Année : 2013

  • Réfugiés sahraouis : A quand la fin de l’errance

    Après l’occupation illégale des territoires du Sahara occidental, les populations n’avaient d’autre choix que de fuir pour tenter de sauver leur vie et leur dignité. Elles traversent massivement les frontières algériennes pour trouver refuge dans le sud de notre pays. 
    Les réfugiés sahraouis ont été accueillis par les autorités algériennes au début de l’année 1976. Ils sont près de 200 000 Sahraouis à s’établir dans les 5 principaux camps de réfugiés dans le sud-ouest de l’Algérie, à Tindouf plus précisément. 
    Sous des tentes ou dans des semblants de baraques faites d’argile et de parpaing, ces milliers de Sahraouis se sont habitués, au fil des années, à faire face, en premier lieu, aux rudes conditions climatiques avec des températures avoisinant en cette période estivale, les 45 à 48° à l’ombre. Ne leur parviennent que les aides humanitaires des pays amis de la Rasd, du Croissant-Rouge algérien et du HCR.
  • Mohammed VI risque d’être chahuté à Paris

    Le souverain marocain est stigmatisé à cause de sa politique coloniale et criminelle au Sahara occidental, mais aussi pour le régime dictatorial qu’il alimente au royaume, sous des dehors de fausse démocratie et de réformes factices. Le moins que l’on puisse dire c’est que Mohamed VI, le souverain marocain, risque de vivre un mauvais quart d’heure à l’occasion de la visite de deux jours qu’il doit effectuer en France les 6 et 7 décembre courant, afin de prendre part à un prétendu sommet sur la sécurité en Afrique. Prétendu, car la France est très mal placée pour parler de pareilles questions, elle qui a ouvert la boîte de Pandore en contribuant à éliminer Kadhafi, ce qui a engendré un conflit armé au Mali, puis en y intervenant militairement, avec les terribles conséquences que l’on connaît présentement. Bref, une dizaine de partis politiques français et d’associations, dont «Survie et Sortir du colonialisme», ont décidé de «chahuter» ce sommet en organisant un «contre-sommet» pour contester la venue à Paris de «dictateurs africains dont le roi du Maroc». 
    Ce «contre-sommet» devrait ainsi se présenter sous la forme de deux événements distincts. Il s’agit d’abord d’un «Tribunal citoyen» pour ce mercredi, qui traitera la question du Sahara occidental avec la participation de Bachir Moutik, représentant en France de l’Association des familles des prisonniers disparus sahraouis. Selon les organisateurs, le «Tribunal citoyen de la Françafrique» visera à établir un bilan de 50 ans de «françafrique et d’interventions françaises sur le sol africain». Le lendemain, un rassemblement inter-organisations est prévu place de la République, pour dire que «la paix en Afrique ne doit pas se décider à l’élysée avec des dictateurs.» Un des organisateurs a affirmé qu’ils vont «demander, à cette occasion, l’annulation du sommet, la fin du soutien diplomatique, économique, militaire, policier et des ventes d’armes aux régimes répressifs, ainsi que la suppression des bases militaires françaises en Afrique.» 
    Selon le secrétaire du Comité pour le respect des libertés et droits humains au Sahara occidental (Corelso), Jean-Paul Le Marec, le mouvement associatif de solidarité avec la lutte du peuple sahraoui est «directement concerné» par la manifestation, puisque, a-t-il affirmé, le gouvernement français «continue de soutenir le Maroc qui poursuit sa politique de répression dans les territoires occupés, condamne des militants sahraouis à de très longues peines de prison et refuse la mise en œuvre du référendum d’autodétermination.» 
    Pour rappel, un sommet «Pour la paix et la sécurité en Afrique» est attendu les 6 et 7 décembre à Paris, en présence d’une quarantaine de dirigeants africains, du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, celui de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ainsi que la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma. Ce sommet sera consacré aux questions de défense et de sécurité dans le continent, qui feront l’objet d’une première table ronde à huis clos le 6 décembre, au cours de laquelle les participants examineront les menaces qui pèsent sur l’Afrique, dont le terrorisme, la piraterie et la sécurité des frontières. À suivre…
    Kamel Zaïdi

  • Accord de pêche Maroc-UE : Le protocole de la honte

    Dossier : Elles constituent 60 % des exportations du royaume chérifien – Quand le Makhzen pille les richesses du Saharaµi

    Derrière les gesticulations politiques, des milliards de dollars…
    Violations n Dernière colonie d’Afrique, le Sahara occidental, voit ses richesses naturelles pillées et contribuer, selon des études récentes, à hauteur de 60% des exportations du royaume chérifien.
    L’agriculture à Dakhla
    Au cours des dernières années, le Maroc a déplacé des milliers de colons pour travailler dans les plantations de fruits et légumes des territoires sahraouis occupés. L’agriculture a, en effet, connu un essor lors de ces dernières années dans la région de Dakhla, dans le sud-ouest. Officiellement, le Maroc catégorise les activités agricoles par «développement des provinces du sud». Toutefois, force est de constater que ce «développement» est réalisé sans la participation du peuple sahraoui et qu’elle ne lui apporte absolument rien. Ainsi, un rapport du Centre régional d’investissement (CRI) de Dakhla estime à 1 million d’acres la zone dédiée à la production agricole dans le pays. À ce jour, plus de 529,5 ha sont exploités en six larges zones irriguées d’environ 1,434 hectare, situées dans un rayon de 70 kilomètres autour de la ville de Dakhla. Cinq de ces zones sont équipées de serres et de systèmes d’irrigation qui produisent une bonne qualité des cultures hors sol . Tomates, concombres et melons produits sur des terres occupées, arrivent sur les marchés européens, nord-américains et de l’ex URSS. Jusqu’à 6 000 personnes sont employées dans le secteur de la tomate dans la région (Dakhla). La plupart des employés sont d’origine marocaine. La culture agricole au milieu d’un désert exige une technologie avancée. Pourtant, dans la région de Dakhla, les plantes sont cultivées sous serre, hors sol et nourries avec des solutions d’éléments nutritifs. Pour l’irrigation, l’eau est tirée de 300 à 600 mètres de profondeur, d’une importante nappe souterraine d’eau fossile non renouvelable. En décembre 2008, le magazine marocain Tel Quel a révélé que le roi du Maroc était propriétaire d’entreprises dans le secteur de la tomate au Sahara occidental occupé. L’un des grands producteurs actifs dans la zone contestée est la société française, Azura, dont les produits sont disponibles dans toute l’Europe.
    La pêche, premier secteur économique marocain
    La pêche maritime marocaine capture en moyenne 1 million de tonnes de poissons par an. Le développement rapide, que la pêche a connu ces dernières années, et qui place le Maroc comme le premier secteur porteur de ce pays, repose essentiellement sur le pillage et l’exploitation des côtes et des zones hauturières sahraouies. Et si les experts ne disposent que de peu de chiffres pour l’étayer, pour eux les différents bilans du secteur parlent d’eux-mêmes. Ainsi, rien que pour la période comprise entre 1985-2000, les prises ont plus que doublé, passant de 346 000 tonnes à 765 000 tonnes. 
    Produits sahraouis étiquetés «marocains»
    Boycott n Plusieurs acteurs économiques de par le monde n’ont pas manqué depuis plusieurs années déjà de marquer leur distance quant à des produits provenant du Sahara occidental étiquetés comme «marocains».
    Les derniers en date sont quatre grandes chaînes alimentaires suédoises qui ont déclaré au début de cette année qu’elles ne voulaient plus importer ni vendre des produits provenant du territoire occupé, faussement étiquetés comme produits «marocains ». Les quatre principales chaînes suédoises d’alimentation Axfood, Coop, ICA et Bergendahls/ City Gross ont signé une lettre d’intention avec le réseau suédois de soutien au Sahara occidental, Väst sahara Aktionen, décrivant leurs positions vis-à-vis des importations du Sahara occidental. 
    «Les importations en provenance du Sahara Occidental ont gagné en visibilité en Suède en 2010», explique Sören Lindh de Väst sahara Aktionen. À l’époque, un documentaire diffusé à la télévision nationale suédoise a révélé que bon nombre des populaires comprimés d’oméga 3 contenaient de l’huile de poisson originaire du Sahara occidental occupé. 
    En conséquence, la plupart des produits ont été interdits par les magasins et les supermarchés de santé suédois, jusqu’à ce qu’il soit assuré que les produits ne contiennent pas d’huile de poisson provenant de ce territoire occupé. Mais ce n’est pas seulement les produits oméga-3 qui sont tachés par l’occupation. D’autres produits, qui sont susceptibles d’avoir leurs origines au Sahara occidental, ont été trouvés dans les magasins suédois, étiquetés comme provenant du Maroc, emballés aux Pays-Bas ou en France.
    Les quatre chaînes ont publié la déclaration d’intention suivante : «Nous estimons qu’il est incompatible avec nos engagements éthiques d’acheter et de revendre des matières premières et des produits du Sahara occidental occupé. Cette position est conforme au droit international, et nous voulons rendre notre position claire pour nos consommateurs, détaillants, acheteurs et autres intermédiaires dans notre chaîne d’approvisionnement. Une indication formelle de l’origine, comme «produit au Sahara occidental», permettrait d’identifier positivement les marchandises non désirées, et fait encore défaut aujourd’hui. Cela nous impose une attention et des vérifications supplémentaires pour identifier et éviter les produits en provenance du Sahara occidental tout au long de la chaîne d’approvisionnement. «L’engagement des chaînes alimentaires fournit une base pour une coopération constructive pour limiter et prévenir le trafic de produits sahraouis en violation du droit international», déclare Lindh. Il ajoutait : «L’initiative sera bien accueillie par le peuple sahraoui qui possède les ressources de la terre, mais ne bénéficie pas de leur richesse.»
    Les plus importants gisements de phosphate du monde
    Les gisements de phosphate du Sahara occidental sont estimés comme les plus importantes du monde avec plus de 50 milliards de tonnes sur des réserves mondiales estimées à 65 milliards de tonnes. Saviez-vous que le plus long tapis roulant du monde se trouve au Sahara occidental ? Des grandes mines de phosphate de Boukraa, les phosphates du Sahara occidental sont transportés sur une distance de plus de 100 kilomètres, jusqu’au port d’El Ayoun, la capitale du Sahara occidental. De là, les cargos transportent les phosphates vers divers pays, où ils sont utilisés dans la production d’engrais. 
    Pour ce minerai qu’exploite une entreprise marocaine (OCP), c’est à peu près le même scénario que pour les autres ressources, selon l’enquête de Raf Custers. «L’exportation prime, la transformation sur place passe bien après, alors que le phosphate est nécessaire au pays même et qu’une industrie de transformation sur place pourrait procurer des emplois et des revenus», note Raf Custers. Au Sahara occidental, les Sahraouis «n’osent pas parler ouvertement. 
    La police marocaine fait le guet partout», ajoute-t-il, citant le témoignage d’un Sahraoui selon lequel «nous n’existons plus, tout devient marocain. Les Sahraouis qui travaillaient à Boukraa, dans la mine de phosphate, ont été remplacés en grande partie par des colons marocains». Dénonçant l’octroi par la puissance occupante de larges concessions aux entreprises étrangères dans l’exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental, l’auteur relève par ailleurs que l’entreprise marocaine chargée de l’exploitation du phosphate de ce territoire non autonome n’a pas pour objectif le développement de ce territoire. «Car, encore une fois, l’économie marocaine est adaptée au marché mondial, et non aux besoins intérieurs», ajoute-t-il. «Le Maroc occupe le Sahara occidental depuis des décennies et administre le pays comme une province du Grand Maroc», souligne-t-il, avant de préciser que «la frontière entre le Maroc et le Sahara occidental a été effacée, jusque sur les cartes terrestres marocaines». 
    Le protocole de la honte
    Le 18 de ce mois, un nouveau protocole de pêche a été signé entre le royaume du Maroc et le président du Comité des représentants permanents des Etats membres de l’Union européenne (UE). Un accord qualifié d’«éminemment» politique, inspiré des Accords de Madrid de 1975, par le ministre d’Etat chargé de l’Organisation dans le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Bachir Mustapha Essayed. Tout en soulignant que l’occupant marocain «se livre à un forcing incroyable avec l’aide de la France et de l’Espagne» pour amener le Parlement européen (PE) à adopter ce protocole, il a soutenu que «ces accords constituent une infraction flagrante de la légalité et du droit international, ainsi que des statuts de l’UE». Un accord d’autant plus «honteux» que «depuis l’occupation marocaine du Sahara occidental, les Sahraouis vivent des aides internationales». «Le rôle de la France et de l’Espagne dans la conclusion de ces accords est considéré comme un viol de la légalité internationale», a-t-il affirmé. Un viol d’autant plus flagrant que les accords qui lient plusieurs pays, dont les Etats-Unis et les pays d’Europe du Nord, excluent le Sahara occidental. Pour l’heure, 94 parlementaires de plusieurs pays et groupes politiques européens se sont prononcés sur cet accord le jugeant, «illégal»…
    Info-Soir, 2 décembre 2013
  • La commission de soutien au peuple sahraoui dénonce les violations des droits de l’homme au Sahara Occidental

    Monia Bousalmi, porte-parole de la commission nationale tunisienne de soutien au peuple sahraoui, a dénoncé lors d’une rencontre, ayant regroupé les activistes de la société civile en Algérie, ce qui a considéré les violations des droits de l’homme commises par le Maroc au Sahara Occidental, dont les harcèlements dont ont été victimes les militants politiques dans cette région. 
    Monia Bousalmi a appelé la nécessité de faire la lumière sur les problèmes du Maghreb, notamment la cause du Sahara Occidental qui doit être réglée selon les résolutions de la légitimité internationale. 
    De son côté, le président de la municipalité de Boumhel, Taher Belhaj Yahia a indiqué que le droit du Peuple Sahraoui à disposer de lui-même est sacré en estimant que la stabilité ne peut être instaurée dans la région sans l’indépendance du Sahara occidental. 
    Il a ajouté que la solidarité du peuple tunisien avec son homologue sahraoui ne date pas d’hier mais depuis les années 1970 mais la censure que l’ancien régime tunisien a pratiqué ces dernières décennies a empêché le peuple tunisien d’exprimer cette solidarité.
  • Mohammed VI et les dictateurs africains risquent d’être chahutés à Paris

    EN PRÉVISION DU SOMMET « POUR LA PAIX ET LA SÉCURITÉ EN AFRIQUE À PARIS
    Un «contre-sommet» annoncé pour dénoncer la politique française
    LE SOMMET sur la paix et la sécurité en Afrique, prévu les 6 et 7 décembre à l’Elysée – Paris – risque d’être perturbé. Une dizaine de partis politiques français et d’associations dont «Survie et Sortir du colonialisme» ont en effet décidé de le «chahuter», en organisant un «contre-sommet» pour contester la venue à Paris de «dictateurs africains dont le roi du Maroc». Ce «contresommet » se déclinera sous deux
    événements : un «Tribunal citoyen», le mercredi 4 décembre, qui traitera la question du Sahara occidental avec la participation de Bachir Moutik,
    représentant en France de l’Association des familles des prisonniers disparus sahraouis. Selon les organisateurs, le «Tribunal citoyen de la Françafrique» visera à établir un bilan de 50 ans de «françafrique et d’interventions françaises sur le sol africain».
    Le lendemain, un rassemblement inter-organisations est prévu place de la République pour dire que «la paix en Afrique ne doit pas se décider à
    l’Elysée avec des dictateurs». Un des organisateurs a affirmé qu’ils vont «demander, à cette occasion, l’annulation du sommet, la fin du soutien diplomatique, économique, militaire, policier et des ventes d’armes aux régimes répressifs ainsi que la suppression des bases militaires françaises en Afrique».
    Selon le secrétaire du Comité pour le respect des libertés et droits humains au Sahara occidental (Corelso), Jean-Paul Le Marec, le mouvement
    associatif de solidarité avec la lutte du peuple sahraoui est «directement concerné» par la manifestation puisque, a-t-il affirmé, le gouvernement français «continue de soutenir le Maroc qui poursuit sa politique de répression dans les territoires occupés, condamne des militants sahraouis à de très longues peines de prison et refuse la mise en oeuvre du référendum d’autodétermination».
    Pour rappel, un sommet «Pour la paix et la sécurité en Afrique» est attendu les 6 et 7 décembre à Paris, en présence d’une quarantaine de
    dirigeants africains, du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, celui de la
    Commission européenne, José Manuel Barrosso, ainsi que la présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma. Il sera consacré aux questions de défense et de sécurité dans le continent, qui feront l’objet d’une première table ronde à huis clos le 6 décembre, au cours de laquelle les participants examineront les menaces qui pèsent sur l’Afrique, dont le terrorisme, la piraterie et la sécurité des frontières.
    Y. M.
  • Sahara Occidental : La délation érigée en diplomatie par le Maroc

    Jalousie, envie, haine, sont exactement les sentiments qui animent les dirigents marocains envers l’Algérie à cause de sa défense du principe d’autodétermination au Sahara Occidental.
    Selon Wikipedia, la délation désigne une dénonciation méprisable et honteuse. Elle consiste à fournir des informations concernant un individu, en général à l’insu de ce dernier, souvent inspiré par un motif contraire à la morale ou à l’éthique et donc honteuse.
    Tournée contre un individu ou un groupe d’individus, ajoute la même source, la délation est faite par un délateur, individu ou groupe de personnes, pour son gain propre (s’enrichir et accaparer les biens d’autrui) ou pour lui nuire de manière malveillante (jalousie, envie, haine). 
    Jalousie, envie, haine, sont exactement les sentiments qui animent les dirigents marocains envers l’Algérie à cause de sa défense du principe d’autodétermination au Sahara Occidental.
    La jalousie a été révélée par une note diplomatique américaine du 18 mai 2007 sur une rencontre entre l’assistante du président américain pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend et Khalid Zerouali, responsable de la sécurité des frontières marocaines au ministère de l’Intérieur qui « s’est hérissé » lorsque les responsables américains ont cité l’Algérie comme « un modèle » dans la lutte anti-terroriste en Afrique du Nord. Pour Zerouali, « le Maroc est beaucoup plus stable et sûr alors que je ne peux pas voyager d’Alger à Oran sans crainte ».
    La haine que le régime marocain voue à l’Algérie est palpable dans l’animosité qui caractérise les citoyens marocains envers l’Algérie et dans les discours officiels, même ceux du roi Mohammed VI, qui pointent l’Algérie à chaque que l’échec de leur politique se met en évidence aux yeux du peuple marocain. 
    A cela s’ajoute la rage née d’un sentiment d’impuissance devant la légalité internationale qui s’oppose à offrir le territoire du Sahara Occidental et ses nombreuses richesses dans un plateau d’argent au Maroc. 
    Tout cela a poussé le Maroc à adopter la délation comme arme de guerre contre le voisin de l’Est.
    Dans une révélation de Wikileaks, un câble américain datant du 21 septembre 2006, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Omar Hilale, siffle à l’oreille de l’ambassadeur américain à Rabat que l’Algérie cherche à développer un programme nucléaire militaire. « un Iran doté de l’arme nucléaire serait un désastre pour la région et spécialement pour le Maroc. Cela provoquerait une course à l’armement dans la région et cela accélèrerait la poursuite de ce qu’il a décrit comme un programme nucléaire militaire algérien similaire même s’il n’est que naissant », affirme-t-il. « Si l’Iran réussit, dans les dix ans, d’autres pays du Moyen-Orient auront la bombe et les Algériens suivront peu après, a-t-il dit », ajoute le câble.
    Selon des médias proches du Makhzen, le Maroc envisage de poser une ligne barbelée le long de sa frontière nord avec l’Algérie contre l’inflitration de migrants subsahariens. L’information rapportée par la presse marocaine n’a été ni confirmée ni démentie par une source officielle à Rabat. C’est la manière du Makhzen de dire aux européens que l’Algérie est coupable dans la question de migration. La raison du délire marocain est que Rabat est accusé de maltraiter les subsahariens. Alors, on accuse l’Algérie et on prétend vouloir régulariser les africains qui se trouvent déjà sur le territoire marocain. Comble du mensonge : Au même temps, des subsahariens sont refoulés à la frontière avec l’Algérie et la Mauritanie.
    Photo : France24.com
  • Pour dénoncer l’accord de pêche UE-Maroc – Les Sahraouis en campagne de sensibilisation à Bruxelles

    Brahim Dahane
    Une importante délégation sahraouie de juristes et de syndicalistes est à Bruxelles pour dénoncer l’inclusion des eaux territoriales du Sahara Occidental dans l’accord de pêche qui pourrait être signé en décembre prochain entre l’UE et le Maroc.
    Mardi, Emmaus Stockholm a organisé au sein du parlement européen une audition des Sahraouis venus pour déclarer leur refus de voir les eaux territoriales inclues dans l’accord de pêche. La commission européenne, au grand dam des Sahraouis, tente d’imposer cet accord, alors illégal du point de vue du droit international. Pour exemple, les Etats-Unis ont exclu dans leur accord avec le Maroc, l’espace maritime du Sahara Occidental. M. Brahim Dahane, militant sahraoui défenseur des droits de l’homme et qui vit dans les territoires occupés par le Maroc, a été écouté avec attention par les eurodéputés. Il est notamment revenu sur la réalité des retombées financières des produits de la pêche que la commission européenne met en avant pour tenter de justifier l’illégalité de l’accord.
     
    M. Dahane a déclaré que les Sahraouis ne bénéficient pas de cette richesse naturelle et que les seuls bénéficiaires sont les pontes marocains de la pêche. Animée par l’eurodéputé Isabella Lovin, qui avait été, rappelons-le, expulsée du Maroc avec d’autres eurodéputés en tentant de rejoindre les territoires occupés du Sahara occidental pour s’enquérir de la réalité de la situation des Sahraouis, l’audition a permis aux autres députés européens d’exprimer leur refus de l’accord.
    En outre, Lars Schmidt, journaliste suédois a présenté son livre sur le Sahara occidental dans lequel il dénonce l’exploitation des eaux territoriales sahraouie et pointe du doigt l’injustice que vit le peuple sahraoui sous l’occupation. Rappelons, que cette campagne de sensibilisation menée par les Sahraouis, a été organisée par la Western Sahara Ressources Watch. La délégation sahraouie veut expliquer à Bruxelles, aux responsables européens l’illégalité de l’accord via les aspects juridiques et les conséquences politiques de l’accord.
    Une note anecdotique des Marocains présents, ont tenté de désapprouver Brahim Dahane, en s’exprimant en arabe. Ils ont demandé de l’aide pour l’interprétation en espagnol. Or, l’on sait que les Sahraouis, les vrais, parlent tous espagnol. C’était pathétique.
    De notre bureau à Bruxelles Habib Bensafi
    Ouest Tribune, 28 novembre 2013
  • EUCOCO : Des actions concrètes pour soutenir le peuple sahraoui

    Les 15 et 16 novembre, une délégation gonfrevillaise s’est rendue à Rome pour assister à la 38ème conférence “Eucoco”, le réseau international des individus et des organisations qui militent pour une solution juste et équitable au Sahara occidental.

    Les conférences européennes de soutien au peuple sahraoui se suivent et se ressemblent. Hélas. Année après année, le droit des Sahraouis reste bafoué par les autorités marocaines qui occupent le Sahara Occidental depuis 1975 en piétinant les droits de l’Homme comme le droit international.
    La conférence Eucoco 2013 présidée par Pierre Galand a réuni à Rome 250 délégués de seize pays d’Europe, d’Afrique et d’Amérique Latine (parlementaires, juristes, syndicalistes, villes jumelées, associations), dont quatre élus gonfrevillais et des représentants du comité de jumelage. Les participants ont travaillé dans divers ateliers concernant des questions multiples allant de l’aide humanitaire aux problèmes de la jeunesse, en passant par le rôle essentiel des femmes, le travail et le syndicalisme, la culture, le pillage des ressources naturelles, les fosses communes où ont été ensevelis des « disparus » assassinés par les forces marocaines…
    La résolution finale de l’Eucoco 2013 réclame notamment la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, l’élargissement du mandat de la Minurso à la protection des citoyens sahraouis dans les territoires occupés, le démantèlement et au déminage du mur de la honte de 2 720 kilomètres érigé par le gouvernement marocain… et, bien sûr, la fin de l’occupation du Sahara Occidental.
    Après avoir salué le 40ème anniversaire du Front Polisario en présence de Mohamed Abdelaziz, président de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), la conférence a appelé l’ONU et le Conseil de sécurité à s’atteler sans délais à la mise en œuvre d’un référendum attaché au processus d’autodétermination du peuple sahraoui. Une urgence à mettre en rapport avec la très légitime colère des jeunes sahraouis qui refusent que leur avenir soit aussi sombre que celui de leurs parents.
    Au cours des débats, rappelant le soutien apporté par le Front Polisario au combat de l’African national congress en Afrique du Sud, un délégué de l’ANC a souhaité que la lutte contre l’apartheid puisse inspirer le soutien à la résistance sahraouie, « la dernière lutte à mener contre le colonialisme en Afrique ».
    “On a beaucoup de résolutions, de rapports, de pourparlers et on tourne en rond, on ne fait pas avancer les choses, a-t-il constaté. Nous devons aller plus loin. Nous devons faire ce qui a été fait pour mon pays. Pourquoi le référendum sur l’autodétermination n’a pas eu lieu ? Parce que l’occupation du Sahara Occidental est rentable pour le Maroc et tant que ce sera rentable on ne mettra pas fin à l’occupation. Tant que des personnes s’enrichiront, il n’y aura pas de résolution. Le Sahara Occidental est la vache à lait du Maroc. C’est quand la communauté internationale a commencé à boycotter l’apartheid que les hommes d’affaires ont commencé à laisser tomber le gouvernement raciste d’Afrique du Sud. Il faut passer aux actions concrètes et élaborer un programme de ce que nous pouvons faire pour que les occupants nous écoutent enfin.”
    Boycotter les produits marocains comme nous avons boycotté les produits sud-africains au temps de l’apartheid… Une idée à prendre en considération.
    Plus d’informations sur la conférence en allant sur le site d’Eucoco.
    En illustration, les élus gonfrevillais et les représentants du comité de jumelage de la commune avec Mohamed Abdelaziz, secrétaire du Front Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique (au centre) à Rome.
  • Rabat et ses alliés du Golfe mis à nu par l’accord entre l’Iran et l’Occident

    Encore une fois, le Maroc est tombé victime de sa politique de dépendance des pays qui financent sa guerre au Sahara Occidental. Pour imposer sa colonisation de l’ancienne colonie espagnole, Rabat aura tout fait pour satisfaire les demandes de l’Amérique de Bush, de la France et de l’Arabie Saoudite. En vain.
    Le 6 mars 2009, le gouvernement marocain annonça la rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Iran. Une dépêche de Wikileaks publiée par Le Monde en 2010 révèlera que les saoudiens étaient derrière la décision marocaine.
    Aujourd’hui, au moment où le monde se réjouit de l’accord signé entre les 5+1 et l’Iran, le gouvernement marocain est resté muet sur l’affaire. Hésitant entre soutenir l’accord applaudi par les USA ou le critiquer pour satisfaire les monarchies du Golfe qui voient cet accord d’un mauvais œil. Une position qu’ils partagent, bizarrement, avec Israël.
    L’illégalité de son occupation du Sahara Occidental, territoire reconnu non autonome depuis 1963 par l’ONU, pousse le Maroc à s’allier avec le diable et à soumettre sa politique au suivisme aveugle aux pays qui, hier, ont soutenu, au nom de la Guerre Froide, l’agression contre le peuple sahraoui.
    Aujourd’hui, les anciens alliés du Maroc voient ses ennemis disparaître l’un derrière l’autre. Le communisme est mort, l’Iran est en train de se réconcilier avec l’Occident. Il reste la honte de ceux qui ont cultivé la politique du suivisme au détriment des principes de la diplomatie et de la moralité. A leur tête, le Maroc et ses amis du Golfe.
  • Prisonniers et disparus sahraouis :Un rapport "accablant" contre le Maroc en préparation

    L’Association des familles des prisonniers et détenus sahraouis (AFAPREDESA) s’apprête à rendre public, le 10 décembre à l’occasion de la journée internationale des droits de l’homme, un rapport « accablant » sur les pratiques du Maroc relatives aux « disparitions forcées » et aux « détentions arbitraires », a déclaré à l’APS son président, Abdesslem Omar. 
    Soulignant que le quotidien des Sahraouis dans les territoires occupés est fait d’exactions « permanentes » et de « graves » violations des droits de l’homme, le président de l’AFAPREDESA note que les « disparitions forcées » ainsi que les « détentions arbitraires » font partie des pratiques du Maroc en vue de « brimer » toute « voix » revendiquant l’indépendance du territoire sahraoui. 
    L’Association, se basant sur les témoignages des proches des détenus et des disparus, s’attelle depuis quelques temps à rassembler toutes les « pièces à conviction » accablant le Maroc sur les conditions « inhumaines » dans les prisons, les tortures et les humiliations subies par les détenus. 
    Mieux, affirme Abdesselem Omar, le Maroc s’emploie à « brouiller » les cartes en endossant des charges à caractère « politique » à l’encontre de Sahraouis accusés de délits relevant du droit commun. 
    Actuellement, informe-t-il, ils sont pas moins de 75 détenus politiques sahraouis à croupir dans les geôles marocaines, dont 5 enfants incarcérés dans la prison d’Agadir. 
    Les autorités marocaines avaient fait état de 34 cas de décès dans les prisons du royaume, relève Abdesslem Omar, un fait contesté par les familles des concernés dans la mesure où aucune preuve matérielle concernant les décédés ne leur a été présentée. 
    Depuis le début du conflit avec le Maroc, le Front Polisario a enregistré 4.500 disparitions forcées, dont 500 non encore retrouvées et dont le sort demeure inconnu par les proches. 
    En 2010, le Maroc reconnaissait l’existence d’ »un total de 940 disparus, dont 638 détenus parmi lesquels 351 sont décédés au cours de leur détention, le reste ayant été libéré ». 
    « Des chiffres complètement erronés, en totale contradiction et qui sont bien loin de la réalité des faits », soutient Abdesslem Omar qui relève l’absence de dépouilles mortelles ou de certificats pouvant attester des décès annoncés. 
    « Il a fallu que l’ex-envoyé spécial des Nations-Unies pour le Sahara occidental, James Baker, fasse pression sur le Maroc pour que celui-ci évoque cette question », précise le président de l’AFAPREDESA. 
    La découverte, en février dernier, de deux fosses communes contenant les ossements de huit cadavres (dont ceux de 2 adultes) dans les territoires libérés démontre l’ampleur des atrocités commises par le régime marocain contre les droits humains des Sahraouis, déplore le président de l’Association qui milite pour la « dignité » des détenus et pour que la vérité sur le sort des disparus soit connue.