Mois : janvier 2014

  • Le Parti Istiqlal soutenait le Polisario, selon un document datant de 1973

    Nous sommes tombés sur une perle de document qui prouve que le Parti Istiqlal soutenait en 1973 la lutte du Front Polisario au « Sahara Occidental occupé ». 
    Il s’agit d’une information publiée le 7 août 1973 dans le journal Al-Alam, organe central du Parti Istiqlal. L’information, basée sur une dépêche de l’AFP envoyée de Nouakchott, relayait un « communiqué du Front Populaire de Libération de Saguia El Hamra et Rio de Oro » sur deux attaques contre les forces espagnoles menées le 10 et 18 juillet 1973 et une lettre envoyée par le mouvement de libération sahraoui au Comité de Décolonisation et au Secrétaire Général de l’ONU.
    Le titre de la publicacion, « Militants luttent contre le colonialisme espagnol au Sahara Occidental occupé » et les termes utilisés dans le texte ne laissaient aucun doute sur la position du parti marocain Istiqlal à l’époque. Un soutien clair à la lutte du Front Polisario sans l’ambre d’une revendication du territoire sahraoui. Qu’est-ce qui aura changé la position marocaine? Sans doute, une intervention de la France et des EEUU qui ne voulaient pas d’un état indépendant qui sympathisait avec l’Algérie.
  • Le Maroc bénéficie du retour en force de la diplomatie russe sur la scène internationale

    Un grand nombre de médias internationaux ont considéré que le président Russe Vladimir Poutine s’est imposé comme la personnalité de l’année 2013 au niveau mondial, en raison de ses prises de position qui ont contribué à un retour en force de la Russie sur la scène internationale. Ce retour pourrait être en faveur du Maroc dans le conflit du Sahara, alors que la puissance de l’ex-Union soviétique jouait contre les intérêts du Maroc dans ce conflit.
    Le dossier Syrien est le plus important qui a permis le retour sur la scène internationale de la Russie et où le président Poutine s’est distingué en réussissant à éviter une attaque militaire contre ce pays, qui devait être engagée par l’Occident, mené par les Etats–Unis. Dans le même temps, la Russie a joué un rôle capital dans le dossier nucléaire iranien, en jouant le médiateur entre les positions Occidentales et celles de l’Iran, ce qui a permis d’arriver à l’accord historique de Genève au début de décembre dernier.
    Le Maroc a bénéficié du retour de la Russie lorsqu’elle n’a pas appuyé au Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies la proposition américaine de confier la surveillance du respect des droits de l’Homme à la force de la MINURSO.
    Les relations sont bonnes entre la Russie et l’Algérie, mais cette dernière a peu d’influence sur la politique russe dans la région du Maghreb. Lorsque Alger a estimé que Washington a réussi dans sa tentative d’imposer cette surveillance, la Russie s’est opposée au projet.
    L’un des paradoxes des relations internationales est qu’à l’heure actuelle les ennuis du Maroc, dans le conflit du Sahara, viennent du camp Occidental, en particulier la Grande-Bretagne et les États-Unis, qui soutiennent le principe de l’autodétermination et n’évoquent la proposition d’autonomie que lors des déclarations protocolaires. En revanche, la Russie, pourtant alliée de l’Algérie, s’est opposée contre les désirs de cette dernière et a soutenu le Maroc.
    En fait, la doctrine de la nouvelle diplomatie russe se base sur une vision claire qui consiste à ne pas prendre des décisions internationales de nature à provoquer des changements brusques et créent le chaos dans certaines zones. Par conséquent, elle ne suit pas les Occidentaux dans leur diplomatie parfois chaotique.
    Dans le même temps, la diplomatie Russe évite de plus en plus les décisions dictées réactives où par la volonté de vengeance. Ainsi, la politique de la Russie en Syrie consiste à soutenir le régime de Bachar al –Assad, alors que le Maroc a pris des positions contre ce dernier et a même abrité une conférence á Marrakech de soutien à ses opposants. Malgré cette divergence profonde, Le Kremlin n’a pas agi par contre-réaction et n’a pas « puni » le Maroc lorsqu’une délégation marocaine est partie à Moscou lui demander son appui dans le dossier du Sahara.
    Dans ce contexte, le Maroc bénéficie du retour sur le devant de la scène internationale de la Russie, qui, pour regagner son prestige perdu, ne parie plus sur l’élément idéologique, comme c’était le cas avec l’ancienne Union soviétique, mais sur ses intérêts pragmatiques, mais de manière différente de l’Occident.
    Alif Post, 04/01/2014
  • La rencontre Maroc-Polisario : un mensonge marocain

    La nouvelle a été créée et relayée par les médias marocains. « L’Envoyé du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara Espagnol (Sahara Occidental), Christopher Ross réunira, au mois de janvier, les négociateurs du Front Polisario et du Maroc dans un pays européen ». Plus tard, pour confirmer le mensonge, ils diront que la rencontre aura lieu en Suède.
    Le Front Polisario vient de démentir cette information dont les sources sont exclusivement marocaines. Le coordonateur avec la MINURSO, Mhammed Khadad, a nié catégoriquement toute rencontre dans un pays européen et a rappelé que l’émissaire américain Ross arrivera ce mois-ci dans le but de rencontrer les parties et relancer le processus de paix onusien qui se trouve paralysé à cause de l’intransigeance marocaine.
    Etant donné que pour le Maroc, l’arrivée de Ross n’a jamais été une bonne nouvelle, Rabat cherche par tous les moyens de la retarder pour gagner du temps en attendant l’arrivée de Hillary Clinton à la Maison Blanche. 
    Avec cette nouvelle, le Maroc s’attendait à une réaction négative de l’Algérie à l’annonce d’une rencontre en absence des pays obsevateurs. Et comme la presse algérienne a mordu l’hameçon, elle s’est empressé à poser des questions au ministre algérien des affaires Etrangères, Ramtane Lamamra. Fin diplomate et grand connaisseur du dossier du Sahara Espagnol (Sahara Occidental), Lamamra, conscient du piège, a réïtéré le soutien de l’Algérie à l’Envoyé onusien tout en rappelant la nécésité de respecter le proncipe d’autodétermination.
    Le Maroc aura réussi que Lamamra se prononce sur le mensonge marocain mais Rabat a échoué dans sa tentative d’osbstruction à la tournée de Ross. 
  • Mort d'un chanteur algérien : Le Maroc pointé du doigt

    Son frère: « Le régime marocain derrière l’assassinat de cheb Akil »
    L’affaire de l’exhumation du corps de cheb Akil, pour une autopsie suscite encore de nombreuses réactions.
    En plus des doutes émis par sa famille quant aux conclusions de l’enquête menée au Maroc, les déclarations du compagnon du regretté, Fathi Yaha, qualifiant de fous les membres de la famille du chantre ayant réclamé une autopsie, risquent de susciter une avalanche de réactions.Pour rappel, le procureur de la République près la Cour de Khemis Miliana dans la wilaya d’Aïn Defla avait ordonné, il y a quelques jours, d’exhumer et transférer la dépouille du chantre pour une autopsie devant déterminer les causes de sa mort.Dans une première sortie médiatique, le frère du chanteur a indiqué que l’accident suscite encore des doutes chez sa famille, en n’écartant pas l’hypothèse d’un assassinat préparé, ce qui a été considéré par les médias marocains comme étant une accusation directe contre le régime marocain d’être à l’origine de la mort de cheb Akil.De son côté, le musicien Fathi Yahia, qui accompagnait le défunt Akil dans la voiture, a décidé de sortir de son silence en s’attaquant à la famille du chantre en écrivant sur sa page facebook: « Les membres de la famille d’Akil sont fous… il n’y a de Dieu qu’Allah et Mohamed est Son messager, ils n’ont pas peur de Dieu.. Ce qu’ils ont fait est inhumain…Dieu est grand ». Contacté par nos soins, le musicien a refusé de nous donner sa version et répondre à nos questions. Des sources fiables ont déclaré à Echorouk, il y a deux jours, la famille du défunt avait identifié son corps, et les rapports médiatiques ont dit avoir constaté que la main du défunt était coupée à l’aide d’un outil tranchant ».
    Affaire à suivre…
  • La diplomatie algérienne face aux réalités du Maghreb : A la place de l’UMA, les « sollicitudes » libyenne et tunisienne

    Ramtane Lamamra s’est exprimé mercredi dernier, dans le cadre d’une interview accordée à Canal Algérie, pour faire le point sur plusieurs dossiers, dont ceux que la diplomatie algérienne considère comme prioritaires pour son action en 2014. Le plus important à retenir de ses déclarations concerne les questions présentant des difficultés d’approche avec d’autres pays ou groupes transnationaux. 
    Avec le Maroc, par exemple, le chef de la diplomatie confirme la tension qui existe avec ce pays, alors que l’ensemble des pays de l’UMA fêteront en février prochain le 25e anniversaire de la création de l’Union. Avec des bougies bien peu étincelantes. Après avoir déclaré il y a quelques jours qu’il ne répondrait à aucune question concernant les relations avec Rabat, réaction expliquée par l’intéressé comme étant normale en attendant le jugement de l’affaire du drapeau algérien arraché du toit de notre consulat à Casablanca, le 1er novembre, il a indiqué cette fois-ci qu’il « déplorait » l’absence d’excuses officielles du gouvernement marocain sachant que le profanateur a été condamné à une amende s’élevant à la modique somme équivalant à 22 euros. Une déclaration qui indique, donc, que la relation avec le Maroc n’est pas près de s’améliorer. De plus, l’Algérie et le Maroc siègent au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU depuis le 1er janvier, ce qui pourrait amener son lot de tension au sein de l’organe onusien, notamment en ce qui concerne le Sahara occidental. De quoi ajouter du plomb dans l’aile de l’Union du Maghreb arabe (UMA), dont on fêtera le 25e anniversaire en février prochain. 
    Pour autant, l’Algérie s’implique dans la situation difficile que vivent ses voisins du Maghreb que sont la Tunisie et la Libye. Ramtane Lamamra ne parle pas de médiation, mais de «sollicitude fraternelle» poussant Alger à venir en aide à Tunis et à Tripoli dans les difficultés politiques que les deux Etats rencontrent après leur changement de régime. Le ministre des Affaires étrangères explique ainsi que les récentes visites de Rached Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi à Alger ne sont que la preuve de cette sollicitude plutôt qu’une tentative quelconque de médiation. En effet, «la Tunisie était le seul pays à accepter les Algériens sans visa pendant les années 1990», affirme le ministre algérien des Affaires étrangères. 
    En ce qui concerne la Libye, M. Lamamra rappelle que «les transitions ne sont jamais faciles, a fortiori quand il s’agit de périodes post-combats fratricides. L’Algérie travaille avec les autorités libyennes pour contribuer à la reconstruction de certaines composantes de l’État, forces armées et police, ou dans le segment économique à travers le secteur des hydrocarbures. Nous ne ménageons aucun effort pour apporter notre soutien face aux défis les plus urgents.» L’Algérie, a-t-il dit, maintient donc sa volonté d’assurer la stabilité dans la région, et ce, dans le but d’assurer sa propre sécurité, récemment menacée par des groupes djihadistes qui ont massivement investi le Sahara et le Sahel. 
    Sécurité et CPI 
    Le diplomate algérien a ainsi concédé que l’attaque de Tinguentourine de janvier dernier était l’œuvre de groupes terroristes venus de Libye et que l’Etat libyen n’était pas en mesure de contrôler les milices sur son territoire. «Nul ne peut jeter la pierre à un gouvernement qui, de bonne foi, ne serait pas en mesure de contrôler la totalité de ses frontières terrestres. Surtout dans le contexte sahélo-saharien. La phase de reconstruction de l’État que traverse la Libye explique les défaillances ou les faiblesses», a ainsi déclaré Lamamra. 
    L’autre question épineuse pour la sécurité du pays est celle du Mali, qui n’arrive pas à se sortir d’une crise politique depuis plus de trois ans. L’Algérie se dit attachée à «une solution politique basée sur les valeurs républicaines et le dialogue», tout en assurant que «l’intégrité du territoire et de la nation» ne devrait pas être menacée. C’est aussi le dialogue que prône l’Algérie dans le dossier du conflit syrien et l’ensemble du monde arabe où le ministre estime que «de nombreuses sociétés arabes veulent le changement. Dans le cas de l’Algérie, le message a été bien reçu après les événements d’octobre 1988, et un processus de réformes a été engagé. Hélas, ailleurs, les régimes en place ont ignoré cette exigence de changement. Nous avons la conviction que la réponse à cette exigence ne saurait être militaire.» Il a fini par se dire «convaincu que l’Histoire donnera raison à l’Algérie.» 
    Autre point important abordé par le chef de la diplomatie, la Cour pénale internationale. Pour M. Lamamra, «la CPI est devenue un instrument politique où on poursuit plus pour des a priori politiques. On ne poursuit pas Sharon pour ne pas citer Netanyahu, mais on poursuit le président soudanais », a-t-il dit, expliquant que cet organe est devenu « sélectif » et que « la sélectivité par définition est périlleuse pour la justice ». 
    Concernant l’éventuelle position à prendre par les pays africains vis-à-vis des décisions de cette Cour, le chef de la diplomatie a expliqué qu’«il existe une solidarité par rapport à des cas spécifiques comme le Soudan et le Kenya». «Les pays africains refusent de mettre en œuvre des mandats d’arrêt lorsqu’ils sont émis par les autorités de la CPI», a-t-il ajouté en précisant que, «pour l’instant, les pays africains procèdent au cas par cas». 
    Ainsi, donc, l’Algérie reste constante dans sa diplomatie, mais Ramtane Lamamra donne plus de dynamisme aux principes défendus par la diplomatie nationale.
    Halim Midouni et A. M. M.
    Reporters, 04 Janvier 2014
  • La disputa por el Sáhara Occidental oscurece el sueño solar de Marruecos

    RABAT (Reuters) – Un proyecto de energía solar de Marruecos valorado en unos 9.000 millones de dólares (unos 6.600 millones de euros) que pretende convertir el sol del desierto en una lucrativa exportación energética a Europa podría estar en peligro ya que los prestamistas internacionales se muestran reticentes sobre las plantas previstas en el Sáhara Occidental.
    En 2009, Marruecos elaboró unos planes para construir plantas solares y parques eólicos con los que generar cuatro gigavatios de energía para 2020, pero una gran parte de esa producción provendría de emplazamientos en la antigua colonia española, objeto de disputa con el Frente Polisario desde hace cuatro décadas.
    Marruecos controla gran parte del territorio atlántico desde noviembre de 1975 y reivindica la soberanía sobre un territorio desértico con una población escasa pero rico en recursos naturales, como reservas de fosfatos, pesca y un potencial petrolero.
    Sin embargo, el Polisario, que cuenta con el apoyo de Argelia, quiere la independencia, y hace más de 20 años se creó una misión de la ONU, la MINURSO, con el objetivo de organizar un referéndum sobre el futuro político del Sáhara Occidental que nunca llegó a celebrarse.
    La disputa volvió a surgir en octubre del año pasado, cuando Marruecos llamó a consultas a su embajador en Argelia después de que el presidente del país vecino molestara a Rabat al pedir el envío de supervisores de los derechos humanos a la zona.
    El Sáhara Occidental también ha sido objeto de atención en Europa, y las autoridades estadounidenses temen que las relaciones dañadas entre Marruecos y Argelia perjudiquen la cooperación en la lucha contra el integrismo islámico activo en el Magreb.
    CINCO EMPLAZAMIENTOS
    Los planes marroquíes incluyen la construcción de cinco plantas de energía solar, dos de ellas en el Sáhara Occidental – una de 500 megavatios (MW) en Foum El Oued y otra de 100 MW cerca de Bujador. Otra de 500 MW está prevista en Sabkhat Tah, fronteriza con el territorio en disputa.
    Fuentes de financiación en el banco estatal alemán KFW [KFW.UL], el Banco Mundial, el Banco Europeo de Inversiones y la Unión Europea han dicho a Reuters que no financiarán proyectos en el Sáhara Occidental.
    « Si apoyamos esas inversiones, parecería que estamos apoyando la posición marroquí. Somos neutrales en ese conflicto », dijo una importante fuente bancaria.
    Otra fuente agregó: « Nunca hemos apoyado ningún proyecto en ese territorio (Sáhara Occidental), y no lo haremos, aunque el plan de solar marroquí supone mucho para nosotros ».
    Todas las fuentes pidieron no ser identificadas por la sensibilidad política de este asunto.
    El avance en los proyectos solares se ha limitado de momento a un emplazamiento en Marruecos, donde la saudí ACWA Power está construyendo una planta de 160 MW en la ciudad de Ouarzazate.
    MASEN, la agencia de energía solar del país, pretende licitar pronto la construcción de otras dos plantas por valor de 1.700 millones de euros – una de 100 MW y otra de 200 MW -, también cerca de Ouarzazate. La alemana KFW respaldó en octubre un crédito de 654 millones de euros para financiarlos parcialmente.
    ¿FINANCIACIÓN DEL GOLFO?
    « Si todas esas instituciones dicen que no las financiarán, veremos en su momento », dijo el ministro marroquí de Minas y Energía, Abdelkader Amara.
    Fuentes marroquíes dicen que Rabat podría buscar financiación bilateral alternativa de estados del golfo Pérsico que ya han invertido en Marruecos, aunque admiten que esos inversores también podrían mostrarse reticentes y que es probable que financiaran completamente los proyectos.
    Aunque organizaciones de defensa de los derechos humanos como Amnistía Internacional acusan a Marruecos de usar una fuerza excesiva contra los activistas y de reprimir la libertad política en el Sáhara Occidental, Rabat invierte grandes cantidades en el territorio con la esperanza de calmar el malestar social y las reivindicaciones de independencia.
    Cualquier inversión con empresas internacionales desata protestas por la legitimidad marroquí de negociar en nombre de la población saharaui.
    El mes pasado, el Parlamento Europeo aprobó un acuerdo de pesca que permite a barcos europeos faenar en aguas marroquíes y del Sáhara Occidental dos años después de rechazar una cuerdo similar por temor a que supusiera reforzar el control de Rabat.
    Medios oficiales marroquíes lo calificaron de una victoria política, mientras que el Polisario dijo que supone una violación del derecho internacional.
    Kosmos Energy y Cairn Energy también comenzaron el mes pasado estudios sísmicos en cabo Bujador y planean hacer perforaciones petroleras.
    Por Aziz El Yaakoubi
    Reuters, 04/1/2014
  • Un mineur algérien victime de l'échec marocain au Sahara Espagnol

    Après toute une série de rapports accablants sur les violations des droits de l’homme par le Maroc au Sahara Espagnol (l’Espagne est légalement la puissance administrative dans le territoire connu sous le nom du Sahara Occidental), le Parlement Européen adoptait le 7 février, en session plénière à Strasbourg, une résolution sur la 22ème session du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies qui se tiendra à Genève du 25 février au 22 mars. Dans cette résolution, il faisait part de « ses préoccupations au vu des violations permanentes des droits de l’Homme au Sahara occidental » et il appelait à la protection des droits fondamentaux de la population du Sahara occidental, y compris la liberté d’association, la liberté d’expression et le droit de manifester ». L’institution législative européenne n’a pas oublié les « prisonniers politiques » demandant qu’ils « soient libérés » et saluait la nomination d’un envoyé spécial pour le Sahel et souligne la nécessité d’un suivi international de la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental ; est favorable à un règlement juste et durable du conflit sur la base du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément aux résolutions pertinentes des Nations unies ». 
    L’Envoyé Spécial pour le Sahel, le britannique Richard Tannock, a remis son rapport en septembre 2013 avec des conclusions accablantes pour le royaume chérifien.
    Quatre jours plus tard, le 11 février 2013, en guise de vengeance, les autorités marocaines se sont retournés contre le jeune Islam Khoualed, 15 ans, qui se trouvait à Agadir dans le cadre d’un entraînement en tant que membre de l’équipe nationale de voile. 
    L’agence de presse algérienne a rapporté qu’il vient d’être libéré . Les algériens se souviendront de cette affaire comme celle qui a montré toute  » l’animosité  » des marocains envers l’Algérie. L’opinion publique algérienne était unanime. Il s’agissait d’une affaire montée d’un fait banal qui n’est d’ailleurs même pas prouvé. Un jeu d’enfant qui n’aurait même pas dû arriver aux oreilles de la presse, instrumentalisé par tout un Etat pour  » se venger  » d’un pays voisin à cause de son soutien de la légalité internationale et des droits des peuple à choisir leur destin.
    L’histoire du jeune Islam Khoualed est poignante et les circonstances politiques en font un épisode nauséabond de l’histoire de la justice marocaine. Celle-ci, visiblement aux bottes du Makhzen a accepté de jouer le jeu, en mettant un mineur en prison, juste pour servir un dessein caché de Rabat. Il est clair que Mohamed VI qui a gracié un pédophile multirécidiviste et refusé d’en faire autant avec Khoualed avait certainement quelque chose derrière la tête.
    On ne le saura sans doute jamais, mais il est certain que le jeune garçon a servi de bouc émissaire à une machination diabolique montée par le Maroc.
    Il faut souligner, au passage que tout le long de l’instruction de l’affaire et du déroulement du procès, le parquet marocain n’a, à aucun moment, ramené la preuve irréfutable des accusations qu’il a proférées à l’endroit du jeune athlète algérien. La défense du prévenu, de même que la représentation diplomatique algérienne en poste au Maroc, avait l’intime conviction que le dossier de l’accusation était vide et que l’objectif de la justice de Mohamed VI n’avait pas l’intention de faire éclater la vérité. Il fallait faire payer à l’Algérie sa position vis-à-vis de la question sahraouie. 
  • Sahara occidental : l'Algérie renouvelle son soutien à Ross

    L’Algérie soutient les démarches de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, et appelle à l’intensification de ses efforts dans la région pour aboutir à un référendum d’autodétermination, a indiqué à Alger le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
    M. Ross a décidé de réunir les deux parties, le Front Polisario et le Maroc, en absence des deux pays observateurs. Une décision qui a irrité les autorités marocaines. Elle met en exergue la nature bilatéral du conflit entre sahraouis et marocains. Une décision qui met à nu la propagande marocaine autour du rôle de l’Algérie dans ce contentieux de près de 40 ans. Une propagande destinée à confondre l’opinion publique marocaine. « Christopher Ross voudrait libérer le Polisario de l’emprise algérienne » était les titres qu’on pouvait lire dans les supports de désinformation marocains pour cacher l’embarras du Makhzen. 
    Les algériens, de leur côté, fidèles à leur sérénité et diplomatie légendaire ont profité de l’événement pour renouveler leur soutien au diplomate américain. Celui-ci revient en force avec le soutien de toutes les parties, sauf le Maroc. Devinez pourquoi.
    «Nous soutenons Christopher Ross qui a besoin d’imagination et de créativité dans la manière de conduire ses efforts. Le plus important c’est que ses efforts et ceux du Secrétaire général de l’ONU s’intensifient et que le dossier du Sahara occidental ne doit pas représenter une activité saisonnière», a déclaré M. Lamamra lors de son passage à l’émission «Sur le fil» de Canal Algérie.
    Il a appelé, dans le même contexte, à ce que le dossier sahraoui «soit pris à bras le corps avec un agenda de visites sur le terrain et de rencontres plus ambitieux et une combinaison de méthodes de travail».
    En réponse à une question sur les prochains pourparlers indirects entre le Maroc et le Front Polisario qui, selon des médias, seraient prévus en Suède à huis clos sans la participation de l’Algérie et la Mauritanie, en tant qu’observateurs, M. Lamamra, a indiqué que «si M. Ross estime que les deux pays ne devraient pas être présents dans telle ou telle phase de négociations, nous n’avons absolument aucune difficulté à ce qu’il en soit ainsi».
    Affirmant que l’Algérie n’a pas reçu d’invitation pour participer aux pourparlers en tant qu’observateur, le chef de la diplomatie algérienne a tenu à souligner que les Nations unies sont dans la région pour aboutir à un référendum d’autodétermination. 
    «Les deux parties ont mis sur la table leurs idées et plans de règlement, il appartient donc à M. Ross de les faire travailler, et éventuellement de favoriser et de promouvoir un rapprochement de points de vue», a-t-il dit, rappelant que le «dénominateur commun» était un référendum d’autodétermination inscrit dans la régularité la plus absolue.
  • L’UMA : un regroupement paralysé à jamais

    Ces préalables renouvelés constamment par l’Algérie peuvent dans un laps de temps se concrétiser à la seule condition que le Maroc se détache de son intransigeance politique concernant la question du Sahara occidental. De pareilles difficultés et obstacles à cette intégration auraient bien pu être évités, si le Maroc n’avait pas occupé le territoire sahraoui, préférant cette colonisation pour accélérer les moments de confusion, de désordre et de désespoir régional.
    Après presque vingt-cinq ans de sa naissance, l’Union du Maghreb Arabe (UMA, est toujours ce regroupement régional le plus obsolète parmi, les autres regroupements régionaux du monde, n’ayant, à aucun moment de son histoire, des faits qui peuvent faire valoir son importance. L’acte constitutif de cette communauté regroupant cinq pays (Algérie-Tunisie-Mauritanie-Libye et Maroc), se cherche encore des issues pour se positionner sur la scène continentale et internationale. Mais ce n’est encore qu’un rêve de plus. 
    Les nombreux obstacles dressés sur son chemin, à la fois par le Maroc et suite aux « révolutions » en Tunisie et en Libye, ont retardé cette intégration maghrébine à plus tard et peut-être à jamais. Ce statu quo à mettre sur le compte du Maroc retarde le démarrage de cette machine régionale, devenue aussi complexe et délicate pour garantir les chances de développement aux futures générations. Ce regroupement où pourrait préfigurer l’apparition progressive d’une unité beaucoup plus profonde et plus vaste, est mis sous le paillasson. Les peuples maghrébins ne peuvent que se réjouir de voir lever ce statu quo qui perdure, il y va de leur avenir, notamment que certains aspects de la mondialisation ne peuvent plus dissimuler les difficultés auxquelles vont se heurter les cinq pays qui risquent d’être parfois délicates à surmonter. 
    Pour preuve également, l’absence quasi-totale d’une plateforme d’échanges économiques réguliers intermaghrébins fait foi de ce cavalier seul de chaque Etat membre de l’UMA. « L’intégration régionale ferait répartir aux pays du Maghreb leurs charges et leurs avantages compétitifs en matière de développement économique et de réforme de la gouvernance. 
    Le FMI, la Banque mondiale et l’ONU n’ont pas cessé d’appeler les dirigeants à laisser de côté les querelles qui enveniment les relations entre les pays membres de l’UMA. Le Maghreb perd 1 à 2 % de croissance de PIB chaque année. Pour la théorie économique, l’élimination des obstacles à l’échange contribue à une allocation des ressources plus efficiente. 
    Nombre d’experts de la région soulignent que l’intégration économique est une stratégie qui présente pour elle le meilleur moyen de s’intégrer harmonieusement dans l’économie mondiale et de répondre aux nombreux défis qui l’attendent sur la voie du développement économique et du bien-être social. On prédit, dans ce contexte, que les pays du Maghreb doivent faire face à une forte pression démographique, les déficits de développement humain, le changement climatique et la compétitivité mondiale. 
    « L’intégration régionale permettrait aux pays du Maghreb de supplanter les malentendus politiques, d’amener les dirigeants à coopérer de manière sérieuse et à placer les intérêts de la région au-dessus des leurs, de retrouver la sécurité, la paix de la région et la confiance qui a tant manqué ». Ces préalables renouvelés constamment par l’Algérie peuvent dans un laps de temps se concrétiser à la seule condition que le Maroc se détache de son intransigeance politique concernant la question du Sahara occidental. 
    De pareilles difficultés et obstacles à cette intégration auraient bien pu être évités, si le Maroc n’avait pas occupé le territoire sahraoui, préférant cette colonisation pour accélérer les moments de confusion, de désordre et de désespoir régional. Au vu de la très mauvaise situation à la fois continentale et internationale, la paralysie de l’UMA est un coup très sévère, elle est aussi très visible et reflète pleinement l’esprit d’opposition à l’unité maghrébine et démontre le vrai visage des conspirateurs du moment à vouloir exploiter le problème du Sahara occidental pour tourner le dos à la stabilité de la région. Effectivement, en parlant des faits, en les interprétant à chaque épreuve, on ne peut que relever la propension de l’adversité du Maroc à toute initiative allant dans le sens de l’acte constitutif de l’UMA.
    B. C.
    Le Maghreb, 04/01/2014
  • Droits de l’Homme : une sombre année pour le Maroc

    L’année 2013 aura été au Maroc dominée par la lutte continue de la société civile, notamment celle menée par les différentes associations de défense des droits de l’homme pour le respect des principes universels à travers tous ses aspects: politique, économique, juridique, médiatique, social, etc.
    Le combat engagé par ces organisations pour la protection de ses droits et la dénonciation de leur violation, quel qu’en soit l’auteur, a été reconnu et récompensé par l’Organisation des Nations unies, laquelle a attribué, le 10 décembre, le Prix 2013 des droits de l’homme à l’ancienne présidente de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), Mme Khadija Ryadi, qui coordonne un réseau de 23 Organisations non-gouvernementales (ONG). 
    La lauréate, première femme dans la région du Maghreb et du monde arabe à obtenir ce prix, décerné à de grands militants de cette cause notamment au regretté leader sud-africain Nelson Mandela, a réagi dès l’annonce de cette récompense, en la dédiant, selon la presse, à «tous les détenus politiques» et aux activistes du Mouvement du 20 février qui luttent pour des réformes politiques de fond au Maroc et l’instauration d’une monarchie parlementaire. 
    2013 aura été l’année durant laquelle les 23 associations composant le Collectif marocain des instances des droits de l’homme ont adopté, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits de l’homme (10 décembre), une version actualisée de la «charte nationale des droits de l’homme», considérée comme un nouveau cadre contractuel intervenant 23 ans après l’annonce du premier document signé par cinq instances, à savoir l’Association des barreaux du Maroc, l’Association des militants des droits de l’homme au Maroc, la Ligue marocaine de défense des droits de l’homme, l’Association marocaine des droits humains et l’Organisation marocaine des droits de l’homme. Selon les initiateurs, la charte «vise à renforcer le rayonnement de la culture des droits de l’homme et à mettre le système de l’éducation et les champs médiatique et culturel au service de la promotion des droits de l’homme» et a également pour objectif «l’institutionnalisation de la solidarité sociale, l’enracinement de la transparence et de la démocratie et la lutte pour la dignité des citoyens, l’égalité entre les sexes et la consolidation des droits des femmes».
    Engagées sur tous les fronts où des violations sont signalées 
    Les membres de ces associations n’ont pas cessé, durant l’année, de manifester et de protester dans la rue, d’organiser des sit-in devant les tribunaux et de saisir les instances politiques et judiciaires dès qu’une violation des droits de l’homme est signalée. Ils ont, ainsi, apporté notamment leur soutien aux marches des diplômés-chômeurs, souvent victimes de violences policières, aux journalistes arrêtés et emprisonnés pour leurs écrits à l’exemple de Ali Anouzla, directeur du journal électronique Lakome (version arabophone) poursuivi, depuis septembre, après que son site ait diffusé une vidéo attribuée à l’organisation terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui appelle au jihad et fustige la monarchie marocaine. 
    Ali Anouzla, placé en liberté provisoire en octobre, est poursuivi pour «aide matérielle», «apologie du terrorisme» et «incitation à l’exécution d’actes terroristes», sur la base de la loi marocaine anti-terrorisme de mai 2003, laquelle est dénoncée par plusieurs ONG du fait qu’elle constitue, selon eux, «une grave violation de la liberté d’expression du journaliste et de son droit d’informer le public». Dans leurs revendications, les ONG de soutien à Ali Anouzla ont exprimé leur préoccupation par rapport aux arrestations répétées des journalistes et réclamé le respect des textes et pactes internationaux sur la liberté d’opinion et d’expression. Maintes fois reporté, le procès du journaliste est prévu pour le 18 février 2014.
    La violence contre les femmes, phénomène très répandu

    La cause de la femme a également été portée par la société civile, particulièrement par l’Observatoire marocain des violences faites aux femmes qui milite contre tous types confondus de violence (physique, sexuelle, psychique, économique et juridique), un phénomène très répandu au Maroc. Selon une enquête menée par le Haut commissariat au plan marocain (HCP) entre juin 2009 et janvier 2010, près de 6 millions de femmes âgées de 18 à 64 ans sur 9 millions soit 62,8 % de Marocaines ont subi un acte de violence sous une forme ou une autre. 
    Pour lutter contre ce phénomène, l’Observatoire marocain a présenté, à l’occasion de la campagne internationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes (du 25 novembre au 10 décembre), plusieurs recommandations appelant notamment à la nécessité de considérer la violence faite aux femmes comme une affaire d’opinion publique et exhortant l’Etat à assumer ses responsabilités par la révision radicale des lois en vigueur pour les mettre en adéquation avec la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. 
    Parmi ces recommandations, l’Observatoire demande notamment la révision de la loi «conformément à une philosophie pénale qui garantisse l’égalité entre les deux sexes», et l’adoption dans les plus brefs délais d’une loi afférente à la lutte contre la violence à l’égard des femmes «qui soit conforme aux normes internationales». 
    Le respect des droits de l’enfant a été, par ailleurs, l’occasion pour la société civile d’exprimer sa colère dans la rue suite à la grâce royale accordée, fin juillet, à un pédophile récidiviste parmi les 48 prisonniers espagnols. Cette grâce, qui lui avait été retirée quelques jours après, avait entraîné de vives protestations dans plusieurs villes du royaume tandis qu’à Rabat le rassemblement pacifique, organisé début août, avait été violemment réprimé par la police, selon les correspondants de presse. Ayant rejoint l’Espagne, l’homme devra purger le reste de sa peine de 28 ans d’enfermement dans les geôles espagnoles. 
    A travers ces quelques exemples de lutte pour le respect des droits humains dans le royaume, nombre d’observateurs estiment qu’une mobilisation générale des ONG est à même de réaliser les principes contenus dans la déclaration universelle des droits de l’homme particulièrement en ce qui concerne la détention arbitraire à propos de laquelle le Groupe de travail des Nations-Unies sur la détention arbitraire (GTDA) avait effectué une visite de 10 jours (9-18 décembre) au Maroc. 
    Le GTDA avait exprimé, à cette occasion, sa préoccupation quant à «l’importance considérable donnée aux aveux dans les procès-verbaux d’enquêtes préliminaires» affirmant avoir été informé par des détenus que «des aveux obtenus sous l’effet de la torture constituent dans la plupart des cas le fondement des condamnations». 
    S’agissant de la justice militaire, le GTDA avait exprimé sa préoccupation par rapport à «la compétence très large accordée au tribunal militaire permanent, lequel peut juger dans certaines circonstances», réaffirmant que «la compétence du tribunal militaire devrait se limiter uniquement à juger des militaires et pour des délits exclusivement militaires». Il avait, par ailleurs, signalé avoir demandé au gouvernement du Maroc de «procéder sans retard à l’examen de son cadre législatif pénal afin de le mettre en conformité avec les normes internationales des droits de l’homme».