Mois : août 2015

  • Le trafic des carburants alimenté par les bons-cadeaux du gouvernement

    Sidahmed Beri, SG du gouvernement sahraoui
    Lebreiga, une zone qui fait partie du territoire mauritanien, a été utilisé par les contrabandiers sahraouis comme base de ramassage du diesel pour sa vente en Mauritanie. 
    En 2013, le gouvernement mauritanien a expulsé les contrabandiers qui se sont installés pas loin dans les frontières du Sahara Occidental tout près du poste de douanes sahraouies. Pour sa part, les douanes algériennes ne laissent pas passer plus de 200 litres (un barril) de gas-oil comme mesure pour lutter contre la contrebande de carburants qui risque d’être vendu au Mali où la France, à l’aide de l’Algérie et le Mauritanie, lutte contre les mouvements terroristes du MUJAO et Ansar Eddine.
    Malgré toutes les mesures prises par les Etats de la région, Lebreiga, le centre de contrebande de gas-oil, existe toujours. Des questions se sont posées sur ses moyens de ravitaillement. La réponse vient de sortir à la lumière suite à une investigation faite par une commission spéciale du Parlement sahraoui.
    Soudain, les stocks en carburants se sont épuisés et la crise est arrivée aux wilayas des réfugiés et aux différentes institutions de la République. Les protestations sont arrivées au Parlement qui a décidé d’ouvrir une enquête. Résultat : la cause de la crise sont les cadeaux (des bons de 200 litres de gas-oil) que le Premier Ministre Abdelkader et son adjoint Sidahmed Béri donnent à gauche et à droit pour s’acheter la sympathie des uns et le silence des autres pour différentes raisons. L’accumulation des bons du gouvernement sont le moteur qui maintient en vie les opérations de contrebande de gas-oil.
  • El problema de la mitomanía de Mohamed Salem Uld Salek

    Sahara Occidental, Marruecos, Argelia
    Todos los dirigentes saharauis que estudiaron en Marruecos comparten con el Majzen marroquí une particularidad : la mitomanía. Esta característica es excepcionalmente pronunciada en la persona que parece haber heredado a vida el ministerio saharaui de asuntons exteriores, Mohamed Salem Uld Salek. De hecho, es la razón pour la que la diplomacia saharaui no avanzó mucho en los últimos años, por no decir que recibió golpes realmente mortales.
    Este hombre, en una simple conversación donde nada le obliga a mentir, no puede resistir la tentación de contar embustes. Y cuando está en frente de una persona que le pide un favor, ahí ya saca la artillería pesada de la guerra mitómana. 
    En 1992, tenía que irme a Francia para trabajar durante un par de meses con la comunidad saharaui que reside ahí desde los años 1970. Obtener el visado francés no era tan difícil, bastaba con recibir una invitación de una asociación de solidaridad con el Sáhara Occidental para obtenerlo. El verdadero problema era Baba Sayed, en aquel entonces representante del Polisario en Francia e hizo de este país su reino propio y jardín secreto y no quería que ningún saharaui lo pisara. Además, esta en pleito con las asociaciones y la colonia saharaui. Así que rechazó mandarme la invitación. Me encontraba en Agel esperando la dichosa invitación y se lo dije varias veces al ministro Uld Salek. Un día, me presento en la oficina de este último y estaba yo claramente enfadado y le dije que hable con Baba para que me mande la invitación. El ministro coge su teléfono y marca un número imaginario y finge estar hablando con Baba. Primero saluda y luego le pide que me mande la invitación. Una obra de teatro digna de Shakespeare.

    Al final, tuve que entrar en Francia clandestinamente desde Italia para poder llevar a cabo mi misión.
    30 años después, nos encontramos en la embajada saharaui en Argel y me recibe con una radiante sonrisa diciendo que está al tanto de que “hice de Bruselas un verdader ministerio de información saharaui”. Después de una breve charla me entrega una pequeña nota diciendo : Dásela a Mohamed Farrah (el tesorero) para que te dé 1000 dólares. Le pregunté si el trabajo que llevo haciendo desde hace 5 años vale para el sólo 1000 dólares. Dijo que las finanzas estaban en crisis. Le dije que yo no acepto limosnas y me fuí para no verlo más hasta hoy.
  • Le problème de la mythomanie de Mohamed Salem Ould Salek

    Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Mauritanie
    Tous les dirigeants sahraouis qui proviennent du Maroc partagent avec le Makhzen marocain une particularité : la mythomanie. Cette caractéristique est exceptionnellement prononcée chez celui qui semble avoir hérité à vie le ministère sahraoui des affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle la diplomatie sahraouie a pris des sérieux connus dans les dernières années.
    Cet homme, dans une simple conversation, où il n’en est pas obligé, ne peut se contenir de raconter des mensonges. Et lorsqu’il s’agit d’un service qu’on lui demande, alors là il sort la grande artillerie de la guerre mythomane.
    En 1992, je devais me rendre en France pour une mission liée à la colonie sahraouie résidente en France. Pour obtenir le visa français, il suffisait, à l’époque d’une invitation de la part de l’association française de solidarité avec le Sahara Occidental. Le réprésentant à l’époque était Baba Sayed, lui aussi s’était érigé en héritier de la cause sahraoui parce qu’il est le frère du défunt fondateur du Front Polisario mort dans une attaque contre la capitale mauritanienne, Nouakchott. Il ne voulait de personne en France et il était en dispute avec les associations françaises et la communauté sahraouie en France et il a refusé de m’envoyer une invitation pour avoir le visa.
    Je me plains plusieurs fois chez le ministre des AE, Ould Salek. La réponse était toujours la même : “Il a dit qu’il allait envoyer l’invitation”. Un jour, je me présente en colère et je proteste contre cette situation. Ould Salek prend le téléphone et fait semblant de marquer le numéro de Baba. En réalité il marquait une série de numéros qui ne veulent rien dire et après un instant a commencé à faire semblant de parler avec Baba. Après avoir salué, il demande un visa pour moi, mais dans la réalité il parlait avec le vide. C’était un de se meilleurs numéros de comédie mythomane.

    30 ans après, on se retrouve dans son bureau à Alger et il m’a accueilli dans son bureau avec un sourire rayonnant et il m’a dit qu’il était au courant que j’avais “fait un véritable ministère de l’information à Bruxelles”. Après la conversation, il sort un papier dans lequel il écrit une note pour luer éterner trésorier, Mohamed Ould El Farrah, un élément de la mafia tribal du président. Il me remer le papier en disant que c’est une note pour recevoir 1000 dollars. Je lui ai demandé si tout le travail médiatique que j’ai fait pendant 4 ans ne valait pour lui que 1000 dollars. Il répond que les caisses sont vides pour l’instant. Alors, je lui dis qu’il peut garder ses 1000 dollars, parce que là il s’agit d’une aumône et je suis sorti très fâché.
  • La DGED marocaine s’en prend à Google Maps

    Dans les apparences, c’est un citoyen canadien sous le nom de John Smith. Dans la réalité, c’est un officier de la DGED marocaine qui prend les devants de cette initiative visant à réaliser une victoire diplomatique qui n’en est pas une.

    Ainsi, une pétition exigeant du célèbre moteur de recherche Google d’effacer la ligne qui sépare le Sahara Occidental du Royaume du Maroc dans ses cartes. Les Marocains veulent bien entendu que le mot «Occidental» soit remplacé par «marocain» et que la ligne qui sépare le Sahara Occidental du Maroc soit supprimée. 
    Evidemment, les signataires de la pétition seront nombreux parce que lorsqu’il s’agit de mobilisation contre le droit des sahraouis à se prononcer sur leur avenir, ils sont plus makhzéniens que le propre Makhzen. La DGED veut ainsi faire pression sur ce géant de l’Internet pour l’amener à s’inscrire dans la politique coloniale de leur pays visant à perpétuer l’occupation du Sahara Occidental. Ils ignorent ou font semblant d’ignorer que Google se conforme aux cartes officielles de l’ONU. Et là, faudrait-il une fois de plus le rappeler à ces Marocains que le Sahara Occidental est inscrit depuis 1963 sur la liste des territoires non-autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux.
    Le Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole envahi par le Maroc en 1975 et dernière colonie en Afrique, est occupé depuis 1975 par le Maroc.
  • Plaidoyer pour l’indépendance du peuple sahraoui

    «L’instance des Nations Unies est tenue d’assumer sa responsabilité, quant à l’application de la décision 1514, permettant l’indépendance du Sahara occidental, le dernier pays africain encore colonisé». C’est un des plus importants extraits du message envoyé par le président de la République arabe sahraoui démocratique aux participants de l’université d’été, dont la clôture a eu lieu, hier, samedi, à la salle de l’ex- INH de Boumerdès. 

    À travers cette lettre lue à l’assistance par un membre national du front Polisario, Salem Lebsir, le président de la RASD s’est offusqué de l’inaction de la communauté internationale face aux multiples exactions de l’occupant marocain contre son peuple. «C’est une honte pour cette communauté internationale passive, alors que cet occupant spolie constamment nos richesses et transgresse sans cesse, dans nos territoires, les conventions sur le respect des droits de l’homme», ajoutera-t-il, en félicitant les participants à ce conclave. 
    Celui-ci s’est articulé, durant deux semaines, sur des conférences débats et ateliers avec l’objectif principal de «mettre à nu la politique expansionniste du Makhzen, machiavéliquement soutenue par le royaume chérifien, ce grand producteur et pourvoyeur de résine de cannabis au monde, et donc directement responsable de la prolifération des groupes du terroristes et du grand banditisme dans les pays du Sahel et du Nord-ouest africain». 
    Ce message s’est terminé par un renouvellement des remerciements aux hautes autorités du pays, à tout le peuple algérien et aux responsables de cette wilaya, où se déroule, chaque année, cette université d’été baptisée au nom du martyr Hassan El Wali. Intervenant au nom du FLN, en tant que membre du comité central, Bouguetaya Sadek a exprimé «le soutien éternel» du vieux parti national à la lutte du peuple sahraoui, après avoir rappelé les atrocités vécues par les algériens sous la colonisation. 
    «Nous soutenons la cause sahraoui parce-que notre pays avait enregistré, durant cette longue colonisation de 132 ans, plus de sept millions de morts, en plus des centaines de déportés, dépossédés de leurs biens», a-t-il souligné, en critiquant le dernier rapport d’un organisme américain, accusant l’Algérie de s’adonner à la traite des noirs. «C’est un rapport vicieux, infondé contre notre pays, qui avait bien au contraire tangiblement contribué à la libération de nombreux pays africains de leurs occupants», a-t-il martelé, en ajoutant qu’un tel rapport devrait être envoyé par les instances humanitaires concernées aux gouvernants marocains, bafouant continuellement les droits de l’homme dans les territoires sahraouis. 
    Son excellence l’ambassadeur accrédité à Alger, Ibrahim Ghali, n’a pas manqué, lui aussi, pour sa part, d’accuser formellement la France et les USA de bloquer le processus du règlement du problème du Sahara occidental, alors que de nombreux pays occidentaux entretiennent illégalement avec le Makhzen des relations de partenariat pour l’exploitation du phosphate, en plus d’autres ressources agricoles et aquatiques, dans une bonne partie du territoire sahraoui. Mais son peuple arrachera sa victoire, tôt ou tard, inéluctablement, par la voie pacifique ou la lutte armée. C’est un des slogans réitérés lors de cette université d’été.
    Salim Haddou
    Read more at http://www.depechedekabylie.com/national/154798-plaidoyer-pour-lindependance-du-peuple-sahraoui.html#qPbmTlFOeQpbIZom.99
  • Google Maps est la preuve que la souveraineté du Maroc sur le Sahara n’existe que dans les cerveaux malades des marocains

    L’évidence de l’imposture marocaine sur le Sahara Occidental est prouvée par le trait mis par Google entre la frontière du Maroc et le Sahara Occidental. Un trait qui constitue une reconnaissance de l’existence d’un pays grâce à la lutte de son peuple contre l’envahisseur venu du Nord. Une reconnaissance implicite qui dérange le Makhzen et ses voyous cybernétiques qui ont signé une pétition protestant contre ce trait.

    Tout comme le Makhzen, les néo-makhzéniens, des citoyens marocains qui défendent l’injustice du gouvernement du Maroc au Sahara Occidental, rêvent d’une gloire marocaine bâtie sur les cadavres des sahraouis qui se sont battus contre le colonialisme espagnol avec le soutien de l’Algérie et de la Lybie alors que le Maroc n’a fait que conspirer contre eux avec l’Espagne et la France.
    Alors même si Google décide d’effacer ce trait qui sépare le Sahara Occidental et le Maroc, ils ne pourront pas changer la position de l’ensemble de la communauté internationale à cet égard. Pour ceux qui ont la mémoire courte, je leur rappelle les dernières déclarations de la vice-présidente de la Commission en charge des affaires étrangères et de la politique de sécurité en Europe, Federica Mogherini : “le Sahara Occidental reste considéré comme un territoire non autonome par les Nations unies (ONU)”. Elle a exprimé le soutien de l’Union européenne (UE) aux efforts de l’ONU pour parvenir à une solution au conflit du Sahara Occidental sur la base de l’autodétermination du peuple sahraoui, ce qui signifie, selon elle, que l’UE n’entend entreprendre aucune action qui pourrait porter atteinte à la démarche de l’ONU. Mme Mogherini a également exprimé son soutien à la résolution 2099 (2013) du Conseil de sécurité des Nations unies qui souligne «l’importance de l’amélioration de la situation des droits humains au Sahara Occidental». Elle a appelé le Maroc à respecter le droit international et la résolution 2218 (2015) du Conseil de sécurité de l’ONU adoptée le 28 avril 2015.
  • Les « petites bonnes » au Maroc : nouveau visage de l’esclavagisme

    Selon le « collectif pour l’éradication du travail des petites bonnes », entre60 000 et 80 000 fillettes de 8 à 15 ans sont exploitées commedomestiques au Maroc. Une forme de traite humaine perdurant dans cepays demeuré très inégalitaire, et qui touche la majorité des pauvres. Comment en est-on arrivés là ? Et comment s’en sortir ?
    Appréhender un tel phénomène n’est pas chose aisée, mais l’on peutstructurer les principaux déterminants autour de deux aspects : l’offre et lademande du travail domestique. Du côté de l’offre, le chômage (9,9% en 2014) et son corollaire la pauvreté(15% en 2014), conduisent les parents à devenir incapables de subvenir aux besoins de base de leursenfants, ce qui les contraint à donner leurs petites filles à des familles plus aisées afin, d’une part, de sedécharger du fardeau de subvenir à leurs besoins, et d’autre part, avoir un revenu supplémentaire, quoiquemodeste, pour être capable d’assumer la charge des autres enfants. Dans les familles nombreuses, les parents en position de faiblesse n’ont pas vraiment les moyens de négocier des conditions dignes pourl’accueil de leurs filles, ce qui explique aussi que les familles d’accueil ont tendance à abuser de leur pouvoir,surtout devant le silence des petites filles. Celles-ci deviennent en quelque sorte le bouc émissaire del’incapacité des parents à assumer leurs responsabilités. La rareté des opportunités d’emplois et d’activitésgénératrices de revenus, rend le travail des petites filles dans les villes inéluctable. L’endettement des parents les pousse à donner leurs filles sans se préoccuper des conditions de leur travail.
    Par ailleurs, l’analphabétisme des petites filles (53% des analphabètes) résultant de leur exclusion de la scolarisation, limite l’horizon des opportunités à leur disposition, ce qui rend le travail dans les foyers des autres « une opportunité ». La division sexuelle du travail (hommes à l’extérieur/femmes à l’intérieur), enracinée encore dans la société marocaine, justifie encore cette situation aux yeux de plusieurs personnes, puisque d’après eux la cuisine est le lieu « normal » pour la gente féminine. Et ce n’est pas le chef du gouvernement marocain, M. Benkirane, qui dira le contraire.
    Cette culture résultant de l’ignorance des familles a « normalisé » le travail de la « fille mineure ». Elle a permis même, vu le contexte de rareté, de la considérer comme une source légitime de revenu complémentaire. Certains parents y voient même une chance pour leurs petites filles car elles vont être sauvées de la misère et ça leur ouvrira d’autres portes, notamment celles du mariage. Le statut des jeunes filles inférieur à celui du garçon, dans un pan important de la société marocaine, accentue sa vulnérabilité et les rende sujette à tous les « débordements » et à tous handicaps sociaux (déscolarisation, exploitation).
    Du côté de la demande, si aujourd’hui les petites filles, de parents pauvres, sont sollicitées c’est parce que le mode de vie des Marocains a évolué. Ainsi, le taux d’urbanisation est passé à 60%, ce qui implique un changement dans la division du travail entre les hommes et les femmes. Ces dernières se retrouvent de plus en plus à travailler à l’extérieur et n’ont plus suffisamment de temps pour assurer certaines tâches ménagères. Le besoin croissant pour les femmes d’avoir un «substitut» domestique qui permet à un plus grand nombre d’entre elles d’accéder au marché du travail, mais aussi de permettre à d’autres filles de poursuivre tranquillement leurs études, a accru la demande de bonnes. Un besoin qui a été amplifié par l’absence d’horaires aménagés pour qu’elles puissent assurer quelques tâches domestiques, mais aussi par la rareté des crèches, le déficit dans des services aussi comme le transport scolaire. Autrement dit, la femme marocaine n’est pas du tout aidée logistiquement parlant, d’autant qu’elle n’a pas toujours les moyens d’acquérir les équipements électroménagers lui permettant de gagner en temps et en énergie.
    Si les facteurs susvisés expliquent les raisons d’être du travail des petites bonnes, c’est le vide juridique qui permet à des familles de les exploiter. L’absence de contrat explicite entre les parents et la famille d’accueil ouvre la porte à tous les abus et fragilise la position des petites filles, qui deviennent soumises au bon vouloir et parfois aux pires sévices de leurs employeur(e)s. Aussi, l’absence de définition de la traite des personnes en droit interne ne peut permettre de sanctionner ces abus et encourage l’impunité. Le manque de protection juridique des petites filles qui subissent cette exploitation, les dissuadent de révéler les sévices qu’elles subissent. D’où la nécessité, de mettre en place une loi spécifique définissant la traite des personnes, car le code du travail marocain laisse en dehors de son champ d’application le travail domestique dont les conditions d’emploi et de travail doivent être fixées par une loi spéciale (article 4). Après la publication du code de travail, la loi spéciale prévue par le code n’a jamais vu le jour, alors que des agences de placement du personnel de maison commencent à s’installer au Maroc en l’absence de réglementation de la profession. De même, le code ne régit pas le travail informel qui constitue avec le travail à domicile les domaines privilégiés du travail des mineurs, notamment les filles pour le travail à domicile et les garçons dans les ateliers. Il est besoin d’une loi qui interdit le travail des mineurs. Elle doit être accompagnée bien évidemment d’un grand travail de sensibilisation de tous les maillons de la chaine judiciaire et toutes les parties prenantes afin de la rendre effective.
    Parallèlement à cette loi, il est bien évidemment incontournable de traiter les facteurs qui favorisent l’offre et la demande du travail des petites bonnes. La scolarisation des filles est incontournable pour leur offrir des perspectives d’emploi plus intéressantes que les tâches ménagères. La lutte contre la pauvreté dans le monde rural est une nécessité pour permettre aux parents de subvenir aux besoins de leurs enfants. De même, fournir aux femmes qui travaillent la logistique et les prestations sociales leur permettant de concilier leur vie professionnelle avec leur vue personnelle, est une nécessité. Enfin, pour un suivi efficace et un ajustement des mesures à prendre, un observatoire de ce phénomène est incontournable.
    Somme toute, le travail domestique n’est pas à combattre en soi, mais c’est contre le travail domestique assuré par des filles mineures et toutes les formes d’exploitation qu’elles subissent, qu’il faudrait lutter.
    Hicham El Moussaoui Maitre de conférences en économie à l’université Sultan Moulay Slimane (Maroc) & Siham Mengad, docteur en droit public. Le 24 juin 2015

  • Maroc: Révélations accablantes de l’ex-officier des services secrets marocains

    Vu ses révélations accablantes sur les vérités de la monarchie marocaine et ses services d’espionnage dans les enlèvements, la torture et le trafic de drogue, on vous présente la traduction intégrale de l’interview de l’ex-officier marocain des services secrets comme publiées dans le journal d “Echoroque”
    Quelles sont les raisons qui vous ont poussés à quitter les services secrets marocains, et quelles sont les tâches qu’on vous a consignés?
    Tous d’abord je dois remercier le journal d’Echoroque et son équipage d’avoir offrir cette occasion qui est rare dans mon pays bien-aimé à cause des pratiques sordides du Makhzen qui impose la censure contre tous les voies libres qui demandent le changement, la liberté et la vraie démocratie.
    Revenons à votre question, l’une des raisons qui m’a poussé à quitter les services secrets marocains est l’absence d’une loi qui encadre ces services et définir leur mission. Au même temps, il n’existe pas de contrat constitutionnel qui protège les citoyens marocains contre les abus de ses officiers et puisque ces services ne disposent d’aucun contrôle judiciaire ni parlementaire, ils profitent de ce vide juridique pour réprimer et commettre des injustices et contourner la loi dans le cadre des tâches qui leur sont confiées et puisque j’étais un agent de renseignement appartenant au service de la surveillance et la collecte de renseignements militaires, on étaient en communication avec plus de 12 organes de renseignements à l’intérieur du Maroc à leur tête la DGED (Direction Générale d’étude et Documentation) , c’est-à-dire les services secrets militaires, la DST (Direction de Surveillance du Territoire) les services secrets civils et la DAG, un dispositif de renseignement qui dépend du ministère de l’intérieur où j’ai été témoin de nombreuses opérations d’enlèvement, la torture et atteinte à la dignité des citoyens marocains, sans parler de la corruption, pots-de-vin et trafic international de la drogue dirigé par certains responsables de ces services …à la fin de l’année 2000, j’ai déclaré ma condamnation de ces violations et, moi et quatre autres officiers, on a envoyés une plainte au roi Mohamed 6 révélant l’ampleur de la corruption au sein des services de renseignement, y compris les prisons secrètes dans lesquelles se pratique la torture et l’homicide .. mais la réponse de sa majesté envers notre audace était l’emprisonnement sur des accusations de divulgation des secrets d’état.
    Selon votre connaissance, qu’ils sont les dossiers les plus importants sur l’Algérie qui excitent et effraient l’establishment militaire et le Roi du Maroc?
    Cette question, à mon avis, n’a pas besoin d’évidence pour la répondre… le problème qui existe entre les deux pays, la Maroc et l’Algérie n’est pas nouveau, ils sont les frères ennemis.. à savoir qu’ un des plus important dossier qui brouille les enjeux des services secrets et l’institut monarchique est l’affaire du Sahara… qui épuise la moitié (si mes spéculations sont corrects) du budget du royaume avec le soutien financier des boîtes noires, qui sont remplis par le commerce de la drogue et les transactions soupçonnés ; ici je fais référence à deux choses importantes : le plan mise en place pour contenir le dossier du Sahara c’est que la DGED surveille les développements du dossier du Sahara à l’échelon onusien et travail par tous les moyens pour attirer les responsables du Polisario pour les rallier au Maroc à travers des courtiers sahraouis recrutés pour cet objectif, comme la cas pour Omar El Hadrami et Ould Suelam et autres… en même temps, diplomatiquement il fonctionne à travers ses voies pour neutraliser la reconnaissance des pays au Polisario. On ce qui concerne la tâche assignée au dispositif de la DST, le service secret civil, c’est de surveiller ce qu’on appelle ‘les séparatistes de l’intérieur’, leurs mouvements, activités, leurs relations… où il travaille sans relâche pour acheter leurs âmes et les embaucher comme des espions contre leurs frères Sahraouis. La deuxième chose, l’état marocain, roi, gouvernement ou bien politiciens portent dans leur croyance que l’Algérie et ses services secrets travaillent sans cesse pour ternir l’image du royaume devant l’avis international au niveau des droits de l’homme et la démocratie. De même, l’Algérie est responsabilisée pour toutes les crises diplomatiques qui ont eu lieu récemment entre le Maroc et ses homologues en France, la Mauritanie et d’autres pays… il est à noter que le royaume du Maroc assume la responsabilité aux services secrets algériens pour le financement de l’opposition à l’étranger, quelque chose qui n’existe que dans l’imagination d’un régime dictatorial et politiquement malade, saturé par l’idéologie de ni guerre, ni paix..
    Y at-il un lien entre les groupes terroristes et les services des renseignements marocains, comme c’est le cas avec Al-Qaïda au Maghreb islamique, et en particulier le groupe Tawhid et Jihad, et si oui, quels sont les liens entre les deux parties?
    J’ai déclaré à maintes reprises que le mot terrorisme émanant des idéologies islamistes radicales est inexistant dans le royaume du Maroc… parce que les mouvements salafistes Djihadistes et ‘Hijra wa Takfir’ et autres ne sont que des scénarios produites par les services secrets marocains, profitant de l’implication de quelque ralliés de la guerre d’Afghanistan, nommés par ces organes par ‘les marocains afghans’ .. et si nous analysons la situation logiquement, nous remarquerons que le plupart des opérations terroristes, entre parenthèses, n’avaient pas un objectif purement terroriste et elles n’ont pas couter la vie des responsables de l’état ou bien les cadres militaires… plutôt elles étaient politisés pour régler des comptes politiques ou attirer de l’argent par le dossier islamique faire croire aux pays touchés qu’il existe un terrorisme radicale transcontinentale.. d’ici on doit éclaircir que le Royaume ne dispose pas de ressources économiques tels que le gaz ou le pétrole.. mais son économie se limite sur la pêche qui est en voie de disparition, un peu de phosphate, quelque recettes de tourisme et le commerce (la mendicité) avec le dossier du terrorisme islamiste radicale… quant à la relation de la DGED, c’est sure que cet organe à une relation indirecte dans le financement de Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) pour reprendre son activité dans la région afin de tuer deux oiseaux d’un seul coup : impliquer l’Algérie et la classifier comme un foyer et sponsor du terrorisme… et l’autre chose coller au Polisario l’étiquette d’organisation terroriste.
    Est-ce que c’est le roi qui donne les ordres de la torture à l’établissement sécuritaire et est-ce qu’il a des revenues qui coulent sur son propre compte des recettes provenant de la vente de la drogue?
    Un menteur qui prétend que l’institution royale dirigé par Mohammed 6 n’est pas consciente des prisons, les enlèvements secrets, et la torture, je vais aller plus loin et je dirais que tous les pactes qui ont lieu entre les services secrets marocains et leurs homologues américains dans ce qui est connu dans le monde des renseignements comme ‘les voyages secrets de la CIA’ étaient bien évidement sur la connaissance du roi et la supervision de son ami d’étude et son conseiller sécuritaire Fouad Ali El Hemma où le petit aéroport triangulaire qui se trouve entre ‘le palais royale de Dar Essalam, le bureau de la Direction de la supervision Territoriale (DST) et le parc de zoo de Tmara’ et qui reçoit des voyages secrets de l’avion « Golf Stream » en provenance du Guantánamo bai portant les disparues de la CIA pour être soumises à la torture et arracher ses confessions par force au prison secret de Tmara par des agents secrets marocains. Les évènements du 16 Mai 2003 étaient témoin des violations graves commissent par les services secrets marocains et les organes sécuritaires avec la coopération judiciaire ont reçues un feu vert après le discours royale quand il a dit ‘ le temps de l’indulgence est fini avec ceux qui exploitent la démocratie pour porter atteinte à l’autorité de l’ état’ une allusion au Islamistes. Ce discours a ouvert l’appétit à ces organes d’exercer l’abus du pouvoir, la détention, l’enlèvement et la torture de plus de 3000 citoyen marocains comme des offrandes au américains en contrepartie des dons et soutien financier comme quoi le Maroc combatte l’extrémisme islamiste intercontinental et joue le rôle de gendarme dans la région ; ce qui veut dire que la Maroc attire l’argent au nom de la lutte contre le terrorisme ..et pour l’histoire, je peux assurer de ce plateforme que dans beaucoup de cas le roi Mohamed 6 supervisait des opérations de torture et il avait la décision finale dans l’arrestation, l’enlèvement et la torture de plus d’une personnalité marocaine soit-il politique ou sportif… et le palais royale sur la route kilomètre 7 à Salé contient un centre de détention secret dont le quel les formes de torture les plus pires et laides sont pratiqués sous la supervision d’équipes spécialisées des services de renseignement de la gendarmerie envers les servants du palais et le hautes officiers militaires surnommer ‘les dénigrés du roi’ concernant votre question sur les revenues du roi de la drogue, il est logique puisque que le produit de la drogue de cannabis extraite des plantes cultivées dans des champs sont une propriété propre du roi et par suite on n’a pas besoin d’un intelligence surnaturel pour confirmer que l’un des richesse du roi est le commerce international de la drogue.
    Comment est-elle la relation du roi avec l’institution militaire et sécuritaire au Maroc ?
    la relation entre le roi et l’institution militaire et les corps de sécurité marocains est «similaire à celle qui lie le parrain et la Mafia» sauf lorsqu’ils appliquent la directive donnée par Hassan II aux officiers de l’armée après les deux tentatives de coup d’État de 1971 et 1972 ‘Intéressez-vous dans la collecte de l’argent et éloignez-vous de la politique’
    Le prince Moulay Hicham, le cousin du roi a dit qu’il y a ‘des lobbies qui monopolisent l’économie marocain’ comment ça se fait ?
    C’est sûr, aussi il ne faut pas exclure le prince Hicham personnellement de cela, il dispose également d’une part dans cette affaire mais l’institut monarchique reste le plus grand contrôleur de l’économie marocain monopoliser par l’ONA qui est la plus grande institue commerciale affiliée au Holding Royale et classifier au sommet (top) des plus grandes 500 entreprises en Afrique et qui est dirigée par son conseiller économique Mounir El Majidi, et donc il n’est pas permis à aucune entreprise commerciale étrangère qui veux investir dans le royaume sauf après l’accord du Holding Royale avec un bénéfice de la moitié des intérêts… aussi bien les membres de la famille royale ont une main dans le monopole de l’économie marocain et son contrôle… et à leur tête le prince Rachid, les princesses Meriem et Hasnaa, le prince Ismail le frère de Hicham et les princes Abdellah, Youssef, Najla et la tente du roi fatima Zahra et le prince Mehdi le fils du princesse Malika la tente du roi… tous les susmentionnés et d’autres sont partenaires dans la corruption de l’économie marocain où aucun deal ou bien accord commerciale ne peux être accorder sans qu’ils tiennent 50% d’intérêts.
  • Les magouilles financières de Ouattara et du roi du Maroc

    SCANDALE ! LA DGSE DÉVOILE LES MAGOUILLES FINANCIÈRES DE OUATTARA ET DU ROI DU MAROC
    188,5 milliards de francs cfa remboursés au gouvernement ivoirien dans le cadre de l’initiative ppte ont atterrit sur le compte suisse du gendre d’Alassane Ouattara en février 2014 après avoir transité par un circuit opaque. L’antenne marocaine de la DGSE qui soupçonne le chef de l’Etat ivoirien lui-même a également démontré des relations d’affaires pas toujours propres entre le chef de l’état ivoirien et son homologue royal.
    Des documents ultra confidentiels mettent également en lumière le fait que c’est sous l’administration Gbagbo que le trésor public ivoirien a viré quelque 5,2 milliards dans un compte HSBC Bank Genève logé à Paris Opéra pour assurer le payement de factures pour des marchés fictifs d’infrastructures urbaines. 
    Alors qu’il n’était même pas encore président de la ré- publique et n’avait aucune responsa- bilité au niveau de l’état, Alassane Dramane Ouattara avait réussi, en 2006, déjà, à faire virer sur le compte parisien du trésor public ivoirien logé dans la succursale française de la banque suisse HSBC Private Bank Genève située dans la rue Paris-Opéra sous le numéro 300568900000012395678, quelque 7,9 millions d’euros, soit 5,2 milliards, grâce à l’entregent du directeur général du trésor public de l’époque qui n’était autre que Charles Koffi Diby lui-même et dont on imagine amplement la re- conduction dans les mêmes fonctions lorsque Ouattara arriva au pouvoir en 2011, dans des conditions que j’épargne au lecteur. En tout cas, c’est ce que disent les derniers documents de la DGSE dont le journal « Aujourd’hui » a obtenu copie.
    Sur l’échelle du scandale, ce n’est d’ailleurs pas la plus grande révélation de ce document qui montre également que 188,5 milliards de francs, soit 2,9 milliards d’euros, représentant les crédits remboursés au gouverne- ment ivoirien par le gouvernement français, dans le cadre du contrat désendettement développement (C2D) qui fait lui-même suite à l’obtention de l’initiative ppte, et sont destinés aux financements de divers projets, ont suivi un circuit opaque pour se retrouver sur le compte de Benedict Senger gendre du président ivoirien réfugié derrière le code BUA. Ce compte est répertorié sous un numéro identique à celui du secrétaire particulier du roi du Maroc Mohammed VI avec qui Alassane Ouattara entretient un réseau d’affaires depuis qu’il était dans l’opposition. C’est d’ailleurs au nom de ce lien relativement ancien que le ministre de l’économie de Laurent Gbagbo a financé des factures fictives endossées par le roi.
    Ces sommes n’ont pas été encaissées par le roi lui-même, puisque selon son entourage, Mohammed VI a accepté cette magouille pour venir en aide à la famille Ouattara qui avait besoin de cet argent.
    « Le chef d’antenne, au cours de ses recherches, a procédé à des manipulations qui lui ont permis d’atteindre l’entourage M. El-Majidi discrètement interrogé au sujet du compte suisse du roi, en souhaitant savoir s’il était toujours actif. Son entourage, notamment son secrétaire particulier avec lequel, le chef est en bonne intelligence a, en effet, confirmé [l’ensemble de ces renseignements, qui] relèvent du plus strict secret bancaire et de la vie privée de Sa Majesté le roi, dès lors qu’il s’agit d’éléments relevant de la sphère patrimoniale privée de ce dernier. Avant d’ajouter : En tout état de cause, que cette ouverture de compte bancaire en Suisse s’est faite pour apporter un soutien à la famille du président Ouattara avec qui, sa majesté le Roi entretient d’excellents rapports d’affaires », assure la DGSE dont la hiérarchie estime « qu’entre l’automne 2013 et le 31 mars 2014, période couverte par les listings que le chef d’antenne de Rabat a pu consulter, le montant maximal enregistré sur ce compte était de 7, 9 millions d’euros. Mon- tant correspondant au transfert opéré à partir du compte parisien du trésor public ivoirien ».
    Les liens d’affaires entre Alassane Dramane Ouattara et le roi du Maroc sont d’ailleurs nombreux et permettent de comprendre les raisons pour lesquelles le souverain chériffien est déjà venu à Abidjan à deux reprises dans le cadre des visites d’état. Mais le document de la DGSE permet aussi de comprendre pourquoi le gouvernement ivoirien a réservé au roi les côtes sablonneuses de Port-bouët et Gonzagville débarrassées de ses habitations précaires dans une violence inouïe. Le souverain chérifien doit en effet y construire des logements parce qu’il détient une holding de construction de logements, la SNI, qui pèse des milliards. Grâce à Group Invest et Mamadi Diané qui est l’un de ses conseillers spéciaux de Ouattara, le chef de l’état ivoirien est devenu l’un des principaux actionnaires ayant financé l’offre publique de rachat de la SNI. Dès lors, sa participation qui était insignifiante avant l’offre de 2010, est aujourd’hui de 13%. Les renseignements collectés au cours de ces recherches révèlent par ailleurs qu’une offre publique de rachat de l’omnium nord africain retranchée de la SNI en 2010 a en outre permis au clan Ouattara de prendre le contrôle de quelques éléments sur cette structure qui était, avant sa dissolution en 2010, le premier groupe industriel et financier privé marocain investissant dans les mines, l’agroalimentaire, la grande distribution et les services financiers.
    Lorsque le souverain chérifien s’est débarrassé de l’ONA, 50% de son capital a été alors détenu par quatre sociétés immatriculées au Panama et créées par des membres du clan Ouattara associés à certains membres de la famille de Mohammed VI »…
    La holding royal compte également en son sein une société qui se nomme Group Invest où « la famille Ouattara possède des participations camouflées grâce à des prête- noms », accuse la DGSE. En plus de Group Invest, la SAR Invest contrôlée à 99,9% par le clan présidentiel ivoirien, élargit la palette des liens d’affaires que Ouattara et le roi ont construits depuis de nombreuses années. Et si les fins limiers français re- commandent à leur pays de fermer les yeux sur les gaffes du roi en raison du soutien qu’il représente pour la France dans la lutte contre le terrorisme, en revanche pour le chef de l’état ivoirien, la DGSE appelle à la mise en place d’une opération spécifique destinée à mettre fin au recyclage des fonds illicites en provenance d’Afrique.
    « En revanche, s’agissant de l’implication directe et avérée du clan Ouattara dans ce processus de transferts opaques de fonds publics destinés au programme de développement de la Côte d’Ivoire, il est urgent de mettre en chantier une opération spécifique avec le concours soutenu dans la lutte contre le blanchiment et le recyclages de fonds illicites en provenance d’Afrique, des autorités des différents états de l’Union Européenne qui ont fait ratifier par leur parlement respectif cette disposition réglementaire qui rentrera en vigueur en janvier 2017 », prévient le document.
    SEVERINE BLE
    CI-DESSOUS LE RAPPORT DE LA DGSE 
    1°) LE CONTEXTE 
    Suite à des renseignements de sources humaines, faisant état de soupçons avérés de transferts illicites de fonds massifs en provenance d’Afrique subsaharienne, ayant transité par le Royaume du Maroc, pour ensuite être réceptionnés par la HSBC Pri- vate Bank de Genève en toute opacité, le service a instruit le chef d’antenne de Rabat, conformément à la 4e direc- tive de Lutte contre le blanchi- ment et le financement du terrorisme, lancée le 5 février 2013 et votée en commission du Parlement européen le 27 janvier 2015, d’entreprendre des recherches ciblées afin de mettre à jour la nature réelle de ces transferts avec leurs conséquences éventuelles pour la sécurité économique et politique des états de l’Union Européenne.
    2°) LE DEBAT
    Le compte-rendu du chef d’antenne met effectivement au jour un certain nombre d’intérêts croisés existants entre la famille royale et celle du Président Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire. Ces intérêts de la famille Royale et des membres du clan Ouattara sont logés au sein de la SNI et portés par trois grands ensembles. Il s’agit d’abord de Copropar, une coquille vide qui, jusqu’en 2013, ne comptait aucun salarié et que le service a vraiment découvert en 2014, lors d’un méga chamboulement capitalistique qui avait complètement méta- morphosé l’architecture du groupe. Copropar est devenu la holding de tête contrôlant la SNI, qui elle-même a pris le contrôle de l’ONA à partir de cette date. Les données obte- nues à partir de sources di- verses et concordantes au sein de cette structure, permettent d’en savoir plus sur l’origine partielle des fonds ayant alimenté ces comptes. 2, 9 Milliards d’euros, rem- boursés au gouvernement ivoirien dans le cadre du contrat Désendettement Développement (C2D) pour le fi- nancement de projets co-décidés par la France et la Côte d’Ivoire ont pu suivre un circuit opaque pour se retrouver sur un compte bancaire à la HSBC Private Bank de Genève au nom Benedict Senger gendre du président ivoirien réfugié derrière le code BUA tout comme la famille royale et répertorié dans les livres de la banque sous un numéro identique à celui du secrétaire particulier du roi Mohammed VI. Les renseignements collectés au cours de ces re- cherches, révèlent qu’une offre publique de rachat de l’ONA retranchée de la SNI en 2010 a permis au clan Ouattara de prendre le contrôle de quelques éléments sur cette structure. Près de 50% de son capital est détenu par quatre sociétés immatriculées au Pa- nama. Il pourrait s’agir de : Providence Holding, Unihold Holding, Yano Participation et Star Finance. « Il s’agit de so- ciétés créées par des mem- bres du clan Ouattara associés à certains membres de la fa- mille de Mohammed VI »… Plus de 9% du capital est quant à lui détenu par Ergis, l’ancienne Siger héritée de Hassan II qui a changé de dénomination en 2002.
    La nouvelle Siger, qui appartient exclusivement à Mohammed VI, détient plus de 41% du capital de Copropar créé conjointement avec le chef d’état ivoirien Alassane Ouattara (toujours selon les notes de renseignement de 2014), mais aussi une participation directe dans la SNI. La holding royal compte également, en son sein, une structure qui se nomme Group Invest dans la quelle la famille Ouattara pos- sède des participations ca- mouflées grâce à des prête- noms. Celle-ci a été égale- ment révélée lors des opéra- tions de 2014. Et selon les données rendues publiques par le CDVM, il s’agirait d’une société contrôlée à 99,9% par une autre entité qui s’appelle SAR Invest qui a également partie liée avec le clan présidentiel ivoirien. Officiellement, cette structure appartiendrait exclusivement son à Altesse Royale. Des témoignages tous aussi divers et concordants font , en revanche, état de ce que Alassane Ouattara a pu mettre Group Invest à profit à travers un de ses conseillers spéciaux Mamadi Diané pour devenir l’un des principaux initiateurs qui ont mis la main à la poche lors de l’OPR, offre publique de rachat, sur la SNI. Alors que sa participation était insi- gnifiante avant l’offre de 2010, la part du capital détenu au- jourd’hui est de 13%. Mais si cette structure s’est renforcée dans le tour de table, après les opérations de radiation et de fusion, d’autres sociétés en re- vanche ont vu leur part se di- luer. RMA Watanya par exemple, propriété de Oth- man Benjelloun devenu per- sona non grata depuis sa tentative avortée en 1999 de prendre le contrôle de la SNI (ancienne version), a vu ses parts diminuées à 3%, alors qu’il devait détenir 9% dans la nouvelle entité née de l’ab- sorption. La compagnie avait, comme d’autres institution- nels, vendu une partie de ses titres lors des OPR. Le clan Ouattara porté par la famille royale marocaine comptait parmi les clients de HSBC Pri- vate Bank. En effet, selon les documents confidentiels ob- tenus par Le journal le Monde, un compte bancaire au nom de « Sa Majesté le roi Mo- hammed VI », codétenu avec son secrétaire particulier, Mounir El-Majidi, a été ouvert le 11 octobre 2006 chez HSBC Private Bank à Genève et a ré- gulièrement reçu d’importants flux financiers provenant du compte parisien N° 30056 89000 0001 2395 678 HSBC Paris-Opéra appartenant au trésor public ivoirien en guise de payement de factures pour des marchés fictifs d’infrastructures urbaines. Cette fois encore, l’’identité royale se réfugiait derrière un code interne (BUP, pour « business partner ») répertorié dans les livres de la banque de la HSBC Private bank Genève : 5090190103. Entre l’automne 2013 et le 31 mars 2014, pé- riode couverte par les listings que le chef d’antenne de Rabat a pu consulter, le mon- tant maximal enregistré sur ce compte était de 7, 9 millions d’euros. Montant correspondant au transfert opéré à par- tir du compte parisien du tré- sor public ivoirien. Or, il est en principe illégal, pour des Ma- rocains résidant au Maroc, de détenir un compte bancaire à l’étranger. Seul l’Office des changes conserve le pouvoir d’accorder des dérogations à titre exceptionnel. Cette administration chargée de réguler la circulation des devises ac- corde régulièrement des amnisties en échange du rapatriement des fonds maro- cains placés à l’étranger – la dernière campagne sous le sceau du « patriotisme écono- mique » vient tout juste de s’achever sur un rapatriement record de 2,2 milliards d’euros.
    Dans un tel contexte, la révélation d’un compte ouvert en Suisse au nom du roi est poli- tiquement sensible – même si le montant de près de 8 mil- lions d’euros qui y figure sem- ble modeste, en regard d’une fortune personnelle du mo- narque estimée à 1,8 milliard d’euros. La révélation d’un compte ouvert en Suisse est sensible en période de cam- pagne de « patriotisme éco- nomique » Le chef d’antenne au cours de ses recherches a procédé à des manipulations qui lui ont permis d’atteindre l’entourage M. El-Majidi discrètement interrogé au sujet du compte suisse du roi, en souhaitant savoir s’il était toujours actif. Son entourage, notamment son secrétaire particulier avec lequel le chef est en bonne intelligence a en effet confirmé [l’ensemble de ces renseignements, qui] relèvent du plus strict secret bancaire et de la vie privée de Sa Majesté le roi, dès lors qu’il s’agit d’éléments relevant de la sphère patrimoniale privée de ce dernier. Avant d’ajouter : En tout état de cause, que cette ouverture de compte bancaire en Suisse s’est faite pour apporter un soutien à la famille du président Ouattara avec qui, sa majesté le Roi en- tretient d’excellents rapports d’affaires, mais aussi dans le strict respect de la réglementation en vigueur au Maroc.
    Le cas spécifique de la famille royale Le prince Moulay Rachid et la princesse Lalla Meryem, respectivement frère cadet et sœur aînée de Mo- hammed VI, figuraient égale- ment dans la liste des clients de HSBC PB à Genève, sans indication des montants de leurs avoirs. Les manipulations effectuées par le service n’ont pas permis à ce jour de mettre en lumière les montants réels qui ont été déposés sur ces comptes et leurs origines. Les personnes ressources contactées dans le cadre des recherches ont envoyé les mêmes éléments de réponse que pour le roi. La famille régnante, outre ses nombreuses terres et rési- dences, tire l’essentiel de sa fortune de la Société nationale d’investissement (SNI), le plus important groupe privé du pays. Selon nos estimations, Mohammed VI aurait perçu près de 8,7 millions d’euros en dividendes de la SNI à l’été 2006. Or, en octo- bre, en plus des fonds provenant du clan présidentiel ivoirien qui ont été recyclés par le canal de ce compte codé, c’est à peu près la même somme qui a été dépo- sée sur le compte ouvert à Genève. La SNI (ex-ONA-SNI, ex-ONA) avait été héritée de Hassan II à la mort de ce dernier, en 1999. A la fin de sa vie, le monarque n’en détenait que 13 %. Depuis, le contrôle royal s’est raffermi et le groupe s’est étendu. C’est au- jourd’hui un empire qui détient des parts, le plus souvent majoritaires, dans trente-quatre compagnies – certaines multinationales – réparties dans une quinzaine de sec- teurs économiques majeurs (banque, énergie, métallurgie, mines, téléphonie, immobilier, hôtellerie, distribution…). Ce conglomérat, qui pesait 6,4 milliards d’euros en 2013 (soit à lui tout seul, 7 % du PIB ma- rocain), est aujourd’hui dé- tenu à près de 60 % par la famille royale, à travers diffé- rentes holdings personnelles. Si la structure et les chiffres de la SNI sont connus au Maroc, ceux des holdings royales « de tête » ont toujours été un mystère, à peine effleuré àl’occasion d’une opération boursière en 2014.
    Grâce à des documents qu’il a pu consulter en marge des listings HSBC, Le service peut au stade actuel de ses recherches confirmer l’existence d’un vaste réseau de transferts illi- cites de capitaux publics, no- tamment ivoiriens ayant atterrit dans les livres de HSBC Private Bank Genève en viola- tion des dispositions régle- mentaires de l’Union Européenne desquelles le canton de Genève et la Confé- dération Helvétique ne se préoccupent aucunement. Les holdings Ergis et Siger (deux anagrammes de regis, le mot latin pour roi), coiffant la SNI, appartiennent au monarque lui-même, même si celui-ci ne l’a jamais précisé officielle- ment. Reste que les HC dont le service dispose au sein du palais l’admettent eux-mêmes : Le fait que Sa Majesté le roi dispose d’un patrimoine privé et de participations actionna- riales dans un certain nombre de sociétés, au travers d’une société holding, demeure un sujet sensible doit absolu- ment rester dissimulé à cause de ses nombreuses ramifica- tions extérieures qui impli- quent des chefs d’états amis de la région. En plus de leurs parts dans la SNI, Siger et Ergis détiennent de solides intérêts dans l’agroalimentaire et les cosmétiques, l’hôtellerie, l’électricité, l’ameublement, mais aussi des secteurs surprenants comme la chasse au gibier, la verrerie, et l’entre- tien des sols.
    Au total, plus d’une vingtaine d’entreprises dont plusieurs, lourdement capitalisées. Chacun des frères et sœurs de Mohammed VI dispose également de sa pro- pre holding : Providence hol- ding pour le prince Moulay Rachid, et Unihold, Yano Par- ticipation et Star Finance pour, respectivement, les princesses Lalla Meryem, Lalla Asma et Lalla Hasna. 3°) Le Positionnement du service Ce dossier, même s’il présente un intérêt particulier au plan politique et économique ne devrait pas, pour ce qui est de la famille Royale du Maroc, ne devra pas nous amener à per- dre de vue que la France et le Maroc viennent de franchir un pas décisif vers le rétablisse- ment de leur coopération ju- diciaire, près d’un an après sa suspension décidée par Rabat sur fond de vives tensions po- litico-militaires. Cela ouvre la voie à une reprise du partena- riat sécuritaire de deux pays engagés dans la lutte anti dji- hadiste. Cette reprise annon- cée, du dialogue résulte d’abord de la volonté des deux chefs d’état. François Hollande et Mohammed VI se sont parlé au téléphone en début de semaine dernière, sans que cela fasse l’objet de communiqué, pour apaiser les tensions. Quelques jours plus tôt, le ministre marocain des Affaires étrangères, Salahed- dine Mezouar, avait annulé sa visite à Paris pour rencontrer Laurent Fabius, sans en donner la raison.
    En fait, le Palais n’avait pas apprécié les derniers propos de Christiane Taubira lors des obsèques du dessinateur Tignous assassiné au siège de Charlie Hebdo le 7 janvier. La ministre française de la Justice y avait affirmé qu’il était plus prudent de ne pas vouloir représenter le roi en caricature dans son pays. La Garde des Sceaux et à son homologue marocain, Mustapha Ramid, se sont rencontrés sur instruction du Président de la République et du Roi Mohammed VI pour trouver une issue à la querelle judiciaire alors que les premières visites techniques de magistrats n’avaient pas abouti, la partie française invoquant le principe d’indépendance des juges d’instruction et la signa- ture de conventions internationales. Après trois réunions de travail, les deux ministres sont parvenus à un texte amendant la convention d’entraide judiciaire qui sera prochainement soumis aux deux parlements. Cela va faciliter le travail des deux justices puisque plus de 60 000 Français vivent dans le royaume et 1,3 million de Marocains rési- dent en France. Nombre de ces ressortissants sont des binationaux. L’affaire Hammouchi a montré que notre accord de coopération judiciaire avait des failles, l’accord d’entraide judiciaire prévoit des dispositions comme les demandes d’information et les commissions rogatoires. Or à aucun moment les magistrats de liaison français et marocain n’ont été avisés par le juge français qui, avec beaucoup de zèle, a décidé de convoquer le pa- tron du contre espionnage marocain à la suite d’une plainte déposée par un franco-marocain déjà jugé et condamné au Maroc. A Rabat, cet épisode judiciaire a été vécu comme une « gifle » en donnant l’impression que la justice française primait. D’où la demande de remise à plat de la convention. Pour éviter pareille mésaventure à l’avenir, le nouveau texte introduit plus de subsidiarité en empêchant l’application d’un prin- cipe trop large (intrusif et unilatéral) du principe de compétence universelle qui est déjà encadré en France. Les juges français pourront continuer à poursuivre des Marocains en France, et vice versa, mais certains actes juri- diques devront êtres assortis d’une demande d’information ou d’une commission rogatoire passant par le canal de la coopération.
    Pour sceller cette reprise de l’entraide judiciaire, le magistrat de liaison marocain est arrivé en début de semaine à Paris. Cela ouvre aussi la voie à la reprise d’une relation normale dans les autres champs de coopération même si le partenariat économique et culturel n’a pas été affecté. A la suite de la dernière vague d’attentats en France, les responsables de droite (Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et Bernard Squarcini) ont appelé à la re- prise de la coopération en matière de sécurité et de renseignement. C’est un des piliers de nos relations depuis feu Hassan II, le Maroc ayant régulièrement soutenu les actions militaires françaises en Afrique. « La France ne pouvait pas accuser le patron du contre espionnage marocain, un allié très fidèle, et lui demander de coopérer avec vous, justifie le haut responsable marocain. Cet accord jette toutefois les bases d’une reprise des échanges. Les attentats de Charlie Hebdo ont fait comprendre aux deux pays la nécessité de tourner la page ». Le Palais marocain propose aussi ses services pour faciliter le dialogue interreligieux, la lutte contre le terrorisme et la dé radicalisation. Au Maroc où le roi est le Commandeur des croyants, la formation des imams est encadrée et les mosquées surveillées. Ce qui a jusqu’à présent permis d’endiguer, même si le pays a subi plusieurs attentats depuis 2003, la menace terroriste. Paris et Rabat ont beaucoup de choses à partager puisque quelque 1500 Marocains et 1000 Français, parmi lesquels des binationaux, combattent auprès de groupes djihadistes en Syrie et en Irak. En revanche, s’agissant de l’impli- cation directe et avérée du clan Ouattara dans ce processus de transferts opaques de fonds publics destinés au programme de développement de la Côte d’Ivoire, il est urgent de mettre en chantier une opération spécifique avec le concours soutenu dans la lutte contre le blanchiment et le recyclages de fonds illicites en provenance d’Afrique, des autorités des différents états de l’Union Européenne qui ont fait ratifier par leur parlement respectif cette disposi- tion réglementaire qui rentrera en vigueur en janvier 2017.
    Source: Aujourd’hui / N°933 (Quotidien ivoirien)
    N.B : le Titre est de la Rédaction
    SOURCE : Le monde à l’envers, 23 juillet 2015
  • Le Croissant-Rouge algérien pour contrer les réductions du PAM

    Aides humanitaires aux réfugiés sahraouis : le Croissant-Rouge algérien pour contrer les réductions du PAM
    La question des réfugiés sahraouis étant une des plus anciennes questions humanitaires auxquelles fait face l’Organisation des Nations unies (ONU), depuis plus de quarante ans, de la colonisation marocaine au Sahara occidental, et en l’absence de l’application, à ce jour, de la légalité internationale, l’Institution internationale de Ban-Ki-moon est tenue d’assumer ses responsabilités à divers niveaux.
    Le président du Croissant-Rouge sahraoui (CRS), Yahia Buhobeini, a mis en garde, hier, la communauté internationale, notamment les principaux donateurs du programme alimentaire mondial, lequel programme a réduit ses aides aux réfugiés sahraouis. Notre interlocuteur a indiqué qu’«il est inacceptable pour le peuple sahraoui de continuer à dépendre des aides internationales, alors que les richesses naturelles de son territoire, le Sahara occidental, sont exploitées par l’occupant marocain, en violation du Droit international», a-t-il lancé. Le recul de la contribution des principaux donateurs du PAM a contraint celui-ci de revoir à la baisse ses aides alimentaires pour les réfugiés sahraouis, ce qui engendre une situation humanitaire critique, notamment chez les plus vulnérables, les enfants et les malades chroniques. Dans le cadre de ses activités et ses missions humanitaires, et en vue de contribuer à réduire les effets de la baisse des aides humanitaires, la présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), Mme Benhabylès a annoncé, hier, l’envoi incessamment de 316 tonnes de denrées alimentaires et de médicaments pour les réfugiés sahraouis. Aussi, la responsable du CRA a indiqué qu’elle compte saisir ses homologues du Croissant et de la Croix Rouge arabe, ainsi que ceux de la Fédération internationale de la Croix et du Croissant-Rouge. C’est en animant conjointement avec son homologue du Croissant-Rouge sahraoui, une conférence de presse, hier, au siège central du CRA, à Alger, que notre interlocutrice a déclaré que «les espaces humanitaires à travers le monde doivent réagir». Elle ajoutera, plus loin, que les institutions précitées de la Croix et du Croissant-Rouge, sur la scène rabe et internationale, «sont appelées à se rendre aux camps des réfugiés sahraouis pour s’imprégner de visu de la situation humanitaire de ces réfugiés».
    Pour le PAM, les allégations marocaines se sont avérées fausses et mensongères
    Ne manquant pas de s’interroger sur les raisons à l’origine «de l’absence» de la question humanitaire des réfugiés sahraouis dans leurs missions respectives, exprimant à ce propos ses «regrets». Pour rappel, l’étude menée, en octobre 2010, par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), avec le concours du PAM sur un échantillon d’enfants et de femmes des camps des réfugiés sahraouis a révélé une situation «critique» de l’accroissement des maladies induites par la sous-alimentation. Il s’agit, est-il précisé dans l’étude en question, de l’anémie chez les enfants et les femmes, avec des taux de 30% chez les enfants de moins de cinq ans, de 67% chez les femmes allaitantes et de 55% chez les femmes enceintes.
    La même étude, montre que les femmes en âge de procréer affichent un taux d’atteinte d’anémie de près de 50%, a fait état aussi des taux «préoccupants» d’atteinte de maladies chroniques, dont le diabète et l’hypertension artérielle (HTA). Avec la décision des principaux donateurs de réduire leur contribution au PAM, arguant la cause de la crise économico-financière, pour le président du CRS, il est difficile «de croire à cet argumentaire». Expliquant son propos, au regard de la «réduction par l’Espagne de son aide humanitaire aux réfugiés sahraouis, et de la hausse de ses aides financières pour le Maroc, le Sénégal, la Mauritanie et le Mali». De son côté, le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) en Algérie, Romain Sirois, présent à la conférence de presse précitée, a réfuté, les allégations marocaines ayant fait état de prétendus détournements d’aides humanitaires destinées aux réfugiés sahraouis. «Nous avons reçu une copie du rapport établi par le Bureau anti-fraude de l’Union européenne, qui fait état de supposés détournements d’aides humanitaires destinées aux réfugiés sahraouis», a-t-il déclaré, en marge de la conférence, avant d’ajouter: «Or, pour le PAM, aucune de ces allégations ne s’est avérée».
    Le responsable du PAM a rappelé à cette occasion que ce rapport qui fait état de «supposés événements enregistrés en 2003, a été rédigé en 2007 pour n’être déclassé qu’en 2015». Yahia Buhobeini a assuré, hier, que «le combat du peuple sahraoui est pour sa dignité, son indépendance et l’autodétermination», a-t-il rappelé.
    Par ailleurs, la présidente du CRA a appelé à cette occasion «au respect de la dignité humaine», invitant les organismes humanitaires, à travers le monde, notamment ceux de l’ONU, à assumer leur rôle qui leur est dicté par la nature même de leurs missions, à savoir la prise en charge des besoins humanitaires des réfugiés sahraouis. Notons, par ailleurs, que le personnel de la Commission (DG de l’Office d’aide humanitaire de la commission européenne, ECHO) présent sur le terrain effectue chaque mois des visites indépendantes dans les camps des réfugiés sahraouis, depuis 2004, et la Commission a réalisé 36 audits sur les actions mises en œuvre. Pour sa part, la vice-représentante du PAM en Algérie, Francesca Caponera, avait affirmé, pour rappel, l’existence d’un «très fort» système de monitoring pour surveiller et contrôler toute la chaîne d’acheminement des aides humanitaires, qui, a-t-elle ajouté, sont «chargées dans des conteneurs scellés, ouverts une fois arrivés aux camps des réfugiés». Indiquant qu’«il y a un très fort système de monitoring», Francesca Caponera avait précisé que «toute la chaîne d’acheminement des aides humanitaires est contrôlée et surveillée avec rigueur» soulignant que «les aides sont transportées vers les camps de réfugiés dans des conteneurs scellés, dont tous les risques de détournement sont à écarter», a-t-elle soutenu.
    Karima Bennour