Année : 2012

  • Les plans de Hillary Clinton, selon M. Louisa Hanoune

    «Non à la démocratie portée sur le dos des chars et des porte-avions américains et de l’OTAN», a déclaré la porte-parole du Parti des travailleurs lors de son passage hier à la radio algérienne Chaîne 3.

    Tout en décodant le discours, lors de la visite éclair, qu’a effectuée la secrétaire d’Etat américaine, Mme Hillary Clinton, en Algérie, Hanoune a affiché une posture nationaliste et un verbe franc et direct : «Nous sommes contre toute ingérence dans notre région. Ni par le biais des Américains ni par le biais du Qatar ou de l’Arabie Saoudite», lâche-t-elle. Ouvre-t-elle une parenthèse sur la réunion de ce qu’on a appelé la «conférence des amis de la Syrie» qui se déroule en Tunisie ? Pour rappel, des partis d’opposition tunisiens ont vivement critiqué cette conférence ainsi que l’expulsion de l’ambassadeur syrien. L’un des principaux partis tunisiens d’opposition, le Parti démocrate progressiste (PDP), s’est étonné dans un communiqué de ce pas inhabituel aux traditions de la diplomatie tunisienne.

    Louisa n’a pas manqué non plus de faire allusion au financement occulte des islamistes. «Nous n’en voulons pas, parce que ce sont des agences de la CIA qui le font. Nous ne voulons pas d’immixtion dans nos affaires.»

    Parlant de l’ouverture du secteur privé algérien, comme insinué par la secrétaire d’Etat américaine, Hanoune dira que c’était l’ouverture aux produits américains qu’il fallait décoder. «Ils veulent le libre-échange du plan Eisenstat et des offensives économiques américaines au Maghreb.» «Nous n’en voulons pas», dira Hanoune, tout en encourageant la construction de relations et des échanges avec les pays du Maghreb, dans le respect de la souveraineté, conclue-t-elle. Hillary Clinton remet sur rails, donc, le programme de renforcement de la coopération avec le Maghreb, mais dans un cadre élargi aux pays du Moyen-Orient appelé MEPI (Middle East Partnership Initiative).

    Une initiative initiée lors du déplacement en 2010 de Jose W. Fernandez, afin de mettre en place le plan «U.S.-Maghreb Entrepreneurship Conference» (Conférence sur l’entrepreneuriat Etats-Unis-Maghreb). Islamistes ou pas au pouvoir, l’intérêt suprême de l’administration américaine est de favoriser des réformes économiques, l’encouragement de l’investissement, la libre entreprise… ce qui n’est certainement pas possible dans la région, vu les démêlés politiques qui abondent dans la région, principalement l’autodétermination du peuple sahraoui.

    Elle démontre aussi que l’ouverture des frontières n’est pas d’ordre politique uniquement. Même si Hillary a évité les sujets qui fâchent (aucune déclaration sur l’échec de la mission de l’ONU concernant le problème sahraoui), sa tournée au Maghreb va dans le sens d’une construction économique qui favoriserait une zone de libre-échange entre les Etats-Unis et les pays du Maghreb et du Moyen-Orient, souhaitée avant la fin 2013, selon Jose W. Fernandez. Pour ce faire, la réouverture des frontières a été le souci principal de la secrétaire d’Etat américaine.

    Vu sous cet angle, la mission du premier émissaire des Etats-Unis, le président tunisien, n’aura pas été concluante. «La volonté d’ouvrir cette frontière ne se limite pas aux aspects économiques et aux principes politiques. Elle est aussi dictée par des considérations d’ordre stratégique et géopolitique «, nous a déclaré Mme Finan, chercheur à l’Université Paris VIII, lors d’un entretien (Voir l’édition du Jeune Indépendant du 14 août 2011). Cet ordre stratégique est un ordre forcément américain.

    Mme Finan concluait l’entretien en ces termes : «Néanmoins sur certains dossiers comme celui des frontières et plus globalement la relation entre les deux grands pays du Maghreb, la présidence de la République ne peut s’écarter de la ligne de conduite dessinée il y a quelques années. Cette ligne est inhérente au nationalisme algérien tel qu’il a été mis en avant par le personnel politique «.

    Concernant les louanges à l’adresse de la Tunisie, un confrère tunisien y répond bien dans son édito d’hier : « La Tunisie post-révolutionnaire et l’ensemble des Tunisiens, par-delà leurs diverses convictions et visions du monde, ont grandement besoin de voir leurs amis de toutes les contrées et de tous les intérêts et obédiences traduire concrètement leur sympathie en autant de gestes palpables sur le terrain de l’économie et des finances.

    Si chaque déclaration bienveillante pouvait être convertie sur le marché des changes, notre pays se serait sans doute propulsé en tête des économies les plus prospères».

    Samir Méhalla

    Le Jeune Indépendant, 28/2/2012

  • La RASD répond au soutien français au Maroc : « Pas de Maghreb sans notre indépendance »

    Le ministre des Affaires étrangères de la République sahraouie, Mohamed Ould Salek, a accusé hier la France d’être responsable du blocage que connaît la région Afrique du Nord et de l’échec de la construction maghrébine.

    Mohamed Ould Salek a estimé que le soutien français au Maroc, dans sa politique au Sahara occidental, a non seulement fait échouer la solution démocratique dans ce pays (le Maroc) mais a conduit à l’impasse dans toute la région. «La politique française n’a pas aidé le Maghreb. C’est cette politique qui a conduit des Benkirane au pouvoir», a-t-il lâché, allusion faite à la montée de la mouvance islamiste dans la région.

    Le diplomate sahraoui, qui s’exprimait devant le groupe français formé d’élus et autres acteurs de la société civile en visite dans les camps des réfugiés, a longuement critiqué la position des gouvernements successifs français sur cette question. «Nous sommes réellement surpris par le suivi de la France de la politique du Palais au détriment de ses intérêts stratégiques et je trouve étonnant de voir ce pays bloquer pendant 20 ans au niveau de l’ONU l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental», a-t-il affirmé en substance.

    Et pourtant, renchérit M. Ould Salek, «la France a tout à gagner avec les Sahraouis et la construction maghrébine, en adoptant une position en conformité avec les aspirations des peuples maghrébins. Pour lui, donc, il est nécessaire pour la France de revoir sa position sur le sujet. Et il ne perd pas confiance en l’avenir : «les Français forment un grand peuple et nous ne perdons pas espoir», a-t-il dit.

    Ces paroles du diplomate sahraoui précèdent un avertissement sur l’état qui prévaut dans la région à l’adresse du Conseil de sécurité de l’ONU dont la France est membre permanent : «Le Conseil de sécurité est le garant de l’accord de paix conclu avec le Maroc pour la tenue d’un référendum. Il doit assumer les souffrances du peuple sahraoui et la situation dangereuse qui prévaut dans la région et qui peut avoir des conséquences graves», a averti M. Ould Salek.

    Car, selon lui, «il y a réellement une grande pression au sein du peuple sahraoui sur la direction du Front Polisario pour ouvrir de nouveau le dossier militaire». Ceci en allant jusqu’à dire que tout a été fait pour éviter le retour à la guerre à l’occasion du 13e congrès du Polisario, tenu fin décembre 2011, et donner ainsi une autre chance à une solution politique négociée. Solution qui tarde à venir et que le ministre a confirmé à propos des prochaines discussions informelles prévues à New York entre les deux parties, le 11 mars prochain, en indiquant ne pas s’attendre à un changement ou à une quelconque évolution de la position marocaine concernant l’option du référendum puisque aucun signe ne le démontre.

    «Les Tunisiens ont tort en parlant d’un Maghreb sans le règlement de la question sahraouie»

    Mohamed Ould Salek n’a pas omis de répondre à «certains responsables tunisiens» qui affirmaient que le conflit du Sahara n’empêche pas la construction du Maghreb. «Contrairement aux affirmations de quelques acteurs tunisiens, la situation d’occupation qui sévit au Sahara occidental demeure une des causes empêchant toute tentative d’aller vers une construction régionale», a martelé le ministre, qui a souligné ne pas croire en la faisabilité d’»un Maghreb prospère avec un pays (le Maroc Ndlr) dont personne ne connait à ce jour les frontières réelles».

    Enfin, une série de festivités est organisée actuellement dans les camps de réfugiés de Tindouf pour commémorer le 36e anniversaire de la proclamation de la République sahraouie.

    De notre envoyé spécial au Sahara occidental, Yassine Mohellebi

     
  • Clinton et le Maroc : le secret d’une relation intime

    Le Maroc est «un très bon modèle pour d’autres pays», vient de déclarer Hillary Clinton, au terme de sa visite maghrébine durant laquelle elle n’aura eu de cesse d’appeler les pays de la sous-région à «se démocratiser». Cela dit, son «parti pris» prononcé en faveur du royaume chérifien aura trouvé sa quintessence lorsqu’elle s’est déclarée en faveur du projet marocain d’autonomie du Sahara Occidental qu’elle considère «réaliste». 
     
    S’il est vrai que les relations entre le Maroc et les Etats-Unis ont toujours été solides, la secrétaire d’Etat américaine semble cette fois décidée à sauter le pas. Il faut rappeler qu’Hillary Clinton s’est illustrée par ses passages fréquents dans le royaume. On se souvient, en effet, que lors du sulfureux scandale «Monica Lewinsky» qui impliquait le président Bill Clinton, l’ex-première dame avait trouvé refuge au Maroc. Son séjour prolongé en 1998 avec sa fille Chelsea à Marrakech, loin des caméras, avait conforté l’assertion selon laquelle elle y aurait des origines lointaines ; une hypothèse qui avait était confortée par le fait qu’elle avait logé chez Jacky Kadosh, l’actuel président de la communauté israélite de Marrakech-Essaouira et fils du tailleur attitré du défunt roi Hassan II. 
     
    Mieux encore, Hillary avait été aperçue, elle et sa fille Chelsea, du côté d’Ouarzazate, se recueillant sur la tombe de Rabbi David u-Moshé, un saint vénéré par les juifs marocains du monde entier. Admiratrice devant l’éternel de la diversité de la culture marocaine, Hillary Clinton fait souvent, par ailleurs, la promotion du «génie marocain» en portant avec aisance ses fameux caftans et en vantant la pastilla marocaine. Assurément, les Marocains tiennent, en la personne d’Hillary Clinton, la voix d’une des femmes les plus puissantes de la planète.
    Aïcha K.

    Algérie Patriotique, 27/2/2012

  • Une délégation d’europarlementaires à El Aaiun le 29 mars

    Déplacement officiel au Maroc dans le cadre du Groupe d’Amitié

    Du 21 au 23 février 2012, en tant que Président du Groupe d’Amitié UE-Maroc, je me suis rendu au Maroc pour prendre une série de contacts dans la perspective du déplacement d’une délégation d’eurodéputés qui aura lieu du 29 mars au 2 avril 2012.

    A cette occasion, j’ai pu rencontrer le Directeur de cabinet du Premier Ministre, Jamaa EL MOATASSIM, le Président de la Chambre des Représentants, Karim GHELLAB, le Président de la Fédération des Chambres de Commerce du Maroc, Driss AWAT ainsi que le Directeur Général de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO), Abdulaziz OTHMAN ALTWAIJRI.

    J’ai pu également m’entretenir avec le Ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile, Lahbib CHOUBANI, Le Ministre délégué auprès du Chef de Gouvernement Chargé des Marocains résidant à l’étranger, M. Abdellatif MÂZOUZ ainsi que le Président de la commission consultative sur la régionalisation et Président de la Fondation Hassan II, Omar AZZIMAN.

    Ces entretiens m’ont permis d’évoquer la transition politique vécue par le Maroc, l’état des rapports de force politique issus des élections législatives du 25 novembre 2011, les différents accords commerciaux liant le royaume du Maroc à l’Union Européenne ainsi que la coopération culturelle et les enjeux relatifs à l’enseignement de la langue arabe en Europe.

    La délégation de parlementaires européens qui se rendra au Maroc du 29 mars au 2 avril 2012 sera composée d’eurodéputés d’une dizaine de nationalités issus de sensibilités politiques différentes. Au cours de ce déplacement, nous aborderons principalement les dossiers relatifs au processus de régionalisation dans la perspectives des élections régionales et municipales de l’automne 2012 et le rôle que peuvent jouer les élus en tant que médiateurs. Nous traiterons également des enjeux économiques liés à l’accord agricole ainsi qu’à l’accord de pêche et les partenariats à développer pour conforter le Statut Avancé du Maroc. Nous évoquerons également les pistes d’action pour le renforcement du dialogue interculturel et le développement de l’apprentissage de l’arabe en Europe.

    Dans cette perspective, nous rencontrerons le Premier Ministre, Abdelillah BENKIRANE, le Ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saad-Eddinne EL OTHMANI, le Ministre de l’Agriculture et de la pêche, Aziz AKHANNOUCH, le Ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile, Lahbib CHOUBANI ainsi que le Ministre délégué auprès du Chef de Gouvernement Chargé des Marocains résidant à l’étranger, M. Abdellatif MÂZOUZ.

    Nous serons également reçus par le Président de la Chambre des Représentants, Karim GHELLAB, ainsi que l’ensemble des groupes politiques et leurs présidents. Nous rencontrerons aussi le Président de la commission consultative sur la régionalisation, Conseiller du Roi et Président de la Fondation Hassan II, Omar AZZIMAN, pour évoquer les problématiques relatives à la décentralisation, notamment dans la perspective des élections municipales et régionales prévues à l’automne 2012.

    Nous nous entretiendrons aussi avec le Directeur Général de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ISESCO), Abdulaziz OTHMAN ALTWAIJRI en vue d’échanger sur les questions relatives à l’enseignement de la langue Arabe en Europe (en particulier en France, Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas et Danemark) et sur le renforcement du dialogue interculturel.

    Nous nous rendrons également à Laâyoune, dans le Sahara, pour évoquer la question des retombées socio-économiques de l’Accord de pêche au Sahara occidental. Différentes rencontres et débats avec la société civile figureront aussi au programme de cette visite.

  • La MONUSCO limite les dégâts matériels et humains d’un incendie

    Goma, 20 février 2012 – Au moins une dizaine de résidences et de boutiques en bois et en matériaux durs ont été consumées par les flammes d’un incendie qui s’est déclaré dans la nuit de dimanche 19 février à lundi sur l’avenue Kinshasa, au Quartier Mabanga Sud de Goma dans la province du Nord Kivu. Au nombre des dégâts matériels, l’on pouvait compter un dépôt pharmaceutique et un bistrot. Grâce à l’intervention du service anti-incendie de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) qui à réussi à circonscrire les flammes, trois grandes pharmacies ont été sauvées de justesse.

    L’origine du sinistre serait un court circuit électrique. Les dégâts matériels sont importants mais fort heureusement aucune perte en vie humaine n’a été déplorée selon les informations obtenues par l’Unité de Police constituée indienne de la MONUSCO arrivée sur les lieux. Cependant, plusieurs familles sont aujourd’hui sans domicile.

    La population locale, par la voix de son responsable du service provincial de la protection civile, Joseph Makundi, a loué le geste salvateur de la MONUSCO.

    La ville de Goma a enregistré 27 cas d’incendie depuis le début de l’année 2012, obligeant 78 ménages à vivre sans abris et dans des conditions déplorables. Selon les autorités administratives provinciales, la croissance de la population et les constructions anarchiques sont des facteurs à mettre à l’actif des nombreux incendies constatés dans la ville.
     

    William Elachi/ MONUSCO
     
    MONUSCO, 20/2/2012
  • Hillary Clinton et le leadership du Maroc, Alger et son rêve futile d’un axe algéro-américain

    Le roi Mohamed VI explique sa vision de la démocratie à Hillary Clinton 
    Mme Clinton était tout récemment en Algérie et sa visite a inspiré au quotidien algérois
    L’Expression ce titre suggestif :

    L’axe algéro-américain se précise

    J’ignore comment on peut parler d’axe formé par deux Etats aussi dissemblables, l’un étant un pays de plus de 313 millions d’habitants, avec une économie qui, même si elle semble sur le déclin, reste au 1er rang mondial et doté d’une puissance militaire inégalée, tandis que l’autre est un pays de 37 millions d’habitants, encore sous-développé et dont la puissance militaire tient peut-être plus de l’inventaire de matériels que de réelles capacités combatives.
    Rien dans le discours de Mme Clinton ne peut suggérer l’existence d’un tel axe même si elle a exprimé son

    «plaisir personnel et profond d’être en Algérie et d’avoir l’occasion de représenter le Président Barack Obama et le gouvernement des Etats-Unis en Algérie».

    (Ouf, pas de révolution du nar-nar en vue en Algérie)
    et indiqué que sa visite en Algérie avait pour objet

    «d’évoquer des questions communes, de discuter du renforcement de la coopération bilatérale et d’échanger les idées sur les événements qui se déroulent actuellement dans la région».

    De là à parler d’un «axe», il y a un pas que je me garderais bien de franchir.
    Il faut quand même relever que Mme Clinton, si elle a parlé d’Algérie, a fait référence à un «peuple maghrébin ».
    Vous me direz que ce peuple maghrébin existe et je suis d’accord. L’existence d’un peuple maghrébin ancré dans un territoire et cimenté par une histoire et une culture communes est une réalité qui n’a pas encore de traduction politique.
    Mais cette traduction politique est l’affaire des intéressés, pas de Mme Clinton. Or, son emploi de l’expression «peuple maghrébin» est tout sauf innocent et nous donne sans doute une indication sur les desseins de Washington pour la région maghrébine : une intégration politique sous la houlette et dans l’intérêt des Etats Unis qui passera par la réactivation opportune d’une Union du Maghreb Arabe maintenant dominée par les véritables amis de Washongton, à savoir le Maroc, la Tunisie et la Libye “révolutionnaire”.
    Ecoutons Henry S. Ensher, ambassadeur des États-Unis à Alger, interviewé par Hadjer Guenanfa pour Tout sur l’Algérie :

    Q- On parle de plus en plus de l’ouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc. Vous avez même proposé, dans une déclaration à la presse, une médiation américaine…
    R- Jamais ! Il n’y aura pas de médiation. Les Algériens sont nos amis et les Marocains aussi. La décision relève des prérogatives des deux gouvernements. Cela dit, on pense que la consolidation des relations entre ces deux pays sera bénéfique pour eux mais aussi pour les États-Unis
    Q- L’ouverture des frontières permettra de relancer l’Union du Maghreb arabe. Comment voyez‑vous cette relance ?
    R- L’Union du Maghreb arabe (UMA) aura un rôle significatif en matière de sécurité, de développement économique et d’intégration régionale. Le rôle de l’UMA sera bénéfique.

    De fait, Mme Clinton est arrivée à Alger en provenance de Tunis avant de conclure son périple à Rabat.
    Rabat où Hillary Clinton a consacré le leadership marocain selon le journal L’Economiste.
    Mais leadership de quoi au juste ? Du fameux axe ?
    Pas vraiment puisque selon Mme Clinton,

    «Le Maroc est aujourd’hui en pôle position pour jouer le rôle de leadership afin de mettre fin à ce qui se passe en Syrie»

    Le leadership marocain n’a donc rien à voir avec le fameux «axe» et assez peu de choses à voir avec le « peuple maghrébin » mais bien plutôt avec la volonté hégémonique des Etats Unis dans le monde arabe.
    Donc leadership signifie ici, le plus fidèle des serviteurs des intérêts des américains dans l’Occident et l’Orient arabes.
    On pourrait ajouter que ce leadership concerne aussi la démocratisation puisque :

    L’Administration américaine, a-t-elle ajouté, oeuvre avec les gouvernements de la région arabe dans le but d’enclencher une dynamique de réformes

    Et à ce propos, le journal L’Economiste nous précise que

    L’exemple marocain en matière de réformes et de démocratie a d’ailleurs été salué par la secrétaire d’Etat américaine. Dans la foulée, elle a rendu hommage à la jeunesse marocaine et au Roi qui a su répondre très tôt à ses attentes.

    Lire la suite sur Mounadhil Djazaïri, 27/2/2012
  • Le gendre du roi d’Espagne a essayé d’impliquer Mohamed VI et le wali de Tanger dans une escroquerie

    Tanger.- Le duc Iñaki Urdangarin, mari de la princesse Christine de Bourbon et gendre du roi Juan Carlos d’Espagne, a monté une opération d’escroquerie en 2007 pour soutirer de l’argent au géant de l’industrie textile Inditex, propriétaire des firmes Zara, Massimo Dutti et Pull & Bear.
    Iñaki Urdangarin a demandé à un responsable d’Inditex, qui concentre une bonne partie de sa production d’Afrique du nord à Tanger, 100 000 eurospour construire des terrains de football dans des quartiers défavorisés de la cité du Détroit de Gibraltar.
    En fait, pour installer, pour quelques dirhams, 4 ou 6 poteaux, et verser le reste de l’argent dans des comptes bancaires ouverts dans des paradis fiscaux.
    Selon le site espagnol El Confidencial, qui rapporte l’ information, le gendre de Juan Carlos aurait affirmé lors d’une réunion avec un haut responsable d’Inditex, que cette « opération avait reçue l’aval du roi Mohamed VI et l’appui du gouverneur de Tanger », en fait le wali Mohamed Hassad.
    « Urdangarin a offert des garanties personnelles au directeur de la Responsabilité corporative (son interlocuteur) que l’entrée d’Inditex dans le projet lui ouvrirait à l’avenir les portes d’une relation privilégiée avec la monarchie marocaine », écrit El Confidencial.
    Finalement, Inditex a considéré que le projet du gendre de Juan Carlos, qui est soupçonné par la justice de son pays de s’être enrichi avec de l’argent récolté par des associations à but non lucratif, n’était pas « viable ».
    Ce projet n’avait « ni queue ni tête », a expliqué à El Confidencial le responsable qui avait été approché par Urdangarin.
    Comme toutes les escroqueries…
    Abdellatif Gueznaya
    URL courte: http://www.demainonline.com/?p=13811
  • Jacob Cohen répond à André AzoulayJacob Cohen répond à André Azoulay

    Après la réponse du conseiller royal André Azoulay, qui a accusé l’écrivain marocain Jacob Cohen de mener contre lui une campagne de discrédit pour le compte de certains secteurs du Mossad, celui-ci lui répond à son tour.

    M. Azoulay est un homme d’expérience. Il a fréquenté les milieux financiers internationaux et côtoyé des personnalités de haut rang, dont certainement des ministres et des ambassadeurs. Il sait comment faire avancer une cause, placer les pions là où il faut et quand il faut. Les subtilités de langage diplomatique ne lui sont pas inconnues.
    Lorsque j’ai émis l’hypothèse que M. Azoulay joue le rôle de sayan dans l’intérêt d’Israël et pour le renforcement de sa politique expansionniste, c’est parce qu’il joue depuis plus de 20 ans le rôle d’éminence grise, intermédiaire discret et utile pour tisser ces liens qui échappent au commun des mortels et qui font une politique.
    C’est quoi au juste un sayan ? Je ne le dis pas pour M. Azoulay qui doit avoir sa petite idée. Un sayan est un juif sioniste qui, par « patriotisme », collabore avec les institutions sionistes, le Mossad en particulier, pour promouvoir les intérêts de sa patrie de cœur.
    Ce sont ainsi des dizaines de milliers de juifs qui, à travers le monde, et jouant le jeu du double patriotisme, apportent leur aide médiatique, politique, économique, matérielle, tout ce qui peut faire avancer la cause d’Israël.
    Dans le cas de M. Azoulay, sa « contribution » a consisté à tisser patiemment et profondément des liens entre les responsables israéliens et des hommes politiques arabes en général et marocains en particulier, pour favoriser ce qu’on appelle euphémiquement une meilleure compréhension, mais en réalité pour ancrer la présence israélienne dans les cercles dirigeants arabes, la rendre normale, utile même, et finalement incontournable.
    On me dirait, si c’est pour le bien de la paix, pourquoi pas ? Qui l’en blâmerait ? Or c’est tout le contraire qui s’est produit. Le régime sioniste a fait son trou dans les sociétés arabes sans rien lâcher sur sa politique. La Cisjordanie est dépecée, quadrillée, harcelée. Le nombre des colons sionistes est passé en 20 ans de « pourparlers » publics ou secrets de 150 000 à 550 000, soit 350% d’augmentation. M. Azoulay ignore-t-il ces faits et ces chiffres ? Certainement pas. Il se défendrait probablement en disant qu’il faut continuer à négocier. Jusqu’à arriver à 1 million de colons peut-être.
    L’arnaque sioniste a été, et est toujours, de faire croire aux négociations et à la volonté de paix, en comptant sur les sayanim, comme M. Azoulay, et leurs complices arabes, pour répandre cette atmosphère de dialogue, d’embrassades, de progrès.
    M. Azoulay prétend être pro-palestinien depuis l’âge de 13 ans. J’avoue ne pas avoir eu cette précocité. Mais moi je mène campagne contre l’occupation sioniste et ses méfaits. Qu’a fait M. Azoulay depuis ce temps pour combattre l’occupation, les destructions, les détentions arbitraires, l’annexion de Jérusalem, la répression brutale à Gaza, etc. ? Ah oui ! Il doit être pour un Etat palestinien. Eh bien, il n’est pas le seul, il est même en bonne compagnie. Bush, Sharon, Blair, Sarkozy, Netanyahou… ils sont tous pour un Etat palestinien. Mais ils attendent que les Palestiniens soient mûrs pour accepter un Banthoustan à l’ombre d’Israël.
    Cessons cette hypocrisie. Les pro-palestiniens à la sauce Azoulay et autres complices arabes se cantonnent dans des incantations sur le dialogue, la paix, les 2 Etats, mais ferment les yeux sur le reste, car leurs intérêts sont indissolublement liés à ceux de l’Amérique impériale en général et de son vassal impérial au Proche-Orient en particulier.
    Jacob Cohen
    Demain, 25/2/2012
  • Ould Salek: « La paix au Maghreb passe par le Sahara»

    « Nous ne croyons pas à la faisabilité d’un Maghreb prospère et en paix, tant que le Maroc refuse de respecter les frontières de ses voisins et occupe une partie de notre pays » déclare à Smara, en marge de la célébration du 36e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique, Mohamed Salem Ould Salek, le ministre sahraoui des Affaires étrangères. 
    « La seule solution pour la région est l’indépendance sahraouie » dit-il avant de rappeler ses « responsabilités » au Conseil de sécurité qui demeure le seul garant de l’accord signé en 1991 par le Maroc et le Front Polisario sur l’organisation du référendum d’autodétermination en contrepartie d’un cessez-le-feu. « Le Conseil de sécurité qui ne s’est pas acquitté de ses responsabilités, qui n’a pas agit conformément à son mandat assume une lourde responsabilité de la continuation des souffrances des Sahraouis et de la situation explosive et dangereuse dans la région » martèle –t-il. « Cela peut avoir des conséquences graves » prévient Ould Salek qui n’a pas raté l’occasion de la présence d’une délégation française dans les Territoires Libérés pour « dénoncer » la politique de l’Hexagone qui « suit » aveuglement, le palais royal. « Tous les extrémistes peuvent naître d’une situation de cette nature » dit-il appelant Français et Marocains « au respect du choix démocratique du Sahara Occidental ». 
    Cette mise au net après, celle de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, -« les Etats-Unis sont favorables à une solution pacifique, durable et mutuellement acceptable » sera-t-elle entendue par la Tunisie qui a décidé d’un sommet de l’Union du Maghreb arabe avant la fin de 2012 ? Fort probable. Surtout que la RASD a opté pour la casse du blocage médiatique que lui impose le Maroc. Notamment dans les territoires occupés où les violations des droits de l’homme sont « systématiques ».
    Boukrine, 27/2/2012
  • Les leçons à tirer de l’invasion de la Libye, par Thabo Mbeki

    Au regard des interventions occidentales en Côte d’Ivoire et en Libye il y a juste un an, les Africains se trouvent devant les réalités d’un nouvel ordre international qui préfigure la mise sous coupe réglée du continent, pour une confiscation de ses ressources. Il se dessine ainsi une politique de terre brûlée destinée à favoriser une « re-colonisation » et à limiter les possibilité à établir une alliance stratégique en particulier avec la Chine. 
    (…) Les événements récents sur notre continent, et plus précisément ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire et en Libye l’an dernier, ont été l’objet d’une importante communication sur le thème : «Réflexions sur le maintien de la paix, la souveraineté des Etats et la gouvernance démocratique en Afrique» (thème de l’intervention de Mbeki).

Dans le cadre de cette conférence, je me concentrerai sur la Libye, même si les événements survenus en Côte d’Ivoire pourraient également confirmer une bonne partie de ce que je vais dire au sujet de la Libye, relativement aux buts et aux résultats des récentes interventions d’armées étrangères en Afrique. 
    Avant d’aller plus loin, je tiens à réitérer ce que j’ai dit avant et ailleurs, qui porte sur l’allégation insultante selon laquelle l’Union africaine et certains d’entre nous avaient été achetés avec les pétrodollars que nous avons reçus du régime libyen de Kadhafi. 

À cet égard, on nous avait accusé d’avoir pris les positions que nous avons prises de nous opposer à l’utilisation abusive du Conseil de sécurité des Nations Unies pour effectuer un changement de régime en Libye, parce que nous avions été corrompus par ces pétrodollars. Une fois de plus, je voudrais sans réserve réfuter les mensonges qui ont été propagés, selon lesquels l’Union africaine dépendait de la Libye pour son budget, et que la Libye a soutenu l’ANC de quelque façon que ce soit pendant la période de notre lutte contre le régime d’apartheid avant 1990. Malgré cette réalité, beaucoup de nos médias nationaux et leurs homologues internationaux, et les soi-disant analystes, ont constamment et obstinément propagé le mensonge totalement infondé que la Libye de Kadhafi a joué un rôle important en donnant à l’ANC les moyens de survivre et de mener à bien la lutte contre l’apartheid.


    Ce que je dirai relativement à la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations Unies, à l’appui des positions de l’UA à cet égard, n’a rien à voir avec une quelconque supposée relation amicale historique avec la Jamahiriya arabe libyenne de Kadhafi. Le 10 mars 2011, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a adopté une feuille de route pour la résolution pacifique du conflit libyen. Entre autres choses, cette feuille de route prévoyait la fin des violences en Libye et l’institution d’un processus par lequel les Libyens devraient s’engager les uns les autres dans des négociations inclusives pour déterminer librement l’avenir de leur pays, y compris sa démocratisation obligatoire et véritable.


    L’Union africaine a obtenu l’accord du régime de Kadhafi à cette feuille de route, en s’appuyant sur le fait que la Libye est l’un de ses membres. Cela a créé le cadre pour aborder les questions identifiées dans le thème de cette conférence – le rétablissement de la paix, la souveraineté de l’Etat et la gouvernance démocratique en Libye – sans avoir recours à la force et donc la mise à mort inutile de dizaines de milliers de Libyens et la destruction de précieuses infrastructures nationales et d’autres biens.


    L’UA a transmis sa décision du 10 mars à l’Organisation des Nations Unies, à la Ligue arabe et à d’autres organisations pertinentes. Toutefois, le Conseil de sécurité a volontairement choisi de ne pas tenir compte des décisions de l’Union africaine, traitant ces décisions relatives à un pays africain, et donc nous, les peuples d’Afrique, avec un mépris absolu. Même dans ses communications, le Conseil de sécurité a décrété pratiquement que la Libye avait cessé d’être un pays africain. En conséquence, il a fait valoir qu’il tient la légitimité de ses actions des décisions prises par la Ligue arabe.
    Le 17 mars, sept jours après que l’Union africaine a adopté sa Feuille de route pour la résolution pacifique du conflit libyen, le Conseil de sécurité a adopté sa Résolution 1973, qui a créé l’espace pour l’OTAN, une alliance américano-européenne militaire et politique, pour intervenir en Libye en vue d’imposer une résolution violente de ce conflit, centrée sur le changement de régime, dont les objectifs étaient en complète contradiction avec la Résolution 1973. Je suis certain que chacun d’entre nous ici présents ce soir sait ce qui s’est passé ensuite.


    En substance, l’OTAN n’est pas intervenue pour imposer une zone d’exclusion aérienne pour protéger les civils, ainsi que prescrit par le Conseil de sécurité, mais pour plutôt conduire et renforcer le Conseil national de transition dans une campagne militaire pour renverser le régime de Kadhafi.

    En effet, une fois que la campagne de l’OTAN a été lancée, nous avons été prévenus que telle était l’intention des grandes puissances occidentales.

Un mois seulement après l’adoption de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, les architectes de la présente résolution et de la campagne de l’OTAN, les présidents Obama et Sarkozy et le Premier ministre Cameron, ont annoncé publiquement leurs intentions. Dans une tribune conjointe publiée dans les journaux le Times de Londres, Le Figaro de France, et l’International Herald Tribune, ces trois membres permanents du Conseil de sécurité, rejetant sans vergogne le mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, ont déclaré : « Il y a un chemin vers la paix qui promet un nouvel espoir pour le peuple de la Libye : un avenir sans Kadhafi … Tant que Kadhafi est au pouvoir, l’OTAN et les partenaires de la coalition doivent maintenir leurs opérations… Le colonel Kadhafi doit
partir… »


    La réalité est que les organes concernés de l’ONU – le Conseil de sécurité et le Bureau du Secrétaire général – ont trahi leurs obligations en termes de droit international, en particulier, celles prescrites par la Charte de l’ONU. Plutôt, ils ont choisi de donner libre cours aux États- Unis, à la France et au Royaume-Uni, de décider exclusivement de l’avenir de la Libye.
    Il était relativement facile pour les Occidentaux d’intervenir en Libye comme ils le faisaient, sachant qu’ils ne rencontreraient que peu de résistance à cet égard, comme cela s’est réellement passé. En conséquence, ils ont obtenu ce qui à leurs yeux sont des résultats stratégiques bienvenus destinés à :


    – les placer dans une position de force pour intervenir dans les pays du Maghreb en Afrique, y compris en Egypte ; 

    – garantir leur accès privilégié au pétrole libyen ;


    – s’en servir comme un précédent qui leur permet d’intervenir dans tous les autres pays africains comme ils le souhaitent.(…)
    Certaines des leçons, d’une importance vitale, que nous, Africains, devons tirer de l’expérience libyenne sont les suivantes : dans la période post-guerre froide, les puissances occidentales ont renforcé leur appétit d’intervention sur notre continent, y compris par la force armée, pour :


    – assurer la protection de leurs intérêts, au mépris de notre point de vue, en tant qu’Africains ;


    – ces puissances vont utiliser l’argument selon lequel elles sont nos seules amies, en tant que défenseurs de nos droits démocratiques et humains, obligés d’agir ainsi en particulier lorsque notre continent, à travers l’UA et nos organismes régionaux, peuvent être présentés comme ayant échoué à agir pour défendre ces droits ;

    – ces puissances vont agir comme elles l’ont fait en Libye en particulier si, dans les situations de conflit interne qu’elles vont aussi fomenter, elles peuvent argumenter qu’elles agissent sous mandat de l’ONU, au nom du soi-disant «droit de protéger», 


    – notre désunion et la faiblesse du continent à l’égard de la défense du droit de toute l’Afrique à agir pour garantir notre droit à l’autodétermination ouvre la porte à notre « re-colonisation’’, notamment dans le contexte de la volonté des puissances occidentales de limiter notre possibilité d’établir une alliance véritablement stratégique en particulier avec la République populaire de Chine.


    Je suis convaincu que nous comprenons tous qu’en tant qu’Africains, nous devons agir de manière décisive pour garantir la réalisation des objectifs que nous nous sommes fixés, bien avant la débâcle libyenne, fondés sur la perspective que nous avions élaboré ensemble, de poursuivre l’objectif historique de la renaissance de notre continent.
 À cet égard, entre autres, nous devons agir avec honnêteté, sans équivoque et dans l’unité pour :


    – renforcer la démocratie et le respect des droits de l’homme sur notre continent, et ainsi confirmer que les objectifs nobles de l’unité africaine et la solidarité ne peuvent être accomplis lorsque chacun de nos pays respecte le principe inaliénable que c’est le peuple qui donne le pouvoir et doit gouverner ;


    – développer notre propre capacité à résoudre nos conflits, nous engager à trouver des solutions africaines aux problèmes africains, de la même façon que, par exemple, les Européens insistent, à juste titre, qu’ils ont le droit d’arriver à des solutions européennes aux problèmes européens, comme le font les Américains ;


    – mettre en oeuvre dans tous nos pays de politiques communes pour toute l’Afrique adoptées par le biais de l’OUA et de l’UA, dont la mise en oeuvre constituerait le ciment dont nous avons besoin pour donner un sens concret à l’objectif pour atteindre, et ainsi construire le pare-feu nécessaire pour défendre notre droit à l’autodétermination ;


    – utiliser ces politiques visant à structurer nos relations individuelles et collectives avec le reste du monde, en particulier pour atteindre l’objectif d’assurer à l’Afrique la place qui lui revient au sein de la communauté des nations, la compréhension de ce que aucun de nos pays peut atteindre cet objectif seul,


    – renforcer nos organes continentaux et régionaux, en nous appuyant sur nos ressources, et institutionnaliser la coopération entre nos 54 Etats, et défendre ainsi l’objectif stratégique de la réalisation de l’objectif historique de l’intégration africaine et de l’unité alors même que nos gouvernements changent comme une conséquence de l’exercice du droit démocratique de chacun de nos peuples de mandater un tiers pour servir le gouvernement de leur choix.(…)


    Tout ce que nous avons dit nous amène à faire cette très importante déclaration:
    (I) les événements récents, en Libye et en Côte d’Ivoire, ont confirmé que les grandes puissances occidentales restent intéressées et déterminées à garder l’Afrique attachées à elles comme leur appendice, à tout prix, prêt à utiliser tous les moyens pour atteindre cet objectif ;


    (Ii) pour atteindre cet objectif, ces puissances vont exploiter l’engagement universel à la démocratie, les droits de l’homme et la bonne gouvernance pour intervenir dans toute et tous nos pays pour faire avancer leurs intérêts ;


    (Iii) ces pouvoirs vont intervenir dans nos pays, en particulier pendant les périodes de conflit violent, sans égard au principe de la souveraineté de nos Etats, en tirant parti du principe des Nations Unies approuvé par le «droit de protéger», qu’ils vont interpréter librement, pour servir leurs intérêts ;


    (IV) à moins que, concrètement, nous assumions notre responsabilité dans le cadre de l’avancement de la démocratie, de la protection des droits de l’Homme et de la réalisation de l’objectif de la bonne gouvernance sur notre continent, et d’agir pour garantir la paix et la sécurité, ces puissances vont intervenir dans nos pays dans la poursuite de leurs objectifs égoïstes, légitimant une telle intervention en se présentant comme « amis de l’Afrique », désireux de nous donner la démocratie, les droits de l’homme, la paix, la bonne gouvernance et le progrès, indépendamment de nos désirs ;


    (V) dans tous les cas, nous devons nous attendre à ce que de telles interventions soient soutenues par des forces nationales, nos propres parents et amis, que les puissances mondiales concernées présenteront comme les véritables représentants de nos peuples, sans tenir compte de la vérité à cet égard; 
    (VI) ces puissances vont utiliser leur force pour obliger les soi-disant institutions multilatérales afin de faciliter la réalisation de leurs objectifs, y compris par l’imposition de sanctions ;


    (VII) ils utilisent aussi les médias du monde entier pour diaboliser ceux qu’ils considèrent comme leur ennemi, et présenter de la meilleure des manières possibles ceux qu’ils considéreront comme leurs amis ;


    (VIII) Quand ils le jugeront nécessaire, ils feront un mauvais usage du Conseil de sécurité de l’Onu pour légitimer leurs actions. Il serait très facile de rejeter nos préoccupations comme des divagations de toxicomanes ou d’adeptes de théories conspirationnistes. Si nous n’avions pas l’avantage, si on peut oser le dire, de présenter les exemples concrets de la Libye et de la Côte d’Ivoire, qui n’ont rien de fictif. (…) Que ferons-nous, nous Africains, quel que soit le continent de notre demeure, afin de nous assurer que demain nous appartient ?


    CE TEXTE VOUS A ETE PROPOSE PAR PAMBAZUKA NEWS

    
* Thabo Mbeki, ancien président de la République d’Afrique du Sud. – Extraits d’un discours prononcé à l’université du Cap occidental. 
    PAMBAZUKA NEWS, 27/2/2012