Année : 2012

  • La démocratie et les droits humains, une lutte inachevée , par Thomas Mélonio

    La gauche, arrivée au pouvoir en 1981, connaissait en son sein un important débat sur le nécessaire degré de rénovation de la politique africaine, sur fond d’opposition de la première et de la deuxième gauche. Jusqu’à la chute du mur, on ne peut que constater et regretter que les conservateurs l’aient emporté sur les rénovateurs, l’épisode de la « démission » de Jean-Pierre Cot symbolisant cet échec collectif. Dix ans plus tard, dix ans trop tard, le discours de François Mitterrand à la Baule prenait toutefois acte du changement d’ère géopolitique et du caractère insupportable de l’absence de droits politiques en Afrique.

    Rappelons également à ceux qui, à gauche, détiennent un goût prononcé pour l’autoflagellation que Jacques Chirac affirmait, à la même époque, que l’Afrique n’était « pas mûre pour la démocratie ». Le discours de la Baule, quoique tardif, fut donc néanmoins symbolique d’un basculement théorique, l’autocratie étant clairement rejetée et l’ouverture politique saluée, avec la promesse d’une aide « tiède » pour les pays adeptes de la première et d’une coopération plus « enthousiaste » avec ceux mettant en œuvre la seconde. Au plan pratique, la démocratisation des pays d’Afrique francophone, qui n’en était qu’à ses balbutiements en 1991, est alors nettement enclenchée.

    Ce processus d’ouverture politique connaît toutefois de graves soubresauts, reculs occasionnels et coups d’Etat ponctuels, ainsi que de notables exceptions, certains chefs d’Etat faisant preuve d’une « remarquable » longévité ou cédant à la tentation dynastique. En dehors de ces exceptions fâcheuses, on relèvera néanmoins des motifs d’espoir récents, puisqu’en 2010 et 2011, pas moins de trois chefs d’Etat ayant souhaité prolonger illégitimement leur présidence de la République ont été contraints de quitter leur palais et furent remplacés à terme par des régimes démocratiquement élus (Alpha Condé en Guinée, Mahamadou Issoufou au Niger et Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire). Le mouvement de modernisation et de démocratisation est sans doute trop modeste, trop lent, mais il existe.

    Quel rôle la France peut-elle jouer pour accompagner le mouvement de démocratisation en Afrique (ou ailleurs), sans renouer avec les ingérences du passé ? Ce sont, d’abord et avant tout, les pratiques qui doivent évoluer.

    Au cours des dernières années, nombre d’initiatives malheureuses ou de déclarations qui n’avaient rien d’obligatoire ont entaché la réputation de la France.

    Certains cas sont très connus : en Tunisie, les déclarations sur la « progression de l’espace des libertés » ont pris une signification toute particulière après la « Révolution de la dignité », tout comme les offres de service de maintien de l’ordre formulées par Michèle Alliot-Marie, alors ministre des Affaires étrangères. Dans le même ordre d’idée, la réception en grandes pompes du colonel Kadhafi en 2008 et la théorisation du profond « changement » du guide libyen laissent songeur alors qu’une guerre dure est aujourd’hui engagée pour le chasser du pouvoir. De manière moins connue, la France a été la première puissance, et parfois la seule, à blanchir ou à prendre acte de coups d’Etat, parfois régularisés ensuite, qu’il s’agisse de ceux survenus dans les dernières années en Guinée (Moussa Dadis Camara), en Mauritanie (Mohamed Ould Abdelaziz) ou à Madagascar (Andry Rajoelina). En 2011, la France fut à nouveau la seule puissance représentée à l’investiture de François Bozizé (République centrafricaine) malgré un rapport d’observation électorale de l’Union européenne très sévère. La France n’a pas fait non plus preuve de beaucoup de retenue dans son soutien à Idriss Déby Itno, en dépit de la situation peu enviable de l’opposition dans ce pays. Dans la question du conflit au Sahara occidental, la France est également l’une des dernières nations à s’opposer à l’extension du mandat de la force des Nations unies à la protection des droits humains. Les exemples se déclinent, trop nombreux : cela peut et doit changer.

    Pour les socialistes, le respect des droits de l’Homme et l’existence d’un Etat de droit sont et doivent être des conditions préalables à toute intervention en faveur d’un Etat. Il est trop facile de se fourvoyer dans une relation de complaisance avec des régimes non démocratiques. On observera d’ailleurs que Barack Obama s’est contenté d’une visite au seul Ghana, plaçant clairement très haut sur le plan démocratique la barre d’acceptabilité d’un régime politique. Pourtant, on peut difficilement accepter de ne soutenir que les peuples des Etats les plus vertueux, en condamnant les populations des autres Etats à une assistance humanitaire minimale. Dans les pays à gouvernance « douteuse », encore que le concept de bonne gouvernance soit passablement flou, il est légitime de faire transiter autant que possible les fonds de coopération au développement par les organisations de la société civile ou des collectivités locales, lorsqu’elles sont légitimes.

    L’aide française transite extrêmement peu par les ONG du Nord et du Sud (à peine plus de 1 % de l’aide publique au développement totale). Cette part pourrait être portée progressivement au niveau de celle observée dans les autres pays européens, soit 5 %, alors que les projections actuelles d’aide au développement laissent au contraire envisager une stagnation des crédits publics bilatéraux qui leur sont dédiés, à un niveau de 45 millions d’euros (sur une aide totale déclarée de plus de dix milliards d’euros…).

    Les ONG ont une capacité d’innovation sectorielle, d’action sur des terrains difficiles, de réactivité qui doit être mieux reconnue. Leurs actions ne déméritent pas face à celles des institutions publiques du développement, qui sont soumises à des procédures parfois plus complexes (anti-blanchiment, diligences environnementales et sociales entre autres) qui limitent la rapidité de leur intervention. On notera également que, sur des sujets essentiels de protection des droits humains comme le respect des droits des homosexuels ou l’interdiction de l’excision, la voix de la France s’est faite très discrète au plus haut niveau de l’Etat, en dépit des efforts méritoires de la secrétaire d’Etat aux droits de l’Homme sur le premier point, avant que ce secrétariat d’Etat ne soit jugé « inutile ». Les campagnes des ONG en faveur de la transparence des ressources transférées par des compagnies minières ou s’interrogeant sur les patrimoines immobiliers de chefs d’Etat africains ont également eu le mérite d’attirer l’attention sur le manque de traçabilité des fonds publics dans certains pays en développement.

    On voit là l’utilité que peuvent avoir les ONG pour animer des campagnes qui pourraient difficilement être conduites au niveau gouvernemental.

    Enfin, là où la probabilité d’évolution dans le bon sens existe et là où l’influence de la France peut être décisive, ne faut-il pas tenter d’aider à la mise en place de bonnes politiques et d’accompagner les processus démocratiques ?

    Il semble ainsi nécessaire d’accompagner fortement les pays dans les mois décisifs qui entourent les élections, surtout lorsqu’il s’agit de premières, comme c’est le cas actuellement en Guinée, mais aussi dans des pays qui reviennent à la démocratie ou sortent d’une grave crise, comme le Niger ou la Côte d’Ivoire. En cas d’évolution inverse, il semblerait nécessaire de faire preuve de plus de réactivité dans la critique dès lors que la situation politique se dégrade, et que la France soit aussi parfois en pointe sur l’application de sanctions, aspect sur lequel cette législature aura été particulièrement pauvre.

    La France, en tant que nation, finance également très peu les fondations politiques, toutes sensibilités confondues, pour promouvoir le pluralisme démocratique. Les budgets de coopération internationale des principales fondations sont ainsi très faibles (en général au moins dix fois inférieurs à leurs homologues américaines et allemandes),alors même que les fondations sont les acteurs les plus susceptibles de promouvoir la liberté de la presse, de soutenir la constitution de nouveaux médias, d’aider au renforcement des capacités des mouvements d’opposition lorsque ceux-ci ne bénéficient d’aucun financement de leur Etat (c’est-à-dire presque tout le temps). L’Union européenne soutient également, mais de manière encore sporadique, les processus électoraux. Une systématisation de ce type de soutien serait extrêmement bienvenue, par exemple pour permettre des campagnes médiatiques pluralistes ou encore assurer des observations rigoureuses sur la base du suivi d’échantillons représentatifs. Enfin, il semblerait utile, dans les cas des transitions politiques où l’Etat civil ou le système judiciaire d’un Etat ne bénéficie pas de la confiance des principaux acteurs politiques, de renforcer le cadre juridique international, autour des Nations unies, pour légitimer celles-ci dans l’observation et la proclamation des résultats.

    Auteur : Thomas Mélonio , pour la Fondation Jean Jaures

    Economiste, spécialiste de l’Afrique et des questions de développement, il travaille en particulier sur les méthodes de valorisation du capital humain. Animateur du cercle de réflexion « A gauche, en Europe », co-fondé par Dominique Strauss-Kahn, Pierre Moscovici et Michel Rocard. Oeuvre aujourd’hui à la structuration d’un mouvement social-démocrate au sein du parti socialiste. Il est délégué national en charge de l’Afrique au PS et représente à ce titre le PS au comité Afrique de l’Internationale socialiste.

    CongoLiberty, 10/10/2012

  • La radio cubaine se moque du Makhzen

    Tanger.- Radio Habana Cuba, la station radio internationale du gouvernement cubain, se moque du Makhzen et de son « soudain intérêt pour la démocratie et les droits de l’homme ». Dans un article intitulé « Le Maroc parle de démocratie… en Syrie », cette mythique radio lancée en 1961 (tout juste après l’échec américain de la baie des Cochons), et qui émet en 9 langues (dont l’arabe), s’en donne à cœur-joie pour relever les contradictions du régime alaouite.
    « On a donné à cette despotique et extravagante monarchie (…) la mission de présenter devant les Nations unies un document de condamnation contre Damas, et dans lequel on exige la démission du président Bachar El Assad », lit-on sur son site Web.
    « Mais, c’est une blague », s’exclame la radio qui rappelle que le Maroc a eu son « printemps arabe qui n’a jamais fleuri » et que « le Mouvement du 20 février qui a fait sortir dans la rue à des milliers et des milliers de personnes pour exiger des réformes démocratiques et diminuer le contrôle despotique du roi Mohamed VI sur le pays (…) a été réprimé violemment face au silence complice de l’Europe et des Etats-Unis ».
    Après un léger récapitulatif des prétendues réformes de Mohamed VI, Radio Habana Cuba conseille au Makhzen de « regarder chez soi » avant de regarder ce qui se passe chez les autres, en Syrie.
    A la fin, la station cubaine de Fidel se montre assez confiante pour l’avenir de l’autocratie alaouite. « Tant qu’elle restera une marionnette des intérêts européens et américains, la monarchie marocaine peut sans crainte jeter à la poubelle le mot démocratie »
    Abdellatif Gueznaya
    Demain, 9/2/2012 
  • Vive la Russie syrienne

    par El Yazid Dib
    Le veto par définition est une perversion diplomatique. Il s’assimile sans ambages à une effraction dans l’équilibre censé contenir la justice internationale. Il ne s’offre dans un partage bigarré que dans l’inélégance des Etats qui se le sont offert sans égards aux autres. 
    Ce conseil dit de sécurité où les membres comme des quindécemvirs veillent à garder «les livres sibyllins» n’est plus une aubaine pour la paix ni pour son maintien. Il n’est en fait qu’un accord vétilleux par lequel toutes les guerres passent. Le monde depuis la conférence de Yalta vit dans une torsion de totale différence, perclus et en eternel quête d’un aplomb juste et durable. 
    La Russie syrienne n’est pas uniquement une contrariété face au désir hégémonique américain. Elle est aussi l’autre mesure que depuis 1945 les Etats unis refusent d’admettre au profit d’une justice internationale. Le veto longtemps usité par l’oncle Sam est vite perçu comme un bris de glace dans l’harmonie façadière qui sévit au sein du conseil de Manhattan. A ce même moment, c’est à dire à celui où la puissance sino-américaine marque son entêtement à ratifier une condamnation inégale châtiant unilatéralement le régime pourri de Damas, l’entité sioniste met dans l’embarras du choix Abbas Mahmoud. Ou moi ou Hamas. Drôle de diplomatie, qu’encourage Obama. Au conseil de sécurité, la Syrie devait être à l’instar des palestiniens, propriétaires de droits seulement à bafouer. Ici la parole est certes une équation de force économique mais s’enracine également dans les méandres d’une idéologie que l’on dit disparue. L’on y voit que le pilonnage, les images facebook, les ruines de Homs, les bouches vitupérant le régime Susan Rice, la copie clownée du président américain devient prophétique en sermonnant les deux puissances sur leur prochain regret. Elle les blâme d’avoir utilisé un droit inique qu’elle-même n’a cessé de brandir à chaque fois que Tel-Aviv est sommée de comparaitre au banc des coupables. Ce veto est jugé par ceux qui en sont dérangés dans leurs desseins, comme étant un alignement frontal sur la démarche d’un dictateur qui veut chaque jour tuer son peuple. Ainsi les arguments à court de raisonnement vont dans tous les sens. On leur dit qu’il ne fallait pas s’inscrire dans une telle dynamique qui n’ira qu’en stimulant les exactions contre la population civile et enhardit la persévérance de la force locale. L’on n’insinue jamais l’autre partie, antagoniste au régime. Croyez-vous que l’entièreté du peuple syrien est dans la rue pour gommer ses dirigeants ? L’autre partie, ce sont eux. Les services, l’intelligence et la subversion. Les régimes post révolutionnaires tunisien, libyen ou égyptien nous donnent l’exemple, une année après de quoi ca retourne. L’autre partie est selon les promoteurs de l’obligation à faire mourir le régime syrien, personnalisée exclusivement dans la diversité du peuple. Ainsi dans les rues de villes l’armée tire sur le peuple. Débile jugement. Un peuple qui se soulève peut en moins de 18 jours mettre en fuite ou en prison son dictateur. Un « peuple » qui depuis une année est cité dans tous les JT comme victime n’a pas le droit de vivre, si cela en est le cas. 
    L’autre partie est celle que dirigent le département américain et ses appendices installés dans les coulisses d’une ligue arabe liguées corps et âme à l’injonction à la mode d’une politique prônant la libération de l’élément humain arabe. Un consortium de renégats mous à l’action mais prompts à la rescousse. Ils viennent des métropoles étrangères moissonner ce que spontanément l’enfant, le caricaturiste, le poète syrien a voulu entamer pour se faire laisser voir un avenir libre et radieux. Applaudis, quand ils ne sont pas procréés par Doha et autres intérêts occultes ; ces nouveaux opposants, touts prêts à bien parler sont volontiers reçus sur les perrons de l’Elysée ou ceux de la maison blanche. Antoine Basbous dans son dernier livre « le tsunami arabe » nous donne aléatoirement le contre exemple de la facilité qu’ont les éventuels futurs et probables maitres de la scène arabe à être reçus avec toute l’aisance par les dirigeants du monde au moment où un président en exercice est contraint de faire une longue chaine d’attente en vue de franchir les mêmes perrons. Ils sont une pure création des officines de la haute déstabilisation. Certains ne cachent plus leur embarras. Ainsi le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé s’est vite dévoilé en disant « nous allons aider l’opposition syrienne à se structurer. Le régime doit constater qu’il est totalement isolé, il va y avoir des sanctions économiques ». sans commentaires. 
    Au début du soulèvement l’innocence était de la partie. Les chasseurs de révolutions se sont vite réveillés et prenant leurs cors, commençaient à vociférer les pires atrocités du parti unique, du régime familial, du système fermé, de la rente particulière. Ainsi nous disons, que le président de la Syrie doit légèrement partir. Son ère est à jamais révolue nonobstant la nostalgie qu’il put recréer dans le cœur des nationalistes. 
    Ce veto vient à la faveur d’une possibilité de pouvoir enfin contredire les Etas unis. L’on montre ainsi que ce moyen exorbitant dans l’usage du droit universel n’est toujours pas saint d’esprit. Il suscite de la réprobation selon l’arrangement des uns et des autres. L’histoire parfois devient risible. Cette histoire nous a enseigné que c’est par essence, philosophie ou idéologie que l’on fait des révolutions et l’on mène des politiques. Elles ne peuvent été faites que contre des puissances coloniales et des forces étrangères. On ne le fait pas avec ces forces et en leur compagnie contre son propre peuple. Ceci ne sera donc qu’une contre-révolution. En Syrie la situation demeure fort complexe. Comme chez nous. L’affaire palestinienne, la guerre contre l’Irak, l’Afghanistan, les révolutions arabes surtout de la Libye ; ont bien démontré le fossé qui sépare la rue et le peuple des palais royaux, des cabinets présidentiels mais aussi du conseil de securité où aucun Etat arabe n’est entendu avec un semblant de droit de veto. Celui-ci est une chasse gardée pour les seigneurs. Les uns s’essayent à manœuvrer de la manière la plus mesquine tentant de ne pas lorgner sur le mal que font les nouveaux libérateurs des peuples, les autres s’échinent à la démonstration du contraire par l’indéfectible soutien nonobstant la matraque ou l’interdiction de marcher. Le veto sino-russe n’est que la bonne réponse pour un peu débarbouiller la domination exercée sur les peuples via leurs dirigeants que l’on peut qualifier au gré des intimités comme saumâtres et indésirables. Il est aussi venu réconforter l’avis des mécréants quant à la religiosité de ce droit qui n’a plus raison d’être. L’on voit l’indignation de l’autre coté prendre de l’ampleur. Les procédures esseulées comme bon usage de la diplomatie réciproque d’antan prennent le relais. Les Etats unis ferment leur ambassade, le Royaume unis également. La machine à convaincre les autres commence à fonctionner. Ils gueulent à faire peur à tout le monde. Oui pour le veto, s’il est brandi contre Israël pour les séculaires bestialités commises contre un peuple encore non-membre reconnu par l’ensemble e la communauté internationale. Oui pour le veto s’il s’instaure comme mondanité dans la résurgence de l’équité universelle. Oui pour ce veto s’il arrive à réduire l’effet de serre et à abolir la fabrication des armes de guerre. C’est ainsi que l’on voit dans l’acte sino-russe une certaine distanciation stratégique dans l’unicité sécuritaire qui a émaillé ces derniers temps la sphère politique mondiale. Que le peuple syrien soir rassuré la paix ne peut provenir de Paris ou de Londres. Elle ne sera pas pour eux une offrande à octroyer par les mains atrophiées d’un Obama prévendu ou d’un Sarkozy en ultime sautillement électoral. Cette paix, cette liberté, ce recouvrement de droits humains, seront manufacturés par eux-mêmes, chez eux. Sans conseil de quiconque, ni conseil d’aucune securit. Non justement à ces vétos qui fragmentent l’unité des peuples, qui attisent les douleurs et qui aggravent les situations. Que dire de ces multiples vetos qui ont eu à bloquer non seulement l’indépendance, premier droit des peuples ; mais obstruent encore la voie de la liberté et du droit de vivre en autodétermination. Les Palestiniens, les sahraouis, les personnes affamées, les sans abris, les chômeurs, les femmes maltraitées, les harraga, les sidaïques, ceux sont eux qui méritent de se lever en veto aux titulaires eternels du veto. 
  • Maroc-UE : L’incroyable marchandage

    Le bras de fer Maroc-Union européenne reprend sinon qu’il se poursuit, avec cette fois le volet agricole que l’on croyait, de ce côté de la Méditerranée, tout aussi acquis que l’a été l’accord de pêche au sujet duquel les langues se délient pour offrir des lectures moins équivoques et plus directes. Effectivement, le député européen José Bové (France) a défendu, hier, son opposition à un nouvel accord agricole devant lier les deux parties. Le texte en question doit être soumis au vote du Parlement européen le 16 février. Dénonçant «les conséquences dramatiques pour les producteurs européens» de fruits et légumes, le Français José Bové a appelé les députés européens à voter contre. José Bové a développé un argumentaire d’au moins trois chapitres avec la crise qui affecte désormais une bonne partie de l’Europe, les modes de production et aussi le Sahara occidental. Surtout de cette question, ont déjà souligné des analystes à la suite du rejet de l’accord de pêche, le 14 décembre dernier, par le Parlement européen. S’il venait à être entériné, un tel rejet aurait de lourdes conséquences pour l’économie du royaume chérifien où l’on souligne déjà que les arguments développés au sein du Parlement européen «ne sont pas recevables», surtout que les différents accords conclus avec l’Union européenne prévoient une libéralisation graduelle des échanges réciproques.
    Là ne serait pas le premier échec du Maroc. Le plus récent, relatif à la pêche, a suscité de vives réactions, des analystes marocains laissant même entendre que leur pays s’interrogeait sur «l’opportunité d’une réévaluation globale de son partenariat avec l’UE, à l’heure où des négociations sont en cours (…) sur d’autres volets de coopération, à savoir le commerce des services, la mobilité et la réadmission» et qu’il pourrait ne pas coopérer sur d’autres sujets stratégiques pour l’UE, tels que le contrôle de l’immigration ou les barrières douanières. En réalité, des Marocains vont jusqu’à confirmer l’orientation relevée dès la conclusion du premier accord de pêche, en 1995. Aussi, un analyste marocain admet qu’«en ratifiant l’accord, les Européens reconnaissaient implicitement» l’occupation du Sahara occidental par le Maroc. «Le deal est clair : poisson contre la reconnaissance implicite» de cette occupation. Un incroyable marchandage où l’Europe fait peu cas des principes qu’elle déclare défendre. En remettant les choses dans l’ordre, tel que réaffirmé par l’ONU depuis la mise en œuvre du plan de paix, en 1991 et même avant, quand le Sahara occidental a été déclaré couvert par la résolution 1514 sur les peuples et territoires sous domination coloniale, il s’agit d’un appui à l’occupation marocaine du Sahara occidental. C’est ce qui a été déclaré constamment et l’Europe a agi en totale violation des résolutions de l’ONU car les textes votés depuis longtemps abordent la question du Sahara occidental sous le seul angle de la décolonisation et le Maroc est considéré comme une puissance occupante par l’organisation des Nations unies.
    Mohammed Larbi
    El Watan, 8/2/2012
  • Mohamed VI cherche à éviter que la cocotte minute n’explose

    Rabat.- L’ex-capitaine Mustapha Adib avait raison quand il avait annoncé il y a quelques semaines, après les premières émeutes de Taza, que l’état-major desFAR était inquiet au sujet du mécontentement de ses hommes et qu’il avait entrepris une vaste opération de « recensement » des militaires retraités.
    Après les récents suicides par immolation de plusieurs militaires, qui ont brûlé leur chair pour protester contre leur situation, le roi Mohamed VI, chef suprême des armées, a apparemment entendu leur cri.
    Le roi a promis hier, mardi 7 février, qu’il allait revoir leur situation. Une réunion du gouvernement présidé par le roi a ainsi adopté un projet de loi afin de « définir, préciser et renforcer les garanties de base pour les militaires ».
    Cette rapide réaction d’un Makhzen connu pour son extrême lenteur a tout l’air d’une tentative désespérée pour désamorcer le mécontentement grandissant parmi la troupe. Une troupe dont beaucoup de ses éléments, plutôt la majorité, « ont été entraînés à l’utilisation de armes à feu et aux techniques de combat et de guérilla », expliquait Adib il y a quelques semaines. De là à ce qu’ils rejoignent leurs frères en misère, à Taza et ailleurs, est une probabilité que le régime veut éviter à tout prix.
    L’agence de presse britannique Reuters, qui rapporte cette information, rappelle ainsi qu’un câble de l’ambassade américaine à Rabat daté de 2008, et révélé par Wikileaks, avait à l’époque décrit l’armée marocaine, forte de 190 000 hommes, comme « gangrenée par la corruption« , « minée par une bureaucratie inefficace« , et possédant un « faible niveau d’instruction ». Une armée qui est devenue, selon l’ambassade US, assez « vulnérable à la radicalisation dans ses rangs ».
    Et l’armée n’est que l’arbre qui cache la forêt. Pour le civil c’est une autre paire de manches. La pauvreté touche près d’un quart des 33 millions de Marocains, le système éducatif est inopérant et très critiqué, « la corruption est généralisée » assène Reuters. Et pour compliquer le tout, explique l’agence british, « le nombre d’immolés par le feu est monté en flêche« .
    La cocotte minute va-t-elle exploser ?
    Thami Afailal
    Demain, 8/2/2012  
  • El presidente saharaui pide a Túnez que medie ante Marruecos

    Argel, 8 feb (EFE).- El presidente de la República Árabe Saharaui (RASD), Mohamed Abdelaziz, pedirá a su homólogo tunecino, Moncef Marzuki, que actúe como intermediario ante Marruecos a favor de la autodeterminación saharaui, en la visita que hoy comienza en Rabat.
    Según la agencia de noticias saharaui (SPS), Abdelaziz ha enviado una carta a Marzuki con motivo del viaje del dirigente tunecino a Marruecos con el objetivo de estrechar las relaciones magrebíes y de relanzar la estancada Unión del Magreb Árabe (UMA) formada por Marruecos, Túnez, Argelia, Libia y Mauritania.
    « Su estatus como primer presidente tunecino elegido democráticamente le coloca en una situación que le permite persuadir a Marruecos para que respete la vía democrática y legal para resolver el conflicto y ofrecer la posibilidad al pueblo saharaui de decidir libremente su destino en un referéndum », asegura Abdelazizi en el texto.
    Mientras la RASD defiende la celebración de un referéndum en el que los saharauis puedan decidir su independencia total de Marruecos, Rabat sólo se muestra dispuesto a ofrecer una autonomía a la antigua colonia española, pero siempre dentro de las fronteras marroquíes.
    En la misiva, Abdelaziz subraya que los principios de libertad, dignidad y democracia de la « revolución » tunecina son los mismos por los que el pueblo saharaui combatió primero la colonización española y la « ocupación marroquí » después.
    La UMA, creada el 17 de febrero de 1989, vive en continua crisis y no ha celebrado ninguna cumbre desde 1995, debido principalmente a las diferencias que mantienen Rabat y Argel sobre el contencioso territorial del Sáhara Occidental.
    Mientras Argelia es partidaria de seguir adelante con el proyecto manteniendo al margen el problema del Sahara, Marruecos considera que no puede desarrollarse esta unión mientras Argelia no adopte una postura « neutral ».
    Durante su gira, Marzuki tratará la reactivación de la UMA, primero con el rey Mohamed VI de Marruecos y luego con los presidentes de Mauritania, Mohamed uld Abdelaziz, y de Argelia, Abdelaziz Buteflika.
    En este sentido, el presidente de la RASD asegura en la carta que que Marruecos utiliza la cuestión de la UMA, que calificó como una unión con un « objetivo noble », para « matar al pueblo saharaui e ignorar su derecho a la existencia ». EFE
  • Agricultores españoles y franceses junto a diputados nacionales y europeos rechazan el acuerdo agrícola UE-Marruecos

    La Coordinadora de Organizaciones de Agricultores y Ganaderos (COAG) ha participado esta mañana en la rueda de prensa impulsada por el eurodiputado José Bové en la que las organizaciones representativas de los productores de frutas y hortalizas españoles han mostrado su rechazo a la ratificación del acuerdo de libre comercio entre la UE y Marruecos. En la misma, se ha contado con la presencia de la organización agraria francesa FNSEA, en representación de los intereses de los productos galos de frutas y hortalizas, el eurodiputado del grupo socialista Vicent Garcés, el Coordinador General de Izquierda Unida, Cayo Lara, y la diputada en el Congreso de ICV, Laia. El Partido Popular no ha podido acudir por problemas de agenda de sus representantes pero José Bové ha trasladado el rechazo de los mismos a los actuales términos del acuerdo. 
    El eurodiputado francés, José Bové, ha explicado los argumentos que recoge el informe que ha elaborado para la Comisión de Comercio Internacional del Parlamento Europeo y por los que se concluye que no se puede ratificar el acuerdo entre la UE y el país alauita. Bové ha dicho que la UE debe ser coherente y no ratificar un acuerdo que no beneficia a los agricultores europeos ni a los marroquís. “Quien más se ha lucrado con el acuerdo han sido tres grandes empresas, las franco-marroquíes Azura y Soprofel, y los Dominios Agrícolas, joya del emporio del rey de Marruecos. Entre las tres acaparan al menos el 70% de los beneficios de un convenio que Marruecos vende como vital para su agricultura”, ha afirmado el eurodiputado francés. 
    Por su parte, Miguel Blanco, portavoz de COAG en la rueda de prensa, ha agradecido el trabajo en Bruselas de José Bové en defensa de los intereses del modelo social de agricultura europeo y, en especial, los esfuerzos realizados a través de su informe para convencer a los europarlamentarios de los dañinos efectos. En relación a ello, ha afirmado que no se puede ratificar un acuerdo que daña profundamente la economía de múltiples zonas de producción europeas. “El sector de frutas y hortalizas genera en España la mitad del empleo agrario, más de un tercio de la producción final agraria y un importante peso en la balanza comercial. En estos tiempos de crisis y paro, problemas especialmente graves en muchas zonas de producción, la renovación del acuerdo supondría un duro mazazo a la economía y al empleo. Sólo el aumento del contingente de tomate supondría una pérdida de 350.000 jornales anuales en España”, ha afirmado. 
    Asimismo, Blanco ha mantenido que es inadmisible dar luz verde a un nuevo acuerdo cuando el actual no se cumple. “El control del fraude en las aduanas de la UE es prácticamente inexistente y se ve favorecido por una normativa débil y hecha a medida de aquellos que quieren evadir el pago de tasas. Se han de establecer los mecanismos pertinentes y mejorar los existentes, para que se respeten las cuantías aduaneras establecidas y el cumplimiento de los contingente”. 
    Por último, el representante de COAG ha recordado que no se puede ratificar un acuerdo que incumple la legalidad internacional. La legalidad del acuerdo suscita dudas a los propios servicios jurídicos del Parlamento Europeo al incluir a los territorios del Sahara Occidental, zona sobre la que la ONU no reconoce la soberanía del reino alauita. Para que fuera legal, esta mayor liberalización debería estar en línea con los deseos e intereses de la población del Sáhara Occidental y beneficiar realmente a la población local, cuestiones que no han sido clarificadas.
    Motril@digital, 8/2/2012
  • Traición pepera

    Recuerdo la semana del violento ataque marroquí a El Aaiún,cuando ojeando La Gaceta vi a un señor del Partido Popular (no recuerdo quién), diciendo que si su partido ascendía al poder tomarían medidas en el asunto. Leí el artículo y me dije a mí mismo acordarme de sus palabras, y aquí me reencuentro con mi memoria. Para situarnos un poco aquí dejo dos noticias de Intereconomía:

    – Marruecos cifra entre 2’5 y 3 millones los manifestantes contra el PP en Casablanca– Marruecos acusa al PP de « mentir » sobre El Aaiún

    En su momento ya expliqué un poco cómo veía el panorama político en el Sáhara. Hoy sigo diciendo lo mismo: España debe dar un escarmiento a Marruecos. Tiene un doble deber moral: por España y por el Sáhara.
    Marruecos y su sátrapa llevan tiempo amenazándonos y atacándonos. ¿Hasta cuándo lo vamos a permitir? ¿Hasta cuándo van a tener que soportar Ceuta y Melilla la pasividad de su Nación? Ni su rey, traicionero él, ni su gobierno, se preocupan de hacer nada. En el momento en que Rajoy ofreció su mano al sátrapa moro se produjo la traición. Traición a España y traición al Sáhara. Quien calla otorga y nadie, ni la comunidad internacional, alzó más que palabras sin condenar el criminal ataque marroquí sobre el Sáhara. El continuo rencor materializado en violencia.
    Battle Serk, 8/2/2012
  • Le Président tunisien ne peut se prétendre dans une position de neutralité dans le conflit sahraoui

    Marzouki en revivificateur de l’UMA 
    par Kharroubi Habib
    Le président tunisien Moncef Marzouki entame ce mercredi un périple maghrébin, le premier depuis son élection, dont la première étape sera marocaine. Il se rendra ensuite en Mauritanie, puis en Algérie. Officiellement du côté tunisien, il a été annoncé que ces visites de Marzouki ont pour but la relance de l’Union du Maghreb arabe (UMA) et la consultation intermaghrébine sur les questions de sécurité induites par la volatilité de la situation en ce domaine, suite aux bouleversements intervenus dans la région. 
    Marzouki ambitionne de parvenir à convaincre ses hôtes que la nouvelle configuration politique dessinée dans le Maghreb par la révolution tunisienne, l’insurrection libyenne et le résultat des élections marocaines ont créé un climat dans la région et fait apparaître des urgences qui rendent possible et indispensable la reprise de la marche vers l’unité maghrébine. Le Maroc et l’Algérie seront les étapes les plus délicates dans cette perspective. Tout comme l’Union européenne aurait été impensable sans la réconciliation puis la coopération franco-allemande, celle du Maghreb l’est tout autant sans l’entente algéro-marocaine. 
    Le Président tunisien s’estime-t-il en capacité d’aider à cette entente ? Il est permis d’en douter, au vu de sa « sortie » lors du dernier sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, au cours duquel il a ostensiblement plaidé la cause du retour du Maroc au sein de l’organisation continentale. Prouvant par là sa sympathie pour la thèse du Royaume sur la question sahraouie. Il est difficile pour lui, après cela, de se prétendre dans une position équidistante sur cette question entre Alger et Rabat. 
    Quoiqu’elles s’en défendent, les deux capitales font du problème sahraoui la pierre d’achoppement à leur rapprochement et, partant, à l’œuvre de la construction de l’union maghrébine. Comme elles sont loin d’un compromis sur cette affaire, ainsi que l’a démontré la récente visite à Alger du ministre marocain des Affaires étrangères, il n’est pas du tout certain que le Président tunisien parvienne à faire bouger les lignes sur lesquelles campent les deux pays dont il sera l’hôte. 
    Au plan bilatéral, les relations algéro-tunisiennes ne sont officiellement affectées par aucun contentieux. Elles n’ont plus néanmoins la chaleur qu’elles avaient quand Ben Ali régnait en Tunisie. Malgré les gestes forts faits d’un côté et de l’autre pour démontrer que ces relations survivent dans la sérénité entre les deux pays, il y a qu’un incontestable froid s’y est installé. La Tunisie post-Ben Ali est confrontée à des difficultés économiques qui risquent d’avoir de dangereux effets sur sa stabilité. C’est l’intérêt même du nouveau pouvoir de Tunis de cultiver de bonnes dispositions chez celui de l’Algérie voisine, qui peuvent faire que ce pays contribue à l’aider à surmonter ce cap à risque. Alger en a les moyens. Le problème est qu’il ne faut pas que des considérations politiques en viennent à parasiter les rapports des deux pays. Ce dont Marzouki aurait dû se convaincre avant de faire sa déclaration à Addis-Abeba sur la réintégration du Maroc dans l’Union africaine. 
    Pour en revenir à la raison officielle du périple maghrébin qu’entreprend le président Marzouki, Tunis a fait savoir qu’elle est disposée à accueillir un sommet de l’UMA. Si Marzouki obtient sa tenue, celui lui procurera un succès de prestige non négligeable en perspective de l’élection présidentielle qui mettra un terme à la période de transition en Tunisie et à laquelle très certainement il sera candidat.
  • Le président tunisien en tournée maghrébine : La Tunisie se redéploie

    Les relations inter-maghrébines connaissent un souffle nouveau après les profonds changements politiques opérés en Tunisie, en Libye et même au Maroc. L’Algérie étant le pays-pivot dans la région affiche également un optimisme grandiose pour renforcer ses relations bilatérales avec chaque pays et puis relancer la coopération globale dans tous les domaines dans le cadre de l’Union du Maghreb arabe (UMA). La prochaine visite du président tunisien à Alger, annoncée en grande pompe s’inscrit en droite ligne de cette logique. Il s’agit de fédérer les efforts et dépasser les clivages politiques sur des questions aussi sensibles que le Sahara Occidental ou encore l’aspect sécuritaire dans la région, au profit d’une nouvelle dynamique, afin de se repositionner en force dans un contexte géostratégique chamboulé. 
    En effet, le premier président tunisien après la Révolution du Jasmin s’apprête à effectuer une tournée maghrébine, dès aujourd’hui, selon des sources concordantes répercutées par l’AFP. Le périple de six jours qu’entamera Moncef Merzouki débutera du Maroc, à la faveur d’une visite qui durera trois jours, où il sera notamment reçu par le Roi Mohamed VI et le Chef du gouvernement. Le président tunisien se recueillira sur la tombe de son père, mort et enterré au Maroc durant son exil. La seconde étape du périple du président tunisien sera la Mauritanie, avant de terminer sa visite en Algérie, où il sera reçu par le Président de la République Abdelaziz Bouteflika, croit-on savoir de la même source. 
    La tournée maghrébine du nouveau président tunisien se veut un prélude à une nouvelle étape des relations intermaghrébines, voire même un pas vers la réactivation de la coopération entre les pays concernés et notamment relancer l’Union du Maghreb arabe (UMA) restée en léthargie depuis plusieurs années. C’est du moins le souhait de tous les pays concernés. En effet, l’Algérie et le Maroc ont affiché clairement leur volonté de réanimer cette union régionale à la faveur de la récente visite du nouveau ministre marocain des Affaires étrangères du Royaume à Alger. Pour ce faire, un sommet des chefs de la diplomatie de l’Algérie, du Maroc, de la Tunisie, de la Mauritanie et éventuellement de la Libye se tiendra au courant de ce mois dans la capitale marocaine Rabat, où les pourparlers porteront essentiellement sur les voies et mécanismes susceptibles de relancer l’UMA et la coopération inter-maghrébine. D’ailleurs, le président tunisien serait porteur d’une initiative importante dans ce sens, à savoir l’organisation d’un Sommet de haut niveau, selon des sources tunisiennes officielles. Par ailleurs, les questions d’ordre sécuritaire ne seront pas en marge de cette visite du président tunisien à Alger. 
    La sécurisation des frontières et le combat des hordes terroristes d’AQMI qui pullulent dans la région sont une préoccupation majeure. Conscients du poids de l’Algérie dans la région et de sa grande et longue expérience dans la lutte contre le terrorisme, les pays maghrébins, notamment la Tunisie, la Mauritanie et la Libye redoublent d’initiatives pour renforcer leur coopération en la matière avec Alger. L’Algérie avait déjà exprimé et démontré son soutien à soutenir les démocraties naissantes en Tunisie comme en Libye. D’abord par le chef de l’Etat lors de sa récente visite à Tunis pour commémorer le premier anniversaire de la révolution du Jasmin et puis par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, en marge du dernier sommet de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba. 
    Par M. Ait Chabane
    Le Courrier d’Algérie, 8/2/2012