Année : 2014

  • Sahara Occidental : Le Maroc panique face à la question des droits de l’homme

    The Permanent Mission of the
    Kingdom of Morocco to the
    United Nations
    New York
    MONSIEUR LE MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES ET DE LA COOPERATION
    -RABAT
    DATE: LE 3 SEPTEMBRE 2014 PAGE(S):
    Objet : Sahara/Rencontre avec la Sous-Secrétaire générale et Chef de Cabinet du
    SG de l’ONU.
    J’ai l’honneur de vous informer que suite à l’accord de M. le Ministre, j’ai
    rencontré, cet après-midi, à sa demande, Mme Susana Malcorra, Sous-Secrétaire
    générale et Chef de Cabinet du SG de l’ONU. L’entretien a porté essentiellement
    sur le cas de la Représentante spécial du SG au Sahara, Mme Kim Bolduc.
    A cet égard, j’ai indiqué à Mme Malcorra ce qui suit :
    * Mme Bolduc peut se rendre au Maroc dès demain, à condition de recevoir
    les garanties nécessaires sur le respect scrupuleux du mandat de la Minurso et le
    maintien des règles et pratiques suivies depuis 24 ans.
    * Le Maroc ne peut accepter la politique du fait accompli, ni
    l’instrumentalisation des droits de l’Homme ou les tentatives visant l’extension du
    mandat de la Minurso.
    * Depuis le dernier rapport du SG de l’ONU, certains membres du Secrétariat
    veulent donner à la Minurso un rôle de monitoring de facto des droits de l’Homme.
    * Le Maroc ne demande rien d’autre que le respect des trois piliers du
    mandat de la Minurso : la surveillance du cessez-le-feu, la contribution au déminage
    et le soutien logistique aux CBM.

    * Si dans un geste de bonne volonté, le problème de la nomination de Mme
    Bolduc est mis de côté, suite aux 3 lettres du Secrétariat, le Maroc éprouve des
    préoccupations au sujet des dérapages passés ou futurs de la Minurso, dont ci-après
    quelques exemples :
    * l’insistance par la Minurso pour que les rencontres de la mission technique
    du HCDH au Sahara en avril dernier avec les ONG marocaines se tiennent dans
    son siège. Ainsi que les instructions qui auraient été données à la Minurso et au
    HCDH pour que toutes les réunions futures des Procédures spéciales avec les ONG
    se tiennent également dans le siège de la Minurso.
    * les tentatives d’imposer un traitement égal entre le Maroc et le polisario en
    ce qui concerne les tampons sur les documents de voyage du personnel de l’ONU.
    * les contacts de Mme Bolduc avec le polisario avant la prise de ses fonctions
    et ses intentions de prendre en charge les droits de l’Homme en déclarant qu’elle
    compte s’occuper de ces questions « dès qu’elle est bien installée ».
    Mme Malcorra m’a répondu ce qui suit :
    * Elle a contacté M. Hervé Ladsous, SG adjoint au DPKO, et M. Edmond
    Mulet, Sous-SG au DPKO, qui lui ont donné les assurances que « le mandat de la
    Représentante Spéciale du SG sera celui de la Minurso » et qu’ils travaillent sur la
    base des piliers du mandat que j’ai souligné.
    * M. Ladsous est disposé à se déplacer à Rabat pour rassurer les autorités
    marocaines et dissiper tous les doutes sur les inquiétudes du Maroc à l’égard du non
    respect du mandat de la Minurso. Mme Bolduc pourrait l’y accompagner.
    * Elle n’est pas au courant des déclarations ou des contacts de Mme Bolduc.
    Cependant, elle va s’assurer elle-même de la compréhension totale par Mme Bolduc
    des limites du mandat de la Minurso.

    * Elle va s’enquérir auprès de M. Ladsous et M. Mulet au sujet des
    instructions données au personnel de la Minurso concernant leur accès au Sahara
    via les aéroports du nord du Maroc afin d’éviter les tampons des autorités
    marocaines à l’aéroport de Laâyoune. Ajoutant que cette question doit être réglée de
    manière conforme au mandat de la Minurso.
    * Mme Bolduc a le profile d’une personne disposée à collaborer, à écouter et à
    discuter de tous les problèmes. Elle n’a pas d’agenda caché. C’est une femme de
    terrain qui a plusieurs années d’expérience et qui a travaillé dans des
    environnements difficiles.
    * Elle estime qu’il est temps de travailler ensemble et d’entamer « une phase
    prospective » qui permettra d’arriver à une vision partagée des défis et des
    opportunités communs, sur la base du principe de « non surprise » et dans le cadre
    du mandat de la Minurso tel qu’établi par le Conseil de Sécurité. Tout en mettant
    l’accent sur l’importance de discuter de tous les problèmes et essayer de les résoudre
    avant qu’ils ne deviennent publics.

    Je lui ai répondu en précisant ce qui suit :
    * Le Maroc ne met pas en doute l’honnêteté de Mme Bolduc. Cependant,
    certaines sphères du Secrétariat font pressions sur elle pour qu’elle outrepasse le
    mandat de la Minurso.
    * Le Maroc a l’impression qu’il traite avec « plusieurs secrétariats de l’ONU »,
    dont le but est d’exercer des pressions sur lui. Les droits de l’Homme relève de la
    responsabilité de l’Office du HCDH à Genève. Le Maroc exige que le Secrétariat à
    New York n’interfère pas dans le mandat de l’Office.
    * Le Maroc n’a pas peur de discuter des droits de l’Homme. Cette question est
    traitée régulièrement et dans la sérénité et la coopération, avec le HCDH et les
    procédures spéciales.
    * Personne n’ira à Rabat pour discuter du problème de Mme Bolduc ou des
    dérapages de la Minurso. Le Maroc veut régler ces questions avec Mme Malcorra en
    personne, car il a pleinement confiance en elle.
    * Mme Malcorra doit être la garante de rengagement de Mme Bolduc
    à respecter scrupuleusement le mandat de la Minurso.
    * A cet effet, je lui ai proposé d’organiser une réunion à trois -elle,
    Mme Bolduc et moi-même-, dans son bureau, pour s’assurer qu’elle
    comprenne les enjeux de sa mission, l’impératif de se conformer au
    mandat de la Minurso et d’éviter de prétendre à l’avenir qu’elle n’est pas
    au courant d’engagements de non ingérence de la Minurso dans les droits
    de l’Homme.
    * Sans clarifications et garanties sur ces points, Mme Bolduc ne
    pourra pas se rendre au Maroc.
    Mme Malcorra a accepté avec plaisir ma proposition. Elle m’a promis
    d’organiser cette rencontre dans les meilleurs délais possibles.
    Préalablement, elle rencontrera séparément M. Ladsous et M. Mulet, ainsi
    que Mme Bolduc afin de clarifier toutes les questions soulevées.
    Conclusions :
    A la lumière de ce qui précède, il convient de faire les observations
    suivantes :
    * II est permis d’entrevoir une issue à notre avantage en ce qui
    concerne la crise qui a entouré la nomination de Mme Bolduc.
    * L’exposé des dérapages passées et des dépassements futurs de la
    Minurso devant Mme Malcorra a permis au Maroc de mettre le Secrétariat
    de l’ONU et ses différents étages devant leurs responsabilités et les risques
    qu’ils font encourir à la Minurso.
    * L’exigence du Maroc qu’il n’y ait pas de surprises dans les rapports
    et les relations avec le secrétariat est appliqué par le Maroc en ce qui le
    concerne, en exposant ses griefs et en mettant en garde le Secrétariat sur
    les conséquences du non respect du mandat de la Minurso.
    * L’affaire Bolduc aura permis de montrer au Secrétariat la fermeté
    inébranlable du Maroc et de gagner progressivement respect de la part de
    certains et amitiés de la part d’autres, en particulier Mme Malcorra.
    L’aboutissement heureux dans son bureau de cette affaire constitue un
    excellent investissement diplomatique du Maroc en sa personne.
    Haute Considération
    L’Ambassadeur, Représentant Permanent
    Non Paper
    * Les récents dérapages de la MINURSO violent son mandat et portent atteinte à son impartialité.
    * Le mandat de la MINURSO consiste, exclusivement, à :
    1. surveiller le cessez-le-feu;
    2. Contribuer au déminage;
    3. soutenir logistiquement les mesures de confiance.
    * La MINURSO ne respecte pas ce mandat, dont les contours sont clairement définis et déterminés.
    En témoignent, notamment, ces récents incidents:
    /. Ingérence de la MINURSO dans les questions des droits de l’Homme:
    1. Insistance pour abriter les réunions des ONG’s avec la Mission technique du Haut-Commissariat
    aux Droits de l’Homme, qui s’est rendue au Sahara du 27 Avril au 2 Mai 2014.
    2. Des instructions auraient été données, à partir de New York, au HCDH et à la MINURSO, pour
    que cette dernière abrite toutes les réunions futures des procédures spéciales qui visiteront le
    Sahara.
    Cette ingérence dans les questions des droits de l’Homme, pour lesquelles la MINURSO n’a
    aucun mandat, est inacceptable car elle démontre un parti pris flagrant contre le Maroc. Elle
    doit cesser.
    Les questions des droits de l’Homme sont gérées par les mécanismes nationaux.
    Parallèlement, le Maroc coopère étroitement, dans ce domaine, avec le HCDH et les procédures
    spéciales du Conseil des Droits de l’Homme.
    //. Tentatives de la MINURSO et du Secrétariat d’altérer les Accords et pratiques existants:
    1. Le Maroc a, à maintes reprises, attiré l’attention du Secrétariat au sujet des manouvres du
    « polisario » de violer les Accords et pratiques existants et de porter atteinte à l’intégrité des
    Nations Unies, en imposant des tampons sur les documents de voyage du personnel de la
    MINURSO et des Nations Unies en général.
    2. Malgré les avertissements du Maroc, le Secrétariat aurait cédé au chantage du « polisario » en lui
    concédant que le personnel de la MINURSO va, désormais, se déplacer au Sahara à travers des
    villes du nord du Maroc, pour que ses documents de voyage ne soient plus tamponnés au Sahara.
    Ce serait un développement gravissime de la part du Secrétariat. Le Maroc n’acceptera pas
    de fait accompli ou de changement dans les règles et pratiques régissant le mouvement du
    personnel de la MINURSO au Sahara.
    Le Maroc s’oppose à la volonté manifeste et inexplicable du Secrétariat et de la MINURSO
    de créer une prétendue « égalité de traitement » entre le Maroc et le « polisario », qui est une
    entité non étatique. Cette attitude viole, en outre, la nature, les règles et les pratiques qui
    président à la présence des Nations Unies au Sahara depuis 1991.
    Toute tentative de changer les règles de jeu, 23 ans après la mise en place de la MINURSO,
    aura des répercussions néfastes sur la présence de cette dernière au Sahara.
    ///. Déclarations confirmées de Mme Bolduc:
    1. Mme Bolduc aurait déclaré qu’elle compte, une fois qu’elle se serait installée, s’occuper des
    questions des droits de l’Homme, en collaboration avec les ONG’s.
    2. Mme Bolduc n’a aucun mandat pour traiter des questions des droits de l’Homme.
    3. Ces déclarations sont d’une grande gravité et ne peuvent être acceptées par le Maroc.
    La Mission de Mme Bolduc reste tributaire des garanties confirmant le respect du mandat
    de la MINURSO et l’engagement de ne pas l’outrepasser.
    SOURCE :
  • Maroc Wikileaks: Le SG de l’ONU, Ban Ki-moon avait l’intention de visiter le Sahara Occidental en 2014

    Un nouveau document dévoilé par Chris Coleman donne davantage de détails sur la vision de l’ONU concernant la solution du conflit du Sahara Occidental.
    Une lettre confidentielle envoyée par l’Ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, étale le contenu d’une rencontre avec Mme Malcorra, Chef de Cabinet du Secrétaire Général de l’ONU à la demande de l’ambassadeur marocain.
    Mme Malcorra a précisé que le processus politique est arrive à une impasse qui nécessite une approche innovante et créative, ainsi qu’un grand courage de la part de toutes les parties.
    L’Envoyé Personne du SG pour le Sahara Occidental, M. Christopher Ross, est entrain de réfléchir à des options en dehors de ce qui est actuellement sur la table, avec l’objectif de parvenir à une solution qui puisse sauver la face à l’autre partie.
    Ces options ne jouiront de la pleine satisfaction ni du Maroc, ni du Polisario. Le Maroc devra donner plus que ce qu’il offre actuellement et le Polisario se contenter de moins de ce qu’il demande présentement.
    M. Ross compte discuter ses idées avec les parties lors de sa prochaine tournée régionale, le mois prochain.

    Le SG qui espère effectuer sa visite au Maroc, le Sahara compris, après juillet 2014, projette de débattre des options de M. Ross avec le Roi du Maroc.
    La MINURSO est un acquis de l’ONU et du Maroc et son rôle doit être renforcé afin de lui permettre d’interagir sur le terrain, en toute transparence, avec tous ses interlocuteurs.
    Pour lire le texte intégral de la lettre : 
  • Fabius loue la coopération judiciaire et sécuritaire avec l’Algérie

    Photo : AFP
    La coopération franco-algérienne en matière sécuritaire et judiciaire « fonctionne bien », s’est félicité le chef de la diplomatie françaiseLaurent Fabius à la veille d’une visite en Algérie, visant prioritairement à dynamiser la relation économique entre la France et son ex-colonie.
    « D?une façon générale, les relations entre la France et l?Algérie sont à leur meilleur niveau et le potentiel devant nous est considérable. Je m?en réjouis », a déclaré dans un entretien à l’AFP le ministre français, qui doit rencontrer lundi le président Abdelaziz Bouteflika et inaugurer avec les autorités algériennes et son collègue de l’Economie Emmanuel Macron une usine Renault près d’Oran (nord-ouest).
    « La coordination au Sahel fonctionne bien. Pour la Libye, l’Algérie mène un travail de facilitation utile afin de compléter la médiation des Nations unies », a-t-il ajouté.
    L’Onu s’est dotée cette année d’un émissaire spécial, Bernardino Leon, chargé de favoriser un dialogue interlibyen afin de mettre fin à l’anarchie institutionnelle dans ce pays plongé dans le chaos depuis la chute du colonel Mouammar Kadhafi en 2011.
    Concernant le Mali, « la démarche des Algériens est précieuse. Nous souhaitons que les choses progressent d’une façon décisive au mois de novembre », a aussi déclaré Laurent Fabius.
    L’Algérie multiplie les rounds de négociations pour amener Bamako et les représentants des groupes armés maliens à un accord de paix. Dans le passé, Alger était déjà parvenu à des accords en 1992 et 2001 mais ils avaient ensuite été remis en cause.
    Interrogé sur l’enquête menée sur l’assassinat des moines français de Tibehirine en 1996, toujours non élucidée, le ministre a rejeté l’idée qu’Alger bloquerait la recherche de preuves par les juges français.
    « Ce qui m?est indiqué, c’est que les institutions judiciaires françaises sont satisfaites de la coopération (avec la justice algérienne). Le juge Marc Trévidic a pu se rendre à deux reprises en Algérie et nous comptons sur les autorités pour que la coopération se poursuive de façon satisfaisante », a souligné le chef de la diplomatie.
    L’Algérie a refusé en octobre que le juge d’instruction français rentre en France avec des prélèvements réalisés sur les dépouilles des religieux assassinés, ce qui a été dénoncé par l’avocat des familles des moines, Patrick Baudoin.
    « La procédure doit respecter le droit algérien comme le droit français », a fait valoir Laurent Fabius à ce sujet. « La façon dont les choses se sont déroulées sur place a été jugée satisfaisante par nos autorités judiciaires. Ce qui compte c’est qu’on puisse établir la vérité », a-t-il ajouté.
    – Hélicoptères: une coopération souhaitée –
    Abordant la relation économique entre la France et son ancienne colonie, Laurent Fabius a jugé que le développement des relations commerciales bilatérales ne faisait pas d’ombre à la coopération franco-marocaine.
    Depuis le début de l’année, les relations se sont tendues entre Paris et Rabat et certains commentateurs ont attribué la dégradation des relations à l’apaisement des relations franco-algériennes orchestré par le président socialiste François Hollande depuis son arrivée au pouvoir en 2012 et sa visite en Algérie la même année.
    Les deux grands voisins et rivaux du Maghreb continuent d’être séparés par une frontière terrestre fermée et par le statut du Sahara Occidental.
    « Nous sommes partenaires et amis des Algériens, de même nous travaillons avec les Marocains, il n’y a pas de contradiction », a fait valoir le ministre des Affaires étrangères. « En matière économique, nous souhaitons que notre partenariat se développe dans de nombreux secteurs. Nous savons que des concurrents existent bien sûr, notamment les Chinois », a-t-il précisé.
    A la différence de l’usine Renault qui existe au Maroc, tournée vers l’exportation, celle qui sera inaugurée près d’Oran « vise le marché africain. Nous l’avons conçue comme une coproduction pour les véhicules, pour la formation et pour développer un réseau de sous-traitants ».
    « Il existe d’autres projets importants que nous examinons. Je serai accompagné notamment du PDG d’Airbus Hélicoptères. Nous allons voir si une coopération peut être envisagée dans ce domaine. Je le souhaite », a dit le ministre.
    « Nous réfléchissons activement aussi à des coopérations dans les domaines de l?énergie, du logement, de la formation, du tourisme, de l?urbanisme et des transports. Les autorités algériennes ont défini un plan de développement ambitieux et nous nous inscrivons dans ce cadre », a enfin indiqué Laurent Fabius.
  • Maroc Wikileaks : Ross veut une solution entre indépendance et intégration

    La rencontre avec l’Envoyé Personnel s’est déroulée en trois phases :
     Une première séance de travail a été consacrée dans la matinée essentiellement à l’examen du Code de conduite et des principes généraux régissant le comportement des parties et les garanties quant à la stricte confidentialité des discussions
     Une deuxième séance de travail ayant pour cadre le déjeuner offert par Mme la Ministre Déléguée a été consacrée pour l’essentiel aux relations bilatérales entre le Maroc et l’Algérie.
     Une troisième séance de travail, ayant eu lieu l’après midi, a porté sur l’examen du questionnaire communiqué à la partie marocaine par M. Ross.
    L’objectif de la délégation marocaine durant ces rencontres a consisté, tout d’abord, à amener l’Envoyé Personnel à revoir la portée et le contenu du Code de conduite proposé, à clarifier la démarche sous-jacente au questionnaire et à presser M. Ross à préciser, en toute clarté, l’objectif ultime recherché.
    I- Cadrage de la démarche de l’Envoyé Personnel
    L’exercice a porté sur une série d’amendements devant être introduits au Code de conduite proposé par l’Envoyé Personnel, portant sur la médiation sur le futur statut du Sahara.
    Il lui a été rappelé que son rôle est celui d’un facilitateur et non d’un médiateur. 
    De plus, le Code de conduite est censé régir le comportement des Parties durant la discussion et non de déterminer ou de tenter d’orienter le statut final du Sahara.
    Le titre du Code et la démarche intrinsèquement proposés doivent être revus en conséquent. L’Envoyé Personnel y a consenti sans difficulté. Des clarifications et des cadrages lui ont été demandés sur chacun des concepts énumérés, dont certains prêtent à différentes interprétations à savoir :2
    – La discrétion sur « les discussions bilatérales », alors que le format de ces démarches doit nécessairement inclure l’Algérie dans ses déplacements et non se limiter à Rabat et Tindouf.
    – La stricte confidentialité souhaitée mais souvent mise à mal par le polisario.
    – Les briefings aux membres du groupe des amis dans les capitales, qui ne sont pas nécessaires qui risquent de porter atteinte à la confidentialité des discussions.
    – Le caractère inopportun de toute visite dans le Sahara, qui ne revêt aucun intérêt dans le contexte de ces discussions.
    Des ambiguïtés lui ont été signalées : Sur l’objectif final de sa démarche, notamment au sujet de la limitation des Pays devant assister les Parties dans la négociation, aux seuls partenaires, la France, les Etats-Unis et l’Espagne.
    Dans ses réponses, M. Ross s’est montré ouvert à toutes les remarques formulées par le Maroc. Il a accepté de revoir le contenu de ce Code et sa portée.
    Sur la question de ses visites au Sahara, il a reconnu qu’il n’était pas utile d’en parler dans ce Code, mais il a réitéré sa position qu’il devrait avoir la possibilité d’aller au Sahara quand il le souhaite.
    A ce propos, la délégation marocaine a réitéré que ces visites ne doivent pas constituer une norme et que l’essentiel est de préserver la sérénité des discussions et du nouveau processus.
    II- Cadrage au sujet du questionnaire
    Conformément aux instructions reçues, la délégation marocaine afin, de ne pas avoir à subir la démarche de l’Envoyé Personnel, a utilisé le questionnaire communiqué à la partie marocaine, pour valoriser l’Initiative d’Autonomie, pousser M. Ross à dévoiler son objectif ultime, et à responsabiliser l’Algérie dans le processus.
     Valorisation de l’autonomie 
    En rappelant la genèse de l’initiative marocaine et le fait qu’elle représente en soit un compromis historique et un cadre de négociations, cette initiative répond à l’essentiel des 3 interrogations posées par M. Ross (sur les séquences, les garanties, l’exercice de l’autodétermination).
    La délégation marocaine a mis en exergue que M. Ross avait commis une erreur en s’éloignant de l’Initiative d’Autonomie, et en tentant de la banaliser dans le seul but de rassurer l’Algérie et le Polisario. Cette erreur a pesé sur sa facilitation. Par ailleurs, la citation, hors contexte et de façon incomplète de Feu Sa Majesté Le Roi Hassan II, ne doit pas le conduire à faire des constats hâtifs. L’Initiative d’Autonomie contient tous les éléments constitutifs du compromis.
     Objectif ultime de M. Ross 
    Cet aspect a été martelé à M. Ross. Il lui a été expliqué que le Maroc ne pouvait s’engager sérieusement dans ce processus, sans avoir une idée claire de l’objectif ultime. Après une pause demandée par M. Ross pour consulter ses collaborateurs, il est revenu et a exprimé la position suivante :
    « Pour moi, toutes les possibilités de l’intégration à l’indépendance sont sur la table, ma conviction est que la solution est entre les deux. Cette solution comporte un accord entre les parties et quelque chose qui tienne compte du droit à l’autodétermination ».
    Il a ajouté que si cette conviction devait être dévoilée ou exposée publiquement, il niera de l’avoir exprimé.
     Pour les prochaines étapes, et préalablement à tout engagement dans cet exercice, il a été demandé à M. Ross:
    – La définition d’un horizon précis « end-game » ;
    – La clarification du Référentiel (autodétermination) ;
    – La précision du format (Algérie) ;
    – La définition des contours du compromis.
    III- La responsabilité de l’Algérie a été un argument constant réitéré par la délégation marocaine sur chacune des questions évoquées.
    M. Ross partage d’une certaine façon l’opinion selon laquelle le pouvoir à Alger est monolithique et rigide sur cette question. Il maintient que sa démarche consiste à faire preuve de patience et de doigté vis-à-vis d’Alger, ce qui lui a été à nouveau reproché.
    L’aspect le plus complexe de la discussion a été celui relatif à la souveraineté. Pour le Maroc, cette question est tranchée. M. Ross a exprimé le point de vue selon lequel cela n’est pas encore le cas.
    Un constat de désaccord a été fait sur cet aspect. 
    Conclusion:
    – La réunion a été utile car, M. Ross a d’une certaine façon dévoilé en partie son objectif politique ultime (formule entre l’indépendance et l’intégration).
    Il reste flou quant aux moyens d’y parvenir, même s’il a évoqué son souhait de présenter le fruit de ces efforts avant la fin de l’année.
    – La démarche de M. Ross sera handicapée, comme à l’accoutumée par l’absence d’engagement d’Alger et le fait que le polisario n’a aucune marge d’autonomie dans la prise de décision.
    – C’est pourquoi, il est essentiel de donner le sentiment d’interagir avec M. Ross pour donner du contenu au processus politique, tout en restant d’une vigilance absolue sur les fondamentaux de la position nationale. (Autonomie et rien d’autre). 
    – En effet, sans cadrage, ce processus pourrait représenter un double risque. D’un côté, les exemples évoqués et termes utilisés dans les questions de M. Ross suggèrent que, pour lui, la solution n’est pas à trouver entre intégration et indépendance mais entre autonomie et intégration « plus que l’autonomie et moins que l’intégration ». 
    L’autonomie n’est pas comme un effort pour le compromis mais plutôt son point de départ. 
    D’un autre côté, la possibilité qu’il avance avec une vitesse variable selon l’interlocuteur : discussion approfondie sur la substance avec le Maroc, discussion exclusivement sur l’autodétermination avec le polisario et contact superficiel avec l’Algérie.
    SOURCE:
  • La région a besoin que la décolonisation du Sahara occidental s’accomplisse (Lamamra)

    L’urgente nécessité de promouvoir la stabilité, la paix et le développement figure au centre de la démarche de l’Algérie, a indiqué dimanche à Alger, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, soulignant que la région a besoin que s’accomplisse la décolonisation du Sahara occidental. «L’urgente nécessité de promouvoir la stabilité, la paix et le développement figure au centre de la démarche de l’Algérie. 
    Dans cet esprit, l’Algérie se réjouit du nouvel acquis démocratique que constituent les récentes élections législatives en Tunisie, une excellente nouvelle pour les pays du Maghreb et au-delà», a affirmé M. Lamamra à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des Nations unies. Le chef de la diplomatie algérienne a ajouté que «notre région a besoin également que s’accomplisse la mission de décolonisation du Sahara occidental qui incombe à l’ONU, en application des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies et à la veille du quarantenaire de l’avis de Cour internationale de justice qui a consacré l’autodétermination comme passage obligé de la solution à promouvoir au bénéficie du peuple de ce territoire». 
    Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc avec le soutien de la France. 
    S’agissant de la Palestine, M. Lamara a souligné que «le moment était venu de mettre fin à la politique d’occupation, de colonisation et d’agression militaires à répétition d’Israël dans la région, dont Ghaza, devenue champ de ruines, est le témoignage accablant». «Nous saluons la pertinence de la décision de l’ONU, décrétant 2014 (année de la solidarité avec le peuple Palestinien) en ce qu’elle traduit la volonté de la communauté internationale pour que soit faite la quête légitime des Palestiniens de vivre libres dans un Etat souverain, reconnu dans les frontières de juin 1967», a-t-il dit.
    R. N.
  • L’affabulation à défaut d’arguments nobles

    Ce qui s’appelle pompeusement la «Marche verte», n’est qu’une entreprise de bluff mettant à l’épreuve, au début novembre 1975, le 6 plus exactement, les institutions mondiales pour la paix et la sécurité entre les nations
    Par Nadir Bacha
    Ce qui s’appelle pompeusement la «Marche verte», n’est qu’une entreprise de bluff mettant à l’épreuve, au début novembre 1975, le 6 plus exactement, les institutions mondiales pour la paix et la sécurité entre les nations. Les principales, l’Organisation des nations unies et la Cour internationale de justice, avaient arrêté en instance que ce pays n’a aucune souveraineté sur le Sahara occidental et reconnaissent explicitement l’ascendant sur ces territoires des populations qui l’occupent depuis des siècles jusqu’au jour où l’Espagne a décidé de se retirer. Elles avaient prévu pour cela un référendum d’autodétermination faisant s’exprimer les populations vivant dans les territoires colonisés. Et c’est cette formulation de la consultation directe envisageant la solution définitive qui ne veut pas entrer dans l’esprit des dirigeants marocains, à leur tête le roi Mohamed VI. Qui continue de cultiver le leurre et la hâblerie sur le devoir universellement admis de la propriété du Sahara occidental. Dont l’étau de son règlement légitime est en train de se refermer sur lui et sur la fumisterie de ses démarches affabulatrices qui n’ont pas de place dans les convenances diplomatiques en cours dans le monde.
    Au lendemain du rapport de la Cour internationale de justice sur la question de la décolonisation et la destinée du Sahara occidental, le roi Hassan II, le géniteur de l’actuel souverain, a carrément menti à ses sujets en leur disant que cet organe judiciaire mondial a été favorable aux doléances marocaines. Il s’en est suivi alors un appel de mobilisation pour une marche «pacifique» vers les territoires du Sud, encore partiellement occupées par les forces espagnoles. Cette opération a été précédée par un monumental travail de propagande, de bourrage de crâne, et d’excitation à la haine du voisin algérien, déclaré par le palais comme l’ennemi empêcheur de l’unité du royaume. Mais entretemps, dans le déroulement de cet endoctrinement tous azimuts, le monarque, tout le temps vêtu de sa tenue militaire, avait chargé en secret son armée d’aller occuper certaines positions stratégiques dans les parties libérées par les troupes espagnoles. Dès lors, tous les 6 novembre, le palais orchestre une cérémonie festive, dans laquelle il tente de noyer les innombrables misères que traverse la majorité des sujets en évoquant ce jour de «gloire» du recouvrement de souveraineté sur les territoires sahariens, sans jamais manquer d’y adjoindre la diffamation, voire le blasphème sur les autorités algériennes. Et d’année en année, plus la précarité gagne sur les populations marocaines et que les prémices de la révolte se dessinent, mieux la diatribe est acerbe qui cible le grand voisin oriental. Réitérant qu’il est le danger permanent pour le bonheur du Maroc.
    Pour ce 39e anniversaire, le roi ne mâche pas ses mots dans l’offensive, il va plus loin que qu’il n’a jamais été jusque-là : pour lui l’Algérie est la principale cause du conflit du Sahara occidental. Et que la résolution du problème saharien doit nécessairement passer par le désintéressement de l’Algérie sur cette question. C’est-à-dire que l’Algérie doit, du jour au lendemain, se réveiller le matin pour aller renier ses principes. En plein novembre, les valeurs de liberté qui ont conduit l’Algérie au consentement pour le sacrifice du dixième de sa population. Traitant du volet sécuritaire le roi du Maroc déclare carte sur table, dans un arrière bruit de menace, qu’il ne faut pas compter sur une stabilité dans la région tant que les Algériens ne se décident pas à une «perception responsable» sur la question du voisinage. Par perception responsable il s’agit de comprendre que les dirigeants algériens sont tenus -s’ils veulent la paix pérenne et garantie- d’applaudir aux manigances du palais dans l’entreprise de priver les Sahraouis de leurs bien légitimes, et de l’aider auprès des instances internationales penchées sur ce problème, pour que, dorénavant, elles calibrent leurs résolutions selon les desiderata marocains. C’est facile, a l’air de dire le roi, avec l’argent du pétrole et du gaz, au lieu de drainer cette richesse dans le but «d’ouvrir des portes au mépris du droit et de la légalité, pour acheter les rapports techniques orientés ou les recommandations ambiguës dans le dessein de concilier les revendications de toutes les parties». Après sa presse, il croit convaincre ses sujets 
    avec ça. 
    N. B.
  • Espionnage marocain en Islande

    Pour contrecarrer toute action politique ou solidaire contraire à la position du Maroc dans la question du Sahara Occidental, les ambassades et consulat marocains se livrent à des activités d’espionnage dans tous les pays du Monde, particulièrement en Europe.
    .Une lettre envoyée par l’Ambassade du Maroc en Islande le 27 février 2014,fait état d’un « relais local, ayant ses entrées au sein de l’institution précitée», en référence au Parlement islandais. 
    Selon la même source, il a été chargé de « faire les démarches nécessaires en vue de contrecarrer l’examen par le parlement » d’un « projet de résolution introduit par un groupe de huit parlementaires islandais sur la Question Nationale », à savoir le Sahara Occidental.
    « A cet effet, ajoute la lettre, notre contact s’est réuni, aujourd’hui, avec respectviement un membre de la commission des Affaires Etrangères, le Président de la Commission des Affaires Etrangères, ainsi que le Speaker du parlement islandais ».
    Lire la suite de la lettre :
  • Un roi parmi les plus riches de la planète

    Dans son discours, insultant et mensonger à l’égard de l’Algérie, le monarque marocain parle de «dollars» qu’il n’aurait pas,et qu’il se suffit de «l’amour» de son peuple qu’il dépèce allègrement. En effet, il se trouve que Mohammed VI s’en tire plutôt bien du côté fortune,et il figure parmi les monarques les plus riches du monde. Il est à la tête d’un joli pactole s’élevant à près de 5 milliards de dollars sans parler de son immense patri- moine. Il caracole à la septième place des rois les plus aisés du monde sur une liste comprenant quinze souverains. C’est ce que révèle le palmarès du magazine améri- cain “Forbes”. 
    La publication spécialisée dans l’évaluation des fortunes des grandes célébrités de ce monde, notamment les monarques, plaçait déjà le roi du Maroc à la tête du classement relatif à l’accroisse- ment des richesses pour l’année 2008. Sa fortune dépasse ainsi la fortune de l’émir du Qatar et elle est six fois supérieure à celle de l’émir du Koweït. Il laisse à la traîne les fortunes du prince de Monaco, Albert II,de la reine d’Angleterre, Elisabeth II, et de la reine Beatrix des Pays-Bas. Mouhamed VI perçoit une liste civile de centaines de milliers de dollars mensuels non soumis à l’impôt. 
    Dans son article, Forbes souligne également que l’entretien et la maintenance des douze palais royaux, répartis sur tout le territoire marocain, nécessitent une dépense évaluée à plus de 1 million de dollars par jour. Car le palais est un gros employeur, avec pas moins de 1 100 postes budgétaires pour une masse salariale annuelle d’environ 70 millions de dollars. 
    Le budget dédié au parc automobile est de plus de 7 millions de dollars, auxquels s’ajoutent quelque 2 millions de dollars de dépenses vestimentaires. “Mohammed VI a amassé, depuis qu’il a succédé à son père Hassan II, en 1999, une importante fortune qui fait de lui l’un des monarques les plus riches de la planète”, selon des familiers de la monarchie marocaine .“Jamais Hassan II ni la famille roya- le ne sont apparus dans les classements des fortunes mondiales, établis notamment par le magazine américain Forbes”, ajoute cet observateur.Alors qu’elle était estimée à 500 millions de dollars au début des années 2000, la fortune de Mohammed VI a en effet été multipliée par cinq en 2008 déjà selon le magazine américain. Et encore, ce n’est que la partie visible de l’iceberg. La fortune royale a toujours été enveloppée d’un halo de mystère. Rares, sont les personnes qui ont osé faire des estimations de cette fortune. 
    Dans les années 1990, Abdelmoumen Diouri,un opposant au régime, avait tenté de faire l’inventaire des biens de Hassan II. L’estimation, fortement contestée par le palais, établissait la fortune royale à quelque 10 milliards de francs en dépôt dans différentes banques européennes et américaines. Elle comprend, au Maroc, une vingtaine de palais, plusieurs milliers d’hectares de terres agricoles qui ont été pour la plupart confisquées aux colons à la suite de la “marocanisation”instaurée par Hassan II, le groupe Omnium nord-africain (ONA : mines, agro-indus- trie, communications, assurances, distribu- tion),la Sevam (emballage,embouteillage), Primarios (mobilier), la Compagnie chérifienne des textiles (CCT : textiles, films de serre agricole)… Plusieurs immeubles à Paris et à New York,de nombreuses pro- priétés en France et aux États-Unis. 
    Au début de son règne, l’entourage du monarque avait peaufiné pour lui une image de “roi des pauvres”, qui a vite cédé la place à celle d’un roi amasseur de fortunes.Aujourd’hui, il est plus que jamais présent dans le paysage économique du pays.Détenteur de la plus imposante fortu- ne du pays,le roi est à la fois premier entrepreneur, premier banquier, premier exploitant agricole,etc.“Monarque exécu- tif”, comme il insiste pour le rappeler dans certains de ses discours,il bénéficie de pou- voirs constitutionnels lui conférant le statut hégémonique de juge et partie. Cette situa- tion suscite de plus en plus de commen- taires appuyés de la part d’investisseurs nationaux et étrangers. On se souvient du coup d’éclat de Miloud Chaâbi, patron d’Ynna Holding, qui a appelé à ce que le monarque “sorte des affaires”. 
    La prévalence de la monarchie dans le secteur économique n’a jamais été aussi forte. Elle s’est accentuée depuis la mort de Hassan II. L’argument qui veut que le chef de l’État soit aussi aux commandes de l’éco- nomie pour mener la locomotive d’un royaume à la croissance présente plusieurs limites. La manière déséquilibrée dont sont menées ses affaires et la prédation de ses holdings depuis son accession au trône bat en brèche cette argumentation. La fortune royale a toujours été un grand tabou. L’estimation de Forbes est bien en deçà de la réalité. M.B.
    Le Courrier d’Algérie, 09/11/2014
  • Gdeim Izik, cuatro años ya y sin culpables marroquíes

    Gdeim Izik ha sido la manifestación pacífica más importante llevada a cabo por el pueblo saharaui, para reivindicar sus derechos sociales, civiles, políticos y económicos, que llevan 39 años siendo enajenados y violados de manera sistemática por las autoridades y las fuerzas de ocupación marroquíes. El Campamento Gdeim Izik, que supuso un ejercicio de autodeterminación del pueblo saharaui al poder demostrar su impecable capacidad organizativa, fue también el detonante de la Primavera Árabe.
    El 10 de octubre de 2010, miles de saharauis salieron de las ciudades ocupadas del Sáhara Occidental y organizaron un campamento de protesta a poco más de 15 km de la capital, El Aaiún, bajo la organización de varias familias unidas en la llamada Coordinación de Familias Sin Vivienda. Era el Campamento Gdeim Izik, donde más de 20.000 saharauis reivindicaron sus derechos, a través de una acción pacífica consistente en la creación de un campamento similar al de sus familiares refugiados en el desierto del Sahara argelino.
    Poco menos de un mes después, el 8 de noviembre, el ejército y la policía marroquí desalojaron de forma violenta el campamento, a las 5.30h de la madrugada, quemando las jaimas y arrasando con vehículos 4×4 todo cuanto se cruzaba en su camino, con apoyo de patrullas de presión y seguimiento desde helicópteros. En el operativo de desmantelamiento por la fuerza, dos saharauis y ocho policías marroquíes resultaron muertos, así como se computaron cientos de heridos entre la población saharaui durante los enfrentamientos que se sucedieron en el mismo campamento y, posteriormente, en la ciudad de El Aaiún, en una reacción descrita por los defensores de Derechos Humanos como de “ira extrema” hasta entonces desconocida.
    Según los datos aportados por fuentes oficiales, fueron detenidos 300 civiles saharauis, de los cuales apenas una centena fueron puestos en libertad sin cargos en las primeras 48 horas, si bien todos ellos han denunciado malos tratos y torturas por parte de las fuerzas policiales de ocupación marroquíes. De los más de 200 presos restantes, 162 fueron trasladados a la Cárcel Negra de El Aaiún; 4 fueron juzgados en primera instancia y condenados a 3 meses de prisión, sin la presencia de sus familias y sin derecho a disponer de letrada defensa. 20 más obtuvieron la libertad provisional y otros 24 civiles fueron enviados a la cárcel de Salé 2, en Rabat, donde permanecieron más de dos años en prisión preventiva hasta la celebración del juicio ante un Tribunal Militar, junto a otro que fue juzgado en rebeldía. Las sentencias emitidas el 17 de febrero de 2013 se llevaron por delante las esperanzas de justicia del pueblo saharaui. 9 cadenas perpetuas; 4 condenas a 30 años; 7 a 25 años; 3 a 20 años y 2 presos que salieron en libertad al haber cumplido la suya con los años de prisión preventiva. La mayor prueba de que este juicio militar no ofreció garantía alguna a los presos del llamado “Grupo Gdeim Izik” es que uno de ellos, Lbakal Laarabi, estaba en prisión desde un mes antes del inicio del Campamento de la Dignidad y aun así, sin haber participado, fue sentenciado a 25 años.
    Hoy se cumplen 4 años de aquel desproporcionado ataque de las fuerzas de ocupación marroquí contra la población civil saharaui. Esta noche es una noche más en vela, porque todos los presos saharauis permanecen en huelga de hambre en protesta por aquella brutalidad y en exigencia de condiciones dignas en las cárceles marroquíes. Desde Dales Voz a Las Víctimas nos solidarizamos con el Pueblo Saharaui, con los familiares de los fallecidos y, especialmente, con los presos políticos del Grupo Gdeim Izik y sus familias, así como alzamos la voz en la exigencia de intervención internacional para que sea anule dicho juicio militar y sean liberados. Nos unimos a cuantos exigen la apertura de Comisiones de Verdad, Justicia y Reparación que depuren las responsabilidades de las fuerzas de ocupación marroquí.
    © Dales Voz a Las Víctimas
  • Sáhara, 39 años de olvido

    En 1975 fue invadido por Marruecos y sus habitantes viven desde entonces en el exilio o presos en su propia tierra, sin que la comunidad internacional haga nada por ellos.
    Hace unos años tuve la oportunidad de viajar a los campamentos de refugiados del Sáhara, donde los saharahuis subsisten desde hace 39 años exiliados en un recóndito lugar del desierto argelino. Allá encontré un pueblo generoso, hospitalario y pacífico, que también es orgulloso, valiente y que incluso está dispuesto -si fuera necesario- a dar su vida por poder volver a su tierra. Sus habitantes se esfuerzan por ser optimistas a pesar de las desgracias que les han acompañado en los últimos años e intentan vivir dignamente con lo poco que tienen. 
    Probablemente, el único pecado que han cometido los saharahuis es el de la ingenuidad. El error de confiar en que el tiempo les daría la razón, la justicia vencería a los intereses políticos y económicos, y el camino de la paz les conduciría hasta la victoria.
    El pueblo saharaui exiliado en los campamentos de refugiados se ve obligado -en contra de sus creencias- a malvivir de la cooperación internacional para conseguir agua, alimentos y algunos medicamentos que la mayor parte del tiempo escasean. A pesar de estas y otras muchas carencias, afirman que lo que más necesitan es que el mundo escuche su voz, conozca quienes son, su historia y las injusticias que les han hecho llegar al punto en el que ahora se encuentran. Piensan que sólo así podrán volver a su país, al lugar al que pertenecen y que por justicia les pertenece.
    Este mes se cumplen 39 años del conflicto que les impidió establecerse como un país independiente, les llevó a una dura guerra y les obligó a un exilio forzado. Esta es su historia:
    La marcha verde 
    Después de haber sido durante más de cien años una colonia española, a principios de la década de los setenta el Sáhara Occidental estaba a punto de conseguir su ansiada independencia. España se había comprometido con la autodeteminación del Sáhara y había prometido realizar un referéndum en un proceso de transición dentro de la descolonización de África en el que el Sáhara Occidental dejaría de ser una provincia española para convertirse en un país libre.
    Pero el 6 de noviembre de 1975 todo cambió. Una astuta estrategia del Rey marroquí Hasán II, que se aprovechó de la delicada situación en la que se encontraba España en esos momentos con las tropas ya retirándose del Sáhara y el dictador Franco a punto de morir, envió a 350.000 civiles desarmados y a 25.000 militares a invadir el Sáhara Occidental, en una operación que se ha denominado “La marcha verde”.
    En un primer momento, el ejército español estableció una frontera militar para que los marroquíes no pudieran ocupar el territorio del Sáhara Occidental y denunció al consejo de seguridad de la ONU la “invasión encubierta” que estaba llevando a cabo Marruecos. Sin embargo, España no estaba dispuesta a iniciar una guerra contra Marruecos en un momento de tanta inestabilidad política, ya que incluso la victoria en esta guerra habría concluido con la descolonización del territorio del Sáhara Occidental.
    La traición de España
    Finalmente, las autoridades españolas consideraron que una guerra contra Marruecos era un enfrentamiento inútil y España abandonó el Sáhara a su suerte, permitiendo así su anexión al territorio Marroquí. Con esta maniobraEspaña traicionó a una colonia con la que siempre había tenido buenas relaciones, incluso el entonces Príncipe de España Juan Carlos I había prometido a los saharahuis unos días antes de la marcha verde que “España nunca les iba a abandonar”.
    En 2013, gracias a la filtración de Wikileaks de documentos clasificados, se supo que España pactó en secreto con Marruecos y accedió a abandonar el Sáhara y dejarlo en manos Marroquíes a cambio de una salida “elegante” y sin disturbios. En las manifestaciones saharahuis se puede escuchar un lema que se repite una y otra vez: “Marruecos culpable; España responsable”
    La guerra contra Marruecos y Mauritania y la promesa de la ONU 
    En el momento que España abandonó el Sáhara, dejándolo a merced del ejército marroquí, los propios saharahuis liderados por el Frente Polisario (Frente Popular de Liberación) tuvieron que enfrentarse a los ejércitos de Marruecos y Mauritania (este última se retiraría en 1979).
    Los bombardeos de Marruecos obligaron a mujeres y niños a exiliarse en un terreno del desierto argelino, mientras los hombres y parte de las mujeres combatían al poderoso ejército de Marruecos con un sistema de guerrillas.
    En los campamentos de refugiados las mujeres, que tienen un rol muy importante en la sociedad saharahui, construyeron los campamentos en los que hoy todavía siguen asentados la mayoría de saharahuis (unos 180.000) bajo unas condiciones de extrema dureza, con un calor abrasador que llega a superar los 50º en verano durante el día y noches en las que la temperatura desciende bruscamente llegando incluso a helar en invierno
    El alto el fuego se produjo en 1991 después de que laONU se comprometiera a celebrar un referéndum de autodeterminación del Sáhara Occidental. Una consulta que a día de hoy, 39 años después de que empezara el conflicto y 23 desde que se comprometieron a realizar el referéndum, todavía no se ha celebrado ni se espera que se realice, ya que en estos años Marruecos ha incentivado a la población marroquí a trasladarse al territorio ocupado para tener posibilidades de éxito en caso de que algún día finalmente se celebre.
    39 años de espera 
    Poco ha cambiado la situación desde entonces. El Sáhara Occidental sigue perteneciendo a Marruecos y los saharahuis siguen viviendo divididos bajo el yugo marroquí en la zona ocupada (en la que son maltratados y en muchas ocasiones sufren detenciones, palizas y agresiones injustificadas) o exiliados en un desierto inhóspito cercano a la ciudad argelina de Tinduf.
    La esperanza de que se celebre un referéndum se ha disipado con los años y la comunidad internacional, cómplice con su silencio, prefiere mirar hacia otro lado para no comprometer las alianzas económicas que la mayoría de los países mantiene con Marruecos.
    Una de las pocas esperanzas que tienen los padres saharahuis es la de que sus hijos estudien para que puedan tener un futuro digno. Algunos de los países que históricamente se han solidarizado con la causa saharahui como Cuba, Argelia o Libia, pagaban los estudios universitarios de los niños con mejores calificaciones en sus respectivos países. Por otra parte, el programa “Vacaciones en Paz” permite que muchos niños pasen los veranos con familias españolas que los acogen, en los que aprovechan para combatir la desnutrición que muchos de ellos sufren, les realizan chequeos médicos y, sobre todo, es una oportunidad para que los niños aprendan y se diviertan lejos del agobiante calor del verano saharahui y la demoledora rutina de los campamentos de refugiados.
    En la actualidad, con la crisis de España, la decadencia de Cuba y el derrocamiento de Muamar el Gadafi en Libia, las ayudas son cada vez menores y son muy pocos los niños que pueden salir de los campamentos de refugiados y estudiar una carrera o un oficio que les sirva para ayudar a su pueblo y tener la posibilidad de ser independientes económicamente.
    Estos días se habla mucho del 25 aniversario de la caída del Muro de Berlín, pero hay otro muro del que no se habla, aquel que construyó Marruecos y que se ha denominado como “Muro de la Vergüenza”. Se trata de un muro de 2.720 km de longitud plagado de minas antipersona y con más de 100.000 soldados destinados a protegerlo. Construido en mitad del desierto, tiene la única finalidad de que los saharahuis que se encuentran en el exilio no puedan regresar a su país de origen.
    A pesar de todo, los saharahuis no se resignan a vivir eternamente en el exilio y quieren volver a su tierra de forma pacífica, pero mientras la comunidad internacional los ignore y los destierre al olvido, poco pueden hacer más que seguir esperando.