Mois : avril 2013

  • Feu vert de l’ONU à la répression des manifestations : Les reculades de l’ONU ne découragent pas la population sahraouie

    Depuis des années les résolutions de l’ONU recommandent indistinctement au Maroc et au Front Polisario d’améliorer les droits de l’homme. Pourtant c’est au territoire occupé que l’on compte les victimes de la répression sanglante des manifestations pacifiques. La mission de l’ONU au Sahara occidental sera encore la seule à ne pas être dotée de la surveillance des droits de l’homme. Ceci grâce à la reculade des Etats Unis à défendre leur proposition de résolution au Conseil de Sécurité de cette fin avril 2013 et à la persistance de la France, qui défend bec et ongles son ami le Roi-prédateur pour des intérêts qui méritent que l’on piétine les valeurs universelles des droits de l’homme et des peuples. Malgré ce refus des manifestations pacifiques ont éclaté dans diverses villes du Sahara occidental occupé où une mission d’Amnesty International est présente actuellement ainsi qu’une délégation de 5 élues du Parti de la Gauche européenne : Française, Espagnole, Grecque, Danoise et Norvégienne. Elles ont assisté à ces manifestations à Laayoune et ont visité les victimes de la répression ; elles se sont aussi rendues à Smara. Elles rentrent demain 1er Mai, nous attendons leur témoignage.
    Quelle que soit les reculades de l’ONU, la complicité odieuse des autorités françaises au régime colonial corrompu du Maroc, la population sahraouie et sa jeunesse en particulier ne renoncera jamais à son droit à l’autodétermination.
    Alors que les Etats Unis avaient préparé une résolution prévoyant comme le suggérait le rapporteur spécial du Secrétaire Général de l’ONU que la MINURSO soit dotée d’un mandat de surveillance des droits de l’homme, ce projet a été retiré suite aux pressions du Maroc et de la France.
    Le colonisateur peut donc réprimer les manifestations pacifiques avec la bénédiction des grandes puissances. Il ne s’en prive pas, comme le prouvent les nombreux et nombreuses blessé(e)s à Laayoune et Samara (pour les informations qui nous sont parvenues).
    Ci-joint les photos des jeunes manifestants brandissant des drapeaux de la RASD devant les troupes bottées et casquées munies de matraques assistées des policiers en civil et pas moins armés. Les jeunes n’en sont plus à seulement accrocher des drapeaux de la république sahraouie aux fils électriques, ils les brandissent devant les boucliers policiers. Cela peut valoir plusieurs années de prison, mais dans l’immédiat ce sont les matraquages sur la tête et au visage qu’ils ont subi ce jour-là à Smara.
    AFASPA, 30 avril 2013
  • DÉBORDEMENTS À EL AYOUN SUITE À L’APPROBATION DU MANDAT DE LA MINURSO

    Des affrontements entre activistes sahrawi et des forces de l’ordre marocaines sont survenues ces derniers jours à El Ayoun, la ville principale du Sahara Occidental, occupée suite à l’approbation, vendredi dernier, d’une résolution pour le renouvellement de la MINURSO. Au moins trois personnes dont une femme ont été blessées lors de ces débordements.
    D’après certains médias sahrawi, les manifestants protestaient contre la décision de retirer du texte de résolution et du mandat de la MINURSO l’allusion à la surveillance du respect des droits de l’Homme sur ce territoire occupé militairement par le Maroc depuis 1975.
    La formule adoptée par l’ONU dans le texte, qui a déchainé les protestations sahrawi, dérive d’un compromis entre la position américaine, qui souhaitait étendre au respect des droits de l’Homme le mandat de cette mission, et les réticences du Maroc, contraire à toute modification allant en ce sens.
    MISNA, 30 avril 2013

  • MINURSO : La REMDH regrette la décision du Conseil de sécurité de l’ONU

    Pas de mandat étendu aux Droits de l’Homme pour la MINURSO au Sahara Occidental !
    Communiqué REMDH
    Le Réseau Euro-méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) regrette la décision du Conseil de sécurité des Nations Unies de ne pas étendre le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) aux questions des droits humains dans le territoire.
    Même s’il prend acte de la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU prorogeant le mandat de la MINURSO jusqu’au 30 avril 2014, le REMDH se dit préoccupé que l’inquiétude vivement soulevée par Christopher Ross, Envoyé personnel du Secrétaire Général des NU, quant à la situation des droits humains dans le territoire sahraoui, n’ait pas été prise en considération.
    Cette inquiétude vient s’ajouter aux successives dénonciations réalisées par différentes organisations indépendantes européennes et américaines. Lors de ces deux visites au Sahara Occidental, C. Ross a pu tenir des rencontres et il a écouté des témoignages directs sur la situation des droits humains, la persécution des défenseurs des droits humains, et la répression de toute manifestation que les autorités marocaines définissent comme au soutien des thèses indépendantistes.
    Juan Mendez, Rapporteur Spécial sur la Torture, signale dans son récent rapport au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies (A/HRC/22/53/Add.2) l’usage abusif de la violence lors de manifestations et dans les centres de détention. Il mentionne aussi le besoin urgent d’un mécanisme international de suivis de la situation des droits de l’homme comme un moyen pour améliorer leur observance (pt.91).
    En septembre 2012, lors de l’Examen Périodique Universel sur le Maroc, le Conseil des Droits de l’Homme fit cinq recommandations en matière de droits fondamentaux, dont l’une d’entre elles fut d’accepter l’établissement d’un mécanisme de vigilance en la matière dans le cadre de la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara Occidental (MINURSO).
    Depuis plusieurs années, les organisations de défense des droits de l’homme réclament que la MINURSO étende son mandat à la vigilance du respect des droits fondamentaux, comme c’est le cas dans bien d’autres Opérations de maintien de la Paix. Comme le signale J. Mendez, les activités de l’instance gouvernementale marocaine en la matière, le Conseil National des Droits de l’Homme, ne peuvent substituer à cette vigilance internationale.
    Même si les membres du Conseil de sécurité ont salué l’application du programme renforcé de protection des réfugiés élaboré par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en coordination avec le Front Polisario et qui comprend des activités de formation et de sensibilisation aux droits des réfugiés et aux droits de l’homme, le REMDH déplore néanmoins que la question des droits humains ne cesse d’être remise sur le métier au niveau du Conseil de sécurité des Nations unies.
    Pour tout cela, le REMDH :
    Demande le rapide établissement de mécanismes internationaux permanents de vigilance des droits de l’homme au Sahara Occidental et dans les territoires accueillant des réfugiés sahraouis, et considère que l’élargissement en la matière des compétences de la MINURSO correspond parfaitement à la situation dans cette région et à la nature de cette mission.
    Demande aux autorités marocaines de permettre l’enregistrement et les activités des organisations de la société civile et des droits de l’homme au Sahara occidental
    Appelle aux institutions européennes, aux états membres de l’Union Européenne et aux états partenaires de la rive sud et est de la Méditerranée à prêter attention à cette question et à faire pression sur le Maroc en la matière.
    Copenhague, 30 avril 2013
  • Rabat appelé à l’ordre par Paris

    Manifestation à Bojador, 26 avril 2013
    Paris, 29 avr 2013 (APS) – La France a rappelé lundi son « attachement au droit de manifester pacifiquement », après une manifestation pacifique de Sahraouis dans la ville d’El-Aaiun, capitale occupée du Sahara Occidental. Manifestation qui a été réprimée par les forces de police du Maroca et où près de 40 personnes ont été blessées.
    « Nous regrettons que ce rassemblement ait occasionné des violences qui se sont soldées par plusieurs blessés. Nous rappelons notre attachement au droit de manifester pacifiquement », a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Philippe Lalliot, lors d’un point de presse.
    L’ONG Amnesty international, dont une équipe se trouvait à El-Aaiun, avait, rappelle-t-on, dénoncé le « recours à la force, de manière excessive » de la police contre la manifestation qui se déroulait dans le calme.
    « Nous insistons sur la responsabilité des Nations unies dans la protection et le contrôle des droits de l’homme dans un territoire relevant de l’Onu », avait souligné, quant à lui, le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, dans un message adressé au secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, au lendemain de la répression de cette manifestation.
    Jeudi, le Conseil de sécurité de l’Onu, a prolongé pour un an la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), principalement chargée de la surveillance du cessez-le-feu.
    Dans la résolution 2099 sur la Sahara occidental, le Conseil de sécurité a réitéré son appel à une « solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
    Il a également souligné « l’importance de l’amélioration de la situation des droits de l’homme » au Sahara occidental occupé par le Maroc.
    Inscrit depuis 1965 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’Onu portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.
  • Déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères et européennes du 26 avril 2013 sur le Sahara Occidental

    Le site du ministère des affaires étrangères rapporte le point de presse du 26 avril du porte-parole du ministère et les réponses données à deux questions sur la question du Sahara Occidental et la MINURSO.

    Q – Une réaction sur la résolution de renouvellement du mandat de la MINURSO ?Sur les droits de l’homme ?
    R – C’est un texte qui a été adopté à la satisfaction de tous et qui comporte en effet une disposition appelant les parties à poursuivre leurs efforts en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’homme.
    Q – Est-ce qu’il y a des initiatives pour amener les deux parties, Maroc et Polisario, à la table pour négocier ou est-ce qu’on va attendre encore ? M. Hollande au Maroc a dit qu’il était important de s’activer sur ce sujet avec ce qui se passe au Mali et au Sahel.
    R – Il y a déjà ce qui relève de la mission de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, que nous soutenons naturellement.
    Il y a aussi ce qui figure dans la résolution telle qu’elle vient d’être adoptée hier (je vous renvoie à la disposition 12 bis sur ce point spécifique des droits de l’homme). Elle encourage les parties à collaborer avec la communauté internationale pour mettre au point et appliquer des mesures crédibles qui garantissent le plein respect des droits de l’homme.
    En résumé, il faut donc s’inscrire à la fois dans l’effort général engagé depuis longtemps et dans les dispositions très claires de la résolution qui vient d’être adoptée par le Conseil de sécurité.
    Pour ce qui concerne la situation des droits de l’homme au Maroc, le président de la République s’est exprimé devant le parlement marocain, constatant les progrès qui avaient été faits et encourageant les autorités marocaines à continuer dans cette voie.
    Source : site Ambassade de France au Maroc, 29 avril 2013
  • Occasion ratée au Conseil de sécurité (communiqué de presse)

    Communiqué de presse du Comité suisse de soutien au peuple sahraoui
    Occasion ratée au Conseil de sécurité 

    Le Conseil de sécurité qui s’est réuni jeudi à New-York sur la question du Sahara Occidental n’a pas saisi l’occasion de la proposition des Etats-Unis pour élargir le mandat de la Minurso (forces onusiennes pour le Sahara Occidental) à la protection de la population civile sahraouie. 
    Malgré la répression violente de la population sahraouie qui se poursuit, la condamnation sans preuve et sans témoins de 24 militants sahraouis à des peines allant de la perpétuité à 20 ans de prison, l’attestation par le rapporteur spécial de l’ONU contre la torture, des mauvais traitements et tortures systématiques dont sont victimes les prisonniers politiques sahraouis, le Conseil de sécurité n’a fait que reconnaître « la nécessité d’améliorer les Droits de l’Homme au Sahara Occidental ». 
    Cette recommandation minimaliste n’a pas empêché les forces marocaines de tabasser à nouveau, vendredi dernier, les Sahraouis qui manifestaient pacifiquement dans les rues d’El Ayoun, la capitale du Sahara Occidental occupé par le Maroc.
    Le Comité suisse de soutien au peuple sahraoui continue d’appeler la communauté internationale à protéger la population sahraouie des violations des Droits de l’Homme commises par le Maroc en toute impunité.
    28 avril 2013
  • Sahara. Pressions du palais et censure à Eco-Médias

    Khadija Mohsen Finan
    La dernière édition de l’Economiste du Faso a été bloquée mercredi avant son expédition au Burkina. Le même jour, une interview de la chercheuse franco-tunisienne Khadija Mohsen Finan sur Atlantic Radio a provoqué la colère du Palais.
    Ne pas suivre la ligne dictée par les autorités sur l’affaire du Sahara, même par mégarde, peut coûter cher aux médias marocains, privés comme publics. Dernier exemple en date : la «mésaventure» des journalistes du groupe Ecos-Médias, premier groupe de presse privé du Maroc (L’Economiste, Atlantic Radio, Assabah, Ecole ESJC).
    Lakome a appris que mercredi après-midi, les numéros de «l’Economiste du Faso», nouveau titre hebdomadaire du groupe vendu au Burkina Faso (mais imprimé au Maroc), ont été bloqués à la dernière minute avant leur expédition à Ouagadougou. Motif : la rédaction burkinabaise de l’Economiste avait illustré un article sur le Sahara avec une carte des frontières internationalement admises, c’est-à-dire avec une séparation entre le territoire et le reste du Maroc.
    Selon une source proche d’Eco-Médias, le groupe a été obligé de rectifier le tir en réimprimant la totalité des exemplaires de l’Economiste du Faso. Contactée par Lakome, la direction d’Eco-Médias n’était pas joignable ce weekend pour commenter l’information.
    L’interview qui fâche le palais
    Le même jour, un autre «incident» lié au Sahara a provoqué une mini-crise au sein du groupe Eco-Médias : la diffusion sur Atlantic Radio mercredi en fin d’après-midi d’une interview de Khadija Mohsen Finan, chercheuse franco-tunisienne à l’IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques). L’interview n’est pas disponible sur le site d’Atlantic Radio.
    Interrogée sur le revirement des Etats-Unis à propos de l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’homme, Khadija Mohsen Finan expliquait que cela constituait «une petite victoire» de la diplomatie marocaine à court terme mais que le royaume devait revoir sa gestion du dossier, notamment sur la question des droits de l’homme, afin de mieux promouvoir sa proposition d’autonomie.
    Les propos de la chercheuse franco-tunisienne, diffusés lors de l’émission « Atlantic Soir », ont fâché en haut lieu.
    Lakome a appris de sources proches de la direction d’Eco-Médias, qu’un conseiller royal a immédiatement contacté le patron du groupe, Abdelmounaïm Dilami, pour lui faire part de son mécontentement. Les responsables de la radio se sont alors faits vertement tancés par leur direction, au motif d’avoir passé «une Algérienne» à l’antenne (Khadija Mohsen Finan est pourtant franco-tunisienne).
    Selon les mêmes sources, l’incident a coûté son poste au rédacteur en chef d’Atlantic Radio. Le message du palais semble être bien passé…
  • Comment le Maroc s’est fait avoir par le "Groupe d’Amis du Sahara Occidental"

    Le Maroc continue à s’adonner à une véritable opération de désinformation sur la résolution 2099 sur le Sahara occidental adoptée, jeudi dernier, par le Conseil de sécurité de l’ONU. La résolution a été arrosée par le palais royal avec de la sauce makhzénienne.
    La décision d’annuler les manoeuvres conjointes des armées américaine et marocaine trahit un état d’esprit sur l’état des relations entre les deux pays. Rabat savait déjà que la position américaine sur le conflit du Sahara Occidental n’était plus favorable au Maroc. D’où la rapidité et la violence de sa réaction. 
    Certes, l’administration Obama n’a pas apprécié le mauvais traitement réservé par les autorités marocaines aux membres du Centre R.F. Kennedy lors de leur récent séjour au Sahara occidental pour enquêter sur les droits de l’homme. Certaines sources jugent l’initiative américaine d’élargir les compétences de la MINURSO comme une correction á l’attitude défiante du Maroc. Mais la réalité est bien différente, selon le site Inner Press City qui reprend les déclations de « deux diplomates bien placés ». 
    Selon eux, la proposition américaine était une réponse aux attaques marocaines contre l’Envoyé Personnel du SG de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross, et la décision de Rabat de lui retirer sa confiance. Cela, ajoute le site, donne plus de sense au retrait de l’initiative. « C’était un message », conclue City Press.
    Son retrait a permis le passage doux d’une résolution consensuelle insistant sur l’amélioration la situation des droits de l’homme dans le territoire sahraoui.
  • La résolution du Conseil de Sécurité réécrite à la sauce marocaine

    Sahara occidental : Alger rejette les “interprétations” marocaines
    C’est connu le makhzen est champion dans la manipulation surtout quand il s’agit de l’Algérie. Mais il vient de dépasser les bornes en se permettant même de récrire à sa convenance le texte de la résolution onusienne sur le Sahara occidental.
    La déclaration de Abdelhak Lamrini, porte parole du cabinet de Mohamed VI, est en effet un morceau d’anthologie de contre vérité et d’interprétations très makhzenienne de la résolution pourtant très claire.
    Ce serviteur du roi a ainsi maladroitement interpellé l’Algérie de jouer un “rôle positif” dans le conflit sahraoui qui est décrit comme “régional”.
    Ces imputations et interprétations n’ont pas manqué de faire réagir les hauts responsables algériens qui ont répondu du tac au tac et déconstruit les appréciations «fallacieuses» du secrétaire du roi.
    Notre source n’a pas hésité à mettre le Palais Royal face à ses “mensonges”et ses “confusions”.
    “Cette déclaration évoque fallacieusement un différend régional alors que les deux parties en conflit sont clairement déterminées dans toutes les résolutions du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée générale : à savoir le royaume du Maroc et le Front Polisario, en tant que seul représentant légitime du peuple sahraoui”, souligne un haut responsable. Il en veut pour preuve ” qu’à aucun moment la résolution de l’ONU n’a fait référence à une autre partie”.
    Et d’ajouter que “l’interpellation de l’Algérie est totalement arbitraire et injustifiée: elle se fonde sur une lecture volontairement biaisée et tendancieuse. Le nom de l’Algérie n’est évoqué nulle part dans la résolution car il revient, à titre principal, aux parties en conflit et non pas aux pays voisins, à s’impliquer plus résolument pour mettre fin à l’impasse actuelle”.
    La résolution réécrite à la sauce marocaine
    Notre source estime également que “ces tentatives d’impliquer l’Algérie à travers une telle lecture, dont le caractère erroné et unilatéral n’échappe à personne, resteront, comme par le passé, vaines et sans lendemain”
    Sur un autre registre, le haut responsable regrette que le Palais royal mette en avant la prétendue «prééminence» de l’initiative sur l’autonomie comme base de travail du Conseil de sécurité.” En vérité, le conseil de sécurité met, systématiquement et dans toutes ses résolutions, sur le même pied d’égalité la proposition marocaine et celle présentée par le Front Polisario au Secrétaire Général de l’ONU, le 10 avril 2007 », précise-t-il.
    Contre vérités
    Aussi, s’agissant de la déclaration du porte parole du Mohamed VI selon laquelle la résolution de l’ONU ne met pas en demeure le Maroc sur le respect des droits de l’homme dans les territoire occupés, le responsable algérien remet les mots sur les maux : Le Conseil de sécurité, dit-il, «souligne l’impérieuse nécessité d’améliorer la situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés ». Et de rappeler que la résolution onusienne engage les deux parties à «collaborer avec la communauté internationale pour mettre au point et appliquer des mesures indépendantes et crédibles qui garantissent le plein respect des droits de l’homme en gardant à l’esprit leurs obligations découlant du droit international».
    Enfin, le responsable algérien tient à rejeter «tout amalgame factice et tout lien artificiel établi entre la question du Sahara occidental, qui est et demeure une question de décolonisation reconnue et enregistrée en tant que telle par l’ONU, et le contexte sécuritaire régional ou la coopération sous régionale au niveau du Maghreb qui ne peuvent pas servir de prétextes à un déni de justice».
    Voilà qui est clair en attendant une prochaine attaque marocaine, et une autre réaction algérienne…
    Algérie1, 27 avril 2013
  • Un non-lieu à l’ONU

    Il faut voir la joie de la délégation marocaine aux Nations Unies, le 25 avril, pour le croire :
    Est-ce qu’ils ont obtenu la libération d’un des leurs ? Un prix honorifique récompensant leur pays pour son courage, sa compétence, sa vertu ? Ont-ils appris la victoire de leur équipe nationale de football ?
    Non, ils ont obtenu que la mission des Nations Unies au Sahara Occidental ne surveille pas les droits de l’homme dans ce territoire que le Maroc a annexé et occupe depuis 1975… N’est-ce pas une belle victoire en effet ? Parce que, c’est bien connu, les ONG telles Amnesty International ou Human Right Watch « instrumentalisent la question des droits de l’homme », comme l’a dit Mohammed VI, quand elles dénoncent les tortures que subissent les Sahraouis détenus avec ou sans jugement, ou simplement enlevés au coin d’une rue.
    Des civils sahraouis condamnés à perpétuité par un tribunal militaire qui n’offre aucune possibilité d’appel, et alors qu’aucune preuve n’a pu être apportée de leur culpabilité (jugement du 17 février dernier à Rabat), qu’est-ce en effet sinon une occasion d’« instrumentaliser » les droits de l’homme ?
    Cette joie, c’est celle de l’avoir échappé belle.
    Car les États-Unis ont failli faire passer une résolution réclamant cette surveillance des droits de l’homme par la Mission des Nations Unies, au Sahara Occidental occupé par le Maroc comme dans les camps de réfugiés de Tindouf administrés par le Front Polisario (lequel, au passage, ne s’est pas offusqué d’une telle initiative…, n’avait-il rien à cacher ?).
    Pour le Maroc, le danger était triple :
    – celui de mettre en lumière le système répressif qu’il a instauré depuis tant d’années, avec tous ces vieux réflexes de brutalité qu’il est si difficile de faire disparaître (qui sont les mêmes au Maroc contre le peuple marocain, mais avec un petit plus au Sahara, parce que l’on a vraiment pas de gants à prendre avec des gens que l’on colonise et, qui plus est, qui ne veulent pas être colonisés !) ;
    – celui justement de voir la liberté d’expression des Sahraouis s’établir sous les yeux de l’ONU, les manifestations de rue pro-indépendance se multiplier ;
    – celui, surtout, de voir s’écrouler la fiction de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental, et ainsi de perdre la face aux yeux de son propre peuple. Le peuple marocain que le régime alaouite a entraîné dans ce « pacte faustien » énoncé par Moulay Hicham, le cousin du roi : « En échange de ses provinces du Sud, la Nation a vendu son âme à une monarchie prétendument éternelle » ; et perdre la face, c’est perdre la légitimité.
    Il y avait bien péril en la demeure…
    …du roi, mais comme tout le monde est lié, le péril était aussi dans la maison de la classe politique du royaume,
    et, au-delà, chez tous les amis qui ont tant d’intérêts à voir le Royaume enchanté perdurer : la France bien sûr, mais aussi l’Espagne qui a vendu le Sahara au Maroc en 1975 contre 30 % des revenus des phosphates de Boucrâa, et qui a besoin aujourd’hui de développer ses échanges commerciaux et sécuritaires avec son voisin du Sud.
    La France, celle de Hollande. Comme elle n’aurait pas pu, idéologiquement, opposer son veto à une résolution présentée par les Etats-Unis demandant la surveillance par l’ONU des droits de l’homme dans le territoire, elle a préféré, avec l’aide de l’Espagne et dit-on de la Russie (!), négocier un texte qui certes fait mention du respect nécessaire des droits humains au Sahara Occidental, mais qui est assorti de félicitations au Maroc pour le « dialogue qu’il entretient avec les titulaires de mandats relevant des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme de l’ONU » (n’est-ce pas la moindre des choses ?), bref, de la pommade sur le pauvre petit cœur du Maroc…
    Le plus inquiétant dans le texte approuvé à l’unanimité par le Conseil de Sécurité le 25 avril, c’est le parti pris en faveur de ce dernier pays : « Se félicitant des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller vers un règlement… » (Quels sont-ils ? On ne le saura pas), alors que le Polisario n’a pas droit à de tels compliments : le Conseil se contente de prendre « note également de la proposition du Front Polisario présentée au Secrétariat général le 10 avril 2007 ». Il est vrai que continuer à réclamer l’application d’un référendum d’autodétermination pour les Sahraouis (soumettre à leur choix les options d’indépendance, d’autonomie à l’intérieur du Maroc ou d’annexion pure et simple) ce n’est pas faire « des efforts crédibles pour aller vers un règlement » !!! La mission de l’ONU, la MINURSO, s’appelle pourtant bien la « Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental »…
    Quand on lit entre les lignes, on voit bien que l’option du référendum n’est plus retenue par le Conseil : celui-ci incite les « parties » (le Maroc et le Polisario) à « parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental dans le contexte d’arrangements conformes aux buts et principesénoncés dans la Charte des Nations Unies… ». Arrangements, cela ne veut pas dire référendum. Cela veut dire la petite autonomie discrétionnaire que le Maroc veut bien, dit-il, accorder aux gens du Sahara Occidental (à condition qu’ils ne s’expriment pas sur leur volonté éventuelle d’indépendance). Il n’y a pas d’équilibre dans cette résolution du Conseil.
    Alors pourquoi les États-Unis ont-ils accepté de retirer leur projet, qui était une proposition de principe claire et juste, pour ce galimatias?
    Difficile de se mettre à leur place, évidemment. Mais on peut repenser au péril en la demeure du roi évoqué plus haut.
    Quand on passe en revue tous les articles émis par la presse marocaine indépendante – il y en a une sur Internet, et fort intéressante –, on voit bien qu’il y a plein de choses qui ne vont pas : la situation économique, assez catastrophique, d’une part, et la situation politique. Car le PJD, au gouvernement depuis plus d’un an, n’a pas fait la preuve de sa compétence, et il vient de se faire humilier proprement dans le traitement de l’affaire du Sahara (voir http://fr.lakome.com/index.php/chroniques/666-l-humiliation ). Après avoir usé tous les pans de son opposition en les amenant aux responsabilités gouvernementales (USFP puis PJD), après avoir vainement tenté de promouvoir un parti croupion comme le PAM, que reste-t-il au régime alaouite comme perspective politique ? Pas grand-chose semble-t-il.
    C’est cela qui peut faire peur, y compris aux États-Unis, et les décider à sauver le soldat Maroc. Et tant pis pour le peuple sahraoui ?
    Niko