Mois : mars 2013

  • La décolonisation du Sahara Occidental, l’ultime voie à faire valoir

    La visite de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, hier àAlger, intervient après celle effectuée à Rabat, puis dans les territoires sahraouis sous occupation marocaine et, enfin, dans les camps des réfugiés sahraouis où il a rencontré les responsables de la RASD.
    En prévision du rapport qu’il doit soumettre au Conseil de sécurité le 22 avril prochain, avant la réunion de celui-ci sur le conflit opposant le Front Polisario et le Maroc sur le Sahara Occidental, Christopher Ross effectue une tournée dans la région. Dans son précédant rapport, de même que dans ses déclarations, Ross a eu à avertir sur les risques du statu quo marquant le processus de décolonisation du Sahara Occidental sur la stabilité et la sécurité dans la région. Alors, arrivera-t-il, au cours de sa mission, à débloquer la situation sur la voie de l’application du droit international en direction du peuple du Sahara Occidental ? C’est ce qui semble être le défi majeur que Christopher Ross est appelé à relever en vue de mettre fin aux manœuvres de renvoi aux calendes grecques de l’application du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. 
    Au moment où l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU achève sa visite dans la région, Rabat, après avoir reçu Ross, s’apprête, ces jours-ci, à accueillir le président Hollande. Un déplacement du président français qui sera rythmé par la remise du rapport de Ross au Conseil de sécurité le 22 avril et la tenue de la réunion de ce dernier sur le Sahara Occidental. Le soutien inconditionnel et traditionnel de la France, membre permanent au Conseil de sécurité, à la colonisation marocaine du Sahara Occidental est à l’origine du silence des responsables français sur les atteintes des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc. 
    D’autre part, notons que la Minurso est la seule mission de l’ONU à travers le monde qui ne comprenne pas la surveillance des droits de l’Homme en plus de sa mission fondamentale, la tenue du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Ross, connu certes pour être un fin diplomate, réussira-t-il à faire valoir la force du droit international sur le droit de la force ? D’autant plus que les manœuvres du Maroc et de ses alliés, dont Paris, qui sont dictées par des intérêts d’ordre géostratégique sur la région, sont bousculés par les nouvelles donnes survenues et d’autres en cours. La crise économico-financière frappe de plein fouet l’Occident et Rabat, n’étant pas épargné par ses effets, compte par son système colonial profiter davantage de son exploitation illégale des ressources naturelles de ce territoire. Ce qui se traduira par des profits, notamment pour Paris, en ces temps durs de crise qui ont d’ores et déjà annoncé la voie des nouveaux rapports en cours dans les relations internationales. 
    Ross, qui, au cours de sa visite la semaine dernière des territoires occupés, a été, rappelons-le, ainsi que les membres de la Minurso déployée depuis 1991, témoins de l’oppression et de la répression marocaines contre les militants sahraouis lors d’un sit-in pacifique. Ce qui ne saurait être occulté dans le rapport que Ross remettra aux membres permanents du Conseil de sécurité, trois semaines après le début de la présidence de ce Conseil par le Rwanda
    Les appels au respect des droits de l’Homme dans le monde, notamment par les détenteurs du droit de veto au Conseil de sécurité, continuent à faire l’objet de la politique du deux poids deux mesures, dictée par leurs intérêts respectifs souvent au détriment des droits des peuples portés dans l’esprit et les textes de la charte onusienne. En premier lieu, le droit à l’autodétermination dont le peuple du Sahara Occidental ne peut faire l’exception dans le parachèvement du processus de décolonisation. Ce qui a été à maintes reprises porté dans les résolutions onusiennes par le biais des différents organes et structures de l’ONU, principalement le Conseil de sécurité, sur la base de la résolution 15-14. Ce qui devrait être la voie à promouvoir par Ross pour le parachèvement de la décolonisation au Sahara Occidental en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination, illustrant effectivement ainsi le respect des droits de l’Homme. 
    Karima Bennour
  • Inédit : La MAP utilise l’expression "Sahara Occidental" dans un de ses dépêches

    Dans un cas inédit dans sa ligne éditoriale, l’agence de presse marocaine Maghren Arabe Presse (MAP) a utilisé l’expression « Sahara Occidental », la dénomination légale du territoire disputé entre le Maroc et le Front Polisario. Les médias officiels, partisans et indépendants l’ont toujours appelé « Sahara Marocain », indique le site arabophone Lakome.
    Le terme « Sahara Occidental » a été utilisé dans une dépêche de la MAP délivrée à Nouakchott le 28 mars suite à la réception organisée par le président mauritanien à l’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Christopher Ross: Celui-ci s’est rendu en Mauritanie dans le cadre de sa tournée actuelle dans l région. La MAP a informé que Ross a signalé que  » sa sa visite à Nouakchott « s’inscrit dans le cadre de sa tournée dans la région, consacrée à la recherche d’une solution à la question du Sahara Occidental conformément aux résolutions du Conseil de sécurité » 
    Au Maroc, l’utilisation de cette expression pour désigner l’ancienne colonie espagnole était un motif d’emprisonnement et d’accusation de trahison. 
    Lakome rappelle que le parti PAM, proche du roi, avait proposé d’utiliser l’expression « Sahara Occidental » au lieu de « Sahara marocain », mais il s’est vite rétracté.
  • Sahara : Le Maroc tremble face à la détermination de l’ONU

    Le Communiqué du dénommé Groupe des Amis du Sahara Occidental (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Espagne) est révélateur et inédit. L’ONU tient à la résolution du conflit du Sahara Occidental qui date de près de 40 ans. 
    Les membres cités du Conseil de Sécurité demandent aux parties de montrer de la « souplesse lors des négociations avec l’envoyé personnel et entre elles, dans l’espoir de sortir de l’impasse actuelle dans laquelle elles se trouvent et de trouver des solutions politiques satisfaisantes ». Un avertissement clairement adressé au Maroc dont la presse avait de nouveau pris par cible le diplomate américain.
    Le communiqué date du 15 mars 2013, mais n’a été publié dans le site de l’ambassade américaine à l’ONU que le 19 mars. Un retard de 4 jours qui laisse place à des questions. Est-ce à cause de la décision du roi du Maroc d’esquiver l’Envoyé onusien? Etait-ce un oubli? Attendaient-ils l’accord de la France au communiqué?
    En tout cas, ce qui est clair c’est que le Conseil de Sécurité tenait à rappeler son soutien au médiateur onusien qui subit de nouveau les foudres du gouvernement marocain. 
    L’homme de fer est revenu avec son sourire habituel. Les responsables marocains ont apparu comme des nains face à la taille d’un homme décidé à mettre en oeuvre les décisions de l’ONU sur le Sahara Occidental et à leur tête le droit inaliénable des peuple à décider de leur destin.
    Gênés par une défaite sanglante, ils balancent à travers leurs agents implantés dans les journaux Al-Quds et Elaph que le diplomate américain apporte une proposition basée sur la confédération. Comme preuve, ils présentent sa visite en Suisse. Comme si M. Ross avait besoin de se rendre à Genève pour avoir une idée de ce qui est un Etat fédéral à l’image de son pays natal, les Etats-Unis. Rumeur vite démentie par l’Envoyé de l’ONU.
    Par cette rumeur, le Maroc reconnaît implicitement que sa proposition d’autonomie est enterrée à jamais et propose une solution avec une offre « plus généreuse encore ». Rabat est prête à tout quitte à gagner la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara Occidental. Seulement, la communauté internationale tient à ses principes et à la paix dans cette région du monde. Raison pour laquelle, Ross ne cesse de répéter que le conflit du Sahara Occidental constitue une menace pour toute la région. Ça l’est tant que la volonté des sahraouis n’est pas respectée.
  • Le Président mauritanien reçoit le représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara Occidental

    Nouakchott, AMI, 28/03/2013 – Le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a reçu en audience, jeudi, au palais présidentiel à Nouakchott, M. Christopher Ross, représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara Occidental, en visite actuellement en Mauritanie.
    A sa sortie d’audience, le responsable onusien a fait la déclaration suivante à l’AMI:
    « Je suis venu en Mauritanie dans le cadre d’une nouvelle tournée consacrée à la recherche d’une solution de la crise du Sahara Occidental, conformément aux résolutions du conseil de sécurité des Nations unies.
    Sans nul doute que la situation très grave dans la région du Sahel et son voisinage exige une solution rapide de cette crise plus que tout autre moment.
    Dans ce cadre, j’ai eu des entretiens très importants avec Son Excellence le Président Mohamed ould Abdel Aziz sur les meilleurs moyens permettant de faire avancer le processus des négociations.
    Je présenterai le bilan de cette tournée au Conseil de sécurité des Nations Unies en Avril prochain ».
    L’audience s’est déroulée en présence du ministre des affaires étrangères et de la coopération, M. Hamady Ould Hamady et de M. Abdallahi ould Ben Hmeida, chargé de mission à la Présidence de la République.
  • Sahara occidental : La situation au Sahel appelle à une solution « urgente », selon Ross

    L’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, M. Christopher Ross, a achevé mardi soir sa visite aux camps des réfugiés sahraouis. Une visite qui s’inscrivait, a-t-il indiqué, « dans le cadre de sa nouvelle tournée visant la recherche de solutions à la question du Sahara occidental en adéquation avec les décisions du Conseil de sécurité ».
    Lors de cette visite, M. Ross a eu des entretiens avec plusieurs responsables du Front Polisario, notamment son secrétaire général, M. Mohamed Abdelaziz, et des représentants de la société civile à propos des « moyens idoines d’impulser le processus de négociations » et sur les actions que ce dernier comptait entreprendre dans le cadre de sa démarche de décolonisation du Sahara occidental sur la base du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    Selon des responsables sahraouis cités par l’APS, Christopher Ross « envisage d’adopter une nouvelle méthode de négociations à travers des rencontres et concertations avec les parties dans le cadre de navettes, y compris au Sahara occidental en prévision de nouveaux rounds de négociations ». Il a aussi souligné que l’envoyé personnel « n’a formulé aucune proposition autour d’une fédération ou d’une confédération. Il s’agit ni plus ni moins que de l’autodétermination du peuple sahraoui et le Front Polisario a lutté et lutte pour un Etat libre et indépendant ». Selon M. Christopher Ross, « la situation grave dans la région du Sahel en appelle, plus que jamais, à une solution urgente » du conflit sahraoui, ajoutant que « les principaux pays au Conseil de sécurité sont convaincus de la nécessité de trouver un règlement rapide à la question du Sahara occidental ».
    De son côté, le secrétaire général du Polisario avait réitéré à Christopher Ross la volonté du Front à poursuivre sa collaboration avec les Nations unies, qualifiant l’inertie actuelle d’inadmissible.
    « Chaque jour qui passe entame la crédibilité du Conseil de sécurité et des Nations unies », a-t-il souligné à ce propos. Le responsable des négociations au niveau du Polisario, M. Kheddad, a estimé, pour sa part, qu’« il est inconcevable que les Nations unies restent silencieuses face à ce qui se passe au Sahara occidental, à savoir les violations flagrantes des droits de l’Homme, y compris le procès inique sanctionné par des verdicts lourds à l’encontre des militants sahraouis du camp de Gdeim Izik ». 
    Par ailleurs, M. Christopher Ross soumettra au Conseil de sécurité, le 22 avril prochain, les résultats de sa tournée qui le mènera, également, à Nouakchott et en Algérie.
    Reporters-dz, 28 mars 2013
  • Tunisie : une marche ouvre le Forum social mondial

    © Élodie Perriot/Secours Catholique
    L’amphithéâtre de l’université de droit de Tunis investi par une « assemblée de femmes en lutte » au premier jour du Forum social mondial.
    Plusieurs dizaines de milliers d’altermondialistes venus du monde entier ont défilé mardi 26 mars dans les rues de Tunis pour ce premier Forum social organisé dans un pays arabe.
    Cette journée d’ouverture du douzième Forum social mondial a été marquée par la marche de dizaines de milliers de participants partis vers 15 h 30 de l’avenue Bourguiba et de l’avenue Mohamed V pour aboutir en début de soirée aux abords du stade où un concert du chanteur brésilien Gilberto Gil les attendait.
    Les manifestants ont brandi des banderoles et des drapeaux portant leurs revendications en arabe, français, anglais ou espagnol. Causes écologiste, pacifiste, syndicaliste, anticapitaliste, mais aussi plaidoyers pour une Palestine libre et une autodétermination du Sahara occidental.
    La journée avait commencé sous un ciel bleu par la visite de l’université El-Manar où se tiendront les quatre journées du FSM et les quelque 950 ateliers. Dans la matinée, une « assemblée de femmes en lutte » a rassemblé plusieurs centaines de personnes dans l’amphithéâtre de l’université de droit. Des femmes tunisiennes ont vivement critiqué le gouvernement en place pour avoir tenté d’instaurer la charia et voulu priver les femmes de leurs acquis.
    Les intervenantes ont rappelé le rôle essentiel de la femme dans la société, condamnant les régimes qui veulent encore faire dépendre la femme de l’homme. Mercredi matin, les premiers ateliers débutent à 9 heures.
    Jacques Duffaut
  • Le problème du Sahara occidental dans les résolutions de l’ONU

    L’acte juridique de référence est la résolution 1514 du 14 décembre 1960 de l’Assemblée Générale de l’ONU, dite « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux peuples colonisés ». Le fondement juridique résulte de la Charte des Nations-Unies, à savoir l’article 1, paragraphe 2, définissant comme l’un des buts des Nations-Unies de « développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’euxmêmes».
    L’ONU a listé les territoires non autonomes (TNA), et le Sahara Occidental a été répertorié comme en 1963. L’Espagne n’a pu ignorer ce mouvement général et, en 1966, prend position en faveur de la décolonisation du Sahara occidental. La tension est montée entre l’Espagne, le Maroc, la Mauritanie… et le Front Polisario, mouvement regroupant les nationalistes sahraouis, créé en 1973. Les positions des uns et des autres, reposant toutes sur des revendications de souveraineté, l’AG del’ONU a choisi de saisir la Cour internationale de justice pour recueillir un avis consultatif.
    La CIJ a rendu son avis en 1975, concluant que s’il y avait eu des liens précoloniaux entre le Maroc et certaines tribus dans le territoire du Sahara occidental et sur certains points avec la Mauritanie, ces liens étaient très insuffisants pour établir une souveraineté, autre que celle du peuple sahraoui. Pour la Cour, lesdonnées de fait ne remettent pas en cause l’applicationde la résolution 1514 (XV) sur la décolonisation et, en particulier, « l’application du principe d’autodétermination grâce à l’expression libre et authentique de la volonté despopulations du territoire.» Pour la CIJ, le processus de décolonisation du Sahara occidental doit se poursuivre « sansque le Maroc puisse évoquer une remise encause de son intégrité territoriale».
    Alors que l’avis était extrêmement clair,condamnant les prétentions du Maroc, le roi Hassan II a soutenu une interprétation ouvertementcontraire, concluant qu’il revenait au Maroc «d’occuper son territoire», puis a donnéle signal de la grande « Marche Verte», marquant la prise de possession du territoire. Le Conseil de sécurité a immédiatement réagi par sa résolution 377/1975 du 22 octobre 1975. Visant l’article 34 de la Charte, relatifaux menaces sur la paix internationale, il a alors réaffirmé les principes de la résolution 1514 (XV) de l’AG de l’ONU, ce qui revient à condamner l’action du Maroc et toute forme d’annexion par la force armée.
    Le Maroc passant outre, ont suivi deux résolutions, la 379 du 3 novembre 1975 et la 380 du 6 novembre 1975, le Conseil de sécurité dénonçant clairement, dans cette dernière, une occupation étrangère injustifiée et demandant au Maroc «de retirer immédiatement du territoire du Sahara occidental tous les participants à la marche».
    Toutefois, cette marche a été une réussite sur le terrain, d’où elle a conduit l’Espagne à rejoindre le point de vue marocain et conclure un accord à Madrid avec ce pays, le 14 novembre 1975. En application de cet accord, l´Espagne s´est retirée de ce territoire, en 1976, au profit du Maroc. L’ONU a toujours refusé dereconnaître la moindre valeur à cet accord, dès lors que ni l’Espagne ni le Maroc ne peuventfaire valoir de souveraineté sur le Sahara occidental.
    Mon Journal, 27/03/2013
  • Christopher Ross en Algérie pour une dernière médiation- Alger-Rabat : une épine au pied, vieille de 38 ans

    La nouvelle tournée de Christopher Ross à Rabat, Alger et Nouakchott a toutes les caractéristiques pour connaître le même sort que celui des précédentes. Si Alger se réclame du droit international et demande l’application des résolutions de l’ONU, le Maroc continue à considérer l’Algérie comme étant partie prenante au conflit, capable à elle seule de décider du sort du Sahara occidental. 
    De toute évidence, le jeu est biaisé d’avance, vu sous cet angle, d’autant plus, qu’au moment où l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations-unies, Christopher Ross, rencontrait des représentants d’instances sahraouies des droits de l’homme, la répression marocaine contre les manifestants sahraouis atteingnait son paroxysme.
    Il est hors de propos maintenant de s’appesantir encore sur ces manquements, les choses étant autrement plus graves et plus urgentes. Il y a la misère du peuple sahraoui, la longue agonie, la répression à faire cesser sans tarder.
    Les membres de la commission sahraouie de défense de l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, présidée par Sidi M’hamed Dadache, la détenue politique sahraouie, Nakdja Lachkar et le militant Salah Dilal ont informé Christopher Ross de la situation grave qui prévaut au Sahara occidental et qui exige de l’Onu d’assumer ses responsabilités.
    Ross était accompagné d’une délégation et du représentant spécial des Nations-unies pour le Sahara occidental et chef de la Mission des Nations-unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, Wolfgang Weisbrod-Weber. La Minurso, en tant que mission internationale chargée de protéger, surveiller et rapporter la situation des droits de l’homme, doit retrouver ses prérogatives pour qu’elle puisse travailler en toute indépendance et contacter les citoyens sahraouis en toute liberté, dans la perspective d’effectuer sa mission principale, celle d’organiser un référendum d’autodétermination.
    Les témoignages sur les graves violations des droits de l’homme commises par l’Etat marocain à l’encontre des Sahraouis sont plus nombreux que par le passé et renseignent sur l’agacement de Rabat et son incapacité à trouver le ton juste vis-à-vis, d’abord, de l’ONU.
    Aujourd’hui, et avant même l’organisation d’un référendum, l’urgence, c’est le procès inique des détenus de «Gdeim Izik» ainsi que d’autres affaires liées aux droits de l’homme dans ce territoire.
    C’est aussi la protection des richesses naturelles et l’exploitation excessive et illégale de ces richesses par l’Etat marocain, au moment où le peuple sahraoui souffre de marginalisation, de chômage et de pauvreté.
    Par Fayçal Oukaci
    Mon Journal, 26(03/2013
  • "Nous avons les preuves de l’implication du Maroc"

    Wikileaks: »Le Makhzen pilote le trafic de drogue en Afrique »
    Le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Mohamed Salem Ould Salek, a accusé hier, lors d’une conférence à Alger, le Maroc d’être à l’origine de l’enlèvement des diplomates algériens à Gao. Pis encore, il soupçonne le royaume d’être directement impliqué dans l’attaque sanglante de Tiguentourine.
    Lors d’une conférence de presse, au siège de l’ambassade de la Rasd à Alger, le ministre des Affaires étrangères sahraoui a directement accusé Rabat d’être le commanditaire et le soutien des groupes terroristes qui sèment la terreur au Sahel. « Les services de renseignements marocains ont créé le Mouvement pour l’Unicité et le Jihed en Afrique de l’Ouest (Mujao) pour déstabiliser l’Algérie et le Front Polisario. Leur objectif, renforcer ses opérations de contrebande de drogue dans toute la région », a-t-il insisté. 
    Le responsable de la diplomatie sahraouie s’est montré sûr et confiant, quant à l’implication des services marocains dans l’enlèvement des diplomates algériens à Gao « Nous détenons des preuves qui prouvent que le Maroc est à l’origine de l’enlèvement des diplomates algériens au nord du Mali. Ce sont les intermédiaires marocains impliqués dans le Mujao qui ont retenu les diplomates algériens au nord du Mali », a-t-il affirmé. Interrogé si la Rasd détient des preuves sur l’implication du Maroc dans l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine à In Amenas le 16 janvier dernier, le diplomate enchaîne : « Il est fort probable que le Maroc soit aussi impliqué dans l’attaque terroriste qui a secoué le site gazier algérien de In Amenas. 
    Le gouvernement sahraoui affirme, preuves à l’appui, que Rabat est à l’origine de la création de groupes terroristes comme le Mujao. Rabat le finance directement et lui assure une couverture dès lors que cela s’avère nécessaire. A partir de là, toutes les actions terroristes au Sahel se font avec la complicité et la bénédiction des Marocains », a-t-il insisté.
    Abordant la visite de Christopher Ross dans les territoires occupés et aux camps des réfugiés sahraouis, Ould Salek dira « Nous souhaitons que cette visite pèse sur la position du Conseil des Nations unies afin de changer sa position quant au droit du peuple sahraoui à son autodétermination. Mais nous sommes convaincus que la visite de Ross effectuée depuis avant-hier aux camps des réfugiés sahraouis a été pour la première fois soutenue par le secrétaire général de l’ONU et par certaines ONG internationales, à savoir : Amnesty International et les Amis de la Rasd. Cela nous rassure ». 
    Dans le même sillage, Ould Salek lance un appel à la communauté internationale, notamment les pays qui soutiennent le Maroc, telle la France, à revoir leurs positions. Le ministre des Affaires étrangères de la RASD a tiré la sonnette d’alarme quant aux quantités de kif marocain qui envahissent les pays de la région et même l’Europe, se reférant aux derniers rapports de l’ONU.
    Zohra Chender
    Algérie  News, 26/03/2013
  • "Le Mujao a été concocté à Rabat"(ministre sahraoui)

    Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed-Salem Ould Salek, a affirmé hier à Alger que le Maroc, “qui a créé le groupe terroriste, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), est derrière l’enlèvement des diplomates algériens à Gao au Mali”. «Le Mujao a été concocté à Rabat, ses têtes pensantes se trouvent dans la capitale marocaine et ses agents voyagent fréquemment entre Rabat et deux capitales au minimum en Afrique, avec des passeports diplomatiques”, a précisé Ould Salek, lors d’une conférence de presse. “C’est eux qui sont derrière l’enlèvement des diplomates algériens, des humanitaires espagnols dans les camps de réfugiés sahraouis et les nombreuses attaques terroristes contre l’Algérie”, a-t-il dit, sans écarter le lien entre le Mujao et l’attaque contre le site gazier de Tiguentourine. Il a affirmé que “depuis 2006, l’ambassade marocaine à Bamako est devenue le lieu où se réunissent des officiers de renseignements marocains pour se déployer au niveau de Gao et Tambouctou et dans le nord du Mali, en général, afin d’organiser les réseaux de contrebande de drogue et ceux du Mujao”. “Ils sont également utilisés comme médiateurs entre les groupes terroristes et certains pays européens pour négocier la rançon contre la libération d’otages”, a-t-il affirmé.
    Ce n’est pas tout. La drogue marocaine est également en train d’inonder les pays nord africains et ceux du Sahel et constitue une menace pour la stabilité de la région ainsi qu’au projet du Grand Maghreb. Selon lui, le Maroc à travers les différents mécanismes de l’État (la gendarmerie, la police et les services de renseignement) s’est tourné vers l’Afrique après que les pays européens ont procédé à la fortification de leurs frontières sud. « Depuis 2009 une grande quantité de la production marocaine de cannabis (85% de la production mondiale) passe à travers les frontières marocaines aux pays voisins grâce à la bénédiction d’officiers hauts placés auxquels sont affiliés des dizaines de sous-traitants», a-t-il indiqué.
    Pour étayer ses propos, il a évoqué le dernier rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et les différents centres mondiaux qui indiquent « qu’en plus de monopoliser le commerce du cannabis, le royaume Chérifien est devenu un point de passage des différentes drogues dures issues de l’Amérique du Sud ». Le même responsable indiquera également que selon des estimations de plusieurs centres européens et mondiaux, « les revenus du Maroc en matière de drogue représentent 25 milliards de dollars en 2012.
    Des sommes qui sont investies pour obtenir un soutien pour sa guerre au Sahara occidental, dans l’habitat et dans le tourisme ». Poursuivant dans le même ordre d’idée il dira que, « notre voisin de l’ouest fait semblant de condamner des trafiquants de drogue pour bénéficier des aides européennes destinées à lutter contre la production de cannabis et la remplacer par des productions agricoles dans les régions du Nord mais la production de drogue ne fait qu’augmenter ». 
    Concernant la guerre au Mali et ses retombées sur le trafic de drogue, le ministre des AE sahraoui indique que, «le nord-Mali est devenu une région incontournable dans le trafic de drogue à cause de la main- mise des groupes terroristes dans la région ». Il dira à ce propos que, « le Maroc profite de cette guerre pour faire passer sa marchandise et a même créé le Mujao pour déstabiliser l’Algérie et le Front Polisario ». Pour mettre fin à ces pratiques marocaines, Ould Salek lance un appel « pressant » pour les différents pays et notamment ceux de l’Union européenne qui doivent selon lui, « exercer des pressions sur le royaume de Mohamed VI pour mettre fin au trafic de drogue et ses répercussions dévastatrices sur la sécurité et la stabilité des pays à travers le monde ». 
    D’autre part, le responsable sahraoui a salué la visite de Christopher Ross au Sahara occidental, tout en dénonçant l’oppression ignoble qu’à subie la manifestation pacifique qui a suivi sa visite. « Nous saluons la visite de Ross aux territoires occupés du Sahara occidental qui intervient néanmoins à un moment où l’oppression marocaine bat son plein, et est en train de prouver son indifférence par rapport aux différentes résolutions onusiennes et les traités internationaux», a-t-il indiqué en comparant même la politique marocaine avec celle de l’entité sioniste en Palestine. Pour lui, « Cette situation est devenue intenable et témoigne de l’absence de volonté politique marocaine à engager de véritables négociations ». «Nous invitons le Conseil de sécurité à prendre ses responsabilités pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination, nous espérons dans ce cadre que les rapports des ONG internationales et le soutient des amis du Sahara occidental dont à bénéficié Christopher Ross puissent plaider en notre faveur lors de la prochaine réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui aura lieu durant le mois d’avril prochain», a-t-il également indiqué.
    Younes Guiz