Année : 2012

  • Sahraouis et Marocains, un même oppresseur soutenu par la France

    La France politique soutient les lointains peuples libyens, syriens à grand renfort de déclarations.
     
    Mais la France politique est sourde aux souffrances des Sahraouis, à 2000 km.

    Alors que les eurodéputés ont reconnu la légitimité des revendications juridiques des Sahraouis sur leur terre et ses ressources naturelles, par le rejet de la prolongation de l’accord de pêche UE-Maroc, la France risque de recommencer la même erreur de positionnement envers les peuples Sahraoui et Marocain que lors du soulèvement populaire tunisien. Même erreur qui entraînera la même conséquence : la mésestime de la France par les Peuples en lutte.

    La France ignore les Sahraouis, et concourt à les détruire par une partialité complice. Cette ignorance maintes fois décriée n’est paradoxalement pas nouvelle, et persiste malgré les massifs soulèvements sahraouis, comme la manifestation de Gdaim Izik d’octobre et novembre 2010.

    Mais la France ignore aussi le formidable mouvement marocain du 20 février, ses morts violentes et immolations de désespoir. Ce mouvement du peuple marocain parviendra un jour à se débarrasser du régime féodal et dictatorial en place, ce roi soutenu par l’hexagone pour des intérêts néocoloniaux évidents. Le peuple jettera hors de chez lui tous les profiteurs de main d’œuvre pas cher et autres cautionneurs d’inégalités et de corruption massive, de détournement de l’argent public national et international.

    Les tortures physiques et psychologiques sont quotidiennes au Sahara Occidental, ou sur les prisonniers politiques sahraouis incarcérés au Maroc.

    Le colonisateur marocain pratique les petites mesquineries domestiques comme l’interdiction pour les Sahraouis de prénommer leurs enfants de prénoms vénérés comme Aminatou ou Elouali, l’interdiction de parler hassanya à l’école, ou pour les hommes de porter des chèches ou des vêtements kaki.
    Il y a aussi les pratiques inhumaines caractérisées, quand 23 civils sahraouis sont emprisonnés et torturés depuis plus d’un an en attente d’un procès devant la cour militaire. Ils ont fait partie du groupe des négociateurs avec les autorités marocaines lors de la manifestation de Gdaim Izik, ou ils ont transmis des informations sur ce qui se passait pendant cette période d’intense ébullition qui s’est soldée par une démonstration de la violence de l’occupation marocaine. Discuter démocratiquement, communiquer les informations aux familles et amis est donc aussi interdit.

    Le peuple marocain est aux prises avec le même oppresseur qui ne renouvelle pas ses méthodes, sus les yeux d’une communauté internationale sourde à ses appels à l’aide. Des jeunes Marocains sont eux aussi actuellement emprisonnés arbitrairement, torturés, condamnés à mort, tués … le couvre-feu a été décrété à Taza. Tout cela avec ce qui ressemble à la complicité de la cécité de la France, meilleure amie du Roi, meilleure ennemie des peuples.

    Il est à craindre dans le désordre et l’absence de clairvoyance politique actuelle, que la France joue à nouveau un rôle aberrant lorsqu’il s’agira pour l’ONU en avril de renouveler le mandat de la Minurso.

    Cette mission onusienne chargée de surveiller le cessez-le-feu entre le Maroc et le Polisario, front armé de libération du Sahara Occidental, n’a pas pour mandat de surveiller tout ce qui concerne les droits humains et leurs violations dans cette situation larvée de « ni paix, ni guerre ».
     
    En avril, les pays du monde se prononceront sur la prolongation de la présence de la Minurso, et sur la définition de son rôle. Il est à souhaiter que la France, membre permanent du conseil de sécurité, et membre du groupe de « amis » du Sahara Occidental ne mettra pas à nouveau sa dignité de pays des droits de l’homme en berne, au point de refuser l’adjonction d’une mandat surveillance des droits humains à la mission.

    La bataille de la campagne présidentielle française ne devra pas s’affranchir de ce point incontournable qu’est notre responsabilité dans la colonisation inachevée du Sahara Occidental, ni occulter les conséquences éthique et économique que cela a jusque dans nos foyers.

    APSO, le 4 février 2012

  • Le Polisario connaît l’identité des auteurs de l’enlèvement de 3 humanitaires occidentaux à Raboni

    SEVILLE (Espagne) – Le Polisario connaît « dans le détail » l’identité des auteurs de l’enlèvement de trois humanitaires occidentaux, perpétré le 22 octobre 2011 à Raboni (camp de réfugiés sahraouis), a indiqué samedi à Séville le président de la République arabe sahraouie démocratique, Mohamed Abdelaziz.
    « Le Front Polisario connait l’identité exacte des auteurs de l’enlèvement de trois ressortissant occidentaux activant dans le domaine humanitaire dans les camps des réfugiés sahraouis », a affirmé le président Abdelaziz lors d’une conférence de presse en marge des travaux de la 37ème conférence européenne de coordination de la solidarité avec le peuple du Sahara Occidental (EUCOCO), ancienne colonie espagnole envahie par le Maroc en 1975 .
    « Nous connaissons aussi l’identité exacte de la partie qui est derrière cet acte terroriste, premier du genre dans les camps des réfugiés sahraouis », a-t-il ajouté.
    Le président sahraoui a toutefois refusé de donner d’indications sur ce groupe terroriste, pour préserver, a-t-il argumenté, la vie des trois victimes.
    Tout en assurant que des efforts sont déployés sur le terrain pour libérer les trois otages, il a expliqué que le groupe ayant perpétré cet acte est venu de la localité « El Khalil », située au nord-est du Mali.
    M. Abdelaziz a souligné, par ailleurs, que les relations entre le Polisario et le gouvernement malien sont « excellentes », rappelant, dans ce sens, le message envoyé à la direction du Polisario par le président malien, Amadou Toumani Touré, au cours du mois de décembre de l’année écoulée, dans lequel il avait réaffirmé la reconnaissance du Mali de la RASD et invité l’Armée de libération du peuple sahraoui à intervenir dans son territoire national, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.
    Tout en estimant que la stratégie de lutte contre le terrorisme, déployée par les pays du champ du Sahel (Algérie-Mauritanie-Mali-Niger), « constitue un modèle en la matière », le premier responsable sahraoui a souligné que la RASD, en sa qualité de membre de l’Unité africaine, « est partie prenante de l’Accord africain de lutte contre le terrorisme ».
    Les trois ressortissants occidentaux activant dans le domaine humanitaire, Ainoa Fernadez de Rincon, Enric Gonyalons et Rossella Urru, ont été enlevés de Raboni (camp de réfugiés sahraouis), le 22 octobre 2011.
    APS, 4/2/2012
  • Vivement le veto russe et choinois au Conseil de Sécurité

    La Russie et la Chine ont opposé leur veto samedi au Conseil de sécurité de l’ONU à un projet de résolution condamnant la répression sanglante en Syrie.

    Ce projet de résolution, qui a été soutenu par les 13 autres pays du Conseil, exprimait un « soutien » au plan de règlement de la Ligue arabe et dénonçait les violations des droits de l’homme commises par le régime syrien.

    Malgré dix mois de violences qui ont fait au moins 6.000 morts selon les militants, le Conseil a été incapable jusqu’ici d’adopter une résolution sur la Syrie. Un précédent texte avait été bloqué en octobre dernier par un veto russe et chinois.

    Les 15 pays se sont pronocés sur un texte mis au point jeudi et qui “soutient pleinement” les décisions prises par la Ligue arabe en janvier pour assurer une transition vers la démocratie en Syrie. Mais les modalités, en particulier le transfert des pouvoirs du président syrien Bachar al-Assad à son vice-président, ont été laissées de côté pour ne pas heurter Moscou.

    Autres concessions à la Russie: le texte n’évoque pas les sanctions économiques imposées par la Ligue arabe à la Syrie en novembre dernier, ni les ventes d’armes russes à Damas. Enfin, le Conseil souligne qu’il veut “résoudre la crise politique actuelle en Syrie de manière pacifique”, afin de dissiper toute analogie avec l’affaire libyenne.

    Le texte “condamne toute violence d’où qu’elle émane et (..) exige que toutes les parties en Syrie, dont les groupes armés (d’opposition), cessent immédiatement toute violence ou représailles”. Il “dénonce les violations continues, flagrantes et étendues des droits de l’homme” par les autorités syriennes.

    L’ambassadeur français au Conseil de Sécurité a regretté la position sino-russe. Le même qui depuis deux ans s’aligne à la position du Maroc en opposant son veto à l’élargissement des compétences de la MINURSO (Mission des NationsUnies pour le référendum au Sahara Occidental) pour le suivi de la situation des droits de l’homme au Sahara Occidental et aux camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. Le dicton dit : « qui tue par l’épée périra par l’épée ». Espérons que la France et les Etats-Unis en prendront note.

    « La démarche de Moscou et de Pékin, qui ont bloqué la résolution antisyrienne proposée par l’Occident, peut être qualifiée de tournant dans la situation mondiale. Si ces deux grandes puissances continuent d’appliquer une telle position, cela signifiera qu’un terme a été mis au diktat des Etats-Unis au sein du Conseil de sécurité », estime Qadri Jamil, secrétaire du Comité national pour l’unité des communistes syriens (opposition). Bonne nouvelle ! Vivement le veto russe !

  • 37ème édition de l’Eucoco: L’Europe des peuples solidaire des Sahraouis

    par Notre Envoyé Spécial à Séville (Espagne): Z. Mehdaoui
    Les travaux de la 37ème conférence européenne de soutien au peuple sahraoui (Eucoco) ont débuté, hier soir, dans la ville de Séville (hôtel Melia Lebreros) dans l’Andalousie, en Espagne. 
    Le choix porté sur la ville de Séville n’est pas fortuit. La ville est jumelée avec Dakhla depuis 11 années tout comme le conseil communal de Séville est également jumelé avec une autre ville sahraouie Tiffarti depuis l’année 2010. 
    Même si les officiels en Andalousie sont plutôt pour les thèses marocaines, il n’en demeure pas moins que le mouvement associatif et nombre d’élus en Andalousie, à Séville plus particulièrement, soutiennent la cause sahraouie. 
    L’objectif de cette 37ème édition de l’Eucoco, qui rassemble des élus de tous les continents, reste bien évidement de sensibiliser l’Union européenne et les Nations unies à se pencher sur un conflit qui dure depuis l’année 1975, après l’invasion du Sahara Occidental par les troupes marocaines à travers ce qui est appelé à ce jour au Maroc « la marche verte », organisée par le défunt Roi Hassan II. 
    Des dizaines de délégations venues d’Europe sont attendues, encore une fois cette année, pour assister à la 37ème Eucoco qui promet d’être riche en débats et en perspectives. Contrairement à l’édition précédente où journalistes et invités ont été laissés en rade dans la ville du Mans (France), une véritable logistique a été mise en place par les organisateurs, cette année à Séville, pour accueillir les différents participants à cet événement international. 
    « Cette 37ème édition de l’Eucoco revêt une importance particulière pour les Sahraouis du fait, d’une part, du contexte de crise économique en Europe et, d’autre part, du contexte marqué par ce qui est appelé les révolutions arabes », a fait savoir Mohamed Sidati, le ministre sahraoui chargé des Relations avec l’Union européenne. 
    Dans une déclaration à la presse quelques heures avant l’ouverture solennelle de la conférence européenne de soutien au peuple sahraoui, Mohamed Sidati dira que cette édition sera une autre occasion de mettre en avant les préoccupations de l’Eucoco allant dans le sens de la solidarité avec le peuple sahraoui et de la coopération avec les réfugiés en matière de développement en examinant les voies et moyens dans le but d’initier des projets dans les camps. Le ministre sahraoui a ajouté, par ailleurs, que cette 37ème édition sera consacrée également à « des questions liées aux droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, notamment celles qui concernent l’ouverture des territoires occupés aux visites d’ONG, de journalistes et de militants des droits de l’homme indépendants». Mohamed Sidati s’attend, en outre, à une participation très importante des partis politiques espagnols, de députés et de responsables du parlement de l’UE. 
    Une vingtaine de représentants de pays sont déjà arrivés à Séville pour prendre part aux travaux de la conférence qui verra également la participation de militants sahraouis venus des territoires occupés pour relater les conditions de vie de leurs compatriotes sous le joug colonial marocain. 
    C’est le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, qui devrait prononcer le discours d’ouverture des travaux de l’Eucoco. 
    Le chef du Polisario est, par ailleurs, invité à assister aux travaux du congrès national du Parti socialiste d’Espagne (PSOE) ce qui démontre, attestent certains observateurs, d’un changement de cap du gouvernement espagnol à l’endroit de la cause sahraouie. 
  • L’Ouverture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc renvoyée aux calendes grecques: Les précisions de Medelci

     » Occultée  » lors de la dernière visite qu’a effectuée le nouveau ministre marocain des Affaires étrangères en Algérie, la question de la réouverture de la frontière est encore une fois renvoyée aux calendes grecques.
     » Il n’y a pas de discussions directes et urgentes avec le Maroc sur le dossier de l’ouverture des frontières « , a affirmé jeudi le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci qui s’exprimait en marge de la clôture de la session d’automne du Parlement. Mourad Medelci a ainsi mis un point final aux informations faisant état de l’entame d’une  » phase technique  » pour la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays, fermées au lendemain de l’attentat de Marrakech. 
    Le ministre de l’Intérieur et des collectivité locale avait pour sa part estimé que la réouverture de la frontière  » était très plausible « .  » Algérie veut consolider ses relations avec le Maroc dans tous les domaines. Nous allons organiser des rencontres dans les semaines qui viennent pour discuter de la coopération dans les domaines économique, social et politique « , a par contre précisé Medelci. Lors du point de presse tenu à l’occasion de la visite les 23 et 24 janvier dernier, du chef de la diplomatie marocaine, Saâd Eddine El Othmani, Medelci avait affirmé que la question devait être traitée dans un cadre plus global. Le réchauffement des relations entre les deux pays voisins devait, selon les deux responsables qui ont également soutenu que la relance de l’Union du Maghreb arabe (UMA), était une  » priorité « , commencer par une coopération soutenue dans plusieurs domaines. 
    Le dossier de la réouverture des frontières et celui du Sahara occidental, principaux  » points de discorde » entre les deux pays, ont, rappelons-le été  » évincés  » des disscussions, au profit des questions  » de l’énergie, de la jeunesse, de l’agriculture, des problèmes sociaux, de la sécurité ». Un bilan des relations qui n’ont d’ailleurs jamais cessé selon Medelci qui avance un chiffre de plus d’un milliard de dollars d’échange commerciaux, devra être fait deux fois par an, avait révélé le ministre marocain, alors que la réunion ministérielle de l’UMA est prévue pour le 17 février. Interrogé par ailleurs sur la visite des observateurs de l’Union européenne à Alger, en vue des élections législatives de mai prochain, Mourad Medelci a expliqué que le travail de ces derniers se fera en deux phases avant que l’ UE ne prenne la décision d’envoyer des observateurs. Il assurera que l’Algérie est prête à travailler avec l’UE ainsi qu’avec d’autres organisations internationales.
    Par Sofiane Aït Mohamed
    Les Débats, 4/2/2012
  • Sahara occidental, Maroc, Renault et «Sarko» – Alger-Paris : entre désaccord politique et intérêt économique

    Les désaccords entre Alger et Paris concernant le dossier du Sahara occidental, la position française flagrante avec le Maroc vis-à-vis de ce conflit et la question des mercenaires africains, que l’Algérie a été accusée à tort et sans preuves de les avoir dépêchés pour porter main-forte à l’ex-régime libyen de Kadhafi, n’ont pas empêché les deux capitales de mettre de côté leur mésentente et de passer aux choses sérieuses.
    En décidant de relancer les investissements français en Algérie, la France aurait agi avec une grande sagesse, selon les experts. Du coup, le grand constructeur français d’automobile, Renault, a décidé d’installer sa première usine en Algérie dès l’année prochaine. Le chef de la délégation française, Jean-Pierre Raffarin, en visite à Alger depuis quelques jours, a été envoyé par le président français Nicolas Sarkozy pour tenter de réchauffer les relations entre Alger et Paris, en procédant à la signature de plusieurs grands projets entre les deux pays. S’agit-il d’un grand retour dans les relations des deux pays ? La France a bien compris qu’aujourd’hui seule la sagesse peut sauver ce qui reste à sauver dans les relations entre les deux pays. Conduite par Jean-Pierre Raffarin, une forte délégation d’hommes d’affaires français, notamment ceux du grand constructeur automobile Renault, se trouve actuellement à Alger. C’est la troisième visite des Français en Algérie en quelques mois seulement. La France semble décidée à aller de l’avant dans sa politique avec l’Algérie, en décidant d’installer sa première usine automobile en Algérie. L’usine en question sera construite à Jijel, à l’est du pays, à partir de l’année 2012. Du coup, les désaccords qui affectent les relations entre l’Algérie et la France concernant le dossier du Sahara occidental ont été mis de côté. Il faut se pencher sur l’avenir, dans un contexte dominé par la concurrence de pays occidentaux qui ont déjà affiché leurs désirs d’investir en Algérie. Toutefois, le concurrent traditionnel -la France- semble bien parti pour arracher une bonne part des marchés dans le secteur industriel algérien. Les choses évoluent plus rapidement que prévu. Le secteur automobile en Algérie sera doté d’une première usine de fabrication de véhicules, et c’est le grand constructeur automobile français, Renault, qui a entrepris les démarches pour cela. Les intentions de Renault d’investir durablement en Algérie paraissent claires. Sur ce dossier, le ministre algérien de l’Industrie, de la Petite et moyenne entreprise et de la Promotion de l’Investissement, Mohamed Benmeradi, paraît très optimiste et se dit très content de l’installation d’une telle usine en Algérie. Les efforts conjoints des pouvoirs publics et du secteur public français pour multiplier les opportunités d’affaires en Algérie semblent enfin porter leurs fruits ces derniers mois, marqués par la confirmation de plusieurs projets industriels de grande envergure dans différents secteurs, notamment l’industrie automobile, pharmaceutique, hydrocarbure, les matériaux de construction. Cette dernière série de contrats avec les Français intervient au moment où de grandes entreprises d’autres pays, tels que l’Allemagne, les Etats-Unis ou encore la Corée du Sud, affichent également un grand intérêt pour l’industrie algérienne. La visite, récente d’une délégation commerciale française dirigée par Jean-Pierre Raffarin, envoyé spécial pour la coopération économique franco-algérienne, a ouvert la voie à la conclusion de plus de 12 projets et a du coup redonné une nouvelle implusion aux investissements français dans le secteur industriel algérien. Cette visite a été précédée par celle du mois de novembre dernier où le même Jean-Pierre Raffarin était accompagné du secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, en l’occurrence Pierre Lellouche. Plusieurs annonces importantes ont été faites depuis, notamment celle de l’acquisition de la société Alver, basée à Oran, d’une ancienne société publique spécialisée dans les emballages en verre par Verallia, filiale du grand conglomérat français Saint-Gobain Matériaux de construction. Alver, qui emploie 474 personnes et produit plus de 60 000 tonnes de produits en verre par an, aurait été dans la ligne de mire de Saint-Gobain depuis près de deux ans. De la même façon, Axa, le géant français de l’assurance, avait signé, en novembre passé, deux conventions d’actionnaires en vue de constituer deux compagnies en Algérie, l’une spécialisée dans l’assurance-vie, l’autre dans les autres types d’assurance. Axa détiendra 49% de la société totale, la part maximale autorisée par la législation algérienne, en association avec la Banque extérieure d’Algérie et le Fonds national d’investissements (FNI). Dans l’intervalle, l’un des grands laboratoires pharmaceutiques français, Sanofi-Aventis, avait annoncé pour sa part au mois de juin de l’année dernière son projet de construction d’une usine à Sidi Abdallah pour un montant de 6,6 milliards de dinars (soit 63,4 millions d’euros).
    Cette usine, qui sera le troisième site algérien du laboratoire, produira à terme 80% des produits distribués dans le pays, selon le directeur général de la division locale de Sanofi-Aventis, Thierry Lefebvre. 
    Par Lotfi Itou
    Les Débats, 4/2/2012
  • Miss Finlande 2012 rend hommage à l’amazighité et tacle le régime marocain

    Une sublime fino-marocaine vient d’être sacrée miss Finlande 2012, mais les médias officiels marocains, pourtant friands de success-stories de leurs compatriotes à l’étranger, n’en parlent pas. Selon le site d’information Goud, la raison en serait probablement la déclaration de Sara Chafak, 21 ans, mannequin et étudiante en marketing, en réponse à un journaliste qui souhaitait savoir si elle envisageait de rentrer au « pays » après la fin de ses études. « Mon Histoire est amazighe, ma langue est le tamazight, et mon identité est amazighe. L’amazighité est ma partie, où que je me trouve, et aucun dictateur ne pourra m’en priver », a-t-elle répondu.
    Au Maroc où l’identité officielle est strictement arabo-musulmane, l’amazighité est reléguée au statut de sous-culture. Les prénoms amazighes sont interdits, le tamazight, pourtant parlé par au moins 40% de la population, est absent des programmes scolaires et de l’administration.
    Dans cette vidéo datant de quelques mois avant l’élection du PJD au gouvernement, l’actuel Premier ministre Abdelilah par des déclarations racistes comparant le tifinagh, l’alphabet amazigh, à du « chinois », et invitant les amazighs à adopter l’alphabet arabe. Le parti islamiste n’est pas le seul à afficher des positions anti-amazighes, c’est également le cas de l’Istiqlal, parti du Premier ministre sortant Abbas El Fassi.
    Zineb El Rhazoui
    Vox Maroc, 3/2/2012
  • Lynchons le démocrate!

    Les rues du royaume sont de moins en moins sûres pour ceux qui osent afficher leur goût du changement. La scène que l’on voit sur cette vidéo n’est malheureusement pas inédite. Les militants du Mouvement du 20 février craignent de plus en plus pour leur sécurité dans les rues du quartier de l’Agdal ou du centre-ville à Rabat où les « brigades » de l’Alliance royaliste traquent le démocrate. La vidéo montre une jeune femme s’attaquant violemment à un passant identifié comme membre du Mouvement du 20 février. Coups, gifles, insultes, rien ne lui sera épargné par la foule, sous les yeux passifs et approbateurs de la police. Les « fils de pute » dont il est taxé se mélangent aux cris d’ovation à Mohammed VI. Le militant lynché parviendra finalement à monter dans un véhicule avec la femme qui l’accompagne et à échapper à la horde d’amoureux de Mohammed VI qui criait « notez son numéro d’immatriculation! ».
    Dans une autre vidéo qui date de plusieurs mois, Oussama El Khlifi, l’un des initiateurs du Mouvement du 20 février avait également été pris à partie par un groupe de « royalistes » dans le centre-ville de Rabat. Face aux menaces de mort qui fusaient de la foule encadrée par la police, Oussama a dû se réfugier dans l’entrée d’un immeuble devant lequel les royalistes ont campé, réclamant sa peau. Une femme lui avait alors lancé « dis maintenant à Jésus de te sauver », faisant échos à la campagne de diffamation qui avait été lancée contre lui par la cyber police, selon laquelle il serait un « converti au christianisme ».
    La vidéo a d’ailleurs été mise en ligne par ces mêmes groupes de baltagia, fiers de montrer que le Maroc est une « démocratie », et que la police a fini par « sauver » le « traitre ».
    L’Alliance royaliste qui bénéficie des moyens de l’Etat pour créer le leurre d’une société divisée entre « dissidents » et « loyalistes » s’est illustrée depuis la naissance du Mouvement du 20 février par de nombreuses actions particulièrement violentes contre les militants.
    Zineb El Rhazoui
    Vox Maroc, 3/2/2012
  • Brutalités policières et déploiement de l’armée à Taza, selon CNN

    Casablanca.- La chaîne de télévision américaine CNN informe aujourd’hui sur son site web que des manifestants pacifiques et des passants ont été battus sans ménagement et « jusqu’à perdre connaissance » par les forces de l’ordre marocaines lors des émeutes de cette semaine à Taza.
    Elle signale aussi que la police a attaqué des maisons, défoncé des portes et « brutalisé les parents devant leurs enfants« .
    CNN affirme que « l’armée régulière marocaine » a été déployée à Taza.
    La chaîne américaine a montré une vidéo dans laquelle on voit plusieurs membres des forces de l’ordre traîner violemment et agresser un citoyen, dont on ne sait pas si c’est un manifestant ou un simple passant pris au hasard.
    Après la présentation par le Maroc d’un projet de résolution sur la Syriedevant le Conseil de sécurité de l’ONU, il faudrait chercher un pays qui puisse présenter un autre projet de résolution, celui-là sur le Maroc.
    La France peut-être ?
    Thami Afailal
    Demain, 3/2/2012 
  • Ouverture du 37ème EUCOCO : Les Sahraoui en territoire acquis à Séville

    Par Hakim Merabet 
    Séville (Espagne), de notre envoyé spécial : Les Comités européens de soutien au peuple sahraoui s’apprêtent à réitérer une nouvelle fois leur solidarité agissante et leur permanente mobilisation en faveur d’une cause prise à bras le corps depuis 37 ans. C’est en effet aujourd’hui à 17h00 que vont s’ouvrir, à Séville, les travaux de la 37ème conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (EUCOCO) à l’hôtel Mélia, au centre ville.
    Et cette charmante ville de l’Andalousie musulmane devrait accueillir des dizaines de délégations des comités de soutien venus de toute l’Europe, en signe de fidélité à la cause du peuple sahraoui. C’est aussi pour dire au monde que ce vaillant peuple n’est pas seul à lutter pour recouvrer son droit de disposer de lui-même.
    Cette année encore, le président Abdelaziz qui devra prononcer un discours d’ouverture ainsi que son gouvernement se sentiront chez eux ici à Séville, tant l’hôtel qui accueille cet important événement grouille de monde. Une belle ambiance qui promet une conférence serine et riche en débat.
    Intervenant dans un contexte de crise économique mais surtout dans le sillage du printemps arabe qui a fragilisé des régimes corrompus et hostiles aux libertés, les sahraouis comptent sur cet Eucoco pour faire valoir leur droit de lutter contre la colonisation marocaine. Il va de soi que ce sera l’occasion de réaffirmer la solidarité internationale avec le peuple sahraoui.
    Le vent du printemps arabe
    C’est, d’ailleurs, ce qu’a déclaré à la presse avant le début des travaux le ministre sahraoui chargé des relations avec l’Union Européenne (UE), Mohamed Sidati. « Cette édition de l’EUCOCO revêt une importance particulière pour les Sahraouis du fait qu’elle se tient dans un contexte de crise économique en Europe et dans un contexte marquée par ce qui est appelé les révolutions arabes « , a déclaré M. Sidati à la presse à quelques heures du début des travaux de la 37ème édition de l’EUCOCO.
    Et d’ajouter que cette conférence « est importante pour réaffirmer encore la solidarité des peuples européens avec la lutte des Sahraouis pour leur indépendance ». Dans ce même ordre d’idées, M Sidati n’ignore pas le volet humanitaire. « Cette une occasion aussi d’insister sur les préoccupations de l’EUCOCO dans le sens de la solidarité humanitaire avec le peuple sahraoui et de la coopération avec les réfugié sur le volet du développement, en examinant les voies permettant d’initier des projets dans les camps des réfugiés », a-t-il souligné.
    Interrogé sur les principaux points à l’ordre du jour, le ministre a révélé que le 37ème Eucoco devrait plancher également sur des questions liées « aux droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés, notamment sur son volet relatif à l’ouverture des territoires occupés aux visites de journalistes, militants des droits de l’homme et observateurs indépendants ».
    Des délégués de 20 pays européens
    Pour ce faire, cette conférence verra la participation de nombreux représentants d’Organisations non-gouvernementales (ONG) et du mouvement associatif européen, ainsi que de plus d’une vingtaine de militants sahraouis des droits de l’homme venus des territoires occupés. Au total des représentants de « 20 pays sont déjà ici à Séville pour prendre part à cette conférence », confirme M. Sidati.
    Il s’attend aussi à une participation exceptionnelle des représentants des partis politiques espagnols, d’eurodéputés et de responsables au niveau de l’UE, surtout que c’est la droite qui gouverne en Espagne.
    Signe de ce changement de cap du gouvernement espagnol, le président Abdelaziz est invité à assister aux travaux du congrès national du parti socialiste d’Espagne (PSOE) qui se tient d’ailleurs ici à Séville. Il y a lieu de souligner que la ville de Séville n’est pas une terre étrangère pour les sahraouis puisque elle est jumelée à la wilaya sahraouie de Dakhla depuis 2001. Le Conseil municipale de cette province de l’Andalousie est également jumelé avec la localité sahraouie libérée de Tifariti depuis 2010.
    Algérie-plus, 03/02/2012 |