Année : 2014

  • Mohamed VI souffle le chaud et le froid

    C’est devenu une tradition chez les responsables politiques marocains de s’en prendre à l’Algérie chaque que l’occasion se présente. Après les membres du gouvernement de Benkirane, c’est au tour du roi Mohamed VI de jeter la pierre à son voisin de l’Est, l’Algérie.
    Jeudi dernier, dans un discours à l’occasion du 39e anniversaire de la « Marche verte » sur le Sahara occidental le souverain a consacré une grande partie de son discours à l’Algérie, affirmant qu’il « n’y aura pas de solution » au Sahara occidental sans l’Algérie. Selon lui, « faute de faire assumer sa responsabilité à l’Algérie en tant que principale partie dans ce conflit, il n’y aura pas de solution ». 
    Et le roi de prévenir que « le Maroc restera dans son Sahara et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu’à la fin des temps », soulignant que Rabat ne pouvait aller au-delà de sa proposition d’autonomie pour le Sahara occidental. Il explique que « le choix du royaume d’ouvrir la porte à la négociation ne portait et ne portera en aucune manière sur sa souveraineté », précisant que « l’initiative d’autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir ». Selon Mohammed VI, « le Maroc ne peut pas faire plus de concessions ». 
    Il « n’acceptera jamais que sa souveraineté soit l’otage de conceptions idéologiques et d’orientations stéréotypées de certains fonctionnaires internationaux », a-t-il ajouté, dans une allusion à peine voilée à Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU qui n’a plus effectué de mission dans la région depuis janvier dernier. 
    En 2012, le royaume avait un temps retiré sa confiance au diplomate américain, le soupçonnant de « partialité ». Dans son allocution, Mohammed VI a également réaffirmé son rejet catégorique de toute nouvelle tentative d’élargissement du mandat de la mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso) à la question des droits de l’homme.
    L’an dernier, les Etats-Unis avaient élaboré un projet de résolution en ce sens au Conseil de sécurité, avant de renoncer à la dernière minute. Pour autant, le souverain marocain, même s’il affirme que l’Algérie est partie prenante du conflit au Sahara occidental, laisse entre ouverte la porte d’une possible amélioration des relations bilatérales algéro-marocaines en appelant ses sujets à ne pas nuire à son voisin de l’Est. « Pour autant, dit-il cela n’implique pas de nuire à l’Algérie, à sa direction ou à son peuple, auquel nous portons la plus haute estime et le plus grand respect. Nos mots sont pesés et leur sens est clair ».
    Les campagnes médiatiques et les attaques fréquentes de ses ministres contre l’Algérie ? Pour le roi, ce ne sont que des constats de vérité. 
    « Mais, nous parlons de la réalité et de la vérité que tout le monde connaît. Cette vérité, chaque fois que les Marocains l’évoquent, le gouvernement, les partis et la presse marocains sont systématiquement accusés de s’attaquer à l’Algérie», a-t-il soutenu, affirmant que « si le Maroc n’a ni pétrole, ni gaz, alors que l’autre partie possède un billet vert dont elle croit qu’il lui ouvre les portes, au mépris du droit et de la légalité, nous avons, en revanche, nos principes et la justesse de notre cause ».
    « Mieux encore, nous avons l’affection des Marocains et leur attachement à leur patrie » a-t-il insinué et de considérer que « se leurre celui qui croit que la gestion de l’affaire du Sahara se fera au moyen de rapports techniques orientés ou de recommandations ambiguës s’appuyant sur la tentative de concilier les revendications de toutes les parties». En juillet dernier, l’Algérie avait réagit à des propos tenus par le ministre marocain des Affaires étrangères contre l’Algérie sur le dossier du Sahara occidental les qualifiant « d’irresponsables ».
    Le chef de la diplomatie marocaine Salaheddine Mezouar, avait qualifié de « minable » l’attitude de l’Algérie sur le dossier du Sahara occidental. « Les propos irresponsables contre l’Algérie de hauts dirigeants gouvernementaux marocains renouent avec une pratique bien connue de fuite en avant que la partie marocaine remet au goût du jour à chaque fois que le processus du parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental enregistre une avancée», avait indiqué Abdelaziz Benali Cherif ,porte-parole du MAE, dans une déclaration à l’APS. 
    « L’Algérie, dont la position sur la question du Sahara occidental s’identifie au consensus international et à la doctrine des Nations unies ne peut que rejeter fermement les accusations fallacieuses émises par lesdits dirigeants marocains et regrette profondément un tel comportement qui heurte frontalement les valeurs que partagent les peuples algérien et marocain frères », avait encore indiqué Benali Cherif. Quelle sera la réaction d’Alger ? Sûrement que la sagesse et le pragmatisme l’emporteront comme ce fut le cas jusqu’à aujourd’hui pour ne pas insulter l’avenir.
    Par : SADEK BELHOCINE
  • Testimonio de la viuda de una víctima del ataque de Gdeim Izik

    Tuelia Mohamed-Fadel Belgasem, nacida en 1968, es la viuda del mártir Brahim Daudi, asesinado el día 8 de noviembre de 2010 en Gdeim Izim, durante el brutal desmantelamiento del campamento saharaui montado en las afueras de El Aaiún, capital ocupada del Sáhara Occidental.
    La señora Belgasem, hasta benefició de ningún tipo de indemnización por parte de los asesinos de su marido, el Estado marroquí. Tiene dos hijos, y no tiene ningún fuente de ingreso para satisfacer las necesidades de su familia.
    El campamento de Gdeim Izik fue una protesta pacífica para reivindicar derechos sociales y una mejora de las condiciones de vida en los territorios ocupados del Sáhara Occidental. Sólo pedían trabajo, alojamiento y seguridad social. La respuesta de la policía fue un violento de la policía marroquí secundada por el ejército y la gendarmería.
    Según la declaración de la señora Belgasem, su marido murió de una bala que le había perforado el hombro y hasta ahora no fue contactada por las autoridades marroquíes para comunicarle las condiciones de la muerte de su marido

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  • Alger en mode wait and see

    Lors de son discours lu jeudi dernier à l’occasion de la célébration par le Maroc du 39e anniversaire de la «Marche verte », le monarque chérifi en s’est montré une nouvelle fois on ne peut plus catégorique : «Le Maroc restera dans son Sahara et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu’à la fin des temps. »
    PAR SABRINA MILOUDI ET YOUNES SAADI
    De la sorte, Mohamed VI ferme d’emblée la voie à un règlement diplomatique, non sans manquer de tancer le voisin de l’est auquel il fait porter la responsabilité d’un processus de décolonisation jamais mené à son terme. La détermination de Mohamed VI est d’autant plus marquée que cette fois-ci, il donne une dimension économique au conflit dans la mesure où il rappelle ce qui a été investi par le Maroc dans cette région, se laissant aller à un exercice de comparaison entre ce que fut et ce qu’est devenu le Sahara occidental. 
    «Depuis la récupération de notre Sahara, pour chaque dirham des recettes de la région, le Maroc investit 7 dirhams dans son Sahara, dans le cadre de la solidarité entre ses régions et entre les enfants de la Patrie unie. Quant aux indicateurs de développement humain dans la région, ils étaient, en 1975, inférieurs de 6 % par rapport aux régions du Nord du Maroc, et de 51 % par rapport à la moyenne nationale en Espagne. Aujourd’hui, ces indicateurs dans les Provinces du Sud dépassent de loin la moyenne des autres régions du Royaume », a-t-il affirmé et de «vendre» une nouvelle fois le plan proposé par le royaume pour régler cette question, considérant que « la régionalisation [plan d’autonomie] que nous appelons de nos vœux a vocation à valoriser la richesse et la diversité hu- maine et naturelle [du Sahara occidental] ». 
    Et les messages au voisin algérien n’ont pas manqué lors de son discours ; à commencer par ce qu’il pense être un « conflit artifi ciel ». A ce propos, Mohamed VI accuse directement « l’Algérie de ne pas assumer sa responsabilité en tant que principale partie dans ce conflit », à laquelle il conditionne toute « solution » au conflit, alors que de son côté, le Front Polisario revendique l’indépendance du Sahara occidental à travers l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Il appelle également les Nations unies ainsi que les Etats-Unis « à tenir une position claire sur ce conflit », affirmant que le « Maroc n’a aucun complexe pour négocier avec qui que ce soit, aussi bien directement que par le biais de la médiation onusienne ». 
    Et de rappeler que « l’initiative d’autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir dans le ca- dre de la négociation pour trouver une solution défi nitive à ce confl it régional », signifiant une fin de non-recevoir à « la tentative visant à modifi er la nature de ce conflit régional en le présentant comme une affaire de décolonisation » tout comme il dit « non à toute tentative de révision des principes et paramètres de négociation, ainsi qu’à toute autre tentative visant à reconsidérer ou élargir le mandat de la Minurso, y compris la question d’observation des droits de l’homme ». 
    DOUBLE LANGAGE 
    Cependant, Mohamed VI n’en oublie pas pour autant ce qu’est devenu le contexte actuel au niveau international, marqué par le péril djihadiste, en nuançant le propos : « Le Maroc [est] un pays actif dans l’action menée pour ga- rantir la sécurité et la stabilité dans la région […] et un partenaire dans la lutte antiterroriste […] Pour autant, cela n’implique pas de nuire à l’Algérie, à sa direction ou à son peuple, auquel nous portons la plus haute estime et le plus grand respect. Nos mots sont pesés et leur sens est clair », a-t-il poursuivi. Sauf qu’il revient à la charge en soulignant que « si le Maroc n’a ni pétrole, ni gaz, alors que l’autre partie possède un ‘‘ billet vert ‘‘ dont elle croit qu’il lui ouvre les portes, au mépris du droit et de la légalité, nous avons, en revanche, nos principes et la justesse de notre cause ». 
     A l’heure ac- tuelle, l’Algérie n’a pas encore réagi aux propos de Mohamed VI et préfère étudier et analyser en profondeur le contenu de ses déclarations. Contacté par Reporters en fin d’après-midi, hier, le ministre des Aff aires étrangères, Ramtane Lamamra, a déclaré au téléphone que « nous sommes en train d’étudier la réponse à donner à ces nouvelles accusations à l’égard de l’Algérie ». « Soit nous allons organiser une conférence de presse, soit nous publierons un communiqué », a-t-il déclaré. Rappelons que la «Marche verte a été initiée le 6 novembre 1975 par Hassan II qui a forcé le passage du Sahara occidental, territoire occupé à l’époque par le colon espagnol, dans le giron du royaume. 
  • La ONU ausente en el Sáhara Occidental. Mohamed VI no transige y pide a EEUU una posición clara

    El enviado especial del secretario general de la ONU, Ban Ki-moon, para el Sáhara Occidental, Christopher Ross, no viaja desde enero a la zona para reanudar las conversaciones para hallar una solución al conflicto. Y desde mayo esperan en El Aaiún a la nueva jefa de la MINURSO, la misión de Naciones Unidas para el referéndum en el Sáhara, pero los dos siguen sin poder realizar su cometido.
    Christopher Ross ha comentado su pesimismo sobre una posible solución al conflicto y sobre Kim Bolduc el ministro marroquí de Exteriores, Salahedín Mezuar, cuestionó su nombramiento por no haber sido consultado y dejo ver que no aceptaría su llegada hasta que se resolvieran “aclaraciones” sobre su mandato. También el embajador de Marruecos en la ONU, Omar Hilale, se sumó a las pegas que constantemente pone su país y el 12 de agosto dijo en Nueva York que el proceso político pasa obligatoriamente por la « neutralidad » de la Secretaría de las Naciones Unidas y que cualquier tentativa de « superación » del mandato de la MINURSO podría hacer peligrar su presencia.
    Ahora, justo después del discurso de Mohamed VI con motivo del 39 aniversario de la “Marcha Verde , Bam Ki-moon ha pedido que se retomen lo antes posible las negociaciones sobre el Sáhara Occidental y espera que tanto Christopher Ross como Kim Bolduc puedan hacer su trabajo.
    El discurso de Mohamed VI ha estado plagado de advertencias. Si en 2013 dijo que no pensaba hipotecar el futuro del Sáhara Occidental (sus “provincias del sur”) a la evolución de la cuestión en el marco de la ONU, en 2014 ha rechazado « toda tentativa de revisión de los principios y parámetros de negociación » como solución al conflicto. Si en 2013 dijo que no aceptaba lecciones de nadie en materia de Derechos Humanos, en 2014 ha asegurado que Marruecos es “el único país de la región que colabora con los mecanismos especiales del Consejo de Derechos Humanos de las Naciones Unidas”, pero se niega a “cualquier tentativa de reconsiderar la misión de la MINURSO o ampliar sus prerrogativas para incluir la cuestión del control de los derechos humanos”.
    Mohamed VI ha asegurado este año que la iniciativa de autonomía es lo máximo que Marruecos puede ofrecer, en el marco de la negociación, y después de agradecer su “consideración al Secretario General de las Naciones Unidas así como a las grandes potencias internacionales, especialmente a los Estados Unidos de América”, por su contribución para encontrar una solución, ha pedido que tengan “una postura clara con respecto a este conflicto”.
    Y lo ha pedido así: “Si bien reconocen que Marruecos es un modelo de desarrollo democrático y un país de peso cuando se trata del afianzamiento de la seguridad y estabilidad de la región, amén de ser un socio en la lucha contra el terrorismo, sin embargo, no dejan de comportarse con cierta opacidad cuando se trata de la cuestión de su integridad territorial”. A esto ha añadido que “sin responsabilizar a Argelia como parte principal en este conflicto, no habrá solución ».
    El Catedrático de Derecho Constitucional de la Universidad de Santiago de Compostela Carlos Ruiz Miguel, especialista en temas árabes, ha escrito en su blog “Desde El Atlántico” que la palabras de Mohamed VI revelan que Marruecos se encuentra cada vez más aislado en su posición expansionista y que la reacción a este cada vez mayor aislamiento es una desafiante intransigencia hacia la ONU y los Estados Unidos”.
    El discurso más intransigente
    Para él es uno de los discursos más intransigentes de todo el reinado de Mohamed VI. “Quizá un único discurso de similar intransigencia no se escucha desde el año 2000 cuando presionó para que se suspendiera el referéndum de autodeterminación. Pero a diferencia de lo que ocurría en la primera fase de su reinado, en la que esa intransigencia contaba con el apoyo de Francia y de Estados Unidos, aquí no parece que se cuente con ese apoyo”.
    Concluye que Mohamed VI se encuentra más aislado que nunca, “Y esto significa que el debate y la próxima resolución del Consejo de Seguridad en abril de 2015 pueden tener una intensidad y gravedad enormes. Para entonces, España estará sentada en el Consejo de Seguridad. Si la falta de una « postura clara » de Francia y Estados Unidos persiste, el majzen intentará ejercer una presión brutal sobre España (terrorismo, emigración). Pero en esa situación, puede que ni el eventual (y, a mi juicio, indeseable y estratégicamente errado) apoyo de España evite que la ONU dé un paso cualitativo hacia la solución del conflicto del Sahara Occidental”.
    En el blog “Poemario por un Sáhara Libre” se ha reseñado que el diario marroquí Alifpost ha titulado el discurso “El rey consciente de la vía que seguirá el tema del Sáhara Occidental a nivel mundial en los próximos meses, ataca a Naciones Unidas y a Washington” y que la información recoge que Mohamed VI critica que Washington está apoyando a Naciones Unidas al considerar el problema del Sahara como un problema de descolonización dentro de la IV Asamblea General.
    Mohamed VI ha conmemorado la “Marcha “Verde” que organizó su padre, Hassan II, en noviembre de 1975 para apoderarse de lo que aún era el Sáhara español, lo que consiguió con los acuerdos de Madrid, a pesar de que el Consejo de Seguridad de Naciones Unidas insto a Marruecos a retirar “inmediatamente del territorio del Sáhara Occidental a todos los parti­cipantes”.
    Desde los territorios ocupados por Marruecos, la “Marcha Verde” tiene un triste recuerdo. Hmad Hammad vicepresidente del Comité de Defensa del Derecho a la Autodeterminación del Pueblo Saharaui (CODAPSO) ha escrito que el 6 de noviembre se ha convertido en un día sagrado para los marroquíes que festejan el asesinato de los saharauis que escapaban por el desierto.
    “Lo que es un día de alegría para los marroquíes, es un día de luto para los saharauis”. “Luto y pena para los miles de desaparecidos y los centenares de enterrados injustamente en las tristes fosas comunes. Los marroquíes festejan ese día como el día de la victoria contra los saharauis, considerados infieles comunistas. De hecho los marroquíes, cuando invadieron nuestra tierra, llevaban el Corán en las manos: lo llevaban de manera injusta ya que cumplían las órdenes de su rey, el dictador Hassan II, quien cometió una matanza de saharauis en el territorio del Sahara Occidental”.
    Y concluye: “Hoy en día, los saharauis que vivimos en las zonas ocupadas tenemos que aguantar ver cómo los colonos y los militares marroquíes están alegres y de fiesta alzando sus banderas por doquier, mientras los saharauis contemplan en silencio y lloran a sus muertos y sus desaparecidos; es totalmente injusto lo que está pasando; realmente es una realidad muy dura que el pueblo saharaui soporta cada año. Unos festejan las muertes que provocaron mientras que otros lloran las muertes de sus seres queridos. Es un escenario trágico y una realidad doliente”.
  • Maroc : Mohamed VI dans le déni et la fuite en avant

    Alors que son pays est dans une situation économique catastrophique poussant ses sujets à manifester en masse et qu’il a conduit le Maroc dans un isolement diplomatique sans précédent par la poursuite de sa folle politique d’occupation du Sahara occidental, le monarque marocain fait dans le déni et la fuite en avant.
    Ainsi, dans l’un de ses rares discours à ses sujets qu’il a prononcé jeudi, à l’occasion du 39e anniversaire de la sinistre «marche verte», le roi du Maroc s’en est pris violemment à l’Algérie en l’accusant à la fois d’être «la principale partie» dans le conflit du Sahara occidental, et d’entretenir un climat de tension dans la région. «Faute de faire assumer sa responsabilité à l’Algérie en tant que principale partie dans ce conflit, dit-il, il n’y aura pas de solution. Et faute d’une perception responsable de la situation sécuritaire tendue qui sévit dans la région, il n’y aura pas de stabilité.» 
    Tentant d’atténuer l’impétuosité de ses propos, Mohammed VI ne s’est pas privé de montrer du doigt l’Algérie comme le principal souci de son royaume : «Pour autant, clamera-t-il, cela n’implique pas de nuire à l’Algérie, à sa direction ou à son peuple, auquel nous portons la plus haute estime et le plus grand respect. Nos mots sont pesés et leur sens est clair. Mais nous parlons de la réalité et de la vérité que tout le monde connaît.» 
    De quelle réalité et de quelle vérité le souverain alaouite veut-il parler ? Il n’en dit pas mot. Il se contente de corroborer la campagne de dénigrement lancée par les médias et les politiques à sa solde, en déclarant : «Cette vérité, chaque fois que les Marocains l’évoquent, le gouvernement, les partis et la presse marocains sont systématiquement accusés de s’attaquer à l’Algérie.» 
    Usant de termes frisant l’effronterie, Mohammed VI cherche visiblement à attiser le feu de la haine : là ou le discours devient franchement cynique c’est lorsque ce souverain aux pouvoirs d’un autre âge et à la fortune évaluée a plus de 18 milliards de dollars, déclare que « le Maroc n’a ni pétrole ni gaz, alors que l’autre partie possède un «billet vert», dont elle croit qu’il lui ouvre les portes, au mépris du droit et de la légalité, mais nous avons, en revanche, nos principes et la justesse de notre cause. Mieux encore nous avons l’affection des Marocains et leur attachement à leur patrie.» 
    Mettant l’accent sur la question sahraouie, le roi réitère son refus de toute solution s’inscrivant dans un cadre international, en maintenant son projet de «large autonomie» pour les territoires sahraouis occupés comme seule alternative à la situation actuelle : «il se leurre celui qui croit que la gestion de l’affaire du Sahara se fera au moyen de rapports techniques orientés ou de recommandations ambiguës s’appuyant sur la tentative de concilier les revendications de toutes les parties.» Mohammed VI a habitué ses sujets à des sorties incendiaires contre l’Algérie à chaque anniversaire de la «marche verte», une action par laquelle son père, Hassan II, avait assis son autorité sur le Sahara occidental contre la volonté du peuple sahraoui et des pays voisins. Mais il faut dire que sa diatribe de ce jeudi est montée d’un cran, car pour la première fois, il assume l’escalade verbale déclenchée par ses ministres et ses relais médiatiques. 
    Nous reviendrons plus en détail sur cette nouvelle dérive du souverain alaouite qui n’hésite pas a dilapider les deniers du peuple marocain pour son occupation illégale du Sahara occidental et pour nuire à l’Algérie en finançant des lobbyistes et en corrompant des hommes politiques et des journalistes .
    Mokhtar Bendib
  • Dossier sahraoui : M6 s’en prend à Alger et à Ross

    par Moncef Wafi
    Le roi du Maroc a, derechef, évoqué l’Algérie dans le dossier sahraoui, la considérant comme « principale partie dans ce conflit ». Mohammed VI, dans un discours prononcé, ce jeudi, à l’occasion du 39ème anniversaire de la « Marche verte », sur le Sahara Occidental, annexé par le Maroc, depuis 1975, a appelé, Alger, à « assumer sa responsabilité » sinon, il exclut toute solution au problème sahraoui. 
    Alger a, de tout temps, mis en avant les résolutions onusiennes, à propos de ce dossier. Le monarque marocain a réaffirmé, au cours de son allocution, que le Maroc ne lâchera pas « son » Sahara et que son pays ne négocierait, jamais, sa souveraineté sur le Sahara. Il soulignera que « l’initiative d’autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir ». Une solution rejetée par le Polisario qui réclame un référendum d’autodétermination. Le roi s’attaquera, pour la circonstance, sans toutefois le nommer, à Christopher Ross, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, déclarant que Rabat « n’acceptera jamais que sa souveraineté soit l’otage de conceptions idéologiques et d’orientations stéréotypées de certains fonctionnaires internationaux ». En 2012, le Maroc avait même retiré, momentanément, sa confiance au diplomate américain, l’accusant de « partialité ». Les efforts de médiation de l’ONU se retrouvent, durablement, dans l’impasse. 
    En effet, M. Ross n’a plus effectué de mission dans la région, depuis janvier. Mohammed VI est, également, revenu sur la nouvelle tentative d’élargissement du mandat de la mission de l’ONU, au Sahara Occidental (Minurso), à la question des droits de l’Homme, la rejetant catégoriquement. L’année dernière, Washington avait élaboré un projet de résolution, en ce sens, au Conseil de sécurité, avant d’y renoncer, face au lobbying de Rabat. Rappelons que les Etats-Unis d’Amérique devaient présenter un projet de résolution aux pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, pour étendre le mandat de la Minurso, au respect des droits de l’Homme. En clair, Washington voulait que l’ONU, à travers ses représentants dans la région, puisse enquêter sur les atteintes aux droits de l’Homme, au Sahara Occidental. 
    Des droits de l’Homme violés, systématiquement, par Rabat et dénoncés par le Front Polisario (Front pour la libération de Sakia El Hamra et Oued Dhab), et des organisations de défense des droits de l’Homme. Des droits, insuffisamment, protégés par la Minurso, avait déjà constaté le Front Polisario. 
    Le projet américain tendait à élargir les missions de la Minurso à la surveillance et l’information, en matière de droits de l’Homme. Créée, le 29 avril 1991, par la résolution 690 du Conseil de sécurité, la Minurso a pour responsabilités premières, la surveillance des forces en présence ainsi que la préparation du référendum sur le statut final du Sahara Occidental. 
    Après le référendum, la Mission avait pour mandat de surveiller le cessez-le-feu. Si le cessez-le-feu est globalement respecté, le référendum, prévu en 1992 est constamment reporté du fait de l’absence de consensus entre les parties. 
    En 2007, un projet d’autonomie présenté par le Maroc est rejeté par le Front Polisario qui continue de défendre l’idée d’un référendum. Pourtant, l’initiative américaine semblait être l’aboutissement de plusieurs actions initiées pour faire de la protection des droits de l’Homme, au Sahara Occidental, une priorité internationale. Le Congrès américain avait adopté, en décembre 2012, une loi qui exige du département d’Etat de s’assurer du respect des droits de l’Homme au Sahara Occidental, préalablement, à l’octroi de toute aide financière militaire, au Maroc.
  • Narco-royaume : Quel Maghreb nous propose donc le voisin marocain ?

    Quel Maghreb nous propose donc le voisin marocain ? En laissant faire les trafics en tout genre, tout le long de la frontière, le gouvernement marocain se comporte comme un cartel de maffieux qui use de moyens pour le moins, peu conventionnels, pour gérer la grande pression sociale qui couvent depuis des années. Symptomatiques de l’échec de toutes les politiques mis en place depuis plus de cinquante ans, les phénomènes des Halabas dans le sens Algérie-Maroc et le trafique drogue sens contraire, imposent une situation de faite, totalement kafkaïenne et inimaginable dans le monde entier en matière de gestion du voisinage entre deux nations souveraines.
    Il faut savoir que dans les deux plaies qui font vraiment mal au Maghreb et qui menacent de mettre en place une sorte de Maghreb parallèle de la criminalité, le royaume marocain donne l’impression de s’en laver les mains. Il laisse à l’Algérie tout le poids du trafic et ne fait aucun effort dans le sens de la lutte contre les Halabas ou les trafiquants de drogue.
    Il suffirait de consulter l’actualité de ces dernières années pour constater que toutes les arrestations, sans exception aucune, ont été opérées sur le territoire algérien. Ce sont les douaniers, les gendarmes, les soldats et les policiers algériens qui font face à ce double phénomène qui, faut-il le souligner, menace la stabilité de tout le Maghreb.
    Le voisin marocain assiste à l’aggravation du trafic, sans bouger le petit doigt. Les multiples rencontres entre les ministres de l’Intérieur des deux pays, n’ont, pour ainsi dire, servi à rien. Le Maroc n’en fait qu’à sa tête et ouvre son territoire à des bandits notoires qui s’y baladent en toute sécurité, au moment où ils sont traqués en Algérie.
    La stratégie du Makhzen est on ne peut plus simple: «Ouvrez les frontières, on discutera après». Pareille attitude ne peut en aucun cas être cautionnée par aucune nation responsable et certainement pas l’Algérie qui n’a jamais cédé au chantage et encore moins, lorsque l’Etat qui l’exerce utilise des moyens criminels.
    Par Smaïl Daoudi
  • Le Maroc de M6 n’a pas de parole

    par Yazid Alilat
    Le Maroc, sous le règne de M6, va perpétuer le climat de tension et de guerre larvée au Maghreb. Comme si l’ambiance politique exécrable actuelle en Afrique du Nord avec la crise libyenne et les menaces terroristes ne suffisait pas pour assombrir l’avenir géopolitique de la région, voilà que le monarque marocain annonce que l’avenir du Sahara Occidental ne va pas connaître de sitôt une issue consensuelle, sur la base des résolutions onusiennes. La volte-face du Maroc, ce n’est guère là d’ailleurs ni une nouveauté ni une surprise, aux résolutions de l’ONU et des engagements qu’il a pris devant la communauté internationale concernant le conflit au Sahara Occidental, est qu’il a annoncé au monde sa volonté d’occuper indéfiniment et au mépris de toutes les lois internationales un territoire non autonome. 
    Le roi du Maroc, dans un discours qui ne laisse guère une chance à la paix dans la région à l’occasion du 39ème anniversaire de l’occupation du Sahara Occidental, inscrit dans la liste des territoires à décoloniser à l’ONU, a été clair dans la position du Makhzen vis-à-vis d’une vieille question, l’occupation éhontée du Sahara Occidental et l’asservissement de sa population. M6 l’a d’ailleurs répété et réaffirmé dans son discours: «Le Maroc restera dans son Sahara et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu’à la fin des temps». Ce faisant, Rabat se met dangereusement en porte à faux contre l’ensemble des résolutions et des efforts de la communauté internationale pour trouver une issue consensuelle, démocratique et durable à ce conflit né de l’occupation en 1975 du Sahara Occidental par le Maroc lors de l’évacuation du territoire par les Espagnols qui l’administraient. 
    Pis, le souverain marocain, dans sa folle aventure, va jusqu’à rendre caduques les discussions menées jusque-là par l’envoyé personnel du SG de l’ONU, le diplomate américain Christopher Ross, et refuse catégoriquement de poursuivre ces discussions et même de reconnaître à la Minurso ses nouvelles prérogatives, étendues aux droits de l’homme au Sahara Occidental. Et puis, il fixe cette incompréhensible ligne rouge, au-delà de laquelle il refuse de discuter: «L’Initiative d’autonomie (au Sahara Occidental, NDLR) est le maximum que le Maroc puisse offrir dans le cadre de la négociation pour trouver une solution définitive à ce conflit régional». Or, cette position met sous le boisseau non seulement les discussions futures avec l’envoyé personnel du SG de l’ONU au Sahara Occidental, mais, surtout, limite ces discussions à la seule proposition marocaine de résolution de ce conflit et enterre définitivement l’option démocratique, consensuelle, à laquelle l’ONU travaille depuis maintenant plus de 24 ans, juste après le cessez-le-feu: un référendum d’autodétermination. 
    En fait, le roi du Maroc effectue une véritable volte-face, un retour en arrière sur tous les engagements qu’il a pris jusque-là. Dans le même temps, il balaie d’une main toutes les avancées sur ce dossier, qui revient à la case départ. M6 cache en réalité mal les problèmes sociaux et économiques du Maroc et tente de ressouder une cohésion sociale disparue avec des conditions de vie devenues très dures avec l’échec de la politique sociale menée jusque-là par le gouvernement Benkirane, attaqué de toutes parts par les syndicats. Le Maroc, c’est sûr, est dans une position inconfortable vis-à-vis de la communauté internationale sur le dossier du Sahara Occidental, qu’il a sous-traité avec les Etats-Unis et la France, avec le silence complice de Madrid, mais l’incongruité du discours sur la 39ème année d’occupation de ce territoire dénote un grand désarroi de M6 devant l’ampleur de la crise sociale et les déficits en terme de confiance du peuple qui rongent son règne.
  • Annexion du Sahara occidental par le Maroc : Le roi accuse l’Algérie

    Le Maroc ne rate désormais pas une seule occasion pour s’acharner sur l’Algérie dans le cadre de sa campagne désespérée de reprendre la main sur le Sahara occi- dental. 
    Par M. Ait Chabane 
    Epinglé par les organisations non-gouvernementales et discrédité par l’opinion internationale, le Royaume alaouite s’affole, s’en prenant de manière très peu diplomatique à l’Algérie, en se voyant perdre du terrain dans sa quête d’annexer les territoires occupés du Sahara occidental. 
    Le roi du Maroc vient, en effet, d’accuser frontalement l’Algérie d’être la  » partie principale  » dudit conflit, tout en mettant en garde contre les conséquences désastreuses sur la stabilité dans tout le Maghreb. 
    « Faute de faire assumer sa responsabilité à l’Algérie en tant que principale partie dans ce conflit, il n’y aura pas de solu- tion « , a déclaré jeudi dernier, le souverain marocain, lors d’un discours prononcé à l’occasion du 39ème anniversaire de ladite Marche verte qui correspond à la colonisa- tion du Sahara occidental. Et de menacer :  » Et faute d’une perception responsable de la situation sécuritaire tendue qui sévit dans la région, il n’y aura pas de stabilité « , éloignant tout espoir de solution politique dans ce conflit qui perdure depuis plusieurs années. 
    Poursuivant ses attaques virulentes, Mohamed VI accuse l’Algérie d’utili- ser l’argent du pétrole pour financer ses desseins au Sahara occidental.  » Si le Maroc n’a ni pétrole ni gaz, alors que l’autre partie possède un billet vert dont elle croit qu’il lui ouvre les portes, au mépris du droit et de la légalité, nous avons, en revanche, nos principes et la justesse de notre cause. Mieux encore, nous avons l’affection des Marocains et leur attachement à leur patrie « , a-t-il encore asséné, poursuivant de même son entêtement à ne pas lâcher la dernière colonie d’Afrique, en affirmant qu’ » il se leurre celui qui croit que la gestion de l’affaire du Sahara se fera au moyen de rap- ports techniques orientés ou de recomman- dations ambiguës, s’appuyant sur la tentati- ve de concilier les revendications de toutes les parties « . 
    Pour le souverain alaouite,  » le Maroc restera dans son Sahara et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu’à la fin des temps « , croyant dur comme fer en la spécificité de ce conflit incomparable avec ceux du Timor oriental ou de l’Europe de l’Est,  » car chaque affaire a ses spécifici- tés. Le lien entre la population du Sahara et le Maroc ne date pas d’hier, mais il plonge ses racines dans l’histoire la plus lointaine « , a-t-il tenté de se consoler. 
    Par ailleurs, et dans un aveu implicite des attaques média- tiques et politiques perpétrées par la partie marocaine contre l’Algérie, le roi du Maroc a appelé ses sujets à ne pas nuire au  » voisin de l’Est « .  » Pour autant, cela n’implique pas de nuire à l’Algérie, à sa direction ou à son peuple, auquel nous portons la plus haute estime et le plus grand respect. Nos mots sont pesés et leur sens est clair « , a-t-il ajou- té dans son discours où l’Algérie occupe une large partie. 
    Cette énième attaque contre l’Algérie renseigne sur l’affolement du Royaume marocain et de la perte de vitesse de sa diplomatie sur le plan régional et international face à la froideur et la perti- nence des contre-attaques diplomatiques de l’Algérie. M. A. C.
  • L’agonie de Mohamed VI

    Il semble que l’énormité de la situation au Sahara occidental et la consécration internationale du Front Polisario, lui échappent. Tout à son oeuvre, il renie l’acte de colonisation d’un territoire qui, historiquement n’appartient pas au Maroc. Il s’efforce d’oublier ce qui a fait de sa monarchie, le principal ennemi public du progressisme maghrébin. Dans ce « caniveau », cette fuite en avant, les multiples ruses du Makhzen sont connues non seulement des Algériens mais aussi de la Communauté internationale.
    Dans ce discours royal, les attaques agissantes du roi, ne sont autres que des propos guerriers. Mais en réalité, elles ne suffisent pas à le débarrasser d’une aventure coloniale trop encombrante, comme le régime sioniste, suite à l’élargissement de la reconnaissance internationale de l’Etat de la Palestine, est en train de faire l’expérience à ses dépens. Les traces du voisin de l’ouest sont difficiles à suivre: n’a-t-il pas toujours cherché à brouiller les pistes de l’organisation d’un référendum au Sahara occidental sous les auspices des Nations-Unies et de refuser catégoriquement la négociation à ce sujet avec le Front Polisario.
    Mais pour preuve, ces traces viennent d’être dévoilées par Mohamed VI dans son discours de jeudi: « Non à la tentative visant à modifier la nature de ce conflit régional en la présentant comme une affaire de décolonisation. En effet, le Maroc dans son Sahara, n’a jamais été une puissance d’occupation ou une puissance administrative, il exerce plutôt les attributs de sa souveraineté sur sa terre », a-t-il martelé.
    Le monarque de Rabat continue à avoir des prétentions sur ce territoire et à invoquer des « droits « historiques » pour justifier sa « récupération des provinces sahariennes ». Certes, on peut récuser à priori la thèse marocaine en montrant que, même si ces « droits » sont réels, ils ne peuvent justifier l’annexion du Sahara occidental sans l’accord de sa population. Car des revendications territoriales se fondant sur des droits historiques ne sauraient s’opposer à l’exercice du droit à l’autodétermination par les populations intéressées. Ce raisonnement juridique peut sembler acceptable, mais il n’est pas tout à fait justifié, car, si un Etat a été démembré par la colonisation, il a le droit de recouvrer son intégrité territoriale lors de la décolonisation: c’est ce que prétend faire le roi Mohamed VI en récupérant ses « provinces du Sud ».
    Mais, le Maroc feint d’oublier que la colonisation du Sahara occidental n’a pas entraîné son démembrement, ni violé son intégrité territoriale. Il y a lieu de rappeler dans ce cadre, que lors de son avis consultatif du 16 octobre 1975, la Cour de la Haye a rejeté nettement » la prétention du Maroc selon laquelle il a exercé une souveraineté territoriale sur le Sahara occidental ».
    Pour sa part, l’ONU place la lutte du peuple sahraoui dans le cadre, plus général, du combat des peuples contre le colonialisme. Une lutte qui s’inscrit dans le droit-fil de l’évolution, du droit international de la décolonisation, amorcée par la Résolution 1514 (XV) du 14 décembre 1960, portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, et prolongée, depuis lors, entre autres, par la Résolution 2625 (XXV) du 24 octobre 1970, relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les Etats.
    Dans ce cadre, le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui a été expressément réaffirmé à travers de multiples résolutions des Nations-unies et du Conseil de sécurité mais en vain… Le Maroc dans son entêtement ne reconnaît aucunement ses avis historiques, juridiques et mêmes les résolutions de l’ONU. De ce fait, les prétentions de Rabat sur le Sahara occidental sont dépourvues de tout fondement historique et juridique, ce qui devrait priver la monarchie de tout argument sérieux dans ce conflit avec le Front Polisario.
    Dans toute cette affaire de décolonisation qui dure depuis quatre décennies, le Maroc dans sa fuite en avant, n’a de bouc émissaire que l’Algérie. Une persistance que le roi Mohamed VI, vient de réitérer jeudi, en accusant l’Algérie d’être derrière ce conflit, s’adressant à la communauté internationale, il déclare « Faute de faire assumer sa responsabilité à l’Algérie en tant que principale partie dans ce conflit, il n’y aura pas de solution. Et faute d’une perception responsable de la situation sécuritaire tendue qui sévit dans la région, il n’y aura pas de stabilité ».
    Dans un autre délire, le roi pris à la gorge par le développement économique et social de l’Algérie alors que son royaume vit sous la perfusion du FMI, de la Banque mondiale et la charité de ses semblables dans le Golfe, semble bien impressionné par cette évolution de l’Algérie et qui très certainement l’inquiète au plus profond de lui-même : « Si, le Maroc n’a ni pétrole, ni gaz, alors que l’autre partie possède un  »billet vert » dont elle croit qu’il lui ouvre les portes, au mépris du droit et de la légalité, nous avons, en revanche, nos principes et la justesse de notre cause. Mieux encore, nous avons l’affection des Marocains et leur attachement à leur Patrie ».
    C’est là une tactique enracinée dans la tradition coloniale du voisin de l’ouest. Depuis le début de l’occupation du Sahara occidental (1974), et depuis la fermeture des frontières entre les deux pays (1994), le Makhzen, devenu maître en la matière, s’efforce d’exacerber les tensions avec Alger, les rivalités entre les deux peuples, les vieux démons etc., pour tenter de susciter l’oubli par la communauté internationale de la question sahraouie.
    Il est évident que le monarque de Rabat a pleinement conscience que l’autodétermination du peuple sahraoui, sa liberté et sa souveraineté nationale seraient un suicide pour le Palais royal. Nombre de citoyens marocains, l’opposition et même les observateurs étrangers neutres estiment que le Makhzen est en train de piller le pays au profit d’une guerre qui n’intéresse par le peuple marocain. Il ne reste que peu dans les caisses du Palais royal qui quémande les aides à gauche et à droite.
     
    La vie est de plus en plus chère. La situation sociale est particulièrement grave. Cela n’empêche pas le roi de continuer à dépenser plus qu’il n’en faut dans son escalade militaire contre le peuple sahraoui. C’est honteux.
    A. Z.