Mois : janvier 2014

  • 2013 : lutte sans merci contre la drogue provenant du Maroc

    Les tentatives d’inonder l’Algérie par le kif traité provenant du Maroc ont été fermement annihilées en 2013 par les services de lutte contre les stupéfiants, parvenant à démanteler et à mettre fin aux agissements de nombreux réseaux qui utilisent l’Algérie comme zone de transit vers l’étranger.Les efforts entrepris par les éléments de la Gendarmerie, de la Sûreté et des Douanes dans le cadre de la lutte contre ce fléau se sont soldés par des résultats tangibles notamment en termes de saisie de quantités énormes de kif traité, de démantèlement de dangereux réseaux internationaux dont les barons et les membres sont traqués et leurs noms faisant l’objet de mandats d’arrêt nationaux et internationaux, s’ils ne sont pas appréhendés.La perspicacité des unités de gardes-frontières, déployées largement sur la bande frontalière ouest s’étendant sur des centaines de kilomètres, a constitué « un bastion » devant ce phénomène ayant des liens avec d’autres fléaux qui menacent la société dont le trafic d’armes, le terrorisme et le blanchiment d’argent.Sur les quelque190 tonnes de kif traité saisies par les services combinés en 2013, les services de la gendarmerie nationale en ont enregistré la saisie de 107 tonnes, la plupart lors des opérations menées au niveau de la bande frontalière Ouest ou dans des régions proches des frontières.Les quantités saisies étaient découvertes à bord de véhicules de luxe portant des plaques d’immatriculation étrangères dont le Maroc et des pays d’Europe et autres véhicules sans plaques, ce qui renseigne également sur des crimes de falsification et de contrebande de voitures.Les opérations de mise en échec des tentatives d’introduction de ces poisons en Algérie cette année ont eu lieu, selon des rapports des services de sécurité, suite à des enquêtes exploitant des informations ayant permis aux services combinés de mettre en place des plans efficaces.Les informations obtenues grâce une stratégie de lutte contre ce phénomène ont permis de préparer des formations sécuritaires à l’instar des plans des services de la Gendarmerie nationale qui s’est appuyée sur un dispositif sécuritaire et un déploiement judicieux des unités des gardes-frontières, des brigades territoriales renforcées de manière étudiée par des brigades de sécurité et d’intervention et des sections de recherche relevant des groupements territoriaux de ce corps.Des tentatives d’acheminement de quantités entre 2 et 7 tonnes de kif traité à bord de camions et semi-remorques déjouées à Tlemcen, Ain Témouchent, Sidi Bel Abbès et Oran par les services de sécurité, confirment que les barons de drogue intensifient leurs activités pour palier à des revers subis.De plus grands réseaux de narcotrafiquants ont subi un sévère coup, en fin septembre dernier suite à une opération mettant en échec une tentative d’introduction de 10 quintaux de kif vers l’Algérie et arrêtant deux personnes dont un baron marocain qui a conduit après quelques heures d’enquête à la capture de cinq acolytes à travers la wilaya de Tlemcen.
    Renforcer la surveillance et coordonner les actions
    L’Algérie a exprimé, à plus d’une occasion à travers son corps diplomatique, son inquiétude concernant l’ampleur pris par ce phénomène, appelant à une coopération territoriale pour faire face à ce fléau aux ramifications internationales.L’Organisation de la police criminelle internationale, Interpol, a également adopté cette position avec l’Algérie, notamment lors de la 22ème conférence régionale africaine, tenue du 10 au 12 septembre dernier à Oran, où a été recommandée une coopération régionale, territoriale. Les participants ont demandé aux pays concernés de renforcer la sécurité des frontières, partant d’un constat que la drogue a une relation avec des phénomènes dangereux menaçant la société comme le terrorisme et le trafic d’armes.L’Algérie a concrétisé, cette année, un ensemble de mesures visant à resserrer l’étau sur les trafiquants qui tirent profit, sur la bande frontalière ouest, de conditions géographiques « complexes » en intensifiant l’implantation sécuritaire, renforçant le contrôle jour et nuit, en adoptant des moyens technologiques modernes et multipliant les patrouilles.Des tranchées ont été creusées et des barrières construites à travers des points frontaliers qui attirent des trafiquants pour sa spécificité topographique. Ces actions ont donné des résultats positifs selon les services de la gendarmerie nationale.Dans la wilaya d’Oran, l’année 2013 a enregistré le démantèlement de plus de 20 réseaux criminels « organisés et dangereux » dont leurs éléments activaient collectivement dans plusieurs genres de crime. L’action retentissante a été la mise hors état de nuire du réseau du baron, dénommé « Tiyaya », arrêté en 2013 par les services de la police judiciaire de la sûreté de wilaya d’Oran. Ce sinistre individu était impliqué dans 20 affaires de trafic et de commercialisation du kif.Les services de la sûreté de wilaya a arrêté dernièrement un baron (40 ans), à la tête d’une bande internationale de trafic de drogue. Il était activement recherché, suite à des mandats d’arrêt en collaboration avec Interpol.
    Ennahar Online, 03/01/2014
  • La grande manœuvre marocaine au Sahara (3é Partie)

    Après le cessez-le-feu, le Maroc et le Polisario ont entamé, chacun de son côté, des actions diplomatiques et une activité de relations publique à l’échelle internationale très intenses. 
    Devant l’impossibilité de parvenir à une solution depuis la naissance du conflit, l’ONU a déployé des efforts considérables dans le but de trouver une issue à cette situation, même si l’on pourrait être tenté de reprocher à Washington et surtout à Paris de ne pas «réussir» à appliquer davantage de pression sur Rabat.
    En juin 2001, le secrétaire des Nations Unies a proposé un accord cadre connu sous le nom de Plan Baker, mais qui ne fut jamais présenté au Conseil de sécurité. Rédigé par une équipe juridique marocaine parrainée par les Américains, ce document offre une autonomie totale aux Sahraouis à l’intérieur de l’Etat marocain, excepté dans le domaine de la défense et de la politique étrangère.
    L’Algérie et le Front Polisario ont rejeté ce plan car il ne tient pas compte de l’avis de la totalité des Sahraouis mais uniquement de ceux qui vivent déjà sous l’autorité du royaume. 
    Une deuxième version de ce plan, officieusement connu sous le nom de Baker II, envisageait une autonomie sahraouie sous l’autorité du Sahara occidental pour une période de cinq ans, avec un référendum sur l’indépendance qui devrait suivre. 
    A ce référendum, l’ensemble de la population actuelle du Sahara occidental participerait, y compris les personnes qui ont émigré depuis 1975. 
    Cette fois-ci, l’Algérie et le Front Polisario ont accepté ce plan alors que le Maroc, favorable au premier plan de Baker, l’a rejeté en argumentant qu’il ne serait plus pour tout référendum qui comprendrait l’indépendance comme option. 
    Baker a fini pas jeter l’éponge et, en signe de protestation, il a démissionné. La volonté des Marocains a toujours été de négocier uniquement avec les Algériens mais ces derniers ont toujours refusé, insistant sur le fait qu’ils ne pouvaient pas se substituer aux Sahraouis. 
    Un autre obstacle majeur pour les parties en termes de négociation, c’est de déterminer et de savoir qui doit voter dans les référendums, car chacune des parties interprète les chiffres du recensement et le rôle que les colons marocains devraient jouer différemment. 
    Ensuite, depuis les attentats terroristes de Casablanca en 2003, Rabat a ressenti moins de pression pour faire des concessions sur le sujet avec l’appui des alliés outre-Atlantique, qui, à cette occasion, ont même renforcé l’alliance stratégique entre les Etats-Unis et le Maroc. 
    A l’automne de cette année, le président George W. Bush a rassuré le roi Mohammed VI que les Etats-Unis ne chercheraient pas d’imposer une solution sur la question du Sahara occidental. Et, depuis, la diplomatie suit son cours.
    La situation dans les camps de réfugiés en Algérie et les territoires inoccupés du Sahara occidental évolue en un ensemble distinct de défis en matière de sécurité présentant un intérêt non seulement pour les acteurs immédiats dans la région, mais aussi pour les Etats-Unis et d’autres puissances extérieures. 
    Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, il y aurait plus de 116.000 sahraouis réfugiés dans les camps en Algérie et 80.000 vivant dans les territoires actuellement inoccupés.
    Même si le Maroc a habituellement et vivement critiqué le Polisario dans sa gestion des camps, parfois la décrivant comme un règne de terreur, la situation des réfugiés reste une préoccupation majeure, même après le cessez-le-feu. 
    L’administration du Polisario dans les camps qui, jusqu’à la trêve de 1991, était en grande partie entre les mains des femmes parce que les hommes étaient partis à la guerre, a eu beaucoup de succès.
    D’ailleurs, les représentants de l’ONU et des ONG sont beaucoup moins critiques. 
    Selon un rapport de Human Rights Watch datant de 2008, « le Polisario est efficace dans la marginalisation de ceux qui défient directement sa direction ou son orientation politique générale, mais jamais il n’a fait de prisonnier ». 
    Il permet même aux résidents des camps de critiquer son administration au jour le jour. S’ils souhaitent le faire, les résidents des camps en Algérie peuvent également passer sous contrôle marocain dans les territoires du Sahara occidental par la Mauritanie. Certains travailleurs des ONG espagnoles ont même fait l’éloge du Polisario pour assurer la sécurité contre des possibles infiltrations d’extrémistes et de terroristes. 
    Les principales forces de sécurité sahraouies sont les policiers qui opèrent dans les camps et la Gendarmerie nationale, dont la compétence s’étend aux routes et aux sentiers entre les camps.
    Cette dernière, avec sa structure militaire, possède une juridiction sur les transports par routes, et est chargée, en outre, de la lutte contre la contrebande surtout avec les menaces plus récentes de pénétration par les terroristes et les organisations criminelles dans les camps. 
    Aujourd’hui, la situation sociale des Sahraouis présente certains aspects particuliers. 
    Des milliers de jeunes sahraouis ont été accueillis pour une formation par Cuba dans les écoles secondaires, les universités, les instituts techniques et les académies militaires. A leur retour, un grand nombre a connu une sorte de choc culturel se demandant comment mettre leur formation en pratique dans le désert et se sentir contraints par de nombreux aspects de la société sahraouie traditionnelle. 
    Au point où ceux qu’on nomme aujourd’hui les Cubaraouis, hommes et femmes, constituent ensemble une nouvelle tribu saharienne avec sa propre identité. 
    Ce sont ceux-là mêmes qui figurent parmi la no
    uvelle génération de l’élite sahraouie, qui remet en question la domination et les moyens de la direction du Polisario traditionnel sans renoncer à sa cause. 
    Comme on pourrait s’y attendre, dans le domaine des relations publiques, le Maroc a fait de son mieux pour extraire le maximum de profit possible à partir des quelques cas de transfuges sahraouis. En plus de ces quelques occasions, les principales motivations de ces gens, considérés comme des traîtres opportunistes par le Polisario, étaient toutes financières, le Maroc offrant des incitations attractives à ces Sahraouis qui ont osé dénoncé publiquement le Polisario.
    A partir de 1975, la répression antinationaliste sahraouie par les autorités marocaines a été sans conteste des plus sévères, et les estimations du nombre total de «disparus» dans le Sahara occidental depuis le retrait espagnol s’élève à plus d’un millier de personnes. 
    La dernière grande vague de disparitions a eut lieu en novembre 1987, coïncidant à peu près avec la visite de la mission technique de l’ONU. Ces détentions à grande échelle par le Maroc ont acquis un caractère permanent et ont perduré jusqu’en juin 1991, lorsque plus de 300 «disparus» sahraouis ont été libérés. 
    Les anciens détenus ont parlé de prisons clandestines, des conditions difficiles, et de violence physique et psychologique de la part des gardes marocains. En juin 2010, il y a avait encore 46 prisonniers politiques sahraouis dans les diverses installations pénitentiaires marocaines et essentiellement dans la «prison noire» d’El-Ayoun. 
    Pour sa part, le Polisario a mis la main sur plus de 2.000 prisonniers de guerre marocains A partir de 1976, grâce à la médiation du sénateur américain Richard Lugar et avec l’intermédiation de la Croix-Rouge internationale, les 404 derniers prisonniers marocains ont été relâchés en 2005. 
    Dans de nombreux cas, le Maroc a refusé d’accepter les anciens détenus à leur libération parce que Rabat ne reconnaît pas le Polisario. Leur retour a été donc retardé de plusieurs années jusqu’à ce que des diplomates américains et argentins interviennent pour les rapatrier de force. 
    La situation des droits de l’homme au Maroc est un dossier très sensible, même si depuis le couronnement de Mohammed VI en 1999, il y a des améliorations tangibles et des signes de changements, ainsi que le signalent Human Rights Watch et Amnesty International. 
    Le régime chérifien a toujours manifesté une tolérance zéro dans trois domaines : la monarchie, l’islam et l’intégrité territoriale du royaume. 
    Ainsi, sans aller jusqu’à menacer la stabilité de la monarchie alaouite, les Etats-Unis et l’Europe devrait fortement encourager le Maroc à développer et mettre en œuvre un programme de véritable autonomie pour le Sahara occidental.
    Si les Sahraouis gardent un scepticisme quant aux intentions des Marocains, c’est certainement par de véritables réformes et une réduction notable de clientélisme et de la corruption que Rabat a une chance d’acquérir une crédibilité parmi eux. 
    Le France pourrait assurer un rôle dans ces efforts en mettant plus de pression sur le royaume et les Etats-Unis gagneraient gagner en crédibilité parmi le Polisario et l’Algérie, dont le soutien pourrait être crucial pour un règlement durable.
  • Droits de l’Homme au Sahara occidental : le Makhzen et ses vieux démons

    Par Ammar KHELIFA
    Une tentative de diversion qui ne trompe personne, car la position de l’Algérie à l’endroit de la question sahraouie est mondialement connue depuis le retrait de l’Espagne et le partage de ce territoire non autonome, selon le classement de l’ONU, entre le Maroc et la Mauritanie en novembre 1975. Le jeune Marocain qui a arraché le drapeau du consulat algérien à Casablanca a été arrêté. Tout juste après, le ministre marocain des Affaires étrangères s’est empressé de présenter ses excuses officielles. Selon la machine propagandiste du Makhzen, il s’agit d’un acte isolé et dont la coïncidence avec la célébration du 59e anniversaire du déclenchement de la lutte de libération nationale algérienne serait fortuite et hasardeuse. Les Algériens sont donc invités à considérer l’incident clos ; et au cas où certains d’entre eux insisteraient à connaître les dessous de cette provocation haineuse, on leur démontrera, preuves scientifiques à l’appui, les effets indésirables du cannabis marocain et son impact sur les capacités visuelles, surtout lorsqu’il est consommé sans modération. En conséquence, les Algériens sont tenus de faire preuve de compréhension vis-à-vis d’un égaré qui ne savait pas ce qu’il faisait ! Au-delà de l’indignation légitime que ce geste imbécile soulève, les Algériens sauront démontrer leur force de caractère, en considérant que l’arrachage de l’emblème national du toit d’un de ses consulats constitue un acte individuel commis par un pauvre type excité qui n’a rien à voir avec un symptôme d’une grave pathologie affectant le sérail marocain et ses courtisans.
    Ils feront l’économie d’une réaction à chaud devant ce comportement hystérique traduisant le grand désarroi d’une partie de la classe politique marocaine qui ne sait plus à quel saint se vouer. Qu’il ait été planifié par des sbires du roi ou commandité par des flagorneurs appointés par le Makhzen, ils ont décidé de ne pas commenter cet acte ignoble, ni à lui réserver un prolongement médiatique qu’il ne mérite pas.
    La seule réponse appropriée à ce genre de conduite de désaxé est le mépris absolu. N’en déplaise aux sectes maraboutiques et aux « sorciers » attitrés du monarque, les Algériens vont, une fois encore, faire preuve de retenue, en adoptant une attitude responsable qui cadre mieux avec leur degré élevé de maturité politique et leur conception avancée du bon voisinage.
    Ils ne vont pas se fatiguer à chercher pourquoi un groupe d’énergumènes s’en est pris à leur consulat, ni à s’interroger sur l’étonnante passivité des policiers marocains censés protéger le bâtiment et ses occupants. Dans la vie, chacun réagit selon ses propres repères culturels et spirituels ; et les Algériens sont suffisamment imprégnés de valeurs morales pour ne pas tomber dans une aussi abjecte machination fomentée par des esprits dégradés.
    Dans ce cas précis, ils se font un honneur de démontrer aux instigateurs de ce «coup» misérable leur profond attachement aux principes supérieurs qui les ont toujours distingués, en s’inspirant du prophète Mohamed (que le salut de Dieu soit sur lui) et du cheikh Abdelhamid Ibn Badis dont l’humanisme et le savoir avaient illuminé son époque, malgré la répression féroce menée par une administration coloniale s’acharnant à maintenir tout un peuple dans les ténèbres de l’asservissement.
    Le premier s’était interposé entre un nomade qui a uriné à l’intérieur de la mosquée et certains de ses compagnons décidés à «corriger» le malheureux ignorant, en prodiguant à ce dernier une leçon mémorable de tolérance ; quant au second, l’Histoire nous rappelle combien il a été sage et clairvoyant en appelant au calme et à la retenue une population Constantinoise outrée par le comportement obscène d’un individu de confession juive qui avait uriné sur le mur de la mosquée Sidi Lakhdar, et en mettant en garde ses concitoyens contre les risques d’un conflit communautaire attisé par la France coloniale.
    En refusant de se laisser entraîner dans une escalade voulue par le palais royal pour des raisons qui lui sont propres, l’État algérien n’a fait que perpétuer sa traditionnelle politique privilégiant la raison et l’apaisement. Forte de sa position juste et inaliénable à l’égard du droit des peuples à l’émancipation, une position qu’elle a toujours défendue avec beaucoup d’intransigeance, l’Algérie rappelle au Maroc que le message de Bouteflika, lu par Tayeb Louh, le ministre de la Justice, devant les participants à la Conférence africaine de solidarité avec le peuple sahraoui, qui s’est tenue à Abuja au Nigéria, ne traduit aucune malveillance à l’encontre d’un voisin qui ne cesse de manifester une fébrilité excessive lorsqu’on lui parle de la question du Sahara-Occidental.
    En appelant à l’élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme dans la dernière colonie du continent africain et à la nécessité de la mise en place de mécanismes pour leur protection, l’Algérie n’a commis aucun acte d’ingérence dans la politique intérieure marocaine comme le prétendent certains sujets de sa majesté.
    Elle n’a fait que soulever un grave problème d’atteinte à la dignité humaine dont souffre un peuple qui refuse de faire allégeance au roi, en acceptant la «raison» du fait accompli. Ceux qui estiment que le message de Bouteflika est un « acte de provocation directe à l’égard de l’intégrité territoriale du Maroc », ont choisi délibérément de travestir la réalité et de faire acte de mauvaise foi vis-à-vis de l’Algérie, parce qu’ils sont en panne d’arguments politiques et juridiques valables pouvant servir de base à une occupation militaire dénoncée par environ 80 pays à travers le monde.
    Une tentative de diversion qui ne trompe personne, car la position de l’Algérie à l’endroit de la question sahraouie est mondialement connue depuis le retrait de l’Espagne et le partage de ce territoire non autonome, selon le classement de l’ONU, entre le Maroc et la Mauritanie en novembre 1975. Durant cette même année, la Cour internationale de justice avait affirmé que « les éléments et les renseignements portés à sa connaissance n’établissent l’existence d’aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara-Occidental, d’une part, le royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien d’autre part ».
    Cette instance internationale souveraine avait-elle été manipulée par l’Algérie ? Ces dizaines de milliers de sahraouis réfugiés qui vivent depuis 38 ans dans des conditions précaires, chassés de chez eux par le Maroc, spoliés de leur terre sont-ils une invention algérienne ? Pourquoi le monarque marocain n’avait-il pas rappelé son ambassadeur lorsqu’en janvier 2006, Washington lui avait signifié que l’accord de libre-échange signé entre les USA et le Maroc excluait expressément le Sahara-Occidental ? Pourquoi Rabat a-t-il adopté le profil bas, lorsqu’en septembre der
    nier le Département d’État américain a affirmé, dans un nouveau rapport, que la violation des droits humains des Sahraouis par le Maroc se poursuivait au point de susciter des inquiétudes ?
    Si l’on doit tenir compte de la thèse marocaine quant à une prétendue souveraineté sur le territoire du Sahara-Occidental – une souveraineté qui n’est reconnue officiellement par aucun pays au monde –, les avocats du trône ne vont pas tarder à intenter un procès en diffamation contre Kathleen Thomas qui, en sa qualité d’ancien membre de la Minurso au Sahara-Occidental, avait récemment déclaré à titre officiel que « la seule raison pour laquelle le référendum n’a pas eu lieu, c’est la décision du Maroc de se retirer du processus, parce qu’il a craint que les électeurs sahraouis se prononcent pour l’autodétermination » !
    L’Américaine avait déclaré apporter son témoignage « dans le souci de dissiper le mythe selon lequel le référendum ne pouvait pas avoir lieu en 2 000 pour des raisons pratiques ». Mythe, le mot est lâché sans que les Marocains s’offusquent pour autant comme ils l’ont fait à la suite de la lecture du message de Bouteflika. La nécessité de mettre en place un mécanisme de protection des droits de l’Homme au Sahara-Occidental – et les Marocains le savent mieux que quiconque – n’est pas une création algérienne.
    Il s’agit d’une exigence humanitaire imposée par des circonstances dramatiques vécues par une population soumise à toutes sortes de violences et d’intimidations à laquelle ont appelé des organisations internationales que l’on ne pourrait pas accuser d’inféodation à l’Algérie. Une exigence qui avait failli se transformer en résolution onusienne, en avril dernier, si elle n’avait pas été retirée à la suite du soutien apporté au Maroc par Israël, la France et l’Espagne. Mais au lieu de faire face à ses problèmes domestiques qui ont pris une dimension critique, le « commandeur des croyants » dont les convictions ont été ébranlées par maître Jean Chevais, avocat de l’association «Touche pas à mon enfant» et co-auteur avec Catherine Graciet d’un livre intitulé « Le roi prédateur, main basse sur le Maroc », s’en prend à l’Algérie qui n’a fait qu’accomplir son devoir de solidarité envers un peuple qui revendique légitimement un référendum libre, régulier et impartial, comme elle l’aurait fait à l’intention de ses voisins du royaume, si le peuple marocain était soumis aux mêmes affres.
    Mais peine perdue pour le monarque et ses louangeurs obsédés par une haine sans limite envers tout ce qui est algérien, l’Algérie ne cessera jamais d’être la voix de ceux qui n’ont pas de voix. Son emblème flottera toujours haut, en portant à travers les océans et les continents, l’amour que lui portent ses enfants et l’estime que lui vouent les peuples épris de liberté.
    Soucieux de consolider une vraie démocratie sociale basée sur une répartition équitable des richesses du pays, l’Algérie préfère perfectionner sa démarche interne pour répondre aux revendications de son peuple que de polémiquer avec un régime qu’elle n’a jamais considéré ni comme un adversaire ni comme un rival, mais comme un voisin qui refuse de se rendre à l’évidence et de reconnaître qu’il est le dernier pays colonisateur au monde, avec Israël bien entendu.
    A. K.
    El Djazaircom.dz, Janvier 2014
  • Maghreb-2013 : Un tour d’horizon sur des événements importants

    De nombreux événements ont marqué le Maghreb de 2013 bien que l’Union des peuples, en tant qu’organisation reste une utopie. Le Maroc a connu une récession et des difficultés économiques qui ont obligé le royaume à faire des prêts auprès des institutions financières mondiales. La Tunisie est toujours en quête d’un consensus national pour une sortie de crise. La crise politique pèse lourdement sur l’économie et les recettes de touristiques. En Libye, l’autorité provisoire peine à mettre en place les institutions sécuritaires capables d’instaurer un climat de sérénité et de quiétude. En Mauritanie, les législations locales ont marqué la fin de l’année écoulée avec le renforcement du parti au pouvoir. Les Sahraouis n’ont pas exaucé leur rêve d’autodétermination devant les avatars politiques de Washington et le partie pris de la France.
    Maroc : Un pas en arrière
    La tension entre le Maroc et l’Algérie a sérieusement marqué les esprits en 2013. Jamais les relations entre les deux pays ne sont arrivées à ce stade d’embrouille. Le Maroc a saisi l’occasion d’une lettre du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, lue à Abudja par le ministre de la Justice, Tayeb Louh, pour crier au complot. Le makhzen avait mobilisé tous ses relais et ses partis croupions pour dénigrer l’Algérie. La crise diplomatique s’est alors enflammée des deux côtés après qu’un individu se réclamant de la « jeunesse royaliste » eut arraché le drapeau du consulat algérien à Casablanca. Les relations algéro-marocaines était également au cœur du discours du roi du Maroc, prononcé à l’occasion du 38e anniversaire de la Marche verte le 6 novembre dernier. Quelques jours plus tard, Bouteflika adressait une lettre de félicitations au monarque à l’occasion du 58e anniversaire de l’indépendance du Maroc. Vu le climat qui régnait, celle-ci a plutôt été perçue comme un geste de bienséance diplomatique. L’affaire du pédophile espagnol gracié par Mohamed VI avait failli mettre le royaume à feu et au sang. Le Danielgate comme l’a nommé la presse marocaine a attisé la colère des Marocains. Si la majorité des médias nationaux s’étaient avancés avec beaucoup de retenue sur un sujet impliquant directement le roi, la médiatisation internationale de l’affaire ainsi que la prise de position de la société civile avait créé le buzz. Même la répression des forces de l’ordre lors de la manifestation du 2 août à Rabat n’avait pas refroidi les Marocains. Au contraire, les ONG des droits de l’homme étaient allées jusqu’à porter plainte contre le ministre de l’Intérieur de l’époque. Cependant cela n’avait pas éteint le feu de la polémique. Toujours sous la pression sociale et internationale, le Maroc avait demandé l’extradition du pédophile. Mais l’Espagne s’y était finalement opposée, prétextant que les accords en matière d’extradition de prisonniers entre les deux pays n’incluent pas les nationaux. Aujourd’hui, Daniel Galvan purge sa peine en Espagne avec la possibilité de sortir de prison en 2018, conformément à l’article 92 du code pénal qui accorde, sous certaines conditions, la liberté conditionnelle aux détenus ayant plus de 70 ans. L’affaire du journaliste Ali Anouzla a également capté l’intérêt de l’opinion publique. Arrêté le 17 septembre dernier, à Rabat, suite à la publication d’une une vidéo d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, incitant à commettre des « actes terroris tes» au Maroc, l’ex-directeur de publication du site Lakome.com était et est toujours accusé d’actes terroristes.
    Tunisie :La crise…encore et toujours
    Tout au long de l’année 2013, la Tunisie aura vécu sous le poids d’une crise politique grave qui a laissé son empreinte sur la situation socio-économique du pays accablé aussi par une menace terroriste qui gronde pour porter un coup à sa stabilité et freiner son processus de transition. Les forces de l’opposition laïques n’ont pas tari en critiques acerbes sur le parti islamiste au pouvoir lui reprochant la « mauvaise gestion des affaires du pays » et sa « tolérance » vis-à-vis des courants extrémistes accusés d’être à l’origine des actes de violence qui secouent le pays. Des accusations qui seront rejetées en bloc par les dirigeants du parti. L’assassinat du député Mohamed Brahmi, en juillet dernier, viendra attiser la tension entre le gouvernement transitoire dirigé par Ali Laârayedh, du parti islamiste Ennahdha, et les forces de l’opposition laïques. Cet assassinat sera le deuxième après celui qui aura coûté la vie en février de la même année, à l’homme politique Chokri Bélaïd. Les partis de l’opposition n’hésiteront pas à pointer du doigt la troïka au pouvoir l’accusant d’ « atermoiement » quant à la rédaction de la nouvelle Constitution dans le seul but de faire « perdurer » la période de transition tout en lui reprochant de procéder à des désignations partisanes dans les rouages de l’État « pour ficeler les opérations de fraude lors des prochaines élections ». Les dirigeants du parti au pouvoir ont affirmé que le peuple tunisien « avait voté en leur faveur en toute démocratie et ils ne peuvent par conséquent, se dérober à leurs responsabilités pour exaucer la volonté de l’opposition sous peine de faire sombrer le pays dans l’inconnu ». De longs mois durant, les sympathisants des deux parties investiront les rues à travers les différentes régions du pays enclenchant ainsi un fleuve de manifestations et de sit-in interminables. Le Livre noir de Marzouki a constitué également un événement majeur dans la vie politique du voisin de l’Est. Hormis quelques publications qui ont échappé au contrôle, les instances judiciaires tunisiennes se sont prononcées contre sa diffusion.
    Mauritanie : Rien n’a changé
    L’ événement politique majeur de l’année 2013 en Mauritanie a été l’organisation d’élections législatives et municipales les 23 novembre et 21 décembre, après deux reports imputables à la situation de l’état civil et à une tentative vaine de nouer un dialogue entre le pouvoir et la frange la plus radicale de l’opposition. Un fichier de 1,1 million d’inscrits a servi de base à ces consultations électorales sur une population globale en âge de voter évaluée à 1,9 million. Ces consultations ont enregistré la participation d’une soixantaine de partis politiques parmi lesquels, quatre seulement se réclament de l’opposition. Par contre, les élections législatives et municipales 2013 ont été boycottées par dix partis regroupés au sein d’une Coordination de l’opposition démocratique (COD) et quelques autres de la mouvance dite radicale. A l’issue de ces élections, qui ont connu un taux de participation évalué à 72 pc, le président Mohamed Ould Abdel Aziz dispose d’une majorité confortable de 108 députés sur une Assemblée nationale qui en compte 147. Le principal parti de la majorité, l’Union pour la République, compte 74 députés et ses alliés de la mouvance présidentielle 34 élus. La mouvance favorable au pouvoir est aussi largement majoritaire dans les assemblées municipales, en dépit d’une forte présence de l’opposition dans les communes de Nouakchott, où elle a remporté trois mairies sur neuf. Au terme de ces élections, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a salué leur “bon déroulement” et souligné le fait qu’elles aient permis un renouvellement de la classe politique tant au niveau de l’Assemblée nationale que des conseils municipaux.
    Libye : Un grand pays balkanisé
    L’année s’est achevée en Libye sans qu’aucune avancée n’ait été enregistrée sur le plan sécuritaire. Les autorités provisoires peinent à mettre en place des institutions sécuritaires alors que les milices reprennent du poil de la bête. Des groupes de mercenaires, des djihadistes et des séparatistes assiègent des sites pétroliers pour acculer le gouvernement provisoire d’accepter leurs revendications qui se différent d’une bande à une autre. C’est le cycle de la terreur qui s’est installé à Tripoli et Benghazi où on enregistre des attentats contre les ambassades et les représentations diplomatiques. Le dernier attentat a été perpétré avant-hier matin, contre l’ambassade de France à Tripoli. Il fait deux blessés parmi la gendarmerie française, dont un a été grièvement atteint, et provoqué d’importants dégâts. Il s’agit de la première attaque contre des intérêts français en Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Pour l’analyste Patrick Haimzadeh, spécialiste de la Libye, cet attentat est symptomatique d’un pays en proie à la violence permanente.
    Algérienews, 01/01/2014
  • "Le Sahara occidental n’est et ne sera jamais marocain" (ministre sahraoui de la coopération)

    Brahim Mokhtar, ministre de la Coopération sahraoui, à El-Djazaïr.com
    Entretien réalisé dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf par: Meriem Ali MARINA
    El Djazaïr.com : Le six novembre signifie le début d’une invasion marocaine des territoires du Sahara occidental. Trente-huit ans après, quelle est la situation actuelle du peuple sahraoui et de la question sahraouie d’une manière générale ?
    Brahim Mokhar : Sans nul doute. Le six novembre rappelle le début du mal du peuple sahraoui au lendemain de la marche verte ordonnée par Hassan II, alors roi du Maroc, un assoiffé du pouvoir et d’expansionnisme et après que l’Espagne eut trahi, vendu les Sahraouis au Maroc et la Mauritanie. Et là, un petit rappel historique s’impose. Le peuple sahraoui a cette date en mémoire car ce fut également le transfert d’un colonialisme européen vers un colonialisme arabo-musulman africain. Dès lors, nous n’avons cessé de défendre notre droit à la décolonisation. La lutte de tous les Sahraouis a contraint la Mauritanie à signer avec le Front Polisario un accord de paix le 5 août 1979 à Alger. Cette lutte est par la suite dirigée vers le Maroc colonialiste que nous avons battu. La guerre entre les deux parties aura duré seize ans. En 1991, l’ONU, qui croyait que le moment pour la paix était venu, nous a sommés à un cessez-le feu. L’ONU croyait aussi qu’une solution pacifique serait trouvée à travers un référendum juste, équitable et transparent. 
    El Djazaïr.com : Mais depuis cette date, rien de concret ni de palpable. Sur le terrain, la Minurso est un mécanisme onusien qui n’arrive toujours pas à organiser ce référendum, ni encore moins protéger les populations des territoires occupés….
    Brahim Mokhar : Exact. Nul besoin de rappeler que l’objectif principal et pour lequel la Minurso a été créée est celui, comme son nom l’indique, l’organisation d’un référendum au Sahara occidental et rien d’autre car l’ONU croyait pouvoir organiser ce référendum en février 1992. Malheureusement, la faiblesse des Nations unies, le manque d’intérêts vis-à-vis des souffrances des Sahraouis par les grandes nations mais surtout les manœuvres marocaines ont fait que la tenue de ce référendum soit retardée. Il y a eu un processus de négociations entamé depuis dix ans déjà mais qui n’a pas abouti non plus. Aujourd’hui, le processus des négociations est quasiment bloqué pour cause de l’intransigeance du Maroc. Lequel Maroc soutenu par une France qui fait tout pour que son enfant gâté sorte gagnant de cette entreprise coloniale. C’est la France qui a bloqué toutes les résolutions qui devaient faire obliger le Maroc à accepter et à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité.
    C’est aussi la France qui a bloqué en avril dernier une résolution du même Conseil de sécurité portant sur la création au sein de la Minurso d’un mécanisme de protection des droits de l’Homme dans les territoires occupés. Autrement dit : le combat des Sahraouis n’est pas seulement contre l’occupant direct qui est le Maroc mais aussi son allié, la France et surtout contre ce mutisme de l’Espagne officielle. 
    El Djazaïr.com : Selon vous, pourquoi la France agit-elle de la sorte ?
    Brahim Mokhar : Il existe un jeu malsain d’intérêts entre les deux pays. Ce n’est un secret pour personne. 
    El Djazaïr.com : Vous avez récemment affirmé que le processus de négociation est bloqué. Doit-on s’attendre à ne plus voir le Polisario assis autour d’une même table avec le Maroc, du moins pour le moment ? 
    Brahim Mokhar : La récente résolution 20/99 du Conseil de sécurité de l’ONU avait demandé à Christopher Ross d’entreprendre encore une fois des efforts pour la mise en œuvre des résolutions onusiennes pour un référendum au Sahara occidental. Cependant, depuis avril 2013, on n’a constaté aucune évolution. Et tout dépend de ce que pourra apporter la visite de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental pour décider de la suite à donner à notre lutte pour le recouvrement de l’indépendance nationale. Mais d’ici là, nous pouvons affirmer une fois de plus que les populations sahraouies sont frustrées. La direction du Polisario subit d’énormes pressions de la part de sa base qui tient à mettre un terme à une occupation illégale de ses terres et aussi à notre collaboration avec l’ONU. Notre jeunesse, particulièrement, pense que les Nations unies n’ont pas les capacités de résoudre le problème. Notre jeunesse estime aussi que le moment est venu pour une deuxième lutte pour la libération du Sahara occidental. 
    El Djazaïr.com : Peut-on comprendre par là que la reprise des armes n’est pas exclue ? 
    Brahim Mokhar : Tout dépend des Nations unies. Si l’ONU nous envoie des signes positifs qu’elle est en mesure de mettre en application ses propres résolutions, nous sommes toujours pour une solution pacifique permettant, sans condition aucune, au peuple sahraoui de s’autodéterminer à travers un référendum libre et juste supervisé par les Nations unies et l’Union africaine. Dans le cas contraire, tous les Sahraouis, à leur tête le Front Polisario, ne resteront pas les bras croisés. L’indépendance nationale est notre seul objectif. Pour y parvenir, nous userons de tous les moyens possibles, y compris le recours une deuxième fois à la lutte armée. Notre patience a atteint son summum. Vingt-deux ans après un cessez-le-feu qui n’a rien apporté de plus que les souffrances, nous estimons légitime de reprendre le chemin des armes. Nous sommes à la limite. Aucun peuple vivant dans les conditions aussi difficiles que les Sahraouis n’aura attendu toute cette période. Un cessez-le-feu plus long qu’une guerre (1976-1991), c’est du jamais-vu. 
    El Djazaïr.com : Un blocus médiatique est imposé sur les territoires occupés et les Sahraouis sont soumis quotidiennement à toutes sortes d’intimidations et à toutes formes de violences. Selon les rapports qui vous parviennent, peut-on avoir un aperçu de la situation des droits de l’Homme de l’autre côté du mur ? 
    Brahim Mokhar : La situation s’est beaucoup détériorée au cours de l’année 2013 et ce n’est pas nous qui le disons. Des rapports de différentes ONG, rendus publics, l’attestent bel et bien. Le Maroc renforce sa présence avec plus d’éléments de la police et de militaires. Plus de place dans les prisons. Les
    militants de la cause sahraouie, qu’ils soient femmes, hommes ou enfants, y sont jetés quotidiennement. C’est une situation purement coloniale d’un Maroc qui est en train de compter ses derniers instants d’occupation, car aucune pratique inhumaine n’a dissuadé les Sahraouis de dénoncer cette présence coloniale. Bien au contraire, à chaque fois que les violations multiples des droits humains s’amplifient, la résistance est redoublée. Le message est clair : le Sahara occidental n’est et ne sera jamais marocain. Inéluctablement, tôt ou tard, le Maroc s’assoira malgré lui à la table des négociations sous la pression de ce qui se passe justement dans les territoires occupés.
    El Djazaïr.com : On ne peut évoquer les violations des droits humains dans les territoires occupés, sans revenir trois ans en arrière et rappeler ce qui s’est passé un certains 8 novembre 2010 non loin de la capitale El-Ayoun occupée, à Gdeim Izik. Certains des animateurs avaient été condamnés à de lourdes peines par des tribunaux militaires ; des informations concernant les disparus ? 
    Brahim Mokhar : Difficile d’avancer un chiffre exact mais une chose est sûre, il y en avait beaucoup. La sauvagerie avec laquelle avait été démantelé ce camp, renseigne sur l’atrocité de l’occupant marocain et de ses forces de sécurité. 
    El Djazaïr.com : Le Maroc accuse souvent le Polisario de groupe terroriste… 
    Brahim Mokhar : Cela ne nous surprend nullement. Le Maroc, pour dénigrer notre image, est prêt à tout. Le Polisario est partie prenante dans la lutte des pays du Sahel dans leur lutte contre le terrorisme dont l’un des groupes, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), est une pure création des services secrets marocains. Nous avons à maintes fois apporté des preuves concrètes quant à ce lien direct existant entre les deux parties. Le Mujao a été crée, entre autres, pour ternir l’image du Polisario. L’enlèvement des trois coopérants étrangers dans les camps des réfugiés en octobre 2010 en est une preuve formelle. 
    El Djazaïr.com : On assiste ces derniers temps, de par le monde, à une prise de conscience de la cause sahraouie. Cependant, la presse arabe ne s’y intéresse que rarement. Pourquoi cet oubli selon vous ?
    Brahim Mokhar : A mon avis, c’est parce que les Arabes n’ont aucun rôle à jouer dans la politique mondiale. D’autre part, la plus grande majorité de ces pays est dirigée par des monarques qui ne cachent pas souvent leur affinité avec le royaume marocain. Cette solidarité entre les Palais a fait que la presse arabe ne s’intéresse pas au conflit du Sahara occidental. 
    El Djazaïr.com : L’Algérie n’échappe pas à la propagande marocaine.
    Brahim Mokhar : Juste. Les Marocains sont jaloux de la puissance de l’Algérie mais aussi de son rôle prédominant sur la scène régionale et internationale. Le Maroc n’admet surtout pas le fait que l’Algérie s’est toujours montrée solidaire avec les Sahraouis. Aussi, les Algériens ne devraient pas s’étonner de cette campagne de dénigrement de la part d’un Maroc connu pour avoir toujours nagé dans des eaux troubles. 
    El Djazaïr.com : D’autre part, les Marocains ne cessent de faire justement le lien entre le soutien de l’Algérie à la cause sahraouie et la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays. Un commentaire à ce propos ? 
    Brahim Mokhar : Je dirai tout simplement que le Maroc a tort. La fermeture des frontières n’a rien à voir avec le conflit au Sahara occidental du moment qu’elles sont fermées depuis 1994 alors que l’occupation illégale des territoires sahraouis date de près de quarante ans. Les Marocains pourront peut-être nous dire pourquoi le conflit n’avait pas été résolu avant cette date. L’Algérie a procédé à la fermeture des frontières pour des raisons évidentes que le Maroc connaît très bien. Il tente juste de créer la confusion. Mais le baratin marocain n’est plus un secret pour quiconque. 
    M. A. M.
    El Djazaircom.dz, Janvier 2014
  • Ronda de negociaciones ¿Sin Argelia ni Mauritania?

    Se prevé que en enero se celebre una nueva ronda de negociaciones entre el Frente Polisario y Marruecos en la que Christopher Ross podría presentar una nueva hoja de ruta. Aunque sin modificación en la posición marroquí, la posibilidad de avanzar se antoja complicada. Lo que sí parece una novedad que Naciones Unidas no ha confirmado es la ausencia en esta ronda de conversaciones de Argelia y Mauritania. Quieren en la mesa a los agentes en conflicto. 
    2014 comenzará con una ronda de negociaciones entre Marruecos y el Frente Polisario. A priori, buscan un consenso que permita un reféndum en el Sahara Occidental, pero Marruecos está estancada en un plan de autonomía que hace que el Sahara Occidental siga siendo marroquí.
    Chistopher Ross, representante del Secretario General de Naciones Unidas para el Sahara Occidental, será el encargado de presidir una ronda de negociaciones que con las posiciones actuales corre el riesgo de ser inútil una vez más. Sin embargo, cada vez suenan más las personas cercanas a Ross que han dejado entrever que podría llevar una nueva hoja de ruta a esta cita. 
    En esa hoja de ruta podría estar la permisividad para que los miembros de Naciones Unidas destacados en el Sahara Occidental y en los campos de refugiados puedan velar por los Derechos Humanos. Las grandes potencias, entre ellas España, no han dado un apoyo expreso a que los Derechos Humanos de los saharauis puedan tener garantizados los derechos más básicos. Sin ningún paso aparente, a expensas de las sorpresas que pueda generar Ross, se prevé complicado que se deje atrás el punto muerto que está generando la posición marroquí, que no quiere abandonar el territorio ocupado ni tampoco admite la celebracíon de un referéndum en el territorio saharaui sin imponer el censo electoral. 
    Medios de comunicación marroquí han puesto sobre la mesa otra novedad, que aún no ha sido confirmada por Naciones Unidas. Y es el hecho de que podría ser una cita, la que se celebrará en enero con total probabilidad en los países nórdicos de Europa, en la que no participarían Argelia y Mauritanita. Y esta podría ser la baza de Ross. 
    Según informan, la decisión se habría tomado para que se sienten solos en la mesa el Frente Polisario y Marruecos, los agentes en conflicto. 
    Esta nueva ronda llega en un momento en el que Marruecos está abrumado por informes como RFK Center, Human Rights Watch, Amnistía Internacional, o el mismo Departamento de Estado de Estados Unidos que ha cuestionado las prácticas policiales marroquíes.
    Guinguinbali, 02/01/2014
  • 2013: acuerdo tácito entre Rabat y Madrid sobre Ceuta, Melilla y el Sahara

    Es casi algo normal ver en las relaciones internacionales el estallido de conflictos y tensiones entre los países vecinos, y cuando se trata de dos vecinos con una Historia común muy enfrentada y desacuerdos en temas territoriales, sociales y económicos como es el caso de España y Marruecos, pues estas tensiones adquieren dimensiones siempre preocupantes.
    Sin embargo, el 2013 quizás va a ser recordado como el año marcado por unas relaciones hispano-marroquíes tranquilas debido a la ausencia total de conflictos e incluso acerca de temas sensibles. Y todo esto era posible gracias a un acuerdo tácito y otros factores.
    No se puede hablar de una mejora sustancial de las relaciones bilaterales sino de una tranquilidad que precvalece en estas relaciones porque las autoridades de ambos países han preferido silenciar y “congelar” los dossiers sensibles y conflictivos.
    En este marco, la crisis económica y otros desafíos han desempeñado un papel relevante en este sentido. El gobierno español dedica casi todo el esfuerzo para superar grave crisis económica por una parte, y encontrar una solución al desafío nacionalista catalán planteado por el referéndum de Arturo Más por otra parte. En consecuencia, la agenda exterior es secundaria, incluso las visitas de los ministros españoles a Marruecos.
    En suma, la tranquilidad en las relaciones bilaterales se debe en cierta medida a un acuerdo no declarado. Marruecos ha optado por el silencio total en el tema de Ceuta y Melilla, incluso no se mueve cuando España plantea el asunto de Gibraltar con Gran Bretaña. El propio rey Mohamed VI ya no menciona en la actualidad la reivindicación de ambas ciudades en los discursos que dirige al pueblo.
    A cambio de este silencio, España se inclina relativamente por la tesis marroquí en el conflicto del Sahara Occidental. En este marco, España rechazó la propuesta de Washington de otorgar a las fuerzas de la ONU en el Sahara “MINURSO” el derecho de vigilar los derechos humanos. Con su gesto y junto a la postura de Rusia, España salvó la diplomacia marroquí de un duro golpe si hubiera adoptado el Consejo de Seguridad de Naciones Unidas la propuesta estadounidense.
    Al mismo tiempo, las relaciones bilaterales no se vieron salpicadas cuando estalló el escándalo del indulto del monarca marroquí al pederasta español Daniel Galván a principios de agosto pasado. A pesar de que se trataba de un asunto muy espinoso ante la opinión pública y que causó estupor, fue abordado con inteligencia en el sentido de no dejarlo escapar del control diplomático. España detuvo al pederasta al llegar a su territorio poniendo fin a este escándalo.
    Con la misma inteligencia, Madrid y Rabat están abordando el asunto de la muerte de dos jóvenes de Melilla en el mar por disparos de la Marina Real Marroquí cerca de Nador. Madrid está siendo presionada por la opinión pública, pero no presiona por su parte a Rabat.
    Quizás uno de los aspectos más notables de este entendimiento durante el 2013 en las relaciones bilaterales ha sido la cooperación ejemplar en el tema de la inmigración ilegal. Ya no es un tema de tensión e intercambio de acusaciones sino un tema de cooperación absoluta.
    Los reyes de Marruecos y España, Mohamed VI y Juan Carlos también desempeñaron un papel activo en dotar las relaciones de una tranquilidad durante el 2013 sobre todo después de la cumbre que mantuvieron en Rabat en julio de 2013.
    sin embargo, no se puede hablar de un avance sustancial en las relaciones bilaterales sino de una fase de tranquilidad porque los asuntos sensibles que generan tensión siguen sin ser solucionados y como siempre podrían estallar en cualquier momento.

    Alifpost, 02/01/2014

  • Efemérides personal

    El 2 de Enero de 1981 me recuerda el día que partimos rumbo a la Yamahiria de Gadafi. Para el ejército saharaui eran tiempos duros. La moral de los combatientes estaba casi por los suelos a causa de los estragos causados por la intervención de la aviación marroquí en las batallas. Los cazas marroquíes conseguían burlar a los misiles AS-7 y AS-9, guíados por rayos infrarrojos.
    Por eso, el Frente Polisario decidió introducir una defensa anti-aérea más eficaz : el Quadrant, que los occidentales conocen con el nombre de AS-6 Gainful o SAM-6. Alcanzan hasta 25 km en horizontal y 10 km en vertical (arriba). 
    Sus conceptores, los rusos, lo llaman « Cuadrante » por su orden de combate. Cuatro rampas que se diponen en las cuatro puntos cardinales en forma de cuadrado. En medio se encuentra la rampa « guia » que dirige el misil hasta su objetivo gracias a un radar fijo instalado sobre la rampa.
    Un grupo ya llevaba dos meses en Libia instruyéndose sobre este arma. Los libios dijeron que hacía falta un « escuadron técnico » para verificar el buen estado del misil antes de ir a la batalla. El Frente Polisario pensaba que para un arma tan sofisticado se necesitaba gente escolarizada. Asi, reunió a un grupo de 20 personas que tenian todos el bachiller. Alguno de ellos ni siquiera eran militares. Asi que nos encontramos con maestros como Salek Tayeb (hoy esta en la Media Luna Roja en Rabuni) y enfermeros como el « Indio » que hoy ejerce en el ministerio de Sanidad.
    Embarcamos a bordo de remolques de transporte que traían ayuda humanitaria de Tripoli para los refugiados. Nada más llegar empezamos el aprentizaje. Para verificar el misil, los aparatos están en una caseta de madera instalada sobre un camion ruso de marca Zyl. Pero chocamos con que los libios se habían olvidado de cómo funcionan estos chismes. Tuvieron que traer otro grupo para enseñarnos. Al cabo de 5 meses, ya estábamos de vuelta para los campamentos. Alrededor de nosotros había mucho secreto para conseguir el efecto de sorpresa sobre el enemigo. Estuvimos varios meses cerca de Rabuni esperando a que el Polisario se decida a atacar. 
    Por fin, los primeros días de octubre de 1981 iniciamos el desplazamiento hacia el lugar del próximo ataque. El objetivo es Guelta Zemmour donde se ubicaba el 2° Regimiento de las FAR marroquies con más de 2600 hombres armados hasta los dientes. El material es tan pesado que tardamos diez días en recorrer una distancia, según Google, de 554 km. Nos acompañaba el entonces ministro de defensa, Brahim Ghali, en persona. La moral de la tropa dependía, en gran medida, de nosotros. El ataque estaba previsto para el 12 de Octubre con motivo del Dia de La Unidad saharaui, fecha en que los saharauis se encontraron en Ain Ben Tili en 1975 para proclamar que se unían bajo la bandera del Frente Polisario para luchar contra los nuevos invasores. El dia 11 de Octubre 1981, por la noche estábamos preparándonos cuando se produjo lo imprevisto. Salhi, un tipo musculoso que viene del Ministerio de Sanidad rompre la única pieza que tenemos para llenar el misil de aire comprimido. Aire indispensable para, una vez el misil lanwado, hacer funcionar un pequeño generador de corriente de 12 voltios que alimenta el sistema automático del misil y le permite seguir las instrucciones del radar de la rampa de lanzamiento.
    De repente, todo se paró a causa de esta avería. Bachir Mustafa Sayed estaba presente y se puso muy furioso. Brahim Ghali mostró una paciencia que mereció nuestro respeto. Al día siguiente, 12 de Octubre, se resuelve el problema. Por la noche nos dirigimos a Guelta que está a unos 30 km de ahí. De madrugada, los marroquíes oyeron el ruido de los tanques que se acercaban. Avisaron a Rabat. El avion de reconocimiento marroquí, C-130, ya estaba ahí dando vueltas encima de la guarnición en espera de aue se vea algo porque todavía hacía oscuro. Su misión era localizar al enemigo y guíar a los aviones de combate. Nuestro primer misil lo derribó. Se dice que no quedó ni rastro de ese avión porque como es muy lento el misil lo atrapó de lleno. En Rabat, es el pánico total. De repente ya no tienen ninguna noticia del C-130 a pesar de que volaba a una altitud que las antiguas armas saharauis no alcanzaban.
    Asím la batalla empezó en condiciones optimas para los combatientes saharauis que ya habían sido avisados de que no tienen que preocuparse por el peligro que viene de arriba. Presentían que un arma nuevo entraba en escena. Nada mas ver la « keychafa » (el C-130) caer un sentimiento indescriptible de invulnerabilidad se apoderó de ellos y cayeron sin piedad sobre el enemigo.
    Cuatro horas después, la situación en la guarnición obligó al Estado Mayor marroquí a mandar dos aviones, un F-5 americano y un Mirage F-1 francés para « ver lo que pasaba ». Poco después de despegar de El Aaiun se enciende la alarma de radar en uno de los aviones. El piloto avisa a su colega. Este le dice que « es el radar de Smara ». En realidad es el nuestro cuyas ondas llegan hasta 350 km. Nada más llegar a Guelta, nuestro segundo misil despega en busca del F-5 y lo derrumba. Cae a unos 25 km de ahí. Uno de nuestros centinelas avisa que vió una humareda por esa dirección. Un coche sale en su busca y lo trae vivito y coleando. Mientras tanto, la batalla sigue en Guelta. Al anochecer, practicamente fue aniquilada. Mas de 230 prisioneros fueron capturados.
  • Violation du consulat d’Algérie à Casablanca : “Le Maroc ne s’est pas excusé”

    Le Maroc n’a pas présenté ses excuses à l’Algérie suite à la violation, en novembre dernier, du siège de son consulat général à Casablanca et de la profanation de l’emblème national, contrairement à la France qui a exprimé ses regrets quant aux propos du président, François Hollande, sur la sécurité en Algérie.
    C’est ce que le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a affirmé mercredi lors de son passage à l’émission “Sur le fil” de Canal Algérie.
    “Il y a eu des communications téléphoniques du ministre français des Affaires étrangères au ministre algérien des Affaires étrangères, du président français au président algérien, qui ont comporté des mots extrêmement importants dans les relations entre les deux pays, avec le Maroc il n’y en a pas eu”, a déploré Lamamra.
    “Il ne m’appartient pas de dire ce qui relèverait du style national de chacun des pays. Un incident s’est produit également avec la France, tout le monde a pu noter les coups de téléphones, les communiqués et les excuses de ce pays. Y’ en a eu des excuses de la part de Rabat?”, s’est-il indigné.
    Affirmant que l’Algérie entretient des relations amicales avec la plupart des pays à travers le monde, Lamamra a fait savoir “que l’on soit d’accord ou en désaccord avec nous sur tel ou tel point, je ne pense pas que la seule manière de montrer un désaccord c’est de s’en prendre à l’emblème national”.
    “Il faut que nous soyons responsables et que nous apprenions à être en désaccord d’une manière civilisée”, a-t-il relevé, précisant que les “désaccords objectifs” ne devraient pas empêcher les pays voisins de vivre ensemble, de coopérer et de circonscrire les espaces de désaccord.
    Par Mourad Arbani | 
    Algérie1, 01/01/2014
  • Sahara, memoria colonial

    Un recorrido en moto por los lugares del norte de África en los que todavía queda huella de la presencia española
    Miquel Silvestre « Operación Sahara » ha consistido en recorrer en una motocicleta BMW R50 de 1965 el recuerdo colonial español en el desierto usando los sencillos medios de aquella interesante época no tan lejana en el tiempo. Este loco proyecto me ha permitido proseguir con mi particular obsesión por los itinerarios históricos tras los pasos de los viajeros y descubridores españoles del pasado. Lo que no imaginaba es que la experiencia me aportara tanto conocimiento, demostrándome así cuán olvidado está nuestro paso por las tierras saharauis, que un día fueron españolas.
    Sidi Ifni fue ciudad española, fundada en 1934 para la II República por el coronel Capaz. Aquí libró España su última guerra. Entre noviembre de 1957 y julio de 1958, nuestro país combatió contra el Ejército de Liberación Marroquí, irregular milicia pero con el apoyo de Marruecos, que desde su independencia en 1956 pugnaba por ampliar su territorio.
    Es una guerra que se ganó y se perdió. España abandonó la provincia de Ifni por los Acuerdos de Angra de Cintra en 1958, aunque mantuvo la población, convertida en una especie de Fuerte Apache, hasta la cesión definitiva en 1969. Fue también una guerra vergonzante, llevada en sordina porque por aquel entonces el colonialismo ya tenía mala prensa. Todavía hoy es una guerra que nunca existió. Jamás fue oficialmente declarada. Pero los muertos españoles, unos trescientos, entre ellos varios alféreces de complemento, fueron de verdad.
    En la playa hay un monumento al aviador francés Antoine Saint de Exupery, autor de « El Principito ». En 1927 fue nombrado jefe de escala en Tarfaya por la compañía Aeropostal. Aquí escribió su primera novela: « Correo del Sur ». Un desierto parecido al que nos rodea era el escenario donde al narrador de « El Principito » se le presentó un extraño niño venido de otro planeta. El inmortal cuento comenzó a existir en lo que una vez fue suelo español.
    Poco queda del pasado español: la iglesia católica, el centro cultural español y la Casa de España. El recuerdo se disuelve. El primer fuerte levantado por Antonio de Oro Pulido es hoy un cobertizo en ruinas y abandonado. Lo rodeaba una inmensa cantidad de basura.
    La fundó Emilio Bonelli, nacido en 1855 de padre italiano y madre española. Educado en Tánger, aprendió árabe. Cuando quedó huérfano encontró trabajo como traductor en el Consulado español de Rabat. Llamado a filas, ingresó en la Academia de Infantería de Toledo y alcanzó el grado de oficial. Su idea era establecer una serie de puestos españoles en el Sahara para auxiliar a los pescadores de las islas Canarias. Se presentó en el despacho del presidente del Consejo de Ministros, Cánovas del Castillo, y le contó su proyecto. Éste quedó impresionado con la audacia del oficial y financió su expedición con 7.500 pesetas.
    En 1884 Bonelli desembarcó en la península del Río de Oro; gracias a su conocimiento del árabe y a su habilidad negociaría con las tribus para que aceptasen la autoridad de España; sería el inicio real del protectorado español en el Sahara occidental. Fundaría Villa Cisneros en honor al Cardenal Cisneros, ya que él había sido el primero en propugnar una expansión cristiana en África tras concluirse la Reconquista. Ese plan se frustró por un hecho impredecible llevado a cabo por un marino genovés. El descubrimiento de un nuevo mundo al oeste en 1492 cambiaría el rumbo de nuestra política exterior en los siguientes siglos.