Année : 2013

  • Têtes couronnées au secours de Karim Wade

    Le roi du Maroc, Mohamed VI, et l’émir Sabah al-Ahmed al-Jabir al-Sabah du Koweït ont disculpé Karim Wade en envoyant des mémorandums signés de leurs royales mains dans lesquels ils ont juré (sur le Coran?) que les luxueux véhicules qu’emploie le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade sont des « cadeaux » qu’ils lui ont offerts. Ce n’est pas la première fois que M6 vient à la rescousse de son ami Karim Wade. Selon les câbles américains de WikiLeaks, le souverain marocain a fait libérer Karim Wade, après l’arrestation de ce dernier à l’aéroport Mohamed V de Casablanca en possession d’une quantité non précisée de drogue. Le responsable policier qui avait cru faire son devoir en arrêtant Wade a été, toujours selon l’ambassade américaine à Rabat, muté brutalement à El Ayoune, au Sahara occidental occupé. 
    Pour rappel, Karim Wade, fils et ex-ministre de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, a été interpellé lundi 15 avril par les gendarmes à Dakar. Peu avant, des justificatifs sur son patrimoine, évalué par une cour spéciale à un milliard d’euros, ont été remis à la justice. Karim Wade avait été mis en demeure le 15 mars, après une audition par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), de justifier dans un délai d’un mois des avoirs évalués par cette cour à 694 milliards FCFA (1,058 milliard d’euros). Cette somme proviendrait de sociétés dont l’ancien ministre serait le« propriétaire », ainsi que de « propriétés immobilières » et de comptes bancaires, selon les avocats de M. Wade. Karim Wade, 44 ans, avait déjà été entendu plusieurs fois par la justice ou la gendarmerie l’an dernier, avec plusieurs responsables du régime d’Abdoulaye Wade (2000-2012), dans le cadre d’enquêtes sur un enrichissement illicite présumé. 
    Le fils Wade fait aussi l’objet d’une enquête en France à la suite d’une plainte de l’Etat du Sénégal pour recel de détournement de fonds publics, recel d’abus de biens sociaux et corruption. Après sa dernière audition par la gendarmerie sénégalaise, en novembre 2012, il avait été interdit de sortie du territoire avec six autres dignitaires de l’ancien régime. Karim Wade, ex-ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Énergie, doté de gros budgets, était surnommé « super-ministre » ou « ministre du ciel et de la terre ». Ancien conseiller de son père, Karim a également occupé plusieurs autres fonctions, dont celle de responsable de l’agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique, chargée de grands travaux avant le sommet de l’OCI organisé en mars 2008 à Dakar.
    Mokhtar Bendib

  • Mohamed Dihani victime de tortures moyenâgeuses au Maroc

    Au cours de son procès à l’issue duquel il a été condamné à 10 ans de prison par le tribunal de première instance de Rabat, le 27 octobre 2011, le militant sahraoui Mohamed Dihani a révélé avoir été torturé par la police et contraint de passer à des aveux qui ont été retenus comme preuves contre lui. Mohamed Dihani a rejeté toutes les accusations portées à son encontre, au titre de la loi antiterroriste marocaine, de conspiration en vue de commettre des actes terroristes. Il affirme qu’il a été régulièrement torturé et maltraité en prison, ainsi qu’au poste de police de Maarif, où il aurait été transféré pendant trois jours en mars 2013. Il a raconté à son avocat et sa famille qu’il avait une nouvelle fois été soumis à des actes de torture en vue de lui arracher des «aveux». 
    Selon certaines informations, Mohamed Dihani a été pendu par les poignets pendant des heures, voire toute une nuit, à plusieurs reprises. Les agents chargés de l’interroger auraient tenté de le forcer à signer des documents écrits à la main dont il ignorait le contenu. D’après son avocat, il est désormais incapable de lever les bras, en raison des actes de torture et des mauvais traitements endurés. Dans un communiqué dont Algeriepatriotique détient une copie, Amnesty international a dénoncé ce procès et exigé que les «aveux» obtenus sous la torture et la contrainte ne soient pas retenus à titre de preuve lors de son procès en appel. Elle exhorte les autorités marocaines à mener des investigations au sujet de la disparition forcée et la détention au secret de Mohamed Dihani, par des membres de la Direction de la surveillance du territoire (DST), le service de renseignement intérieur du pays, entre le 28 avril et le 28 octobre 2010. 
    Amnesty International souligne que les demandes auprès des forces de sécurité marocaines et les multiples plaintes déposées par ses parents et son avocat auprès du procureur du roi à Laayoune dès le 5 mai 2010, ainsi que les requêtes répétées demandant l’ouverture d’une enquête adressées au ministre de l’Intérieur, au ministre de la Justice, au président du Conseil consultatif des droits de l’Homme (désormais remplacé par le Conseil national des droits de l’Homme, CNDH) et le CNDH, ont été soit ignorées, soit rejetées. Amnesty International avait à l’époque écrit au ministre de la Justice, lui demandant de révéler ce qu’il était advenu de Mohamed Dihani et déclarant craindre qu’il ne soit détenu au secret par la DST. 
    Le 29 octobre 2010, le ministère de l’Intérieur a annoncé le démantèlement d’une cellule terroriste, dont l’un des membres était un Sahraoui correspondant à la description de Mohamed Dihani. C’est à ce moment-là, six mois après la disparition forcée de Mohamed Dihani, que sa famille a reçu la confirmation qu’il avait été arrêté pour des accusations liées au terrorisme. Amnesty international dénonce les violations par la police marocaine des lois de son propre pays et des conventions internationales relatives à la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement.
    Sarah L.
  • Sahara Occidental : Le test

    Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir, en principe, le 22 avril pour le renouvellement du mandat de la Mission de l’ONU pour l’organisation du référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso). D’ores et déjà, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, suivi par les Etats-Unis a exprimé le vœu d’élargir les pouvoirs de la Minurso à la protection des droits de l’homme au Sahara occidental et de l’inclure dans la prochaine résolution. La même proposition a été faite il y a de cela une année. Quatorze membres sur les quinze qui forment le Conseil ont voté pour. La France l’a bloquée en y opposant son veto. Le pays de la révolution de 1789, le pays où est née la Déclaration des droits de l’homme, est contre les droits de l’homme ! Et au secours d’une monarchie médiévale qui foule aux pieds toutes les libertés ! On aura tout vu.
    Il est vrai que ce comportement est dicté par le fait que la destination Maroc est très prisée par une grande partie de l’élite politique française, qui y trouve tout ce qu’elle désire. Comportement qui laisse penser que le royaume chérifien est encore sous protectorat. Dès l’apparition du conflit du Sahara occidental, Paris s’était rangé résolument aux côtés de la monarchie marocaine, empêchant ainsi la décolonisation du dernier territoire africain encore occupé ! Pour preuve, l’aviation française a utilisé les avions bombardiers Jaguar dès leur sortie d’usine contre un convoi de réfugiés sahraouis qui fuyaient vers l’Algérie, en avril 1976. Le Front Polisario avait parlé, à l’époque, de 500 tués au moins.
    Depuis, ce soutien ne s’est jamais démenti. La gauche française, quant à elle, n’étant pas au pouvoir, appuyait le combat du peuple sahraoui, mais changeait de politique quand elle émigrait de Solférino à l’Elysée. Le président François Hollande s’est, lui aussi, mis de la partie en manifestant son appui à l’inapplicable «plan d’autonomie» proposé par Rabat. Le PS, maintenant qu’il est à nouveau au pouvoir, va-t-il poursuivre un combat solitaire en s’opposant au minimum souhaité, c’est-à-dire le respect des droits de l’homme au Sahara occidental ? La réunion du Conseil de sécurité sera un test pour Paris. Va-t-il continuer à soutenir inconditionnellement et aveuglément l’injustice et le dernier bastion du colonialisme ?
    Tayeb Belghiche
    El Watan, 17 avril 2013
  • Sahara: HRW exhorte l’ONU à élargir sa mission aux droits de l’Homme

    Human Rights Watch (HRW) a exhorté mercredi le Conseil de sécurité de l’ONU à mettre fin à une « situation anormale », en élargissant sa mission au Sahara occidental aux droits de l’Homme, affirmant que des Sahraouis continuent de subir « des formes de répression variées ».
    Selon des sources proches des négociations, les Etats-Unis veulent que l’ONU puisse enquêter sur les atteintes aux droits de l’Homme dans l’ex-colonie espagnole contrôlée par le Maroc. Washington entendrait soumettre un projet de résolution au Conseil de sécurité à l’occasion du renouvellement du mandat de la mission onusienne, la Minurso, d’ici la fin du mois.
    Cette démarche est rejetée catégoriquement par Rabat.
    Dans un courrier aux membres du Conseil de sécurité, HRW « exhorte » l’ONU à « inclure la tâche (…) de surveiller la situation des droits humains au Sahara occidental » et « dans les camps de réfugiés administrés par le Front Polisario à Tindouf » (Algérie), où « les habitants vivent de façon relativement isolée ».
    La Minurso est une des rares « missions modernes de maintien de la paix (…) dépourvue » d’un tel mandat, note ce courrier dont l’AFP a obtenu copie.
    « Nous conseillons donc vivement au Conseil de sécurité de mettre fin à cette situation anormale », enchaînent les cosignataires, Philippe Bolopion et Sarah Leah Whitson, directeurs HRW pour l’ONU et pour la région Moyen-Orient et Afrique du nord (Mena).
    Selon l’ONG basée à New York, le Maroc a pris des initiatives « bienvenues » en matière de droits de l’Homme, via notamment un Conseil national (CNDH). Mais elles « sont loin de constituer la surveillance +indépendante, impartiale, complète et constante+ (…) à laquelle appelle le secrétaire général » de l’ONU Ban Ki-moon.
    Au Sahara, « les autorités continuent à soumettre à des formes de répression variées les Sahraouis qui prônent l’auto-détermination de la région ou qui dénoncent les violations des droits humains », affirme le texte.
    Rabat propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté pour l’ex-colonie espagnole, mais les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger, réclament un référendum d’autodétermination.
    La Minurso est chargée de surveiller le cessez-le-feu dans la région depuis 1991. L’an dernier, le Conseil de sécurité avait prolongé son mandat d’un an, tout en demandant au Maroc « d’améliorer la situation des droits de l’Homme ».
    Le Huffington Post 17 avril 2013
  • La France "ne bloquera pas" l’initiative américaine (diplomate français)

    Les Etats-Unis vont présenter, le 22 avril, un projet de résolution aux 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, pour étendre le mandat de la Mission des Nations Unies au Sahara occidental (Minurso) au respect des droits de l’Homme. Un coup dur pour le Maroc qui profitait du veto français pour asseoir une prétendue souveraineté marocain sur le territoire du Sahara Occidental. Une souveraineté niée par l’ensemble de la communauté internationale, y compris la France.
     » Le projet de résolution indique que la surveillance et l’information en matière de droits de l’Homme puissent faire partie des responsabilités de la Minurso « , a rapporté à l’AFP une source proche des négociations.
    La proposition, étant soutenue par la Russie, le Royaume-Uni, la Chine et les Etats-Unis, a de fortes chances d’être approuvée par le Conseil de Sécurité, ce qui n’a pas manqué de créer une ambiance de panique au Maroc. Surtout qu’ils sont conscients que, cette fois-ci, ils ne peuvent pas compter sur le veto de la France.
    D’ailleurs, Paris, selon des déclarations d’un diplomate français relayées par le journal Le Monde, n’ont pas l’intention de s’opposer à l’initiative américaine d’élargir le mandat de la MINURSO pour rapporter sur la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental et dans les camps des réfugiés sahraouis en Algérie.
    « On ne bloquera pas, c’est une question entre le Maroc et les Etats-Unis », élude avec mauvaise humeur ce diplomate, selon Le Monde. « Les Américains n’ont prévenu personne, c’est une mauvaise manière faite aux Marocains »,a-t-il ajouté.
  • L’opposition de Paris à l’élargissement du mandat de la MINURSO n’est pas envisageable

    Certains écrits de journalistes et politiciens au Maroc évoquent la possibilité de l’utilisation par la France du droit de veto contre l’initiative américaine appelant à élargir le mandat de la MINURSO pour surveiller les droits de l’homme au Sahara Occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis. 
    Selon un journal marocain, la réalité des faits confirme que cette possibilité n’est pas du tout envisageable pour Paris du fait que toute opposition mettrait la France dans une position inconfortable s’agissant d’une question de droits de l’homme.
    Payton Knopf, porte-parole de la mission USA à l’ONU, a déclaré à Associated Press : « Nous étudions activement le mandat de la MINURSO et travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires du Conseil de sécurité de l’ONU sur cette question. Les Etats-Unis continuent à soutenir le processus mené par l’ONU destinée à trouver une solution durable et mutuellement acceptable au conflit dans lequel les droits de l’homme de tous les individus sont respectés ». 
    Les choses se présentant ainsi, « la France pourrait contribuer à alléger le ton de la résolution, mais elle ne fera pas recours au veto », selon le même journal qui avance les raison suivantes :
    – La voix de la France au Conseil de sécurité est aussi l’expression de la politique de l’Union européenne, et en particulier des pays comme l’Espagne, l’Allemagne et les pays nordiques et le Benelux. Ces pays adoptent la position des États-Unis concernant le Sahara Occidental. Ils soutiennent l’autodétermination et exigent la supervision des droits de l’homme. Dans ce cas, le droit de veto français serait considérée comme une aventure politique qui mettra la France dans une position très inconfortable et l’opposera à de nombreux alliés.
    – Au même temps, il n’y a pas de différd sur les droits humains dans le conflit du Sahara occidental. Les puissances principales ont exprimé leur accord sur le sujet, à l’exception de la Chine, qui adopte une position neutre et ne prête pas grande attention à ce conflit. Le Royaume-Uni défend avec énergie cette résolution.
    – La France s’opposait à l’élargissement du mandat de la MINURSO aux droits de l’homme lorsque la question était revendiquée par des pays comme l’Afrique du Sud, mais cette fois-ci, elle est prônée par l’administration américaine. En raison des intérêts de la France dans le monde et ses relations avec Washington, Paris n’osera pas opposer son veto à une question considérée comme secondaire, surtout s’agissant d’une question de surveillance de droits de l’homme et non pas l’imposition de l’autodétermination comme solution au conflit.
    – Le nouveau président français François Hollande n’adopte pas la position marocaine avec l’enthousiasme de ses prédécesseurs Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Dans son discours devant le Parlement marocain il a insisté sur les droits de l’homme et les résolutions de l’ONU. Il a salué la proposition d’autonomie, sans pour autant l’adopter comme solution unique. Même si la presse et les politiciens au Maroc l’ont interprêté comme un soutient de Paris, il est loin d’être comparé à celui de ses prédécesseurs Chirac et Sarkozy.
    – La France est sous pression de la part de ses partenaire de l’Union européenne sur la question des droits de l’homme au Sahara Occidental. En témoignent les dernières résolutions du Parlement Européen sur cette question.
    – La France s’est déjà privé d’utiliser le droit de veto lorsque les États-Unis ont présenté, le 31 Juillet 2003, le plan Baker.
    – Un éventuel veto français aura une répercussion très négative sur les relations de la France avec l’Algérie, considérée comme un partenaire économique stratégique en ces temps de crise.

    La Tribune du Sahara, 17 avril 2013

  • Trois questions à Ignacio Cembrero, journaliste à El Pais, spécialiste du Sahara occidental et du Maghreb

    Ignacio Cembrero est journaliste au quotidien espagnol El País. Il est spécialiste du Maghreb et du dossier du Sahara occidental. Dans cet entretien, il explique pourquoi les Etats-Unis veulent que l’ONU enquête sur les atteintes aux droits de l’Homme au Sahara occidental et les raisons de la réaction nerveuse du Maroc.
    Les États-Unis veulent que l’ONU enquête sur les atteintes aux droits de l’Homme au Sahara occidental. Comment expliquez‑vous cette demande américaine ?
    C’est une vielle idée qui resurgit à la faveur de deux événements. D’une part, la dernière tournée de Christopher Ross dans la région et ses entretiens, au Sahara occidental, avec les indépendantistes sahraouis. D’autre part, les liens entre la Fondation Robert Kennedy et John Kerry, le nouveau secrétaire d’État américain, ainsi qu’avec Susan Rice, l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU. C’est la fondation et sa présidente, Kerry Kennedy, qui ont annoncé, en premier lieu, l’initiative américaine le 12 avril sur son site et sur Twitter.
    Le Maroc a réagi avec nervosité en exprimant son opposition à l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme. Pourquoi cette panique ?
    Le bilan en matière des droits de l’Homme au Sahara s’est certes amélioré depuis l’époque du roi Hassan II, mais il n’est pas brillant. Il suffit de lire le rapport de Juan Méndez, le rapporteur de l’ONU sur la torture, après son voyage au Maroc en 2012. Accueillir au Sahara, de temps en temps, des missions de l’ONU, du Parlement européen ou d’ONG comme HRW, c’est une chose, mais avoir une surveillance permanente sur place de la Minurso, c’est différent.
    Cette présence peut inciter les indépendantistes à être plus actifs sachant que les forces de sécurité marocaines devront y réfléchir à deux fois avant de sévir contre eux, car la Minurso sera aux aguets. Je dis toujours à mes interlocuteurs marocains que leur offre d’autonomie pour cette ancienne colonie espagnole serait bien plus crédible s’ils traitaient les indépendantistes avec plus de ménagement. Rabat a toujours soutenu que les réfugiés de Tindouf étaient des « séquestrés » par le Polisario. Si surveillance il y a, c’est l’occasion ou jamais de tenter de libérer ces milliers de « séquestrés ».
    Quelles sont les conséquences d’une extension du mandat de la Minurso sur le règlement du conflit au Sahara occidental ?
    Il est encore trop tôt pour en parler. Il faut d’abord voir à quoi aboutit exactement cette initiative américaine. D’ici le 25 avril, jour du vote au Conseil de sécurité de l’ONU, les responsables marocains vont faire tout leur possible pour édulcorer ce projet de résolution. Ils ont déjà dépêché, ou ils vont le faire dans les prochains jours, des délégations dans les capitales des pays membres du Conseil de sécurité, en priorité chez les membres permanents. Ils comptent beaucoup sur Paris, mais je ne sais pas si la France socialiste de Hollande va autant les aider que l’ont fait dans le passé les présidents Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac. Le dénouement de cette initiative passe, dans une large mesure, par Paris.
    TSA 16 avril 2013
  • Wikileaks : Pour les USA, le plan d’autonomie est une "solution parmi d’autres"

    Selon un câble diplomatique envoyé de Rabat en date du 11 février, « les Etats-Unis soutiennent le plan d’autonomie marocain pour le Sahara Occidental comme une solution parmi d’autres » et « il est important pour Washington de ne pas préjuger les travaux de l’Envoyé personnel du Secrétaire Général de l’ONU ». 
    C’est ce qu’a indiqué la secrétaire adjointe pour les affaires du Proche Orient, Janet Sanderson au ministres des affaires étrangères marocain dans une rencontre à Rabat tenue le 22 janvier 2010.
    Dans cette réunion, Sanderson était accompagnée de l’ambassadeur américain au Maroc, Samuel Kaplan. Du côté de Fassi-Fahri, il y avait le chef d’état-major Nasser BOURITA, le Directeur de la Division des Amériques Yazourh Fouad et le directeur du Bureau US Abderrahmin Rahhaly.
    Le câble signale que Fassi-Fihri a « vite détourné » la conversation pour aborder le sujet du Sahara Occidental pour s’en prendre « largement » à l’Algérie.
    Il a rappelé que Ross avait un double mandat : relancer les pourparlers sur le conflit du Sahara et trouver les moyens d’améliorer les relations entre l’Algérie et le Maroc, et il a demandé que les USA fassent pression sur Ross et l’Algérie à ce sujet. Sanderson a promis d’explorer la façon dont les Etats-Unis pourraient soutenir cette partie du mandat de Ross.
    Finalement, Fihri a réïtéré le souhait profond du Maroc d’avoir un soutient plus fort au plan d’autonomie marocain. Il a reconnu qu’il y avait d’autres options pour résoudre le conflit du Sahara, mais a précisé que celle du Maroc est la seule à être »crédible et sérieuse ».
    La réponse au long exposé de Fassi Fihri a été d’affirmer que la secrétaire d’Etat Clinton a chargé le Département de focaliser davantage sur les pays du Maghreb. À cet égard, la clé du progrès dans tous les domaines est la résolution du conflit du Sahara, et les Etats-Unis sont très préoccupé par les retards pris dans le processus de l’ONU. «Nous craignons que plus le processus stagne, plus il continuera d’empoisonner les relations algéro-marocaines».
    « L’analyse pessimiste de Fassi Fihri sur le processus de l’ONU et sa diatribe de 25 minutes contre l’Algérie reflètent la profonde, mais compréhensible, frustration du gouvernement marocain face à ce qu’il perçoit comme un manque de soutien américain claire au plan d’autonomie du Maroc. Plus difficile pour nous à comprendre – et donc plus difficile d’y répondre – sont les allégations véhémentes du gouvernement marocain sur le rôle des services de renseignements algériens au Sahara occidental et son étonnement continu sur notre réaction négative à l’affaire Haidar », conclue le câble.
  • Les mensonges du bureau de l’AFP de Bamako

    Serge Daniel, le journaliste en charge du bureau de l’agence France presse (AFP) de Bamako est un fieffé menteur, qui plus est, un récidiviste, devenu spécialiste de la désinformation à l’endroit de l’Algérie. Il vient de commettre un autre mensonge, très pernicieux, qui vise clairement à nuire à notre pays.
    Le ministère des Affaires étrangères (MAE), par l’intermédiaire de son porte parole, vient justement de réagir aux fausses informations que distille ce journaliste aux ordres du Makhzen. Une réaction énergique à la hauteur des inventions de cet individu, qui “vient encore de commettre une dépêche mensongère”, a indiqué Amar Belani, une dépêche qualifiée de “grossière entreprise de désinformation”.
    Le porte-parole du MAE, répondait ainsi à un papier écrit par ce Serge Daniel sur “les jihadistes du nord du Mali” et dans lequel il prétend que “de nombreux combattants du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des trois groupes islamistes armés qui ont occupé le nord du Mali pendant plusieurs mois en 2012, sont retournés dans les camps du Polisario, à Tindouf”.
    Amar Belani a précisé que “nous sommes habitués aux errements intéressés et subjectifs de l’auteur de ce papier d’angle”. “Les développements consacrés au Polisario et au Sahara occidental sont truffés d’allégations mensongères et, bien entendu, pour la commodité de l’exercice, on les attribue à un “militaire africain” qui, fort opportunément, demande le couvert de l’anonymat”.
    “Il s’agit là d’une grossière entreprise de désinformation, puisque les relais régionaux d’instigation et de repli du Mujao sont bien connus de tous et ils ne se trouvent pas sur le territoire algérien”, a affirmé Belani.
    “Je confirme, par ailleurs, que lors de son récent passage a Alger, le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, nous a indiqué que ses propos ont été totalement travestis par l’agence de presse d’un pays voisin pour en faire un montage sur une prétendue connexion entre le Polisario et le Mujao”, a encore ajouté le porte-parole du MAE.

    Par Mourad Arbani

    Algérie1, 15/04/2013 |

  • Panique au Maroc devant l’initiative américaine de proposer l’élargissement du mandat de la MINURSO

    L’iniciative américaine de proposer l’élargissement du mandat de la MINURSO à la supervision des droits de l’homme au Sahara Occidental sème la zizanie au Maroc. 
    A Fès, les conseillers du roi Mohamed VI, Omar Azziman et Taïeb Fassi-Fihri ont convoqué lundi les dirigents des partis politiques de la majorité parlementaire pour préparer une réaction au camoufflet diplomatique qui se présente à l’horizon du conflit du Sahara Occidental. 
    L’alerte rouge a déjà été donné par plusieurs journaux et sites marocains. Sous le titre de « Dangereuse escalade! », Al Massae a écrit :
    « Les Etats-Unis appellent à l’élargissement des prérogatives de la MINURSO au Sahara. Les USA comptent présenter au Conseil de sécurité de l’ONU un avant-projet de résolution contenant un paragraphe sur l’élargissement des prérogatives de la MINURSO pour englober le contrôle et l’élaboration de rapports sur la situation des droits de l’Homme au Sahara et dans les camps de Tindouf. Cette action américaine a mobilisé les services du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération et exigé la convocation d’urgence des leaders des partis politiques pour réagir à la position américaine, alors que des accusations ont été proférées contre l’ambassade américaine à Rabat pour son parti-pris en faveur de la position du polisario ».
    Pour sa part Akbar Alyaoul Almaghribia se demandait si « les Etats-Unis s’aligneraient-ils sur la position du polisario en appelant à l’élargissement des prérogatives de la MINURSO pour le contrôle du respect des droits de l’Homme au Sahara? »
    « Ce dernier développement intervient à la veille de la réunion du mois d’avril du Conseil de sécurité consacrée à l’examen du rapport du SG de l’ONU sur le Sahara et coïncide avec la publication par des sites d’information séparatistes et de l’organisation Codesa, proches du polisario, d’une information sur la présentation par Washington d’un avant projet de résolution appelant à l’élargissement de la mission de la MINURSO, une information, si elle est confirmée, constituerait un défi à relever par le Maroc », a-t-il ajouté.