Mois : octobre 2014

  • A la rencontre du peuple sahraoui, les oubliés du sable

    En 2013, Adlan Mansri, photographe français de 22 ans basé à Berlin mais d’origine algérienne, part à la rencontre des Sahraouis. Depuis des années, ce peuple originaire du Sahara Occidental réclame son indépendance, mais se heurte au puissant Royaume du Maroc, qui considère ce désert comme sien.
    Territoire non autonome selon l’ONU, le Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole, n’a toujours pas trouvé de statut définitif sur le plan juridique depuis le départ des Espagnols en 1976. Depuis cette date en effet, ce territoire de 266 000 km2 est en proie à un conflit entre indépendantistes sahraouis et le Maroc. Ainsi, depuis les années 1980, une partie du peuple sahraoui a fui le Maroc (qui affirme vivement sa souveraineté sur le Sahara Occidental) pour venir s’installer dans des camps de réfugiés en Algérie.
    Pendant une semaine, Adlan Mansri a décidé de se plonger dans le quotidien de ce peuple, entre maisons de terre cuite, hôpitaux et ballades sur terrain miné. De ce séjour au milieu du désert algérien, il ramènera une série de photos, “Les oubliés du Sable”. Et des souvenirs plein la tête, qu’il nous raconte.
    Konbini | Comment avez-vous entendu parler du peuple sahraoui ? 
    Adlan Mansri | Quand tu es un jeune algérien ou marocain, tu sais qu’il y a un conflit entre les deux pays mais tu ne sais pas forcément pour quelles raisons. Alors tu poses des questions à tes parents, qui en savent un peu plus que toi et qui tentent de t’expliquer. Mais ce conflit étant ultra compliqué, il n’est pas évident à expliquer… Du coup tu finis par faire tes propres recherches sur Internet et dans des bouquins.
    K | Comment êtes-vous entré en contact avec le camp de réfugiés dans lequel vous vous êtes rendu ? 
    C’était un peu par hasard en fait. Au mois de février 2013, j’ai reçu un coup de fil d’un ami de ma mère qui a une boîte de production de films documentaires. Il m’a expliqué qu’il y avait une caravane solidaire composée de Franco-Algériens qui partait un mois plus tard dans le désert. Il m’a demandé si j’étais partant pour y aller avec mon appareil photo. Et je suis parti.
    Les réfugiés Sahraouis vivent dans cinq camps dans le désert algérien, et ils dépendent presque totalement des aides humanitaires car les activités qui permettent de générer des revenus sont devenues rares. Les camps accueilleraient environ 170 000 réfugiés, selon plusieurs sources, soit l’équivalent du nombre d’habitants d’une ville comme Toulon ou Saint-Etienne. Dans les terres contrôlées par le Royaume du Maroc, la population s’élèverait à plus de 520 000 habitants.
    K | Combien de temps êtes-vous resté sur place ?
    Je suis resté environ une semaine là-bas. Mais je ne suis pas resté pendant toute cette semaine sur le camp, on a pas mal bougé. On est allé assez proche du Mur Marocain aussi connu comme le “Mur de la Honte”. C’est un mur gardé par 100 000 soldats marocains, qui fait 2 720 km et qui sépare le territoire contrôlé par le Maroc des camps de réfugiés.
    C’est un truc de fou. Quand tu arrives là-bas, tu vois ce mur et les mecs te disent de pas trop t’aventurer car le terrain est encore miné… D’ailleurs, quand on avançait avec les voitures, les chauffeurs n’étaient vraiment pas sûrs d’eux, ils avançaient un peu au hasard et c’était assez flippant je dois avouer.
    K | Comment les personnes qui y vivent vous ont-il accueilli ?
    Les personnes qui vivent dans ces camps sont les personnes les plus ouvertes, les plus gentilles et les plus généreuses que j’ai pu rencontrer. Ces personnes n’ont rien pour eux, ils vivent dans des maisons qu’ils ont construites de leurs mains avec de la terre et des pierres, mais ils te donnent cent fois ce qu’ils n’ont pas.
    Nous on est là, on débarque avec notre petit confort, notre égocentrisme et notre attitude d’Européen, mais quand tu vois la façon dont ils t’accueillent… ils te donnent tout, ils sont souriants, et je pense que c’est le genre d’attitude qui te permet de rester solide et confiant quoi qu’il arrive.
    K | Racontez-nous votre arrivée sur le camp…
    Je suis arrivé dans le camp en plein milieu de la nuit, je ne voyais pas grand chose autour de moi car à part la lumière de la lune et quelques lampes de poche, t’y vois pas vraiment grand chose. C’est seulement le lendemain que je me suis rendu compte de l’ampleur du camp. Comme je l’ai dit plus haut, il y a en tout cinq camps dédiés au peuple sahraoui en Algérie, moi j’étais dans le plus petit, et déjà le plus petit est vraiment énorme.
    Je me suis mis en haut d’une dune de sable et j’ai regardé autour de moi, il y avait des maisons à perte de vue. Des maisons qu’ils ont faites avec ce qu’ils avaient. Tout était naturel : de la terre cuite, des cailloux, du sable… C’était minimal, ils n’ont pas grand chose. Dans le camp il devait y avoir quatre ou cinq “épiceries”. Pas de douches à proprement parler, ils n’ont pas accès à l’eau potable, ça marche au puits comme dans à peu près tous les camps de réfugiés.
    “Vingt ans que les Sahraouis attendent un référendum”
    K | Dans le texte que vous avez rédigé sur votre site, vous expliquez que le gouvernement algérien aide le peuple sahraoui dans son désir d’indépendance. Comment s’exprime ce désir d’indépendance chez ce peuple ?
    Le Sahara Occidental est une ancienne colonie espagnole. En 1976, les Espagnols quittent le Sahara Occidental et s’ensuit un conflit entre le Maroc et le Front Polisario (les indépendantistes Sahraouis). Le territoire est revendiqué à la fois par le Maroc et par la République Arabe Sahraouie Démocratique, qui a été proclamée par le Front Polisario en 1976. Il faut aussi savoir que le Sahara Occidental est une terre de ressources naturelles assez incroyable, entre le phosphate, les minerais de fer et les 1100 kilomètres de côte sur la façade Atlantique, cela fait d’assez bons arguments…
    A partir de 1976, une guerre armée éclate entre le Front Polisario (soutenus par l’Armée algérienne) et le Royaume du Maroc, et c’est à peu près à la même période que des dizaines de milliers de Sahraouis quittent leurs terres natales pour fuir la guerre. En 1980, le Maroc érige ce fameux “Mur de la Honte” et installe plusieurs centaines de milliers de mines, histoire d’en dissuader plus d’un. A partir de 1980 il y a une guerre d’embuscade avec le Front Polisario et l’armée Marocaine qui prend fin en 1991 avec un cessez-le-feu favorisé par la médiation de l’ONU.
    Depuis 1991, il y a des négociations entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario. De son côté, l’ONU ne sait plus vraiment trop quoi faire. En gros, ça fait plus de vingt ans que les Sahraouis attendent un référendum qui statuera l’auto-détermination ou non de leur peuple. Mais ils ne souhaitent pas qu’on ait pitié d’eux. Ils veulent juste se faire entendre, qu’on les aide.
    K | Quel est le rapport du peuple sahraoui avec le gouvernement algérien ?
    Le gouvernement algérien a dès le début soutenu le peuple sahraoui dans son désir d’indépendance. Il faut se rappeler que l’Algérie a été colonisée pendant plus de cent ans par la France, ce qui s’est terminé par une guerre affreuse. Je pense que l’Algérie a ce désir de soutenir ce principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (ou le droit à l’auto-détermination), qui est tout de même un droit international.
    Je pense que le soutien du gouvernement algérien est quelques chose de très important. Mais il ne faut pas oublier que ce genre de gouvernements n’a pas à vocation à faire uniquement de l’humanitaire ! Le gouvernement algérien n’est pas le gouvernement le plus réglo du monde (il y a beaucoup de corruption, entre autres), et il a des intérêts évidents à soutenir le peuple sahraoui : ces fameuses ressources naturelles dont je parlais un peu plus haut, et cette façade Atlantique qui pourrait être un allié stratégique au gouvernement algérien.
    En attendant, le peuple sahraoui doit presque tout ce qu’ils a au gouvernement algérien (terres, aides humanitaires, éducation, soins de santé publique…). Ils en sont très reconnaissants et je pense que quand la situation s’améliorera pour eux, ils ne l’oublieront pas.
    “Ce sont les femmes qui dirigent les camps”
    K | Qu’en est-il de la relation du peuple sahraoui avec le gouvernement marocain, qui le prive de la terre de ses ancêtres, comme vous l’écrivez sur votre site ? 
    Le Royaume du Maroc a des alliés très puissants (États-Unis, France ou Israël, pour ne citer qu’eux), du coup forcément pour eux, ce déni est naturel. Pour le gouvernement marocain il n’y a tout simplement pas de Sahara Occidental, et ils ne reconnaissent pas le peuple sahraoui en tant que peuple à part entière. Pour eux, il s’agit simplement du peuple marocain.
    K | Dans votre reportage, le contraste entre scènes d’enfants à l’école et scènes de soldats armés est assez frappant. Les tirs sont-ils fréquents sur le camp ?
    Comme je l’ai expliqué, depuis 1991 il y a un cessez-le-feu, donc plus de tirs ! Cependant la présence militaire est toujours très importante, et les camps de réfugiés se vident des hommes qui doivent effectuer leur service militaire. Du coup ce sont les femmes qui dirigent les camps. Ce sont de véritables “maires”, et ce sont elles qui gèrent l’administration et tout ce qu’il s’ensuit.
    K | Vous vous êtes aussi rendu dans un hôpital…
    Aller dans un hôpital, c’est le meilleur moyen de voir quelles sont les conditions sanitaires sur place. L’hôpital dans lequel je me suis rendu était assez grand, mais en très mauvais état, évidemment. Il y a quelques médecins, beaucoup de patients pour des maladies parfois bénignes mais qui s’aggravent s’il n’y a pas le suivi médical qui va avec.
    Ils ont très peu de fournitures, et tout ce qu’ils ont provient encore une fois de l’aide humanitaire ou du gouvernement algérien.
    K | En off, vous avez mentionné le film militant de Javier Bardem, Les Enfants des nuages, la dernière colonie, qui prend vivement position pour le peuple sahraoui… Ce film vous a-t-il inspiré pour votre reportage ? 
    Pas du tout non, j’ai découvert que Javier Bardem avait produit un film sur ce sujet seulement un an après mon reportage photo. J’étais à la fois surpris et content que quelqu’un qui ait cette notoriété là se lance dans un projet aussi compliqué et polémique que celui du peuple sahraoui. Surtout que Javier Bardem n’y va pas de main morte dans ses interviews télévisées sur le sujet, il a une position très claire sur ce conflit, qui force le respect [en février 2014, lors d’un passage à Paris, l’acteur espagnol avait violemment fustigé le gouvernement français, allié de longue date du Maroc, qui « fermerait les yeux » sur la cause des Sahraouis – ndlr].
    Javier Bardem pourrait se faire détruire sa carrière car il a enérvé les mauvais mecs, mais il s’en fout et il s’est lancé à fond dans ce projet. Le film est sorti en salles en avril 2014 en France. Je n’ai pas eu l’occasion de le voir malheureusement, car je ne vis plus en France maintenant. Mais je pense me procurer le DVD quand il sortira. Je suis très curieux de voir comment il a tourné et comment il s’y est pris. Et puis ça pourra peut-être me donner des idées pour le projet que je suis en train de faire sur le Sahara Occidental…
    K | Une anecdote mémorable au cours de votre reportage ?
    J’étais hebergé chez une famille de trois enfants, un garçon (9 ans) et deux filles (7 et 20 ans). La plus âgée des filles a demandé à son père que je reste pour me marier avec elle.
  • « Les Sahraouis veulent la paix » (Des égyptiens dans les camps des réfugiés à Tindouf)

    Pour montrer sa solidarité avec le peuple sahraoui, une délégation « non officielle » égyptienne a effectué récemment une visite aux camps des réfugiés à Tindouf. Elle en est revenue bouleversée.
    « Avant cette visite, mon opinion sur la situation des réfugiés sahraouis n’était pas précise. En me rendant là-bas, j’ai constaté qu’ils vivent dans des conditions extrêmement difficiles et qu’ils dépendent totalement des aides pour survivre », a déclaré Oussama Khaled Mohamed, journaliste au quotidien égyptien indépendant Al-Watan, lors d’une rencontre improvisée avec la presse nationale au siège du quotidien El Wassat. 
    « C’est une militante sahraouie qui m’a demandé pourquoi les journalistes égyptiens ne s’intéressaient pas à la cause sahraoui », dit-il pour expliquer son voyage qui lui a permis d’aller à la rencontre d’un peuple instruit et cultivé malgré sa situation. « Avec deux compatriotes, un avocat et un archéologue, un militant des droits humains, nous avons ressenti de la honte en apprenant que l’aide internationale a diminué de 50%. Pis, elle risque de manquer encore plus l’année prochaine », dit-il. « Si un malheur arrivait à ces personnes, nous serons tous tenus pour responsables », dit-il, en remerciant l’Algérie pour le soutien qu’elle apporte aux Sahraouis, notamment dans l’enseignement. « 
    Dans les années 70, la majorité des Sahraouis étaient analphabètes. Actuellement, 98% d’entre eux savent au moins lire et écrire », s’exclame Oussama Khaled Mohamed. « On a appris aussi qu’ils n’avaient qu’un seul médecin. Ils en ont des dizaines maintenant. Si les Sahraouis ont concentré leurs efforts sur la formation et l’éducation, en attendant le référendum sur l’autodétermination, c’est qu’ils œuvrent pour la paix », estime le journaliste égyptien qui dit avoir fait ce constat après plusieurs rencontres, notamment avec les dirigeants du Front Polisario. 
    Et les jeunes ? « Ils se disent prêts à faire la guerre pour libérer leur pays mais la sagesse légendaire de ce peuple triomphera », a-t-il indiqué. Mohamed estime que les journalistes et les militants sahraouis des droits humains sont sur la bonne voie pour faire triompher la cause sahraouie. Aux jeunes des camps des réfugiés, il suggère de contacter les ONG arabes activant dans la solidarité et les droits de l’Homme. 
    « Rien n’interdit à ces ONG de se rendre dans les camps de réfugiés ou au Sahara occidental », a-t-il conclu. « Sept journalistes égyptiens m’ont accompagné. Ils ont fait du bon travail et je compte en faire de même », dit-il. Les journalistes évoqués par Mohamed font partie de la délégation égyptienne qui s’est rendue dans les camps de réfugiés en juin dernier. Une seconde délégation de ce pays a effectué une visite du 24 au 26 octobre.
    Samira B.
    HORIZONS, 28/10/2014
  • Marrakechiates : Jack Lang pris à partie par un grand journal égyptien

    Akhbar Al Youm, l’un des quotidiens les plus vendus dans le Monde arabe, fondé en 1944 au Caire par les frères Ali et Mustapha Amin, a lancé depuis quelques jours une violente campagne contre l’ancien ministre français de la culture et de l’Education nationale, Jack Lang.
    Dans un article intitulé « Le festival international du film du Caire rend hommage au sioniste violeur d’enfants », le quotidien cairote rappelle à ses lecteurs que l’actuel président de l’Institut du Monde arabe avait déclaré en 1992, lors d’une interview au magazine homosexuel français, aujourd’hui disparu, Gay Pied, une phrase pour le moins choquante qui n’avait pourtant choqué personne en France :
    « La sexualité puérile est encore un continent interdit, aux découvreurs du XXI siècle d’en aborder les rivages »
    Une assertion qui n’a jamais été démentie par l’intéressé.
    Akhbar Al Youm explique également que l’ancien ministre aurait été arrêté il y a une dizaine d’années par la police de Marrakech après avoir été trouvé en compagnie de trois mineurs. Marocains bien sûr. Et que seule une intervention diplomatique française aurait obtenu la libération de Lang et l’étouffement de l’affaire.
    Paradoxalement, depuis quelques années Jack Lang ne tarit pas d’éloges pour l’autocratie alaouite présentée par cet amoureux de Marrakech comme une démocratie en puissance alors que le régime harcèle, agresse physiquement, torture et emprisonne journalistes, activistes des droits de l’homme et simples citoyens.
    On se demande bien pourquoi.
    Demain
  • Escándalo en Ginebra : funcionarios de la ONU corrompidos por Marruecos

    Athar Sultan Khan, agente marroquí en el ACNUR
    Las autoridades de Marruecos creían haber encontrado una contrapartida al curso de la Historia soltando la cuerda a la corrupción y a la compra de consciencias para esquivar el derecho internacional y asegurarse la colonización del Sáhara Occidental. Pero, dice el refrán saharaui, “la madre del ladrón no siempre soltará gritos de júbilo”.
    Las revelaciones del misterioso hacker Chris Coleman24 denuncian las prácticas del embajador marroquí en Ginebra, Omar Hilale, cuya maestría en trucos, artimañas y estratagemas le valió la promoción para representar a su país en la ONU en un intento de recuperar altura de una caída vertical de la diplomacia marroquí. Un personaje que no se para un instante para recapacitar sobre las sumas de dinero astronómicas que gasta en una causa perdida de antemano.
    Las documentos colgados por Coleman24 desvelan un escándalo sin precedentes en el seno de la Oficina del Alto Comisariado de la ONU para los refugiados. Muestran cómo el embajador marroquí logró infiltrarse en el entorno de la exComisaria para los Derechos Humanos, Navi Pillay y así manipular todas las acciones que conciernen la gestión del asunto de las violaciones de derechos humanos en el Sáhara Occidental.
    Aprovechando la crisis financiera que atravesaba el presupuesto a causa del incremento de los refugiados con las crisis en Siria y el Sahel, Pillay recibió un cheque de 250.000 dólares para el ACNUDH
    “Este giro ayudará a hacer que la Sra Pillay sea más atenta a nuestras preocupaciones en lo que concierne al contenido de la contribución de su Oficina en el próximo informe del SG de la ONU sobre el Sáhara”.
    Hilali logró además reclutar a “buenos amigos” pertenecientes al equipo de la Sra Pillay. Entre ellos, el sueco Anders Kompass, Directos de las Operaciones sobre el terreno, el senegalés Bacre Waly Ndiaye, Director des los Procedimientos Especiales. Estos agentes complotaron al máximo contra la mejora de la situación de los derechos humanos en el Sáhara Occidental.
    « Gracias a esta estrategia de cerrojo del entorno de la Sra Pillay, el conjunto de los responsables del Alto Comisariado en Ginebra adhiere a las preocupaciones marroquíes”, declara el embajador marroquí en una nota enviada a su central.
    Omar Hilali logrará también introducirse en las oficinas del Alto Comisariado para los refugiados gracias a Athar Sultán Khan, Director de Gabinete de Antonio Guterres, Alto Comisario para los refugiados.
    “Es el único responsable onusino que comprende bien la complejidad política del expediente del Sáhara y que muestra apoyo y amistad a Marruecos”, dice Hilali sobre Sultan Khan. 
    Athar conspiró para impedir el encuentro entre el presidente saharaui, Mohamed Abdelaziz, y el presidente del ACNUR, Guterres.
    Comunicaba informaciones muy sensibles a la embajada marroquí, consiguió anular un seminario que Kerry Kennedy quería animar el 17 de octubre del 2012 en los locales del ACNUR en Nueva York sobre la situación humanitaria en los campamentos de refugiados saharauis. 
    Transmitió al embajador marroquí el contenido de las conversaciones del Enviado de la ONU para el Sáhara Occidental, Christopher Ross, con los responsables del ACNUR.Según Khan, Ross se interesó por el asunto de las visitas interfamiliares y las medidas de confianza.
    Consiguió convencer a Pillay para que no sugiriera la ampliación del mandato de la MINURSO a los derechos humanos y para que no se deje fotografiar durante su entrevista con el presidente saharaui.
    Khan aspira al puesto de Enviado Personal del Secretario General de la ONU para el Sáhara y pidió a Marruecos que interfiera a su favor a través de Francia o Estados Unidos, y así, dice que podrá servir mejor los intereses de Marruecos.
  • Escándalo en Ginebra : funcionarios de la ONU corrompidos por Marruecos

    Athar Sultan Khan, el agente marroquí en el ACNUR
    Las autoridades de Marruecos creían haber encontrado una contrapartida al curso de la Historia soltando la cuerda a la corrupción y a la compra de consciencias para esquivar el derecho internacional y asegurarse la colonización del Sáhara Occidental. Pero, dice el refrán saharaui, “la madre del ladrón no siempre soltará gritos de júbilo”.
    Las revelaciones del misterioso hacker Chris Coleman24 denuncian las prácticas del embajador marroquí en Ginebra, Omar Hilale, cuya maestría en trucos, artimañas y estratagemas le valió la promoción para representar a su país en la ONU en un intento de recuperar altura de una caída vertical de la diplomacia marroquí. Un personaje que no se para un instante para recapacitar sobre las sumas de dinero astronómicas que gasta en una causa perdida de antemano.
    Las documentos colgados por Coleman24 desvelan un escándalo sin precedentes en el seno de la Oficina del Alto Comisariado de la ONU para los refugiados. Muestran cómo el embajador marroquí logró infiltrarse en el entorno de la exComisaria para los Derechos Humanos, Navi Pillay y así manipular todas las acciones que conciernen la gestión del asunto de las violaciones de derechos humanos en el Sáhara Occidental.
    Aprovechando la crisis financiera que atravesaba el presupuesto a causa del incremento de los refugiados con las crisis en Siria y el Sahel, Pillay recibió un cheque de 250.000 dólares para el ACNUDH
    “Este giro ayudará a hacer que la Sra Pillay sea más atenta a nuestras preocupaciones en lo que concierne al contenido de la contribución de su Oficina en el próximo informe del SG de la ONU sobre el Sáhara”.
    Hilali logró además reclutar a “buenos amigos” pertenecientes al equipo de la Sra Pillay. Entre ellos, el sueco Anders Kompass, Directos de las Operaciones sobre el terreno, el senegalés Bacre Waly Ndiaye, Director des los Procedimientos Especiales. Estos agentes complotaron al máximo contra la mejora de la situación de los derechos humanos en el Sáhara Occidental.
    « Gracias a esta estrategia de cerrojo del entorno de la Sra Pillay, el conjunto de los responsables del Alto Comisariado en Ginebra adhiere a las preocupaciones marroquíes”, declara el embajador marroquí en una nota enviada a su central.
    Omar Hilali logrará también introducirse en las oficinas del Alto Comisariado para los refugiados gracias a Athar Sultán Khan, Director de Gabinete de Antonio Guterres, Alto Comisario para los refugiados.
    “Es el único responsable onusino que comprende bien la complejidad política del expediente del Sáhara y que muestra apoyo y amistad a Marruecos”, dice Hilali sobre Sultan Khan. 
    Athar conspiró para impedir el encuentro entre el presidente saharaui, Mohamed Abdelaziz, y el presidente del ACNUR, Guterres.
    Comunicaba informaciones muy sensibles a la embajada marroquí, consiguió anular un seminario que Kerry Kennedy quería animar el 17 de octubre del 2012 en los locales del ACNUR en Nueva York sobre la situación humanitaria en los campamentos de refugiados saharauis. 
    Transmitió al embajador marroquí el contenido de las conversaciones del Enviado de la ONU para el Sáhara Occidental, Christopher Ross, con los responsables del ACNUR.Según Khan, Ross se interesó por el asunto de las visitas interfamiliares y las medidas de confianza.
    Consiguió convencer a Pillay para que no sugiriera la ampliación del mandato de la MINURSO a los derechos humanos y para que no se deje fotografiar durante su entrevista con el presidente saharaui.
    Khan aspira al puesto de Enviado Personal del Secretario General de la ONU para el Sáhara y pidió a Marruecos que interfiera a su favor a través de Francia o Estados Unidos, y así, dice que podrá servir mejor los intereses de Marruecos.
  • Maroc-ONU : Scandale au Conseil des Droits de l’homme

    Les révélations sur les combines de la diplomatie marocaine continues à être dévoilées par le Snowden Marocain, qui utilise le pseudonyme « Chris Coleman24 » sur son compte Twitter. C’est grâce à ce compte qu’ont été dévoilés les détails sur les stratégies et les manigances des diplomates marocains à New-York et Genève. Mais les informations distillées par le mystérieux hacker sur les actions menées au sein du Bureau de Navanethem Pillay, l’ex-Haut Commissaire aux Droits de l’homme, révèlent un scandale sans précèdent.
    Mis en ligne récemment, des documents de la Mission marocaine à Genève, paraphés par son Ambassadeur Omar Hilale, renseignent sur les méthodes du Maroc pour influencer les fonctionnaires et les responsables du Conseil des droits de l’homme.
    Ainsi, en apprends que l’Ambassadeur marocain avait infiltré l’entourage de l’ex-Haut Commissaire, Navi Pillay, et pouvait manipuler toutes ses actions concernant la gestion du dossier des violations des droits de l’homme au Sahara Occidental.
    Soutien financier
    L’Ambassadeur marocain n’a pas hésité à soutenir financièrement Navanethem Pillay et les membres de son bureau, pour la dissuader de toute action qui peut aller à l’encontre des souhaits du Maroc. Et Madame Pillay semblait être très attentive aux désirs, voire aux ordres, de ses généreux amis marocains.
    « Je voudrais rappeler l’impératif de transférer le reliquat de 250.000 dollars, au titre de la contribution du Maroc au Budget du HCDH, pour 2011 et dont la Haut-Commissaire a exprimé à deux reprises son souhait de le recevoir (mes fax). Ce transfert aidera à rendre Mme Pillay plus attentive à nos préoccupations au sujet du contenu de la contribution de son Bureau au prochain rapport du SG de l’ONU sur le Sahara », écrit Omar Hilale dans un câble diplomatique adressé à son ministre en janvier 2012.
    Ainsi, l’ambassadeur marocain n’hésite pas à utiliser les moyens financiers comme levier pour éviter que Navi Pillay ne prête trop attention aux demandes répétées de son représentant à New-York, Evan Simonovic, et même de Christopher Ross. Les deux diplomates ont vainement essayé de la convaincre de visiter le Sahara Occidental.
    Les comparses Kompass et NdiayeAnders Kompass
    La mission marocaine n’a pas seulement eu recours à l’argent, versé sous forme de dons. L’Ambassadeur marocain révèle qu’il a réussi à enrôler de « très bons amis » membres du staff de Madame Pillay. A l’instar du suédois Anders Kompass, Directeurs des Opérations sur le terrain, ou encore le Sénégalais, Bacre Waly Ndiaye, Directeur des Procédures Spéciales. Pour Omar Hilale, les deux hommes sont plus que de simples amis. Ils ont montré un zèle sans limite pour servir les plans et manipulations marocaines aux Conseil contre toute tentative ou possibilités en faveur de l’amélioration des Droits de l’homme au Sahara Occidental
    « Grâce à la stratégie de cette Mission de verrouillage de l’Entourage de Mme Pillay, l’ensemble des responsables du Haut-Commissariat à Genève adhère aux préoccupations marocaines. Cependant, la faiblesse de Mme Pilay face à M. Simonovic constitue le talon d’Achille de notre stratégie. »Bacre Waly Ndiaye
    Mieux, dans d’autres câbles de l’ambassadeur marocain, nous découvrons comment il a réussi à obtenir des informations cruciales de la part de ses informateurs, Kompass et Ndiaye, deux comparses qui n’hésitent pas à participer a des réunions à huis clos au siège de l’ambassade. Objectif : lui fournir des informations secrètes sur une rencontre entre Crhristopher Ross et Navanethem Pillay. L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU devait convaincre la Haut-Commissaire de visiter le Sahara occidental. Une autre fois, leur réunion était consacrée à la visite que le Président Sahraoui, Mohamed Abdelaziz, devait entreprendre en mai 2013 au Conseil pour rencontrer Navanethem Pillay. Dans les deux cas, l’Ambassadeurs et ses deux amis ont manœuvré pour limiter l’impact de ces deux visites et influencé Pillay pour qu’elle ne réagisse pas de façon à nuire aux intérêts du Maroc.
    Neutralisation et discrédit
    Les documents révèlent aussi comment les amis du Maroc au sein du Conseil des Droits de l’homme ont réussi à neutraliser tous les fonctionnaires honnêtes qui essayaient de faire leur travail, tel le tunisien Frej Fennish, Chef de la section MENA. Ce dernier était considéré par Omar Hilale comme ennemi et hostile aux intérêts du Maroc. Le fonctionnaire Tunisien a apparemment subi une campagne secrète de l’Ambassade marocaine et ses amis pour le dénigrer et le neutraliser auprés de Pillay.
    Kompass et Ndiaye, conseillaient et agissaient au sein du conseil faisant usage de leur poste pour discréditer le Polisario, et déjouer toute action en faveur de l’élargissement du Mandat du MINURSO concernant la protection des droits de l’Homme.
    Ainsi, et sur instructions de l’Ambassade marocaine, Kompass et Ndiaye- ainsi que d’autres fonctionnaires qui n’ont pas été cités par Hilale dans ses messages- ont influencé Navanethem Pillay dans toutes ses prises de décisions.
    Ils ont notamment agi pour la dissuader à entreprendre une visite au Sahara Occidental en 2014. Ils ont veillé à ce que la contribution du HCDH au rapport du SG de l’ONU sur le Sahara Occidental soit favorable au Maroc. Ils ont fait pression sur Pilay pour éviter qu’elle fasse des « concessions » au Président de la RASD, M. Mohamed Abdelaziz, lors de leur rencontre à Genève le 23 mai 2013. Kompass a insisté auprés de Pillay afin de mettre en place une mission technique au Sahara Occidental en mai 2014, conduite par lui-même au lieu du Représentant du Haut-Commissariat a New-York, jugé hostile au Maroc.
    Méthodes mafieuses
    Ces révélations dangereuses et compromettantes et qui portent atteinte à la réputation de l’ex-Haut Commissaire et à aux deux fonctionnaires, prouvent, encore une fois, les méthodes mafieuses appliquées par les représentants de « sa majesté » partout dans le monde. Des méthodes basées sur la corruption de fonctionnaires d’institutions internationales.
    C’est le cas du Sénégalais, Bacre Waly Ndiaye, directeur des Procédures Spéciales, qui a déclaré à son ami Hilale son allégeance au Maroc puisque se considérant fervent « croyant et adepte de la confrérie Soufie Tijania. Il a fait part à Hilale de son « rêve » de se rendre à Fès, car « il n’a pas pu faire ce pèlerinage pendant 20 ans ». Une simple formalité pour l’Ambassadeur marocain qui a sollicité le département des Affaires étrangères afin d’adresser une invitation officielle Bacre Waly Ndiaye.
    Au-delà des scandales financiers et de la corruption qui apparaissent au grand jour grâce à ces fuites de documents (dont le Maroc n’a pas nié l’authenticité), le peuple Sahraoui subi les violations de ses droits élémentaires. Combien de victimes sahraouies continuent de vivre les pires violations à cause du manque d’intégrité qui règne au sein de l’institution Onusienne sensée veiller sur le respect des Droits de l’homme dans le monde. Le pire est que les responsables de ces manigances restent impunis. Le makhzen leur a certainement réservé une retraite dorée dans une des oasis du Maroc.
    Malainin Lakhal
  • Un ministre Suisse au service du Maroc au détriment de la neutralité de son pays

    Les révélations du mystérieux hacker qui agit sous le pseudonyme de Chris Coleman continuent à branler la toile.
    Après les hauts fonctionnaires du HCR, c’est un responsable suisse qui est mis en cause par les documents secrets de la diplomatie marocaine concernant le Sahara Occidental.
    Dans le but d’attirer les faveurs de Pierre Maudet, , Conseiller d’Etat en Charge du Département de la Sécurité au sein du Gouvernement de la République du Canton de Genève, l’ambassadeur du Maroc implore sa direction de lui adresser une invitation signalant que « M. Maudet est un grand ami du Maroc. Il a, à plusieurs reprises, démontré son soutien à notre Cause Nationale ».
    L’ambassadeur du Maroc à Genève, Omar Hilale, dans une note envoyée le 29 octobre 2013, écrit : « Il vous souvient qu’il s’est opposé personnellement à la décision de Berne de réserver un accueil officiel à l’aéroport au séparatiste Abdelaziz, lors de son arrivée à Genève (mon fax 1350 du 05 juin 2013). Ce qui a créé un incident entre Genève et la Capitale fédérale », ajoute-t-il rappelant que « M. Maudet est également intervenu auprès de M. Guy Mettan, Président du Club Presse de Genève, en mars dernier, pour le dissuader d’abriter la conférence de presse des séparatistes, sur les soi-disant fosses communes à Amgala, en septembre dernier ».
    « Lors d’un dîner que j’ai organisé en son honneur, M. Pierre Maudet a ébauché des pistes de coopèration au’il serait heureux d’initier avec le Maroc, notamment : Cyber-criminalité, projet de transfert technologiaue et intégration de la communauté marocaine-ADN suisse-, échange de vues sur le terrorisme, partenariat migratoire, intégration des marocains à Genève, humanisation des prisons », a-t-il ajouté.
    Pour le diplomate marocain, « la concrétisation de cette visite au lendemain de celle de M. Didier Bukhalter, MAE Fédéral, en septembre dernier, donnera une réelle umpulsion aux relations d’amitié et de coopération marocco.suisses. Parallèlement elle contribuera au verrouillage de l’espace genevois aux manœuvres politiques constantes des séparatistes, soutenus par l’Algérie, visant à renforces leurs relais de soutien sur la place multilatérale de Genève ». 
    Dans une autre correspondance datée du 10 décembre 2013, Hilale insiste sur l’invitation de Maudet signalant qu’il veut Hilale souligner qu’il veut « compter sur lui, une fois de plus, si jamais le dénommé Abdelaziz viendrait gêner le Maroc lors de sa première session en tant que membre du Conseil des Droits de l’Homme, en mars prochain ». 
    9 jours plus tard, il recevra le programme de l’invitation demandée signée par le Ministre marocain de l’Intérieur, Mohamed Hassad. Une visite qui a comme fond le conflit du Sahara Occidental dont la Suisse veut rester en équidistance.
  • CARE Noruega advierte sobre crisis en el Sahel

    Varias organizaciones humanitarias piden al ministro de asuntos exteriores Jonas Gahr Støre y al ministro para el medio ambiente y ayuda al desarrollo Erik Solheim que Noruega redoble sus esfuerzos para limitar la crisis alimentaria que no cesa de crecer en África del Oeste y del Centro, especialmente en Niger y Chad. Diez millones de seres humanos carecen ahora de alimentos.
    Noruega ha aportado ya 1,3 millones € para prevenir la crisis alimentaria en Niger, de los cuales 517 000 € han sido para CARE. Pero a pesar de que la crisis ha sido avisada desde hace 6 meses, Naciones Unidas necesita todavía 90 millones € del dinero solicitado para prestar ayuda de emergencia.
    Las organizaciones piden que las medidas de corto plazo para limitar la crisis alimentaria, sean complementadas por medidas a más largo plazo entre otras para adaptación al cambio climático, sistemas de alerta y protección social.
  • Diplomatie marocaine : Scandales et révélations en cascade (2)

    La diplomatie marocaine mise à nue par une fuite massive de documents : Scandales et révélations en cascade
    Par Ali Oussi
    Un rapport pondu par la direction des affaires américaines au niveau du ministère des Affaires Etrangères, rend compte, pour sa part, d’une entrevue, à tout le moins tendue, entre Mezouar et l’ambassadeur US au Maroc, M. Dwight Bush (Docs 10 et 11). Dans ce dernier, sont également perçues les tensions entre Washington et Rabat, mais aussi et surtout l’obséquiosité marocaine même quand ses droits, censés être  » légitimes « ,  » donnent l’air d’avoir été  » ignorés « . 
    A simple titre d’exemple, citons ce très explicite passage :  » s’agissant de la nomination de Mme Kim Bolduc en tant que Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies et Chef de la Minurso, (…) Monsieur le Ministre (Mezouar. NDLR) a signalé à ce propos que le Maroc avait fait part de sa demande légitime d’être consulté à l’avance sur cette nomination, en précisant que, d’ailleurs, il avait été consulté en amont sur les dix nominations précédentes (ce qui confirme encore sa perte de vitesse et de crédibilité concernant le Sahara Occidental) et qu’il est anormal qu’il n’ait (ici une grave faute d’orthographe s’est glissée, ce qui est aberrant pour des diplomates censés avoir fait les grandes écoles et jouir d’une parfaite maitrise de plusieurs langues). On y lit  » n’est  » et non pas  » n’ait « ) pu s’en enquérir qu’à travers la presse et dans les couloirs des Nations Unies (très humiliant et inquiétant, n’est-ce pas ?), alors que l’Algérie et les (blabla) RASD en avaient été en revanche informés auparavant « . 
    En dépit de ces critiques, Rabat ne s’empêchera pas de demander audience à Kim Bolduc dont il remettait pourtant en cause la désignation à la tête de la Minurso. Dans un autre document, relatif à Navy Pillay, on voit à quel point Rabat cherche les points faibles de ses partenaires afin de tenter de s’en servir et de les retourner en sa faveur (doc 13). Sinon, à quoi aurait pu lui servir de joindre au  » projet de dossier  » le CV détaillé de cette gente dame ? 
    Le document 14 (Doc 14), d’ailleurs, confirme ces intentions en décrétant de manière quasi directe qu’il cherche à la mener en bateau, un peu comme il avait  » donne du grain à moudre  » à Christopher Ross :  » souligner l’importance que le Maroc accorde à la visite de Mme Pillay (ce qui est parfaitement faut, comme on l’a vu dans la partie datée de la veille) et lui rendre hommage personnellement pour son leadership et à l’ensemble du personnel du HCDH (Haut Commissariat aux Droits de l’Homme) exerçant au siège et sur le terrain « . 
    Le document 15 (Doc 15), prélevé sur le même texte, focalise sur la question des droits de l’homme dans les camps de réfugiés de Tindouf. Mais, manque de pot, un très récent rapport rendu public par l’ONG Human Rights Wasch a conclu que ces derniers étaient fort bien respectés, ce qui est loin d’être le cas dans les territoires occupés marocains :  » exprimer les préoccupations du Maroc et de la communauté internationale sur le drame des populations dans les camps de Tindouf, particulièrement les violations graves relayées par les médias et ONG internationaux « . Pétard mouillé. Hormis les médias marocains, dont le royaume interdit à tout défenseur des droits de l’homme de mettre le pied dans les territoires occupés, personne ne stigmatise les camps de réfugiés de Tindouf, où ces mêmes défenseurs ont toujours été les bienvenus, et libres d’aller et venir où bon leur semblait. 
    Les droits de l’homme, d’ailleurs, sont également bafoués sur le territoire marocain, et ce sont les sujets de Mohamed VI, qui en sont les victimes. En témoigne cet exemple (Doc 16) pris parmi bien d’autres. Il s’agit du cas d’Ali Anouzla. Cela sans parler des tortures avérées, si bien que Rabat a été contraint de promettre d’enquêter. (Doc 17). Promesse faite uniquement dans le but d’apaiser les tensions, de faire le dos rond, et de tenter de se faire oublier pour un temps. 
    Dans le compte-rendu des débats qui ont eu lieu au Conseil de sécurité, Ross a  » menacé  » de passer à l’action si Rabat persiste de continuer à rester ce poids mort en train de jouer à fond la politique du fait accompli (Doc 18). 
    Un autre document, (Doc 19), explique que Rabat, qui n’a pas tenu les engagements pris envers Washington et dont il a été question au tout début de ces époustouflantes révélations, s’est fait très sérieusement taper sur les doigts par l’ambassadrice US Rosemary Dicarlo lors d’un entretien téléphonique. 
    Cette totale mise à nue de la diplomatie marocaine, devrait encourager la communauté internationale, jusque-y compris la France, à cesser d’être aussi complaisante avec la politique criminelle, ségrégationniste et colonialiste du Maroc afin d’envisager contre lui des sanctions économiques et militaires pour qu’il accepte enfin que se tienne le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Ainsi soit-il… 
    A.O.
  • Grand désarroi à Rabat : l’heure de vérité a sonné

    L’heure de vérité a sonné pour le Maroc et le statu quo diplomatique qu’il entretenait, grâce à la bienveillance, pour ne pas dire la complicité, de la France au Conseil de sécurité pour prolonger son occupation coloniale du Sahara occidental, n’est plus de mise. 
    Les révélations sur avatars de la diplomatie marocaine et sur les méthodes honteuses des services de renseignement marocains qui ne connaissent que le langage de la corruption de journalistes, de politiques, de diplomates pour s’en prendre à l’Algérie, accusée de tous les maux qui frappent un royaume malade de sa monarchie et de sa fuite en avant démontrent, on ne peut mieux, le grand désarroi d’un pays construit sur le mensonge et le faux semblant. 
    Il est vrai que c’est devenu pour Rabat un réflexe quasi pavlovien de ressouder les pauvres Marocains autour du Trône, en pratiquant son sport favori : casser de l’Algérie. La dernière campagne virulente, ponctuée par une accusation infondée de prétendus tirs par l’Armée algérienne contre des Marocains, à la frontière, en est la parfaite illustration.
    C’est comme cela, à l’approche de l’examen de la Question sahraouie au Conseil de sécurité, et du débat inévitable sur l’allongement du mandat la Minurso aux droits de l’Homme, Rabat joue la vierge effarouchée. Cette fois, le Royaume perd son sang-froid suite à la nomination de MmeKim Bolduc (Canada), comme nouvelle Représentante spéciale du Secrétaire général, et chef de la Minurso qui succèdera à l’Allemand, Wolfgang Weisbrod-Weber, dont le mandat s’est achevé, le 31 juillet dernier. Une diplomate que le Makhzen ne connaît pas, et dont il soupçonne une volonté de faire correctement son travail à El-Ayoun occupée. Rabat tente, en vain, d’obtenir des «classifications», mais surtout des «garanties» que son mandat ne nuirait pas à son agenda diplomatique, consistant à bloquer toute issue des négociations de paix au Sahara occidental. Pour l’heure, Rabat s’entête à ne pas vouloir l’accueillir au même titre que Ross, qui souhaite effectuer une nouvelle tournée dans la région. Et la veille du briefing de Christopher Ross, Envoyé personnel de Ban Ki-moon, devant le Conseil de sécurité, Rabat s’affaire et s’agite auprès de la France et des États-Unis pour gêner la feuille de route de Ross, accusé par Rabat de «double langage».
    Le Makhzen souhaite, ainsi, que la France et les États-Unis lui apportent leur soutien, lors de la réunion de lundi prochain. Rien n’est acquis pour autant, puisque des fuites médiatiques rapportent que le sous-secrétaire adjoint pour les Affaires du Proche-Orient au département d’État, John Desrocher, a déclaré à Rabat, lors de sa visite la semaine dernière, que «la dynamique doit se poursuivre» et qu’il fallait «éviter de geler le processus».
    Autrement dit, Ross et sa nouvelle collaboratriceMme Bolduc ont reçu un appui de Washington. Du coup, la Monarchie voit rouge. Surtout que John Desrocher aurait déclaré aux officiels marocains ne pas comprendre «le refus permanent» du Maroc d’accueillir Mme Bolduck et de continuer à surseoir à la visite de Christopher Ross. Il est évident que le Royaume, qui est habitué à choisir presque les diplomates onusiens qui s’occupent du dossier sahraoui, est mis hors jeu. Le fait est que Christopher Ross est définitivement acquis à l’idée que le Sahara occidental est un «territoire non autonome», conformément au Droit international et aux Résolutions des Nations unies
    .
    Et c’est le sacro-saint principe de la prétendue «marocanité» du Sahara occidental qui tombe à l’eau à l’Onu. Une perspective très dangereuse pour Rabat qui a longtemps berné le monde, en s’achetant des soutiens occidentaux, grâce au chéquier de sa majesté. Le temps de la realpolitik est peut-être arrivé. La menace terroriste dans le Sahel et la Libye dicte aux puissants du monde la nécessité de changer leur fusil d’épaule, dans ce conflit qui traîne depuis plus de 30 ans.
    Et surtout de faire droit au peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Un droit universel et inaliénable que les Écossais viennent d’exercer et que d’autres peuples européens revendiquent, ouvertement.
    M. B.