Année : 2012

  • L’escale algérienne

    par Soraya Hakim

    Invitée avec le cérémonial qui sied par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci qui s’est montré très honoré, Hillary Clinton a eu à différer une première fois sa visite dans notre pays avant d’être annoncée pour le 25 de ce mois. La secrétaire d’Etat américaine a choisi cette date pour une question d’agenda. Vendredi passé, la dame du département d’Etat s’est rendue d’abord en Tunisie pour 24 heures où elle était conviée avec une soixantaine de pays à la réunion du «Groupe des Amis de la Syrie». L’Algérie sera pour elle un pays par lequel elle transite. Tout juste deux heures, contrairement à deux jours pour le Maroc – pour avoir des entretiens exclusivement avec le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. 

     
    En deux heures de temps ils devront faire le tour des questions bilatérales, des législatives, des réformes et l’on devine aisément que les relations algéro-marocaines seront évoquées, notamment la question des frontières. Elle tentera, sur la crise syrienne de ramener la position algérienne sur le même dénominateur commun.. Deux heures à peine, le crédit qu’accorde l’Administration américaine se résume à deux heures de temps. Une petite escale juste pour féliciter l’expérience algérienne dans la lutte anti-terroriste pour sécuriser le Maghreb. C’est le lien qui nous privilégie. Autre chose, les Tunisiens et Marocains sont de loin plus fréquentables. Ces deux pays n’ont jamais été la Mecque des révolutionnaires. L’Algérie paie le prix de son soutien à la cause palestinienne et au Polisario. Les voisins qui nous entourent se montrent plus serviles et ne veulent à aucun prix chiffonner leur protecteur qui reste l’ami du roi. Avec sa visite éclair, l’ex-première dame des Etats-Unis n’aura pas pris le temps de jeter un coup d’œil sur les sites pittoresques d’Alger la Blanche et encore bien moins d’acheter une carte postale. Peut-être une autre fois !

    Le Midi Libre, 26/2/2012

  • Vive la Russie syrienne, par El Yazid Dib

    Le veto par définition est une perversion diplomatique. Il s’assimile sans ambages à une effraction dans l’équilibre censé contenir la justice internationale. Il ne s’offre dans un partage bigarré que dans l’inélégance des Etats qui se le sont offert sans égards aux autres.

    Ce conseil dit de sécurité où les membres comme des quindécemvirs veillent à garder «les livres sibyllins» n’est plus une aubaine pour la paix ni pour son maintien. Il n’est en fait qu’un accord vétilleux par lequel toutes les guerres passent. Le monde depuis la conférence de Yalta vit dans une torsion de totale différence, perclus et en eternel quête d’un aplomb juste et durable.

    La Russie syrienne n’est pas uniquement une contrariété face au désir hégémonique américain. Elle est aussi l’autre mesure que depuis 1945 les Etats unis refusent d’admettre au profit d’une justice internationale. Le veto longtemps usité par l’oncle Sam est vite perçu comme un bris de glace dans l’harmonie façadière qui sévit au sein du conseil de Manhattan. A ce même moment, c’est à dire à celui où la puissance sino-américaine marque son entêtement à ratifier une condamnation inégale châtiant unilatéralement le régime pourri de Damas, l’entité sioniste met dans l’embarras du choix Abbas Mahmoud. Ou moi ou Hamas. Drôle de diplomatie, qu’encourage Obama. Au conseil de sécurité, la Syrie devait être à l’instar des palestiniens, propriétaires de droits seulement à bafouer. Ici la parole est certes une équation de force économique mais s’enracine également dans les méandres d’une idéologie que l’on dit disparue. L’on y voit que le pilonnage, les images facebook, les ruines de Homs, les bouches vitupérant le régime Susan Rice, la copie clownée du président américain devient prophétique en sermonnant les deux puissances sur leur prochain regret. Elle les blâme d’avoir utilisé un droit inique qu’elle-même n’a cessé de brandir à chaque fois que Tel-Aviv est sommée de comparaitre au banc des coupables. Ce veto est jugé par ceux qui en sont dérangés dans leurs desseins, comme étant un alignement frontal sur la démarche d’un dictateur qui veut chaque jour tuer son peuple. Ainsi les arguments à court de raisonnement vont dans tous les sens. On leur dit qu’il ne fallait pas s’inscrire dans une telle dynamique qui n’ira qu’en stimulant les exactions contre la population civile et enhardit la persévérance de la force locale. L’on n’insinue jamais l’autre partie, antagoniste au régime. Croyez-vous que l’entièreté du peuple syrien est dans la rue pour gommer ses dirigeants ? L’autre partie, ce sont eux. Les services, l’intelligence et la subversion. Les régimes post révolutionnaires tunisien, libyen ou égyptien nous donnent l’exemple, une année après de quoi ca retourne. L’autre partie est selon les promoteurs de l’obligation à faire mourir le régime syrien, personnalisée exclusivement dans la diversité du peuple. Ainsi dans les rues de villes l’armée tire sur le peuple. Débile jugement. Un peuple qui se soulève peut en moins de 18 jours mettre en fuite ou en prison son dictateur. Un « peuple » qui depuis une année est cité dans tous les JT comme victime n’a pas le droit de vivre, si cela en est le cas.

    L’autre partie est celle que dirigent le département américain et ses appendices installés dans les coulisses d’une ligue arabe liguées corps et âme à l’injonction à la mode d’une politique prônant la libération de l’élément humain arabe. Un consortium de renégats mous à l’action mais prompts à la rescousse. Ils viennent des métropoles étrangères moissonner ce que spontanément l’enfant, le caricaturiste, le poète syrien a voulu entamer pour se faire laisser voir un avenir libre et radieux. Applaudis, quand ils ne sont pas procréés par Doha et autres intérêts occultes ; ces nouveaux opposants, touts prêts à bien parler sont volontiers reçus sur les perrons de l’Elysée ou ceux de la maison blanche. Antoine Basbous dans son dernier livre « le tsunami arabe » nous donne aléatoirement le contre exemple de la facilité qu’ont les éventuels futurs et probables maitres de la scène arabe à être reçus avec toute l’aisance par les dirigeants du monde au moment où un président en exercice est contraint de faire une longue chaine d’attente en vue de franchir les mêmes perrons. Ils sont une pure création des officines de la haute déstabilisation. Certains ne cachent plus leur embarras. Ainsi le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé s’est vite dévoilé en disant « nous allons aider l’opposition syrienne à se structurer. Le régime doit constater qu’il est totalement isolé, il va y avoir des sanctions économiques ». sans commentaires.

    Au début du soulèvement l’innocence était de la partie. Les chasseurs de révolutions se sont vite réveillés et prenant leurs cors, commençaient à vociférer les pires atrocités du parti unique, du régime familial, du système fermé, de la rente particulière. Ainsi nous disons, que le président de la Syrie doit légèrement partir. Son ère est à jamais révolue nonobstant la nostalgie qu’il put recréer dans le cœur des nationalistes.

    Ce veto vient à la faveur d’une possibilité de pouvoir enfin contredire les Etas unis. L’on montre ainsi que ce moyen exorbitant dans l’usage du droit universel n’est toujours pas saint d’esprit. Il suscite de la réprobation selon l’arrangement des uns et des autres. L’histoire parfois devient risible. Cette histoire nous a enseigné que c’est par essence, philosophie ou idéologie que l’on fait des révolutions et l’on mène des politiques. Elles ne peuvent été faites que contre des puissances coloniales et des forces étrangères. On ne le fait pas avec ces forces et en leur compagnie contre son propre peuple. Ceci ne sera donc qu’une contre-révolution. En Syrie la situation demeure fort complexe. Comme chez nous. L’affaire palestinienne, la guerre contre l’Irak, l’Afghanistan, les révolutions arabes surtout de la Libye ; ont bien démontré le fossé qui sépare la rue et le peuple des palais royaux, des cabinets présidentiels mais aussi du conseil de securité où aucun Etat arabe n’est entendu avec un semblant de droit de veto. Celui-ci est une chasse gardée pour les seigneurs. Les uns s’essayent à manœuvrer de la manière la plus mesquine tentant de ne pas lorgner sur le mal que font les nouveaux libérateurs des peuples, les autres s’échinent à la démonstration du contraire par l’indéfectible soutien nonobstant la matraque ou l’interdiction de marcher. Le veto sino-russe n’est que la bonne réponse pour un peu débarbouiller la domination exercée sur les peuples via leurs dirigeants que l’on peut qualifier au gré des intimités comme saumâtres et indésirables. Il est aussi venu réconforter l’avis des mécréants quant à la religiosité de ce droit qui n’a plus raison d’être. L’on voit l’indignation de l’autre coté prendre de l’ampleur. Les procédures esseulées comme bon usage de la diplomatie réciproque d’antan prennent le relais. Les Etats unis ferment leur ambassade, le Royaume unis également. La machine à convaincre les autres commence à fonctionner. Ils gueulent à faire peur à tout le monde. Oui pour le veto, s’il est brandi contre Israël pour les séculaires bestialités commises contre un peuple encore non-membre reconnu par l’ensemble e la communauté internationale. Oui pour le veto s’il s’instaure comme mondanité dans la résurgence de l’équité universelle. Oui pour ce veto s’il arrive à réduire l’effet de serre et à abolir la fabrication des armes de guerre. C’est ainsi que l’on voit dans l’acte sino-russe une certaine distanciation stratégique dans l’unicité sécuritaire qui a émaillé ces derniers temps la sphère politique mondiale. Que le peuple syrien soir rassuré la paix ne peut provenir de Paris ou de Londres. Elle ne sera pas pour eux une offrande à octroyer par les mains atrophiées d’un Obama prévendu ou d’un Sarkozy en ultime sautillement électoral. Cette paix, cette liberté, ce recouvrement de droits humains, seront manufacturés par eux-mêmes, chez eux. Sans conseil de quiconque, ni conseil d’aucune securit. Non justement à ces vétos qui fragmentent l’unité des peuples, qui attisent les douleurs et qui aggravent les situations. Que dire de ces multiples vetos qui ont eu à bloquer non seulement l’indépendance, premier droit des peuples ; mais obstruent encore la voie de la liberté et du droit de vivre en autodétermination. Les Palestiniens, les sahraouis, les personnes affamées, les sans abris, les chômeurs, les femmes maltraitées, les harraga, les sidaïques, ceux sont eux qui méritent de se lever en veto aux titulaires eternels du veto. 

     
  • L’axe Alger-Washington se renforce

    Par Abdelkrim Ghezali

    La région du Maghreb n’a jamais fait partie des priorités et des préoccupations stratégiques des Etats-Unis, tout autant qu’une bonne partie de l’Afrique considérée par Washington comme faisant partie de la zone d’influence de la France et de la Grande-Bretagne. Cette vision, héritée du statu quo prévalant pendant la guerre froide, a été maintenue après la chute du Mur de Berlin. Au lendemain de l’arrêt du processus électoral de décembre 1991, Washington a réagi avec prudence certes, non sans prendre en compte la possibilité de l’arrivée des islamistes au pouvoir.  
     
    William B. Quandt, spécialiste du Maghreb et de l’Algérie depuis la guerre de Libération, a toujours inspiré l’administration américaine pour définir sa politique à l’égard de la région de l’Afrique du Nord et de l’Algérie. Pour ce professeur, le FIS était aux portes du pouvoir en Algérie, et les Etats-Unis devaient se préparer à cette alternative inéluctable. Washington voyait l’Algérie à travers le prisme de William B. Quandt et, à ce titre, s’est positionnée en fonction de ses intérêts dans la région et a participé à l’isolement diplomatique de l’Algérie et a soutenu les exilés du FIS. Pragmatique, Washington a néanmoins continué à suivre l’évolution de la situation en Algérie sur le terrain militaire pour rectifier ses positions en fonction des évolutions enregistrées. 
     
    A partir de 1997, date de l’accord de trêve avec l’AIS, les Etats-Unis se sont rendu compte que l’Etat algérien était fort et pouvait en finir avec les islamistes armés d’autant plus que les gisements de pétrole dans la Sahara étaient très protégés et leur exploitation n’a pas été perturbée. Le changement radical des Etats-Unis est intervenu après le 11 Septembre 2001. L’Algérie est devenue soudainement l’alliée stratégique des Etats-Unis dans la lutte antiterroriste. C’est à partir de là que des échanges de visites officielles entre les deux pays ont commencé pour que les Etats-Unis commencent à réfléchir à la levée de l’embargo sur la vente d’armes à l’Algérie. Il faut aussi rappeler que l’élection de Bouteflika en 1999 a été très suivie par Washington qui voyait d’un bon œil les changements politiques qui s’opéraient en Algérie, notamment l’amorce d’un processus de réconciliation à travers la loi sur la concorde civile comme premier jalon de ce long processus. C’est Madeleine Albright, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, qui inaugura ce nouveau cycle dans les relations bilatérales lorsqu’elle a assisté, à Alger, à l’ouverture du dernier sommet de l’OUA en 1999 et qui allait jeter les bases de l’Union africaine. 
     
    Les attentats de 11 Septembre 2001 ont complètement changé la vision américaine de l’Algérie qui sera à partir de cette date le partenaire des Etats-Unis dans la lutte antiterroriste avant de devenir un partenaire économique et politique incontournable. Pour Washington, la stabilité du Maghreb dépend de la stabilité de l’Algérie, et à ce titre, les changements politiques qui s’opèrent en Algérie de façon pacifique ont été bien accueillis par les Etats-Unis qui s’inquiètent de l’évolution de la situation en Libye, en Egypte et en Syrie. Pour Washington, l’Algérie est un Etat pivot dans en Afrique du Nord, en Afrique et dans le monde arabe.  
     
  • Des sympathisants français de la cause sahraouie se rassemblent devant le « mur de la honte » à Mehbès

    MAHBES (territoires sahraouis libérées) 26 fév 2012 – Plusieurs dizaines de sympathisants et défenseurs de la cause sahraouis de nationalité française se sont rassemblés samedi à Mahbès, en face du « mur de la honte » pour dénoncer ce mur construit par le Maroc, il y a plus d’une trentaine d’années, pour diviser le Sahara occidental.

    Composée d’élus locaux, d’avocats, de syndicalistes, de la société civile, de parlementaires, de représentants des associations de soutien au peuple sahraoui, la délégation s’est déplacée aux camps des réfugiés pour célébrer avec les Sahraouis le 36e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

    A Mehbès, elle a formé une chaîne humaine, brandissant des drapeaux de la RASD pour dénoncer haut et fort le mur de sable érigé par le royaume du Maroc dans les années 80, d’une longueur de 2.720 km.

    Les manifestants qui sont arrivés à Smara (camps des réfugiés) samedi, et dont plusieurs visitent la région pour la première fois, ont assisté à un exposé d’un responsable sahraoui qui a rappelé que le mur a été bâti avec la complicité et l’aide de puissances étrangères pour stopper l’avancement des combattants sahraouis qui avaient libéré, en ce temps-là, 90% du territoire du Sahara occidental de l’occupation marocaine. « Il y a 160.000 soldats marocains qui sont postés le long du mur qui divise notre pays en deux. Le dispositif comporte aussi des millions de mines anti-personnel et des radars », a-t-il ajouté.

    De son côté, le conseiller du président sahraoui, Radhi Bachir, a appelé les citoyens français présents à cet évènement de faire entendre la voix du peuple sahraoui en France, tout en leur expliquant que « les prochaines négociations sont sans aucun espoir, du moment que le Maroc campe toujours sur sa position et refuse aux Sahraouis leur droit à l’autodétermination ». M. Bachir a déploré la position de la France qui joue « un rôle capitale dans le blocage de la situation en faveur du Maroc ». « Nous espérons que le prochain président de la République française prendra ses responsabilités face à la cause sahraouie », a-t-il dit.

    Se tenant à plusieurs centaines de mètres, à cause des mines anti-personnelles enfuies dans le sable pour empêcher quiconque de s’approcher du mur, les membres de la délégation ne cessaient de scander « liberté pour le Sahara occidental », « Pour la démolition du mur de la honte ».

    Les manifestants français qui visitent pour la première fois le mur se sont dits choqués par cet ouvrage dont ils n’avaient pas connaissance. Ils ont, à cet effet, critiqué la position de leur pays ainsi que ses médias qui, ont-ils dit, refusent d’évoquer ce dossier et, par conséquent, encouragent l’étouffement des revendications légitimes du peuple sahraoui. « C’est une honte que la France, pays de liberté et de justice, ferment ses yeux et encouragent cet ouvrage abominable. Nous devons réagir », ont-ils affirmé.

    Les sympathisants de la cause sahraouie ont appelé les grandes puissances, notamment la France, à exiger du Maroc qu’il se retire des territoires sahraouis qu’il occupe de force et d’accepter les résolutions des Nations unies stipulant le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.

     
    APS
  • Sénégal: premier tour d’une élection présidentielle à risques

    Les Sénégalais votaient dimanche pour l’élection présidentielle la plus tourmentée de leur histoire, après les violences meurtrières qui ont marqué la contestation de la candidature du chef de l’Etat sortant Abdoulaye Wade. Les tensions politiques dans un pays qui fait figure de modèle démocratique dans une Afrique de l’Ouest instable ont fait craindre une fuite en avant. Au point que l’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, chef de la mission d’observation de l’Union africaine (UA) a proposé samedi d’ »échapper au chaos » en limitant à deux ans le mandat du président sortant s’il était réélu. Son compromis a été rejeté par l’opposition comme par le camp résidentiel. Les violences préélectorales ont fait de 6 à 15 morts et des dizaines de blessés en un mois et des appels au calme ont été lancés tant par l’UA que par l’ONU à la veille du scrutin. 
     
    Quelque 5,3 millions d’électeurs sont appelés à choisir pour le premier tour entre M. Wade, 85 ans, élu en 2000 et réélu en 2007, qui brigue un nouveau mandat de 7 ans, et 13 opposants qui jugent sa candidature anti-constitutionnelle. Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 (locales et GMT), certains avec un eu de retard, et à Dakar, des journalistes de l’AFP ont pu constater une forte affluence, de nombreux électeurs étant déjà présents bien avant l’ouverture. C’était le cas d’un bureau installé dans une école à la vaste cour sablonneuse du quartier populaire de Derklé. « Je suis venu voter tôt car je veux en finir et retourner rapidement à la maison. J’espère qu’il n’y aura pas de troubles », a déclaré Abdou Guèye, un petit commerçant d’une vingtaine d’années. Un autre, Kéba Diop, chauffeur de taxi, a dit être là « depuis 06H00 du matin ». « Je vote et je m’en vais, j’espère qu’il n’y aura pas de problèmes ». Au bureau Berthe Maubert, situé dans le quartier du Plateau (centre-ville), une centaine de personnes étaient également là en avance. « Tout s’est bien passé. J’ai voté Macky Sall (ex-Premier ministre de Wade et candidat d’opposition), il va l’emporter sans problème, c’est un homme digne et sérieux. Wade, il est trop vieux, il a bien travaillé mais il faut qu’il laisse la place » dit Cheikh Angai, jeune homme portant une casquette bleue.

    Algérie- ennaharonline, 26/2/2012

  • Si les relations entre l’Algérie et le Maroc se réchauffent, elles butent toujours sur le Sahara Occidental

    Clinton incite l’Algérie, la Tunisie et le Maroc à approfondir la démocratie

     

    La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a incité samedi la Tunisie, l’Algérie et le Maroc à entretenir l’élan démocratique du Printemps arabe en approfondissant les réformes politiques, déclarant à Alger que les peuples du Maghreb devaient « pouvoir décider pour eux-mêmes ». « Je viens de Tunisie et demain je serai au Maroc, mon message est le même: les peuples du Maghreb (…) ont besoin et méritent de pouvoir décider pour eux-mêmes », a déclaré Mme Clinton lors d’une rencontre avec des représentants de la société civile à l’ambassade des Etats-Unis d’Alger. 
     
    Hillary Clinton effectue une journée de trois jours dans la région, qui l’a conduite en Tunisie, où elle a participé vendredi à la conférence internationale sur la Syrie, et doit s’achever dimanche au Maroc, où elle est arrivée samedi soir. « Pour les 50 prochaines années, a-t-elle poursuivi à l’ambassade américaine, l’Algérie doit prendre la place qui lui revient parmi la communauté des nations où tout un chacun peut jouir de la prospérité, de la paix et de la sécurité ». « Et les Etats-Unis veulent être votre partenaire. Un partenaire e votre gouvernement, de votre économie et de la société civile, afin que ces changements positifs aient lieu », a assuré Mme Clinton, 
     
    Au cours de sa visite, Mme Clinton — première secrétaire d’Etat américaine à se rendre en Algérie depuis Condoleeza Rice en 2008 — s’est entretenue avec son homologue Mourad Medelci et le président Abdelaziz Bouteflika, avec lequel elle a dîné en compagnie de membres du gouvernement algérien. Durant ses quelques heures dans la capitale algérienne, elle a offert le soutien des Etats-Unis pour mener à bien les élections législatives attendues du 10 mai, organisées suite aux réformes politiques du président Bouteflika. Mais elle a mis les points sur les « i » en répondant à un journaliste sur un financement américain de partis islamistes, évoqué par certains médias. « Non. Nous ne finançons de partis politiques nulle part, a-t-elle dit. Ce que nous faisons, c’est œuvrer avec tous les partis politiques sur la manière de s’organiser pour les élections, les mener à bien et faire en sorte qu’elles soient libres », a-t-elle déclaré. 
     
    Le score des islamistes et la participation seront les principaux enjeux du scrutin, selon la presse algérienne. Aux législatives de 2007, la participation était inférieure à 36%. Mme Clinton a également expliqué être venue discuter du renforcement de la coopération bilatérale et échanger sur la situation régionale. L’Algérie, pays riche en hydrocarbures mais confronté à une crise de société avec un chômage à plus de 20% chez les moins de 35 ans (deux tiers de la population), est un important partenaire des Etats-Unis en Afrique du Nord. Washington suit de près la situation intérieure de ce pays frontalier de la Tunisie, berceau du Printemps arabe, et de la Libye, qui peine à se stabiliser après la mort de Mouammar Kadhafi. 
     
    Mme Clinton entend également de profiter de sa tournée pour encourager le Maroc et l’Algérie « à travailler plus étroitement ensemble », a expliqué un haut responsable américain. Si les relations entre les deux pays se réchauffent, elles butent toujours sur le Sahara Occidental, ex-colonie espagnole annexée par Rabat et disputée par les Sahraouis du Polisario qu’Alger soutient. « Le Maroc et l’Algérie sont pour nous de très bons partenaires dans la lutte contre le terrorisme », a dit le responsable américaine. « Mais ils ne le sont pas entre eux, alors qu’ils pourraient tirer bénéfice d’une collaboration plus étroite ». Au sud, l’Algérie fait face, avec les pays du Sahel auxquels elle s’est alliée, à des gangs de trafiquants et à Al-Qaïda du Maghreb islamique (Aqmi) qui s’est replié au Mali. Mme Clinton avait quitté la Tunisie samedi matin, où elle a promis une aide à la reconstruction de l’économie et au renforcement de la démocratie.
  • Pourquoi je ne pourrai pas parler à l’Ecole de Gouvernance de Rabat

    Por: Ignacio Cembrero | 17 de febrero de 2012

    Depuis maintenant sept ou huit ans j’ai été invité régulièrement à donner des conférences ou à participer à des débats au Maroc par des associations marocaines, espagnoles, des écoles de commerce et même Medi 1 Sat. Depuis bien plus longtemps j’ai écrit ou répondu à des questions pour la presse écrite et audiovisuelle marocaine.

    J’apprécie, je l’avoue, de parler devant des jeunes marocains, prendre leurs questions et parfois boire un café ou partager la croute avec eux après ma prestation. Je ne sais pas si je leur apprends quelque chose, mais moi j’apprends beaucoup d’eux. Je rencontre une jeunesse bien plus motivée et inquiète que celle de beaucoup de pays européens. J’ai souvent pensé qu’elle méritait bien mieux que ce Maroc que les adultes, le makhzen, la vielle classe politique, avaient construit pour elle. Je m’apprêtais donc à renouveler cet exercice le 29 février à l’Ecole de Gouvernance et d’Économie (EGE) de Rabat pour parler des relations entre le Maroc et l’Espagne, un sujet sur lequel j’ai écrit un livre (Vecinos alejados / Voisins éloignés), publié en 2006, avec l’aide précieuse, entre autres, des collaborateurs du Roi Mohamed VI. C’est un de mes sujets favoris qui me permet de critiquer tout le monde, à commencer par les autorités espagnoles et marocaines, pour les erreurs commises, pour l’état lamentable des frontières de Ceuta et Melilla dont la traversée est un calvaire pour les milliers de femmes qui transportent la contrebande. Savez- vous qu’il y a parfois des blessés, plus rarement des morts ? ¡Quelle honte !

    La conférence n’était pas rémunérée, mais l’EGE prenait à sa charge mon voyage et mon séjour. Les réservations des vols étaient déjà faites ainsi que la biographie de présentation du conférencier.

    J’ai reçu, mercredi après-midi, un courrier qui a gâché ma joie. L’un des directeurs de l’EGE m’expliquait que l’Ecole avait fait des efforts pour éviter « cela » mais qu’elle n’y était pas arrivée. C’est quoi « cela » ? Il ne l’expliquait pas. Il déplorait la situation. Il me présentait ses excuses. J’ai compris qu’il y avait un veto à ma présence au sein de l’EGE.

    Je suis journaliste, j’ai quelques bons amis bien placés au Maroc, je connais des personnes qui collaborent avec l’EGE dans l’élaboration de sa programmation. J’ai donc posé des questions. D’abord on m’a indiqué que les pressions étaient venues « d’en haut » sans plus. J’ai voulu en savoir davantage, je suis têtu, j’ai insisté. On a fini par me préciser que les pressions étaient venues « des services ».

    Je suis un vieux routier du journalisme qui peut comprendre beaucoup de choses. En faisant un effort, un grand effort, je peux comprendre que les bailleurs de fonds de l’EGE, des entreprises publiques, puissent être gênées de me voir dans leur école. Mais je ne peux pas comprendre, alors là pas du tout, que ce soient « les services » qui imposent une telle décision. Depuis novembre 2011 je n’arrête pas d’écrire que ça y est, que le Maroc change pour de bon. Dois-je penser que je me trompe ?

     
  • Alger tente d’imposer un cessez-le-feu à Kidal

    Bien que Nouakchott et Paris tentent de prendre le train des négociations en marche, c’est bel et bien Alger qui mène la médiation entre les belligérants au Mali. Aussi bien acceptée par Bamako, que par l’aile modérée des rebelles maliens, Alger se place à égale distance, dans un périlleux exercice de style, entre l’État malien et le Mouvement national pour la libération de l’Azawad. Officiellement, la France mène, aussi, les négociations pour aboutir à un cessez- le-feu, mais Bamako se plaint depuis des semaines du jeu trouble du président français, Nicolas Sarkozy, dans le Nord-Mali. La petite phrase lancée par Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères de la France, dans une déclaration devant l’Assemblée nationale française, a fait grincer les dents des gouvernants maliens : «Les rebelles maliens ont enregistré des succès militaires au Mali, mais nous demandons un cessez-le-feu». 

    Pour Bamako, tout a été dit dans cette phrase. Mais pis encore, un groupe de rebelles a été reçu récemment en France, affirme Bamako, ce qui signifie qu’il y a réellement «anguille sous roche». Selon des sources militaires maliennes, des notables touareg maliens du Mouvement national de libération de l’Azawad, ont été reçus, secrètement, au quai d’Orsay à Paris. La presse de Bamako a été très directe depuis samedi contre la position française. «Une transition démocratique. C’est bien ce que veut la France au Mali en vue d’y placer et manipuler ses hommes de main». 
    L’alerte a été donnée par un haut gradé de l’armée malienne qui, très en verve, a laissé entendre que «ATT a besoin d’un soutien, parce que la crise au Nord-Mali peut bien être un coup fatal pour notre pays». «Les ficelles de toutes ces situations sont tirées par la France, qui n’a pas pardonné le fait que des militaires maliens aient combattu aux côtés des hommes de Kadhafi et que le peuple malien, en toute indépendance et en toute liberté, ait exprimé son soutien à l’ex-Guide libyen». Pour Bamako, les propos aussi concis que précis corroborent bien qu’il y a une main invisible de la France derrière la rébellion touarègue. Certes, la France ne cherche pas la partition du Mali, mais mieux : des hommes de main soumis à Paris qui remplaceront le président en fin de mandat, Amadou Toumani Touré, à Koulouba dans quelques mois.
    Fayçal Oukaci 
    Le Courrier d’Algérie, 26/2/2012
  • Taleb Omar : «L’ONU a échoué dans le processus de paix»

    Le Premier ministre de la République sahraouie, Abdelkader Taleb Omar, a sévèrement critiqué hier la position française dans le conflit du Sahara occidental, lui imputant l’échec de l’ONU à imposer une solution pacifique.
    S’exprimant devant un parterre d’élus français venus, soutenir la cause sahraouie dont c’est le 36e anniversaire avec la proclamation de la RASD en 1976, Taleb Omar a sans ambage désigné la France comme le seul obstacle exerçant son influence à l’ONU pour dévier le processus de paix. «Nous pouvons dire que l’ONU a lamentablement échoué dans le réglement conflit et la protection des droits de l’homme au Sahara occidental. La raison reste l’entêtement du Maroc, qui au fond n’a réussi à faire dans l’obstruction des voies onusiennes que grâce au soutien inconditionnel, a-t-il dit hier au camp des réfugiés du 27-Février, où la délégation française a été reçue. 
    Le Premier ministre sahraoui s’est interrogé sur la nature contradictoire de la politique française qui, selon lui, n’arrête pas de chanter les valeurs humaines et la protection des populations dans des pays comme la Libye, la Syrie ou la Tunisie, et qui dans le même temps tourne le dos aux aspirations pacifiques du peuple sahraoui à vivre librement sur son territoire».Il a, dans ce sens, fait appel aux nombreux élus et acteurs de la société française présent, aux festivités de sensibiliser l’opinion française sur le conflit du Sahara occidental et d’influer sur la position officielle de la France. Le Premier ministre sahraoui a, par ailleurs, réaffirmé l’attachement du Front Polisario à une solution politique du conflit à travers les négociations en cours sous l’égide. 
    Des centaines de Français entre élus et représentants de la société civile ont manifesté hier juste devant la «mur de la honte», érigé par le Maroc depuis les années 1980 et séparant le territoire du Sahara occidental en deux parties. Ils ont crié leur indignation aux militaires marocains, qui étaient visibles de loin. Cette manifestation appelée traditionnellement «La chaîne des mille» a mobilisé plusieurs autres humanitaires d’Europe.
    De notre envoyé spécial au Sahara occidental, Yassine Mohellebi
    Le Jeune Indépendant, 26/2/2012
  • Security Council must sort out Syria Security Council must sort out Syria

    by Ian Williams 
    One thing sure about the parlous situation in Syria is that in their religious o btusity none of the Republican candidates have anything coherent or useful to sa y about it. But to be fair, Pharisaical hypocrisy is the dominant global mode fo r Syria. While we can, and indeed we should, deplore the Russian and Chinese vet oes of the United Nations Security Council resolution on Syria that they had alr eady negotiated down to platitudinous inefficacy, the United States condemnation of Russia comes strangely from the record holder for UN vetoes, most recently o f a resolution expressing the President’s own declared position on Palestine. And if President Bashar al-Assad’s half-life is as short as it looks at the moment , Moscow committed not just a crime, but a spectacular long-term financial and d iplomatic blunder. Among the few to emerge with redibility have been the UN Secretary General Ban Ki Moon and the High Commissioner for Human Rights Navi Pillay who were prepared t o condemn the Ba’athist violence against their own people, just as they have condem ned sraeli behaviour against Palestinians. In that context, after the veto in the Security Council, and Pillay’s Human Rights Council report, the Americans supporte d a procedural innovation: an immediate UN General Assembly resolution reiterati ng the points in the vetoed Security Council attempt. However, the support was undercut with constant references to the “non-binding” nature of General Assembly reso lutions. This is an oblique homage to the Palestinian habit of taking Security Council res olutions vetoed by Washington to the General Assembly under the “Uniting for Peace” p rocedure that the US had pioneered during the Korean War in order to by-pass Mos cow’s veto. Hypocrisy often disappears up its rectum like that. Similarly pushing for the Assembly resolution are Saudi Arabia and Bahrain, each with their own culturally specific ways of dealing with unarmed protestors, not to forget Morocco, 40 years into its illegal occupation of Western Sahara. Perh aps most outstandingly Sudan, whose president is under indictment by the Interna tional Criminal Court over Darfur, still voted for the resolution. It is Assad’s proximity to Iran that impels the sundry oil-kings into common ground with the pro-Israel neo-conservatives and, almost mind-bogglingly, al Qaida. Su ch a rogues’ gallery lined up against him is almost enough to make you suspect Ass ad of hidden virtues until you look at the admirers of Slobodan Milosevic, Sadda m Hussein and Muammar Gaddafi lionising him. Taking their cue from Moscow, opponents of international so complain that insurgents are now fighting back, as if quivalence between heavily-armed professional forces and and rebels who only took up arms after year of one-sided action against Assad al there were some moral e a handful of deserters repression.
    George Orwell famously said: “There is hardly such a thing as a war in which it ma kes no difference who wins. Nearly always one side stands more of less for progre ss, the other side more or less for reaction.” In the complex web of parties involve d in and around Syria, Assad clearly represents reaction. However, it could be h ard to unequivocally categorise all the insurgents as on the side of progress. But for progress, Assad surely has to go – and soon. The longer he lingers, the mo re danger there is that Syria slides into a sectarian mess. So far, no one has s uggested a referral to the International Criminal Court, which would have sent a message to the regime and its supporters. On the other hand, that offers an esc ape route. One could almost foresee a palace in the Gulf in the Assad family fut ure. In any case, the international community needs to offer protection to the Alawit es and other minorities against the risk of pogroms and to supervise a transitio n to an elected government. At least the US and the West realise that it can’t be them, but Moscow and Beijing still have an opportunity to become part of the sol ution instead of perpetuating the problem. A public withdrawal of support might persuade the regime that it was time to stop the shooting. In the end, the UN Security Council, for all its faults, is the only body that c ould legitimately direct whatever belated peacekeeping process comes together.
    scribd, 25/2/2012