entré en vigueur en 1991).Dans sa dernière recommandation, Ban Ki-moon avait préconisé l’élargissement des prérogatives de l’ONU de façon à ce qu’elle s’implique dans l’organisation du référendum d’autodétermination.L’option n’a cependant pas été tranchée à ce stade. Vider la mission de l’ONU de ses prérogatives reviendrait à désavouer Ban Ki-moon, ce qui est très peu probable compte tenu du soutien inconditionnel qu’affiche le Conseil de sécurité face au SG des Nations-Unies.Une telle décision jetterait aussi et surtout le discrédit sur l’institution et servirait de mauvais exemple pour tous les autres conflits dans le monde. Pour ce, les Américains ont, semble-t-il, décidé de s’engager dans une tout autre voie. Il semblerait que ces derniers aient décidé de remettre sur le tapis le fameux plan de l’ancien SG de l’ONU, James Baker.Le plan était le suivant : octroyer aux Sahraouis une autonomie sous contrôle marocain durant cinq années au bout desquelles serait organisé un référendum d’autodétermination à travers lequel les Sahraouis décideraient de leur sort.Ce plan avait alors été perçu par la communauté internationale comme étant une solution merveilleuse passible de débloquer une situation sans issue apparente. Malheureusement, le plan Baker n’avait trouvé aucun écho favorable chez les deux parties.Les Sahraouis étaient restés mitigés, une position tout à fait compréhensible, mais elle avait été, par contre, rejetée par Hassan II. Aujourd’hui, les Américains tentent apparemment de persuader son fils d’accepter une proposition à même d’éviter l’éclatement d’un nouveau conflit dans une région déjà en ébullition…A. C. -
Moroccoleaks : Le Royaume Uni et la question du Sahara Occidental
Selon une note interne du Ministère marocain des affaires étrangères, la question du Sahara Occidental « demeure un sujet de malentendu permanent » avec le Royaume Uni.Pour Rabat, « le Royaume Uni maintient sa vision dichotomique » de la question du Sahara Occidental « et continue à séparer le volet politique (processus de négociations, plan d’autonomie) et ce qui est perçu comme le « volet technique » (droits de l’Homme, ressources naturelles, défis de la MINURSO) ».Texte intégral de la noteLe Royaume Uni et la Question du Sahara marocainMalgré l’évolution récente des relations entre le Maroc et le Royaume Uni, la Question du Sahara marocain demeure un sujet de « malentendu » permanent. La position de Londres sur ce sujet reste dissociée des évolutions positives enregistrées sur le plan bilatéral.En effet, le Royaume Uni maintient sa vision dichotomique de la Question nationale et continue à séparer le volet politique (processus de négociations, plan d’autonomie) et ce qui est perçu comme le « volet technique » (droits de l’Homme, ressources naturelles, défis de la MINURSO).I- Manifestations de l’hostilité du Royaume Uni :– Londres est devenu le centre du lobbying pro-polisario, notamment à travers l’ONG « Independent Diplomat » ;– Durant les quatre dernières années, Londres a été l’instigateur principal des amendements hostiles au Maroc lors de l’élaboration et la négociation des projets de résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara marocain ;– Le rôle des britanniques est de plus en plus dangereux qu’ils sont connus pour leur maitrise des rouages onusiens (drafting des résolutions, recherche de formules insidieuses), ce qui leur a permis de jouer le mauvais rôle lors des négociations des résolutions sur le Sahara, soit de manière volontariste, soit dans le cadre d’un partage des rôles avec les Etats Unis d’Amérique.– Le Gouvernement britannique s’était notamment abstenu lors du vote par le Conseil européen sur le renouvellement du Protocole additionnel de l’Accord de pêche Maroc UE et présenté une note de cadrage défavorable à ses eurodéputés, qui ont massivement voté en plénière. Cependant, le Royaume Uni a apporté son soutien inconditionnel à l’Accord agricole Maroc- UE et plus récemment, M. William Hague a émis une déclaration très positive saluant le lancement des négociations Maroc-UE pour la conclusion d’un Accord de Libre Echange Complet et Approfondi ;– Les questions récurrentes de certains députés britanniques appuyant ouvertement les thèses du polisario. A signaler que le nombre de questions posées sur notre pays a progressivement diminué au cours de ces trois dernières années : 96 questions en 2012, contre 67 en 2010 et 30 en 2011. Au cours du premier trimestre 2013, 18 questions ont jusqu’à présent été soumises, toutes concernant la Question nationale ;– La mobilisation de pétitionnaires britanniques contre la position du Maroc lors des débats de la 4ème Commission de l’Assemblée générale de l’ONU sur la question du Sahara marocain ;– A plusieurs égards, la position britannique rejoint celle de l’Algérie et du polisario (référendum comme moyen de l’autodétermination, élargissement du mandat de la MINURSO et illégalité de l’exploitation des ressources naturelles) ;– La position toujours circonspecte vis-à-vis de l’Initiative marocaine d’autonomie.II- Les « justifications » de ces manifestations d’hostilité :1) Le Royaume Uni considère, pour des raisons idéologiques, que l’autodétermination équivaut au référendum, se basant sur leur doctrine appliquée aux cas des Iles Malouines et à Gibraltar. Ces considérations idéologiques sont plus que jamais d’actualité dans le contexte des campagnes en cours pour les référendums d’autodétermination aux Malouines (10-11 mars 2013) et en Ecosse (dernier trimestre de 2014) ;2) Ce pays, en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, projette sa puissance par son activisme sur le volet technique de la Question nationale pour mieux se positionner sur l’échiquier maghrebin, bien que Londres considère que ce sont là des positions de principe, conformes aux engagements internationaux et sans visée politique ;3) Les intérêts stratégiques de Londres dans ses relations avec l’Algérie ;4) La doctrine de ce pays à l’ONU concernant les opérations de maintien de la paix (Initiative franco- britannique sur la mise en place d’indications de réalisation des mandats des différentes OMP) ;5) Les pressions montantes du Lobby « droit de l’hommiste » à Londres (Amnesty International, Land Mine action, Independant Diplomat etc) ;Au-delà de ces justifications, l’action de la diplomatie britannique est souvent basée sur le schéma de la pyramide suivante :Intérêts stratégiques : Activisme pour la réalisation des objectifs du partenaire (cas du Soudan Sud et de l’Ethiopie)
Intérêts croissants : Adaptation des principes aux intérêts du partenaire (cas de l’Algérie)
Manque d’intérêts : Gestion selon les principes (cas du Maroc)Selon ce schéma, l’attitude de Londres vis-à-vis de la position marocaine se trouve au niveau de la base de la pyramide. En effet, le Royaume Uni évoque avec le Maroc les questions de principe, du fait que nous n’avons pas pu créer des centres d’intérêts, malgré tous les efforts entrepris par notre pays au cours des dernières années.Le Dialogue stratégique nous offre une possibilité de structurer ces intérêts, d’enrichir leur contenu et de développer leurs modalités.III- Attitudes britanniques lors de l’échéance d’Avril 2013 :Londres devrait se focaliser sur les questions des défis de la MINURSO, des ressources naturelles et des droits de l’Homme.S’agissant des défis de la MINURSO, le Royaume Uni qui a concentré ses efforts autour des droits de l’Homme depuis 2012, a introduit la question des défis pour suggérer que la MINURSO n’agit pas en toute liberté et qu’il faudrait la renforcer pour l’aligner sur la pratique des autres missions de maintien de la paix. Les défis couvrent plus spécifiquement trois aspects : Les plaques, les drapeaux et l’interaction avec les interlocuteurs. :1- Les plaques : Le Royaume Uni soutient la demande de la MINURSO de lui confier toute la procédure d’immatriculation des véhiculesLe Maroc a soumis une offre de délivrer un nombre limité de plaques distinctes (deux ou trois) à condition que le processus d’enregistrement des véhicules soit fait dans le cadre de la procédure nationale en vigueur (délivrance de cartes grises, assurances etc) ;2- Les drapeaux marocains : La MINURSO souhaite que le Maroc retire les 17 drapeaux autour de son siège à Laâyoune. Notre pays est en discussion avec la MINURSO à ce sujet. Une solution est en cours de finalisation.3- Les interlocuteurs : Il conviendrait d’expliquer les efforts du Maroc pour favoriser l’interaction de la MINURSO avec les interlocuteurs habituels (Bureau de Coordination et les Organes institutionnels)Concernant la question des ressources naturelles : Sous l’impulsion de « Independent Diplomat », des attaques sont dirigées contre les accords du Maroc avec l’UE et une mobilisation contre les sociétés opérant au Sahara.S’agissant des droits de l’Homme : Une petite évolution a été remarquée au niveau de l’intérêt porté par les britanniques sur le travail du CNDH, notamment dans les provinces du sud. -
Moroccoleaks : Verbatim réunion Ross avec El Othmani, Amrani, Bourita et Mme Denise
Verbatim de la réunion du Ministre des Affaires étrangères M. Saad El OTMANI avec Monsieur l’Envoyé Personnel Christopher ROSSRabat le 21-03-2013Monsieur El OTMANI : je vous souhaite la bienvenue au Maroc ; Je viens de rentrer de la Cote d’Ivoire dans le cadre d’une tournée Royale en Afrique (Sénégal, Cote d’ivoire et le Gabon)M. ROSS : je vous remercie d’avoir fait ce long voyage pour me rencontrer a Rabat. Ca démontre l’intérêt du Maroc pour ma mission. Je suis la pour promouvoir les négociations dans un autre style et voir la possibilité d’agir autrement et plus discrètement. Je suis en faveur des contacts bilatéraux avec les parties au lieu des réunions. Je suis dans la région pour promouvoir cette idée des contacts bilatéraux. J’ai fait une tournée chez le groupe des amis et en Europe( Berlin et Bern). J’ai ressenti deux choses essentielles :1- tout le monde est convaincu de la gravité de la situation au Sahel et ses aventures2- la situation dangereuse dans cette région exige un effort sérieux pour régler le problème du Sahara occidental. L’absence d’une solution rend difficile une action commune face à un danger commun et qu’on doit procéder à une solution pour ce différend régional qui dure depuis longtemps.La conclusion unanime de mes interlocuteurs est en deux mots : inquiétude et impuissance pour régler le problème du SaharaPendant 13 rounds de négociations, les parties se limitaient à présenter et défendre leur position.Le premier volet de mon mandat : Je veux tenter une nouvelle méthode, un nouveau style diplomatie navette pour enrichir ce processus et si on veut procéder de cette manière, il faut que les contacts soient confidentiels car la confidentialité est importante pour moi et les parties. Il faut s’abstenir même de l’annonce de mes voyages ou déplacements. Pour trouver la solution mutuellement acceptable, chacune des parties doit être satisfaite et aller au-delà des propositions à travers le compromis (langage des résolutions). Il faut travailler sur les éléments de compromis. L’Algérie joue un rôle très important dans cette affaire. J’ai demandé au Président Bouteflika et la direction du Polisario de faire un compromis mais ni l’un, ni l’autre ne savent pas ce qu’ils veulent. Ce n’est pas à moi de définir ce compromis, mais à travers les navettes qu’il faut associer les parties à un tel travail. Les parties cherchent un compromis dans la recherche d’une position. Je veux voir jusqu’à ou on peut aller dans l’avenir S’agissant du rapport du Secrétaire General qui doit être publié le 8 avril, je vais le lire cette fois- ci attentivement. Le 22 avril, date du briefing au Conseil de sécurité et prorogation du mandat de la MINURSOLe deuxième volet de mon mandat : œuvrer pour promouvoir les relations entre le Maroc et l’Algérie. Il ya des hauts et des bas dans les relations Maroc-Algérie (échange entre les chefs d’Etats des thèmes à traiter dans les relations bilatérales sur les points (sécurité régionale, la migration et la drogue). Il y aura une nouvelle méthodologie qui a pour objectif l’élaboration d’un compromis possible qui pourrait être la base d’une solution. Je reviendrai à Rabat vers la fin de cette tournée)M. Othmani : le processus de négociation doit evolué en termes d’approche de négociations. L’axe principale est la recherche d’une solution politique. Le compromis est essentiel et on va voir comment les choses vont se passer. les contacts doivent rester confidentiels et inutile de faire des déclarationsM. Ross : des expériences qui ont réussi, on peut étudier des cas qui ont été solutionnés sur la base de compromis. Il faut soumettre aux parties et tirer les conclusionsM. Othmani : On a fait des efforts dans l’intérêt des deux pays pour se rapprocher de l’Algérie, trouver une solution avec l’Algérie. On ne peut pas changer la géographie. L’Algérie est impliquée dans la question du Sahara. Elle finance le polisario et donne des passeports algériens au responsables du polisario.Ross : Il faut être réalisteM. Othmani : la responsabilité de l’Algérie par rapport aux populations des camps de Tindouf. Elle exagère les chiffre. le HCR doit recenser cette population ( dans le cadre des échanges de visites familiales du programme du CBMs, 12 familles ont préfère rester au Maroc). L’identification et le recensement de cette population est impérative pour savoir les habitants des camps et savoir combien de personnes veulent rester dans les camps. Il faut séparer l’humanitaire du politique Le Maroc a envoyé 3 lettre au SG de l’ONU. Une sur le recensement en tant qu’obligation juridique de protection et de sécurité, une deuxième sur le cessez le feu et une troisième sur le processus politique).Ross : je suis convaincu de l’importance d’une opération de recensement. « La réponse du pays hôte c’est que le Maroc qui instrumentalise le recensement ». Une solution urgente exige le recensement car la situation de crise économique des pays des donateurs les laisse en droit de se demander sur le chiffre exact, leur origine. Je vais essayer d’évoquer cette question avec les responsables algériens. Mais beaucoup dépend de l’état d’esprit des algériens car ce qui s’est passé chez eux les marqués après l’attentat de ain amenas.M. Othmani : la déclaration du MAE malien sur les connexions des éléments armés ave le polisario. Ce qui constitue une véritable menaceM. Ross : je vais soulever cette question avec l’Algerie et le polisario. L’Algérie est responsable ses camps et de certains de ses habitants qui ont été attiré par les groupe terroristesM. Othmani : la question des CBMs concerne uniquement selon le plan d’action les habitants des camps de Tindouf et les population au Sahara LE HCR en est responsable. La MINURSO est chargé du respect du cessez le feu. Les 3 dimensions de ce différend sont claires (droits de l’Homme , humanitaire et le processus politique)M. Ross : Il faut préserver le programme des CBMs. C’est aux parties de gérer les CBMs avec le HCR. C’est la même chose pour les droits de l’homme. C’est Mme Pillay qu’est concernée par cette question. Je vais continuer a travailler uniquement sur le processus politiqueM. Othmani : C’est bien de réunir toutes les garanties pour la réussite de votre démarche mais Il faut éviter le précédent de l’année dernière concernant le prochain rapport du SG sur le sahara car tout element contestable aura un impact sur votre travailM. Ross : C’est le Conseil de sécurité qui a demandé un rapport sur les challenges à la MINURSO. Je ne peux pas garantir à 100%. C’est le Rapport du DPKOM. Ross : on va éviter d’introduire les éléments gênants , contestable dans lla résolution de l’année dernière. On booster les choses a travers la résolution. Je suis conscient de l’environnement. Mais y-a-t-il des efforts pour réanimer l’UMAM. Othmani : c’est l’Algérie qui bloque en l’absence d’une volonté politiqueM. Ross : les algériens m’ont dit qu’il n’ont pas achevé les travaux préparatoires et qu’ils ont des réserves sur le Sommet( la direction provisoire en Tunisie et en Libye) et s’interrogent sur l’utilité d’un sommet pour des responsables politiques qui vont partirM. Amrani : il ya une volonté manifeste d’arrêter le Maghreb. Les Européens ont besoin de du Maghreb. Il faut dire publiquement qu’il ya un blocage. Il faut créer la confiance. Le Maroc est déterminé à aller de l’avant. je conviens avec vous lorsque vous dit dans votre briefing devant le Conseil de sécurité qu’il faut une solution urgente au différend sur le Sahara . le Maroc aimerait voir dans le prochain rapport du SG qu’il a honoré ses engagements en matière des droits de l’Homme et sa volonté d’aller de l’avant dans son ouverture politique et économiqueM. Ross : j’ai trouve une grande prudence chez les algériens dans toutes les opérations d’ouverture. Les responsables m’ont dit clairement qu’ils ne veulent pas devenir comme les tunisiens ou les libyensM. Bourita : IL sont en faveur du statut quo qu’est devenu une stratégie interne et internationalMme. Denise : j’ai été a Tunis et les tunisiens veulent s’imprégner du mode de gouvernance marocain.M. OThmani : nous sommes disposés a partager notre expérience, nous avons d’excellentes relations avec le gouvernement tunisiens (statut avancé, justice transitionnelle, constitution…etc.)M. Amrani : il faut ouvrir les frontières car le Maghreb est le seul rempart contre le terrorisme et salafismeRoss : Les algériens ont une certaine méfiance du Maroc. Ils m’ont dit pourquoi on doit faire un cadeau pour le Maroc en ouvrant les frontières. -
Enquête auprès de la diaspora sahraouie en Île-de-France
Absents des médias, les immigrés sahraouis sont plus de 10.000 en France, une majorité en région parisienne. Présente depuis les années 1950, cette petite communauté se bat pour l’indépendance du Sahara Occidental. Rencontre avec des Sahraouis dans les Yvelines, principal pôle de cette communauté en Île-de-France.
Avec sa Clio bleue un peu délavée, Mbarack ould Mohammed s’en veut presque de rouler dans une Renault. Comme beaucoup d’immigrés du Sahara Occidental, ce territoire grand comme les trois quarts de la France situé au Sud du Maroc, il s’est installé près des usines Peugeot de Poissy, où il a travaillé 35 ans. Aujourd’hui à la retraite, il promet de redevenir fidèle à Peugeot quand il achètera une nouvelle voiture, «si je ne suis pas rentré au Sahara d’ici là!»Actuellement, rentrer n’est pas une option. Depuis 1976, le Sahara Occidental est divisé en deux, dans le sens de la longueur, entre le littoral contrôlé par le Maroc et une bande de désert le long de la frontière mauritanienne, administrée par la République arabe du Sahara démocratique (RASD) et son principal parti politique, le Front Polisario.Entre les deux, le plus long mur du monde: près de 2.700 kilomètres de pierres, gravats et champs de mines surveillés par l’armée marocaine.Chez Mbarack, les rideaux filtrent la lumière froide de la banlieue parisienne. Tapis et larges coussins colorés reproduisent l’atmosphère d’une tente sahraouie. Tout en offrant thé à la menthe et dattes, il raconte être arrivé en France en 1972, pour travailler.«Les médias parlent de la Palestine. Mais le Sahara Occidental, c’est à 4h de vol et ils n’en parlent pas!»
Parler de notre cause car personne n’y connaît rienMbarack vient d’El-Ayoun, principale ville au nord-ouest de la zone sous contrôle marocain.«40 ans loin de sa terre, c’est beaucoup trop dur. Nos enfants ne connaissent même pas leur pays.»
Engagé dans l’Association des Sahraouis de France (ASF), il montre fièrement ses papiers de citoyen de la RASD, rassemblés au fond d’une petite valise grise. Difficile pourtant de militer depuis la France.«Nous organisons des réunions, des pétitions. Nous demandons simplement que la France respecte ce que l’ONU propose: un référendum pour le peuple sahraoui.»
Assise à côté de lui, sa femme, Fatimatou, sert une deuxième tasse de thé en souriant. Elle aussi est sahraouie, ils se sont rencontrés en France. «J’ai élevé mes six enfants pour l’indépendance du Sahara. On ne va pas s‘arrêter tout de suite…»Arrivé en retard, Rachid s’assoie en tailleur à l’extrémité d’un des grands canapés qui meublent le salon de Mbarack. Lui, il a passé la plus grande partie de sa vie dans un des camps de réfugiés à Tindouf, au milieu du désert algérien. À la fin des années 1970, de nombreuses familles fuient alors que le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, mène une guerre d’usure contre les forces marocaines. Installé aux Mureaux avec des amis, il est arrivé en France il y six mois, après des études de traduction à Alger puis en Espagne, dont il a obtenu la nationalité.«Je suis ici pour étudier, travailler et envoyer de l’argent à ma famille. Il faut parler de notre cause car personne n’y connaît rien.»
Paradoxalement, la France ne reconnaît pas la RASD mais accorde une dizaine de bourses d’études par an à des étudiants sahraouis. Pour l’instant réceptionniste dans un hôtel, Rachid espère pouvoir s’inscrire à l’université l’année prochaine, quand il parlera mieux français.Réfugiés politiques et militantsSymptomatique de la position ambivalente de la diplomatie française, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) accepte parfois les demandes d’asile de Sahraouis qui fuient les zones occupées par le Maroc. Installé 15 kilomètres plus loin, à Mantes-la-Jolie, Salah est arrivé en France en 2008, après avoir fui El-Ayoun et les brimades quotidiennes.«La France ne reconnaît pas le Sahara Occidental ni les exactions, mais elle me donne le statut de réfugié politique. C’est contradictoire!» s’exclame-t-il en montrant sa carte de réfugié.
Les yeux noirs, il raconte s’être fait tabassé de nombreuses fois par les policiers marocains, craint pour sa famille restée là-bas. «On a grandi dans la peur, on n’est pas à l’aise chez nous.» En fond sonore, un reportage enregistré d’une chaîne de TV espagnole sur le Sahara Occidental. Aujourd’hui, marié à une française, jeune papa, il a posé un dossier pour obtenir la nationalité française.«S’ils ne me la donnent pas, je retournerai là-bas, même si je dois y mourir, explique-t-il calmement. Mais j’aimerais que mon fils connaisse sa famille et sa culture.»
Accroché dans le salon, un grand drapeau du Sahara Occidental, ironiquement presque semblable au drapeau palestinien, rappelle que cet appartement du quartier Gassicourt de Mantes-la-Jolie est devenu un QG de militants.Vacances dans les camps de réfugiés en AlgérieMais tous les Sahraouis ne sont pas réfugiés politiques. Hassan, commercial, est né en France il y a 36 ans.«C’est normal que les enfants poursuivent l’engagement de leurs parents. Dans les années 1980, ils nous envoyaient passer nos deux mois de vacances dans les camps de réfugiés en Algérie pour garder un lien culturel avec les traditions du Sahara», raconte ce fils de militants.
De plus en plus présents sur Internet, ces jeunes essayent de mettre leur énergie en commun pour faire passer un message qui, jusqu’ici, reste totalement absent des médias français. Dans leur bouche, même s’ils reconnaissent un «problème de communication», la théorie du complot est rapidement évoquée: les liens proches entre l’élite française et le Maroc expliqueraient le silence médiatique sur le Sahara Occidental.Volontaires, ils ont créé un nouvel organisme l’année dernière, l’Association des réfugiés sahraouis en France, qui vise à aider les nouveaux arrivants dans leurs démarches administratives, pour trouver un emploi… Mais au fond, ils espèrent aider le moins de réfugiés possible:«C’est ce que veut le Maroc, se désole Hassan. Si tout le monde quitte le territoire, ils auront gagné.»
Lisa Serero et Colin Bertier -
Rien ne va plus entre le Roi du Maroc et les médias français
Jeudi 26 mai, France 3 a certainement battu ses records d’audience au Maroc. La chaîne française diffusait un documentaire-portrait de Mohammed VI, monarque à la tête de la SNI, un holding puissant présent dans plusieurs secteurs économiques. En février 2015, son réalisateur, Jean-Louis Pérez, a été arrêté et expulsé du Maroc. La journaliste Catherine Graciet, engagée comme « consultante » pour le film, est depuis août 2015 sous le coup d’une inculpation pour « chantage » et « tentative d’extorsion » sur la personne du roi du Maroc, avec son confrère Eric Laurent.Ces ingrédients réunis renforcent le rejet du documentaire au Maroc, d’autant que l’enquête n’apprendra rien aux sujets les plus informés de Mohammed VI. D’un côté, de réelles difficultés pour les journalistes étrangers – surtout ceux de la télévision – à enquêter librement sur les sujets sensibles : monarchie, Sahara-Occidental, terrorisme, trafic de drogue, etc.De l’autre, l’exaspération marocaine devant des journalistes qui ne maîtrisent pas toujours leur sujet et donnent souvent la parole aux mêmes voix critiques, sans véritable contradicteur. Au final, un « bad buzz » pour tous. De ce nouvel épisode sur les relations « Je t’aime moi non plus » entre les médias français et la monarchie, un premier conseil, en toute modestie, aux autorités marocaines : éviter de fabriquer des martyrs de la liberté d’expression.Lâcher du lest sur les rapports et classementsLe royaume est passé maître dans l’exercice de l’autopromotion, sauf quand il s’agace au plus haut niveau de la parution d’un rapport désagréable. Ce qui arrive souvent. Amnesty International, Human Rights Watch, Action des chrétiens pour l’abolition de la torture et d’autres ONG peuvent en témoigner. Des publications économiques, tels l’indice du développement humain du PNUD ou le rapport « Doing Business » de la Banque mondiale, ont été ciblées par Rabat dans le passé.Récemment, le rapport annuel du département d’Etat américain sur la situation des droits humains a provoqué une riposte au bazooka de la part du ministère de l’intérieur marocain. Le 17 mai, le ministre Mohamed Hassad fustige le texte qui, selon lui, « passe de l’approximation de l’information à son invention pure et simple, de l’appréciation erronée au mensonge caractérisé ». Et, comme si ce chérifien coup de griffe n’était pas assez explicite, il met en garde : « Le Maroc ne peut pas accepter que l’on fabrique des faits, que l’on monte de toutes pièces des cas et que l’on fomente des allégations pour des motivations politiques obscures. »Eviter d’insulter Ban Ki-moonAu Maroc, le dossier du Sahara-Occidental reste la cause nationale par excellence. Ce territoire contesté depuis la fin de la colonisation espagnole a été annexé par Rabat en 1975, mais la souveraineté du Maroc sur ces 266 000 km2 largement désertiques n’est pas reconnue par la communauté internationale, qui y a installé une mission de maintien de la paix des Nations unies.Après plusieurs revers diplomatiques récents pour le Maroc, les relations entre Rabat et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, se sont tendues de façon spectaculaire. L’acmé de la crise ayant consisté en une manifestation populaire contre le secrétaire général organisée le 14 mars dans la capitale marocaine. Le cortège de tête comprenait une bonne partie du gouvernement marocain, y compris le ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar. Ban Ki-moon s’y est même fait traiter de « Pokémon » par une députée. Or, en novembre, le Maroc accueillera à Marrakech la COP22, la conférence des Nations unies sur le changement climatique. Rabat a beau promettre de faire la part des choses, on voit mal comment MM. Mezouar et Ban vont pouvoir jouer la partition d’une parfaite entente.Sortir de l’isolementLe Maroc est un pays dont la transition s’étire depuis bientôt deux décennies sans que l’on sache vraiment dans quelle direction. Régime autoritaire, monarchie absolue de droit divin, démocratisation ? Ilôt de stabilité en Afrique du Nord ? Economie de marché et futur pays à revenu intermédiaire ? Vieil empire converti tardivement au concept d’Etat-nation ? Le Maroc est-il vraiment l’une des « stars de la croissance » du continent, comme l’affirme le cabinet de conseil américain McKinsey dans son rapport « Lions on the move » ? Il y a autant de visions possibles que d’avis tranchés sur un pays de 34 millions d’habitants, situé à seulement 14 kilomètres de l’Espagne, mais qui paraît isolé.Patrouilles espagnoles et barrière électrifiée au nord, notamment autour des enclaves de Ceuta et Melilla ; frontière hermétiquement close avec l’Algérie à l’est depuis 1994 ; relations tendues avec la Mauritanie au sud. Le Maroc, qui a quitté l’Organisation de l’Union Africaine en 1984, ressemble parfois à une île alors qu’il ne cesse de proclamer sa vocation panafricaine. -
Les révolutions arabes ont commencé au Sahara Occidental
Soulèvement de Gdeim Izik, l’étincelle du Printemps arabe Le moment révolutionnaire au MarocEntretien avec Hamza EsmiliLors des « Printemps arabes », on a moins entendu parler des événements marocains que des révolutions tunisienne et égyptienne. Pourtant, si elle n’a pas conduit à la chute du roi, la mobilisation au Maroc a été très importante.À cinq ans de distance, nous avons demandé à Hamza Esmili, étudiant à l’EHESS en sociologie qui a participé au Mouvement du 20 Février au Maroc, puis à ses suites, de revenir avec nous sur ces événements.Notification : Cinq ans ont passé depuis les soulèvements des Printemps arabes. En Egypte, cette année, le général al-Sissi s’est montré inquiet lorsque l’anniversaire du 25 février, date du début du soulèvement révolutionnaire, approchait : il a fait arrêter des activistes et a renforcé la protection policière de la Place Tahrir. Y a-t-il eu une réaction similaire au Maroc ?Le début officiel du « Printemps marocain » est le 20 février, le jour de la plus grande manifestation : toutes les luttes qui ont eu lieu ensuite pendant trois ans se sont faites au nom du 20 février. Bien qu’elle n’ait pas été aussi médiatisée que celles d’autres pays de la région, cette manifestation a été vraiment importante : il y a eu environ 300 000 personnes dans les rues et 80 localités touchées. Je crois qu’en termes de localités touchées c’est la plus grande manifestation des « Printemps arabes » (par rapport, en tout cas, à la Tunisie et à l’Égypte). Le 20 février est donc devenu très vite la date emblématique du mouvement.Cette année, en 2016, il y a eu une tentative de faire repartir le mouvement du 20 février. Car en ce moment, au Maroc, il y a beaucoup de manifestations sur des questions proches , et le « mouvement du 20 février » a cherché à s’unir à ces luttes en induisant une manifestation le 20 février 2016. La manifestation n’a pas eu de suites, mais il y a plusieurs raisons à cela. Et il ne suffit pas d’appeler à manifester pour qu’il se passe quelque chose !Notification : Pour revenir aux événements d’il y a cinq ans, comment cela s’est passé au Maroc ? Quels étaient les facteurs économiques, sociaux, politiques qui ont mené au soulèvement ?Il y a eu des événements assez importants à l’été 2009 à Laâyoune, qui est la grande ville du sud marocain. C’est une ville de conflit entre le Royaume du Maroc et ceux qu’on appelle « les séparatistes » – en fait le Front Polisario – qui demandent un référendum d’autodétermination du Sahara Occidental. Il y a donc eu un mouvement majeur à Laâyoune, avec la mise en place de campements sur les places. Il naissait d’une question sociale, c’est-à-dire de la revendication d’une égalité de fait entre citoyens du nord et citoyens du sud du Maroc. Ce mouvement a été dispersé dans le sang par les forces de l’ordre, la répression a été beaucoup plus violente qu’en 2011. Certains analystes considèrent que c’est là le vrai début des printemps arabes, avec les événements de Gafsa en Tunisie.Notification : Est-ce qu’il y avait une conscience de ce lien à l’époque ?Non, je pense que ce lien a été établi a posteriori. Pour en venir à la question de l’« effet domino » des printemps arabes, qui a souvent été invoqué, je pense qu’il faut au contraire penser ces événements comme résultant de dynamiques structurelles qui touchent des pays qui font face à des situations sociales proches. Ainsi, le Maroc, comme une grande partie de ce qu’on appelle « le tiers monde », a subi dans les années 80 les plans de réaménagement structurel. Cela signifie que le FMI arrive avec un programme très serré de réformes économiques – et politiques, il faut le dire – en échange de prêts. Le Maroc a choisi cette voie, et cela a eu pour effet le passage d’un rôle de l’État à un autre, c’est-à-dire une réduction drastique de l’État social. Car même si le régime d’Hassan II (1961-1999) a été un régime dictatorial, il y avait de la redistribution envers les classes intermédiaires. Pendant les années 1980-90 donc on assiste à un passage vers un fonctionnement de l’État beaucoup plus libéral. Et cela s’est traduit, notamment, par une marginalisation de la classe intermédiaire. Jusque-là, cette classe avait certains capitaux, une certaine place dans l’État – je pense aux agents de la fonction publique, aux instituteurs par exemple. Et c’est cette classe là qui a eu un rôle central dans le mouvement du 20 février. L’explosion sociale de 2011 a donc été préparée par un processus qui avait commencé bien avant.Notification : Ton analyse va donc à l’encontre de cette idée d’« effet domino » des révoltes dans les pays « arabes » ?Il y a eu certainement un effet d’aubaine parmi les militants : il y a notamment eu l’idée de reproduire que ce qui se passait en Tunisie au Maroc. Les militants marocains, toutes tendances confondues, ont pensé qu’il fallait profiter de ce qui se passait en Tunisie pour le transporter au Maroc. Mais l’analyse qui s’appuie sur la notion d’« effet domino » est trop réductrice car, comme je le disais, il ne suffit pas d’appeler à manifester pour que quelque chose se passe réellement. Pour que ces 3-400 000 personnes descendent dans les rues ce 20 février 2011, il a fallu un peu plus que des militants qui ont voulu profiter de l’effet d’aubaine. Je pense donc que cette idée d’« effet domino » a tendance à cacher les dynamiques structurelles qui peuvent toucher deux pays en même temps sans pour autant qu’il y ait de lien direct, si ce n’est un effet déclencheur.Car effectivement, il y a eu un effet déclencheur : c’est en janvier, après la chute de Ben Ali, que se réunissent les militants de la gauche et de la principale confrérie religieuse au Maroc, Al Adl Wahl Ihsane – qui constitue 90% du mouvement.Notification : Y a-t-il un lien entre cette confrérie et les Frères musulmans égyptiens ?Non, il n’y a aucun lien. Al Adl Wahl Ihsane est un « ovni » dans le champ islamiste du monde arabe, justement parce que la confrérie n’a aucun lien avec les Frères musulmans : elle est issue d’un mouvement soufi. Le principal parti marocain qui est proche des Frères musulmans est au pouvoir en ce moment, il s’appelle le parti « Justice et développement ». Al Adl Wahl Ihsane signifie en fait « Justice et Bienfaisance ». C’est un mouvement qui est très marqué par la révolution iranienne, par la pensée iranienne. Et par une figure quasi prophétique – ou en tout cas mystique – , celle de Cheikh [Abdelassam] Yassine, fondateur du mouvement.Notification : Depuis quand ce mouvement existe-t-il ?Il existe depuis 1974, lorsque Cheik Yassine envoie au roi Hassan II une lettre intitulée « L’islam ou le déluge » où il lui propose de gouverner le Maroc ensemble. Hassan II n’étant pas particulièrement sensible à l’idée, il fait interner le Cheikh dans un asile ! Mais le mouvement Al Adl Wahl Ihsane est le principal mouvement politique aujourd’hui au Maroc, toutes tendances confondues, et notamment parce qu’il a une très forte présence dans les quartiers. C’est un schéma que l’on connait, et qui marche aussi bien pour le Hezbollah que pour les Frères Musulmans : ce sont des mouvements qui jouent le rôle de l’État là où il n’y en a pas. C’est-à-dire qu’ils font de la redistribution, ils payent les retraites, ils organisent les enterrements, etc. Beaucoup d’analyses « libérales » vont appeler cela du « populisme », mais c’est au contraire une organisation sociale qu’il faut prendre au sérieux, qui est tout-à-fait légitime aux yeux des habitants, et qui assure une subsistance à ceux qui n’ont plus rien. Ça mérite donc un peu plus que de la condescendance.Notification : Dans l’article que tu as écrit avec Montassir Sakhi, vous évoquez une double scission au sein du mouvement du 20 février : entre les revendications économiques et sociales et les revendications politiques portant sur des « droits » d’une part, et entre les mouvements islamistes et la gauche laïque d’autre part. Comment s’est faite l’union de ces différentes revendications au sein du mouvement ? Et quel rôle au contraire ont eu ces clivages dans l’essoufflement du mouvement ?En fait, il n’y a jamais eu d’union entre ces différents types de revendications. Et c’est pour cela qu’il est plus exact selon moi de parler de « moment » que de « mouvement » révolutionnaire. Le moment du 20 février a été un moment où est apparue l’histoire et ses enjeux, où sont apparus les groupes sociaux en lutte. Et tous les groupes sociaux, du plus haut au plus bas, ont participé à ce « moment » d’une manière ou d’une autre. Cela signifie que le moment portait en lui des intérêts tout à fait contradictoires. Il y avait par exemple des slogans libéraux, qui étaient axés sur « la bonne gouvernance », la « transparence » – un slogan célèbre du 20 février disait « il faut séparer l’autorité de la fortune », l’État du marché – qui étaient portés par des groupes sociaux situés. Car ceux qui proféraient ces slogans n’étaient pas ceux qui disaient « nous voulons entrer dans la fonction publique », « nous voulons des emplois sûrs », ni ceux qui luttaient pour le logement, pour un logement salubre… Il y avait donc des intérêts différents qui se sont retrouvés côte à côte.Notification : Mais sans avoir une véritable organisation…En effet, ils n’étaient pas organisés, mais ils ne cherchaient pas non plus à l’être. C’est-à-dire – et c’est là la grande illusion du mouvement – que tous les militants, et moi compris, avons pensé que le fait d’être ensemble dans la rue signifiait que nous voulions la même chose. Mais ce n’était absolument pas le cas. D’ailleurs, depuis ce qu’on a appelé l’« échec » du moment du 20 février, on a pensé que la raison en devait être qu’on n’était pas allés assez loin. Mais je ne pense pas qu’il y ait eu un « échec », il y a au contraire un mouvement du 20 février qui a réussi, et c’est ce mouvement libéral qui a obtenu une réforme constitutionnelle, la décentralisation, un ensemble de réformes structurelles qui ont effectivement été obtenues au Maroc. Mais ce sont en réalité des réformes qui vont dans le même sens que les réformes de 1990, c’est-à-dire vers une libéralisation. C’est assez frappant, on le remarque par exemple dans le fait qu’aujourd’hui l’éducation au Maroc est en ruines, les hôpitaux ont été privatisés, on passe de ce qu’a été le « bidonville », qui est une forme urbaine très importante au Maroc, à autre chose, qui serait plutôt le « ghetto »…Notification : Et pour ce qui est du clivage entre islamistes et « gauchistes » ?C’est une question difficile, qui touche davantage le champ politique. C’est-à-dire que c’est une question qui ne se pose que quand on décide d’entrer dans le champ politique, quand on devient militant actif. Ce n’est qu’alors que la question de choisir son camp devient pressante. Et évidemment 90% choisissent l’islamisme. Mais on a tendance à faire de ce clivage entre gauche et islamistes le clivage fondateur de la lutte sociale au Maroc, alors que ce n’est pas du tout un clivage social qui traverserait toutes les strates de la société, c’est plutôt une scission qui n’intervient que lorsqu’on fait de la politique.Une partie de la gauche a en effet la même base sociale que la confrérie religieuse « Justice et Bienfaisance », et se retrouve donc à porter les mêmes intérêts sociaux. Pendant les premiers six mois du mouvement donc, il y a eu collaboration entre « Justice et bienveillance » – qui était, en termes quantitatifs, le principal pourvoyeur de forces du mouvement – et la gauche. Ils commencent à se séparer – et c’est aussi le moment où le mouvement se délite – lorsque le roi Mohammed VI promet une réforme constitutionnelle. C’était là un coup politique majeur : le roi fait un discours, le 9 mars 2011, où il accorde une réforme vraiment importante de la Constitution marocaine. Jusqu’en juin il continue a y avoir des manifestations, mais le 1 juillet il y a le référendum pour la réforme constitutionnelle, et le « oui » l’emporte à 97%. À partir de ce moment là, une bonne partie des organisations qui soutiennent le mouvement du 20 février se retirent, et il ne reste quasiment plus que « Justice et bienveillance ».Notification : Quelle a été cette réforme constitutionnelle ?C’est notamment l’abrogation de l’article 19 de la Constitution marocaine, qui fondait la sacralité du roi ; la constitutionnalisation de la langue amazighe, qui devient langue officielle du Maroc, avec l’arabe ; la réforme des institutions politiques, puisqu’on passe d’un Premier ministre nommé par le roi, à un Président du Conseil qui est le chef de la majorité parlementaire… On rentre dans un système politique tel que promu par l’ensemble des organisations internationales, comme cela a été fait aussi en Tunisie, de manière très semblable.Notification : Quel a été le rôle des organisations internationales dans le mouvement ?Elles ont eu effectivement un rôle dès le début du mouvement, mais surtout, et de plus en plus, après. Aujourd’hui on assiste au développement d’une société civile qui oriente le débat public vers ces questions de la « bonne gouvernance », de la lutte contre la corruption… on a un ensemble de slogans, libéraux, promus par les organisations internationales. Et le rôle des aides européennes, de l’Usaid, des fondations allemandes est important : elles financent toute une partie des organisations marocaines, qui en retour agissent sur le débat public. Vous ouvrez n’importe quel journal marocain, et vous verrez que les débats ne touchent absolument pas les questions sociales, mais des questions telles que : « est-ce que le Maroc est un pays arabe ou pas », ou sur la liberté d’expression… Tout cela est très bien, mais il faut savoir que le Maroc a 50% d’analphabètes, dont personne ne va parler !Notification : Que penses-tu de cette appellation de « printemps arabes », qui évoque les printemps des peuples de 1848 et qui s’est amplement diffusée dans les médias occidentaux ? Est-ce une appellation qui était revendiquée par le mouvement ? Y avait-il la revendication d’exemples, de « précédents » nationaux ?On l’a prise telle quelle en arabe. Certes c’est une vision un peu eurocentrée, c’est le printemps de 48, le printemps de Prague. Il y avait, de ce que j’ai vu au Maroc, cette tentation de se référer aux grandes révolutions du passé. Ces exemples sont fournis par une certaine construction de l’histoire plutôt eurocentrée, qui est véhiculée entre autres par l’école.Il y avait certes aussi des exemples nationaux, mais qui concernaient moins la question de l’appellation. Les militants politiques se réclamaient des grandes luttes des années 70-80 contre le régime de Hassan II – de luttes marxistes-léninistes en l’occurrence – mais aussi des luttes du mouvement national contre l’occupant français. Il y a donc eu un héritage symbolique : si vous prenez les grands appels à manifester de 2011, vous trouvez souvent la référence à telle émeute en 1981, à telle figure historique, notamment à Mehdi Ben Barka .Notification : Ce n’étaient donc là les références que d’une partie de la gauche ?En fait, les aspects symboliques du mouvement, des icônes, des événements auxquels on se réfère, ce sont à nouveau des références qui apparaissent uniquement dans le champ politique institutionnel. C’est-à-dire que ceux qui ne sont pas politisés – et qui étaient nombreux dans les rues le 20 février – n’ont pas besoin de faire appel à une symbolique particulière.Cette question de l’appellation du mouvement, de la revendication de figures historiques n’était pas capitale. La ligne de clivage se situait plutôt dans les intérêts divergents des différentes catégories sociales, qui étaient toutes représentées. Et si tout à l’heure j’ai parlé de « moment » révolutionnaire, c’est parce que justement tout le monde était conscient de la divergence des intérêts, de la présence d’intérêts antagonistes. Le moment du 20 février – et je dirais que c’est la caractéristique des printemps arabes, mais là je m’avance peut-être un peu – a été un moment où l’histoire apparaît « nue », où les enjeux apparaissent brutalement. Sans toutes les constructions symboliques, sans tous les discours et tous les dispositifs qui sont mis en place pour maquiller la réalité sociale.Dans le moment du 20 février, tout le monde avait conscience des intérêts de chacun, et c’est pour cela que tout le monde s’investit dans le mouvement, même le roi ! Même les intérêts des strates les plus hautes de la société faisaient partie du mouvement : ils avaient tel type de slogans, portaient tel type d’intérêt, de revendication… mais ils étaient là. Et de même au plus bas. Ce qu’on appelle le « Lumpenproletariat » était aussi dans le moment, mais d’une autre façon, car il ne manifestait pas. Il était représenté par ceux, par exemple, qu’on a appelé, dans toute la région du Maghreb, les baltajia, les milices payées par des intérêts privés et qui étaient là pour « casser » les manifestations.Notification : Est-ce que la partie de la population qui n’était pas politisée avant et qui a participé à ce « moment » révolutionnaire a continué à lutter après 2011 ?Il y a ceux qui, après le moment du 20 février, se sont investis dans les actions militantes aux sens strict : associatives, partisanes, organisationnelles. Cette politisation peut donc être vue comme la conséquence du 20 février. Mais en réalité souvent elle ne fait qu’actualiser un potentiel déjà présent, car la plupart du temps il s’agit d’individus issus de familles de militants.Par contre, la question de savoir si le groupes sociaux qui ont participé au moment du 20 février continuent de lutter est un sujet plus compliqué, mais très important. Personnellement, j’ai tendance à penser que tout le monde lutte tout le temps, mais qu’on lutte selon les moyens qu’on a. Lors du 20 février, on a eu l’impression qu’on avait plus de moyens que ceux qu’on avait réellement, et que le champ des possibles était plus ouvert que ce qu’il ne l’était en réalité. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de luttes. Il y a des luttes dans les quartiers populaires, tous les jours, mais sous des formes qui ne sont pas celles des militants, des partis, de la symbolique etc. Ces luttes existent quand on ne paye pas la facture d’électricité, quand on décide de creuser sous terre pour rattacher les canalisations d’eau à chez soi : cela aussi, c’est de la lutte politique.Notification : À quel point la situation géopolitique du Maroc dans la région et dans le monde a-t-elle eu un impact dans le « moment » de février ? Et à quel point cette position a-t-elle changé depuis ?Tout le monde fait de la politique au Maroc – les Marocains, les Français, les Américains… – et tout le monde est investi partout. En 2011, les grandes figures qui émergeaient du moment du 20 février étaient sans relâche invitées aux ambassades de France, des États-Unis. On avait réellement l’impression que les grandes puissances changeaient de chevaux de bataille – et c’est peut-être cela qui nous a donné l’impression qu’on allait faire une vraie révolution. Mais en même temps, le roi, entre le 20 février et le 9 mars , a fait la tournée des capitales européennes, et il est passé à Washington : il est allé recueillir les conseils auprès de ces mêmes puissances ! C’est-à-dire que tout le monde faisait de la politique, mais tout le monde la faisait partout – au niveau institutionnel, on jouait pour défendre l’allié des puissances occidentales, c’est-à-dire la royauté, mais, à d’autres niveaux, ces mêmes puissances tâtaient le terrain, envisageaient un autre dénouement possible… en fait elles n’auraient eu aucun mal à se débarrasser de la monarchie. C’est ce qui s’est passé en Tunisie, par exemple.Tout le monde joue à tous les niveaux. Mais si l’intérêt qui guide ces politiques n’est pas la sauvegarde ou la chute de la monarchie, c’est-à-dire la « forme » du pouvoir, la question qui se pose est : quel est l’enjeu ? qu’est-ce qui vaut la chandelle, pour ces puissances ? Il me semble qu’on peut trouver une réponse en rapprochant ce qui s’est passé au Maroc, en Tunisie, en Égypte, en Algérie – on ne parle jamais de l’Algérie, il y a pourtant eu des mouvements immenses – à ce qui se passe en France, en Europe, aux États-Unis. Le « printemps » est en effet « arabe » en un certain sens, mais le « printemps arabe » est mondial, parce que probablement les dynamiques qui expliquent les « printemps arabes » sont aussi les dynamiques qui expliquent bon nombre des luttes sociales en France : ce passage d’un mode du capitalisme à un autre. Et peut-être que ce qui comptait pour les puissances internationales, à l’époque des révolutions arabes, c’était bien plus que ce passage se fasse – d’une manière ou d’une autre, sous un régime ou un autre – que le type de régime en lui-même. C’est bien ce qui s’est passé en Tunisie : on a tout changé pour que rien ne change !Notification : Comment a évolué le rôle de l’État au Maroc ?Je ne suis pas sûr qu’il soit encore possible aujourd’hui de faire de la politique nationale. Si l’on admet que c’est cette dynamique de fond qui détermine la politique au Maroc, alors peut-être que le champ de bataille aujourd’hui est très semblable en France et au Maroc, par exemple. Oui, je pense qu’idéalement il faut défendre l’État au Maroc, qui est en train de disparaître à cause de privatisations massives. Mais est-ce qu’on a les moyens de défendre l’État ? Je ne suis pas sûr qu’on puisse le faire au Maroc, mais je pense par contre que c’est possible en France. -
La última colonia de África
Desde hace cuarenta años Marruecos ocupa por la fuerza el territorio que le corresponde al pueblo de Sahara Occidental. Para impedir que los refugiados retornen a su suelo ha levantado un muro sesenta veces más largo que el que existió en Berlín. La Pulseada dialogó en exclusiva con Mohamed Salem Bachir, representante en la Argentina de la República Árabe Saharaui Democrática (RASD).Por Carlos GassmannEn uno de sus recordados textos, Eduardo Galeano se preguntaba: “¿Por qué será que hay muros tan altisonantes y muros tan mudos? ¿Será por los muros de la incomunicación que los grandes medios de comunicación construyen cada día?”. Se refería a que mientras hemos oído hablar hasta el hartazgo del Muro de Berlín -“que merecía caer y cayó”-, poco y nada se dice del muro de Estados Unidos en la frontera mexicana, de las alambradas de Ceuta y Melilla, del Muro de Cisjordania –que perpetúa la ocupación israelí de las tierras palestinas- y, en especial, del Muro de Marruecos -que perpetúa la ocupación marroquí del Sahara Occidental-.Más adelante añadía el escritor uruguayo: “Quizás el pueblo del Sahara es culpable porque en sus largas costas reside el mayor tesoro pesquero del océano Atlántico y porque bajo las inmensidades de arena, que tan vacías parecen, yace la mayor reserva mundial de fosfatos y quizás también hay petróleo, gas y uranio”.Y concluía el autor de Las venas abiertas de América Latina: “Los saharauis esperan. Están condenados a pena de angustia perpetua y de perpetua nostalgia. Los campamentos de refugiados llevan los nombres de sus ciudades secuestradas: El Aaiún, Smara… Ellos se llaman hijos de las nubes, porque desde siempre persiguen la lluvia. Desde hace 40 años persiguen, también, la justicia, que en el mundo de nuestro tiempo parece más esquiva que el agua en el desierto”.La Pulseada tuvo la oportunidad de entrevistar a Mohamed Salem Bachir, ex integrante del ejército de liberación saharaui llamado Frente Polisario y representante oficial en la Argentina de la República Árabe Saharaui Democrática. Si Salem Bachir no posee aún el estatus formal de embajador es porque nuestro país es una de las pocas naciones latinoamericanas que no han reconocido todavía el derecho a la independencia de la RASD.-¿Cómo podría sintetizarse la historia del sometimiento del pueblo saharaui a manos de Marruecos?-El Sahara Occidental (ex Sahara Español) -único país árabe africano hispano parlante- figura como el último caso de descolonización pendiente en África en la agenda de la ONU, junto con las Malvinas. Aún se espera la implementación de las resoluciones de la Asamblea General y del Consejo de Seguridad para que recupere la libertad que le corresponde conforme a la doctrina de Naciones Unidas sobre descolonización. Colonia española durante un siglo, hasta 1975, fue invadida por tropas del vecino Reino de Marruecos, perpetrando un acto de fuerza bruta sin precedentes en la historia de África. Los niños, mujeres y ancianos saharauis fueron expulsados por los invasores marroquíes hacia el exilio no sin antes ser bombardeados con napalm y fósforo blanco.-¿Qué es el “muro de la vergüenza” y cuáles son las principales violaciones a los Derechos Humanos que el régimen marroquí ha cometido y sigue cometiendo en el Sahara Occidental?-El pueblo saharaui sigue hasta hoy día separado por una muralla -el “muro de la vergüenza”- de más de 2.700 kilómetros, que divide en dos a nuestra tierra, sembrándola de millones de minas que causan a diario muerte y destrucción entre inocentes. Como todos los muros que lo precedieron en la historia de la humanidad, divide a las familias e incluye alambradas, sistemas sofisticados de radar y 150.000 soldados. El muro aísla las zonas ocupadas del Sahara Occidental, bajo un férreo bloqueo, del resto del mundo, con la vigilancia de un macabro aparato represivo que cuenta con decenas de miles de agentes de seguridad marroquíes. Los saharauis que viven en las zonas ocupadas sufren cada día, desde el 31 de octubre de 1975, la dolorosa experiencia de la violación sistemática de los derechos más elementales del hombre: represión, arrestos arbitrarios, desapariciones forzadas (según la Asociación de Familiares de Presos y Desaparecidos Saharauis, más de 660 saharauis aún siguen con paradero desconocido), secuestros, deportaciones, intimidaciones, torturas, negación de las libertades de circulación y expresión y juicios sumarios. Estos hechos repudiables (tristemente similares –si no idénticos- a los acontecidos en la historia reciente de la Argentina), tantas veces documentados y condenados por el Relator de la ONU contra la Tortura, el argentino Juan Méndez, han sido denunciados por infinidad de organismos internacionales como Human Rights Watch, el Centro Robert F. Kennedy para la Justicia y los Derechos Humanos y organismos argentinos en la materia. Las autoridades marroquíes siguen negándose a esclarecer el paradero de más de 500 civiles desaparecidos, de 151 militares saharauis hechos prisioneros durante la guerra y de otros grupos de jóvenes que desaparecieron los últimos años. Además, mantienen en sus cárceles a decenas de presos políticos saharauis, víctimas de gravísimas e irregulares condenas, como por ejemplo la severa sentencia dictada por un tribunal militar marroquí contra los 25 jóvenes civiles, conocidos activistas saharauis de Derechos Humanos del campamento de Gdeim Izik. Fue luego de una protesta pacífica de miles de personas que reclamaban mejoras en sus condiciones sociales. Las fuerzas marroquíes irrumpieron de noche, durante el descanso de jóvenes, ancianos, mujeres y niños, incendiando las carpas y arrasando con todo lo que había a su paso, dejando como saldo muertos, desaparecidos y detenidos.-¿En qué situación se encuentra en el presente el conflicto y en qué se basan las mayores esperanzas de que la RASD alcance por fin su independencia?-A 40 años de la proclamación de la RASD, estamos en situación de guerra y en un cese temporal del fuego. El ejército marroquí ocupa una buena parte del territorio y nuestro ejército controla otra parte importante de la región. A nivel internacional, la RASD y la legítima lucha del pueblo saharaui están amparadas por una gran red internacional de solidaridad, concentrada principalmente en África, Latinoamérica y Europa. Esta solidaridad otorga más ánimo y fuerza moral a la resistencia saharaui. Hemos conseguido importantes logros como dejar en claro que el del Sahara Occidental es un tema de descolonización pendiente que debe ser resuelto según las resoluciones de Naciones Unidas encaminadas a la autodeterminación y que Marruecos es un ocupante. La República Saharaui ha logrado un inestimable éxito diplomático al ingresar como Estado miembro en la Organización de la Unidad Africana (OUA) y como miembro fundador de la Unión Africana. El Reino de Marruecos, por su conducta colonial, es hoy el único país africano que no pertenece a esa organización continental, como antes ocurrió con la Sudáfrica del apartheid.Nuestro deseo es que el conflicto se resuelva por la vía de las Naciones Unidas y el respeto a la legalidad internacional. Si no se puede lograr porque la monarquía de Marruecos no respeta esa legalidad, usaremos -si los hechos lo exigen- todos los medios necesarios. No es un misterio para nadie que a una agresión militar hay que hacerle frente con la misma determinación. La ocupación no puede ser definitiva y eterna. Tenemos plena confianza en que algún día el pueblo saharaui recobrará la independencia sobre la totalidad del territorio. Una vez alcanzada ésta, se encontrará entre nuestras prioridades establecer una cooperación con todos los pueblos vecinos, incluido el pueblo marroquí, cuando se ponga fin a la injusticia cometida por su gobierno contra los saharauis.Al igual que el resto de los países del mundo que han sufrido el yugo colonial, el destino de esta heroica lucha de liberación será inexorablemente la victoria. Esperamos y estamos convencidos de que la solución pasa por respetar el derecho de los saharauis a existir como lo han tenido el sur de Sudán, Timor del Este o Namibia.-Los países miembros de la comunidad internacional tienen actitudes muy dispares frente a esta causa. ¿Cuáles serían las principales posiciones que entran en juego?-La Asamblea General, el Consejo de Seguridad, la Corte Internacional de Justicia, el Departamento Jurídico de las Naciones Unidas y demás organismos regionales e internacionales han establecido claramente que la del Sahara Occidental es una cuestión de descolonización cuya solución exige la expresión libre y soberana del pueblo de este territorio. El conflicto saharaui es fácil de resolver habiendo dos dictámenes jurídicos y decenas de resoluciones contundentes sobre el derecho saharaui a elegir su destino. Pero, en este contexto, se mezclan factores de tipo geoestratégico, económico e ideológico, en suma las contradicciones de los intereses internacionales. Principalmente de las grandes potencias, como Francia, que pone frenos a la legalidad internacional debido a sus intentos de mantener su influencia hegemónica en el norte de África, que fue prácticamente su colonia, menos la República Saharaui, que le tocó a España. La élite francesa cree que la existencia de un Estado Saharaui independiente dañaría sus intereses porque, con poca población e hispanoparlante, abriría las puertas de África y el mundo árabe a los latinos. Por su parte, España, aunque jurídicamente sigue siendo potencia administradora del territorio, está sometida a un fuerte chantaje marroquí. Su relación con los saharauis repite un mismo patrón: buenas palabras pero, al final, pleitesía a Marruecos. El Sahara Occidental es uno de los ejemplos más claros del abismo que separa a los gobernantes españoles de la ciudadanía a la que representan, que es muy pro saharaui. Estamos ante un conflicto donde lo político pone trabas al derecho. Una controversia que plantea un reto a la comunidad internacional en lo que se refiere a la paz y la justicia.Por otro lado, la República de Sudáfrica junto a muchos otros países africanos y de otros continentes, han brindado solidaridad y apoyo político, moral y material a la causa saharaui. También la solidaridad latinoamericana fue generosa, ya que México, Panamá, Cuba, Ecuador, Colombia, Costa Rica, Venezuela, Nicaragua, Honduras, Uruguay y Bolivia estuvieron entre los primeros que reconocieron el derecho saharaui a la libertad.-Como representante en la Argentina, ¿por qué cree que nuestro país no reconoce todavía el derecho a la existencia de la RASD? ¿Qué avances se han conseguido en ese sentido?-La Argentina se comprometió expresamente a reconocer a la República Saharaui durante el gobierno deRaúl Alfonsín, mediante una carta suscripta por el entonces canciller, Dante Caputo. Pero circunstancia internas y presiones extranjeras impidieron su aplicación y sigue siendo una deuda histórica para esta gran nación, país líder en materia de Derechos Humanos a nivel universal. Hoy Argentina dispone de sobrados elementos de juicio para avanzar en sus posiciones políticas respecto a este asunto de descolonización. Debe sumarse al consenso latinoamericano y formalizar el reconocimiento a la RASD, contribuyendo así a la descolonización y a la paz, en plena sintonía con los principios y valores que emergen de la propia historia argentina. La Argentina, como nación que sufrió la dolorosa experiencia de la violación sistemática de los derechos más elementales del hombre, está llamada a asumir su responsabilidad y obligación moral, ética y política de condenar las mismas prácticas en el Sahara Occidental.-¿Cree que con el reciente cambio de gobierno en la Argentina el apoyo de nuestra nación a la autodeterminación saharaui está más cerca o más lejos que antes?-Creo y espero que esté más cerca. Ya durante los últimos años, gracias a la colaboración, ayuda y solidaridad de representantes de la sociedad civil argentina, partidos políticos, parlamentarios de diferentes fuerzas, organismos de Derechos Humanos, sociales y sindicales y distintas personalidades, hemos logrado dar importantes pasos, solicitando al gobierno nacional el reconocimiento y el establecimiento de relaciones diplomáticas.Ahora es más necesario multiplicar los esfuerzos para lograr este objetivo, teniendo en cuenta que la actual canciller, Susana Malcorra, conoce bien la causa saharaui, como ex jefa de gabinete del actual Secretario General de Naciones Unidas y como secretaria general adjunta del Departamento de Apoyo a las Actividades sobre el Terreno, área en la que brindaba ayuda logística a misiones de paz desplegadas en distintos puntos del planeta.-Usted fue miembro en los años ’70 del Frente Polisario, cuando se pensaba en recurrir a la lucha por la vía armada, etapa que se cerró en 1991 cuando se firmó el alto el fuego con la intervención de la ONU. ¿Cuál es su balance de esa etapa y por qué se terminó optando exclusivamente por medios pacíficos de reclamación?-Personalmente me incorporé a la filas de Frente Polisario en 1974, en mi ciudad natal, El Aaiún, entonces capital de una provincia española. Después de la masacre perpetrada por el colonialismo español el 17 de junio de 1970, que provocó decenas de víctimas fatales (entre muchos otros, desapareció el líder del Movimiento de Liberación, Mohamed Sid Brahim Basiri), se inicia la fase de resistencia, en la cual los saharauis se convencen de la necesidad de la lucha armada contra el colonialismo. El 10 de mayo de 1973 nace el Frente Polisario, que comienza con sus operaciones militares el 20 de mayo del mismo año. Desde mayo de 1973 hasta fines de 1975, la lucha del pueblo saharaui por su independencia se tradujo en una gran actividad militar y política contra las autoridades y fuerzas españolas, que continuó contra la invasión militar hasta la firma del alto el fuego, que entró en vigor el 4 de septiembre de 1991. Luego el pueblo saharaui y su representante legítimo reconocido por la ONU, el Frente Polisario, optaron por la vía pacífica y depositaron su confianza en la vía diplomática. En cambio, la monarquía marroquí se burla de la ONU y de la comunidad internacional, multiplicando los obstáculos para entorpecer tanto el trabajo del enviado personal del Secretario General de las Naciones Unidas para el Sahara Occidental, Christopher Ross, como del mismo Secretario General de la ONU, intentando evitar su visita a la región prevista para el pasado mes de marzo. En la misma sintonía, el Reino de Marruecos sigue rechazando al enviado especial de la Unión Africana para el Sahara Occidental, el ex presidente de la República de Mozambique,Joaquim Chissano.El pueblo saharaui está celebrando el 40° aniversario de la proclamación de su Estado: la República Saharaui, reconocida por 84 naciones y miembro de la Unión Africana. En este contexto, particularmente los más jóvenes, dentro y fuera de los territorios ocupados, de un lado o de otro del muro de la vergüenza, están próximos a la desesperanza por el desamparo de las instancias internacionales y la tibia reacción de la comunidad internacional.La mujer en la sociedad saharauiLos saharauis son reconocidos por haber creado la sociedad más abierta y menos machista del mundo musulmán. Sus mujeres no tienen, por ejemplo, la obligación de usar burka (velo que cubre el rostro) y han creado un Ministerio de Asuntos Sociales y Promoción Femenina.Prácticamente no existe la violencia de género y el hombre que ejerce algún tipo de maltrato es despreciado por sus pares. La Unión Nacional de Mujeres Saharauis (UNMS) realiza una tarea constante a favor de los derechos de género.Al respecto, cuenta Salem Bachir: “La mujer está a la cabeza de esta nueva sociedad. Los saharauis son conscientes de que el esfuerzo nacional de liberación y de edificación del país exige la participación de todos y todas. A la mujer los valores y tradiciones de la sociedad saharaui le otorgan un sitio privilegiado en comparación con otras sociedades musulmanas. Al contrario de lo que se puede constatar en otras sociedades árabes y africanas, la mujer saharaui desempeña un papel importante tanto en la producción económica como en las estructuras políticas y administrativas”.Una cátedra de la UNLP que es única en el mundoDentro del Instituto de Relaciones Internacionales (IRI) de la Universidad Nacional de La Plata ha surgido una Cátedra Libre de Estudios sobre el Sahara Occidental que es única en el mundo. La dirige el doctorNorberto Consani y tiene como secretaria a la licenciada Luz Marina Mateo.La cátedra organiza, junto con la Universidad de Tifariti de la RASD, ciclos de cursos virtuales sobre el Sahara Occidental (Derecho Internacional, Derechos Humanos, Misiones de Paz y Derecho Internacional Humanitario y Comunicación y Cultura). Además promueve investigaciones, charlas, conferencias, talleres y proyección de documentales.“La creación de esta cátedra -dice Salem Bachir- es de suma importancia porque ayuda a difundir este conflicto olvidado y a profundizar en su investigación, asumiendo a las universidades como espacios por antonomasia del pensamiento crítico y la producción de conocimientos”. -
L’ambassadeur sahraoui: Le Maroc veut conduire la région vers l’inconnu
L’ambassadeur sahraoui à Alger, Bechraya Hamoudi Bayoune a révélé ,dans une déclaration à Echorouk, que la lenteur du Maroc dans l’application de la décision du conseil de sécurité quant au retour de la Minurso au Sahara occidental devrait conduire la région vers l’inconnu.Les propos du responsable de la représentation diplomatique de la RASD ont été tenus, samedi, en marge d’un meeting populaire de solidarité avec le peuple sahraoui, organisé à Oran par le Parti de la voie authentique (Parti El Khat El Assil). Une occasion pour l’installation d’une commission d’amitié entre les femmes algériennes ayant adhéré audit parti et les femmes sahraouies en prélude au développement et à la relance de l’activité de la commission mixte.L’ambassadeur sahraoui a indiqué qu’un mois s’est écoulé du délai de 90 jours que le Conseil de sécurité de l’ONU a accordé aux autorités marocaines afin de laisser la Minurso reprendre son travail aux Sahara occidental, exercer ses fonctions et accélérer les démarches en faveur d’organisation d’un référendum de l’autodétermination.Pour Bechraya Hamoudi Bayoune, ce refus injustifié du royaume marocain est de nature à conduire la région dans l’inconnu. De ce fait, il appelle la communauté internationale à mettre pression sur le Maroc à respecter les résolutions du conseil de sécurité, tout en appelant à une solution équitable au conflit sahraoui.De son côté, le président du Parti de la voie authentique, Sellam Abderrahmane a fait savoir que la question sahraouie est l’une des priorités de sa formation, ajoutant que le Maroc tente à travers ses agissements de brouiller la cause sahraouie juste. Et ce en s’ingérant, selon lui, dans les affaires internes de certains pays de la région, dont le Mali, où l’on envoie des Marocains et des étrangers pour semer le trouble au nord de ce pays.