Année : 2013

  • La nouvelle donne qui fait trembler le Maroc

    Le président de l’Assemblée nationale française, Claude Bartolone, a achevé lundi une visite en Algérie. 
    Concernant le dossier du Sahara occidental, il a indiqué dans un point de presse, que « c’est une question qui concerne le Maroc et le Sahara occidental ». Il a précisé que la position de son pays n’est pas une position pro-marocaine mais pro-Nations unies. « Nous avons besoin, dès qu’il y a un problème comme celui-là, de toute la force et la parole des Nations unies. Nous soutenons le travail fait jusqu’à présent par l’envoyé spécial des Nations unies et nous voulons qu’il puisse y avoir une solution négociée et qui mette un terme à cette situation », affirme-t-il. 
    Un membre de la délégation parlementaire algérienne qui a assisté à la rencontre entre les parlementaires français et le président algérien a révélé au journal Algérie Focus, qu’Abdelaziz Bouteflika a consacré une bonne partie de son allocution au conflit du Sahara Occidental.
    Pour rappel, la France, avec son veto au Conseil de Sécurité, empêche la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental) de surveiller le respect des droits de l’homme dans cette ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975. L’ambassadeur de la France au Conseil de Sécurité intervient depuis plusieurs années pour introduire des modifications dans le rapport du Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-moon, à l’avantage du Maroc.
    Selon des documents américains révélés par Wikileaks, le président algérien Bouteflika a déclaré à un diplomate américain que la France se sert du conflit sahraoui pour se venger de l’Algérie.
  • Le Polisario dépose une requête à la cour européenne de justice

    De notre bureau de Bruxelles Habib Bensafi
    C’est ce que vient de rappeler la députée européenne Isabella Lovin, qui a estimé que l’autorisation accordée aux pêcheurs européens de pêcher dans les eaux territoriales du Sahara Occidental était une «violation» du Droit international et une «atteinte» aux droits du peuple sahraoui.
    Isabella Lovin eurodéputée du groupe des verts, faisait partie de la délégation qui a tenté en vain de se rendre à Laayoune pour s’enquérir de la situation des droits de l’homme des Sahraouis. Refoulée sans motif, ni sans explication, la parlementaire européenne avait déjà dit à cette occasion que si les autorités marocaines ne nous laissent pas visiter Laayoune, c’est qu’elles ont quelque chose à cacher.
    Mme Lovin appelle à la résiliation de l’accord de pêche car dit-elle «le Maroc viole les droits de l’homme au Sahara Occidental». Cet appel a été fait lors d’un point de presse avec les autres députés européens qui ont été refoulés du Maroc la semaine dernière.
    Les législateurs européens ont d’ailleurs rappelé également que le Parlement européen avait voté il y a deux ans, contre cet accord déplorant les nouvelles négociations en cours entre le Maroc et l’UE dans la perspective d’un nouvel accord.
    Mme Lovin a, en outre, ajouté que les autorités marocaines ont rejeté la demande de la commission de pêche du Parlement européen d’effectuer une visite officielle au Sahara occidental pour s’enquérir de la situation du peuple sahraoui et faire le point sur le respect du Droit international dans le cadre de l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc.
    C’est d’ailleurs ce qui a motivé le front Polisario de porter devant la cour européenne de justice, l’accord de libre-échange UE-Maroc. Cette nouvelle a été publiée discrètement il y a trois jours dans le journal officiel de l’UE.
    «L’UE ne peut continuer d’ignorer le droit international et éveiller l’hostilité de la population du Sahara Occidental. En incluant le territoire du Sahara Occidental occupé dans ses accords commerciaux avec le Maroc, l’UE porte directement atteinte aux droits des Sahraouis et entrave les efforts de l’ONU, pour résoudre le conflit», ont déclaré les responsables du front Polisario.
    Ouest Tribune, 13/03/2013
  • Europe: Complaisance ou stratégie globale envers l’Afrique du Nord ?

    Les parlementaires européens qui ont été refoulés et expulsés du Maroc parce qu’ils voulaient s’enquérir de la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara Occidental, sont outrés par la complaisance des dirigeants des institutions européennes envers le Royaume du Maroc.
     
    En effet, jusqu’à l’heure, les institutions européennes n’ont pas condamné fermement les agissements du Maroc envers les législateurs et représentants des peuples européens.
    Rappelons les faits, le mercredi 6 mars, une délégation de l’intergroupe Sahara occidental du Parlement européen, composée de quatre députés européens a voulu se rendre à Laayoune. Ils voulaient effectuer une mission d’observation au Sahara occidental, portant sur les droits humains dans les territoires occupés. Ils avaient notamment prévu des rencontres avec les autorités marocaines, les représentants de la société civile marocaine et les représentants de la mission de l’ONU – Minurso. Les eurodéputés avaient bien évidemment informé les autorités marocaines par écrit en donnant les détails sur leur déplacement et programme de mission.
    Arrivés à l’aéroport de Casablanca, les élus européens, le slovène Ivo Vajgl, l’espagnol Vicent Ramón Garcés, la suédoise Isabella Lövin et l’espagnol Willy Meyer, appartenant à des groupes politiques différents, ont eu la désagréable surprise de voir des responsables marocains en civil s’introduire dans l’avion et leur demander leurs passeports sans qu’ils ne se présentent eux-mêmes. Les législateurs européens ont été contraints de reprendre l’avion de retour. Trois d’entre eux ont repris l’avion vers Paris et le quatrième a pris celui de Madrid.
    Le plus surprenant, rapportent les élus européens, est qu’ils étaient attendus à Paris et à Madrid par les forces de police comme s’il s’agissait de vulgaires criminels.
    Cette complaisance avec le Maroc, des européens, explique de fait l’approche commune des européens vis-à-vis de cette question régionale. Est-ce que les dirigeants européens sont prêts à sacrifier des élus des peuples européens sensibles aux droits de l’homme pour plaire au Maroc ?
    Ou bien la politique européenne a déjà planifié une ligne globale pour cette région et cela entre dans le cadre de sa stratégie?
    Quoi qu’il en soit, l’attitude des responsables européens, face au mépris qu’a affiché le Maroc à l’égard de représentants et législateurs européens, dénote de leur faiblesse en politique internationale et explique en partie l’origine de la crise économique et financière.
    Alors que Bruxelles a les moyens politico-économiques de se faire écouter et entendre par les dirigeants marocains. Mais dans la capitale européenne où vit une forte communauté marocaine, les européens subissent un lobbysme agressif. 
    Le palais royal a réussi à faire en sorte que le citoyen marocain soit personnellement impliqué dans l’affaire du Sahara Occidental et à déployer toute son énergie dans l’intérêt du royaume. Mais cette force lobbyiste, n’est pas si influente que ça, si elle n’était pas aidée par un autre lobby beaucoup plus puissant. Dans les institutions européennes, on constate que les européens élus ou autres sont régulièrement approchés par les membres de cette force pour les sensibiliser à leur cause aussi injuste soit-elle, surtout vis-à-vis du peuple sahraoui. 
    Ouest-Tribune, 12/03/2013
  • Sahara Occidental : La position de la France est décisive

    Il est clair que l’interminable conflit du Sahara Occidental ne souffle plus le statu quo. L’Envoyé Spécial de l’ONU l’a souligné dans sa dernière tournée : le statu quo est « insoutenable » et « très dangeureux » vu les nouveaux éléments sur le plan régional et international et la détermination du peuple sahraoui à arracher ses droits coûte que coûte.
    L’ambassadeur american Christopher Ross semble déterminé à mettre fin à ce conflit qui empoisonne les relations intermaghrébines et empêche la mise en peuvre d’un plan de développement économique et de coopération en matière de lutte contre la mouvance terroriste qui menace la région.
    Jusqu’à présent, le Maroc a tiré profit de la position de la France qui a toujours affiché un décalage clair par rapport à la position dominante dans la communauté internationale qui est favorable à la tenue d’un referendum juste et démocratique qui permette au peuple du Sahara Occidental de se prononcer sur son destin conformément aux résolutions de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité. Un référendum exigé, il y a 37 ans, par la Cour Internationale de Justice et objectif à la base de la création de la MINURSO (Mission des Nations pour le Référendum au Sahara Occidental). La mission de l’Envoyé Spécial s’inscrit dans la perspective d’une solution basée sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    La force de Ross se trouve dans le soutien dont il jouit de la part de la communauté internationale, y compris la France. Ce qui devrait donner un nouveau souffle aux efforts de cet inlassable diplomate. La visite du président François Hollande au Maroc en avril lui donnera l’occasion à nouveau de se prononcer sur une affaire qui a largement nui aux intérêts français en Algérie dont le marché peut encore offrir de nombreux avantages aux entreprises françaises.
    Le Parlement Européen, qui est pour la solution référendaire, a mis de la pression sur le Maroc en refusant de renouveler un accord de pêche qui ne prévoit pas la participation des sahraouis dans les bénefices engendrés par cet accord. Paris fera-t-elle de même?
    Source : La Tribune du Sahara, 11/03/2013
  • «En 1976, le Maroc tirait au napalm sur les Sahraouis et l´Espagne regardait !»

    La condamnation à de très lourdes peines des 24 indépendantistes sahraouis et l´expulsion mercredi de Casablanca des quatre eurodéputés qui voulaient se rendre à Al Ayoune pour se solidariser avec leur cause donnent lieu, régulièrement en Espagne, à des témoignages sur la tragédie que vit le peuple sahraoui depuis l´occupation de son territoire par le Maroc.
    L´un de ces témoins est le lieutenant-colonel à la retraite, Tòfol Fuster, actuellement âgé de 71 ans. Il a effectué entre 1965 et 1970 une mission d´information à Mahbes, la «Mer intérieure» du Sahara occidental, non loin de la frontière avec l´Algérie, le Maroc et la Mauritanie. C´est la plus belle page de la vie de cet ancien officier supérieur qui était le seul Européen du contingent de méharis qu´il commandait. Des liens puissants sont nés avec la société nomade sahraouie.
    Il se souvient que son affectation dans l´ancienne colonie espagnole avait pour objectif de surveiller cette partie de la province espagnole de l´époque, peu de temps après «l´invasion, en 1963, de Tindouf et Béchar», par l´armée marocaine, deux villes de l´extrême sud-ouest de l´Algérie qui venait à peine d´accéder à son indépendance. «Il y avait un cessez-le-feu, mais les incidents étaient fréquents dans la zone», dit-il, ce qui avait conduit l´Espagne à renforcer sa vigilance dans sa colonie.
    Il raconte à la presse des Baléares comment s´est déroulée, à partir de 1976, l´occupation militaire par le Maroc de l´ancienne colonie espagnole, et les violations des droits de l´homme qui s´en sont suivies à ce jour. «Le Front Polisario avait été créé en 1973 pour réclamer l´indépendance du Sahara occidental vis-à-vis de l´Espagne. Au moins 28 attaques avaient été enregistrées entre 1973 et 1976 contre des intérêts de l´Espagne dans la zone, notamment ses activités de pêche», dit-il. Mais la vraie tragédie du peuple sahraoui est à venir. «Après la mort du général Franco, le gouvernement de Navarro Arías a cédé la colonie espagnole au Maroc sous la pression du puissant lobby économique marocain.
    Les Sahraouis ont commencé alors à fuir massivement leur territoire envahi militairement après la «Marche Verte». Il se souvient : «Les enfants, les femmes et les vieillards qui se dirigeaient vers Tindouf ont été bombardés au napalm, alors que l´Espagne regardait de l´autre côté.»
    «J´ai très mal vécu la situation de ces 170 000 Sahraouis qui étaient encore des citoyens espagnols. Ce fut pour mois (et pour tous les Espagnols, un choc très fort.» Depuis, cet ancien officier supérieur s´était converti en sympathisant et activiste pro-sahraoui. «Un peuple avec lequel j´ai vécu des moments extraordinaires qui me donnaient le sentiment que je vivais dans la peau de ‘ ‘Laurence d´Arabie’’.»
    Ses souvenirs ont été ravivés par le dernier film «Enfants du Désert» qui vient d´obtenir le prix Goya, produit par le double Oscar du cinéma Javier Bardem, un autre militant de la cause sahraouie, comme lui et comme l´eurodéputé Willy Meyer qui vient d´être expulsé par les autorités marocaines. 
    Hania A.
  • Sahara Occidental : Les parlementaires européens indésirables

    Les députés européens sont-ils indésirables au Sahara Occidental? C’est ce que donne à penser l’expulsion par le Maroc d’une délégation de quatre parlementaires, refoulés mercredi dernier depuis l’aéroport de Casablanca. 
    Les autorités marocaines ne souhaitaient pas que ces quatre représentants du Parlement européen aillent enquêter sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental. 
    Ainsi la mission des quatre députés européens a été purement et simplement empêchée par le royaume chérifien alors même qu’il est avéré que la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental est devenue un motif d’inquiétude pour les puissances occidentales, et à leur tête les Etats Unis, ainsi que les instances de l’ONU compétentes en la matière. 
    Le Maroc, en dépit des réserves exprimées sur sa conduite au Sahara Occidental campe sur ses positions. Les protestations qui s’élèvent contre les atteintes aux droits de l’homme au Sahara Occidental semblent de pure forme tant la communauté internationale ne parait pas en mesure d’agir sur une question de décolonisation qui entre dans sa trente huitième année? 
    L’expulsion des quatre parlementaires européens aurait ainsi pu paraitre anecdotique si elle ne confirmait pas l’embargo imposé par les autorités marocaines sur les informations en provenance des territoires occupés. 
    Les chancelleries occidentales restent passives devant cet état de fait et les gouvernements semblent vouloir donner le temps au temps et se satisfont du statu quo qui prévaut au Sahara occidental. 
    Pour la puissance occupante, ce silence a toutes les apparences d’une caution. Les quatre députés européens auront au moins tenté d’en savoir plus. Ils savent maintenant à quoi s’en tenir.
    Par Djamel Eddine Merdaci
    http://www.lactualite-dz.info/Sahara-Occidental-Les-parlementaires-europeens-indesirables_a5395.html
  • Lettre du PCF au ministre des AE français, Laurent Fabius

    Pierre Laurent                                                                                                                                                      

    Secrétaire national du PCF

    Sénateur de Paris                                                                                    

    Monsieur Laurent Fabius
    Ministre des Affaires étrangères                                                                                                                37, Quai Orsay
                                                                                                         75351 Paris Cedex 07

                                                                                                                  Paris, le 4 mars 2013

    Monsieur le Ministre,
    J’ai l’honneur d’attirer votre attention sur la sentence rendue par le Tribunal militaire de Rabat le 18 février dernier à l’encontre de 24 militants sahraouis, suite aux graves incidents provoqués par le démantèlement du camp de Gdeim Izik en octobre 2010 par les forces marocaines.
    Les condamnations sont particulièrement lourdes puisqu’elles vont de la perpétuité à 20 ans de prison pour les militants de la cause sahraouie.
    Ce jugement à caractère politique a provoqué consternation et indignation des observateurs, des associations de droits humains, et de tous ceux et celles attachés au respect du droit des peuples à disposer d’eux-êmes.
    En effet, ce procès pose une fois encore la question du statut du Sahara Occidental, qui, aux yeux de la Communauté internationale et de l’ONU, est considéré comme un territoire sur lequel le Maroc ne peut exercer aucune souveraineté.
    Hors, c’est un tribunal marocain, qui plus est militaire, qui s’est trouvé chargé de ce procès en dehors de tout respect du droit international.
    La France ne peut rester indifférente à cette situation dont les autorités marocaines portent l’entière responsabilité.
    Les rapports entre nos deux pays devraient nous permettre d’être entendus.
    Le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ne peut continuer à être ainsi bafoué. Les condamnations à l’encontre de ces militants doivent être reconsidérées. La demande de leur libération est légitime.
    Je vous remercie, Monsieur le Ministre, de me faire part de quelle suite vous comptez donner à ce jugement.
    Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’expression de mes respectueuses salutations.
    Pierre Laurent

  • L’ambassadeur marocain à Bruxelles "doit être interdit d’accès" au Parlement Européen

    BRUXELLES – Des eurodéputés ont demandé jeudi d’ »interdire » à l’ambassadeur du Maroc à Bruxelles l’accès au Parlement européen, en réaction au refoulement la veille par les autorités marocaines d’une délégation de parlementaires européens, devant se rendre à El Aaiun (capitale du Sahara Occidental occupée).
    Cette demande a été formulée lors d’une conférence de presse animée par les quatre eurodéputés refoulés mercredi dernier par les autorités marocaines dès leur arrivée à l’aéroport de Casablanca.
    Il s’agit notamment du député slovène du groupe ALDE (centre droite), M. Ivo Vajgl, de la député du groupe socialiste européen, M. Vincent Ramon Gorles (Espagne) et de la Suédoise Isabella Lavin, du groupe des Verts européens, ainsi que de Mme Willy Meyer.
    Réagissant à la déclaration de l’ambassadeur marocain à Bruxelles dans laquelle il affirme avoir adressé un message aux eurodéputés en partance pour El Aaiun via Casablanca, les eurodéputés concernés ont indiqué qu’ils étaient déjà embarqués dans l’avion au moment où l’ambassadeur leur avait envoyé ce message.
    Les eurodéputés ont qualifié la missive du représentant diplomatique du Maroc à Bruxelles d’ »un chef-d’oeuvre de mauvais comportement diplomatique », demandant à ce que « le diplomate soit interdit d’aller au Parlement européen ».
    La délégation refoulée est composée de quatre députés, représentant chacun un groupe parlementaire à savoir les socialistes, la gauche unie, les libéraux et les verts, et de cinq assistants parlementaires.
    Les eurodéputés devaient effectuer une visite à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) et prendre contact avec les défenseurs des droits de l’homme au Sahara occidental en application des résolutions adoptées par le parlement européen en janvier de cette année.
    La résolution du Parlement européen exigeait « la libération des prisonniers politiques sahraouis » et « le respect des droits de l’homme au Sahara Occidental ».
    Cette résolution a été élaborée suite aux « graves violations » des droits de l’homme, signalées par le rapporteur spécial des Nations unies pour le Sahara Occidental, notamment celles relatives à la torture, ainsi que dans les rapports d’Amnesty internationale et d’autres organisations de défenses des droits de l’homme.
    Des eurodéputés accusent le Maroc de vouloir dissimuler ses violations des droits de l’homme au Sahara Occidental
    BRUXELLES– Les eurodéputés, Daniel Cohn-Bendit (France) et Isabella Lôvin (Suède) ont fustigé, jeudi à Bruxelles, la décision des autorités marocaines de les refouler de l’aéroport de Casablanca, affirmant, dans ce cadre, que le gouvernement marocain veut cacher ses violations des droits de l’homme dans le Sahara Occidental occupé.
    Ainsi, le co-président du groupe des Verts/ALE, M. Cohn-Bendit a qualifié, lors d’une conférence de presse, de « totalement inacceptable » la décision du gouvernement marocain de les refouler, précisant que les quatre députés voulaient « obtenir des informations de première main sur la situation sur le terrain ».
    Il a souligné que la question du Sahara Occidental « ne peut-être résolue qu’à travers un débat ouvert avec un accès direct aux faits ».
    Pour sa part, l’eurodéputé Isabella Lôvin a déclaré que le régime marocain « a quelque chose à cacher car il veut m’empêcher de rencontrer des Sahraouis ».
    « Ce voyage a été annoncé à l’avance, mais nous avons reçu une lettre indiquant que nous n’étions pas les bienvenus qu’après notre départ », a-t-elle indiqué.
    Elle a ajouté que des réunions étaient prévues avec « tous les intervenants de la région, y compris des représentants des droits de l’homme et des délégués de la mission de l’ONU au Sahara Occidental », soulignant que les eurodéputés avaient aussi demandé une réunion avec les autorités marocaines « afin d’avoir un programme équilibré ».
    La visite de la délégation européenne entre dans le cadre de l’application de la résolution du Parlement européen (PE) de janvier 2013 qui exigeait « la libération des prisonniers politiques sahraouis » et « le respect des droits de l’homme au Sahara Occidental », rappelle-t-on.
    Cette résolution a été élaborée suite aux « graves violations » des droits de l’homme, signalées par le rapporteur spécial des Nations unies pour le Sahara Occidental, notamment celles relatives à la torture, ainsi que dans les rapports d’Amnesty internationale et d’autres organisations de défenses des droits de l’homme ».
    APS CONSTANTINE, 8/03/2013
  • Rabat prise à son propre piège

    Le Maroc continue d’exercer ses pratiques de répression de type colonial dans les territoires occupés du Sahara occidental, au vu et au su du monde entier. Le gouvernement marocain est allé jusqu’à prendre la décision d’interdire l’installation de tentes au Sahara occidental. Une décision des plus offensantes aux droits de l’Homme.
    Désormais, les citoyens sahraouis n’ont pas droit d’installer des tentes, sur tous les territoires occupés par l’occupant marocain, qui continue de violer leurs droits fondamentaux. En effet, le ministère de l’Intérieur marocain vient d’interdire l’installation de tentes sur les territoires occupés du Sahara occidental. Une mesure qui montre le degré de répression menée par le Maroc envers le peuple sahraoui qui aspire à son autodétermination.
    Une décision scandaleuse pour le Maroc, au moment où il est de plus en plus critiqué, notamment depuis le déroulement du procès des 24 prisonniers du camp de Gdeim Izik, jugés en février dernier par le tribunal militaire de Rabat.
    Selon l’agence de presse sahraouie (SPS), la décision d’interdire l’installation de tentes au Sahara occidental «a été motivée par les incidents qui ont eu lieu dans le camp de Gdeim Izik, près d’El-Aâyoune occupée».
    Cette décision a été prise afin d’empêcher l’installation de nouveaux camps de réfugiés dans les territoires occupés, mais aussi, précise SPS, elle s’inscrit dans le prolongement de la campagne d’exclusion orchestrée par le Maroc contre la culture sahraouie.
    Les forces d’occupation marocaines font tout pour conquérir le Sahara occidental. Il est évident de rappeler que le camp de Gdeim Izik était l’objet d’une attaque en novembre 2010, d’où il a été démantelé par les services de sécurité marocains, qui ont procédé à l’arrestation de 24 militants sahraouis.
    Après une détention, qui a duré plus de deux années, ces détenus ont été jugés par le tribunal militaire de Rabat, en février dernier. Leur procès a suscité la réaction de plusieurs responsables et associations du monde entier, qui ont condamné cet acte, le qualifiant de «violation des droits de l’Homme et de la réglementation internationale concernant la détention provisoire des prisonniers».
    Smaïl I.
    Le Courrier d’Algérie, 06/03/2013
  • Un cercle du silence sahraoui

    On ne le sait guère : poussées à l’exil par un Etat marocain qui leur rend la vie impossible par une répression jugée sans merci et qui ne leur reconnaît pas le droit à l’autodétermination (contrairement à l’Onu), plus d’une centaine de familles originaires du Sahara occidental ont trouvé refuge sur le territoire des Deux-Sèvres, dont une bonne soixantaine dans le Bocage bressuirais.
    Alors que l’association Culture Sahara a justement été créée récemment pour aider à l’intégration, ici, de ces nouveaux arrivants sahraouis et pour faire connaître leur culture (1), l’Arddib (Association pour la reconnaissance des droits et la défense des immigrés dans le Bocage) a, elle aussi, été amenée à se pencher sur ce problème, nouveau pour elle : « Les jours derniers, nous avons monté trois dossiers de demande d’asile politique », précise le président, Norbert Béalu. « Deux ont d’ores et déjà été refusés, mais nous allons préparer un recours. »
    «  Arrestations arbitraires et tortures  »
    Et samedi matin, lors du traditionnel cercle du silence organisé par l’Arddib chaque premier samedi du mois sur la place Notre-Dame, un représentant de la communauté sahraouie a été invité à venir s’exprimer : « Le Maroc, pays occupant le territoire des Sahraouis, bafoue chaque jour de plus en plus les droits de l’Homme », a expliqué Salem Mahmoud. « Les arrestations arbitraires, les procès de civils devant des tribunaux militaires, les tortures sur les femmes et les prisonniers, nous amènent à réagir, malgré notre exil. Mais malgré nos différentes actions, l’Etat français ferme les yeux », a regretté l’intervenant.
    (1) Une exposition et une conférence-débat s’est ainsi déroulée samedi après-midi, à la salle des fêtes de Courlay.
    repères
    Hommage à Stéphane Hessel
    Lors de son cercle du silence samedi matin, place Notre-Dame (lire ci-dessus), l’association pour la reconnaissance et la défense des droits des immigrés dans le Bocage (Arddib) a tenu à rendre hommage à Stéphane Hessel, décédé il y a quelques jours. « Impliqué dans toutes les grandes œuvres sociales de l’après-guerre, c’est un grand humaniste, un très grand bonhomme qui nous a quittés », a regretté le président Norbert Béalu, saluant chez l’homme récemment disparu « sa simplicité, sa jeunesse d’esprit, son engagement, son humour et sa poésie ».
    X.L.R.