Année : 2013

  • De nombreux renforts dépêchés à El Aaiun depuis l’explosion des manifestations

    Au Sahara occidental, selon des informations documentées avec des vidéos et publiées sur Youtube, le Maroc a dépêché de grands renforts sécuritaires à El Aaiun suite aux manifestations qui se poursuivent dans la ville. Le journal Al Massae qui rapporte cette information prévenait qu’il risque d’y avoir du grabuge à l’occasion de ce 1er Mai au Sahara occidental ! Et pour Akhbar al Yaoum al Maghribia, « les pro-séparatistes (comprendre les Sahraouis) planifient pour des affrontements de longue durée avec les forces de l’ordre ». 
    Pour le Maroc qui prétend que les sahraouis indépendantistes sont une minorité, ce serait pourtant plus simple d’accorder aux Sahraouis le droit à l’autodétermination afin qu’ils se prononcent pour ou contre l’indépendance du Sahara occidental. Et qu’on tourne une fois pour toutes la page !
    Dans leur quête d’une justification à ce qui arrive dans les quatre villes du Sahara Occidental, avancent diverses arguments aussi fantaisistes les uns que les autres. Pour El Othmani, le titulaire des affaires Etrangères marocain, il s’agit d’un complot dessiné de l’Extérieur. Pour le Wali d’El Aaiun, Khalil Dkhil, les manifestants ont des antécédents judiciaires et ne sont pas originaires du Sahara mais de la zone sud du Maroc (Tan-Tan, Goulimim, Assa…). Des déclarations qui ont provoqué un tollé parmi les associations originaires de cette région qui ont qualifié ces déclarations de « racistes ».
    Pour rappel, l’administration avait procédé en 1991 au transfert forcé d’une grande partie de la population de cette région en vue de l’intégrer dans le corps électoral sahraoui. A présent ils sont accusés de ne pas être sahraouis.
    D’autre part, la répression des manifestations se poursuive dans les villes sahraouies. Les enlèvements continuent sur des personnes ciblées. Certains manifestants ont été injectés avec une substance de nature inconnue et qui provoque des graves traumatismes. 
    La ville d’El Aaiun est assiégée par les forces de sécurité marocaines 
  • 1er Mai : Solidarité avec le peuple sahraoui aussi

    Un désert pas si désertique que cela.
    Il s’agit d’un peuple qui voit ses droits traités comme ceux des palestiniens, dans un coin d’Afrique ou la France, ses alliés et protégés locaux foulent aux pieds les résolutions de l’ONU : le Sahara Occidental colonisé-annexé par le Maroc depuis plus d’un tiers de siècle.
    Il ne s’agit pas d’un exemple parmi d’autres, pioché au hasard dans le sac des bannis du capital qui tous mériteraient tout autant d’être plus et mieux pris en compte.
    Non, il s’agit d’un choix pour parler de ceux dont la France officielle et rose, si tatiIlonne quand il s’agit des droits humains sous certaines latitudes, est là à deux heures d’avion de Paris, d’un mutisme singulier.
    Il s’agit d’un peuple qui voit ses droits traités comme ceux des palestiniens, dans un coin d’Afrique ou la France, ses alliés et protégés locaux foulent aux pieds les résolutions de l’ONU : le Sahara Occidental colonisé-annexé par le Maroc depuis plus d’un tiers de siècle.
    Ouvertement la presse marocaine plus connue pour son inféodation à la maison royale que pour le combat pour la démocratie traite le polisario de mouvement terroriste islamiste. Quand la vipère crache c’est qu’elle à peur.
    Comme pour la Palestine les circonvolutions et revirements de la diplomatie française sont spectaculaires. Pour preuve cet extrait de l’interview de Laurent Fabius par Jeune Afrique le 28 avril 2013 sur le Sahara occidental:

    Q – Passons au nord du Sahara, et plus particulièrement au Maroc. Il y a eu le soutien de François Hollande au plan d’autonomie du Sahara occidental proposé par le Maroc lors de sa visite. Et puis la douche froide : Susan Rice porte un projet de résolution, apparemment sans consulter les autres pays, qui devrait doter la Minurso d’un mandat sur les droits de l’Homme. Alors, la France a une position depuis toujours, c’est «on est contre». C’est difficile d’être contre quand même ?

    R – Ce n’est pas notre position. Depuis longtemps, ce que nous souhaitons c’est une solution juste, durable, mutuellement agréée sous l’égide des Nations unies, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. Le plan d’autonomie marocain présenté en 2007 est une base sérieuse et crédible pour une solution négociée. Dans ce contexte, les États-Unis avaient songé à une résolution. Le Maroc en a été surpris, car, même si les choses ne sont pas parfaites, des progrès ont eu lieu en matière de droits de l’Homme. Depuis, le débat a évolué. Nous, nous sommes résolument en faveur des droits de l’Homme, dans des conditions qui soient utiles et efficaces. Une initiative qui entraînerait le blocage de la Minurso ne ferait rien avancer. Il est d’autant plus important d’avancer que la question du Sahara occidental bloque malheureusement les avancées sur l’Union du Maghreb. Si l’on progresse dans l’Union du Maghreb, ce sera positif.

    En quelque sorte « nous sommes officiellement d’accord avec tout le monde à condition qu’ils soient d’accord avec l’oncle Sam » * dont nous sommes les VRP- antenne relais dans la région ».
  • Ban Ki-moon désavoué par le Conseil de Sécurité

    PLATEFORME POUR LA SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE DU SAHARA OCCIDENTAL
    SAHARA OCCIDENTAL : UNE OCCASION MANQUEE A L’ONU
    En adoptant le 25 avril 2013 la résolution 2099 sur le Sahara occidental, le Conseil de sécurité de l’ONU a
    désavoué son secrétaire général qui, dans son rapport du 8 avril, recommandait « une surveillance indépendante, impartiale et soutenue des droits de l’Homme au Sahara occidental ». En effet, bien que cette recommandation ait été relayée dans un premier temps par les Etats-Unis (avant d’être retirée), le Conseil de sécurité a refusé une nouvelle fois d’inclure la surveillance des droits de l’Homme dans les compétences de la mission des Nations unies (Minurso) malgré les demandes réitérées du Parlement européen, de nombreuses associations des droits de l’Homme (Amnesty international, Human Rights Watch, Centre Robert Kennedy, AMDH…). La Minurso reste donc une des seules missions de paix des Nations unies dans le monde dépourvue d’un mandat de surveillance des droits de l’Homme et ce, malgré la violente répression des manifestations pacifiques et les très lourdes condamnations le 17 février 2013 des 22 militants sahraouis emprisonnés à Salé (de 20 ans à la perpétuité).
    Toutefois, le Conseil de sécurité a souligné « qu’il importe d’améliorer la situation des droits de l’Homme » mais en reprenant, au mot près, sa résolution de 2012 complétée de surcroit par des félicitations au Maroc pour les mesures formelles prises dans le domaine des droits de l’Homme! 
    La résolution 2099 se contente de prolonger d’une année supplémentaire la mission des Nations Unies au Sahara occidental et d’engager le Maroc et le Front Polisario à poursuivre les négociations « en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental » mais en leur demandant de faire preuve « de réalisme et d’un esprit de compromis ». Tout en reconnaissant que « la consolidation du statu quo n’est pas acceptable », la résolution ne propose aucune mesure pour amener le Maroc à mettre un terme à ses manœuvres d’obstruction et à tenir ses engagements dans le respect du droit international. 
    Le gouvernement français s’est rangé une fois de plus auprès des autorités marocaines en agissant pour le retrait de la proposition des Etats-Unis d’étendre le mandat de la Minurso et en soutenant le projet marocain d’autonomie qui bafoue le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il empêche ainsi la résolution pacifique d’un conflit de 38 ans sur la décolonisation du Sahara occidental. 
    Le Maroc s’est ouvertement félicité du refus de l’extension du mandat de la Minurso qu’il a reçu comme un encouragement à sa politique de répression dans les territoires occupés. C’est ainsi que, le 27 avril, deux jours à peine après le vote de la résolution de l’ONU, il a déclenché une violente répression d’une manifestation pacifique à El Aaiun qui a fait des dizaines de blessés.
    Réaffirmant sa solidarité avec la lutte du peuple sahraoui, la plateforme est décidée à poursuivre son action contre les violations des droits de l’homme au Sahara occidental, pour la libération des prisonniers politiques, pour un mécanisme international permanent de surveillance des droits de l’homme au Sahara occidental et pour la mise en œuvre rapide du référendum d’autodétermination qui permettrait enfin au peuple sahraoui de décider librement et démocratiquement de son avenir.
    Paris le 30 avril 2013
  • Feu vert de l’ONU à la répression des manifestations : Les reculades de l’ONU ne découragent pas la population sahraouie

    Depuis des années les résolutions de l’ONU recommandent indistinctement au Maroc et au Front Polisario d’améliorer les droits de l’homme. Pourtant c’est au territoire occupé que l’on compte les victimes de la répression sanglante des manifestations pacifiques. La mission de l’ONU au Sahara occidental sera encore la seule à ne pas être dotée de la surveillance des droits de l’homme. Ceci grâce à la reculade des Etats Unis à défendre leur proposition de résolution au Conseil de Sécurité de cette fin avril 2013 et à la persistance de la France, qui défend bec et ongles son ami le Roi-prédateur pour des intérêts qui méritent que l’on piétine les valeurs universelles des droits de l’homme et des peuples. Malgré ce refus des manifestations pacifiques ont éclaté dans diverses villes du Sahara occidental occupé où une mission d’Amnesty International est présente actuellement ainsi qu’une délégation de 5 élues du Parti de la Gauche européenne : Française, Espagnole, Grecque, Danoise et Norvégienne. Elles ont assisté à ces manifestations à Laayoune et ont visité les victimes de la répression ; elles se sont aussi rendues à Smara. Elles rentrent demain 1er Mai, nous attendons leur témoignage.
    Quelle que soit les reculades de l’ONU, la complicité odieuse des autorités françaises au régime colonial corrompu du Maroc, la population sahraouie et sa jeunesse en particulier ne renoncera jamais à son droit à l’autodétermination.
    Alors que les Etats Unis avaient préparé une résolution prévoyant comme le suggérait le rapporteur spécial du Secrétaire Général de l’ONU que la MINURSO soit dotée d’un mandat de surveillance des droits de l’homme, ce projet a été retiré suite aux pressions du Maroc et de la France.
    Le colonisateur peut donc réprimer les manifestations pacifiques avec la bénédiction des grandes puissances. Il ne s’en prive pas, comme le prouvent les nombreux et nombreuses blessé(e)s à Laayoune et Samara (pour les informations qui nous sont parvenues).
    Ci-joint les photos des jeunes manifestants brandissant des drapeaux de la RASD devant les troupes bottées et casquées munies de matraques assistées des policiers en civil et pas moins armés. Les jeunes n’en sont plus à seulement accrocher des drapeaux de la république sahraouie aux fils électriques, ils les brandissent devant les boucliers policiers. Cela peut valoir plusieurs années de prison, mais dans l’immédiat ce sont les matraquages sur la tête et au visage qu’ils ont subi ce jour-là à Smara.
    AFASPA, 30 avril 2013
  • DÉBORDEMENTS À EL AYOUN SUITE À L’APPROBATION DU MANDAT DE LA MINURSO

    Des affrontements entre activistes sahrawi et des forces de l’ordre marocaines sont survenues ces derniers jours à El Ayoun, la ville principale du Sahara Occidental, occupée suite à l’approbation, vendredi dernier, d’une résolution pour le renouvellement de la MINURSO. Au moins trois personnes dont une femme ont été blessées lors de ces débordements.
    D’après certains médias sahrawi, les manifestants protestaient contre la décision de retirer du texte de résolution et du mandat de la MINURSO l’allusion à la surveillance du respect des droits de l’Homme sur ce territoire occupé militairement par le Maroc depuis 1975.
    La formule adoptée par l’ONU dans le texte, qui a déchainé les protestations sahrawi, dérive d’un compromis entre la position américaine, qui souhaitait étendre au respect des droits de l’Homme le mandat de cette mission, et les réticences du Maroc, contraire à toute modification allant en ce sens.
    MISNA, 30 avril 2013

  • MINURSO : La REMDH regrette la décision du Conseil de sécurité de l’ONU

    Pas de mandat étendu aux Droits de l’Homme pour la MINURSO au Sahara Occidental !
    Communiqué REMDH
    Le Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) regrette la décision du Conseil de sécurité des Nations Unies de ne pas étendre le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) aux questions des droits humains dans le territoire.
    Même s’il prend acte de la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU prorogeant le mandat de la MINURSO jusqu’au 30 avril 2014, le REMDH se dit préoccupé que l’inquiétude vivement soulevée par Christopher Ross, Envoyé personnel du Secrétaire Général des NU, quant à la situation des droits humains dans le territoire sahraoui, n’ait pas été prise en considération.
    Cette inquiétude vient s’ajouter aux successives dénonciations réalisées par différentes organisations indépendantes européennes et américaines. Lors de ces deux visites au Sahara Occidental, C. Ross a pu tenir des rencontres et il a écouté des témoignages directs sur la situation des droits humains, la persécution des défenseurs des droits humains, et la répression de toute manifestation que les autorités marocaines définissent comme au soutien des thèses indépendantistes.
    Juan Mendez, Rapporteur Spécial sur la Torture, signale dans son récent rapport au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies (A/HRC/22/53/Add.2) l’usage abusif de la violence lors de manifestations et dans les centres de détention. Il mentionne aussi le besoin urgent d’un mécanisme international de suivis de la situation des droits de l’homme comme un moyen pour améliorer leur observance (pt.91).
    En septembre 2012, lors de l’Examen Périodique Universel sur le Maroc, le Conseil des Droits de l’Homme fit cinq recommandations en matière de droits fondamentaux, dont l’une d’entre elles fut d’accepter l’établissement d’un mécanisme de vigilance en la matière dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO).
    Depuis plusieurs années, les organisations de défense des droits de l’homme réclament que la MINURSO étende son mandat à la vigilance du respect des droits fondamentaux, comme c’est le cas dans bien d’autres Opérations de maintien de la Paix. Comme le signale J. Mendez, les activités de l’instance gouvernementale marocaine en la matière, le Conseil National des Droits de l’Homme, ne peuvent substituer à cette vigilance internationale.
    Même si les membres du Conseil de sécurité ont salué l’application du programme renforcé de protection des réfugiés élaboré par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en coordination avec le Front Polisario et qui comprend des activités de formation et de sensibilisation aux droits des réfugiés et aux droits de l’homme, le REMDH déplore néanmoins que la question des droits humains ne cesse d’être remise sur le métier au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies.
    Pour tout cela, le REMDH :
    Demande le rapide établissement de mécanismes internationaux permanents de vigilance des droits de l’homme au Sahara Occidental et dans les territoires accueillant des réfugiés sahraouis, et considère que l’élargissement en la matière des compétences de la MINURSO correspond parfaitement à la situation dans cette région et à la nature de cette mission.
    Demande aux autorités marocaines de permettre l’enregistrement et les activités des organisations de la société civile et des droits de l’homme au Sahara occidental
    Appelle aux institutions européennes, aux états membres de l’Union Européenne et aux états partenaires de la rive sud et est de la Méditerranée à prêter attention à cette question et à faire pression sur le Maroc en la matière.
    Copenhague, 30 avril 2013
  • Rabat appelé à l’ordre par Paris

    Manifestation à Bojador, 26 avril 2013
    Paris, 29 avr 2013 (APS) – La France a rappelé lundi son « attachement au droit de manifester pacifiquement », après une manifestation pacifique de Sahraouis dans la ville d’El-Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental. Manifestation qui a été réprimée par les forces de police du Maroca et où près de 40 personnes ont été blessées.
    « Nous regrettons que ce rassemblement ait occasionné des violences qui se sont soldées par plusieurs blessés. Nous rappelons notre attachement au droit de manifester pacifiquement », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Philippe Lalliot, lors d’un point de presse.
    L’ONG Amnesty international, dont une équipe se trouvait à El-Aaiun, avait, rappelle-t-on, dénoncé le « recours à la force, de manière excessive » de la police contre la manifestation qui se déroulait dans le calme.
    « Nous insistons sur la responsabilité des Nations unies dans la protection et le contrôle des droits de l’homme dans un territoire relevant de l’Onu », avait souligné, quant à lui, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, dans un message adressé au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, au lendemain de la répression de cette manifestation.
    Jeudi, le Conseil de sécurité de l’Onu, a prolongé pour un an la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), principalement chargée de la surveillance du cessez-le-feu.
    Dans la résolution 2099 sur la Sahara occidental, le Conseil de sécurité a réitéré son appel à une « solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
    Il a également souligné « l’importance de l’amélioration de la situation des droits de l’homme » au Sahara occidental occupé par le Maroc.
    Inscrit depuis 1965 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’Onu portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.
  • Déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères et européennes du 26 avril 2013 sur le Sahara Occidental

    Le site du ministère des affaires étrangères rapporte le point de presse du 26 avril du porte-parole du ministère et les réponses données à deux questions sur la question du Sahara Occidental et la MINURSO.

    Q – Une réaction sur la résolution de renouvellement du mandat de la MINURSO ?Sur les droits de l’homme ?
    R – C’est un texte qui a été adopté à la satisfaction de tous et qui comporte en effet une disposition appelant les parties à poursuivre leurs efforts en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’homme.
    Q – Est-ce qu’il y a des initiatives pour amener les deux parties, Maroc et Polisario, à la table pour négocier ou est-ce qu’on va attendre encore ? M. Hollande au Maroc a dit qu’il était important de s’activer sur ce sujet avec ce qui se passe au Mali et au Sahel.
    R – Il y a déjà ce qui relève de la mission de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, que nous soutenons naturellement.
    Il y a aussi ce qui figure dans la résolution telle qu’elle vient d’être adoptée hier (je vous renvoie à la disposition 12 bis sur ce point spécifique des droits de l’homme). Elle encourage les parties à collaborer avec la communauté internationale pour mettre au point et appliquer des mesures crédibles qui garantissent le plein respect des droits de l’homme.
    En résumé, il faut donc s’inscrire à la fois dans l’effort général engagé depuis longtemps et dans les dispositions très claires de la résolution qui vient d’être adoptée par le Conseil de sécurité.
    Pour ce qui concerne la situation des droits de l’homme au Maroc, le président de la République s’est exprimé devant le parlement marocain, constatant les progrès qui avaient été faits et encourageant les autorités marocaines à continuer dans cette voie.
    Source : site Ambassade de France au Maroc, 29 avril 2013
  • Occasion ratée au Conseil de sécurité (communiqué de presse)

    Communiqué de presse du Comité suisse de soutien au peuple sahraoui
    Occasion ratée au Conseil de sécurité 

    Le Conseil de sécurité qui s’est réuni jeudi à New-York sur la question du Sahara Occidental n’a pas saisi l’occasion de la proposition des Etats-Unis pour élargir le mandat de la Minurso (forces onusiennes pour le Sahara Occidental) à la protection de la population civile sahraouie. 
    Malgré la répression violente de la population sahraouie qui se poursuit, la condamnation sans preuve et sans témoins de 24 militants sahraouis à des peines allant de la perpétuité à 20 ans de prison, l’attestation par le rapporteur spécial de l’ONU contre la torture, des mauvais traitements et tortures systématiques dont sont victimes les prisonniers politiques sahraouis, le Conseil de sécurité n’a fait que reconnaître « la nécessité d’améliorer les Droits de l’Homme au Sahara Occidental ». 
    Cette recommandation minimaliste n’a pas empêché les forces marocaines de tabasser à nouveau, vendredi dernier, les Sahraouis qui manifestaient pacifiquement dans les rues d’El Ayoun, la capitale du Sahara Occidental occupé par le Maroc.
    Le Comité suisse de soutien au peuple sahraoui continue d’appeler la communauté internationale à protéger la population sahraouie des violations des Droits de l’Homme commises par le Maroc en toute impunité.
    28 avril 2013
  • Sahara. Pressions du palais et censure à Eco-Médias

    Khadija Mohsen Finan
    La dernière édition de l’Economiste du Faso a été bloquée mercredi avant son expédition au Burkina. Le même jour, une interview de la chercheuse franco-tunisienne Khadija Mohsen Finan sur Atlantic Radio a provoqué la colère du Palais.
    Ne pas suivre la ligne dictée par les autorités sur l’affaire du Sahara, même par mégarde, peut coûter cher aux médias marocains, privés comme publics. Dernier exemple en date : la «mésaventure» des journalistes du groupe Ecos-Médias, premier groupe de presse privé du Maroc (L’Economiste, Atlantic Radio, Assabah, Ecole ESJC).
    Lakome a appris que mercredi après-midi, les numéros de «l’Economiste du Faso», nouveau titre hebdomadaire du groupe vendu au Burkina Faso (mais imprimé au Maroc), ont été bloqués à la dernière minute avant leur expédition à Ouagadougou. Motif : la rédaction burkinabaise de l’Economiste avait illustré un article sur le Sahara avec une carte des frontières internationalement admises, c’est-à-dire avec une séparation entre le territoire et le reste du Maroc.
    Selon une source proche d’Eco-Médias, le groupe a été obligé de rectifier le tir en réimprimant la totalité des exemplaires de l’Economiste du Faso. Contactée par Lakome, la direction d’Eco-Médias n’était pas joignable ce weekend pour commenter l’information.
    L’interview qui fâche le palais
    Le même jour, un autre «incident» lié au Sahara a provoqué une mini-crise au sein du groupe Eco-Médias : la diffusion sur Atlantic Radio mercredi en fin d’après-midi d’une interview de Khadija Mohsen Finan, chercheuse franco-tunisienne à l’IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques). L’interview n’est pas disponible sur le site d’Atlantic Radio.
    Interrogée sur le revirement des Etats-Unis à propos de l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme, Khadija Mohsen Finan expliquait que cela constituait «une petite victoire» de la diplomatie marocaine à court terme mais que le royaume devait revoir sa gestion du dossier, notamment sur la question des droits de l’homme, afin de mieux promouvoir sa proposition d’autonomie.
    Les propos de la chercheuse franco-tunisienne, diffusés lors de l’émission « Atlantic Soir », ont fâché en haut lieu.
    Lakome a appris de sources proches de la direction d’Eco-Médias, qu’un conseiller royal a immédiatement contacté le patron du groupe, Abdelmounaïm Dilami, pour lui faire part de son mécontentement. Les responsables de la radio se sont alors faits vertement tancés par leur direction, au motif d’avoir passé «une Algérienne» à l’antenne (Khadija Mohsen Finan est pourtant franco-tunisienne).
    Selon les mêmes sources, l’incident a coûté son poste au rédacteur en chef d’Atlantic Radio. Le message du palais semble être bien passé…