Mois : juillet 2014

  • Mines personnels : La Conférence de Maputo approuve deux rapports présentés par la RASD

    La conférence de Maputo sur l’interdiction des mines a approuvé les rapports de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) sur l’interdiction de l’utilisation, le stockage, la production et de transfert de mines antipersonnel, a rapporté mardi l’Agence de presse sahraouie (SPS). Citant un communiqué du bureau du front Polisario à Genève, SPS précise que les rapports sahraouis « ont été accueillis favorablement par le représentant de la Belgique en sa qualité de président du groupe de contact à la 3ème conférence des Etats membres du Traité d’interdiction des mines antipersonnel qui s’est tenue à Maputo du 23 au 27 juin dernier. Lors de la Conférence de Maputo, le réseau international pour l’interdiction des mines antipersonnel, lauréat du Prix Nobel de la Paix en 1997, a également salué l’initiative de la RASD, estimant qu’elle démontre l’adhésion de la République sahraouie aux objectifs du traité. La RASD avait présenté deux rapports conformément à l’article 7 de la Convention sur l’interdiction d’utilisation, de stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et leur destruction (Convention d’Ottawa de 1997) et la Convention sur les armes à fragmentation de 2008.
    Les rapports soumis au bureau des Nations Unies pour le désarmement à Genève, évoquent les efforts déployés par la RASD depuis 2005 pour la destruction de son stock de mines antipersonnel, le déminage et les mesures prises en faveur des victimes.
    Le Sahara occidental est l’une des régions les plus minées dans le monde en raison de l’occupation marocaine du Sahara occidental en 1975. Selon les organisations activant dans le domaine, plus de 7 millions de mines ont été plantées dans le territoire du Sahara occidental, la plupart ayant été posées le long du mur militaire construit par les forces d’occupation marocaines dans les années 80, sur une longueur de 2720 km.
    Il s’agit du plus grand champ de mines dans le monde. Membre fondateur de l’Union africaine, la RASD est signataire du traité pour une Afrique exempte d’armes nucléaires (Traité de Pelindaba, 2009). Outre la création en 2013, du Bureau sahraoui de coordination des actions de lutte contre les mines antipersonnel (SMACO), la RASD a coopéré pleinement avec les organisations activant dans ce domaine notamment dans le cadre des opérations de déminage dans les territoires libérés. Malgré les appels répétés des instances et organisations internationales, le Maroc continue de rejeter le Traité d’Ottawa sur les mines antipersonnel et la Convention sur les armes à fragmentation.
  • HRW condamne l’emprisonnement d’un rapeur marocain

    (Rabat) – La peine d’emprisonnement prononcée le 1er juillet 2014 à l’encontre d’un rappeur au franc parler connu sous le nom d’ « Al-Haqed » fait craindre que les tribunaux marocains ne l’aient une fois de plus condamné en raison de ses messages politiques, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Un tribunal de première instance de Casablanca a condamné Al-Haqed (« l’indigné »), dont le vrai nom est Mouad Belghouat, à quatre mois d’emprisonnement et au versement d’une amende et de dommages et intérêts pour ébriété sur la voie publique, ainsi que pour coups et blessures et outrage à agents des forces de l’ordre.
    Le juge a rejeté toutes les requêtes déposées par la défense pour convoquer des témoins, les présumées victimes ou le médecin qui avait signé le rapport d’examen médical desdites victimes. Ce refus est l’une des raisons pour lesquelles la défense s’est retirée du procès lors de l’audience du 24 juin, protestant contre ce qu’elle considérait être des violations du droit de l’accusé à un procès équitable.
    « Cela ne serait pas la première fois que ce qui s’apparente à un procès inéquitable pour des délits de droit commun serve à réduire au silence un critique acharné au Maroc », a relevé Sarah Leah Whitson, directrice de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Tout procès en appel devrait soupeser équitablement tous les éléments de preuve figurant au dossier et entendre tous les témoins pertinents. »
    La police a arrêté Belghouat, un habitant de Casablanca âgé de 26 ans, le 18 mai près d’un stade de football, pour ébriété sur la voie publique, coups et blessures à l’encontre de policiers et vente de billets au marché noir pour un match – chef d’accusation que le tribunal aurait abandonné. Belghouat est demeuré en détention préventive et il est actuellement incarcéré à la prison Aïn Borja de Casablanca.
    Belghouat a nié toutes les charges retenues contre lui lors de son procès et a déclaré que c’était un policier qui l’avait agressé, plutôt que le contraire. Son dossier reprenait un rapport médical sur le policier que le rappeur aurait blessé.
    Le dossier comprenait également une déposition que Belghouat aurait faite à la police. Selon ce qu’une personne proche de l’affaire a déclaré à Human Rights Watch, l’accusé a pourtant signalé à ses avocats que lors de sa garde à vue, il avait refusé de répondre à toutes les questions posées par les policiers et de signer la déposition qui lui était attribuée.
    Le tribunal doit encore publier son jugement écrit, qui pourrait clarifier son appréciation des éléments de preuve au moment de rendre son verdict. Les avocats de Belghouat ont déclaré qu’ils envisageaient d’interjeter appel. Outre la peine d’emprisonnement, le tribunal a enjoint l’accusé de verser respectivement 10 000 dirhams marocains (1 200$US) et 5 000 dirhams (600$) aux deux policiers « victimes » et de payer une amende de 500 dirhams (60$).
    Belghouat est étroitement associé au Mouvement du 20 février, un mouvement de contestation de jeunes qui organise des manifestations au Maroc depuis le 20 février 2011, dénonçant la corruption et appelant à la libération des prisonniers politiques, entre autres revendications.
    Les autorités ont toléré de nombreuses manifestations organisées par le Mouvement du 20 février, mais elles ont également soumis ses militants à des mesures de répression. Le 22 mai, un tribunal de Casablanca a condamné neuf militants à des peines de prison pour coups et blessures présumés à l’encontre de policiers lors d’une manifestation qui s’était déroulée le 6 avril 2014 à Casablanca, alors même que le tribunal ne s’était vu présenter aucun élément de preuve permettant d’établir que les accusés avaient agressé des policiers, hormis leurs aveux, qu’ils ont tous récusés devant le tribunal. Les jeunes gens se trouvent en liberté provisoire pendant la procédure d’appel.
    Belghouat a purgé une peine de prison d’un an en 2012-2013 pour un clip vidéo posté sur YouTube et monté à partir de l’une de ses chansons, « Kilab ed-Dowla » (Les chiens de l’État), clip que le tribunal a jugé insultant pour la police. Sa musique a également pour autre thème le fossé entre les riches et les pauvres au Maroc.
    Les autorités ont arrêté Belghouat une première fois en septembre 2011, l’accusant d’avoir agressé un manifestant pro-gouvernemental lors d’une altercation dans la rue. Son procès à Casablanca a attiré des foules de sympathisants qui ont affirmé que l’affaire était un coup monté. Ses avocats ont soutenu que la déposition de la présumée victime de Belghouat présentait de nombreuses incohérences. En janvier 2012, le tribunal a jugé Belghouat coupable, l’a condamné aux quatre mois qu’il avait déjà purgés en détention préventive et l’a remis en liberté. Trois mois plus tard, il a de nouveau été arrêté pour le clip vidéo posté sur YouTube et monté à partir de sa chanson rap sur la police.
    Le 13 février 2014, la police a empêché une librairie de Casablanca d’accueillir une conférence de presse au cours de laquelle Belghouat devait présenter son nouvel album, « Waloo » (qui signifie « rien » en dialecte marocain). Les autorités ont informé la librairie al-Karama qu’elle devait les prévenir en amont de l’événement, alors que ce magasin avait accueilli un grand nombre d’événements littéraires dans le passé sans aucune notification préalable aux autorités.
    « Le Maroc accueille des festivals internationaux de musique chaque printemps, chaque été et chaque automne, mais il semble incapable de tolérer le troubadour de son propre mouvement du 20 février », a conclu Sarah Leah Whitson.
  • Extradé par l’Espagne, torturé par le Maroc

    Il est sorti par la petite porte, il est revenu par la grande porte. L’ex-correspondant d’El Pais au Maghreb, Ignacio Cembrero, signe son premier article après sa démission du journal dans lequel il a fait pratiquement toute sa carrière. Aujourd’hui il signe dans El Mundo, le deuxième grand journal en diffusion papier, mais le premier site électronique en visites quotidiennes. Demain publie son premier article depuis sa démission d’El Pais.
    « Ali m’a dit qu’il l’ont pendu par les poignets pendant des heures. C’était douloureux, mais aussi ils le battaient. Ils étiraient également ses bras et ses jambes comme pour le démembrer. Ils le noyaient à plusieurs reprises et à chaque fois qu’il perd connaissance, ils le réaniment. Ils lui injectaient des produits chimiques provoquant des folies. Ils l’ont violé avec des bouteilles. Ils lui ont placé des pinces métalliques dans ses parties intimes pour lui administrer des décharges électriques. »
    Aarras Farida, né à Melilla mais de nationalité belge, a fait le mois dernier pour le mensuel « Le Courrier du Maghreb et de l’Orient » cette description de la torture, dit-elle, subi par son frère Ali, 52 ans, à Témara, siège de la police anti-terroriste marocaine. Il a subit cette torture, juste après avoir été extradé au Maroc en Mars 2010. Le gouvernement espagnol l’a remis aux autorités de Rabat qui l’ont réclamé.
    Amnesty International, le gouvernement local et les forces de Melilla ont averti à plusieurs reprises avant d’être extradé : Ali Aarras ne peut pas obtenir un procès équitable au Maroc et risque la torture. Le Conseil des ministres espagnol, présidé par José Luis Rodríguez Zapatero, faisait le sourd et la Belgique, le pays dont Aarras Ali détient la nationalité, n’a pas bougé le petit doigt également. Il a fallu une décision de justice qui lui a accordée cette protection consulaire. La priorité était la lutte contre le terrorisme.
    Trois ans après que l’Espagne ait pris cette décision, de nombreuses voix se sont élevées à l’appui de Aarras, y compris les Nations unies, le ministère marocain de la Justice a annoncé le 21 mai, une initiative rare: l’ouverture d’une enquête sur les plaintes formulées par le détenu de Melilla.
    Formé par des religieuses à Melilla, Aarras avait 15 ans quand il a émigré à Bruxelles. Depuis petit, il était résident légal à Melilla, mais il ne détenait que la nationalité marocaine jusqu’en 1989, où il a acquis la nationalité belge et a fait le service militaire. En Belgique, il a fait beaucoup d’autres choses, des travaux de construction jusqu’à ouvrir une papeterie en plus d’épouser la marocaine Houria. Peu de temps avant de retourner à Melilla en 2005, il est également devenu un musulman pieux. Dans sa ville, il a ouvert en premier une sandwicherie, comme ses affaires n’allaient pas bien, il a fini par conduire des camions.
    Enquêté en 2006 pour ses liens présumés terroristes par le juge de la Cour nationale, Baltasar Garzón, Aarras n’a pas eu de procès parce que le juge a classé l’affaire. Il a été arrêté de nouveau en 2008, à la demande de la justice marocaine et extradé deux ans plus tard. En octobre 2011, il a été condamné à 12 ans pour appartenance à un groupe terroriste et au trafic d’armes. La seule «preuve» qui soutient le jugement est selon leur avocat de Melilla, Mohamed Najim, c’est la confession du prisonnier obtenue sous la torture. Les avocats ont fait appel du jugement.
    En Décembre 2012, le rapporteur de l’ONU pour la torture, Juan Mendez, croit, dans une lettre adressée aux autorités marocaines à des allégations de torture subie par Aarras. Il y’a quatre mois, le Groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l’homme a fait de même. Amnesty International, a transformé Aarras en un symbole, le 26 Juin, Journée internationale contre la torture. Elle a organisé des petites concentrations devant le parlement marocain et les ambassades du Maroc à Bruxelles et à Madrid. Dans cette dernière, 40 000 signatures ont été déposées, demandant d’enquêter pleinement sur ce qui s’est passé.
    Aarras Ali n’est pas le premier cas, il a été précédé par le syrien Basel Ghalyoune, le tchétchène Murat Gassaïev, etc-, ni probablement le dernier, des personnes extradées par l’Espagne et qui auraient été torturées dans le pays où ils sont envoyés. Cependant, Il est le seul pour lequel l’ONU est intervenue. Aucun responsable du gouvernement Zapatero qui a autorisé l’extradition au Maroc, n’a demandé si l’Espagne a respecté ses obligations internationales.
    Le Royaume-Uni a tenté de négocier des protocoles d’entente avec dix pays non-européens, pour extrader des détenus et que leurs gouvernements s’engagent à ne pas les condamner à mort, ni à les torturer. Ailleurs en Europe, on étudie que les consuls du pays d’extradition peuvent suivre la trace du sort de l’accusé, une fois transféré dans le pays qui demande l’extradition. L’Espagne a été une pionnière dans l’introduction de la justice universelle en 2009, mais dans l’autre domaine, elle est beaucoup en retard.
    Et pourtant, comme l’a écrit un éditorial à la veille de l’extradition du détenu belge, prudente et conservatrice comme le journal El Faro de Melilla: « La défense d’Ali Aarras atteint et affecte tous les démocrates qui croient en un Etat de droit avec une justice équitable qui, aujourd’hui, ne se trouvent pas au Maroc ».
    Ignacio Cembrero
    Source : Orilla Sur (El Mundo)
    http://www.demainonline.com/2014/07/03/extrade-par-lespagne-torture-par-le-maroc/
  • Le Maroc fait porter le chapeau à l'Algérie

    Mustapha Adib par qui le scandale arrive
    Selon la presse marocaine, les services algériens seraient derrière la tentative d’un ex-capitaine de l’armée marocaine qui a essayé de remettre une lettre d’ «insultes» à un haut responsable marocain soigné au Val-de-Grâce.Les services marocains font mieux que le FBI, la CIA, la DST, Scotland Yard, le Mossad… réunis. En moins de 10 jours ceux qui sont derrière la pitoyable et sombre affaire du général marocain hospitalisé au Val-de-Grâce «insulté» et «agressé» par Mustapha Adib, un ex-capitaine des forces armées royales, opposant notoire à Mohammed VI, auraient été démasqués. Moulay Hicham, cousin germain de Mohammed VI, banni de la cour marocaine, et l’Algérie auraient manipulé l’officier rebelle qui a qualifié le monarque alaouite de dictateur et accusé le général Abdelaziz Bennani d’avoir «tué des milliers d’innocents et jeté des millions d’orphelins dans la rue».Le «360.ma.» un média Web marocain se vante d’avoir mené une enquête depuis Paris et avoir appris «des révélations surprenantes sur les relations de l’intéressé avec Moulay Hicham ainsi que ses accointances avec les services algériens».Le scénario est hitchcockien!L’opposant marocain serait tombé dans le giron des services algériens par le truchement d’une femme nommée Malika Nacief, rapporte la même source. «Cette femme est un agent des services algériens, spécialement mandatée pour s’occuper d’Adib. Elle vit en Algérie et se déplace plusieurs fois par an à Paris pour rencontrer Adib et lui dispenser les bonnes orientations», aurait confié un informateur au média marocain.Le parallèle est vite établi: «Que peut-on attendre d’une personne qui fricote avec les services algériens qui comme chacun sait placent la nuisance aux intérêts du Maroc à la tête de leurs actions’» se demande Le «360.ma.».La célérité avec laquelle les services marocains ont trituré cette affaire n’a d’égale que sa légèreté et son caractère insidieux Une insulte pour leurs homologues français qui n’y ont vu que du feu. Le pouvoir marocain ne sait plus où donner de la tête. Après l’affaire de l’emblème national du consulat d’Algérie à Casablanca profané par un sujet de Sa Majesté vint celle de l’accusation de l’Algérie d’avoir expulsé des réfugiés syriens vers le territoire marocain, il passe à une étape supérieure. Ses piailleries n’ont apparemment pas redoré le blason terni du Royaume.«L’ambassadeur de France au Maroc, M.Charles Fries, a été reçu, jeudi (19 juin 2014 Ndlr) à Rabat, par M.Mohamed Yassine Mansouri, directeur général de la direction générale d’études et de documentation Dged, pour lui faire part du vif mécontentement du Royaume à la suite de la lâche agression morale dont a été victime, la veille, le général de corps d’armée, Abdelaziz Bennani, dans sa chambre de l’hôpital parisien du Val-de-Grâce, de la part du dénommé Mustapha Adib», avait rapporté une dépêche de l’agence officielle de presse marocaine Map. Les relations entre Paris et Rabat sont entrées dans une période de glaciation.Les affaires entre les deux capitales se succèdent. Les incidents diplomatiques aussi.Le Makhzen tente une porte de sortie…de crise. Le bouc émissaire est tout trouvé.L’Algérie tirerait les ficelles et serait à l’origine des tribulations de responsables marocains accusés par des opposants de torture. Une nouvelle sortie de route du Makhzen qui le conduit droit dans le fossé.
    http://www.vitaminedz.com/le-maroc-fait-porter-le-chapeau-a-l-algerie/Articles_18300_2791592_0_1.html
  • Quand l’U.A gifle le Makhzen

    Le Maroc perd de plus en plus de soutiens africains à sa colonisation du Sahara occidental. Bien qu’il se soit payé l’appui de beaucoup de pays notamment de l’Afrique de l’ouest, il vient de recevoir une gifle au niveau institutionnel.
    En effet, l’Union africaine (U.A) vient de décider la nomination d’un envoyé spécial pour le Sahara occidental en la personne de l’ex président du Mozambique, Joaquim chissanou (1985-2005).
    C’est le fait saillant du 23ème sommet de l’Union Africaine qui vient de s’achever à Malabo, en Guinée Equatoriale, sous la présidence du président mauritanien Mohamed Abdul Aziz.
    Cette décision de l’UA est d’autant plus importante que le sommet a vu la participation du SG de l’ONU, Ban Ki moon dont le rapport en avril dernier a été très critique vis-à-vis du Maroc.
    Et comme il fallait s y attendre, le makhzen est monté sur ses grands chevaux pour dénoncer la décision de l’Union Africaine de nommer un « envoyé spécial » pour le Sahara occidental. Rabat a tout de suite pondu un communiqué dans lequel elle juge l’ONU «seule habilitée» à rechercher une solution définitive.
    Un envoyé spécial pour le Sahara
    « Le royaume du Maroc, partie fondamentale et incontournable à ce différend régional, ne se sent aucunement concerné par cette décision unilatérale qu’il rejette totalement », a déclaré le ministère des Affaires étrangères et de la coopération (Maec) dans un communiqué cité par l’agence officielle MAP.
    Pour le makhzen, qui reçoit à l’occasion un autre camouflet à l’international après les péripéties de son général, Benslimane, malade à Paris, la décision de l’UA ne dispose d’ »aucune base juridique ni fondement politique ou légitimité morale pour intervenir de quelque manière que ce soit dans ce dossier ».
    Le MAE marocain estime que « le processus de recherche d’une solution politique définitive (…) est du ressort exclusif de l’ONU ». Mais Rabat ne cache pas sa grosse colère tant il est conscient du poids de l’Union Africaine est une institution continentale dans le monde.
    Rabat ne décolère pas
    Il est dénoncé alors ce qu’il qualifie de «parti pris radical et injustifié et ses positions (…) sont en contradiction avec le processus onusien en cours ».
    Évidemment le royaume jette la pierre sur l’Algérie sans la nommer en évoquant « certaines parties connues pour leur anti marocanisme primaire de prendre en otage l’agenda de l’organisation panafricaine ».
    Mais cette réaction de dépit de la part d’une monarchie qui semble avoir perdu la boussole, ne change pas grand-chose à la donne.
    Il faut savoir que le Maroc s’est retiré de l’UA (alors OUA, ndlr) en 1984 pour protester contre la reconnaissance par cette instance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), et ne l’a pas réintégrée depuis.
    Au-delà de l’apport concret de l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, un «fervent défenseur de la thèse séparatiste », selon les journaux du makhzen, la cause sahraouie gagne incontestablement plus d’audience avec sa nomination.
    En Afrique, le lobbying du Maroc à coup de distribution d’argent et d’ouverture d’antennes pour les banques proches du palais, n’a finalement pas suffi pour acheter tous les Africains.
    http://www.algerie1.com/zoom/quand-lu-a-gifle-le-makhzen/
  • La nouvelle stratégie marocaine: "subversion par les droits de l'homme"

    par Haddamin Moulud Said
    Isolé en Afrique où, plus souvent que voulu par le Maroc, les journaux publient des photos des chefs d’État ou de gouvernement avec Mohamed Abdelaziz parmi eux, participant à des sommets au niveau continental où le Maroc est resté isolé. 
    Après s’être aperçu que l’amitié avec les USA ou même avec la France n’est plus une garantie d’impunité. En essayant de bloquer le diplomate Christopher Ross en retardant à deux reprises avant Avril 2014 son arrivée au Maroc. Et surtout, acculé par la pression sur la question des droits de l’homme, le Maroc, mène une bataille pour inverser le courant en sa faveur . 
    Le Maroc a perdu tout espoir dans la population des zones occupées. Ce qui a été toujours son rêvé, exhiber aux yeux du monde une population totalement en faveur de la marocanité du Sahara occidental, est devenue la source de ses plus grands malheurs. L’ensemble de la communauté internationale, et en particulier le cadre institutionnel de l’ONU, ont les yeux braqués sur les zones occupées et surveillent à la loupe tout ce que le Maroc fait ou ne fait pas. C’est à dire, les zones occupées, au lieu d’être une vitrine d’exhibition au monde, sont devenus un foyer de tension qui empêche le Maroc de dormir. 
    Par conséquent, il semble raisonnable de penser que le Maroc est décidé à créer une nouvelle dynamique qui éclipse la question des droits de l’homme et, sur le chemin, neutralise l’activité de Ross. 
    D’après les événements qui se déroulent sur ​​le terrain, le Maroc est décidé à deux choses: 
    Un – La subversion dans les camps des réfugiés; et 
    Deux -. Pêcher dans une communauté sahraouie bouleversée par la crise financière, notamment en Espagne. 
    Ayant eu un certain succès à infiltrer certains éléments subversifs opérant à l’intérieur des camps, il cherche maintenant à renforcer ces éléments et peut-être à mener des actions plus substantielles. 
    Il est connu que ses sbirres font le tour des villes occupées por engager des jeunes délinquants ou avec peines mineures pour, en échange de 50.000 dirhams, les envoyer dans les camps pour rejoindre ses cellules subversives. 
    Il ya plus de douze mois que le Maroc a fermé le robinet des aides et avantages offerts aux Sahraouis qui trahissent leur cause en ralliant le Maroc. 
    Le Maroc ne veut plus rien entendre de « retour à la mère patrie ». Maintenant, la stratégie est exactement le contraire: exporter vers les camps tous les éléments qui, moyennant leur achat, peuvent servir ses intérêts. 
    Enfin, le Maroc s’est rendu compte qu’il va jamais gagner les cœurs et la confiance des Sahraouis. Et alors, au lieu de gaspiller de l’argent pour les amener au Sahara occidental et au Maroc, il investit maintenant cet argent pour les envoyer aux camps juste pour y créer des problèmes. Certes, pour le Maroc, les sahraouis ne seront toujours que des outils à utiliser et jeter. 
    L’argent utilisé, avant, pour acheter des résidents dans les camps et les amener au Sahara occidental, est utilisé maintenant pour payer les primes, par minute, des auteurs des vidéos que diffuse la chaîne de télévision « Erheiba » pour répandre, dans l’obscurité de la nuit, des drapeaux marocains dans les Dairas de nos camps ou brûler les bureaux de certains centres publiques. C’est-à-dire, du vandalisme et de la subversion. Sur l’autre front, celui de l’émigration sahraouie en Europe et en Mauritanie, le Maroc, dans un exercice d’approche de ces segments de la population, veut donner l’impression que la «mère patrie» prend dans ses bras tout le monde, d’où qu’ils viennent. Les nombreuses facilités accordées aux voyageurs sahraouis qui optent pour la route du Maroc, la Mauritanie, les Camps, n’était qu’un appât pour laver son image. 
    En 2012, ils ont annoncé la création d’une plate-forme d’opposition au Polisario en Espagne. Une annonce qui n’a eu aucun écho. Un échec total. Maintenant, avec les mêmes personages, ils recidivent dans le but d’attirer la population sahraouie qui réside en Espagne. Pour ce faire, ils font recours au marché des volontés pour acheter ceux qui veulent vendre leurs âmes pour quelques misérables dirhams. 
    Ainsi, samedi dernier, 21 Juin, la valeur de ce type d’actions s’élèvait à 10 000 dirhams par tête dans la bourse de Rabat. Les 26 sahraouis qui sont arrivés à Rabat ont reçu ce montant et sont retournés en Espagne, à l’exception de quatre, qui ont retourné à la Mauritanie. 
    Et en signe de leur volonté de subvertir et pervertir les Sahraouis, les auteurs de cette idée macabre (tous connus), n’ont pas eu meilleure idée que d’investir la valeur religieuse et mystique du mois sacré du Ramadan. Choisir le mois dans lequel le Coran a été révélé à Muhammad pour en faire un mois dans lequel certains s’appliquent à amener d’autres à trahir leur parole et leur engagement, c’est le comble de la perversion. Et c’est ce que semble vouloir faire le groupe qui vient de rentrer du Maroc. A Rabat, ils ont été convoqués pour la fin du Ramadan. Mais ils doivent profiter de ce mois sacré pour répandre l’apathie, la discorde et l’anxiété chez les Sahraouis, pour convaincre le plus grand nombre d’immigrants à se joindre à leur entreprise. 
    Ce ne sera pas une tache facile, inchallah
  • Maroc : Si ce n'est pas l'Algérie, c'est la Mauritanie

    Joaquim Chissano, représentant spécial de
    l’UA pour le Sahara Occidental
    Au Maroc, c’est toujours la faute des autres, jamais des marocains. Dans la question du Sahara Occidental, si ce n’est pas l’Algérie ou l’Espagne, c’est la Mauritanie qui est accusée d’être derrière les échecs du palais royal dans la gestion du problème sahraoui.
    Pour se défendre, le meilleur moyen est d’attaquer. Ainsi, la presse du Makhzen s’en prend au président Ould Abdelaziz suite à la décision de l’Union Africaine de nommer un représentant spécial pour le Sahara Occidental. Une décision qui exprime sa volonté de participer dans la recherche d’une solution rapide et définitive du conflit qui oppose le Maroc aux sahraouis. D’ailleurs, le processus de paix onusien est basée sur un plan qui a été conçue par l’OUA et c’est un pays ami du Maroc, le Sénégal, l’un des principaux concepteurs du plan de réglement africain.
    Le Maroc mène une vaste campagne pour prétendre un soutien des pays de l’Afrique de l’Ouest, mais la réalité est que ces pays voient d’un mauvais oeil le retrait marocain d’une organisation continentale où le Maroc aurait pu jouer un rôle actif.
    L’Afrique fait peur au palais de Rabat. Les attaques proférées contre le président mauritanien visent à interférer dans l’action pouvant être menée par Ould Abdelaziz au nom de l’organisation panafricaine qui a voté par unanimité la désignation de l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano en tant que représentant spécial pour le Sahara Occidental.
    Le Maroc a protesté contre l’intérêt que l’UA porte à la solution de la question sahraouie, alors qu’il se tait lorsque des pays comme les Etats-Unis, la France pou l’Espagne se prononcent en faveur d’une solution basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. 
    Quelle sera la position du Maroc si le président sahraoui Mohamed Abdelaziz décide de participer au sommet afro-américain qui aura lieu en juillet `Washingon? Accusera-t-il l’Algérie ou la Mauritanie d’être derrière cette décision américaine? 
  • Au pays du « commandeur des croyants », le mensonge est roi !

    Abdelilah Benkirane, le Premier ministre marocain est un homme qui ne craint pas le ridicule. Et il le prouve à chaque fois que sa phobie de l’Algérie prend le dessus sur sa lucidité clignotante. Ainsi, selon lui, si les autorités algériennes refusent toujours d’ouvrir les frontières terrestres avec le Maroc, c’est parce qu’elles ont peur que leurs compatriotes soient impressionnés par la stabilité et le progrès dont jouit le royaume du « commandeur des croyants ». 
    Une conclusion « renversante » qui en dit long sur les facultés de discernement chancelantes d’un chef de gouvernement qui doit son maintien grâce à ses dons de serviteur zélé au service exclusif du Palais et du Makhzen ! Des propos stupéfiants de la part d’un islamiste sorti tout droit de la djellaba royale, qui se voile la face pour ne pas regarder la réalité tragique écrasant de son poids des millions de Marocaines et de Marocains. Et une diversion de plus à inscrire au registre d’un haut responsable plaidant l’absurde en guise de désengagement vis-à-vis de ses responsabilités. 
    Les Algériens savent parfaitement que la situation sociale et économique demeure dramatique pour la grande majorité du peuple marocain. La plupart d’entre eux connaissent dans le détail le décor précaire et indigent de Sidi Moumen et Derb Soltane, ainsi que les mille et une misères vécues au quotidien par les oubliés du roi et les parias du trône. Sans intention d’offenser cet adepte invétéré d’un Islam totémiste, ils l’invitent à jeter un œil du côté de la discothèque huppée le Pacha à Marrakech et voir de près le progrès et la prospérité sur le visage de « esclaves » nubiles jetés en pâture à des touristes pervers venus assouvir leurs vils instincts sur des enfants sans enfance et sans espoir. 
    Abdelilah Benkirane est libre d’utiliser la diversion dans sa démarche gouvernementale. Et il revient, en premier lieu, à ses compatriotes d’accepter ou de rejeter ce genre de procédés. Mais qu’il arrête de spéculer sur des sujets qui le dépassent. Tout le monde sait qu’au pays du « commandeur des croyants », les fortunes colossales ramassées grâce au trafic de stupéfiants et au tourisme sexuel sont plus que tolérées par un régime entretenant des rapports mystérieux avec la morale et la religion. Seulement, ce que le Premier ministre marocain devrait savoir, c’est que la situation dramatique des milliers de femmes marocaines que le dénuement le plus extrême a livrées pieds et mains liés aux entremetteurs chargés de satisfaire la libido immorale d’une clientèle occidentale en mal de sensations fortes n’a jamais été une source de réjouissance autant pour les officiels que pour le peuple algériens. Ce n’est nullement dans leurs habitudes de tirer la moindre satisfaction des malheurs endurés par leurs voisins. 
    Qu’a-t-il fait depuis qu’il est à la tête du gouvernement pour atténuer un tant soit peu les souffrances d’une population rurale prise en otage par les narcotrafiquants ? Quelles solutions a-t-il proposées pour mettre fin au calvaire de ces milliers d’enfants issus de couches défavorisées, sacrifiés sur l’autel de la dépravation pédophile ? Sa manière de vanter une prospérité et un progrès dont seule une caste de privilégiés bénéficie est indécente. Elle est stupéfiante ! Après avoir maté le terrorisme, l’Algérie est classée aujourd’hui parmi les pays émergents. En vingt ans, elle a réussi à renouveler l’ensemble de son infrastructure de base, routes, autoroutes, barrages, logements et universités, et elle est en train de récupérer progressivement sa plateforme industrielle. 
    En Algérie, le trafic de drogue demeure un phénomène restreint, et la traite des blanches est inexistante. Ce qui n’est malheureusement pas le cas au royaume voisin. Abdelilah Benkirane est-il aveuglé par sa fulgurante ascension politique et sociale au point de perdre complètement conscience de la déchéance matérielle et morale frappant de plein fouet de larges pans de la société marocaine ? Dans tous les cas de figure, sa cécité semble préoccupante à plus d’un titre. Elle relève plutôt de la schizophrénie que de l’ophtalmologie. Et son cas se trouve ainsi doublement aggravé par une religiosité ostentatoire qui lui fait prendre les femmes marocaines pour des lustres !
    Par AMMAR KHELIFA
    amar.khelifa@eldjazaircom.dz
    ElDjazairCom, juillet 2014
  • Sarkozy, malmené par la justicde française

    Points chauds : Soutien

    par  Faouzia Mahmoudi

    Nicolas Sarkozy dont les intentions de revenir officiellement sur la scène politique se font depuis quelques temps de plus en plus précises a été placé hier en garde à vue à Paris. De quoi, encore une fois compliquer un retour réclamé par les militants UMP qui ne semblent pas être choqués outre mesure par les multiples «affaires» dans lesquelles est impliqué leur champion. Et au-delà des péripéties judiciaires de l’ex-chef d’État c’est bien la dévotion sans limite de ses supporters, qui représentent une majorité des militants UMP, qui interpelle. C’est surtout cet élément qui fait toute la différence avec les autres prétendants à la candidature de droite pour 2017. François Fillion a-t-il des adulateurs qui le soutiennent pour le meilleur comme pour le pire ? Alain Juppé a-t-il des admirateurs qui le considèrent comme un messie ? Bruno Le Maire et les autres ont-ils des partisans capables de payer plus de 11 millions de leurs poches pour éponger leurs dettes?. La réponse est simple, et c’est non. 
    Ce qui fait que Nicolas Sarkozy malgré sa défaite en 2012, après un unique catastrophique mandat, sera probablement le candidat de l’UMP pour la présidentielle de 2017 réside tout simplement dans le fait que le cœur de l’UMP, c’est-à-dire ses militants, bat pour lui et pour personne d’autre. Et si la popularité de l’ex-président chute vertigineusement dès que l’on interroge des électeurs non-UMP, mettant en doute ses capacités à réunir un nombre de voix suffisant pour une victoire en 2017, cela n’empêche pas ses fidèles de le plébisciter, aux dépens d’un autre candidat, comme Alain Juppé, qui semble bien plus à même de rassembler sur le plan national. 
    Néanmoins, au vu des «affaires» qui s’accumulent contre lui, il n’est pas impossible que Nicolas Sarkozy ne soit pas «capable» d’être candidat pour la prochaine présidentielle si l’un des dossiers dans lesquels il est impliqué venait à prendre un mauvais tournant pour lui. Quelles seraient alors les solutions de repli pour ses partisans ? Il est peu probable d’ima- giner les soutiens de Sarkozy choisir François Fillion qui s’est posé depuis plusieurs mois déjà comme le principal adversaire de l’ex-président n’hésitant pas à utiliser des mots très durs et à l’accuser de l’échec de la droite. Un report des soutiens vers Alain Juppé serait alors plus crédible et plus logique. Surtout, Juppé est celui qui séduit le plus en dehors de l’UMP. Néanmoins, aujourd’hui les supporters de Sarkozy ne pensent pas encore à un possible nouveau champion et sont actuellement prêts à tout pour défendre et soutenir l’ancien chef d’État. Reste à savoir s’il pourra effectivement être leur représentant en 2017, ou s’il leur fera défection, très certainement malgré lui. 
    F. M.
    Le Jour d’Algérie, 02/07/2014
  • Le Makhzen furieux : Ignacio Cembrero récupéré par « El Mundo »

    Ignacio Cembrero, l’ex-correspondant du quotidien espagnol El Pais, qui avait démissionné de manière fracassante du journal où il avait travaillé quasiment toute sa vie après que sa direction se soit couchée devant les remontrances du Makhzen, vient de rejoindre l’autre grand quotidien espagnol El Mundo.
    Son blog Orilla Sur (Rive Sud), qu’il animait dans El Pais, a été récupéré par El Mundo, et Cembrero a publié d’ailleurs hier son premier article intitulé :Extraditado por España, torturado por Marruecos (Extradé par l’Espagne, torturé par le Maroc), où il raconte la tragique histoire d’Ali Aarrass, ce belgo-marocain remis à la DST, la police politique marocaine dirigée parAbdellatif Hammouchi, par le gouvernement « socialiste » de José Luis Rodriguez Zapatero en 2010, et affreusement torturé.
    Le retour de Cembrero tombe très mal pour le Makhzen et pour son faire-valoir dans cette affaire le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane. Non seulement le procureur de l’Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole, a archivé, le mardi 17 juin, la plainte de Benkirane contre Cembrero, mais ce dernier revient donc en force. 
    El Mundo est certes le deuxième quotidien en diffusion en sa version papier, après El Pais, mais il est le premier site électronique espagnol, devant El Pais.
    Et surtout, El Mundo est connu pour être peu réceptif aux pressions marocaines. Des informations qui ne passent généralement presque jamais dans El Pais sont aisément publiables dans El Mundo.
    Demain
    http://www.demainonline.com/2014/07/02/le-makhzen-furieux-ignacio-cembrero-recupere-par-el-mundo/